Le soir à la cabane
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Le soir à la cabane

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Par B. Piccioni.

La première étoile scintillait déjà dans les cieux, lorsque nous arrivâmes, mon ami et moi, à la cabane. Le gardien, un petit homme robuste, la figure toute ridée, barbu, un bout de pipe à la bouche, était occupé à fendre du bois; il interrompit son travail pour nous saluer d' un joyeux bonsoir.

Nous nous débarrassâmes vite de la corde et des sacs. Mon ami entra dans la cabane où il ne tarda pas à être suivi du gardien.

Je restais seul à admirer.

La vallée reposait Ici, là, une faible lumière... les géants de glace, mornes, tristes, dormaient...

Aucun bruit.

Seule la douce et harmonieuse plainte du vent...

A mon tour j' entrai dans la cabane, quelle agréable chaleur m' attendait! D' un regard attendri j' examinai cette salle qui m' était déjà si connue. Le fourneau ronflait dans son coin, l' armoire entr'ouverte laissait voir la vaisselle d' aluminium; bien en ordre les matelas et les couvertures étaient empilés dans le dortoir, dans un autre angle, les cordes, les piolets.

Le gardien attisait le feu.

A travers la fenêtre où perlait la buée on distinguait vaguement un glacier.

Bientôt nous eûmes terminé notre repas et, assis près du fourneau, nous parlions.

0h, souvenirs de ces soirées!

La lampe était éteinte.

La flamme du fourneau nous éclairait. Nous semblions des êtres fantastiques. Personne ne parlait. On écoutait: monotone et parfois lugubre, le monologue du vent. La cabane gémissait sous ses coups. Soudain, la lune apparut, baignant de sa tranquille clarté le paysage.

L' intérieur de la cabane s' illumina d' une étrange lueur bleuâtre.

Le feu languissait.

Le gardien s' en était allé coucher.

Le vent cessa.

Nous restions assis, calmes, muets.

Il est si doux de rêver en regardant les grandes ombres que projettent la lune.

Harmonies bleues...

Une pierre tombe...

Nous écoutons...

Puis rien... plus rien...

Le silence...

Le grand silence glacial des neiges éternelles...

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