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Les Capacités de recherche des nouveaux DVA

L' Institut fédéral pour l' étude de la neige et des avalanches ( ENA ) a procédé en avril dernier à un test de capacité de recherche de plusieurs détecteurs de victimes d' avalanche ( DVA ). Le but était de déterminer la largeur des bandes de recherche des nouveaux appareils et de vérifier la méthode 1 proposée par Felix Meier. Au cours de trois journées de tests, les portées d' émission / réception maximales ( couplage coaxial des antennes ) et moyennes ( direction aléatoire de l' antenne de l' appareil émetteur ) ont été mesurées pour quatre appareils: Mammut Barryvox, Ortovox M2, Tracker DTS et VS 2000 2.

La largeur de la bande de recherche désigne la largeur de la bande de terrain, mesurée sur un cône d' avalanche, lorsque aucun signal n' est encore capté au cours de la phase de recherche primaire ou de recherche de signal. Il n' existe pas, pour le moment, de méthode établie pour définir la largeur de bande. La norme révisée ( EN 300 718 ), en vigueur depuis le milieu de l' année 2001 après une procédure de consultation publique, n' en dit rien. Il est vrai aussi qu' il n' existe aucun test simple de laboratoire pour la déterminer. Les autres propriétés des DVA n' ont pas été prises en considération dans les tests qui suivent. Au cours de l' hiver 2001, les temps de recherche

Les VS 2000 ont servi d' émet pour mesurer la portée moyenne. Les appareils se trouvaient dans différentes positions aléatoires Quatre appareils ont été testés: le Mammut Barryvox, l' Ortovox M2, le Tracker DTS et le VS 2000, dans le commerce en 2000/01. Les appareils disponibles cet hiver devraient être plus performants Pho to s: Jür g Sc hw ei ze r, EN A LES ALPES 1/2002

d' un émetteur enfoui ont été mesurés pour les mêmes appareils ( cf. Les Alpes 4/2001 ).

Diversité Jusqu' en 1998, il était admis en Suisse – et enseigné dans les cours – que la bande de recherche était de quarante mètres. En Allemagne et en Autriche, on considérait qu' elle avait vingt mètres de largeur. Ces chiffres, basés sur les propriétés des appareils les plus répandus dans les pays en question, sont aujourd'hui dépassés. Il existait encore une règle se fondant sur les essais de terrain effectués par Walter Good ( ENA, Davos ), dans les années soixante et septante, stipulant que la bande de recherche atteignait 40% de la portée maximale des appareils. Cette règle représente une valeur minimale et part de certaines suppositions relatives à la dispersion des valeurs qui ne sont plus que partiellement admises de nos jours. Récemment, Felix Meier 3

a présenté une nouvelle méthode pour déterminer la largeur de bande. Elle semble plausible, même si aucun test de vérification sur le terrain n' a encore eu lieu.

Les essais de l' ENA se sont déroulés au mois d' avril 2001, au-dessus du hameau de Tschuggen, sur la route du col de la Flüela. Ont été testés trois appareils modernes, le Mammut Barryvox, l' Orto M2 et le Tracker DTS, ainsi qu' un plus ancien, distingué dans les tests comparatifs de 1998, le VS 2000. C' est ce dernier modèle que l' ENA a d' abord utilisé comme émetteur, avant de procéder à un nombre limité d' essais avec l' Orto M2 et le Tracker DTS comme émetteurs.

Plus de 1400 résultats de mesure L' ENA a employé deux méthodes pour déterminer les largeurs de bande. La première 4 avait déjà été utilisée par la Commission internationale des secours alpins ( CISA ) pour son grand test comparatif, en 1998. La seconde 5 était celle de Felix Meier. Outre répondre à des questions de méthodologie, les tests devaient encore fournir des valeurs réelles de bande, obtenues dans des conditions d' essai uniformisées pour les appareils les plus importants de la dernière génération.

Les résultats de largeur maximale obtenus avec la première méthode sont résumés dans le tableau 1. Si l'on prend en compte les trois appareils utilisés comme émetteurs ( également l' Ortovox M2 et le Tracker DTS ) pour déterminer la largeur de bande, les moyennes sont, en règle générale, réduites et l' écart augmente, ce qui diminue de moitié la largeur de bande. Les résultats relatifs à la portée moyenne, lors de passages avec une position d' antenne aléatoire, sont donnés dans le tableau 2. Les valeurs maximales et moyennes de portée permettent alors de calculer la largeur de bande ( cf. tableau 3 ).

1 Cf. Les Alpes 12/2000 2 Tous les résultats ont été obtenus avec des appareils disponibles au cours de l' hiver 2000/01. Les appareils utilisés au cours de l' hiver 2001/02 béné-ficieront des améliorations survenues en 2001. 3 La méthode suppose que l' utilisateur coopère, c'est-à-dire qu' il bouge son appareil pendant la phase de recherche. Dans ce cas, la position parallèle des antennes de l' émetteur et du récepteur devrait encore avoir une portée correspondant à 80% de la portée obtenue en position de couplage co-axial. Compte tenu des défauts ( mauvais maniement, faiblesse des piles, température, etc. ) la portée minimale utilisable devrait représenter 50% de la portée maximale. 4 Avec la première méthode ( direction aléatoire de l' antenne émettrice ), on passe sur des lignes de recherche parallèles ( à 5, 10, 15 et 20 mètres ) et on enregistre la portée lorsque le premier signal apparaît. On obtient la portée moyenne, permettant de calculer la portée moyenne minimale, correspondant à la moitié de la largeur de bande. 5 La méthode de Felix Meier mesure la portée maximale en position coaxiale. On enregistre la distance à laquelle le premier signal apparaît à l' approche. Cela nous donne la portée maximale. On calcule ensuite la portée maximale à 98% de probabilité ( c'est-à-dire, la plus petite portée maximale, correspondant à la largeur de bande ).

Mesure de la portée optique maximale avec un Mammut Barryvox comme récepteur Lorsque la portée moyenne est déterminée par passages avec émetteur dans une position quelconque, les utilisateurs se déplacent sur des lignes parallèles à 5, 10, 15 et 20 mètres de l' émetteur La portée maximale est mesurée par approche en position coaxiale avec un Ortovox M2 comme émetteur LES ALPES 1/2002

L' interprétation des largeurs obtenue doit prendre en compte le fait que les personnes prenant part aux essais ont procédé très lentement et très soigneusement. Avec une vitesse de marche plus rapide, les portées obtenues se rédui-raient de cinq mètres au moins et l' écart devrait augmenter.

Les résultats montrent que les valeurs de bande déterminées par la méthode de Felix Meier sont environ un tiers plus petites que les valeurs moyennes de portée ( hormis quelques portées avec signal acoustique ).

Résultats plausibles Lors de chaque test sur le terrain, il faut examiner si les résultats semblent plausibles. Les résultats atteints par le VS 2000 correspondent très clairement aux précédents tests, à plusieurs années d' expé et aux analyses théoriques 6. Dans les précédents essais, les portées maximales étaient de 20% plus petites qu' un Ortovox M2 était utilisé comme émetteur. Hormis le cas du Tracker DTS, qui réagit de manière très uniforme, la largeur de bande serait conséquemment réduite si l'on prenait en compte les résultats obtenus avec l' Ortovox M2 et le Tracker DTS comme émetteurs. Pour des questions de principe, Walter Good a postulé dans les années soixante que la portée devait être la plus grande possible pour augmenter les chances de survie des victimes, ce qui se justifie aujourd'hui encore. En même temps, un DVA doit faciliter le plus possible la recherche par son utilisateur. C' est pourquoi des compromis ont été trouvés entre portée et maniabilité. Des tests, au cours desquels les temps de recherche ont été mesurés, ont montré que ce compromis peut se révéler négatif lors de recherches sur de grands cônes d' ava ( largeur supérieure à cent mètres ), où la largeur de bande doit faire vingt mètres au minimum.

Conclusions Les tests sur le terrain ont montré que la méthode proposée par Felix Meier convient pour déterminer les largeurs de bande. Elle fournit des valeurs plus réduites que la méthode des passages.

Si l'on tient compte des conditions de test les meilleures ( coopération de l' utili, bon état des piles, vitesse de marche, VS 2000 comme émetteur ), les largeurs de bande calculées se trouvent à la limite supérieure. Le tableau 3 indique ainsi les valeurs qu' il est recommandé de prendre en compte dans la pratique. Les nouveaux appareils numériques avec affichage optique ont une largeur de bande de vingt mètres. En raison de leur partie acoustique, l' Ortovox M2 et le Mammut Barryvox offrent une largeur de quarante mètres. Dans ce cas, il faudra appliquer les méthodes de recherche

6 Lors de la détermination de la portée moyenne, le couplage parallèle devrait toujours être atteint, si l' appareil est bien utilisé. Les portées moyennes devraient représenter environ 80% de la portée maximale obtenue en position coaxiale. En fait, ces valeurs se situent entre 75 et 84%. Ces valeurs sont réalistes, surtout en ce qui concerne la portée maximale.

Tableau 1: Valeurs de portée maximale ( position coaxiale d' approche ) avec le VS 2000 comme émetteur

Mammut Mammut Ortovox Ortovox Tracker VS 2000

acoustique optique acoustique optique DTS

Nombre de cas 56 56 56 56 56 56

Minimum ( m ) 37,. " " .7 23,. " " .3 75 20,. " " .8 21,. " " .4 94

Maximum ( m ) 64,. " " .8 33,. " " .4 110 33 26 125

Moyenne ( m ) 52 27 87 27 24 108

Ecart-type ( m ) 6,0 2,1 6,9 3,3 0,8 7,2

Tableau 2: Valeurs de portée moyenne ( émetteur en position quelconque ) avec VS 2000 comme émetteur

Mammut Mammut Ortovox Ortovox Tracker VS 2000

acoustique optique acoustique optique DTS

Nombre de cas 128 126 128 126 127 128

Minimum ( m ) 26 14,. " " .1 42,. " " .9 14,. " " .9 15,. " " .8 48,. " " .9

Maximum ( m ) 52,. " " .4 28,. " " .3 95,. " " .1 34,. " " .3 25 133,. " " .4

Moyenne ( m ) 42 22 63 23 21 81

Ecart-type ( m ) 5,2 2,7 11 3,4 2 15,. " " .3

Tableau 3: Largeurs de bande calculées et recommandées. La valeur 1 est tirée de la portée maximale mesurée ( méthode Meier 98% portée maximale = largeur de bande ). La valeur 2 est calculée d' après la portée moyenne ( 2 3 98% portée

moyenne = largeur de bande ). La troisième est une recommandation pour la pratique.

Mammut Mammut Ortovox Ortovox Tracker VS 2000

acoustique optique acoustique optique DTS

Valeur 1 ( m ) 40 23 74 20 23 94

Valeur 2 ( m ) 63 32 83 32 33 100

Largeur recommandée(m). " " .40 20 50 20 20 60

LES ALPES 1/2002

adaptées aux modes d' affichage. L' Orto M2, qui dispose de la plus grande bande ( acoustique ), peut même être utilisé avec une bande plus large, soit cinquante mètres. Le traditionnel VS 2000 reste imbattable sur la portée, comme auparavant. La portée réduite du DTS est compensée par sa sensibilité: avec un émetteur de médiocre qualité, il atteint une bande de vingt mètres.

Il est évident qu' il n' y a pas de largeur unique, mais que cette dernière dépend de l' appareil. Il faudrait en tenir compte lors des cours de formation sur l' emploi d' un DAV. Il faudrait, en outre, que la largeur de bande soit inscrite sur l' appa a

Jürg Schweizer, ENA Davos ( trad. )

Bibliographie

Good W.: Electronic transceivers for locating avalanche victims – an optimal strategy for the primary search. 1987. Proceedings International Snow Science Workshop, Lake Tahoe CA, U.S.A, 22–25 October 1986, 177–182.

Krüsi G.,Weilenmann P., Tschirky F.: Lawinen-verschütteten-Suchgeräte – Vergleichstest « LVS-98 ». 1998. Eidgenössisches Institut für Schnee- und Lawinenforschung, Mitteilung Nr. 57. Lietha A.: « Optimisation de la portée des appareils ARVA », Les Alpes 12/2000, p. 26/27.

Meier F.: Determining the width of a search strip for avalanche beacons. 2001. Proceedings International Snow Science Workshop, Big Sky MT, U.S.A., 1-6 October 2000, 345-350.

Schweizer J.: « Comparaison de la nouvelle génération de DVA », Les Alpes 1/1999, pp. 14-18. Schweizer J.: Bestimmung der Suchstreifenbreite von Lawinenverschüttetensuchgeräten ( LVSLVS-Test des SLF im Winter 2001. 2001. Eidg. Institut für Schnee- und Lawinenforschung SLF, Davos, Interner Bericht Nr. 743.

Schweizer J., Wassermann E., Wicky M.: « Les nouveaux DVA testés », Les Alpes 4/2000, p. 16/17.

Le test a montré que, dans le cône d' avalanche, la largeur des bandes de recherche dépendait beaucoup moins des conditions extérieures que de l' appareil utilisé. Avalanche à la tête de la Payanne Photo: Jürg Schweizer, ENA LES ALPES 1/2002

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