Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses {avec 6 ill.) | Club Alpin Suisse CAS
Soutiens le CAS Faire un don

Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses {avec 6 ill.)

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

Soixante-deuxième Rapport — 1941.

Avec 6 illustrations.

L' enneigement des Alpes suisses en 1941.

L' année nivométrique 1940/41, en haute montagne, a débuté par un mois d' octobre trop sec et un peu trop chaud suivi d' un novembre un peu trop froid et trop sombre, mais surtout trop riche de précipitations ( jusqu' à 50 % ). Décembre, plutôt clair, a eu pourtant trop d' eau encore ( 40 % ), mais surtout a été beaucoup trop froid ( déficit: 4-5 degrés ). Janvier et février 1941, légèrement trop froids aussi, ont été sombres et secs, mais la pénurie de précipitations a été surtout le fait de mars dont l' insolation a été exceptionnelle et la température trop haute de 1-2 degrés. Les deux mois suivants ont été en revanche trop sombres et trop froids, avril de 1 y2o et mai de 2 % à 3 mais tandis qu' avril n' apportait que la moitié de son eau météorique normale, mai a été régulier à cet égard. Juin a été trop chaud de 1 à 1 y2°, trop sec et bénéficiaire d' un surcroît d' insolation s' élevant à 50%. Même exagération de la température en juillet, trop sec aussi. En revanche, août a été trop froid d' un degré et trop généreux d' eau du ciel. Septembre enfin nous a apporté insolation et sécheresse excessives.

Il est résulté de ces conjonctures changeantes une première phase d' en notable déjà à là fin de l' automne de 1940, puis un temps d' arrêt au milieu de I' hiver suivi d' une recrudescence en mars et avril 1941, enfin un désenneigement quelque peu tardif, mais que les chaleurs de juin sont venues accélérer.

Aux flancs du Belmeten et du Bristenstock, la limite des neiges pérennelles est remontée à 2310 m ., comme en 1939 et en 1940; c' est encore 50 m. au-dessous du maximum d' altitude moyen de la période 1923-1940. D' autre part, à fin août, la limite du névé ( Firngrenze ) en quatorze régions englaciées d' Uri, d' exposition variée, était à 2342 m. en moyenne, soit 3 m. plus bas que l' année précédente.Oechslin. ) La période du 5 au 12 décembre 1940 a été dans nos Alpes une époque d' abondantes précipitations, neige et pluie, par température plutôt douce. Il en est résulté, le 12 décembre, une descente générale d' avalanches souvent désastreuses. L' Entschigtallaui a fait dérailler la locomotive d' un train de marchandises roulant entre Wassen et Gurtnellen, sur la ligne du Gothard, sans perte de vies humaines heureusement. Il n' en a pas été de même, hélas! dans le Petit Melchtal, où un cantonnier périt, ni dans la région de Louèche, où il y eut deux victimes. Ce même jour une cinquantaine de coulées coupaient la route du Val d' Anniviers; enfin, l' avalanche de la Tornettaz, rière Ormont-dessus, s' abattait sur une dizaine d' édifices, détruisant entre autres le chalet de la colonie de vacances d' Aigle, obstruant la route du Pillon et mettant à grand mal les lignes de la Société romande d' électricité et du chemin de fer Aigle-Sépey-Diablerets.

Dans la région de Gletsch, le 30 août 1941, se voyaient de multiples restes d' avalanches, à savoir: en amont et près de la halte « Muttbach » du chemin de fer; dans le vallon de Gratschlucht; en aval du pont-route, sur le Muttbach même et le couvrant encore; enfin près des hôtels Seiler, en amont des rapides d' In den Lammen, où un reste de l' avalanche accoutumée de la Maienwang pontait encore le Rhône. En revanche, il n' y avait plus rien sur le Gletscherboden au pied du Längisgrat.Mercanton. ) Voici maintenant quelques données numériques:

Suisse orientale. A la cabane Parsenn ( 2280 m .) on a noté un enneigement ( maximumde 1,, le 6 mars ( 1940: 2,5 m .); au Weissfluhjoch ( 2660 m .), il a été ( 30 mai ) de 2,0 m. ( 1940: 3,2 m. ).

Du 20 septembre 1940 au 18 juin 1941, la balise supérieure du Siloretta ( 3013 m .) a marqué un enneigement de 3,8 m. et un résidu positif à fin août de 1,75 m. Pour la perche inférieure ( 2760 m .), les chiffres sont respectivement: 3,7 m. et 0,,5 m.Z.G.K.., Billwiller1 ). ) A la balise du Säntis, 1a couverture neigeuse s' est établie définitivement le 7 novembre 1940 et a atteint le 7 mai 1941 son épaisseur maximum par 4,3 m. ( 1940: 5,2 m. ). Elle a disparu entièrement dès le 24 juin 1941.

( M.Z. A., Zurich. ) Suisse centrale. Aux Clarides, du 25 septembre 1940 à l' été 1941, l' enneige a été plus grand que 3,8 m. à la balise inférieure ( 2708 m .) et du 19 octobre 1940 de 4,3 m. au moins à la balise supérieure ( 2910 m. ). Les résidus automnaux ont été respectivement de 1,, et 3,2 m. ( 8 septembre 1941 ).

Au nioomètre de l' Eiger ( 3100 m .) dont la Direction et le personnel du Chemin de fer de la Jungfrau continuent de prendre un soin diligent, le maximum a atteint 64 degrés2 ), à mi-mars 1941 ( 1940: 64). h' étiage a été noté le 30 août, par 22 degrés ( 1940: 26 degrés ).

Voici les trois derniers bilans:

AccumulationDissipationRésidu annuel HiverMètresEtéMètresAutomneMètres 1938—19391619392019394 1939—194031194019194012 1940—19411919412119412 Sur le Jungfraufirn les balises, qui sont peu distantes en altitude, ont marqué pourtant des différences notables. Du 14 octobre 1940 à la mi-août 1941, le résidu d' enneigement a été de 3,5 m. à la balise inférieure et d' environ 2,7 cm. à la balise supérieure.

Suisse occidentale. L' équipement nivométrique des Diablerets a été surveillé toute l' année par MM. Reber, père et fils, comme d' habitude. Le nivomètre ( 3030 m .), dégagé au début de juillet ( nc 91: 8 juillet ) a marqué l' étiage par 80 degrés le 3 octobre ( 1940: 82 degrés ). Voici les derniers bilans:

AccumulationDissipationRésidu annuel HiverMètresEtéMètres. AutomneMètres 1938—1939 > 9 1939 > 8)6 1939 + 0,5 1939—1940 > 8,5 1940 > 4,5 1940 + 4 1940—1941 > 4,5 1941 > 5,5 1941 — 1 La balise saillait de 0,3 m. Le névé a donc gagné 1,7 m. d' épaisseur depuis septembre 1940. Quant au totalisateur de la Becca d' Audon et au pluviomètre du village, ils ont indiqué:

Becca d' AudonDiablerets Epoques2870 m01170 m0 6 X 1940—30 VI 194199 cm.140 cm.

30 VI 1941— 3 X 194131,5 cm.38,5 cm.

6 X 1940— 3 X 1941 130,5 cm.178,, cm.

soit environ 132 et 180 cm. en 365 jours.

A Orny-Trient, M. Reber a fait les opérations usuelles le 22 septembre 1941. Le nivomètre, trop déchaussé, était toujours inutilisable. Le totalisateur a fourni, en revanche, les données suivantes:

Col d' OrnuOrsières Epoques3169 m980 m ) 30 IX 1940—22 IX 1941 368 cm.61 cm.

soit 376 et 62 cm. en 365 jours.

Conclusion: En 1941, l' enneigement des Alpes suisses a été nettement régressif.

Chronique des glaciers suisses en 1941.

En dépit des conjonctures défavorables du temps présent nous avons des informations sur 72 de nos glaciers grâce à la fidélité de nos collaborateurs habituels et particulièrement les agents forestiers cantonaux que je remercie ici. En dehors des contrôles réguliers, la Commission helvétique des Glaciers a désiré qu' on visitât systématiquement nos massifs englaciés et son membre M. le Dr Wyss a visité dans ce but la plupart des glaciers importants de l' Oberland bernois, recueillant des photographies précieuses. Voici, dans la forme habituelle, les résultats de contrôle:

I. Bassin du Rhône.

Tableau I. Variations, en mètres, en Glaciers193919401941 Rhône7714 Gratschlucht83Fiesch16,57,52 Aletsch20 Kaltwasser126 ( 3 ans ) Schwarzenberg8Allalin294Fee37,518,526 Gorner1788 Turtmann26,51386 Latschen4,59,514,5 Duran ( Tsinal)11,59,50 Moming4,51428 Moiry146,56 Ferpècle15,5 ( 2 ans7,55,5 Arolla26 ( 2 ans193 Tsigiorenove42 ( 3 ans240 Duran ( Seillon)7 ( 2 ans3 Lendarrey3 ( 2 ans6 Grand Désert5,5 ( 2 ans14 Mont Fort3,5 ( 2 ans1 Valsorey60x4 Tableau I ( suite).Variations, en mètres, en Glaciers1939194019*1 Saleine23,523,55 Trient14,5216 Grand Plan-Névé 16,511 ( 2 ans ) Petit Plan-Névé1,534 ( 2 ans ) Martinets26 ( 2 ans ) Paneyrosse45 ( 3 ans ) Prapioz458,6 env.

Scex Rouge0x37 ( névéEn outre étaient en crue: Glacier des Fonds ( Barberine ); en décrue: Brunnegg.

La crue qui semblait se dessiner au glacier du Rhône en 1940 déjà par un léger agrandissement du talus que les éboulements de glace construisent au pied de la cataracte, à gauche du torrent, s' est affirmée en 1941. Aux quelque 1200 m. carrés de terrain envahi de 1939 à 1940 se sont ajoutés maintenant, sur 100 m. de largeur au droit du profil « bleu », environ 1480 m2, jusqu' au 29 août, époque où le chroniqueur, secondé par M. O. Meier, a fait son lever habituel du front. C' est là, de 1940 à 1941, une progression moyenne de 14 m. au moins. En même temps, le talus s' exhaussait et s' élargissait comme le montrent les deux vues confrontées ici et qui sont prises exactement du même point ( le repère B ) avec le même appareil. D' autre part les glaces ont notablement réenvahi le ravin qui séparait et sépare encore le lobe droit du glacier de la laisse rocheuse et dans lequel on voyait le Rhône couler à ciel ouvert en 1939.

L' éboulement incessant des glaces frontales a provoqué le 23 juillet un déplorable malheur: une quinzaine d' élèves de l' Ecole de Mécanique et Hor-logerie de Neuchâtel, poussés par la curiosité et au mépris des avertissements, s' étaient égaillés sur le talus glaciaire au droit du portail, sans bien se rendre compte du danger menaçant. A 14 heures et demie l' accident arriva: soudain d' énormes séracs s' écroulèrent, balayant le talus sous-jacent et le recouvrant jusqu' au Rhône de glaces nouvelles épaisses de plusieurs mètres. Quelques jeunes gens purent les esquiver par la fuite; six n' en réchappèrent qu' avec des blessures plus ou moins graves, six autres furent tués sur le coup et il fallut de longues recherches, avec l' aide de la troupe et de chiens militaires, pour retrouver leurs cadavres, effroyablement malmenés, dans les glaces que le regel avait aussitôt ressoudées en une masse compacte.

Au Belvédère, le bord gauche du glacier s' est de nouveau écarté du repère plombé. Il en était le 30 août à 26,75 m. ( 22 m. en 1940 ). En revanche, la grande encoche que l' ablation a taillée naguère dans la marge droite du glacier, au niveau du pied de l' Obersaas s' est notablement comblée par le haut. ( Mercanton. ) Depuis 1925, l' affluent Brunnegg du glacier de Tourtemagne, en continuel amaigrissement, tendait à se séparer du courant de glace principal. C' est chose faite actuellement et l' écart des deux appareils est déjà d' une centaine de mètres.Tscherrig. ) II. Bassin de l' Aar.

Tableau II ( suite).Variations, en mètres, en Glaciers193919*01941 Grindelwald Inférieur... 2xx Stein— 43114 Blümlisalp17 ( 3 ans0 Schwarz1016,5 ( 2 ans ) Tsanfleuron— 651 Rätzli— 3,53,5 ( 2 ans ) Gamchi20 ( 3 ans ) Serait en crue depuis 1939: Wildhorn ( névé ?).

Le glacier Inférieur du Grindelwald se termine toujours en son milieu par une falaise engagée dans la gorge de la Lutschine et haute d' une trentaine de mètres, de part et d' autre de laquelle des lobes marginaux viennent mourir sur les terrasses rocheuses que la gorge sépare. A gauche la terrasse est plutôt une bosse, au sud et en contrebas de laquelle les glaces se terminent en lame mince.

De l' imposante masse de glaces continues qui en 1924, à la fin de la crue commencée en 1916, noyait toutes les aspérités du lit du Grindelwald Supérieur, entre la station du téléférique et l' extrémité de la grande moraine latérale du Milchbach, il ne subsiste aujourd'hui qu' un lambeau crevassé répétant la forme en arc du ravin bordant à gauche ce puissant rempart. La haute tête rocheuse qui forme l' autre flanc du ravin est complètement à nu; seules les masses détachées du pourtour glaciaire en amont la balaient parfois.

Les mensurations précises de ces deux appareils importants manquent malheureusement cette année encore. Néanmoins on peut les tenir pour en retrait tous deux.Wyss. ) A VUnteraar la Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli a vaillamment poursuivi, par les soins éclairés de M. Flotron, ses investigations annuelles si précieuses; elle veut bien en donner encore la primeur à ce Rapport et le chroniqueur l' en remercie. Les tableaux III et IV résument les observations.

Malheureusement l' enneigement considérable du glacier en amont de l' Abschwung n' a permis de retrouver les pierres numérotées du profil Wild-lager ( Lauteraar ) qu' avec beaucoup de peine et pas du tout ceux du profil Grunerhorn ( Finsteraar ). C' est d' autant plus fâcheux que précisément ces régions paraissent avoir subi un exhaussement notable et ceci pour la première fois depuis qu' on les contrôle. Pour le Lauteraar, 1e fait est avéré; pour le Finsteraar il n' est que plausible sans qu' on ose le certifier les régimes des deux affluents n' étant pas nécessairement identiques ni concordants.

Tableau m.Glacier d' Unteraar.

Mensurations de la Compagnie des Forces Motrices de l' Oberhasli.

Variations du niveauVitesses superficielles moyen, en m./anmoyennes, en m./on Altitude desprofils193SI391939/40 1940/411938/39 1939/40 1940/41 Grunerhorn, Finsteraar 2595 m.1,1541,3Wildläger, Lauteraar. 2550 m.1,22,231,31,85 ( 2 ans ) Mieselenegg2415 m.1,20,150,0631,,32,1533,96 Pavillon Dollfus... 2280 m.1,i0,850,828,329,029,26 Brandlamm, Supérieur 2120 m.0,90,750,8515,015,15,2 Brandlamm, Inférieur 2000 m.1,62,31,46,76,95 6,, Die Alpen — 1942 — Les Alpes.21 Le tableau IV donne les quantités de glace dissipées à l' Unteraar en 1940/41.

Tableau IV.11/39/401940/41 De front à front226,000 m3435,000 m3 Du front au profil Brandlamm Inférieur.. .400,000 m3239,000 m3 Du Brandlamm Inférieur au Brandlamm Supérieur 1,640,000 m31,212,000 m3 Du Brandlamm Supérieur au Pavillon Dolifus. .1,760,000 m31,793,000 m3 Du Pavillon Dollfus au Mieselenegg1,494,000 m31,235,000 m3 Total des masses dissipées 5,520,000 m3 4,914,000 m3 En revanche, du Mieselenegg aux deux profils des affluents on constate des accroissements de masse. En deux ans le secteur Mieselenegg-Wildläger a gagné 2 582,000 m3. Si l'on admet le même taux pour le secteur Mieselenegg-Grunerhorn de l' affluent du Finsteraar, l' accroissement aurait été de 2,891,000 m3 durant la même période. L' affaissement admis pour 1939/40, en l' absence de mesures, paraît donc erroné.

En 1941, les eaux montantes du lac de la Grimsel n' ont atteint le glacier que le 15 août, n' ont eu leur élévation maximale que le 28 et ont commencé de baisser le 15 septembre déjà; d' autre part, la déclivité croissante du plafond de la vallée près du front ( 6 % actuellement ) fait que l' intersection du plan d' eau et du glacier devient chaque année plus courte. Le lac ne baigne plus le front qu' en trois secteurs, sur 185 m. de longueur totale ( en 1940 contact continu sur 350 m. du front qui en a 475 au total ). Conséquemment l' ablation frontale diminue, certains points du front restant en saillie. Le plus fort recul s' est manifesté vers la rive gauche, par 61 ni. En revanche, il s' est produit une avance jusqu' à 4 m. de certains saillants exondés. Ici les glaces ont été recouvertes par l' Aar d' une épaisse couche d' alluvion qui les a préservées quasi complètement de la fusion et l' avance constatée paraît correspondre bien à l' écoulement glaciaire annuel. Le chroniqueur a mesuré en effet jadis, au cryocinémètre, des vitesses frontales journalières de l' ordre du centimètre. ( Cf. Rapports pour 1922 et suivants. ) De tels recouvrements alluvionnaires ont dû se produire antérieurement à la création du lac et abandonner dans la laisse glaciaire des masses de glace fossile dont tant les sondages sismométriques de la Commission que la prospection électrique du Dr Fisch nous ont fait soupçonner la présence devant le glacier.

Où le front ne baigne pas dans l' eau, il tend à reprendre sa figure en talus; ailleurs il y a falaise, haute de 35 m. en moyenne et plus basse de 4 à 5 m. que l' année précédente. Le recul du front a libéré encore 12,440 m2 de terrain dans un recul moyen de 26 m.Flotron, O. K. W. ) Pas plus qu' en 1940 et pour les mêmes raisons, la Commission des glaciers n' a pu reprendre son sondage de l' Unteraar; elle a dû se borner à élaborer les abondants matériaux recueillis déjà et nous avons maintenant un aperçu de la configuration du lit glaciaire, du lac à l' Abschwung, sur quelque 7 km. de profil longitudinal. Ce lit forme une vallée très peu inclinée ( 1(1et qui se prolonge non sous l' affluent du Finsteraar, comme on pouvait le penser, mais bien sous le Lauteraar. Le lit du Finsteraar montre en effet un exhaussement en amont de l' Abschwung, un « gradin de confluence ». L' épaisseur maximale de l' Unteraar a été mesurée un peu en aval de l' Abschwung, par 444 m. De là le talweg descend doucement jusqu' à environ 2 km. du front, région où il se relève en un seuil rocheux. En aval de ce seuil le glacier ne repose plus sur la roche en place mais sur une nappe d' alluvion fluvioglaciaire épaisse de 40 m. Cette nappe inattendue a du se former dans les temps anciens, à ciel ouvert, à la faveur d' un recul du glacier en amont du seuil précité derrière lequel il s' est encaissé aussi. Dans sa crue subséquente le glacier — fait constaté ailleurs encore — s' est montré impuissant à balayer cet amas et n' a pu que glisser sur lui. S' il en a bien été ainsi on peut s' attendre à trouver le seuil rocheux tranché par une gorge épigénétique par où l' Aar s' est pratiqué sa voie à l' époque.

Le glacier d' Oberaar a délaissé encore 3230 m2 de terrain devant son front, dans un recul moyen de 7 m ., le plus faible d' ailleurs depuis 1931.

( Flotron, O. K. W. ) Tableau v.III. Bassin de la Reuss.

Variations, en mètres, en 193919401941 Sulz9 ( 2 ans6,5 Bifertenx ( 2 ansGlärnisch5 ( 3 ans ) M. Oechslin donne le Schlossberg comme stationnaire mais remarque un épaississement du glacier régénéré que forme l' éboulement des glaces au bas de l' abrupt rocheux. Au Wallenbühl un phénomène déjà observé voici quelque dix ans s' est manifesté de nouveau: une moraine frontale s' est formée à une vingtaine de mètres du front de 1940 durant la saison froide, puis le glacier a subi un recul qui l' a ramené 16 m. plus en arrière que l' année précédente. Le Kehlen a progressé sur tout son front mais s' est émacié en même temps.

( Oechslin. ) Le glacier de Sulz a fait une crue subite de 6,5 m. qui semble en relation directe avec l' enneigement exceptionnel de l' Hintersulz. ) Tableau VI.V. Bassin du Rhin.

Tableau VI ( suite ).

Variations, en mètres, en Glaciers 1939 19401941 Porchabella16 ( 2 ans7,6 Verstankla13 ( 2 ansLenta4 ( 3 ans2 Schwarzhorn10 ( 3 ans ) Piz So136 ( 3 ans ) Sardona3 ( 4 ans ) Paradies17,5 ( 3 ans ) VI. Bassin de ri un.

Morteratsch— 34,5 — 4222,5 Roseg— 23,5 — 11,517,5 Tiatscha — 13 ( 2 ans32,5 Lischanna18 ( 5 ans ) Picuog129 ( 4 ans ) VII. Bassin de l' Adda.

Forno— 34,6 ( 2 ans42Albignax ( 2 ansCantone17 ( 2 ansVIII. Bassin du Tessin.

Rossboden2 ( 2 ans15 Basodino 15 19Bresciana 2,5 011 Le tableau VII récapitule les observations suisses de 1941.

Tableau VII.

Feedback