Le circuit du Wildhorn. Agréable randonnée de cinq jours dans les Alpes | Club Alpin Suisse CAS
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Le circuit du Wildhorn. Agréable randonnée de cinq jours dans les Alpes

Agréable randonnée de cinq jours

dans les Alpes

Le circuit du Wildhorn

Sommet délimitant la frontière entre le canton de Berne et le Valais, le Wildhorn est l' une des destinations les plus appréciées des adeptes de la randonnée à ski dans les Alpes ber- noises. Depuis qu' un tronçon de l' itinéraire a été équipé de cordes et d' échelles fixes, au col des Audannes, on peut aussi entreprendre le tour du Wildhorn en plein été ou en automne.

Il est vivement conseillé de réserver une semaine entière pour effectuer le périple autour du Wildhorn. On pourra ainsi intercaler, dans l' une ou l' autre des ca- banes, un jour d' attente en cas de mau- vais temps, ou une journée de repos. La variante présentée dans cet article com- porte l' ascension du sommet de l' Arpeli stock ( 3035 m ).

Magnifiques couchers de soleil Après le panneau indicateur de l' alpage d' Iffigen, le chemin du col du Rawil continue encore quelques mètres à plat, puis monte agréablement sous le couvert d' une forêt de sapins. Nous trouvons aisément notre rythme de marche à proximité des parois abruptes et presque menaçantes du Mittaghorn où, il y a quelques années, se sont précipitées les eaux tumultueuses et dévastatrices d' un torrent. Le ravin qu' elles ont érodé est maintenant profond de plusieurs mètres.

A partir de la cabane de Blatti, refuge assez sommaire, notre sentier traverse des pentes assez escarpées. On l' a tracé au XIX e siècle pour remplacer un chemin muletier qui, de l' extrémité est de l' Iffigen tal, conduisait au col du Rawil par l' arête de Firstli. A Stiereläger, l' indicateur de direction « Wildstrubelhütte » nous invite à quitter le sentier du col en obliquant à gauche. Peu après, rochers et cailloux remplacent la verdure de l' alpage de part et d' autre du chemin qui se rétrécit de plus en plus. La dernière heure de mon- tée au-dessus du petit lac du Rawil per- met de juger du bon fonctionnement de nos poumons et personne ne s' est jamais plaint du froid sur ce parcours lors d' une après-midi ensoleillée. Malgré ce dernier raidillon ardu, il est vivement conseillé – après avoir fait une petite pause à la ca- bane de Wildstrubel – de monter encore pour s' arrêter à droite de l' ensellement entre le Weisshorn et le Rohrbachstein.

De ce point de vue, le spectacle sur la vallée du Rhône et les Alpes valaisannes est grandiose. Le soir, nous admirons l' un des plus beaux couchers de soleil qu' offrent les cabanes du CAS de l' ouest de l' Oberland bernois, comme l' indi quent Jeannette et Ueli Gertsch, gardiens de ce refuge, dans leur publicité. Et ils n' ont pas tort! Seules les cabanes de la Blümlisalp et du Gleckstein, plus à l' est, bénéficient de semblables jeux de lu- mière et de couleurs en fin de journée. Le Ténéhet, vaste champ de lapiaz au pied du Wildhorn De la cabane du Wildstrubel, on em- brasse d' un seul regard l' étape de la deuxième journée, à l' exception du petit parcours terminal au-delà du col des Eaux Froides. L' œil est d' emblée frappé par la teinte claire des vastes étendues de karst des versants valaisans du Schnide- horn et du Wildhorn. Nous n' en traver- Faire en cinq jours le tour du Wild- horn ( 3247 m ), le plus haut sommet des Alpes bernoises occidentales

Photo: Ernst Zbären

Informations Accès: intercity jusqu' à Spiez; changement pour le train du Simmental jusqu' à Zweisim- men; prendre le MOB jusqu' à la Lenk, puis l' autocar, de la Lenk à Iffigenalp. Auberge de montagne d' Iffigenalp: Ernst Gfeller, tél. 033 733 13 33. Guides/Cartes/Marquages: CN 1 :25 000, feuilles 1266 Lenk, 1286 St-Léonard; CN 1 :50 000, feuilles 263 T Wildstrubel, 273 T Montana. En général, les marques et jalons sont suffi- sants à excellents ( blanc-rouge-blanc ), à l' exception du tronçon Arête de l' Arpille stock–Rottal–Cabane de Gelten, où ils manquent totalement. Saison/Equipement: dès la fonte des neiges à fin septembre/début octobre. Equipement complet de randonnée de haute montagne, valable pour toutes les conditions météorolo- giques. Casse-croûte pour cinq jours au minimum. Petits déjeuners et repas du soir dans les cabanes. Possibilités d' interruption de la randonnée: Plan des Roses–Lac de Tseuzier ( barrage du Rawil ) autocar pour Sion / Cabane des Audannes–Les Rousses autocar pour Sion / La Selle–Pas de Maimbre télécabine autocar pour Sion /Arête de l' Arpille du Sanetsch autocar pour Sion / Cabane de Gelten–Lauenensee autocar pour Gstaadq L E S A L P E S 7 / 2 0 0 3 SUGGESTIONS DE COURSES serons que la partie inférieure. Pour le moment, nous cheminons sur le sentier de la cabane en direction du petit lac du Rawil où nous prenons à gauche vers le col du même nom. Après avoir dépassé ce col, l' itinéraire s' allonge presque à plat sur deux kilomètres jusqu' à un petit lac sans nom au Plan des Roses. Nous abordons à droite les calcaires du versant sud-est du Schnidehorn, ciselés par l' érosion. Aucune sente n' étant visible, il faut suivre jusqu' au lac de Ténéhet les marques peintes sur la roche, tantôt en gagnant quelques mètres en altitude, tantôt en les perdant. Ce passage est im- pressionnant, tant par la diversité des formes de la roche brute que par celle des fissures de l' érosion karstique, aux- quelles s' ajoutent les vives taches de cou- leur des fleurs qui réussissent à prospé- rer dans ce désert minéral. Chaque année, la surface rocheuse gagne du ter- rain vers le haut, au détriment des petits glaciers de Ténéhet et des Audannes. Suspendus au flanc méridional du Wild- horn et fortement exposés au rayonne- ment solaire, ils subissent un retrait très rapide! Ce matin même, devant la cabane du Wildstrubel, nous avons sous-estimé la longueur du vallon bordant le lapiaz et menant au col des Eaux Froides. Du haut de celui-ci, on embrasse les vastes dimensions du cirque des Audannes. La documentation de la cabane qui sur- plombe le petit lac qualifie cet environ- nement désolé de « décor lunaire ». Seule différence avec notre satellite: la variété de la coloration des roches. Panorama de l' Arpelistock Pierres et rochers caractérisent la ma- jeure partie de l' étape suivante. On ne rencontrera des traces de l' activité hu- maine qu' à proximité de deux plans d' eau, les Grand' Gouilles. Sur ce tronçon du circuit autour du Wildhorn, le silence originel de la montagne dans son état naturel fait le bonheur du randonneur.

On ne se trouve pourtant qu' à douze kilomètres de Sion! La montée de la cabane au col des Audannes n' est pas pénible, surtout avec la douceur prodiguée par les rayons ma- tinaux du soleil durant la première heure de marche. Mais la chaleur se renforce lors de la grimpée sur l' arête des Arpilles.

Quant au dernier tronçon aboutissant au sommet de l' Arpelistock, il est encore plus escarpé et se traduit par une bonne suée! Point culminant du circuit, la large croupe sommitale offre un panorama inouï des Alpes valaisannes. Sur cent six Frontière entre les cantons de Berne et du Valais. Bétail dans les pâturages du col du Rawil Randonneurs sur l' arête de l' Arpille. A l' arrière, le Mont-Blanc et le Haut de Cry ( d. ) Photos: Ernst Zbärenq L E S A L P E S 7 / 2 0 0 3 kilomètres, elles s' égrènent, cime après cime, au-delà de la vallée du Rhône, du Monte Leone, proche du Simplon, au sommet du Mont-Blanc. Un seul regret pourtant, la vision des remonte-pentes construits sur le glacier de Tsanfleuron pour la pratique du ski d' été. Dans quelques années, la décrue glaciaire met- tra certainement un terme à cette note discordante. Nous quittons le sommet de l' Arpeli stock en direction du nord-ouest. Cinq cents mètres plus loin environ, nous ti- rons à droite pour descendre vers le bord du glacier de Gelten, dans le Rottal. On découvre dans les débris morainiques de la zone périglaciaire un vestige de sentier qui se transforme bientôt en véritable chemin. Avant de sortir de ce vallon, au P. 2062, pour parcourir les derniers mètres conduisant à la cabane de Gelten, récemment reconstruite et permettant d' accueillir des familles, nous nous ac- cordons une pause prolongée pour ad- mirer, sur le versant droit de la vallée, les chutes impressionnantes des eaux de fusion du glacier de Gelten et de la paroi nord-ouest du Wildhorn. A gauche de ce décor fascinant, un torrent se précipite en chute libre sur deux cents mètres de hauteur. Toutes les eaux sauvages de la région se rejoignent ensuite sur un ter- rain sablonneux de plusieurs hectares pour former le Geltenbach. Réserve naturelle de Gelten–Iffigen Il y a cinquante ans, l' idée était de dé- tourner les eaux de ce torrent vers la retenue du col du Sanetsch, ce qui aurait supprimé l' extraordinaire beauté de la chute du Geltenschuss. Ce projet a dé- clenché une virulente opposition des habitants de Lauenen. A l' époque où, au nom du progrès et pour produire de l' électricité, on captait le moindre ruis- seau dans des conduites forcées, cette réaction était tout à fait inattendue! La commune de Lauenen a alors prié les autorités du canton de Berne de sauve- garder le Geltental, ce qui fut accordé en été 1957. Douze ans plus tard, on a agrandi cette zone protégée en lui adjoi- gnant l' Iffigental. La réserve naturelle de Gelten–Iffigen recouvre actuellement quarante-trois kilomètres carrés et contient dans sa totalité la section ber- noise de l' itinéraire autour du Wildhorn, à l' exception de l' ultime tronçon au-delà de l' Iffigfall. Du petit lac du Rawil au Wildhorn, en passant par la large combe à l' ouest du col du Rawil et du Plan des Roses, les roches sédimentaires sont multicolores Ciel bleu, teintes claires des vastes étendues de karst et parois de grès aux couleurs de terre au-dessous du col des Eaux Froides Sur le versant est du col des Audannes. A l' arrière, l' arête est du Geltenhornq L E S A L P E S 7 / 2 0 0 3 Vue de l' Arpelistock sur le paysage parcouru. A l' arrière plan, les Alpes valaisannes avec le Weisshorn au milieuq L E S A L P E S 7 / 2 0 0 3 Photo: Ernst Zbärenq SUGGESTIONS DE COURSES Etapes journalières 1 er jour: 4 h 30 / 1207 m de montée / T2 Iffigenalp, 1583 m–Cabane de Blatti, 2027 m–Stierelager, 2278 m –Rawilseeleni, 2489 m–Cabane du Wildstrubel, 2791 m. Cabane CAS du Wildstrubel: Ueli et Jeannette Gertsch, tél. 033 744 33 39 2 e jour: 5 h 15 / 281 m de montée, 566 m de descente / T3 Cabane du Wildstrubel, 2791 m–Col du Rawil, 2429 m–Petit lac du Plan des Roses, 2367 m–Lac de Ténéhet, 2440 m–Col des Eaux Froides, 2648 m–Cabane des Audannes, 2508 m. Cabane des Audannes: Armand Dussex, tél. 079 310 90 60 3 e jour: 6 h 15 / 916 m de montée, 1419 m de descente / T4 Cabane des Audannes, 2508 m–La Selle, 2709 m–Col des Audannes, 2886 m–Les Grand' Gouilles, 2499 m–Arête de l' Ar pille–Arpelistock, 3035 m–Rottal, 2062 m–Cabane de Gelten, 2003 m. Cabane CAS de Gelten: Ueli et Marianne Stalder, tél. 033 765 32 20 4 e jour: 3 h 45 / 595 m de montée, 295 m de descente / T3 Cabane de Gelten, 2003 m–Usseri Gelten, 1927 m–Geltentrittl– Chüetungel, 1786 m–Stigelschafberg, 2381 m–Cabane du Wild- horn, 2303 m. Cabane CAS du Wildhorn: tél. 033 733 23 82 5 e jour: 2 h 45 / 1093 m de descente / T2 Cabane du Wildhorn, 2303 m–Iffigsee, 2065 m–Groppi, 1741 m– Iffigenalp, 1584 m–Iffigfall–Färiche/Pöschenried, 1210 m De la cabane de Gelten, le chemin continue à flanc de coteau jusqu' à l' alpage de Chüetungel, offrant de splendides coups d' œil en profondeur et derrière soi sur le Geltental. Puis nous remon- tons de ce pâturage à travers les pentes rocailleuses du versant nord du Niese- horn jusqu' à la cabane du Wildhorn, où nous passons la nuit. L' étape du dernier jour ne présente que des descentes, à l' exception des rivages du lac d' Iffig où le sentier remonte de quelques mètres. Sur l' alpage du même nom, nous parcou- rons, sur quelques kilomètres, la seule route asphaltée du périple, avant de poursuivre vers la vallée par un agréable itinéraire de randonnée au bord de l' Iffigbach. Il se prolonge au-delà des cent vingt mètres de chute de l' Iffigfall jusqu' à la Lenk, au fond de la vallée. On peut, soit s' y rendre directement, soit s' arrêter au restaurant « Alpenrösli » de Un des grands moments de cette randonnée: la chute d' Iffigfall Vue en direction de l' est sur le Wildstrubel et Lac d' Iffig Photos: Ernst Zbären Pöschenried pour attendre l' autocar.

Cela dépend de l' état des muscles et des articulations après les mille cent mètres de dénivelé de la descente. De la gare de la Lenk, on ne voit plus le Wildhorn, mais le décor du Wildstrubel, au fond de la large vallée. On peut ainsi imaginer un autre circuit autour de ce massif, à l' instar de celui du Wildhorn! a E r n s t Z b ä r e n, S t - S t e p h a nt r a d .q L E S A L P E S 7 / 2 0 0 3

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