CAS et le vol des hélicoptères (Le -) | Club Alpin Suisse CAS
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CAS et le vol des hélicoptères (Le -)

- coordination des vols sur le plan régional. Celle-ci est effective

Schutz der Gebirgswelt

Après une longue période de préparation, l' Office fédéral de l' aviation civile ( OFAC ) a publié fin 1998 le « Plan sectoriel de l' in aéronautique » ( PSIA ). Le CAS a été prié de prendre position à son sujet, en particulier à propos des vols en montagne. Cette invitation et le point de vue adopté, l' année dernière, par le Comité central sur la pratique du ski héliporté sont l' occasion d' aborder ce débat.

Le « Plan sectoriel de l' infrastruc aéronautique » ( PSIA ) Ce recueil d' ordonnances règle dans le détail l' utilisation de toutes les infrastructures aéronautiques de Suisse, à savoir les terrains d' aviation et les aires d' atterrissage. Le CAS fait partie des nombreux organismes invités à participer à la procédure de consultation qui se terminera en avril 1999. Nous avons attendu la réglementation des aires d' atterrissage en montagne avec intérêt, mais le résultat nous semble décevant. Il est prévu de conserver la totalité des places Le ski héliporté est un luxe superflu que seuls quel-ques-uns peuvent s' offrir. Il amoindrit le plaisir que beaucoup d' autres recherchent dans la montagne. Il faut donc le rejeter pour des raisons d' écologie et d' éthique sportive L' hélicoptère est indispensable pour certains transports et pour le sauvetage presque partout pour des raisons de coût.

- réduction maximale des transports de matériel. On y parvient principalement par l' utilisation de gros filets pour le transport des denrées alimentaires et des boissons, par le recours à des concentrés et à des légumes secs au lieu de boissons prêtes à l' emploi et de boîtes de conserve. En outre, la construction de fours à bois modernes, qui sont d' une meilleure efficacité et qui utilisent beaucoup moins de bois, contribue à diminuer fortement les transports de matériel.

- renoncer aux vols en hélicoptère pour les inaugurations. Le Comité central de Jaman ( 1992-1995 ) a clairement condamné cette pratique. Si une section estime qu' elle ne peut vraiment pas s' en passer, il faudrait au moins qu' elle en limite sévèrement le nombre1.

Le problème lancinant du ski héliporté Aujourd'hui comme hier, le ski héliporté suscite un vif débat2 et les esprits s' échauffent facilement. Bien que, quantitativement, ces vols n' oc pas le premier rang des mouvements aéronautiques en montagne, ils amènent des questions sur notre comportement face à la nature et aux matières premières, ainsi que sur notre éthique sportive.

En Suisse, on pratique le ski héliporté depuis longtemps et de manière intensive3. Cette activité n' est importante sur le plan économique que dans quelques rares centres touristiques, mais elle occupe une place insignifiante4 dans l' ensemble de la navigation aérienne en hélicoptère. Aucun guide de montagne n' en dépend réellement financièrement. Avec un peu d' imagination et de créativité, un guide peut proposer une offre attrayante sans avoir recours au ski héliporté. Avec son réseau dense de télécabines et de téléskis, la Suisse offre de nombreuses possibilités de « ski extrême », sans que l' hélicoptère soit nécessaire. D' ailleurs le tourisme et les guides de montagne des régions et pays alpins où le ski héliporté est interdit5 ne souffrent pas de cette privation. En Suisse, la plupart des endroits où l'on pratique cette activité sont situés dans les plus beaux domaines de randonnée à ski et jouxtent des zones protégées d' importance nationale5.

Dans les montagnes suisses, équipées d' innom remontées mécaniques, on devrait trouver le calme et le sentiment d' une nature inviolée dans les espaces qui ne sont pas encore aménagés et dans les régions protégées d' importance nationale Toutes ces raisons ont conduit le Comité central, sur proposition de la Commission pour la protection du monde alpin, à adopter, en 1998, une attitude critique à propos du ski héliporté ( cf. encadré ). " " .7. Elle soutendra la prise de position du CAS vis-à-vis du « Plan sectoriel de l' infrastructure aéronautique ».

Légalité - légalité apparente -illégalité Les vols des hélicoptères en montagne posent une autre problématique: ce sont les vols apparemment légaux ou illégaux pratiqués en grand nombre, surtout au Tessin et en Valais. Au Tessin précisément, on transporte nombre de touristes pour satisfaire leurs caprices les plus fous: du VTT à la pêche, toutes les occasions sont bonnes! Ces pratiques ne sont presque jamais dénoncées, soit par manque de connaissances légales ou de précision dans les observations de randonneurs ou d' alpinistes excédés par ces vols, soit encore parce que la procédure de dénonciation n' est pas connue8. De nombreux re- 1 En 1998, une entreprise d' hélicoptères a effectué plus de 50 vols lors de l' inauguration d' une cabane, car elle a transporté de sa propre initiative un grand nombre d' habi du village!

2 Dans Les Alpes 5/95 ( bulletin mensuel ), Toni Labhart, ancien délégué à la protection du monde alpin, a déjà traité de ce problème de manière approfondie.

3 En 1997, 18239 mouvements d' hélicoptères ont été annoncés sur les aires d' atterrissage en montagne. Selon des renseignements obtenus personnellement auprès de l' OFAC, cette statistique officielle ne comprend que la moitié de tous les atterrissages, car toutes les catégories de vols ne sont pas soumises à déclaration. Il faut donc doubler ce nombre et l'on peut se demander à quoi sert cette statistique officielle!

4 Le ski héliporté contribue pour 2% seulement à l' ensemble du chiffre d' affaires des transports commerciaux par hélicoptère.

5 Le ski héliporté est interdit en Autriche, en Allemagne et dans certaines provinces montagneuses italiennes, ainsi qu' en France, où on le pratique quand même, ici et là, en recourant à certaines astuces. Ce sport est très prisé dans la province italienne d' Aoste; pourtant, des voix se font également entendre en Italie en faveur d' une interdiction du ski héliporté surtout le territoire national.

6 Une étude de la Fondation suisse pour la protection et l' aménagement du paysage, parue en 1998, signale vingt-deux aires d' atterrissa, sur les quarante-trois actuellement utilisées, situées dans ou à proximité immédiate de zones figurant à l' inventaire national ( paysages et tourbières d' importance nationale, districts francs fédéraux )!

7 La motion de la Commission pour la protection du monde alpin préconise une interdiction totale.

8 On peut obtenir auprès du secrétariat administratif du CAS une liste des aires d' atterrissa avec leurs coordonnées, ainsi qu' une fiche explicative et un modèle de lettre pour le dépôt de plainte. Cette documentation sera envoyée pour information aux délégués des sections chargés de l' environnement.

Protection de la montagne Politique de l' Association centrale du CAS à propos du ski héliporté Prise de position du Comité central de décembre 1997 Le CAS reconnaît et apprécie l' importance, la fiabilité et le niveau professionnel élevé de la navigation aérienne en hélicoptère en Suisse, lors de travaux et de sauvetages. Il est Q. < conscient de l' importance de ce moyen de transport pour ses propres activités et, plus particulièrement, pour l' approvisionnement des cabanes et le secours en montagne. Toutefois, l' Association centrale du CAS adopte une attitude très critique envers les vols à but touristique et, surtout, le ski héliporté, ceci pour des raisons d' éthique sportive, d' écologie et d' économie touristique. Cette exploitation de la haute montagne, bruyante et dévoreuse d' énergie, ne correspond pas au but principal du CAS qui est la randonnée en montagne à pied, dans le respect de l' environnement. Les effets négatifs, en particulier sur l' intégrité et le calme du milieu alpin, capital essentiel du tourisme en montagne, surpassent de loin les avantages accordés à quelques privilégiés. La situation est d' autant plus grave que l' espace alpin suisse, la haute montagne notamment, est extraordinairement bien doté en remontées mécaniques et que vingt-deux des quarante-trois aires d' atterrissage utilisées aujourd'hui se trouvent à l' inté ou à la limite de régions figurant à l' inventaire des sites d' importance nationale ( ISP, tourbières, districts francs ). Or, la loi sur la protection de la nature et du patrimoine réclame de manière expresse la conservation intégrale ou, tout au moins, de sévères mesures de sauvegarde de ceux-ci.

C' est pourquoi, il faut renoncer à tout transport de personnes en montagne à des fins touristiques vers les aires d' atterrissage jouxtant des régions figurant à l' inventaire national ou proches de zones protégées, ou qui ne sont pas encore équipées d' impor aménagements techniques.

Ceci concerne les aires d' atterrissage suivantes:

Canton des Grisons Vadret del Corvatsch Vadret Pers Canton d' Uri Les Clarides-Hüfifirn Canton de Berne Blümlisalp Gumm Rosenegg-West Kanderfirn Staldenhorn Petersgrat Le CAS ne s' oppose donc pas de manière systématique aux aires d' atterrissage dans les stations touristiques situées au-dessus de 1100 m d' altitude ( Arosa, Arolla, Grimentz, Leysin ), ni dans les régions déjà bien équipées en remontées mécaniques ( Vorab, Testa Grigia, par exemple ). L' emplacement de ces places doit néanmoins faire l' objet d' une concertation générale. En outre, le nombre des mouvements doit y être réduit par une limitation contraignante et contrôlée. Les dépassements éventuels doivent être sanctionnés.

présentants de la branche estiment également que ces vols illégaux porteront à la longue préjudice à leur profession. Il semble cependant que rien de concret n' ait encore été entrepris pour les stopper.

Que peut faire le CAS?

L' Association centrale fera part de son scepticisme vis-à-vis du ski héliporté et prônera sa réduction lors de la procédure de consultation à propos du PSIA. En outre, le secteur de la protection du monde alpin participe au Groupe de travail sur le ski héliporté qui s' engage à long terme en faveur d' une interdiction totale de cette activité9. En 1996/97, celui-ci a conduit des négociations avec la « Swiss Helicopter Association » ( SHA ), qu' il a fallu interrompre en raison de prises de position inconciliables.

Les sections et leurs gardiens peuvent évaluer de manière objective les vols d' approvisionnement des cabanes, voire se tourner vers d' autres moyens de transport. Prenons comme exemple le recours à ce bon vieux mulet qui, par la même occasion, fera office d' attraction touristique. Par ailleurs, nous prions instamment toutes les sections de renoncer aux vols en hélicoptère lors d' inaugura ou de jubilés.

En tant que membre de notre club, chacun peut apporter sa contribution à l' augmentations du calme et à l' amélioration de la qualité de vie en montagne, en renonçant au ski héliporté, même à l' étranger, et en s' engageant personnellement vis-à-vis de son entourage contre les vols inutiles. En outre, lors d' excursions, chacun peut être attentif aux atterrissages en haute montagne, afin de les dénoncer en cas d' illégalité. On peut même s' interroger sur la nécessité du recours à l' hélicoptère lors d' un accident bénin.

Thomas Tschopp, CC, et Jürg Meyer, délégué à la protection du monde alpin ( trad. ) 9 Outre le CAS et les Amis suisses de la nature, les membres du Groupe de travail ski héliporté sont issus d' organisations de protection de la nature et de l' environnement.

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