Mescalito – une escapade dans le Yosémite, paradis du «Big Wall». | Club Alpin Suisse CAS
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Mescalito – une escapade dans le Yosémite, paradis du «Big Wall».

dans le Yosémite, paradis du « Big Wall ».

La voie Mescalito court sur la face sud-est de El Capitan, utilisant les lignes naturelles de fissures et de dièdres de la paroi Escalade libre / Compétition Les « hooks » sont un type de crochet qui se place derrière de petites arêtes ou sur de petits plats; les Cliff-hangers sont un autre type de crochets qui ressemble aux « hooks » et qu' on peut fixer derrière des arêtes particulièrement fines ou dans de petites cavités

Divers micropitons ( Pecker, RURP - really ultimate realised piton - etc. ), outils typiques d' une ascension en Big Wall. Leur utilisa- La réussite d' une ascension sur Big Wall dépend dans une grande mesure du soin apporté au choix du matériel d' assurage et de cordes, ainsi que de la quantité d' eau et de vivres tion exige un travail « artisanal » très propre, c'est-à-dire qu' il faut placer les bons pitons au bon endroit!

Des Copperheads ( « têtes de cuivre » ) et un ciseau, qui permet de les placer proprement dans des fissures très étroites et des cavités minuscules Un système autobloquant de type « Rope man », mini-pince « ascenseur » pouvant être utilisée en lieu et place d' un jumar Divers pitons profilés et pitons lames vendus sous des noms divers tels que Lost Arrows ( « flèches perdues » ). Angles ( « coins » ), Knifeblades ( « pitons rasoirs » ) ou bugaboos; chaque piton remplit une fonction précise. Les Knifeblades sont par exemple utilisés pour les fissures très fines, alors que les Lost Arrows sont des petits pitons « universels » utilisés à de multiples occasions. Les Angles conviennent pour les fissures plus larges Les Friends et les Aliens sont des types de coinceurs mécaniques; dans les Big Walls très courus de la vallée du Yosemite, de nombreux trous de pitons se sont agrandis à tel point, au fil des ascensions, qu' il est possible de remplacer les pitons par des coinceurs. C' est ainsi que David Fasel, Stephan Siegrist et Thomas Ulrich n' ont planté que trois pitons dans toute la paroi, alors que les premières cordées de grimpeurs y plantaient encore 300 pitons Divers coinceurs, par exemple les Stoppers, les Hexentrics ou les Nuts, font partie de l' as standard nécessaire à l' ascension d' un Big Wall Un marteau et un rouleau de tape, sorte de bande adhesive indispensable pour les réparations Q. < Des Rivets ainsi qu' une plaquette de spit pouvant être posée dessus. Les Rivets sont des sortes de petits spits ronds; pour pouvoir les charger, il faut d' abord les cravacher avec une sangle ou un câble auquel on accroche la dégaine Cette bouteille est placée sur le sac de hissage ( « haulbag »; le nœud de la corde reste dans la bouteille, ce qui facilite la montée du sac en terrain plus plat, étant donné que le nœud, protégé par la bouteille, ne peut rester accroché à une arête ou à une aspérité La poulie autobloquante sert à tirer dans la paroi les sacs de hissage - ces sacs lourds remplis de matériel et de vivres Escalade libre / Compétition Stephan Siegrist progresse lentement d' une longueur à l' aide de coinceurs: l' esca en Big Wall est une discipline qui demande beaucoup d' adresse et de technique ainsi qu' une maîtrise parfaite de la manipulation de corde. On grimpe dans une voie qui n' offre pas de prises pour l' escalade libre, avec aux pieds des chaussures de trekking et non des chaussons d' escalade, puisque l'on pose toujours les pieds dans des étriers Stephan a les pieds dans les étriers qu' il a accrochés aux hooks. Dans l' escala artificielle, il faut faire entièrement confiance au matériel d' assurage que l'on pose soi-même. Ce type d' ascension nécessite par ailleurs beaucoup de temps, et il faut sans cesse faire attention à ne rien perdre ont besoin chaque jour de grandes quantités d' eau qui doivent être montées dans des sacs de hissage. Lorsque l' eau vient à manquer, on risque de se déshydrater rapidement Stephan Siegrist place prudemment un hook, c'est-à-dire un auxiliaire d' assu que l'on fixe comme une griffe dans une cavité ou une fissure. La chaleur peut poser des problèmes au Yosemite: les grimpeurs Stephan Siegrist accroche une boucle spéciale sur un Rivet, un petit spit à tête ronde. Les points d' assura sur un Big Wall sont parfois de mauvaise qualité.

David Fasel pose un Friend dans une fissure; les voies en Big Wall courent le long des accidents du granit comme les fissures. Il faut se protéger les mains avec des gants pour ne pas s' ecorcher et se blesser ce qui se traduit par un degré de difficulté élevé. Dans les passages très difficiles, une chute peut arracher tous les assurages que l'on a appliqués soi-même, avec des conséquences graves pour les grimpeurs Stephan Siegrist pose un coinceur. Les dimensions de la paroi de El Capitan, plus de 1000 mètres, demandent un solide équilibre psychique de la part de celui qui se lance dans l' une de ses nombreuses voies - le vide est très impressionnant dans ces parois de granit compact y-..

La traversée de la 10 " longueur: dans un Big Wall, on ne peut presque jamais se détendre complètement. On est sans cesse suspendu dans le harnais, il faut fixer tout l' équipement et on n' a pas droit à l' erreur lorsqu' on manie les différentes cordes ( cordes de grimpe et cordes statiques pour fixer et hisser le matériel ) Escalade libre / Compétition Ambiance de départ matinale sur la vire avant la longueur Bismark. Cet endroit, sorte d' îlot dans l' océan de granit, passe „, Sur certains relais, il est * plus commode, pour celui qui assure, d' installer latente de paroi ( « porta-3 * ledge » ) et d' assurer depuis celle-ci. Il peut ainsi se détendre quelque temps physiquement et mentalement et s' étirer - comme ici Stephan Siegrist David Fasel ( en tête ) et Stephan Siegrist ( à l' assu ) dans la partie la plus engagée et la plus lisse de la paroi de Mescalito: 16 " longueur, évaluée à A3 Deux grimpeurs en montagne et une montagne de matériel: au relais, l' ordre est primordial. Sur un Big Wall, il faut avoir sans cesse pour être le plus beau site de bivouac de El Capitan et représente l' une des rares surfaces horizontales de la gigantesque paroi en tête tout le matériel que l'on hisse et dont on dépend -cela implique une technique et une manipulation de cordes bien rodées

se donner du courage et se défouler avant, pendant et après ces actions téméraires. « Get psyched » était le mot d' ordre lorsqu' on s' attaquait à des passages de blocs très difficiles ou à des voies portant des noms tels que Tangerine Trip, Magic Mushroom ou Lurking Fear.

Quatre nuits et cinq jours dans un océan de granit

« Mescalito, VI, 5.9, A4. Première ascension en octobre 73 par Charlie Port, Hugh Burton, Steve Sutten et Chris Nelson ». Lorsque Stephan Siegrist, 28 ans, décrit sa première ascension de Mescalito avec David Fasel et le photographe Thomas Ulrich, tout semble beaucoup plus raisonnable que dans les légendes autour de Camp 4 et des environs. Il est question de travail, d' aptitudes manuelles, de marteaux, d' arrimage, de tests de spits et de progression vers le haut; on apprend que Stephan, qui a dû fai-

David Fasel monte le long d' une fissure pendant que Stephan Siegrist l' assure. Le Big Wall demande une grande expérience dans le maniement du matériel d' assurage et la pose des pitons. Comme l' explique Stephan Siegrist, cela n' a « en fait rien à voir avec l' escalade libre ». L' esprit de camaraderie et l' harmonie de la cordée sont des facteurs très importants au sein d' une équipe où chacun dépend de l' autre Stephan Siegrist, Thomas Ulrich, David Fasel: une équipe bien rodée à la sortie de El Capitan. Une année plus tôt à peine, les trois amis étaient ensemble au sommet du Cerro Torre avec l' Améri Greg Crouch, après avoir réalisé la première ascension hivernale de la voie Ferrari ( Patagonie, cf. Les Alpes 6/2000 )

re un arrêt prolongé suite à une opération compliquée à la main et qui retrouve petit à petit sa forme initiale, s' est senti au début « mort, vidé, psychiquement et physiquement épuisé ». Ce qui confirme la déclaration de Middendorf: les premiers jours dans la paroi sont les plus durs. Après quoi, on devrait s' être plus ou moins acclimaté. Cela vaut mieux, car, pour citer encore Middendorf: « Dans l' escalade Big Wall, on reste plusieurs jours et plusieurs nuits dans les plus grandes parois rocheuses du monde. » Stephan, David et Thomas ont passé quatre nuits et cinq jours dans Mescalito, véritable océan de granit tout en lignes verticales et surplombantes.

De la multifonctionnalité des objets

« Non », affirme Stephan, « je n' ai pas trouvé la paroi particulièrement exposée ». Pour Thomy, le photographe acrobate obligé de monter et de descendre sans arrêt sur les cordes, le vide a dû davantage se faire sentir. Il est clair que dans un tel environnement, avec environ 120 kilos d' équipement à transporter, l' erreur n' est pas permise. « Il faut tout attacher, tout fixer, et surtout faire attention à manier correctement les cordes », relève Stephan, expliquant pourquoi il apprécie l' escalade en artif: « Le Big Wall n' a rien à voir avec l' escalade libre, mais ça m' aide pour tout le reste; ici, je dois veiller à bien placer le matériel, c'est-à-dire les points d' assurage et de progression, je dois avancer à l' aide de tours de passe-passe - ce qui est un parfait entraînement pour les voies que j' ouvre à domicile et pour le mental. Cela peut vouloir dire qu' à défaut d' autre chose, on suspend une gourde à un micropiton sans boucle qui dépasse d' une fissure, parce que la cordelette pour parapente en kevlar de la gourde passe juste dans l' œillet du spit. Mode d' emploi: suspendre la bouteille au piton, accrocher la dégaine et l' étrier à la cordelette, respirer à fond, poser le pied dans l' étrier et se hisser plus haut...

Stephan Siegrist se félicite de son détour à Mescalito où il s' est visiblement régalé. Il évoque toutefois d' autres projets, surtout de l' inédit, des premières dans le rocher et la glace, de nouvelles courses mixtes. Une chose est sûre: Stephan voudrait retourner sur un Big Wall et poser de nouveau des coinceurs et des pitons, en sachant qu' il ne peut compter que sur ses propres aptitudes manuelles. Ou comme déclare en riant ce « Mac Gyver » de l' es, charpentier de métier: « Une ascension sur Big Wall, c' est un peu comme plusieurs dures journées de travail sur un chantier - à cette différence près que dans la paroi, tu ne gagnes rien mais prends vraiment ton pied! »

Après le turbin... Stephan Siegrist ( T-shirt jaune ) et David Fasel ( T-shirt vert ) remontent leur T-shirt sur la tête. Dans El Capitan, lorsque le soleil tape et qu' il n' y a pas un souffle de vent, les températures montent facilement au-dessus de 30 degrés. L' eau est le bien le plus rare qui soit!

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