Quelques Anglais dans les Alpes suisses au XVIIe siècle
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Quelques Anglais dans les Alpes suisses au XVIIe siècle

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XVIIe siècle. ( Suit..Par G. R. de Bee,

L' extrait de l' article de M. G. R. de Beer que nous avons publié dans le précédent numéro des Alpes ( pp. 346—348 ) ayant reçu un accueil favorable de nos collègues, nous insérons aujourd'hui la partie de cet article qui concerne le canton des Grisons.

La ville de Chur ( Coire ), traversée par une petite rivière, est située au pied d' une haute colline. D' un côté se trouve la maison de l' évêque et une ancienne église. Tout près, un groupe de maisons entourées d' un mur forme l' évêché, où les catholiques sont contraints d' habiter, tous les autres habitants étant réformés.

De Chur nous mîmes dix heures à atteindre Borgon ( Bergün ), où nous préférâmes nous coucher sur des bancs plutôt que sur de méchants lits. Les habitants commencent ici à parler un italien corrompu mélangé à de l' alle. Le village est au pied d' une des plus hautes Alpes, nommée l' Albula. Nous mîmes la plus grande partie du lendemain matin à la gravir et, arrivés au sommet, nous n' y trouvâmes par bonheur que peu de neige; il y fit meilleur temps, mais la descente fut très dangereuse et glissante. Après un dégel il avait gelé la nuit précédente, de sorte que le chemin, très raide, était couvert de glace et n' avait pas plus d' un mètre de large en quelques endroits. A gauche était la montagne; à droite un abîme si hérissé de rochers pointus que quelques mulets chargés qui y étaient tombés un peu avant notre passage furent déchirés en morceaux avant d' en atteindre le fond. Ici, M. Berry de notre compagnie, ne voulant pas mettre pied à terre comme les autres, tomba avec son cheval et aurait péri, s' il ne s' était pas arrêté sur un grand rocher avant que sa chute n' eût dépassé deux mètres, ce qui les préserva tous deux d' un grand danger.

Nous mîmes sept heures à traverser cette montagne et arrivâmes vers 2 heures de l' après à Lepante ( Ponte ), où nous prîmes des rafraîchissements, et après encore trois heures de chemin nous atteignîmes notre méchant logement à Pontrazin ( Pontresina ), au pied du mont Bellina ( Bernina ). Le lendemain, nous trouvâmes cette montagne plus facile que l' Albula, moins raide et moins étroite, quoique la descente fût glissante. Le passage exigea six heures; nous dînâmes à Posiagore ( Poschiavo ) et logeâmes à Madonna di Tyrano. Celle-ci est la première ville de la Valtelin, ainsi nommée quasi vallis tellina; et quoique le pays ne soit pas très grand, il est populeux et fécond, soumis pour la plupart aux Grisons et pour le reste aux Espagnols; il y pousse un vin foncé sucré ressemblant à la muscadine et renommé par toute l' Italie et la Suisse. Les collines sont bien couvertes de bois, particulièrement de sapins, les pépins des pommes sont grands comme des noix et, comme ces dernières, contiennent un noyau estimé. Les bois regorgent de fauves, tels que sangliers, chèvres, ours, loups, chevreuils et cerfs.

Erratum. A la page 340 des Alpes, Ve ligne, lire bicentenaire au lieu de centenaire.

R.

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