Philatélie
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Philatélie

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Marcel-Léon Hegelbach, Corbières ( FR )

11 est assez étonnant que, dans un pays de montagnes comme la Suisse, les timbres-poste se rapportant aux Alpes occupent une place aussi modeste.

Les premiers timbres avec des montagnes apparaissent en 1914. D' abord un Grütli tout à fait de circonstance. Sur le timbre de 3 francs on voit les Mythen. Ce timbre fut réimprimé en 1928 avec un dessin différent, où les faisceauxont disparu.

Le timbre de I o francs montre la Jungfrau, mais si mal reproduite qu' on ne distingue même pas le Silberhorn. Cette vignette s' accompagne naturellement d' une vierge aux allures guerrières: on est en 1914! ( Quant au Jungfraujoch de 1962, mieux vaut ne pas le décrire !) En 1929 ont paru deux timbres Pro Juventute à l' allure de tableaux anciens, mais aux couleurs un peu diffuses: L' Engstlensee et le Lyskamm.

Pro Juventute a également fait imprimer en 1931 un Wetterhorn, un Lac Léman et une Haute-Engadine, tous trois aux lignes schémati-sées, pour ne pas dire primitives.

Une série fort connue, mieux réussie, mais pas toujours très fidèle à la nature, date de 1936: Le Staubbach ( 3 ct ., quel heureux temps !), Stansstad avec le Pilate, Chillon et les Dents du Midi, le Glacier du Rhône, la Viamala, Neufalkenstein sur sa falaise, et le Lac de Seealp avec le Säntis tout au fond.

Je ne veux cependant pas m' étendre sur la description des légères variantes de dessin ou de teinte qui ont marqué les différentes éditions d' une même série.

De la même veine ( ou déveine ) nous avons en 1938 Castagnola et le San Salvatore, en 1948 le Parc national, puis, en 1949, le Grimsel, le Val d' Anniviers, et le panorama du Finsteraarhorn. Le chasse-neige, de la même année, ne vaut pas les 15 et. qu' il fallait le payer.

Entre-temps, la Confédération avait émis en 1941 une série où les vieux « coucous » de notre première aviation planent fièrement sur la Jungfrau, sur l' Alpstein, sur les rochers de Valére et Tourbillon, sur l' embouchure de la Maggia, sur l' Engadine, sur le Lac des Quatre-Cantons et sur les Churfirsten.

Il faut attendre 1951 pour voir quelque chose d' extrêmement réussi, presque la perfection, avec le Gothard de Pro Patria, puis, en 1952, le Lac de Märjelen ( un d' œuvre de coloration ) et la Moësa. En 1953 paraissent le Lac de Sihl avec les montagnes glaronaises à l' horizon, ainsi que le bisse valaisan ( admirable ) et les Schöllenen, toujours dans la même technique.

En 1954, Pro Patria fait paraître un Lac de Sils, et en 1955 un Lac de Gräpelen aux teintes subtiles, que d' aucuns considèrent comme un d' œuvre. Toutes ces impressions sortent des ateliers Courvoisier.

L' exposition nationale de Zurich, en 1939, nous a valu un Val Roseg, dont je devine mal le rapport avec ladite manifestation.

Sur nos timbres figurent non seulement des montagnes, mais aussi des montagnards: de Pro Juventute existe un « bouèbo » à capette bernoise ( 1913 ), entouré d' Alpes de fantaisie, et un garçon à « boulette » ( 1915 ); c' était en pleine guerre, d' où probablement son air soucieux!

En 1936, trois vignettes Pro Juventute tiennent davantage de raffiche que du timbre: un lan-ceur de drapeau, un jeteur de pierre ( pas trop grosse ) et des lutteurs. Voilà notre folklore presque au complet.

En 1936 Pro Patria nous donne l' admirable armailli fribourgeois de Hodler ( c' est la plus belle race du pays ) et, en 1941, le Guillaume Tell du même artiste, probablement parce que notre héros national était un chasseur de chamois.

Il manquait des joueurs de cor; il en paraît un moderne en 1951, et, en 1955, celui de la première fête des bergers d' Unspunnen, en costume 1800, avec le cor ancien.

Pro Juventute a aussi publié une très belle collection de fleurs alpestres; je vous fais grâce des dates. Disons seulement qu' on y trouve: le char- i87 don argenté, le lis orangé, l' edelweiss, la digitale, le narcisse, la clématite, l' églantine, l' ané, le rhododendron, le sabot de Vénus ( qui poussait encore sur l' Uetliberg dans ma lointaine jeunesse zuricoise ), la joubarbe, le lis martagon, le cyclamen ( qui a pullulé dans le Jura en septembre 1971 ), la paradisie, le crocus, la gentiane, l' ancolie, le chardon bleu, l' auricule et l' œillet superbe. La plupart de ces fleurs sont bien réussies de forme et de cadrage.

Il existe aussi des pierres et des cristaux sur les timbres Pro Patria, entre 1958 et 1961, mais je ne suis pas assez connaisseur pour distinguer ce qui provient du Jura, du Plateau ou des Alpes. Il faudrait un géologue pour en donner un commentaire compétent.

Parmi les habitations montagnardes, on peut citer une maison engadinoise en 1946, des mazots valaisans en 1948, et une demeure du Prättigau en 1949.

Les festivités du centenaire du Club alpin suisse nous ont valu, en 1963, un timbre très moderne de belle venue. Par galanterie, j' aime mieux ne rien dire de la vignette gravée en 1968 pour le cinquantenaire du Club des femmes alpi- nistes. Est-ce que cela représente des montagnes en style « pic-assaut », ou les dentelles d' un jupon 1918 vu à l' envers?. N' oublions pas nos amies, les bêtes qui vivent sur les hauteurs. Pro Juventute nous a offert des marmottes et des lièvres variables en 1965, des chamois très beaux en 1966, ainsi qu' un bouquetin ( moins bien ) en 1967, et un grand tétras en 1968. On pourrait continuer cette série pour le plus grand plaisir des collectionneurs, en reproduisant un aigle par exemple, avant que cette espèce ne disparaisse.

Avec l' année 1965 débute une émission fort intéressante de montagnes célèbres, mais dont les couleurs sont d' inégale valeur. ( Le timbre rate pour l' inauguration, en 1967, du tunnel du San Bernardino n' en fait pas partie. ) Dans cet ensemble figurent le Cervin en 1965 ( Hauri ), le Finsteraarhorn en 1966 ( Thöni ), le Piz Palü en 1969 ( Diggelmann ), les Kreuzberge en 1970 ( Hauri ); ce dernier timbre est très réussi, n' était le vert un peu dur du pâturage, les Diablerets en 1971 ( Hauri ) et, du même dessinateur, les Spannörter ( 1972 ).

Nous espérons vivement qu' une collection aussi prometteuse se poursuivra au cours des années prochaines. A l' occasion, une série de guides serait intéressante.

Dans un récent ouvrage de Robert Löble, le grand alpiniste autrichien Toni Hiebeier, évoquant les montagnes les plus prestigieuses de notre pays, ne manque pas de citer les Gastlosen, parce qu' ils sont caractéristiques et qu' ils ne ressemblent à aucun autre massif. Toutes les professions étant représentées au CAS, je suppose qu' on y trouve aussi des hauts fonctionnaires postaux. Je me permets respectueusement de leur suggérer un timbre représentant les Gastlosen: quelle splendide vignette cela pourrait donner!

Pour la Fête centrale du CAS, à Lausanne, les PTT mettent en vente cinq enveloppes avec l' image des cinq cabanes de la section Diablerets. Evidemment que les enveloppes philatéliques ( FDC: first day covers ) sont nombreuses, aussi nombreuses que les grandes manifestations; mais ce qui est très rare, c' est que le timbre soit en rapport avec la société organisatrice; c' est le cas avec la ravissante vignette Diablerets citée plus haut.

Voilà qui est original et du meilleur goût. Le timbre en question a l' avantage d' être un vrai timbre, qui est, rappelons-le, un genre particulier, aussi caractérisé que l' aquarelle ou l' af; à mon avis, la reproduction d' un tableau n' est pas un timbre véritable.

La variété des timbres est si grande à travers le monde, qu' il est quasiment impossible de trouver du neuf. Cette émission de FDC, pour notre Assemblée des délégués, donnera peut-être I' idée d' émettre un timbre avec une de nos cabanes, sujet encore jamais traité en philatélie suisse. Ce serait caractéristique pour notre pays.

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