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DVA: bilan et perspectives

Trente ans environ après la mise au point du premier détecteur de victimes d' avalanches ( DVA ) pour skieurs-alpinistes ( « Skadi », 1968 ) par Lawton ( Etats-Unis ), il est possible d' affirmer que ces appareils ont augmenté les chances de survie des personnes ensevelies sous une avalanche. L' amélioration, toutefois, n' est pas aussi importante qu' on le croit généralement. Ce constat ressort d' une étude menée par Hermann Brug-ger1, Markus Fa Ik2, Othmar Buser3 et Frank Tschirky3.

Données et résultats Grâce aux données de l' Institut fédéral pour l' étude de la neige et des avalanches ( IFENA, Davos ), 328 cas d' ensevelissement complet, survenus dans les Alpes suisses de 1981 à 1984, ont été étudiés. Les victimes qui n' avait jamais été constatée. Combien de temps faut-il pour qu' une sangle de dégaine soit complètement usée? Nous avons donc fait un test à Dresde. Avec une dégaine chargée d' un poids de fer de 80 kg pendu à une corde, des mouvements de frottement sur un mur de grimpe artificiel ont été provoqués autour d' un axe vertical de 15° environ. La pression radiale de la dégaine sur la paroi était de 100 N environ ( 10 kp environ ). Il n' a fallu que 340 cycles de frottement pour user complètement la sangle.

Conclusions - Ne pas laisser de dégaines en place pour la descente en moulinette sur les murs d' escalade ( on pourrait naturellement aussi les contrôler de temps en temps, mais on oublie facilement cette précaution ).

- Si des dégaines sont en place ( que ce soit en salle ou en plein air ), contrôler sérieusement la sangle, surtout sa face arrière, c'est-à-dire celle qui se trouve en contact avec la paroi artificielle ou le rocher.

Pit Schubert, Munich ( trad.. " " .Médecin spécialiste des sauvetages en montagne de l' Alpenverein Südtirol ( AVS ). Membre de la CISA.

institut de statistique médicale et d' épidémio; Université technique de Munich.

3 Institut fédéral pour l' étude de la neige et des avalanches ( IFENA ); Davos.

Fig. 5 Les deux dégaines rompues:

à gauche celle de Dresde, à droite celle de République tchèque ont pu se dégager par elles-mêmes et celles qui ont été retrouvées après la fonte des neiges n' ont pas été prises en compte. On a également écarté de la statistique les personnes qui ont été retrouvées parce qu' elles étaient visibles ou audibles - donc partiellement enfouies seulement - et dont la situation ne peut dès lors pas être comparée à celle des victimes localisées par DVA.

Pour évaluer l' efficacité du DVA du point de vue statistique, les auteurs ont utilisé la répartition des durées d' ensevelissement des victimes retrouvées par DVA et l' ont comparée avec celle des victimes localisées par d' autres moyens ( chiens d' avalanche, sondages ou creusages ). La figure 1 présente la répartition des durées pour chacun des deux groupes. La durée moyenne ( médiane ) d' enseve des personnes retrouvées par DVA est de 35 minutes ( cf. tableau 1 ). Elle est de 120 minutes pour les autres. La différence entre les deux durées est statistiquement garantie ( signification: p < 0,0001 ).

La comparaison des taux de mortalité indique, d' une part, que 66,. " " .2 % des personnes retrouvées avec le DVA étaient décédées et, d' autre part, que ce taux s' élève à 75,. " " .9 % lorsque la recherche a été effectuée sans DVA ( cf. tableau 1 ). Cette différence, contre toute attente, est statistiquement encore significative ( p = 0,054 ). La raison de cette différence tient à la rapide décroissance des probabilités de survie. Ces probabilités restent très élevées jusqu' à 15 minutes. Elles s' abaissent ensuite rapidement et, après 35 minutes d' ensevelissement, se maintiennent à un bas niveau. C' est pourquoi une réduction de la durée d' ensevelissement de 120 à 35 minutes n' influence pas le taux de mortalité aussi fortement qu' on pourrait s' y attendre.

Dans 27,. " " .1 % des cas, la localisation par DVA n' a pas été faite par des camarades mais par des sauveteurs organisés. Pour ces cas, la durée d' ensevelissement moyenne a atteint 275 minutes et le taux de mortalité s' est élevé à 97,. " " .2% ( cf. tableau 1 ).

Conclusions L' utilisation des DVA réduit la durée moyenne d' ensevelissement de 120 à 35 minutes. Elle n' abaisse toutefois que faiblement le taux de mortalité, soit de 76 à 66 %. La raison en est Sécurité, médecine, sauvetage Répartition des durées de dégagement après ensevelissement sous une avalanche - Suisse 1981-1994 ( n=328 ) Figure 1 Parts cumulées des personnes ensevelies en fonction de la durée d' enseve - retrouvées par DVA ( Vn=133retrouvées par d' autres moyens ( 0 chiens, sondage, creusage ) 6080 100 120 140 Durée d' ensevelissement ( min ) Localisation - Durée d' ensevelissement -Taux de mortalité sans DVA avec DVA 120 min tota! camarades secours organisés Durée moyenne d' ensevelisse Taux de mortalité 35 min 20 min 75,. " " .9 % 66,. " " .2% 54,. " " .6% Tableau 1retrouvées par DVA et sans Durée moyenne ( médianeDVA ( chiens, sondage, creu- d' ensevelissement et tauxsage ) de mortalité des personnes que la durée moyenne d' ensevelisse, même si on utilise des DVA pour localiser les victimes, se situe dans la période où les probabilités de survie ont déjà fortement diminué.

Discussion Les causes de cet état de fait sont très diverses et sont tributaires des personnes concernées. Fréquemment, elles tiennent aux conditions extérieures et aggravantes résultant de l' avalanche ( grande étendue du champ, terrain inaccessible, nombre important de victimes ou absence de survivants ) qui rendent impossible un sauvetage rapide par des camarades, malgré un fonctionnement et un maniement correct des DVA. Parfois aussi, particulièrement lorsque des skieurs hors pistes sont impliqués, c' est un comportement irrationnel qui prédomine: au lieu de se mettre sans délai à utiliser leur DVA, c' est à la recherche de secours qu' ils partent.

Souvent, les skieurs portent bien un DVA sur eux mais ne sont pas pré- parés à secourir les victimes avant que les chances de survie de ces dernières n' aient considérablement baissé. Le succès d' une recherche à l' aide d' un DVA dépend en premier lieu de la capacité de l' utilisateur à manier efficacement son appareil. En conséquence, il est indispensable de familiariser tous les porteurs d' un DVA avec son fonctionnement - ce qui implique une organisation adéquate. Le nombre de ceux qui ne savent pas ou savent mal employer leur détecteur reste très important.

Nous avons aujourd'hui la certitude que les probabilités de survie des victimes complètement ensevelies sont très élevées pendant les 15 premières minutes. Au cours de ce laps de temps, seules les personnes exercées au maniement du DVA sont en mesure de procéder avec succès à une localisation et à un sauvetage. C' est pourquoi, à notre avis, il est urgent de poursuivre le développement technique des DVA et d' en simplifier autant que possible l' emploi. Il s' impose que l' apprentissage en soit raccourci et puisse même se faire, en quelque sorte, au moment de l' achat.

160 180 40 Jusqu' où et comment cette simplification est-elle techniquement possible? Les soussignés ne peuvent le dire. La question fondamentale se pose de savoir si la mise au point d' un appareil à signaux optiques - en lieu et place des signaux acoustiques actuels - n' est pas désormais nécessaire. Cet appareil amélioré devrait permettre une recherche plus rapide et plus efficace. Dans cette perspective, un perfectionnement des ballons de sécurité gonflables serait également indiqué.

Conclusions Les inconvénients des DVA actuels résident dans leur complexité technique, leur maniement délicat et un apprentissage qui exige du temps.

Le développement d' un DVA qui, outre ses fonctions actuelles, indiquerait la direction exacte de recherche, la distance à laquelle se trouve la personne ensevelie et le moment où il faut cesser de chercher pour se mettre à creuser, rendrait l' emploi de l' appareil plus simple et plus efficace. Le problème, pratiquement insoluble, d' une formation complète à dispenser à tous les participants aux courses ou skieurs hors pistes pourrait dès lors trouver une solution.

Dr Hermann Brugger4, I-Bruneck ( trad.. " " .M 275 min 97,. " " 2 Correspondance et bibliographie: Dr Hermann Brugger, Europastrasse 17, 1-39031 Brüneck, Südtirol; ou Frank Tschirky, IFENA, 9260 Weissfluhjoch/Davos.

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