Première ascension hivernale du Pilier est du Gross Grünhorn
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Première ascension hivernale du Pilier est du Gross Grünhorn

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Ueli Gantenbein y guide, Davos

II y a deux ans déjà que l' idée nous est venue d' essayer une « première » au Pilier est du Gross Grünhorn, après la première hivernale du Pilier nord-est du Finsteraarhorn. Nous étions d' avis que ce Pilier est serait une voie valable pour atteindre le sommet du Grünhorn et nous avions dans l' idée de la faire encore ce même hiver. Or il nous a fallu attendre jusqu' au mois de janvier dernier pour nous retrouver tous dans l' Oberland bernois et nous livrer à cette entreprise.

Les conditions sont toutes excellentes, lorsque, le g janvier, extrêmement charges, nous atteignons la cabane Concordia, par le glacier de la Jungfrau. Nous nous sentons en pleine forme, d' autant plus que les prévisions météorologiques sont aussi favorables que notre état d' esprit est bon.

Après des recherches fastidieuses, nous découvrons un petit tas de bois de chauffage, ce qui nous permettra de tempérer quelque peu la cabane. Ruedi - gardien de son métier - s' en très bien à allumer le feu, et il veille merVoir la description technique dans le Bulletin des Alpes ( mars 1973 p. 75 )

La Statue

3 Aiguille d' Argentière. Face sud duPlateau. Vue prise du Relais io, au-dessus du passage-clé. Immédiatement au-dessous du grimpeur: le feuillet Photo: Roland Ravanel, Argentière En haut: Pilier est du Gross Grünhorn. Première ascension hivernale.Vue prise du Col Agassiz Au premier plan: le glacier de Fiesch. A l' arrière plan, à gauche: VAletschhorn Photo: Andreas Scherrer, Davos En bas: Tinzenhorn - Südwand ( région de l' Albula ). Première ascension hivernale Photo: Stefan Reiss, Davos veilleusement à notre bien-être, pendant que nous autres rangeons notre matériel.

Tout est déjà plongé dans l' obscurité lorsque nous allons jeter un coup d' œil dehors, et nous nous couchons de bonne heure, car le lendemain nous réserve une journée pénible avec un départ très tôt. Et c' est encore ivres de sommeil que nous nous retrouvons le matin, à 4 heures, autour de la table de la cabane; malgré le manque d' appétit, à cette heure matinale, nous essayons de manger le plus possible. Puis nous bouclons nos sacs. En plus du matériel technique, nous prenons un réchaud et du ravitaillement pour deux jours, de même qu' un équipement complet, pour un éventuel bivouac. Nous espérons bien de pas avoir à nous en servir, Mais... on ne sait jamais, et il vaut mieux tout prévoir; aussi nous chargeons-nous du nécessaire.

Il fait encore noir sur le glacier de Grünegg, et c' est à l' aide de nos lampes frontales que nous marquons la neige de l' empreinte de nos skis, en direction de la Grünhornlücke. Un vent glacé nous accueille au col: c' est bon signe, et ce temps merveilleux se maintiendra. Nous avons ensuite à redescendre un glacier fort crevassé, et nous perdons ainsi deux cents mètres de dénivellation, pour atteindre le glacier de Fiesch. Nous le remontons, en pente douce, jusqu' au point 3240, où nous abandonnons nos skis.

Entre-temps, le soleil s' est levé, à l' est. Splendide début d' un jour nouveau: tout autour, les sommets étincellent dans toute leur splendeur. De l' autre côté du glacier, proche à le toucher, se dresse la pyramide du Finsteraarhorn; et ici, juste au-dessus de nous, le flanc rocheux du Gross Grünhorn, tout couvert de neige, nous domine de ses sept cents mètres. Une dernière fois, nous établissons grosso modo le cheminement de cette ascension, qui doit nous conduire directement au sommet par le pilier de droite. C' est une voie extrêmement abrupte. Après nous être mis d' accord sur l' endroit où l' atta, nous nous encordons et commençons notre ascension dans une neige profonde, où nous enfonçons à chaque pas. Nous passons la rimaye recouverte de neige poudreuse et commençons immédiatement à nous élever dans la paroi rocheuse. Nous grimpons en deux cordées: Andreas et Ruedi devant, Paul et moi derrière. Malgré les difficultés que présentent les rochers, nous prenons très rapidement de l' altitude. Du rocher solide, à bonnes prises, alterne avec de petits couloirs remplis de neige poudreuse et du rocher brisé; aussi est-il indispensable de trouver de bonnes places où pouvoir assurer en toute sécurité. La pente est toujours très inclinée. Nous échangeons régulièrement nos places: le second de la cordée attend que les quarante mètres de corde soient utilisés pour se mettre en route; pendant que le premier grimpe, le second assure; puis il grimpe lui-même, passe devant jusqu' à épuisement de la corde, et ainsi de suite. Pendant que nous gagnons continuellement de la hauteur, un tiède soleil essaie de nous réchauffer quelque peu; c' est bienfaisant, après le froid mordant du petit matin.

Nous nous heurtons à des difficultés du IIe et du IVe degré, et même souvent du Ve. Aussi sommes-nous forcés de varapper sans gants. Arrivés à une plate-forme, nous nous concertons sur la suite de l' ascension. Juste au-dessus de nous s' ouvre un couloir de neige extrêmement raide, qui s' étire jusqu' à une brèche. Andreas pense qu' il serait préférable d' essayer d' escala un escarpement rocheux, mais délicat. De toutes façons, tout au long de la montée, nous avions considéré le couloir comme la meilleure solution. Nous discutons des avantages et des désavantages des deux possibilités, et nous optons pour le couloir. Mais, tout d' abord, nous profitons de ce que notre vire est relativement confortable pour nous sustenter avec du lard, du chocolat, du pain et du thé.

Pendant que Paul et moi-même attachons nos crampons, Ruedi et Andreas partent déjà, comme des flèches. A l' ombre, le couloir glacé est recouvert d' une couche de neige assez dangereuse, parce que mal tassée. A l' aide des piolets, nous nous creusons un passage, montant toujours une longueur de corde après l' autre. Nous prenons de l' altitude; soudain, un pan de rocher au-dessous de nous se détache, et se précipite à grand fracas dans le vide. Aussi, arrivés à la brèche, som-mes-nous heureux d' en avoir terminé avec ces rochers traîtreusement enneigés. Mais la pente devient de plus en plus raide. Des blocs de rochers, en piles d' assiettes, exigent une prudence extrême. Et le vide au-dessous de nous se creuse de plus en plus.

Nous regardons avec envie le Finsteraarhorn qui semble s' étirer voluptueusement au soleil, alors que notre montagne nous maintient depuis bien longtemps dans son ombre glacée.

Voici encore une longueur de corde des plus difficiles et qui demande toute notre attention. Il semble que plus nous progressons, plus nous rencontrons de difficultés. Enfin, d' une plate-forme aérienne, nous nous dirigeons vers la gauche, et retrouvons le soleil de l' après. Que c' est bon! Encore cinquante mètres d' une arête un peu moins inclinée, et c' est le sommet! Andreas a déjà sorti le réchaud pendant que Paul et moi gravissons les derniers mètres. Nous sommes heureux, nous nous félicitons mutuellement et jouissons avant tout du panorama grandiose qui se déroule devant nos yeux émerveillés. Une fois de plus, nous revivons l' ivresse du sommet qui nous prend particulièrement à cette saison, car, dans la haute montagne très enneigée de l' hiver, on retrouve le charme du temps où elle était encore inviolée. Heureux d' avoir vaincu toutes les difficultés de cette paroi en première hivernale, nous entamons la descente, par l' arête sud. Pour atteindre le Grüneggfirn, nous devons passer tout d' abord par le Grünegghorn. Au moment où nous arrivons au sommet, le jour décline et nous jouissons d' un coucher de soleil exceptionnel. Puis, d' un coup, la nuit tombe.

Parvenus sur le glacier, il nous faut décider si nous allons bivouaquer, ou pas. Andreas et Ruedi tiennent à retourner à la cabane. Mais c' est encore bien loin, car tout ce trajet doit se faire à pied. Sans compter que, le lendemain, il nous faudra le refaire en sens inverse, et en pataugeant dans la neige, pour aller récupérer nos skis; mais, finalement, nous préférons passer la nuit à la cabane. Péniblement, nous descendons, enfonçant dans la neige parfois jusqu' au ventre. A 20 heures, nous franchissons enfin le seuil de notre abri, fatigués, mais heureux. Nous avons fait là l' une des plus belles parmi les grandes ascensions. Maintenant la tension est passée et nous n' avons plus qu' une idée: dormir!

Wintererstbegehung

der Tinzenhorn-Südwand

Ueli Gantenbein, Davos Der Mond ist uns heute abend eine besonders wertvolle Hilfe, erleichtert er uns doch ganz gewaltig den anstrengenden Aufstieg von Filisur zur Aelahütte. Zwar wiegen die Rucksäcke schwer auf den Schultern; aber wir sind dennoch guten Muts, als wir um lo Uhr bei Nacht die Schwelle der heimeligen Hütte überschreiten.

Was hat uns eigentlich hier heraufgetrieben, zu kalter Winterszeit, kurz vor Weihnachten? Sind wir als Bergführer während des ganzen vergangenen Sommers nicht genug zum Klettern gekommen? Doch, wir sind auf vielen Gipfeln gestanden und haben die Bergwelt vielfältig erlebt; aber nun steht uns ein ganz besonderes Erlebnis bevor: Morgen, nämlich am ersten Kalender-Winter-tag, möchten Andreas und ich durch die Südwand des Tinzenhorns klettern. Wir beide sehen diesen Berg, dem sein gotisches Profil den Namen « Matterhorn der Albulaberge » eingetragen hat, fast täglich von Davos aus. Unseres Wissens ist die steil gegen das Oberhalbstein abfallende Südwand im Winter noch niemals bestiegen worden, und nun gibt natürlich der Gedanke, dass wir als erste im Winter diese erklettern werden, dem Unternehmen einen besonderen Reiz.

Draussen herrscht eisige Kälte - eine wundervolle Mondnacht. In der Hüttenstube aber steigt die Temperatur allmählich auf über Null. Nach einer kräftigen Suppe legen wir uns bald nieder, um am frühen Morgen gut ausgeruht zu sein, denn wir wollen unbedingt in einem Tag, also ohne Biwak durchkommen.

Die ersten Sonnenstrahlen haben bereits die Gipfel ringsum beleuchtet, als wir uns auf dem « Orgelpass » die Route durch « unsere » Wand nochmals gut einprägen. Die Steilheit dieser Flanke beeindruckt uns nicht wenig; aber die Verhältnisse und auch das Wetter sind optimal, wie nach Wunsch. Also können wir sogleich und ungehindert einsteigen.

Der unterste Wandteil wird unangeseilt bewältigt. Die abgeschlagenen Felsen weisen auf starken Steinschlag während des Sommers hin. Es wechseln eher leichte Felspassagen mit schneebedeckten Couloirs ab.

Bald wird das Gelände steiler. Wir seilen uns an, hängen einige Karabiner und Felshaken an den Klettergürtel, setzen den Steinschlaghelm auf und - los geht 's. Über gutgestuften Fels gewinnen wir rasch an Höhe. Der Tiefblick auf das weit unter uns liegende Oberhalbstein ist phantastisch, und mit der Höhe nimmt auch die Ausgesetztheit der teilweise schwierigen Kletterstellen zu. Auf einem Pfeilerkopf studieren wir nochmals den Weiterweg. Auf Grund der Photo, die wir als Orientierungshilfe mitgenommen haben, sollte nun bald der bekannte Linksquergang beginnen. Durch eine Schneerinne erreichen wir dessen Anfang. Vorerst gilt es auf einem leicht begehbaren Band horizontal auf einen guten Sicherungsplatz in der Steilwand zu queren. Absolut senkrecht -sehr eindrücklich, das graugelbe Kalkgestein hier! Ob wir wirklich auf dem richtigen Weg sind? Zweifel kommen auf. Über ein sehr schmales Band mit äusserst winzigen Tritten gelingt uns diese Querung dann doch, wobei die letzten Meter dieser Seillänge unheimlich imposant sind: Zwischen den Füssen erblickt man, etwa zweihundertfünfzig Meter tiefer, den Wandfuss!

Wir suchen weiterhin angestrengt die beste Möglichkeit durchzukommen. Zu unserer grossen Überraschung findet Andreas in einer Nische das Wandbuch, in das wir uns in der Folge als erste Winterbegeher eintragen. Nun wissen wir auch, dass wir uns auf der herkömmlichen Führe befinden. Das beruhigt. Den einigermassen komfortablen Sitzplatz benützen wir gerne für eine kurze Rast und um etwas zu essen. Dazu erlaben wir uns an der grossartigen Aussicht: vorne Piz Aela, in mittlerer Entfernung Bernina und Piz Badile und im Hintergrund die Eisriesen des Wallis und des Berner Oberlandes.

Wenn wir aber heute noch auf den Gipfel und nachher wieder nach Hause kommen wollen, so gilt es nun aufzubrechen. In herrlicher Kletterei erreichen wir durch eine gelbgraue Verschneidung aus festem Fels den Beginn eines weiteren Querganges. Der schwere Rucksack scheint mählich an Gewicht noch zuzunehmen, zumal diese Kletterstellen einiges abverlangen. Aber die Freude, nun schnell höherzukommen, spornt an.

Bald können wir den Gipfelgrat betreten, und als wir den Gipfel erreichen, liegen die Nord- und Ostseiten des Berges bereits im Schatten.

Was für ein Glück, hier oben stehen zu dürfen! Drüben, zum Greifen nahe, der gewaltige Felskoloss des Piz Aela, erglühend unter den letzten Sonnenstrahlen eines klaren Dezembertages. Und dort, im Westen, die scharfe Silhouette des Monte Rosa! Im Osten die imposante Pyramide des Piz Linard. Noch sonnenbeschienen das Landwassertal mit Davos. Andreas lässt einen Jauchzer erschallen. All die Berge scheinen uns heute ganz allein zu gehören. Während wir uns aus dem Rucksack verpflegen, erinnert Andreas an die verschiedenen in den letzten Jahren gemeinsam unternommenen Winterbegehungen. Von hier aus können wir die bezwungenen Gipfel sogar sehen: Weisshorn, Zinalrothorn, Finsteraarhorn... Heute stehen wir zwar auf einem weniger berühmten Berg; aber das Erlebnis ist deswegen nicht weniger erhebend.

Über die Normalroute, also die leichteste Aufstiegsroute, steigen wir nun ab zum Skidepot am Fusse der Ostflanke, über Felsen, die mit Lockerschnee bedeckt sind. Drei Stunden später stehen wir nach nächtlicher Skiabfahrt wieder in Filisur, an unserem Ausganspunkt - zufrieden und gleichzeitig voller Hoffnung, bald wieder eine so tolle Bergfahrt zusammen unternehmen zu dürfen.

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