Avalanches!
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Avalanches!

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Par J. Dumartheray.

Trop souvent hélas, les accidents en hiver sont dus à des avalanches, provoquées par les touristes, à cause de leur manque de connaissance de la montagne, de l' état de la neige et du terrain, plutôt qu' à une imprudence proprement dite. Pourtant, il est possible de déterminer: où l'on peut toujours passer, où, suivant les conditions, il y a parfois danger et où le danger est toujours certain.

Je ne parlerai pas des avalanches de fond, qui descendent suivant un tracé presque toujours le même et à des dates également plus ou moins fixes. Pour les avalanches poudreuses, il est bien difficile d' établir des règles à leur sujet. Tout au plus peut-on dire qu' elles se déclanchent les premiers jours qui suivent une chute de neige et qu' elles sont provoquées par un changement brusque de la température.

Mais les accidents les plus fréquents ne sont généralement pas dus à ces deux genres d' avalanches, sur lesquelles on a déjà beaucoup écrit. La plupart des malheurs sont le résultat de l' inobservation et de la conduite des touristes eux-mêmes qui par leur passage ont provoqué l' avalanche, et c' est de ces dangers-là que je veux parler, car on peut les éviter.

Plusieurs critères permettent d' établir quand il y a danger ou non. Tout ce qui suit sont des remarques générales; toutefois les exceptions sont toujours possibles. On distingue les divisions suivantes:

Jer critère: L' altitude.

La zone très dangereuse va de 1600/1800 à 2600/2800 suivant les endroits. En effet, en dessous de 1600 mètres les arbres existent et forment des points d' attache pour les couches de neige.

En dessus de 2600/2800, nous avons soit les glaciers, que l'on suit tout naturellement, soit les pierriers qui forment une surface sous-jacente très rugueuse où la neige va s' appuyer fortement.

Entre 1600/1800 à 2600/2800 mètres les arbres ont disparu, les glaciers et les pierriers sont rares ou inexistants et l'on a affaire aux pentes herbeuses, généralement rapides, broutées en été par les moutons et non plus par les vaches, qui forment leurs multiples sentiers en terrasses, qui sont ainsi autant de points d' appui et de crans d' arrêt. Tout cela a disparu dans cette zone, et la neige y glissera très facilement.

IIe critère: Profil du terrain.

Ce critère sert pour toutes les altitudes. Il faut noter que toute pente dont le profil est concave est beaucoup moins dangereuse que la pente au profil convexe. Dans la première, les couches de la partie inférieure supportent les supérieures, tandis que dans le profil convexe les couches supérieures ne peuvent s' appuyer sur les inférieures, car il y a rupture en un point. C' est ce que l'on observe sur les glaciers. Les séracs sont toujours là où les glaciers changent de déclivité. A ce sujet le long glacier de Corbassière est typique. Les crevasses les plus larges et les plus profondes sont au sommet de la cassure.

On peut donc en conclure qu' une pente relativement douce de la partie supérieure d' un profil convexe est beaucoup plus dangereuse qu' une pente relativement raide d' un profil concave. On pourra passer sans trop de danger sur ce dernier profil.

IIIe critère: Conditions d' enneigement.

C' est les trois premiers jours qui suivent une précipitation atmosphérique qu' il y a danger réel. Une fois que la nouvelle couche sera assise sur l' ancienne, le danger diminue, mais il reste grand s' il s' agit d' une neige poudreuse reposant sur une ancienne neige dure, et tout particulièrement, si le fœhn n' a pas précédé la dernière chute de neige, car ce vent chaud permet une soudure meilleure.

Le degré de friction de la neige joue également un rôle important, en outre plus elle est légère et profonde, plus le danger est grand.

IVe critère: Orientation de la pente.

En hiver: les pentes au nord ne présentent pas beaucoup de risques. Au contraire, les pentes orientées au sud sont dangereuses après une récente chute, car la neige y glisse toujours.

Au printemps c' est l' inverse. La pente sud sitôt après la dernière neige tombée, vu son exposition au grand soleil, laisse couler immédiatement la neige et dès lors le danger a disparu. Pour les pentes nord, pendant tout l' hiver les neiges y sont accumulées et avec la hausse générale de la température ces couches n' attendent qu' un petit choc pour crouler. ( Le récent accident de la Pierre à Voir, versant nord, rentre dans cette catégorie, car bien que nous soyons encore en hiver, la température est, cette année, celle du printemps. ) Il sera donc prudent de se méfier au printemps des pentes orientées au nord.

Ve critère: Montée et descente.

Les statistiques nous apprennent que la plupart des accidents arrivent à la montée et rarement à la descente, ce qui s' explique facilement. Le bon skieur coupe beaucoup moins les couches de neige à la descente qu' à la montée. Son propre poids passe rapidement sans jamais charger spécialement un point donné. En outre, la caravane marche en ordre dispersé ( ce qui n' est cependant pas toujours observé ).

Comment se comporter en cas de danger d' avalanche?

Prenons, pour exemple, une caravane de 10 personnes. En tenant compte des cinq critères énumérés ci-dessus et en les combinant, on sera déjà fixé s' il y a danger ou non, et en mettant en pratique les conseils indiqués, on évitera l' accident, à moins d' une fatalité toujours possible.

Mais, une fois ces observations faites, il faut encore se soumettre à une certaine conduite, soit:

1° Anti-dérapants.

Le skieur le plus qualifié, qui aura des peaux collées, marchera en tête de la colonne, suivi à distance de tous les skieurs à peaux collées. On aura soin de placer en queue les skieurs à peau attachées, pour la raison suivante: le ski avec peau collée entre et glisse dans la neige sans heurt ni choc, et en outre la trace reste intacte. En revanche, le ski avec peau attachée détruit la trace, son adhérence est moins grande et son propriétaire est obligé de le frapper pour obtenir une fixité efficace. Mais en frappant le ski, il en résulte des chocs qui risquent de déclancher une avalanche.

2° Les intervalles.

On devra toujours veiller à ce que la distance entre skieurs soit suffisante, soit suivant le sens vertical, soit suivant le sens horizontal. Il importe, en effet, de charger la neige au minimum de telle sorte que, en cas d' acci, seul le premier parte dans l' avalanche et non pas une vingtaine, comme nous le voyons ces temps. Tant que le skieur de tête zigzague en dessus du reste de la colonne, celle-ci doit se tenir à l' abri, en dehors de la zone dangereuse.

3° L' élude du terrain.

Le terrain joue un rôle considérable. Le moindre épaulement doit être utilisé pour y faire passer la trace. Suivant la configuration du sol, on aura peut-être avantage à descendre et plus loin à remonter en suivant une arête à pied. Plus on pourra délaisser le flanc coteau et mieux cela vaudra. Trop souvent on voit une trace en travers d' une pente alors qu' à proximité directe une combe allant parallèlement aurait permis de gravir avec beaucoup moins de danger et plus aisément, avec une adhérence bien supérieure.

Cependant, à côté de toutes ces distinctions, le skieur-alpiniste peut être appelé à traverser un ou plusieurs couloirs à avalanches. Afin d' écarter le maximum de danger, on adoptera le système dit de surveillance, dont voici les principes:

1° Diviser le couloir en trois zones, à égales distances, suivant l' hori.

2° Pour chacun de ces secteurs, on désigne un surveillant de zone. Il ira se placer à l' abri, mais de façon à observer sa zone de haut en bas.

3° Le skieur le plus expérimenté traverse le couloir à l' endroit le plus approprié en le prenant légèrement en descendant, afin de charger et de couper le moins possible. Les trois surveillants fonctionnent dès que le premier skieur s' aventure. En cas de glissement dans la partie supérieure du couloir:

Dans la zone 1: Sur avertissement du surveillant de ce secteur, lequel criera 1, le skieur saura qu' il a avantage à revenir en arrière.

Dans la zone 2: C' est la plus dangereuse. Au commandement de 2, le skieur gagnera du temps en continuant en direction du bord opposé du couloir.

Dans la zone 3: II est évident qu' il continuera.

Ce système a le gros avantage de supprimer toute hésitation et par là de gagner du temps. D' autre part, si un accident vient à se produire, les surveillants pourront observer exactement: d' où le skieur est parti et le point où ils l' ont vu pour la dernière fois. Cela donne la direction de marche du corps, ce qui aura pour effet de faciliter les recherches, de les activer et d' augmenter ainsi les chances de retrouver le malheureux encore en vie.

La technique à adopter pour les recherches joue un rôle considérable. Mais cette question est plutôt du ressort des colonnes de secours. Nous ne la traiterons donc pas.

Le principal est d' éviter l' accident, et je suis persuadé que si l'on tient compte des critères ci-dessus et des règles de conduite que nous venons d' exposer, la liste des accidents en sera considérablement diminuée.

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