Facteurs de la condition physique en alpinisme (Les -) | Club Alpin Suisse CAS
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Facteurs de la condition physique en alpinisme (Les -)

Le point de vue de la médecine du sport ( Ve partie ) L' alpinisme est un sport complexe. Autrefois, il n' était possible de se lancer en montagne qu' après avoir accompli tout un programme de préparation ou, pour des courses importantes ou difficiles, qu' après une longue pratique de l' alpinisme. Aujourd'hui, les connaissances que nous avons sur la question de l' entraînement permettent souvent d' obtenir la condition physique nécessaire déjà au lieu de domicile. Mais un entraînement optimal à domicile exige une analyse des différents sports de montagne et de leurs facteurs de condition physique respectifs.

Le but du présent article est d' expli les différents facteurs du point de vue de la médecine du sport et d' examiner les différentes formes d' alpinisme en relation avec la condition physique qu' elles présupposent. Pour permettre une meilleure vue d' ensemble, nous nous limiterons aux disciplines pratiquées le plus souvent.

Les facteurs de la condition physique II s' agit d' abord de cerner les facteurs de la condition physique ou, en d' autres termes, les principales formes d' effort moteur. Nous distinguerons cinq facteurs: la coordination, la souplesse, la force, la vitesse et l' endu. Pour chacun d' entre eux, les dons et talents peuvent varier considérablement d' une personne à l' autre. Toutes ces formes d' effort peuvent être améliorées jusqu' à un certain point et peuvent donc être entraînées.

Fig.2 Quand un seul et même grimpeur va plus vite en répétant un passage, il consomme plus d' énergie. Mais si l'on compare plu- f ( min-1 ) 200- 150- r=0,. " " .09 120 Fig.1 Une perception précise du mouvement est un des signes d' une bonne coordination Laktat ( mmol/l ) 10 Le grimpeur chevronné perçoit ses mouvements avec exactitude ( a ), tandis que le débutant a une perception inexacte ( b ) ( d' après Gros-ser/Neumaier, 1982 ) Le maintien de chacune des capacités acquises suppose un entraînement régulier. Les périodes d' inactivité provoquent une diminution des capacités. La coordination, la souplesse et la vitesse s' acquièrent avec une efficacité maximale avant la puberté, alors que l' endurance s' acquiert pendant et après la puberté. Enfin, l' entraîne à la force n' a de sens qu' après l' achèvement de la croissance corporelle. Pour tous ces facteurs de la condition physique, un entraînement adapté produit des effets positifs jusqu' à un âge très avancé.

Coordination Par coordination, qu' on peut appeler aussi technique, aisance ou adresse, nous comprenons l' action combinée du système nerveux et de la a. < sieurs alpinistes dont les capacités de coordination varient, c' est le plus rapide qui consomme le moins d' énergie, grâce à une meilleure technique Rapport entre la vitesse d' escalade et le rythme cardiaque d' un grimpeur répétant deux fois le même passage.

= 1"r passage x = 2e passage. Les traits de liaison marquent les résultats obtenus par un même grimpeur.

r=0,27 100 60 0 Zeit/Temps ( s ) r=0,. " " .79 0 J r=0,. " " .64 120 60 0 Zeit/Temps ( s ) Rapport entre la vitesse d' escalade et l' acide lactique pour un grimpeur répétant deux fois le même passage.

Pour l' alpiniste, le skieur et le randonneur Les courses mixtes font appel aux mêmes facteurs que la randonnée en montagne. Cependant, l' élé de coordination joue généralement un plus grand rôle. De plus, force-endu-rance et souplesse peuvent aussi être requises. ( Biancograt, Piz Bernina ) musculature squelettique en vue d' un mouvement déterminé. Notre coordination se révèle donc optimale lorsque, pour un mouvement bien défini, nous utilisons le moins possible de muscles. Les femmes ont en moyenne, dans ce domaine, un léger avantage sur les hommes. Pour une bonne coordination, une perception précise du mouvement est nécessaire ( cf. fig. 1 ). L' exercice répété des mouvements les plus divers, donc un entraînement de la coordination générale, facilite aussi l' apprentissage de la technique spécifique à tel ou tel sport.

Des passages techniquement difficiles dans des courses mixtes, les descentes à ski et avant tout l' escalade exigent des capacités de coordination développées. Des études ont montré qu' une bonne technique permet non seulement de grimper plus vite, mais en même temps d' économiser de l' énergie ( cf. fig. 2 et Bibliographie 2, 3 ).

Souplesse Nous définissons la souplesse, ou agilité, comme l' étendue de la mobilité volontaire possible dans une ou plusieurs articulations. Plus elle est grande, plus la souplesse est grande.

Certains passages de courses mixtes ou de courses à ski ( conversions ) et surtout l' escalade requièrent une souplesse suffisante. Sous cet angle aussi, les femmes se montrent supérieures.

Force II s' agit d' abord de classer les forces selon leur façon de travailler. Nous distinguerons trois types de forces:

- L' effort statique ou isométrique ( force de maintien; la longueur du muscle reste constanteL' effort dynamique positif ou concentrique ( force qui, en s' exer, s' accompagne d' un raccourcissement du muscleL' effort dynamique négatif ou excentrique ( force de freinage s' opposant à l' allongement du muscle, telle celle qui est utilisée à la descente d' une montagne ).

A l' exception de la randonnée en montagne, où la force statique n' est guère présente, les trois types de force se retrouvent dans tous les sports de montagne.

Il convient par ailleurs de s' arrêter sur quelques termes utilisés dans le domaine qui nous occupe ici: la force maximale, la force-endurance, la force dynamique et la force explosive.

Force maximale Elle désigne la force maximale utilisable par contraction volontaire. Ce type de force ne joue de rôle que dans l' entraînement de la force et Lors d' une randonnée en montagne, le facteur d' endurance générale est d' importance primordiale. ( Bockmattli ) dans l' escalade de haut niveau, et pour certains groupes de muscles.

Force-endurance Elle implique également la composante endurance et désigne la capacité à produire un effort sur un temps assez long. Les descentes à ski et l' escalade mettent à contribution ce type de force.

Force dynamique On entend par là le déploiement de la force dans un effort dynamique.

Force explosive C' est la capacité d' exécuter un mouvement dynamique le plus vite possible.

Des passages isolés de courses mixtes ainsi que l' escalade ( d' autant plus qu' elle est plus difficile ) requièrent la force dynamique. La force explosive est requise à l' occasion en escalade, mais elle ne demande pas d' entraînement spécifique.

Vitesse La vitesse désigne la capacité d' accomplir le plus rapidement possible un enchaînement cyclique de mouvements. Elle apparaît surtout dans les courtes distances ( 100 m course ou nage, sprint en cyclisme ) et n' a pas de sens en elle-même pour l' alpinisme.

Endurance L' endurance se caractérise par la capacité de maintenir une performance donnée pendant le temps le plus long possible. Selon la proportion de la masse musculaire engagée, on distingue entre l' endurance mus-culaire/oca/e et l' endurance générale. Si la musculature engagée comprend moins d' un sixième à un septième de la musculature squelettique complète, on parle d' endurance musculaire locale; si elle est supérieure à ce chiffre, il s' agit d' endurance générale. La différence principale entre endurance locale et endurance générale réside dans le système cardiovasculaire, qui joue un rôle important pour l' endurance générale. Tous les sports de montagne requièrent de l' endu générale, l' escalade et les courses mixtes exigeant en plus, dans certains cas, de l' endurance musculaire locale.

Ici aussi, j' aimerais définir les termes qui nous intéressent. Ce sont:

L' endurance maximale Elle joue un rôle important dans la médecine sportive en laboratoire ( où on la nomme aussi consommation d' oxygène maximale ) et influence de façon décisive la performance lors d' efforts d' endurance de 5 à 15 minutes ( par exemple: course de 500 m, poursuite en cyclisme, etc. ). Mais en alpinisme, cette capacité ne joue guère de rôle.

Le seuil anaérobie II correspond, en course, cyclisme ou natation, à l' intensité de la performance maximale d' une durée de 30 minutes ( parfois jusqu' à 60 ). Comme la performance d' endurance se trouve à son optimum aux alentours de 90-100% du seuil anaérobie, celui-ci joue un grand rôle surtout pour la pratique de l' entraînement. Pour l' alpinisme, un seuil anaérobie au-dessus de la moyenne se révèle utile, mais n' influence guère la capacité de performance d' un alpiniste de façon décisive.

Montée aux Fünffingerstöcke Dans les courses à ski, la montée et la descente font appel à des facultés très différentes Descente dans la région du Gemsstock L' endurance sur le long terme A la production d' énergie dans la musculature sollicitée et à l' apport d' oxygène s' ajoute ici la fourniture énergétique. Pour des charges élevées, le muscle en travail brûle en premier lieu du glucose ( sucre de raisin ). Les réserves se trouvent avant tout dans le muscle lui-même, dans le foie ainsi que dans la circulation sanguine. Lors d' un effort intense, ces réserves ne suffisent que pour une demi-heure à une heure et demie. La musculature doit donc, pour des charges plus longues, recourir à une source d' énergie qui est certes moins économique, mais qui dont les stocks sont importants. La capacité de recourir de la façon la plus efficace possible à la graisse comme source d' énergie joue donc un grand rôle dans tous les sports de montagne.

La performance ( ou résistance ) anaérobie Ce terme désigne la capacité d' atteindre rapidement une performance importante en dépit d' un déficit en oxygène ( par exemple dans les courses de 400 à 1500 m ). Des charges anaérobies peuvent se produire dans tous les domaines de l' alpinisme.

5 Entre la cabane Monte Rosa et Zermatt Pour l' alpiniste, le skieur et le randonneur Pourtant, un entraînement spécifique de la capacité anaérobie s' avère superflu.

gences différentes, déjà pour les voies normales, selon le sommet choisi ( par exemple le Dom et le Täschhorn, ou le Breithorn et le Cervin ). Chaque discipline requiert pourtant des formes d' effort particulières.

La randonnée en montagne La randonnée en montagne est marquée par les composantes montée et descente, chemins accidentés et durée d' effort de plusieurs heures. Ainsi, le facteur de condition physique endurance générale occupe ici le premier plan, avec les caractéristiques particulières d' une intensité faible et d' une longue durée. A cela s' ajoutent des sollicitations de force excentrique à la descente, peu importantes mais de longue durée si la dénivellation est forte. Enfin, les passages techniquement difficiles demandent une dose élevée de coordination.

Courses mixtes Cette discipline est la plus complexe parmi les sports de montagne. Elle englobe tout le spectre qui va de la randonnée à l' escalade. Du point de vue des facteurs de condition physique, on peut la considérer comme J. Les sports de montagne du < point de vue des facteurs de * la condition physique 15 Le bon usage des méthodes d' en demande, en plus de la connaissance des facteurs de la condition physique, une analyse des buts de l' entraînement en relation avec les facteurs concernés. Toutes les activités alpines utilisent l' ensemble des facteurs de la condition physique dans leurs différentes formes. Mais, lors de l' entraînement, il suffit de se concentrer sur les facteurs prédominant dans la discipline choisie. Par exemple, cela n' a pas de sens pour un randonneur de consacrer la plus grande part de son entraînement à la force.

L' analyse des diverses disciplines sportives pose certains problèmes, car aucun des sports de montagne ne représente quelque chose d' homo. Ainsi, nous trouvons dans le domaine des courses mixtes des exi- L' escalade sur plusieurs longueurs requiert avant tout la capacité de coordination une forme supérieure de la randonnée. Le mot « supérieur » doit s' enten dans son double sens. Il signifie premièrement que l' alpiniste parcourt d' abord les sentiers du randonneur pour viser plus haut et gagner des régions moins accessibles. Deuxièmement, on peut considérer les courses mixtes comme une forme plus développée de la randonnée en montagne.

Cela veut dire que nous y retrouvons d' abord les mêmes facteurs que pour la randonnée. Mais ici, l' élément de coordination joue souvent un plus grand rôle. Si des passages d' escalade longs et/ou difficiles s' y ajoutent, l' élément force apparaît alors, surtout sous forme de force-endurance. D' autre part, dans certains passages d' escalade, une bonne souplesse peut s' avérer utile.

Courses à ski Sous l' angle des facteurs de condition physique, ces courses se subdivisent en deux éléments différents. La partie « montée » est comparable en principe à la randonnée et aux et la force sous ses diverses formes. ( Voie Lancelot, Wendenstöcke ) courses mixtes. Les changements de direction ( conversions ) exigent d' autre part une souplesse des jambes bien spécifique. D' autres facteurs interviennent pour la partie « descente ». Ici, l' élément de coordination domine, ainsi que la force, surtout sous forme de force d' endurance statique.

Escalade Nous parlons ici plus précisément d' escalade en terrain naturel et sur plusieurs longueurs. En relation avec les facteurs de la condition physique, cette discipline est la plus riche des sports de montagne. Elle fait appel en premier lieu à la coordination; c' est pourquoi l' entraînement technique doit avoir la priorité. Ensuite vient la force dans ses différentes formes, telles que force statique de certains groupe de muscles, force dynamique, force explosive ou force-endurance. Une importance presque aussi grande doit être accordée à l' endurance, aussi bien sous forme d' endurance générale ( sur le long terme ) que d' endurance musculaire locale de certains groupes de muscles. Enfin, la souplesse joue aussi un rôle souvent essentiel.

sauna, les bains etc. ) et le sommeil, un facteur de la condition physique joue ici un rôle important. Il s' agit de l' endurance, qui peut améliorer sensiblement la capacité de régénération si elle est entraînée suffisamment. Un bon entraînement à l' endurance met le corps en situation de supporter de longs efforts journaliers, tout en maintenant une capacité de performance suffisante pour les jours suivants.

D' Peter Schüret ), Muri BE ( trad. ) Bibliographie 1. W. Hollmann, Th. Hettinger: Sportmedizin, Arbeits- und Trainingsgrundlagen. Schattauer, Stuttgart -New York 1990 2. M. Schürch, G. Haas, T. Diers: « Über die physische Beanspruchung beim Felsklettern ». Dtsch. Z. Sport-med. 37, 50-54(1986). " " .3 .M. Schürch: non publié 4. L. Radlinger, W. Iser, H. Zittermann: Bergsporttraining. BLV Verlagsgesellschaft, Munich - Vienne - Zurich 1983 Efforts sur plusieurs jours ( semaines de courses ) Des efforts sur plusieurs jours peuvent se présenter dans les quatre disciplines décrites. A côté des mesures propres à régénérer le corps, telles qu' une alimentation correcte, la détente musculaire par retirement-stretchingcas échéant, par la De longues courses d' escalade, comme ici l' arête W des Salbitschijen, demandent aussi bien de l' endurance générale que de l' endu musculaire locale pour certains groupes de muscles Les semaines de courses avec efforts sur plusieurs jours nécessitent un entraînement à l' endurance. En outre, il convient d' être spécialement attentif aux mesures qui favorisent la régénération du corps. ( En montant à la Pointe Dufour )

rgführer

Liste des membres et tarifs 1996-97 de I' AGMS

Compléments et corrections Au moment de sa mise sous presse, la liste des membres et des tarifs 1996-97 publiée par l' Association des guides de montagne de la Suisse contenait quelques lacunes et incorrections ( concernant en particulier de nouveaux numéros de téléphone ). On peut obtenir la feuille des compléments et corrections nécessaires auprès du secrétariat de l' Association des guides de montagne de la Suisse, c/o Tourismusbüro, 3792 Saanen, en joignant une enveloppe-réponse affranchie et adressée.

Selon comm. 01 a.

Activités jeunesse attività dei giovani

lugend-lnfos,Berichte,Aktivitäten

Section Am Albis: stabilisation de pentes La commune de Gurtnellen, en collaboration avec la section Am Albis, entreprend des travaux de stabilisation de terrains en pente. Elle recherche des jeunes disposés à collaborer activement et en commun à cette œuvre pendant une semaine ( du 1er au 6 juillet, ou du 8 au 13 juillet ). Logement et nourriture assurés. Les jeunes intéressés sont priés de s' adresser directement à Sepp Gubser, Gartenstrasse 16, 8910 Affoltem, ou au secrétariat du CAS à Berne.

Semaines environnement A l' échéance du délai rédactionnel de ce numéro, les dates exactes de ces semaines n' étaient malheureusement pas encore connues. Rappelons seulement que, moyennant un intérêt suffisant, deux semaines sont prévues, une en été, une en automne. Pour tout renseignement complémentaire, s' adresser au secrétariat.

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