Notes sur l'alpinisme au Mexique
Unterstütze den SAC Jetzt spenden

Notes sur l'alpinisme au Mexique

Hinweis: Dieser Artikel ist nur in einer Sprache verfügbar. In der Vergangenheit wurden die Jahresbücher nicht übersetzt.

Par F. Marmillod. Fraile de Aclopan ( environ 3000 m. ?).

Les montagnes de Pachuca, qui limitent le Val de Mexico à une centaine de kilomètres au nord de la capitale, sont caractérisées par les nombreux îlots de rochers calcaires qui surgissent par-ci par-là des forêts. Cette région, riche en gisements métallifères, est accessible en auto par la petite route de la mine « El Chico », qui part de Pachuca. Les amateurs de varappe trouvent dans la région de El Chico ( parc national ) un terrain d' exercice pittoresque et amusant, sinon d' intérêt très réel. Quelques-uns de ces rochers sont toutefois d' ascension malaisée ou même très difficile. C' est le cas du « Fraile », ou « Pena del Fraile », tour d' une centaine de mètres de hauteur qui se dresse dans le groupe dit « Organos de Actopan », aux confins occidentaux des montagnes de El Chico. On en atteint le pied en trois heures de marche de la route nationale Mexico-Monterrey ( route panaméricaine ), qu' il faut quitter au km. 109, au hameau de San José Tepenene. La première ascension rapportée est celle des frères M. et L. Costa, de Mexico, le 26 janvier 1941 ( La Montana, organe du Club de Exploraciones de Mexico, XIVe année, n° 150, p. 20 ). Voici quelques indications sur cette ascension que j' ai répétée le 9 mars de la même année; je ne connais, dans toute la région de Mexico, aucune escalade de rocher dont l' intérêt soit comparable.

Contourner la tour pour l' attaquer de l' est. Quelques gradins et une cheminée conduisent à la base d' un chenal du flanc nord, presque vertical et de trente mètres de hauteur, que l'on remonte à l' aide de prises minuscules mais solides. On débouche sur une espèce d' épaule, à 15 mètres sous le sommet. Une courte traversée sur la droite ( ouest ), en passant à travers une étroite fente entre deux rochers, mène à une petite vire d' où l' escalade de la partie terminale est possible; les premiers dix mètres, une fissure en surplomb avec de très mauvaises prises, sont très difficiles et exposés. L' escalade de la tour demande à peu près deux heures, pour une équipe de deux. Il est indiqué d' emporter quelques pitons et un mousqueton, pour s' assurer dans la fissure en surplomb. Une corde de 30 mètres est suffisante. Chaussures de varappe ou pantoufles légères.

Les tours suivants sont davantage des excursions que des ascensions véritables:

Nevado de Toluca ou Xicotencatl ( 4550 m. ).

De Toluca, petite ville à 75 km. au sud-ouest de Mexico sur la route nationale Mexico-Guadalajara, une route généralement en mauvais état permet de monter en auto jusque dans le cratère à moitié détruit de cet ancien volcan, occupé aujourd'hui par un petit lac ( altitude 4200 m. environ ). La crête rocheuse semi-circulaire, qui domine le lac de quelques centaines de mètres, est partout facilement accessible. A la fin de la saison des pluies ( octobre—novembre ) les pierriers encore enneigés sont propices aux « rutschées ».

Cofre de Perote ou Naucampatepetl ( 4280 m. ).

A 200 km. à l' est de Mexico et à une cinquantaine de kilomètres au nord du Pico de Orizaba. Point de départ: Perote, petit village sur la route Mexico-Jalapa-Veracruz. Le point culminant est une table rocheuse caractéristique, qui émerge des forêts au sommet d' un immense cône aplati.

Malinche ou Malintzin ( 4100 m. ).

Immense cône de forme régulière, au nord de la ville de Puebla, à 120 km. à l' est de Mexico. Les flancs de la montagne, en bonne partie revêtus de forêts, se creusent de profonds ravins. Au sommet, quelques becs rocheux représentent les derniers vestiges de l' ancien cratère. Belle vue sur la Sierra Nevada, dont on voit le versant oriental. Vers le nord-est on domine la ville de Tlaxcala, patrie de l' amante et alliée de Cortez dont la Malinche a hérité le nom.

NOTES SUR L' ALPINISME AU MEXIQUE.

Ceno de Zempoala ( 4100 m. ).

Suivre la route Mexico-Cuernavaca jusqu' au km. 51 ( Tres Cumbres ), d' où une route secondaire conduit en une quinzaine de kilomètres aux lacs de Zempoala. Il y a plusieurs petits lacs, idylliquement enfouis dans des vallons profonds et boisés. Le Cerro de Zempoala se dresse au fond d' un vallon, dominant le premier lac. Forêts jusqu' au sommet. Montée en deux heures et demie par le sentier qui part du lac. Très jolie balade.

Ajusco ( 3950 m. ).

C' est le sommet le plus marquant et aussi le plus fréquenté de toute la « sierra » boisée qui limite le Val de Mexico au sud et au sud-ouest, à proximité immédiate de la ville. Il y a de nombreux sommets, entre trois et quatre mille mètres d' altitude, qui permettent les combinaisons d' itinéraires les plus variées. Pour l' Ajusco, le point de départ le plus rapproché est le village d' Ajusco, relié par une route secondaire au km. 31 de la route Mexico-Cuernavaca. Du village on monte au sommet en quatre heures, dans les forêts jusqu' au dernier moment. Belle vue sur Mexico, le Val de Mexico et la Sierra Nevada ( versant occidental ). La descente peut se faire sur Contraras, hameau relié par tram à la ville.

A mi-hauteur dans le versant nord de l' Ajusco se dresse le cône d' éruption du « Xitle »; les abondants flots de lave vomis il y a quelques milliers d' années par ce volcan s' étendent comme une mer pétrifiée sur une vaste plaine, le « Pedregal de San Angel », qui confine avec la banlieue de la moderne capitale. C' est dans ce Pedregal que se trouve un des monuments archéologiques les plus curieux du Val de Mexico, la « pyramide conique » de Cuicuilco, à moitié recouverte par la lave, mais construite sur le terrain sous-jacent. Il s' agit donc d' un vestige d' une époque des plus reculées, puisqu' elle a été construite encore avant la fin des grandes éruptions de la zone centrale.

P. S. Il n' est peut-être pas superflu de relever une petite particularité du pays, dont on fera bien de tenir compte à l' occasion. Au Popocatepetl il nous est arrive une fois de déposer nos sacs pour quelques heures dans une anfractuosité de rocher; nous les avons retrouvés soigneusement délestés de tous les objets de quelque valeur: couteaux, lanternes électriques, etc. Lors de notre ascension au Fraile de Actopan, nous avions commis l' imprudence de laisser l' auto stationnée à quelque distance de la grande route, pour nous approcher davantage de notre but par un chemin de mine. Un triste tableau nous attendait au retour: la carrosserie criblée de balles de fusil, toutes les fenêtres brisées, un pneu éventré, les bagages disparus. Moralité: il faut s' armer de prévoyance et ne compter ni sur l' honnêteté d' autrui, ni sur l' efficacité de la police, car l' une est aussi douteuse que l' autre.

Feedback