Le Brunegghorn est un sommet imposant, qui ne passe pas inaperçu. Il est très haut et se situe relativement proche du centre du Mattertal. On le voit donc quasiment de partout. Pour cette raison, on le confond parfois même avec le Weisshorn. De la même façon, la vue panoramique de son sommet est grandiose, bien que le Weisshorn bouche quelque peu la vue au SW. Mais le Weisshorn, vu du Brunegghorn, apparaît sublime au point de faire oublier le manque de vue de ce côté. Le Brunegghorn est une montagne vraiment attrayante. Il présente trois arêtes (SW, NW, NE) et trois flancs (W, NNE, SE). Le flanc SE est constitué de rochers délités. Il est appelé Freiwäng. Les deux autres sont couverts par les contreforts du Brunegggletscher et du Abberggletscher. Dans le versant NNE, une belle voie glaciaire y est tracée. Elle est composée de deux versants enneigés abrupts (le flanc inférieur et le flanc supérieur [face NNE]), séparés par une large terrasse neigeuse de l’Abberggletscher.

Il est remarquable que déjà à l’époque de sa conquête, des ecclésiastiques indigènes s’intéressent au Brunegghorn, y grimpent et ergotent à son sujet.

Le nom du Brunegghorn dérive de Bruneggen (3307 m). Celle-ci est une pente abrupte, orientée au S et, pour cela, sèche et brune, juste à l’E du Brunegghorn. Voici donc un nouveau bref excursus dans le Mattertitsch : brün[i]= brun[e], egg[a] = butte. Horn n’est pas un mot en Mattertitsch, par contre «hore » l’est.

Première ascension documentée : Joseph Tantignoni (curé de St. Niklaus) et Franz Tantignoni (vicaire), avec Hieronymus Brantschen, l’été 1853. Ils conquirent cette montagne par l’arête SW, qu’ils atteignirent à la selle 3646 m.