A propos de la première ascension du Weissmies
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A propos de la première ascension du Weissmies

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A propos de la ire ascension du Weissmies Dans le Guide des Alpes valaisannes ( vol. III b ) Marcel Kurz attribue d' après Dübi la lre ascension du Weissmies, en 1855, à un Dr Hausser de Bàie, et ajoute que l'on ne possède aucun autre renseignement sur ce point, si bien que ce Dr Hausser, dont on avait perdu la trace, était presque un personnage mythique, tout comme le conquérant du Mont Blanc, le Dr Michel-Gabriel Paccard, avant que les patients travaux du Dr Dübi ne l' eussent en quelque sorte ressuscité.

Le Dr W. Bernoulli-Leupold s' est à son tour intéressé à l' énigme du Dr Hausser à laquelle, après de longues recherches, il apporte la solution dans un article fort intéressant du Jahresbericht ( 1950 ) de la section de Bâle. Ce ne fut pas facile. Les archives et les premières listes de membres de la section ne mentionnent pas le nom du Dr Hausser; les vieux alpinistes bâlois qui participèrent à l' exploration des Alpes à l' époque de la fondation du CAS, et qu' il a pu interroger encore il y a 40 ans, n' avaient jamais entendu parler de lui. Finalement, il se trouva que ce Dr Hausser de Bâle devait être le Dr Christian Heusser, de Zurich, auteur de la brochure Das Erdbeben im Visperthal vom Jahre 1855 ( Le tremblement de terre de la Vallée de la Viège en 1855 ).

Christian Heusser était fils d' un médecin de campagne à Hirzel ( Zurich ), et frère de Johanna Spyri, l' écrivain dont les récits charment encore la jeunesse. Après avoir achevé ses études à Berlin, il était, à 28 ans, privat-docent en minéralogie et cristallographie à l' Université de Zurich. Il parcourut en 1854/55 les vallées de Binn et de Saas pour en étudier les minéraux, et c' est alors qu' il fit avec son guide, le notaire Peter Josef Zurbriggen de Saas-Tammatten, l' ascension du Weissmies pour en déterminer les roches. Il fit sur ce sujet une communication à la Société des sciences naturelles de Zurich ( Mittheilungen, Bd. III ), et c' est dans ce texte que le Dr Bernoulli a retrouvé la preuve incontestable de cette ascension.

Déçu dans son attente d' être nommé professeur à l' Ecole Polytechnique fédérale qui venait de se créer, Christian Heusser s' embarqua en 1856 pour l' Amé du Sud où il vécut pendant 53 ans, et mourut en 1909 sans laisser de postérité. Cette disparition explique pourquoi son ascension était tombée dans un si total oubli qu' elle était devenue légendaire.

Outre qu' elle éclaire définitivement un point de l' histoire de l' alpinisme, l' étude du Dr Bernoulli apporte un démenti à une assertion hasardée de E. L. Ames, un alpiniste anglais de la première heure, quant aux mobiles de l' ascension de Chr. Heusser:

« Une course plus intéressante ( que celle du Laquinhorn ), écrit-il, serait celle du Weissmies, d' où la vue est probablement identique à celle du Laquinhorn, mais qui le dépasse de plusieurs centaines de pieds ( en réalité seulement 13 mètres ), et dont le versant nord tout au moins est occupé par de magnifiques champs de neige. Un touriste suisse, indigné de ce que les Anglais monopolisaient toutes les entreprises, et déterminé à faire quelque chose pour l' honneur de son pays, a réussi un jour et en atteindre le sommet, mais je ne sache pas qu' aucune autre ascension en ait été faite. » ( Peaks, Passes, etc. H/153. ) L' ascension du Dr Heusser avait un but strictement scientifique, et il n' est pas généreux de lui attribuer gratuitement de mesquines préoccupations de rivalité internationale. Du reste, à cette date de 1855, les Anglais n' avaient pas encore monopolisé les entreprises alpines; on peut compter sur les doigts les sommités de plus de 3000 m. conquises par eux.

L' étude du Dr Bernoulli m' a fait relire le récit de E. L. Ames dans Peaks, Passes, etc. A la page 145, il rapporte les paroles du curé Imseng: « Il savait toutefois de façon certaine que deux ans auparavant un professeur suisse avait réussi à atteindre le sommet du pic nord ( Fletschhorn ). » Il s' agit sans doute de l' ascen de Friedrich Klausen avec le curé Amherdt de Simplon-village et Joh. Zum-kemmi, le 28 août 1854. Là-dessus non plus nous n' avons aucun renseignement.

L.S.

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