Blinnenhorn: découverte d'un classique du ski alpin (Le -) | Club Alpin Suisse CAS
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Blinnenhorn: découverte d'un classique du ski alpin (Le -)

»roposte di gite

vrier 1903, lorsqu' ils entreprirent l' ascension à ski du Pizzo Lucendro et - première à ski - du Blinnenhorn. Fischer, membre du Club alpin académique de Zurich, écrivait en effet en 1905 dans Ski, organe officiel de l' Association suisse de ski: « Haletante et crachotante, la locomotive à vapeur du chemin de fer du Saint-Gothard tirait avec peine à la montée le train omnibus qui devait nous transporter de Zurich à Göschenen en cinq bonnes heures. Entourés de nos bagages et utilisant nos sacs à dos en guise d' oreillers, nous étions étendus de tout notre long sur les bancs durs et inconfortables d' une vieille carcasse de wagon qui aurait mieux fait honneur à la collection d' objets anciens d' un musée historique qu' à un convoi ferroviaire !» Il est certain que les lits que ces pionniers du ski alpin trouvèrent dans une maison privée de Ronco, dans le val Bedretto, après leur excursion au Pizzo Lucendro, leur parurent plus agréables. Toutefois la nuit fut brève, car « à deux heures précises, notre aimable hôte nous a réveillés pour nous préparer un bon café avant notre départ. » Une longue journée à ski allait commencer.

Combien l' accès à cette région est plus aisé de nos jours! D' Airolo, on se rend facilement à Ronco et à All' Acqua ( 1614 m ) en voiture par la

Iburentip

Le Blinnenhorn: découverte d' un classique du ski alpin

Sommet des Alpes lépontiennes culminant à 3374 m d' altitude, le Blinnenhorn, autrefois appelé Blindenhorn ( « Bec des Aveugles » ), offre une magnifique possibilité de course à ski aux frontières de la Suisse. En italien, l' ancien nom est encore en usage sous la forme « Corno Cieco » ( cieco = aveugle ). Une excursion au Blinnenhorn doit s' effectuer par bonne visibilité car, sinon, l' orientation sur la vaste plaine du glacier de Gries devient difficile et l'on ne peut plus apprécier dans toute sa splendeur le panorama qu' offre ce sommet sur toutes les cimes séparant le Haut-Valais du Piémont.

Comment s' y rendre - hier et aujourd'hui Nos prédécesseurs ne disposaient que des transports publics officiels. Il en fut certainement ainsi pour Otto Fischer et Paul Schucan, les 7 et 8 fé- route du col du Nufenen, et même, dès le commencement de l' été, jusqu' à l' Alpe di Cruina ( 2003 m ), début de la grimpée pour la cabane Corno-Gries ( 2338 m ). On peut aussi emprunter le car postal; il circule jusqu' à Ronco en hiver, jusqu' à All' Acqua dès la fin de mai, et dès le 20 juin environ, il rejoint Ulrichen, dans la vallée de Conches, par l' Alpe di Cruina et le Nufenen ( 2478 m ). Ce col n' offre pas un bon point de départ pour une ascension du Blinnenhorn. Il vaut mieux descendre à l' arrêt Griespass ( 2303 m ), sur le versant ouest du col, d' où une route de chantier conduit au barrage de la retenue de Gries, lac qu' il faut longer pour atteindre le glacier du même nom.

Fischer et Schucan étaient les premiers Au début du XXe siècle, la cabane et le barrage n' existaient pas encore; en revanche, le glacier de Gries était nettement plus volumineux. « Devant nous s' étendait en plein soleil le glacier de Gries, borné tout à l' ouest par le point culminant du Blindenhorn, le but de notre journée. » Fischer et Schucan avaient auparavant franchi le Passo del Corno ( 2485 m ), autrefois appelé Waldöschpass ou Passo Wald aesch. « Après une brève descente, nous nous trouvions sur le glacier où nous avons profité de la chaleur du Magnifique domaine skiable du glacier de Gries et du Blinnenhorn ( à droite, le Petit Blinnenhorn ). Du sommet du Blinnenhorn, on peut descendre à ski par le versant nord, très incliné ( à droite ).

soleil pour prendre notre repas de midi. » Mais la route était longue encore, et ce ne fut qu' à trois heures de l' après, soit douze heures après leur départ de Ronco ( 1487 m ), qu' ils atteignirent le sommet du Blinnenhorn ( 3374 m ). Fischer et Schucan ne s' attardèrent pas longtemps à admirer le splendide panorama, car leur itinéraire de retour, soit 17 kilomètres jusqu' à Ronco, exigeait encore beaucoup d' énergie et de concentration. Toutefois la descente s' effectua plus rapidement que prévu ( « en 25 minutes, nous avions déjà parcouru 6 km de distance horizontale » ), à tel point que trois heures et demie seulement après avoir quitté le sommet, ils se retrouvaient déjà à Ronco! « A notre avis, cette descente tout entière est la plus belle que nous ayons jamais réalisée; elle offre une succession ininterrompue de plaisirs toujours croissants et se termine en point d' orgue par la descente du val Bedretto au clair de lune. » La majorité des excursionnistes qui ont suivi les traces de ces deux précurseurs s' accordent à louer la beauté de la descente à ski sur le glacier de Gries. Henry Hoek, qui avait découvert en avril 1902 l' itinéraire à ski du Blinnenhorn, mais n' avait pu faire la course avec son compagnon Schuster en raison d' un épais brouillard, décrivait en ces termes la joie éprouvée lors de la deuxième ascension à ski de cette montagne: « C' était une descente calme et tranquille, malgré la vitesse parfois grisante. Aucune difficulté de technique de ski, pas un seul virage, pas de mouvement rapide de télémark, bref, aucun souci! Une seule glissade rapide et prolongée: c' est ce qui en fait le charme et provoque un plaisir particulier. On s' adonne à la seule joie de la vitesse, du mouvement, c' est une jouissance purement animale, (... ) pour moi, elle surpasse de loin tout autre bonheur, même celui de la victoire sur les difficultés que nous éprouvons fréquemment lors de descentes dans un terrain accidenté, sur la neige verglacée, ou sur des pentes abruptes1. » Possibilités variées Pourquoi ne pas doublement apprécier une excursion à ski au Blinnenhorn en combinant la simple glisse et le virage, la facilité et la difficulté? Ce sommet en offre largement la possibilité. Le flanc sommital sud-est, parcouru à pied à la montée et à la descente par les premiers ascensionnistes à ski et la majorité de leurs successeurs, est incliné à 35 degrés, tandis que le skieur qui s' aventure sur sa pente nord-est ne doit pas craindre le vertige d' une déclivité de 40 degrés. Ces deux pentes sont courtes et; Extrait de la Revue du Club alpin allemand et autrichien, 1904.

constituent une entrée en matière idéale pour le projet suivant: descente du glacier de Gries par sa rive gauche jusqu' à 2660 mètres d' alti, montée au sommet ouest ( 3111 m ) des Ritzhörner par le flanc sud-est et descente par sa face nord, une pente très exposée de 200 mètres, inclinée entre 35 et 39 degrés, et le Lengtal, au bas duquel on rejoint la route du col du Nufenen, côté valaisan.

Notons que la carte avec itinéraires à ski 265 S Nufenenpass de 1990 indique une traversée sud-nord des Ritzhörner dont le tracé n' est pas tout à fait correct au voisinage du sommet; en effet, la montée et la descente doivent s' effectuer plus à l' ouest. Cette carte comprend une autre erreur, plus grossière, dans l' iti de l' ascension par le nord du Grieshorn ou Corno Gries ( 2969 m ), sommet parfois proposé pour une excursion d' une demi-journée à partir de la cabane Corno-Gries ( 2338 m ) et que l'on peut envisager, par exemple, comme but de course pour la première journée d' une expédition de deux jours au Blinnenhorn. Reporté sur la carte et mentionné dans les guides actuels, l' itinéraire conduisant par le nord à la Forchetta del Corno Gries, située à l' est du Grieshorn, ne peut être conseillé qu' à des spécia- Suggestions de courses O.

< listes de parois nord ayant l' expé des chutes de pierres; en effet, le recul constant du glacier de Corno, déjà de modestes dimensions, accentue les dangers de la paroi se dressant entre l' endroit où il faut déposer les skis et le col.

Hug a décrit le bon itinéraire II est étonnant de devoir se référer aux anciens ouvrages pour trouver l' unique itinéraire praticable à ski. En effet, Hug le décrit ainsi dans sa présentation de Blindenhorn-Ofenhorn-gruppe als Skigebiet2: « Une demi-heure à pied du Grieshörnersattel au sommet par l' arête ouest ( Gwächten ); on peut à nouveau chausser les skis sur le tronçon supérieur, assez plat. » La qualifiant de « très jolie et profitable petite tournée à skis ». Hug conseille l' excursion par le Grieshörnersattel ( 2810 m ), col situé entre le Grieshorn et le Petit Grieshorn, et appelé aujourd'hui Forchetta del Pic- colo Corno Gries. A cet endroit, on fixera les skis sur le sac à dos dans la plupart des cas, pour monter en direction du sommet du Corno Gries par le versant sud s' étendant au-dessous de son arête ouest; en effet, sur 60 mètres de dénivellation, la pente est inclinée à 40 degrés, déclivité trop prononcée pour garder les skis aux pieds. En revanche, la descente s' effectuera très agréablement par l' itinéraire de 1924.

Renseignements pratiques Données générales Saison: De mars à juin. On peut également entreprendre l' excursion au Blinnenhorn en automne, lors de précoces chutes de neige.

/Accès et retour: Train direct de la ligne du Saint-Gothard ( horaire 600 ) jusqu' à Airolo et car postal pour le val Bedretto, jusqu' à Ronco avant fin mai, jusqu' à All' Acqua ensuite, " dès le 20 juin environ, le car circule par Alpe di Cruina ( 2003 m ) et le col du Nufenen jusqu' à Ulrichen. On peut aussi commander un taxi-bus pour Ronco ou All' Acqua au tél. 091/869 11 95. Après la descente des Ritzhörner et du Lengtal, possibilité de prendre le 2 Cette contribution au troisième volume du guide de ski alpin en Valais prévu à l' époque par le CAS suisse parut avec quelque retard, en 1930 seulement. Elle avait toutefois été déjà publiée en 1924 dans la revue Ski.

La descente par le versant nord du sommet W des Ritzhörner offre une intéressante alternative aux skieurs trouvant le glacier de Gries trop plat!

A l' arrière, les Alpes bernoises.

car postal du col du Nufenen jusqu' à Ulrichen. De là, le chemin de fer Furka-Oberalp conduit à Brigue, avec correspondance pour Berne ( horaire 300 ), ou à Andermatt-Goeschenen, avec correspondance pour Lucerne/ Zurich.

Hébergement: Cabane Corno-Gries CAS ( 2338 m ), ouverte toute l' année, 80 places, gardiennée sur demande; gardien: Francesco Ponzio, tél. 091/ 827 17 87 ou 091/869 11 29. Un seul restaurant à All' Acqua, ouvert d' avril à novembre, tél. 091/869 11 85. A Ronco, « Stella Alpina » ( tél. 091/ 869 17 14 ) et « Trattoria delle Alpi » ( tél. 091/869 11 19 ).

Cartes et guides Cartes: CN 265 S Nufenenpass, 1250 Ulrichen, 1252 Val Bedretto, 1270 Binntal, 1271 Basòdino.

Guides: Auf der Maur: Alpine Skitouren 1, Zentralschweiz-Tessin, éd. CAS, Berne 1993. Anker/Fähndrich: Skitouren Schweiz 3, Zentralschweiz-Tessin, Steiger, Augsbourg 1993. Klappert: Westalpen Skitourenführer, Berg/Bruckmann, Munich 1991. Labande: Ski de randonnée Haut-Valais, Olizane, Genève 1992. Bona-via/Previdoli: Sci alpinismo in Valdos-sola, Grossi, Domodossola 1993.

Déroulement de l' itinéraire 1er jour: Cabane Corno-Gries -Grieshorn Itinéraire: All' Acqua ( 1614 m ) -Cantina di Cruina - Alpe di Cruina ( 2003 mVal Corno - Cabane Corno- Rien ne viendra ternir le plaisir des amateurs de ski sur le glacier de Gries. On aperçoit, dans le prolongement du glacier, le Passo del Corno, délimité à gauche par le Nufenenstock et, à droite, par le Corno Gries ( Grieshorn ).

Gries ( 2338 mau-dessous du Passo del Corno, couloir conduisant au glacier de Corno - selle ( 2810 m environ ) entre le Petit Grieshorn et le Grieshorn - pentes tout d' abord très raides au-dessous de l' arête ouest, puis longer l' arête elle-même jusqu' au Corno Gries ( 2969 m ).

Dénivellation: 1360 m de montée, 630 m de descente.

Temps: 5 bonnes heures.

Difficultés: Courte pente de 40° au-dessus du Grieshörnersattel, puis déclivité un peu moins prononcée, mais encore un peu exposée. Le petit glacier de Corno ne présente aucun problème.

2e jour: Blinnenhorn - sommet ouest des Ritzhörner Itinéraire: Cabane Corno-Gries ( 2338 mPasso del Corno ( 2485 mdéclivité assez prononcée de 100 mètres de dénivellation jusqu' à la rive sud du lac de Gries - rive droite du lac ( c'est-à-dire à gauche en montant ) et passage sur le glacier de Gries, assez plat - arête sud-ouest du Blinnenhorn - descente directe jusqu' au glacier de Gries par le flanc SE, incliné à 35° ( ou, mieux, par le flanc NE, incliné à 40rive gauche du glacier jusque vers 2660 m -flanc SE des Ritzhörner d' en bas à droite en haut à gauche - sommet assez plat de la cime ouest ( P. 3111 mversant N ( tout d' abord à droite; à 3020 m, traverser à gauche vers l' arête N et des-cendreLengtal - cabane de Leng-talstafel ( 2088 mpont de Ladstafel ( 1925 m ) sur la route du col du Nufenen - prendre à gauche et descendre par l' Aegenetal jusqu' au pont de Hohsand ( 1759 mroute du col jusqu' au virage de Kitt, chemin Arête nord-est du Corno Gries ( Grieshorn ). A gauche, dans l' ombre, le versant nord et la sortie de l' itiné de la face nord, impraticable à ski.

pédestre, puis la route à nouveau -Ulrichen ( 1346 m ).

Dénivellation: 1490 m de montée, 1900 m de descente jusqu' à Ladstafel, 580 m de Ladstafel à Ulrichen.

Temps: 8 heures jusqu' à Ladstafel et 1 h /2a 2 h à pied ou à skis de là jusqu' à Ulrichen.

Difficultés: l' itinéraire normal par le Blinnenhorn est facile, le glacier de Gries ne comptant que peu de crevasses. Le versant N de la cime ouest des Ritzhörner, très exposé, est incliné entre 35 et 39° sur 200 m de dénivellation. Danger d' avalanches dans le Lengtal et dans l' Aegenetal ( tout au moins avant la descente des avalanches de fond ). Prévoir le départ assez tôt, en raison de la seconde grimpée aux Ritzhörner.

Daniel Anker, Berne ( trad. ) a.

>cience et montagne îcienza e mondo alpino

Wissenschaft ind Bergwelt

les Sherpas optimisent la fabrication de l' énergie dans leurs muscles En 1875, en France, à bord d' une montgolfière qui atteint l' altitude record de 8600 mètres, Eustache Crocé-Spinelli et Théodore Sivel meurent d' une syncope due à la diminution de l' oxygène dans l' organisme. Aujourd'hui, en grimpant plus progressivement, l' homme résiste au manque d' oxygène. Cependant, tous les alpinistes ne s' adaptent pas de la même façon: Peter Hochachka et ses collègues de l' Université de Vancouver ( Canada ). " " .1 ont montré que le cœur des Sherpas, peuple montagnard du Népal, utilisait l' oxygène de manière plus efficace que celui des natifs de basse altitude.

Lors de l' effort, la contraction des fibres musculaires est assurée principalement par la dégradation de l' adé triphosphate ( ATP ), le carburant des muscles. Or, l' organisme ne dispose que d' une petite réserve d' ATP. Deux métabolismes, contrôlés par des enzymes, fabriquent ce carburant: le métabolisme anaérobie et le métabolisme aérobie. Le premier fabrique de l' ATP en l' absence d' oxy par dégradation du glucose ( glycolyse anaérobie ). L' acide lactique, produit final de ce mécanisme biochimique, inhibe l' activité des enzymes responsables de la glycolyse, limitant la production de l' ATP.

Durant les efforts longs, l' ATP est surtout fabriquée par le métabolisme aérobie. Les glucides et les lipides y sont dégradés pour former de l' ATP. La capacité de cette transformation, mesurée par la consommation maximale d' oxygène, est limitée en altitude: à 8800 mètres, la pression partielle en oxygène est trois fois inférieure à sa valeur au niveau de la mer.

Le « rendement supérieur » des Sherpas Les performances physiologiques des Sherpas sont supérieures à celles des alpinistes étrangers. Les Sherpas ont une plus grande capacité de travail pour une même consommation limitée d' oxygène. De plus, ils produisent moins d' acide lactique pour une même puissance développée. Ces paradoxes traduisent une adaptation structurelle et fonctionnelle des cellules des muscles.

La structure des muscles des Sherpas a été comparée à celle de sujets caucasiens après un séjour en altitude: le type et l' organisation des fibres sont identiques. En revanche, l' activité enzymatique des fibres mus- 1 Références:

Hochachka P.W., Clark CM., Holden J.E., Stanley C, Ugurbil K., Menon R.S. 31 P magnetic resonance spectroscopy of the Sherpa heart: A phosphocreatine/adeno-sine triphosphate signature of metabolic defense against hypobaric hypoxia. Proc. Nati. Acad. Sci. USA 93: 1215-1220, 1996 Holden J.E., Stone C.K., Clark CM., Brown W.D., Nickles R.J., Stanley C, Hochachka P. W. Enhanced cardiac metabolism of plasma glucose in high-altitude natives: adaption against chronic hypo-x/a.. " " .J. Applied Physiol. 79: 222-228, 1995 Hochachka P.W. Muscle enzymatic composition and metabolic regulation in high altitude adapted natives. Int. J. Sports Medicine 13: S89-S91, 1992 Les Sherpas bénéficient d' une capacité de rendement musculaire supérieure à celle des populations vivant à basse altitude, d' origine probablement génétique Le Sherpa Ang Phurba surveillant les porteurs qui arrivent à un camp de base .'ff -:/ culaires explique pourquoi ces populations peuvent porter de lourds fardeaux sur les sentiers himalayens. En étudiant l' activité des enzymes présentes dans le muscle, on constate une diminution de l' activité de la pyruvate kinase, une enzyme qui intervient dans la glycolyse anaérobie, et de la lactate déshydrogénase, enzyme qui forme ensuite l' acide lactique. De plus, l' activité de l' enzyme citrate synthase, qui contrôle la glycolyse aérobie, est également diminuée. A quoi est donc due l' endurance exceptionnelle des Sherpas, si leurs capacités aérobies sont inférieures?

L' optimisation de la production d' ATP P. Hochachka et ses collègues ont montré que les cellules musculaires des Sherpas optimisaient la production d' énergie musculaire. L' optimisa peut se faire de trois manières: par augmentation de la production d' ATP par quantité de glucide ou de lipide dégradé, par optimisation de la production d' ATP par molécule d' oxy consommée et par augmentation du travail musculaire par molécule d' ATP produite.

Dans le brouillard, des Sherpas lourdement chargés gagnent le point culminant de l' Amphu Labtsa ( 5950 m, Khumbu ) Khumjung, village sherpa par excellence, à 3750 m d' altitude La baisse de l' activité de la lactate déshydrogénase confirme le premier point: pour chaque molécule de glucose oxydée, la formation d' acide lactique est diminuée chez les Sherpas et, ainsi, la fabrication d' ATP se fait préférentiellement par la voie aérobie. Celle-ci est plus efficace car chaque molécule de glucose fournit 38 molécules d' ATP, alors que la dégradation par la voie anaérobie n' est pas complète et ne produit que deux molécules d' ATP.

Le second point vient d' être également confirmé par cette même équipe, qui a étudié le métabolisme musculaire cardiaque de Sherpas par tomographie en émission de positrons. Cette étude a montré que le cœur des Sherpas utilise préférentiellement le glucose plutôt que les acides gras libres. Or, le rendement, par molécule d' oxygène, de la glycolyse aérobie est supérieur à celui de la dégradation des acides gras ( la lipo-lyse ): par rapport aux muscles des natifs de basse altitude, les muscles des Sherpas produisent entre 25 et 60 % d' ATP en plus pour chaque molécule d' oxygène consommée.

Une différence d' origine vraisemblablement génétique Cette modification serait un critère d' adaptation à l' altitude probablement génétique, puisque le cœur des Sherpas utilise plus de glucose non seulement en altitude, mais également plusieurs semaines après un séjour au niveau de la mer. Les Sherpas produisent donc plus d' ATP avec une moindre production d' acide lactique, bien que leurs capacités maximales aérobies et anaérobies soient diminuées.

D' autres études seront nécessaires pour savoir si le rendement musculaire ( augmentation du travail musculaire par molécule d' ATP consommée ) est accru dans cette population.

G. Savourey et J. Bittel, Centre de recherche du Service de santé des armées, F-Grenoble2 2 Cet article a paru dans la revue Pour la Science, n° 225 ( juillet 1996 ). Le premier et le dernier sous-titres sont de la rédaction des Alpes, ainsi que la note 1.

Symposium international « Foudre et Montagne »

Le 2e Symposium international traitant de « la foudre, les systèmes et les hommes en environnements extrêmes » aura lieu du 1er au 5 juin 1997 au centre de congrès Le Majestic de Chamonix. Il est organisé par la Société française des électriciens et des électroniciens et le Club alpin français. Langues officielles du symposium: français et anglais ( traduction simultanée assurée ).

Les principaux thèmes abordés seront les suivants: connaissances de base sur la foudre et les orages; les risques de la foudre pour les personnes, les animaux domestiques, la nature; l' analyse du risque; la prévention du risque foudre; la protection contre le risque. De plus, une exposition de matériel aura lieu pendant la conférence et des visites techniques sont envisagées.

Pour inscription et toute information supplémentaire: Secrétariat général Foudre et Montagne' 97, 48, rue de la Procession, F-75724 Paris Cedex 15, France. Tél. 0033/1 344 49 60 69, fax 0033/1 344 49 60 44.

Selon comm.. " " .M

Formation continue en écologie

Cours 1997 des Universités de Berne et Fribourg Les Universités de Berne et de Fribourg organisent à nouveau en 1997 une série de cours de formation continue en écologie. Ils ont lieu pour la plupart à Berne ( en allemand ) ou à Fribourg ( en français ou en allemand ) et leur durée varie d' un à quatre jours. Le programme 97, très varié, abordera de nombreux domaines: droit de la protection de l' environne, gestion de l' environnement dans l' entreprise, énergies renouvelables et stratégies commerciales, soleil et architecture, chaufferies automatiques au bois etc.

Pour tout renseignement et inscription: Formation continue en écologie, Université de Fribourg, Pérolles, 1700 Fribourg, tél. 026/ 300 73 42, fax 026/300 97 28.

Selon comm.

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