Louis Agassiz (1807-1873)
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Louis Agassiz (1807-1873)

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J. P. Portmann, Neuchâtel

La mémoire de Jean-Rodolphe-Louis Agassiz mérite d' être honorée, un siècle après la mort de ce grand naturaliste.Vaudois d' origine, né à Môtier dans le canton de Fribourg, Agassiz commença à Neuchâtel, en 1832, une brillante carrière scientifique qu' il poursuivit plus brillamment encore, dès 1846, aux Etats-Unis, à l' Uni de Harvard à Cambridge ( Massachusetts ).

Après des études d' histoire naturelle et de médecine en Allemagne, Louis Agassiz, alors âgé de 25 ans, fut appelé à enseigner à Neuchâtel, tout l' abord aux « Auditoires », puis à la ire Académie.

« Charmant, bel homme, taillé en athlète, d' une inaltérable jovialité » d' après le témoignage de ses contemporains, Agassiz s' adonnait avec ardeur au travail scientifique qui était pour lui un jeu qu' il vivait intensément. Ses étudiants, les adultes qui suivirent en nombre ses cours ne tarirent pas d' éloges sur ce maître remarquable pour lequel l' enseignement était une passion. Agassiz recherchait avant tout les échanges avec autrui; son zèle était communicatif etsans cesse il s' enga dans de nouvelles recherches, s' efforçant de percer les secrets de la nature.

Son aptitude à discerner les lignes générales, à voir les phénomènes de haut, son besoin de préEn décrue x Valeur non chiffrée? Résultatincertain ca. Valeurapproximative ciser les relations des êtres vivants avec leur environnement, l' engagèrent à s' intéresser aux glaciers, sans pour autant, d' ailleurs, lui faire abandonner ses travaux en zoologie et en paléontologie qui ont contribué à sa renommée.

Il faut rappeler qu' au début du siècle passé, les glaciers prirent une place de plus en plus importante dans le domaine scientifique, probablement à cause de leur progression qui pouvait paraître inquiétante. Aussi la Société helvétique des sciences naturelles proposa-t-elle un concours public, une première fois en 1817, puis une seconde en 1820. Il s' agissait de « rassembler des faits exacts et bien observés sur l' accroissement et la diminution des glaciers dans les diverses parties des Alpes, sur la détérioration ou l' amélioration de leurs pâturages, sur l' état antérieur et actuel des forêts » ( Genève, 1820 ). En 1821 et en 1829, Ignace Venetz ( 1788-1859 ) exprima publiquement ses idées sur une ancienne extension glaciaire, déjà admise d' ailleurs par certains habitants des Alpes, en particulier par Jean-Pierre Perraudin, de Lourtier, dans le val de Bagnes.

Accaparé, comme ingénieur au service du Valais, et temporairement du canton de Vaud, par la construction de la ligne du Simplon et par l' assèchement de la vallée du Rhône, Venetz abandonna ses recherches dans le domaine glaciaire. Elles furent reprises par Jean-Georges de Charpentier ( i 786-1855 ), directeur des Salines de Bex, qui s' efforça de recueillir les preuves de l' ancienne extension du glacier du Rhône.

Tout d' abord vivement opposé aux idées nouvelles, Agassiz non seulement les accepta par la suite et les défendit avec fougue, mais entreprit des observations qui allaient faire de lui un pionnier de la glaciologie. En 1836, il fait un long séjour à Bex et visite les glaciers de Chamonix et des Diablerets en compagnie de Charpentier; partout les preuves indiscutables d' une ancienne extension glaciaire abondent: roches polies et striées, blocs erratiques et moraines. L' année suivante, c' est le fameux discours présidentiel devant la Société helvétique des sciences naturelles réunie à Neuchâtel, discours qui eut un retentissement considérable et souleva des oppositions extrêmement violentes. Alors que chacun s' atten à un exposé consacré aux travaux zoologiques de ce jeune et eminent savant, celui-ci, avec maîtrise et passion, envisage l' extension glaciaire dans son cadre planétaire, avance des preuves et formule publiquement et avec clarté les bases de la théorie glaciaire, non sans quelques erreurs, il faut bien l' avouer.

Piqué au vif par les oppositions véhémentes qui se manifestèrent, Agassiz décide d' étudier les glaciers actuels pour mieux comprendre ceux du passé.

Les étés de 1838 et 1839 furent consacrés à de longues randonnées au Grimsel, dans le massif du Mont Blanc, aux glaciers du Mont Rose, d' Aletsch, du Rhône. Partout, non seulement à proximité des glaciers, mais aussi dans les vallées alpines et loin à la ronde, les traces de l' action glaciaire font jubiler Agassiz et ses compagnons.

Dès 1840 et jusqu' en 1845, Agassiz organisa l' étude scientifique du glacier inférieur de l' Aar ( Unteraar ), a quelque 10 kilomètres à l' ouest de l' ancien Hospice du Grimsel. Sur la moraine médiane d' un glacier plus épais qu' aujourd, à 800 mètres environ en aval de YAbschwung ( promontoire à la confluence du Lauteraar et du Finsteraar ), un abri de pierre, que l' avance du glacier fera disparaître, est aménagé sous un bloc de micaschiste. C' est le fameux Hôtel des Neuchâtelois, remplacé ensuite par VArche et par le Pavilion.

C' est cette grande aventure glaciologique, alpestre que Desor a relatée dans ses Excursions... et Nouvelles excursions et séjours dans les glaciers et hautes régions des Alpes de M. Agassiz et de ses compagnons de voyage. Chroniques captivantes où se mêlent les découvertes scientifiques, les prouesses des guides, les ascensions glorieuses et les péripéties de la vie quotidienne de ces pionniers de la glaciologie: Agassiz, Desor, Vogt, Escher de la Linth, Pourtalès, Coulon, Dollfus, etc.

Chaque campagne eut son objectif propre; chaque participant la responsabilité d' un domaine de recherches. D' année en année, les observations furent plus poussées, plus particulières. L' attention se porta en premier lieu sur les crevasses, sur la structure du glacier, sa stratification, puis sur les différentes variétés de glace et leurs caractéristiques. Les études sur la fonte du glacier, sur la circulation des eaux, la répartition des températures, l' avance du glacier furent menées avec beaucoup de perspicacité et des méthodes ingénieuses, mais aussi avec des moyens inusités jusqu' alors. Agassiz fit appel à une équipe de foreurs qui taraudèrent le glacier, afin d' en étudier la structure, d' y loger des thermomètres ou d' y placer des pieux servant de repères. Des cartes topographiques très détaillées, à l' échelle du 1: i o 000 par exemple, furent levées par l' ingé Wild; elles permirent de préciser l' avance du glacier et ses déformations.

D' été en été aussi, les excursions s' allongèrent, devinrent plus audacieuses, conduisirent à des sommets de plus en plus élevés. Siedelhorn, Jungfrau, Grand Lauteraarhorn, Wetterhorn, etc. Desor, dans ses chroniques, relate en détail ces ascensions, en louant le savoir-faire des guides, spécialement de Jakob Leuthold et de Johannes Währen, et en donnant des précisions sur les tech-

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