Expédition dans le Garhwal, partie indienne de l'Himalaya. L'inoubliable massif de Gangotri | Club Alpin Suisse CAS
Soutiens le CAS Faire un don

Expédition dans le Garhwal, partie indienne de l'Himalaya. L'inoubliable massif de Gangotri

Photo: Christine Kopp

EXPÉDITION DANS LE G

L' INOUBLIABLE MA

E GARHWAL, PARTIE INDIENNE DE L' HIMALAYA

L' INOUBLIABLE MASSIF DE GANGOTRI

LES ALPES 6/2001

as à pas, Graven se hissait sur l' arête exposée et nous le suivions. » Ces paroles, André Roch 1, l' un des quatre Suisses qui ont réussi la première ascension du Satopanth ( 7075 m ) en 1947, les a prononcées une fois au moins au cours de nos conversations. Et, ma foi, elles me reviennent en mémoire à l' endroit le plus approprié: au milieu de l' arête nord-est de ce splendide sept mille, escarpée et fine comme une lame de couteau, où nous nous trouvons en ce moment, bataillant contre la poudreuse qui nous arrive jusqu' au des genoux. Nous sommes deux seulement sur le Satopanth, but principal de notre expédition dans le massif de Gangotri qui fait partie de l' Himalaya indien. Mais les conditions que nous rencontrons ne sont pas du tout comparables à celles vécues par le guide zermattois Alexander Graven en été 1947, alors qu' il progressait à ce même endroit. En effet, peu après avoir franchi le passage, à 6300 mètres d' altitude, où mes pensées se tournaient vers Roch et son équipe, nous décidons de tourner le dos à ce géant des neiges: la situation est trop délicate, les possibilités d' assurage trop précaires. Nous sommes le 4 octobre, après la saison de la mousson dans l' Himalaya. La neige tombée en septembre sur le versant nord du Satopanth ne s' est pas encore consolidée, peut-être en raison de la situation de ce sommet, aux confins nord-ouest de la chaîne principale de l' Himalaya.

Sur les traces des grands pionniers

Peut-être aurions-nous dû étudier, avec plus d' attention encore, l' historique des ascensions du Satopanth avant de partir pour l' Inde: en 1938 déjà, deux pionniers autrichiens, Eduard Ellmauthaler et Walter Frauenberger, avaient rebroussé chemin sur cette montagne, à la même

« P

Sur la route des temples de Gangotri à la porte glaciaire appelée « Gaumukh » où la Bhagirati jaillit de la glace, à 4000 m d' altitude. Beaucoup de pèlerins se déplacent à dos de mulet et parcourent plus de mille kilomètres pour rejoindre les lieux sacrés, un voyage de plusieurs mois Le Garhwal et les villes de Risi-kesh et de Hardwahr, au sud, sont les buts de pèlerinage les plus importants du sous-conti-nent indien. Les rivières donnant naissance au fleuve sacré du Gange prennent leur source dans ces montagnes. Des centaines de pèlerins et de moines itinérants entreprennent chaque année un voyage à ses origines La plus importante source du Gange, la Bhagirati, franchit avec un bruit de tonnerre de raides escaliers de granite au lieu de pèlerinage de Gangotri. Pour les hindous, la « Sainte Mère Ganga » est le symbole du cycle perpétuel des renais-sances et représente le principe divin

T E X T E / P H O TO S Christine Kopp, Unterseen

1 Cf. article p. 50 de ce numéro.

LES ALPES 6/2001

saison et au même endroit, à cause d' une « couche de poudreuse trop profonde ». Ils avaient entrepris, avec leurs coéquipiers, une magnifique expédition dans les montagnes de Gangotri, à une époque où aucune démarche compliquée n' était nécessaire. De nos jours, il faut obtenir une autorisation pour chaque sommet, ce qui demande du temps et de l' argent. Mais cela fait aussi partie de l' aventure, comme l' estime l' alpiniste et écrivain indien Harish Kapadia: « Considère les tractations bureaucratiques comme une partie de l' expérience. Aucun paradis n' est aisé à atteindre !»

Peut-être que cela correspond tout simplement à l' esprit actuel,où la notion du temps libre n' est plus la même qu' avant.. " " L' expédition germano-autrichienne de 1938 avait en effet quitté le port de Trieste à bord du Conte Rosso au début d' août, pour revenir à Venise le 27 novembre suivant. Dans l' intervalle, nos alpinistes avaient effectué de fructueuses reconnaissances sur le terrain et réussi les premières ascensions de six sommets de plus de six mille mètres.

Dix ans plus tard à peine, l' équipe suisse accompagnant André Roch et Alexander s' envolait de Genève le 7 mai 1947 pour revenir le 15 octobre, accueillie par un « splendide bouquet d' œillets aux couleurs de notre pays » offert par un représentant de la Fondation suisse de recherches alpines, organisation qui avait assuré le patronage de l' expédition. L' initiatrice de cette entreprise couronnée de succès – en plus de la victoire sur le sommet du Satopanth, l' équipe suisse avait vaincu en première quatre autres six mille – était une femme, du nom d' Annelies Lohner. A ses côtés se trouvaient Alfred Sutter ( sa passion pour la chasse l' attirait aussi dans l' Himalaya ), André Roch, René Dittert et Alexander Graven.

Images sauvages de neige et de granite

Les époques passent, mais les montagnes demeurent. Après avoir interrompu notre tentative d' ascension du Satopanth, nous utilisons, à l' instar de nos prédécesseurs, le temps qu' il nous reste pour découvrir d' autres sites de ce magnifique massif de Gangotri. Nous apprécions l' assistance de Ramesh Rawat, notre précieux officier d' accompagnement, et de Dipender, notre cuisinier népalais, léger comme une plume, mais fort comme un Turc. Les montagnes de Gangotri foisonnent de farouches silhouettes de neige, de glace et de granite, d' une inexprimable beauté. Citons tout d' abord le Shivling, dont la vue fut le premier moment merveilleux de notre expédition, après notre départ de Gangotri. Mais revenons tout de même au début de notre voyage, lorsque nous avons quitté cette localité pour le Satopanth!

Notre pérégrination a débuté par un long parcours en autocar de Delhi à Gangotri ( 3050 m ), en passant par les villes saintes de Hardwar et de Rishikesh, au bord du Gange, et par l' industrieuse localité d' Uttarkashi. Au terminus, nous descendons les membres engourdis par l' im et la tête déjà pleine d' images. Parmi elles, un panneau bordant souvent la route: « Life is like ice cream – enjoy before it melts !» ( La vie, c' est comme la crème

En été, des centaines de Népalais travaillent comme saisonniers dans le Garhwal, dans l' Himalaya indien. Ce porteur hisse une cargaison de riz qu' au camp de base situé dans la vallée de Vasuki, 4900 m Dipender, le cuisinier népalais, et son aide indigène Bihari ( à droite ) se chargent de nourrir les pensionnaires du camp de base situé dans la vallée de Vasuki, 4900 m. Dipender, léger comme une plume mais fort comme un Turc, est toujours joyeux. Ses petites soupes au gingembre contre les maux de gorge resteront un souvenir inoubliable Pho to s:

Ch rist ine Kopp

glacée, déguste-la avant qu' elle ne fonde !) Quel excellent slogan, qui, par ailleurs, ne s' applique pas qu' à notre expédition! Nous ne pensons toutefois pas à lécher des glaces lorsque, par pluie et rafales de vent, nous déambulons dans les rues de ce fascinant lieu de pèlerinage, dont la renommée remonte à la vénération du Gange.

Origine du caractère sacré du Gange

Le Garhwal est, de mémoire d' hommes, la contrée où se retirent de préférence sadhous, swamis, babas, gourous, yogis et autres moines itinérants. Tous ces braves gens tentent de se rapprocher des dieux par l' étude, l' ascèse, la méditation et la contemplation intérieure. On les croise à Gangotri même et dans les alentours où ils passent l' été, et parfois l' hiver, dans de modestes cabanes ou dans des abris sous roche. Une foule de pèlerins « ordinaires » se pressent autour d' eux; souvent ils ont sacrifié toutes leurs économies et leurs loisirs pour se rendre, ne serait-ce qu' une fois dans leur vie, à Gangotri ou dans quelque autre lieu saint du Garhwal.

C' est sa situation géographique,aux sources du Gange, qui a fait de Gangotri l' un des buts de pèlerinage les plus célèbres du sous-continent indien. Les autochtones nomment ce fleuve « Sainte Mère Ganga » et le vénèrent comme aucun autre cours d' eau, car, pour les hindous pratiquants, il est le symbole du cycle perpétuel des renais-sances et représente le principe divin.. " " .Les rivières donnant naissance au Gange prennent leur source dans le Garhwal; la plus importante d' entre elles, la Bhagirathi, sort d' un glacier en amont de Gangotri. Des temples de cette localité, on atteint en une journée de marche son extrémité, à 4000 mètres d' altitude, d' où les eaux de la Bhagirathi s' échappent de la glace. Ce portail glaciaire, appelé « Gaumukh », ou « museau de la vache », attire les pèlerins particulièrement religieux qui prennent un bain rituel dans les eaux glacées du torrent.. " " .En leur compagnie, nous nous rendons au Gaumukh et des conversations s' engagent en cours de route.. " " .Voici un brahmane érudit du Népal qui m' interroge à propos de la « Spiritual Education » dans notre pays et je suis bien empruntée pour lui répondre. Trois amis venant de Kerala, à l' extrémité de la pointe sud de l' Inde, à 3000 km d' ici, nous entretiennent de leurs pérégrinations de plusieurs mois. Des pèlerins se déplacent à dos de mulet. Quelques autres, attirés par la sainteté des lieux, voyagent en chaises à porteurs, hissées par des Népalais qui travaillent ici comme saisonniers. Leurs passagers redescendent à Gangotri le visage rayonnant. Parmi eux figure Muthuvelu, professeur de yoga âgé de septante ans, qui se nourrit exclusivement de fruits depuis un quart de siècle.

Pho to :C hr ist ine Kopp LES ALPES 6/2001

Au pied des montagnes, à proximité des dieux

Mais le but premier de notre présence ici n' était pas l' ascension du Satopanth? Plongés dans nos pensées sous un ciel gris que reflètent les eaux boueuses de la Bhagirathi, nous poursuivons notre montée au-delà du Gaumukh. Il commence à pleuvoir lorsque nous gravissons les éboulis glissants et la glace instable du glacier de Gangotri, sur le chemin conduisant au camp de base du Shivling ( 6543 m ). Le pâturage de Tapovan, qui s' étend au pied de cette montagne sacrée, est réputé pour sa splendeur, mais nous ne pouvons guère l' admirer car la pluie tourne en neige à notre arrivée. Le ciel est très bas, aucun sommet n' est visible et il neigera toute la nuit suivante. De tels moments nous incitent à réfléchir sur le sens de notre expédition. Son véritable but est moins le sommet que le chemin à parcourir, avec tout ce que cela signifie: avancer, faire des rencontres et prendre le temps – le temps de donner libre cours à ses pensées, de parvenir à la sérénité.

Le matin suivant, lorsque le soleil se lève sur le Garhwal, nos préoccupations et états d' âme de la veille s' éva en un instant. Le Shivling domine la prairie fraîchement enneigée de toute sa hauteur, apparemment inaccessible et pourtant si proche. Un seul coup d' œil sur cette montagne d' une beauté à couper le souffle suffit à nous faire comprendre pourquoi les hindous vénèrent en elle le dieu Shiva.. " " .A son opposé se dresse le massif de Bhagirathi, que nous côtoierons aujourd'hui et à ses pieds s' étale une autre prairie de rêve,celle de Nandanban.. " " C' est là que notre cuisinier nous invite avec enjouement pour le dîner.. " " .Tranquillement assis sur des sièges pliants devant la tente abritant la cuisine, nous dégustons son plat de riz en admirant la silhouette du Shivling, avant de nous rendre dans la vallée de Vasuki, où se trouve le « lac du roi des serpents ».

Alpinisme et autres souvenirs

Perchée à 4900 mètres d' altitude, cette vallée sera notre camp de base pour le Satopanth et nous y séjournerons durant trois longues semaines. Quels souvenirs nous en reste-t-il? Tout d' abord, l' alpinisme évidemment, avec le transport du matériel, le montage des tentes, l' ascension, les traces dans la neige profonde, le demi-tour, le démontage, ainsi que les départs pour des randonnées de moindre importance. Mais nous évoquons plus volontiers encore les petites soupes au gingembre et les plats d' aubergines de Dipender, notre cuisinier népalais, ou les brillantes conversations avec nos voisines de la grouillante cité de Calcutta, qui participaient à la « Women Mil-lenium Chaturangi Expedition ». Souvenirs anecdotiques aussi que celui de l' hermine qui a grignoté, à 6000 mètres d' altitude, notre tente toute neuve et a emporté notre provision de noix dans sa cachette, ou celui des froides soirées dans la vallée de Vasuki, lorsque renards et bharals ou moutons bleus ( Pseudois nayaur ) venaient s' abreuver au point d' eau dans la lumière diffuse du

Le camp de base, situé au bord d' un petit lac dans la vallée de Vasuki, 4900 m, dans le massif de Gangotri: c' est depuis là que l'on s' attaque au Satopanth, un sept mille. A l' arrière, le massif de Bhagirathi Inde Tibet Nép al Delhi Gangotri 3050 m Chirbas Bhujbas Gaumukh ca. 4000 m Shivling 6543 m Thalay Sagar 6904 m Kedernath Dome 6834 m Kedarnath 6940 m Vasuki Parbat 6792 m Satopanth 7050 m Chandra Parbat 6728 m Camp de base, vallée de Vasuki G L A C

I E

R D E G A N G O T R I Chaturangi 6407 m Sri Kailas 6932 m 0 10 5 km Garhwal Himalaya 31 ° 79 °

Bhagirath

i Riv

er M a s si f d e B ha

gir ath

Pa kist an Océan Indien Massif de Gangotri dans le Garhwal, Himalaya Pho to s:

Ch rist ine Kopp LES ALPES 6/2001 Vue sur le Chaturangi I ( 6407 m ). Le massif de Gangotri offre des possibilités d' excur pour tous les goûts: du trekking aux ascensions extrêmes ( le Shivling ou le Thalay Sagar ), en passant par le facile Kedar Dome, que l'on peut aussi gravir à ski Le massif du Chaturangi, surplombant le glacier du même nom: toute course dans le massif de Gangotri nécessite une planification et une préparation minutieuses. On chemine souvent seul, et en haute altitude, sur les flancs de ces montagnes Le massif de Gangotri regorge de magnifiques montagnes: au-dessus du glacier de Chaturangi s' élèvent, de gauche à droite, le Vasuki Parbat ( 6792 m ), les trois Bhagirathi ( B.. " " .II 6512 m, B. III 6454 m, B. I 6856 m ), le Thalay Sagar ( 6904 m ), le Shivling ( 6543 m ) et le Brigupanth ( 6772 m ). Derrière les Bhagirathi brillent les flancs enneigés du Kedar Dome ( 6831 m ), sommet également vaincu par l' expédition suisse de 1947 LES ALPES 6/2001

crépuscule, après le coucher du soleil derrière les montagnes sauvages du Garhwal, ou celui encore de la joie de Dipender, lorsque, avec Ramesh et lui, nous avons entrepris une excursion, dormant à quatre sous la tente, serrés comme des sardines, à 5800 m. A l' extérieur rou-geoyaient les bâtons d' encens que Dipender avait disposés pour nous attirer la grâce des dieux, tandis que s' éle une lune glaciale au-dessus du Chandra Parbat, la bien nommée « montagne de la lune ».

Persévérer pour revenir

Le Garhwal est une région de montagne sacrée, qu' il ne faut pas visiter pour l' alpinisme seulement. Sur notre planète, il existe tellement peu d' espaces naturels qui irradient autant de force que l' Himalaya et qui soient autant imprégnés de la foi profonde de ses habitants. Lorsque, après une longue marche de retour, nous nous

Le Satopanth ( 7075 m ) au-dessus du Sundar Bamak ( glacier latéral de Chatu-rangiun géant de neige et de glace. La voie normale longe l' arête nord-est ( à droite ) qui débouche sur la paroi sommitale Sur le Satopanth: le camp 2, 6000 m, se situe au début de l' arête nord-est. La seconde moitié de cette arête qui débouche sur le flanc sommital est, sur une centaine de mètres, aussi acérée qu' une lame de couteau Montée au camp 1, 5300 m environ, du Satopanth. La première ascension de cette montagne a été effectuée par les Suisses André Roch, René Dittert, Alexander Graven et Alfred Sutter Pho to s:

Ch rist ine Kopp LES ALPES 6/2001

retrouvons au portail glaciaire du Gaumukh, une marée d' impressions nous submerge, auxquelles notre esprit cartésien d' Occidentaux ne nous a guère habitués: vénération, reconnaissance et nostalgie. Chacun se lave, en silence, visage et mains dans l' eau sacrée de la Bhagirathi et choisit, comme souvenir, quelques petits cailloux du lit de cette rivière encore modeste, qui commence son long voyage des montagnes du Garhwal vers le lointain golfe du Bengale. De même, nous poursuivons notre route dans l' espoir de retours renouvelés.

Informations

Données géographiques

Le massif de Gangotri fait partie du Garhwal, partie indienne de l' Himalaya, située dans l' Etat fédéral de l' Uttar Pradesh. Il offre une infinité d' excursions, dont certaines sont inédites, mais quelques contrées et montagnes ne sont pas ouvertes au tourisme. A l' est se trouve l' Hima de Kumaon qui jouxte le Népal. Le Garhwal compte onze sommets de sept mille mètres, 115 de six mille et un nombre indéfini de cinq mille. On peut le subdiviser en plusieurs régions: le Garhwal septentrional, avec des sommets comme le Kamet ( 7756 m ) et l' Arwa Tower ( 6352 m ); le Nanda Devy Sanctuary, qui comprend la merveilleuse contrée entourant le Nanda Devi ( 7816 m ), point culminant de l' Inde, interdit au tourisme pour des raisons de protection de l' environnement, ainsi que des sommets comme le farouche Changabang ( 6864 m ); le massif de Gangotri et le Garhwal occidental, avec le Bandarpunch ( 6316 m ), notamment. La découverte du Garhwal a commencé entre 1905 et 1937 par des expéditions britanniques, dont celles de Longstaff, de Smythe et de Tilman et Odell. On se rend dans le massif de Gangotri en deux ou trois jours d' autocar à partir de New Delhi, en passant par Hardwar, Rishikesh, Uttarkashi et Gangotri ( 500 km environ ) et, de là, par une marche d' approche de quelques jours.

Tard dans l' après sur le Satopanth, à 6000 mètres d' altitude: le regard s' élève au-dessus de notre petite tente en direction du Vasuki Parbat, un six mille sauvage rarement gravi. Peu avant, une hermine a grignoté notre tente toute neuve pour voler notre provision de noix La tranchante arête nord-est du Satopanth. Un endroit pour faire demi-tour est aménagé sur l' arête, après les parties rocheuses. Les pionniers autrichiens avaient dû rebrousser chemin à cet endroit en 1938 déjà, à cause « d' une couche de poudreuse très profonde ». Cela ne devait pas aller mieux pour nous après d' importantes chutes de neige fraîche LES ALPES 6/2001

Bibliographie

Bon carnet de route, agrémenté d' esquisses: Babicz Jan, Peaks and Passes of The Garhwal-Himalaya, Alpinistyczny Klub Eksploracyjny, ul. Armii Krajowej 12, 81-849 Sopot, Pologne, ou Jan Babicz, ul. Bajana 5 B/1, 80-463 Gdansk, Pologne.

Les livres de l' auteur indien Harish Kapadia sont excellents, notamment: Kapadia Harish, Across Peaks & Passes in Garhwal-Himalaya, Indus Publishing Company, New Delhi, 1999.

Livres plus anciens sur le Garhwal: Berge der Welt, deuxième volume, Interverlag AG Zurich 1947, Rapports sur l' expédition suisse au Garhwal en 1947. Rudolf Jonas, Im Garten der göttlichen Nanda–Bergfahrten im Garhwalhimalaya, Editions Seidells, Vienne 1948.

Cartes

Dans cette région frontalière où la situation politique est délicate, les cartes sont officiellement interdites et il faut les utiliser avec circonspection. Recommandons cependant: Garhwal-Himalaya-Est et Garhwal-Himalaya-Ouest au 1:150 000, disponibles auprès de la Fondation suisse de recherches alpines ( FSRA ), Binzstrasse 23, 8045 Zurich, tél. 01/461 01 47, fax 01/461 07 11, e-mail: alpineresearch(at)access.ch, Internet: www.alpineresearch.access.ch

Adresses

Agence de voyage: L' organisation d' un voyage en Inde est nettement facilitée si l'on a recours dès le début à une agence sérieuse de ce pays. Par expérience personnelle, nous recommandons: IBEX Expeditions, directeur

LES ALPES 6/2001

Mandip Singh Soin, Eco Tourism & Adventure Travel in India, G-66 East of Kailash, New Delhi 110065, tél. 0091/11 691 2641,. " " .682 8479,. " " .691 7829, fax -6846403, e-mail: ibex(at)nde.vsnl.net.in, Internet: www.IbexExpeditions.com

IMF. L' Indian Mountainering Foundation est compétente pour tout renseignement sur l' alpinisme, ainsi que sur les autorisations nécessaires. Elle publie un manuel sur les règlements actuellement en vigueur ( Information Handbook ). Indian Mountainering Foundation, 6, Benito Juarez Road, 110021 New Delhi, tél. 0091/11 467 1211 ou -467 7935, fax -688 3412, e-mail: indmount(at)del2.vsnl.net.in, site Internet: www.indmount.com

Le Shivling ( 6543 m ) domine la plaine féerique de Tapovan de toute sa hauteur, apparemment inaccessible et pourtant si proche: cette montagne sacrée d' une impérissable beauté est l' emblème du massif de Gangotri Un seul coup d' œil sur le Shivling, montagne d' une beauté à couper le souffle, suffit à comprendre pourquoi les hindous vénèrent en elle le dieu Shiva ainsi que notre attirance pour les montagnes himalayennes, qui irradient la force Pho to s:

Ch rist ine Kopp

Informations: On trouve quantité de renseignements sur les montagnes de l' Inde en consultant sur Internet les sites de la Fondation suisse de recherches alpines ( www.alpineresearch.access.ch ) ou du Club alpin britannique ( www.alpine-club.org.uk ). The Himalayan Club, tél. 0091/22 643 6637, fax -261 2464, e-mail: munico(at)vsnl.com; The Himalayan Journal, tél. 0091/22 495 0772, fax -496 8804, e-mail: harikaps(at)vsnl.com

Saison

Mai et juin, qui précèdent la mousson, sont les mois les plus favorables. On peut aussi envisager la saison de la mousson ( juillet et août ). Après celle-ci, l' alpinisme est encore possible jusqu' au début d' octobre, mais il fait rapidement très froid en automne. En outre, la neige fraîche reste poudreuse selon l' altitude et l' exposition, ce qui peut rendre les conditions très difficiles.

Buts

Il existe de nombreuses possibilités dans le massif de Gangotri, dans le Garhwal. Assez facile est le Kedar Dome ( 6830 m ) que l'on peut aussi gravir à ski. De grandes montagnes enneigées comme le Satopanth ( 7075 m ) sont plus délicates. On peut aussi envisager des itinéraires combinés, comme le Bhagirathi II ( 6512 m, assez difficile ) ou le Shivling ( 6543 m, difficile ), ou des ascensions extrêmes ( arêtes nord et est du Shivling; Thalay Sagar, 6904 m; Chaukhamba, 7138 m ). Une planification minutieuse est indispensable. a

Traduction: Cyril Aubert

Feedback