Les variations des glaciers des Alpes suisses 1951
Avec 5 illustrations ( 81—85Par P.L. Mercantali et A. Renaud
Nouvelles observations sur l' ablation La fonte estivale à la surface de la langue glaciaire est le facteur principal de l' alimentation du torrent. Cette ablation est généralement mesurée par l' émersion progressive de l' extrémité supérieure d' une balise de bois dont la base a été introduite aussi profondément que possible au-dessous de la surface ( fig. 82 ).
L' intérêt scientifique et hydrologique de ces mesures est considérable. Or, on ne disposait jusqu' ici que de mesures anciennes, éparses et assez discordantes. C' est la raison pour laquelle la Grande Dixence S. A. à Lausanne a confié à son géomètre, M. A. Riva, la réalisation dès 1948 d' un programme très complet d' observations sur le Glacier de Gorner ( surface totale 67 km2 environ ). Les résultats des trois premières années d' observations ont été analysés et publiés * avec l' aimable autorisation de la Grande Dixence S. A., à laquelle j' exprime ma gratitude, ainsi qu' à M. Riva. J' en donne ici l' essentiel.
Année Surface totale soumise Volume de glace dissipée Taux annuel à l' ablation ( km2 Millions de m»moyen ( m ) 1948 26,13041,0191,57 1949 29,143102,9333,54 1950 29,090109,3933,76 Nulle à la limite inférieure du névé, l' ablation augmente de 0,6 m. environ par 100 m. de différence d' altitude vers le bas pour atteindre le maximum à l' extrémité de la langue, soit environ 6,3 m. en moyenne ( max. 8,5 m. en 1950).A. Renaud L' enneigement alpin en 1950/51 Les précipitations ont été réparties assez inégalement au cours de l' année nivométrique ( 1. X. 1950-30. IX. 1951 ). En hiver surtout, tandis que certains mois étaient secs ( octobre, décembre2 ), d' autres ont été caractérisés par des précipitations dépassant la normale dans toutes les régions des Alpes ( novembre, janvier, février ). Dans le Nord-Est de la Suisse et au Sud du massif du Gothard, des chutes de neiges exceptionnellement grandes tombant dans un temps très court ont provoqué en janvier et février des avalanches désastreuses causant la mort de 93 personnes dans les cantons des Grisons, du Tessin, d' Uri, du Valais et de Glaris. Ces catastrophes ont fait l' objet d' une publication très complète de l' Inspectorat fédéral des forêts 3 1 A. Renaud: Observations on the surface Movement and Ablation of the Gorner Glacier. In Journal of Glaciology, No. 11, March 1952.
8 Exception faite du Tessin qui reçut en décembre des précipitations plutôt supérieures à la normale.
Der Lawinenwinter 1950/51. Berne 1951.
ainsi que d' une analyse très remarquable de M. de Quervain, directeur de i' Institut fédéral pour l' Etude de la Neige et des Avalanches au Weissfluhjoch sur Davos, en collaboration avec M. Zingg1.
Selon M. W. Kuhn, l' hiver 1950/51 peut être considéré comme l' un des plus neigeux de ces 30 dernières années 2. Cependant, la hauteur totale de la couche de neige n' a pas atteint les valeurs maximales connues. Au Saint-Gothard, elle n' a pas dépassé 480 cm ., contre 670 cm. en 1916 et 650 cm. en 1917. Au Weissfluhjoch on notait, à la fin de l' hiver, une épaisseur de 271 cm. contre 346 en 1945.
La fonte de cette forte couverture de neige a été fort opportunément ralentie, d' une part par sa grande cohésion, et d' autre part en raison de la température relativement basse du mois de mai. Ainsi, il n' y eut pas à déplorer d' avalanches de fonds dévastatrices au printemps, ni d' inondations.
Dès le mois de juin, la fonte s' est effectuée activement, car la température moyenne de l' été a été légèrement supérieure à la normale ( au Säntis, la moyenne de mai-septembre a atteint 4,2 degrés, supérieure de 0,6 degré à la normale ) Malgré cela, les glaciers sont restés enneigés beaucoup plus bas qu' à l' ordinaire, offrant ainsi des conditions excellentes pour les alpinistes. Au Glacier d' Aletsch ( Kasser ), la limite inférieure du névé est demeurée dans les parages de Concordia, soit environ 3 km. plus bas que les années précédentes.
Les échelles nivométriques ont montré à la fin de l' été ( étiage ) un résidu d' accumulation sur les névés. Les observations dues à MM. Kasser ( Aletsch ), W. Kuhn ( Silvretta et Clarides ), Reber ( Diablerets ) ainsi qu' au personnel du Chemin de fer de la Jungfrau, sont consignées dans les tableaux annexes.
Les observations les plus intéressantes sont celles du groupe Hsefeli-Kasser, de la Commission Helvétique des Glaciers. Pour leur étude systématique du bassin d' accumulation du Glacier d' Aletsch, ils ont adopté dès 1941 un type nouveau de balises qui a fait ses preuves. Ils ont également introduit un mode d' observation très complet qui permet de mesurer l' accumulation, le mouvement superficiel ainsi que les variations de niveau de la surface.
Les balises, solidement ancrées à la fin de chaque été ( fig. 81 ) aux mêmes points de départ, sont observées durant une année entière. Leur repérage topographique donne la valeur du mouvement superficiel ainsi que la variation de niveau. L' observation de l' enfouissement à la fin de l' année nivométrique fournit la valeur du résidu d' accumulation. La détermination séparée de la densité de cette couche complète la détermination des facteurs nécessaires à l' établissement du bilan de l' alimentation réelle du glacier.
Sur le Jung f rau f irn, à l' altitude de 3350 m. ( balise n° 3 ), l' accumulation de 1950 à 1951 a atteint 4,75 m. ( moyenne 3,3 m .) et le niveau est resté stationnaire. Cette dernière observation mérite d' être relevée, car, depuis le 1 Die aussergewöhnlichen Schneefälle vom Januar und Februar 1951 in den Schweizer Alpen und ihre Folgen. In Wasser- und Energiewirtschaft, Nr. 12, Dezember 1951, Zürich.
2 Der Firnzuwachs pro 1950/51 in einigen schweizerischen Firngebieten. XXXVIII. Bericht. Vierteljahrschrift der Nat. Ges. in Zürich, XCVI ( 1951 ).
début de leurs investigations, MM. Haefeli et Kasser avaient constaté un abaissement progressif de la surface en relation avec la décrue générale des glaciers. Toutefois, en 1947/48 déjà, un enneigement plus abondant ( résidu de 8 m. environ ) avait temporairement modifié le régime et provoqué un relèvement de la surface du névé de 2 m. environ. La décrue qui, dès lors, avait réapparu, semble marquer un nouveau temps d' arrêt. L' enneigement plus abondant des derniers hivers semble ainsi mettre fin, mais pour combien de temps, au déficit d' alimentation des glaciers.A. Renaud Chronique des glaciers suisses en 1951 Agents forestiers des cantons, membres de la Commission Helvétique des Glaciers ( CH G1 ), entreprises hydroélectriques, alpinistes ont contribué diligemment à maintenir, en 1951, le contrôle des glaciers suisses dans son ampleur indispensable, et, pour certains d' entre eux, à recueillir des données d' une grande portée scientifique. Nous remercions chaleureusement tous ces collaborateurs, grâce auxquels nous avons des informations, plus ou moins précises mais sûres, pour 80 appareils. Comme pour 1950 déjà, nous devons réserver le détail des chiffres de variation à un tirage à part des Alpes, lequel sera mis libéralement, par l' entremise de la Commission des Glaciers, à la disposition des intéressés 1. Ils y trouveront également les précieuses mesures que les Forces Motrices de l' Oberhasli ( OKW ) exécutent année après année aux deux glaciers de l' Aar par les soins de leur géomètre M. Flotron. Com-binées avec les sondages sismiques de la CHG1, ces mesures font de YUnteraar un des glaciers les mieux connus du monde entier. Le présent texte se bornera donc à signaler, et à décrire sommairement, les particularités les plus frappantes du comportement de nos glaciers de 1950 à 1951.
Celui du Rhône réservait cette année à son contrôleur habituel une surprise de taille: le grand fleuve, qui naguère sourdait des glaces au fond du Gletschboden, vers 1800 m. d' altitude, et qui, ces derniers étés, s' échappait du bord droit du glacier à 2050 m ., s' est pris à couler aujourd'hui entièrement à l' air libre et du haut en bas de la laisse rocheuse occidentale. Il débouche, vers 2300 m ., du ravin séparant l' Obersaas des glaces supérieures, sur le profil transversal du Belvédère ( fig. 83 ). C' est une étape marquante — et combien imprévuedu retrait qui, dès 1921, a réduit graduellement la splendide cataracte glaciaire, haute de quelque 450 m ., à n' être plus maintenant qu' une draperie déchirée, vaguement triangulaire, en rétrécissement continu, et dont l' extrémité remonte peu à peu au flanc de la montagne. Du 8 septembre 1950 au 10 de ce mois en 1951, cette nappe a délaissé encore 10 490 m2 de terrain rocheux dans une rétraction, assez uniforme, de 13,B m. en moyenne. Le lambeau terminal qui s' en détachait en 1950 déjà est jourd' hui entièrement dissipé. Pour la première fois, l' œil pouvait, de la terrasse du Belvédère, embrasser la langue glaciaire jusqu' au bout. Au repère plombé du même Belvédère on a mesuré, le 11 septembre, un recul de 4 m.Mercanton ) 1 S' adresser au secrétariat: M. A. Renaud, Lausanne, Chemin des Fleurettes 47. Die Alpen - 1952 - Les Alpes19 Ce même jour le liséré frontal de Gratschlucht montrait environ 10 m. de retrait au droit du repère de 1948. En revanche, à 80 m. en dessous, la terrasse du sentier militaire, complètement libre en automne 1950, disparaissait sous un énorme amas de neige.Mercanton ) Durant ce même mois de septembre, favorisée par le beau temps et s' appuyant sur les travaux inaugurés voici dix ans déjà par notre collègue Hxfeli, l' équipe du Grand Aletsch, sous la direction de P. Kasser, a pu porter du Jungfraujoch jusqu' au bout du glacier, pour la première fois, l' effort d' investigation de la CHG1. L' ablation a atteint 4,5 m. à l' issue aval de la Concordia et 7 m. au confluent du Mittelaletsch. Plus bas les balises, trop courtes, s' étaient déchaussées et, pour 1952, il a fallu en installer de 15 m. de hauteur. Le « mouvement » glaciaire s' est révélé en outre d' une grandeur surprenante pour de tels parages inférieurs, même devant la forêt d' Aletsch, où la vitesse superficielle atteignait plus de 30 cm./jour ( 110 m./an ).
( Kasser ) Le Gorner posait avec acuité un problème d' importance générale pour l' estimation correcte des variations d' un glacier, incitant à donner ici-même deux valeurs pour une: en effet, l' ablation frontale, sur ce terrain très inégal, a coupé complètement la langue extrême, abandonnant à une dissipation que nul appoint d' amont ne viendra plus atténuer, une masse de glacier « mort » longue d' une soixantaine de mètres et de 1500 m2 d' aire. Un hiatus de 30 m. sépare ce reliquat du vrai front actuel.EOS, Riva ) Faut-il tenir compte d' un tel lambeau? « Oui », répondrai-je, si c' est l' étendue englaciée que l'on considère. « Non », si c' est le glacier dans son essence de glace fluente, de « cours » de glace en déformation constante. D' où les deux chiffres de variation de notre statistique.
Au Giétroz, dont Electrowatt S. A. a. compris l' extrémité peu accessible dans ses levés pour le barrage du Mauvoisin, les photographies montrent l' apparition en 1951 d' un affleurement rocheux, d' un « nounataq » trouant la marge gauche.J.L. Blanc, C. Linder ) La décrue du Trient a été particulièrement forte: 36 m. ( A. Guex ) Une vérification soigneuse sur place permet de rectifier nos données de 1950 sur les modestes glaciers de cirque, le Grand et le Petit Plan-Névé, dans la chaîne vaudoise. Le Grand avait bien avancé de 19 m. cette année-là; quant au Petit, il faut se contenter du chiffre global des deux ans.
( de Kalbermatten ) Et c' est ici le lieu d' évoquer une difficulté suscitée par l' abondance des neiges de l' hiver 1950/51: elles ont enseveli, soit directement, soit sous la forme plus puissante de l' avalanche, certaines extrémités de glacier encaissées dans des ravins étroits et peu propices à l' ablation, sous des masses que l' été n' a pu fondre. De ce fait le contrôle automnal marque là un indubitable allongement du glacier, ou plutôt de l' englaciation. J' en donnerai comme exemples les grandes crues apparentes du Paradies et du Suretta, dans les Grisons, puis, à un degré moindre, des deux appareils vaudois de Prapioz et du Sex Rouge. Rien ne nous garantit que ces masses parasites ne per- sistent longtemps, devenant parties intégrantes des fronts; aussi ai-je incorporé à l' ensemble les données de tels glaciers. Il est arrive parfois aussi qu' un véritable front de glaces anciennes, protégées par un puissant amas de neige, ait poursuivi son « mouvement » vers l' aval sans le payer de la dissipation estivale ordinaire, faisant ainsi une crue, tandis que les parties plus amont de la langue, à nu, manifestent une décrue indéniable. Exemple: le Supérieur du Grindelwald que, tout bien pesé, il faut prendre comme stationnaire en 1951.Jost et Mercanton ) L' extrémité du Grindelwald Inférieur a reculé sur sa gorge de 40,6 m. en deux ans, sans changer notablement. Au bord droit de la dite gorge les masses frontales présentaient un décollement en voûte haute de 4 à 5 m ., large de 9, qu' on a pu suivre sur une trentaine de mètres sous le glacier. Derechef s' est avérée ici la rareté des matériaux solides enchâssés dans la glace, comme aussi l' extrême minceur de la couche de boue sableuse entre glace et rocher. Le 10 octobre 1951, comme en 1948 à la même époque, la glace se mouvait là à raison de 8,7 cm./j.
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, ce glacier a été le lieu d' un accident dont la vieille « Chronique du Grindelwald » ne relate pas de pareil: vers 21 h. 30, un barrage intra- ou, plus vraisemblablement, subglaciaire s' est formé quelque part en amont du front, réduisant de moitié, en moins d' une heure, le débit du torrent et le maintenant bas ainsi pendant six heures encore. Soudain, le 2 juillet, à 4 h. 30, un grondement formidable jeta l' émoi dans la contrée: l' obstacle venait de céder. D' après l' évaluation, très plausible, qu' en a faite le Dr Jost sur la base du limnigramme de Lütschine-Gsteig ( SFE ), environ 135 000 m3 d' eau s' engouffrèrent dans la gorge. Le flot y atteignit jusqu' à 5 m. de hauteur, roulant d' énormes rochers, dégradant les rives, détériorant la galerie d' accès et charriant d' énormes glaçons, qu' il porta jusque dans la plaine. Il prit sa hauteur maximum en moins d' un quart d' heure pour ne retrouver son niveau normal que plus d' une heure après. Il laissait alors la forêt d' aulnes, les chemins, les cultures et jusqu' aux installations ferroviaires d' Im Grund sérieusement endommagés et dépouillés de certains ponts. La débâcle a causé pour des milliers de francs de dégâts, par bonheur matériels seulement. Au limnigraphe le débit avait grossi de 27>7 m3/sec. jusqu' à 74,6 au passage du flot.Jost et Mercanton ) Le lac préfrontal du Stein s' est encore étendu; un talus de glace très raide, haut de 40 m ., le borne au sud-est.
A VUnteraar l' ennoyage du front a atteint sa cote maximum possible le 6 août, comme en 1950, mais ne s' est maintenu que durant 46 jours. Le recul moyen du glacier n' a été que de 10,2 m. et le terrain fut délaissé sur 5110 m2, soit 1025 de moins que l' année précédente; au pied du Zinkenstock on a même observé deux avances locales, de 10 et 4 m. La falaise terminale a encore jusqu' à 35 m. de hauteur.
Sur tous les profils du dissipateur, tant du cours principal que des deux affluents, Finster- et Lauteraar, qui le composent, il y a eu abaissement ( 0,6-2,9 m .; en moyenne 1,2 m .) de la surface. Corrélativement s' est manifesté un ralentissement général ( 0,75-3,7 m./an; en moyenne 1,8 m. ). Notons toutefois un accroissement de vitesse de 1 m./an ( 10sur 20 m. du profil Brandlamm Supérieure, en accord avec les petites avancées frontales plus haut mentionnées. Le bloc Hugi ( n°5 d' Agassiz, à 700 m. en aval de son « Hotel des Neuchâtelois » ) était, en septembre 1951, à 385 m. en aval du dit profil; un dérapage à contre-courant l' a mis cette année en retard sur les glaces qui le portent.OKW, Flotron ) L' Oberaar a délaissé encore 12 230 m2 de terrain, soit 280 m2 de plus qu' en 1950. Son retrait est majeur de part et d' autre de l' amas morainique qui culmine au milieu du front, à 2888 m. encore, séparant deux profondes échancrures des glaces nues, où le recul a atteint jusqu' à 68 m. tandis que les marges du glacier, plus chargées de débris, sont demeurées en saillie. Les quatre profils transversaux ont tous baissé, de 0,6 m. en moyenne; leur « mouvement » s' est ralenti aussi ( moyenne — 0,8 m. ). Le glacier a perdu 1 917 000 m3 de sa masse, le quart seulement de sa perte de 1950 toutefois, ( OKW, Flotron ) Dans le bassin de la Reuss, le Griess ( Unterschächen ) a avancé d' un mètre, tout en s' amaigrissant visiblement. Le front du Schlossberg, en fort recul et très déchiqueté, jetait des éboulis de glace au pied de l' abrupt rocheux qui le supporte. Le Kartigel a avancé de 15 m. sur sa gauche et reculé d' autant en son centre. Le retrait énorme du Schiessbach s' explique par la faiblesse de la pénétration des glaces dans l' étroit ravin où elles sont forcées, et par la radiation thermique accentuée qui règne là. Les glaciers de Damma et de Kehlen présentent tous deux des lobes en crue et d' autres en décrue. L' éma du Tiefen inquiète: entre l' Alpetlistock et le glacier, il y a maintenant une laisse de 300 m .; quant au passage du Tiefen- au Siedelengletscher, au nord-est du Bielenstock, il est aujourd'hui à nu.Oechslin ) Le front du Tiatscha est maintenant bien dessiné sur la terrasse rocheuse, au pied de laquelle, naguère encore, il laissait dégringoler des glaces dangereuses. On va pouvoir installer devant lui la base de contrôle urgente.
Conclusion. En 1951, de 100 glaciers des Alpes suisses, étaient en crue: 12; stationnaires: 9; en décrue: 79 ( en 1950 ces chiffres étaient respectivement: 1, 0 et 99 ). D' autre part, la variation moyenne de longueur a été, pour un ensemble de 62 glaciers, 13 m. ( 1950: — 18,5 m.).P.L. Mercanton La Croix du Besso « Ecoute ceux qui t' implorent dans la tempête » A la petite Demoiselle que nous avons rencontrée en traversant les gendarmes de l' arête ouest du Besso.
Tu nous as envoyé, sans nous en avertir, une pierre grosse comme une tête de bébé, et pour cette faute de montagnarde novice je t' ai adressé quelques paroles peu galantes. Oublie-les; rappelle-toi seulement les belles heures de varappe dans le granit valaisan, et, tandis que nous étions assis sous la croix du Besso, l' incomparable Couronne du Mountet contre le ciel de soie bleue.
- photo Dr. E. Attinger Orell Füssli Arts Graphiques S. A., Zurich Die Alpen - 1952 - Les Alpes