Le Conseil fédéral affaiblit l'initiative pour les glaciers Le CAS regrette une diminution de la protection du climat.

Le Conseil fédéral s'en tient au contre-projet direct, lequel a été soumis aujourd’hui au Parlement. Le CAS salue l’engagement du Conseil fédéral en faveur d'une plus grande protection du climat, mais déplore son rejet de l’initiative pour les glaciers au profit d’un contre-projet direct moins ambitieux. Le CAS a soutenu l'initiative pour les glaciers et estime toujours qu’il s’agit de voie qu’il faut suivre.

Il est réjouissant que le Conseil fédéral ait reconnu l'urgence de la protection du climat et soutienne les mesures correspondantes. Même si l’objectif de neutralité climatique en Suisse d’ici à 2050 est confirmé, le Conseil fédéral n’agit pas de manière conséquente pour l’abandon des énergies fossiles. Leur utilisation ne sera réduite que dans la mesure où cela restera économiquement viable de son point de vue. C’est ce qu’il a proposé au Parlement dans son message d’aujourd’hui.
Il va donc moins loin que l’initiative pour les glaciers , qui réclamait le renoncement conséquent aux énergies fossiles. Le CAS soutient l’initiative. Elle demande d’ici 2050 :

•    l’abandon des énergies fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon,
•    une diminution des émissions de gaz à effet de serre et l’obtention de la neutralité climatique,
•    des conditions cadres fiables et une planification pour la société et l’économie.

Le Conseil fédéral souhaite également prendre en compte la situation particulière des régions de montagne et des régions périphériques dans la Constitution, car ces régions sont moins bien desservies par les transports publics que les régions urbaines. Le CAS salue ce souhait, mais uniquement s’il implique un soutien particulier à ces régions pour abandonner les énergies fossiles et non pas une dispense de le faire.

L’abandon des énergies fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon n’a jamais été aussi urgent. Ceci est confirmé dans le dernier rapport du GIEC (ONU) sur l’évolution du climat qui vient d’être publié. Les évènements météorologiques extrêmes vont devenir plus fréquents et plus intenses : canicules, sécheresses et feux de forêt, mais également pluies persistantes et crues soudaines. Seule une action courageuse et décidée permettra de sauver les écosystèmes alpins et les moyens de subsistance de leur population.

Dans les montagnes suisses, la température augmente encore plus rapidement que la température moyenne mondiale. L’abandon des énergies fossiles est également pertinent d’un point de vue économique. Par exemple, le recours à un approvisionnement énergétique majoritairement national crée une valeur ajoutée et des emplois en Suisse. Le parlement a désormais pour tâche de faire avancer la protection du climat. La population suisse souhaite une protection efficace du climat. C’est ce que démontre une enquête du gfs.bern. La majorité (env. 70%) des votants du 13 juin (loi sur le CO2) est d’avis qu’il faut agir de manière plus décidée contre le dérèglement climatique, au risque de subir des dommages et des coûts importants.