La Randonnée : une affaire à prendre au sérieux. Responsabilité personnelle et responsabilité de tiers | Club Alpin Suisse CAS
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La Randonnée : une affaire à prendre au sérieux. Responsabilité personnelle et responsabilité de tiers

Après une introduction sous la forme de quelques généralités sur la géographie, la géologie, l' histoire, la population, l' ar, la faune et la flore du val de Bagnes, la première excursion, le tour des villages, permet au lecteur de se familiariser avec le concept particulier de ce guide pédestre. Suivent six étapes d' une superbe randonnée en boucle, qui, partant du Châble, y revient après des arrêts successifs à la cabane du Mont Fort, à Mauvoisin, à la cabane de Chanrion, à l' hôtel de Mauvoisin encore et à la cabane Brunet. Une variante plus exigeante est souvent proposée; elle comporte en général un dénivelé supplémentaire. Chaque itinéraire est brièvement décrit. Un schéma du profil du parcours, un extrait de la carte topographique au 1:50000 et quelques photos complètent un texte qui, en plusieurs sous-titres, précise, détaille et explique ce qu' il faut voir chemin faisant. Malgré leur brièveté, les indications sont fiables.

Une dernière partie propose toute une série de renseignements utiles sur le val de Bagnes et sur le bon usage de la randonnée.

Un regret, l' auteur relate d' une manière partiale la « récupération » de la cabane de Panossière par la Bourgeoisie de Bagnes avec l' argent de la fondation Bagnoud, au détriment du CAS qui en était propriétaire jusqu' à l' avalanche qui la détruisit en 1988. a

Maurice Zwahlen, La Chaux-de-Fonds

Responsabilité personnelle et responsabilité de tiers

La randonnée: une affaire à prendre au sérieux

La randonnée au Népal est à la mode, mais de nombreux randonneurs manquent totalement d' expérience de la montagne. Ils font aveuglément confiance aux agences commerciales organisatrices et aux guides indigènes. A travers divers exemples, l' auteur des lignes qui suivent montre que ce genre d' expé peut tourner au cauchemar si l'on ne fait pas preuve de prudence.

Nous gagnons à mi-février Besisahar pour nous plonger dans la beauté de la région de l' Annapurna. C' est encore l' hiver et les températures sont basses. Bientôt, nous découvrons qui est le maître des lieux: la neige qui dicte notre quotidien pendant toute la semaine qui suit. Après six très belles journées d' ex, nous atteignons Manang ( 3505 m ) en compagnie d' autres randonneurs, dont deux conduits par un sherpa. Devant nous, le col principal de l' itinéraire de l' Annapurna, le Thorung La ( 5416 m ).

Quand le corps se rebelle La plupart d' entre nous sont fatigués. Le sac à dos qui pèse lourd, les nuits froides, la nourriture inhabituelle et les efforts laissent des marques. La motivation reste cependant intacte. Nous avons l' inten, après une journée d' acclimatation, de monter au camp de base à 4800 m. Nous comptons deux jours pour l' at. Après peu de temps, Justin, l' Australien, abandonne, complètement épuisé. Son sherpa reste en retrait, sans rien dire.

Nous nous partageons les affaires de Justin jusqu' au gîte suivant et je l' aide à avancer puisque son guide est déjà loin en avant. Nous lui recommandons de redescendre pour mieux s' acclimater. Mais

Pho to s:

Ed iT heile r LES ALPES 9/2002

il ne veut rien savoir et monte très péniblement jusqu' au camp. Son sherpa s' abstient de tout commentaire. Après la première nuit, pendant laquelle il neige à nouveau, la plupart d' entre nous ont des difficultés à respirer, des maux de tête ou des engelures; mais les sherpas, à nouveau, ne disent rien.

Tout a des limites Tant que tout va bien, on a tendance à excuser les guides car, jusqu' à un certain point, les expériences un peu difficiles appartiennent à la randonnée. Mais cela change lorsque, début mars, le sanctuaire de l' Annapurna devient le tombeau d' une partie d' un groupe allemand de randonnée commerciale. Toute la semaine, il a neigé pendant la deuxième partie de la journée. Les couloirs sont tapissés de neige fraîche et les températures augmentent nettement. Malgré tout, le guide de ce groupe a décidé de descendre du camp de base du Macha-puchhare vers Deurali à travers une zone fortement avalancheuse.

Un autre sherpa, rencontré en montant à Deurali, nous avait parlé d' un nouvel itinéraire permettant d' éviter les endroits dangereux. C' est justement par ce chemin qu' arrivent ensuite les deux survivants d' une avalanche. La jeune femme est sous le choc. Leur guide avait pourtant signalé le danger peu avant l' endroit fatal, mais le groupe a néanmoins passé sans hésiter à travers les zones avalancheuses. Résultat: le guide et trois randonneurs ont été ensevelis par une coulée de neige.

Responsabilité et expérience Malgré les belles images, les promesses et l' attrait de la publicité des organisations commerciales de randonnée et de guides népalais, le sens de la responsabilité personnelle est encore plus nécessaire que sous nos latitudes. L' expérience – au cours des mois d' hiver; toute randonnée peut prendre rapidement un caractère de course alpine – un bon équipement et du bon sens aident à faire d' un séjour au Népal une expérience inoubliable. a

Edi Theiler, Zurich ( trad. ) Conditions alpines au Thorung La ( 5416 ) Indigènes en route vers Muktinath « Mur de prière » près de Letdar

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