Pakistan, été 1995 (Expéditions dans les montagnes du -) | Club Alpin Suisse CAS
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Pakistan, été 1995 (Expéditions dans les montagnes du -)

Quatorze alpinistes étrangers et deux porteurs pakistanais sont morts durant cette saison. Huit décès se sont produits au K2, ce qui représente plus de 13% des 45 grimpeurs, membres de 6 expéditions, qui se sont attaqués à cette montagne. Il s' agit là, proportionnellement, d' un désastre encore plus grand que celui de 1986, où 13 alpinistes sur un total de 97 ( et provenant de 11 expéditions ) trouvèrent la mort. Pour chacune des deux années précédentes, I994 et 1993, cette « montagne tueuse » a prélevé 4 vies. L' expérience a mis en évidence assez clairement les raisons pour lesquelles le taux de mortalité est si élevé sur l' Eperon des Abruzzes du K2:

Vue du Sia Kangri sur le Gasherbrum I ( au centre ), et les Gasherbrum II, IM et IV ( à gauchel' extrême violence des tempêtes qui balaient soudain la partie supérieure de la montagnel' erreur dans l' estimation du temps nécessaire pour atteindre le sommet depuis le dernier camp, au-dessus de l' Epaule, et revenir, la longue, raide et dangereuse descente depuis l' Epaule jusqu' à la sécurité du glacier situé au-dessous.

En 1995, le K2 a attiré deux expéditions américaines et deux espagnoles, une hollandaise et une aus-tralo-néo-zélandaise. Des grimpeurs de quatre de ces expéditions ont atteint le sommet. Parmi les huit alpinistes qui ont trouvé la mort sur la montagne, on compte 4 Espagnols, I Américain, 1 Canadien, 1 Néo-Zélan-dais et 1 Anglaise.

Le 5 juillet, Jordi Angles, membre de l' expédition espagnole Terrassa, a trouvé la mort dans des circonstances inconnues. Le 13 août, 10 grimpeurs faisant partie de trois expéditions séparées ont quitté le camp supérieur ( env. 7900 m ) pour tenter le sommet.

II s' agissait de P. Hillary et B. Lindsay Grant ( NZ ), J. Lakes ( Can ); A. Hargreaves ( GB ), R. Slater ( USA ); L Ortiz, J. Olivar, J. Escartin, J. Garces, L. Ortas ( E ).

Hillary et Lakes ont fait demi-tour au-dessous de la « Goulotte » ( « Bottleneck », env. 8100 m ). Après avoir survécu à une avalanche au cours de la descente. Lakes est mort d' épuise au camp 2. Le 13 août à 18 h, un contact radio avec le camp de base a confirmé que Hargreaves, Slater, Lindsay, Ortiz, Olivar et Escartin avaient atteint le sommet, mais on n' a plus eu aucune nouvelle d' eux depuis lors.

.,'>, Le Broad Peak ( 8047 ) vu de l' arête sud du K2, à environ 7000 m Tard le même soir, Garces et Ortas, qui passaient la nuit au camp supérieur, ont vu les lampes frontales de grimpeurs descendant dans le secteur de la Goulotte. Mais personne n' est arrivé au camp. Lorsqu' ils ont entamé leur descente par la côte sud, le 14 août, ils ont trouvé le corps de Hargreaves à environ 7400 m. Mais aucune trace d' aucun des autres.

Le 13 août vers 18 h, des grimpeurs ont repéré aux jumelles, depuis le Broad Peak, un groupe d' alpinistes luttant contre des vents violents au-dessous du sommet du K2.

On doit supposer que les six grimpeurs sont morts sous l' effet des vents tempétueux, de l' épuisement et de leur séjour à plus de 8000 mètres durant la nuit du 13 au 14 août 1995. ( Voir également Les Alpes, BM 10/95, p. 446. ) Les six expéditions au Broad Peak ( 2 allemandes, 1 américaine, 1 espagnole, 1 japonaise et 1 coréenne ) ont toutes réussi à placer quelques-uns de leurs membres au sommet, mais un Coréen est mort. Au Gasherbrum I, trois expéditions ( d' Espagne, de Slovaquie et de Chine ) ont réussi, tandis que trois autres groupes ( des USA, de Tchéquie et de Corée ) ont échoué. Le groupe venu de Chine, fort de 17 membres et premier de ce pays à grimper au Pakistan, a été particulièrement heureux puisqu' il a réussi l' ascension du Gasherbrum I aussi bien que du Gasherbrum II. Ce dernier a également été gravi par un groupe de 7 Suisses conduit par Karl Kobler, de Berne. D' autres tentatives au Gasherbrum II ont été le fait de deux groupes allemands, d' un autrichien et d' un japonais. Deux tentatives ont été lancées sur le Gasherbrum IV, plus difficile, par deux groupes, de Slovénie et de Corée. Un alpiniste slovène a été tué.

Cinq groupes ont tenté le Nanga Parbat: 2 japonais, dont l' un ( de 10 membres ) a atteint le sommet; 3 petits groupes venant des USA ( 3 membres ), d' Italie ( 4 ) et de Grande-Bretagne ( 5 ).

Autres massifs On a compté 6 équipes dans le groupe de Trango. Quatre d' entre elles ont réussi l' ascension de la Tour Sans Nom. Quelques nouveaux itinéraires ont été réalisés. D' autres tentatives ont été faites dans cette région par des Japonais et par un groupe conjoint russo-américain. Ce dernier a également tenté l' ascension de la tour de Muztagh.

Des tentatives ont eu lieu sur les montagnes suivantes ( entre paren- Nouvelles des Alpes

s - réponses

01 a.

thèses, la provenance du ou des groupes ): Chogolisa ( USA ), Masherbrum ( USA ), Diran ( Japon ), Spantik ( groupe de 5 Suisses conduits par Martin Stettler, de Frutigen ), Lupghar Sar ( Corée ), Latok II ( D ), Kunyang Chish ( Japon ), Bobisghir ( GB ), Baintha Brak ( F ), Skil Brum ( I ), Buni Zom ( Japon ).

Quant aux expéditions ayant atteint le sommet, elles ont concerné le Haramosh ( GB; deux morts ), le Rakaposhi ( Colombie ), le Spantik ( F ), le Tirich Mir ( Corée - 2 morts; Japon; GB ), ristor-0-Nal ( A ).

Influence de la réglementation Dans l' ensemble, la nouvelle politique visant à éviter la surfréquentation des 8000 semble avoir eu pour résultat de pousser les alpinistes à lancer des tentatives pour découvrir des voies plus difficiles sur des montagnes moins hautes. Mais on ne constate guère, pour l' heure, de véritable intérêt pour les innombrables montagnes encore non gravies.

Trekking En plus des expéditions en haute montagne, 129 groupes, comprenant 823 personnes, ont reçu des permis pour entreprendre des marches dans les zones soumises à restrictions ( restricted zones ). Nonante-trois de ces groupes ( 485 personnes ) ont dirigé leurs pas du côté du glacier de Baltoro. Les autorités pakistanaises ne tiennent pas le compte des étrangers circulant dans les zones ouvertes ( open zones ), où aucun permis n' est exigé.

On peut obtenir des informations détaillées sur les zones ouvertes et les zones soumises à restrictions auprès de la Division Sports et Tourisme du gouvernement du Pakistan, à Islama-bad1.

Trevor Braham, Lausanne ( trad. ) 1 Adresse: Government of Pakistan, Ministry of Tourism, Sports and Tourism Division, 13-T/U, Commercial Area F-7/2, Islamabad, Pakistan.

Le Baintha Brak I ( 7285 m ), vu du glacier d' Uzun Brak

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