Pico del Teide – Pico Viejo. Course volcanique à Tenerife | Club Alpin Suisse CAS
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Pico del Teide – Pico Viejo. Course volcanique à Tenerife

Pico del Teide – Pico Viejo.

Course volcanique à Tenerife

De toute sa puissance, le Pico del Teide dresse ses 3718 m sur Tenerife, au milieu des îles Canaries. Le volcan est bien la montagne la plus haute d' Espagne mais n' est certainement pas un but pour alpinistes, au sens habituel du terme. A première vue sans vie et sans forme précise, ce volcan suscite pourtant rapidement la fascination que peut engendrer un paysage sauvage qui n' a strictement rien en commun avec celui des Alpes.

Ce sont près de 13500 hectares que représente le Parque Nacional del Teide avec la Cañadas-Caldera. Cette dernière forme, à 2100 m, le bassin d' éboulement d' un ancien cône volcanique, à fond presque plat avec des bordures qui grimpent sur plusieurs centaines de mètres. C' est de la Caldera que s' élèvent les masses volcaniques des deux Picos – le Pico del Teide et le Pico Viejo.

Attraction Les superbes paysages volcaniques du parc national et du Pico del Teide attirent évidemment de nombreux touristes. Mais l' assaut de la montagne se limite à la gare d' arrivée du téléphérique, environ 160 mètres au-dessous du bord du cratère. Pratiquement personne ne se risque sur les pentes raides du cône sommital ni à faire le tour, pénible mais au panorama impressionnant, du Pico Viejo, également appelé Chahorra, cratère voisin culminant à 3105 m. Là non plus, nous n' avons rencontré âme qui vive et l' excursion nous a paru la plus belle et la plus intéressante de toutes celles de l' île.

Nous avions prévu une montée très classique par le versant est du volcan, avec passage à la Montaña Blanca qu' au refugio de Altavista, magnifiquement situé à 3300 m. Après une nuit dans cette cabane rénovée il y a quelques années seulement, le programme prévoyait de se lever tôt pour aller admirer le lever du soleil au Pico. Mais les choses se déroulèrent différemment puisque le refuge était fermé et que les masses de nuages s' accumulaient sur la côte sud-ouest depuis deux jours, causant ainsi de fortes averses. Il a donc fallu changer de programme: une montée en téléphérique plutôt qu' à pied, puis grimpée jusqu' au cratère et, de là, près de 1700 mètres de descente par le Pico Viejo vers Caldera. Au Pitón de Azúcar A peine avons-nous quitté Puerto de Erjos que le front nuageux accroché aux montagnes côtières se déchire et ouvre la vue vers le Teide. Avec un sommet saupoudré de neige, il se dresse devant nous dans le ciel bleu comme s' il voulait faire honneur à son nom, le Pitón de Azúcar, le piton de sucre. Il faut à peine dix minutes au téléphérique pour monter de 1200 m vers la gare d' arrivée. Cette dernière se trouve installée sur le rebord de l' ancien cratère, la Rambleta; c' est sur celui-ci que l' actuel cône du cratère s' est formé grâce à la sédimentation de matériel volcanique rejeté.

Haut plateau du Pico Viejo. Le paysage volcanique entre l' ancien cratère du Pico Viejo et le puissant Pico del Teide ressemble à une palette de couleurs Pho to :R oge r B üd ele r

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LES ALPES 3/2003

Tout près de la station débute le Telesforo Bravo, c'est-à-dire le sentier menant vers le sommet. Il ne peut être emprunté qu' avec une autorisation que l'on obtient sans difficulté auprès de l' administration du Parque Nacional à Santa Cruz de Tenerife ( cf. encadré ). Cette autorisation est indispensable, car les gardiens la contrôlent au départ. Le terrain, sensible aux dégradations, doit en effet être protégé par des limitations d' accès. La mesure semble efficace, car nous sommes presque les seuls sur le sentier encore un peu enneigé, dans la pente raide conduisant au sommet. Comme nous avons parcouru plutôt rapidement les 3500 m de dénivelé, nous sentons un peu les effets de l' altitude et c' est lentement que nous montons les lacets menant au bord du cratère, entouré d' une sorte de mur rocheux.

Nous savons déjà que le cratère du volcan ne correspond pas aux idées que l'on pourrait se faire en considérant l' énorme masse du Teide. Et, effectivement, ce n' est pas un immense gouffre qui s' ouvre devant nous, mais une sorte de petit entonnoir de quelque 70 m de diamètre et 45 m de profondeur. Du sol solidifié s' échappent quelques fumerolles. Sans comparaison avec les dimensions du Pico Viejo que nous verrons plus tard. La vue est pourtant grandiose à cette altitude. Nous survolons du regard tout le paysage du Cañadas, les hauteurs qui s' étendent vers le nord-est de l' île et une partie du massif de l' Anaga, au nord de l' archipel. Malheureusement, les montagnes du Teno et les bandes côtières du côté de la Valle de Orotava sont cachées derrière d' épais nuages. d' hui, on ne voit pas d' autre île que Gran Canaria. Par temps clair, le regard devrait porter jusqu' à la côte africaine.

LES ALPES 3/2003

De toutes les couleurs De retour à la station du téléphérique, nous suivons la Rambleta pavée jusqu' au point d' observation d' où part la rude descente par le Pico Viejo. Une mer de lave brun foncé et noire s' étend devant nous en gros blocs aux arêtes coupantes. Ils forment un terrain instable et rendent la progression pénible. La lave solidifiée a formé des collines, des digues et des vallons qui font sans cesse disparaître le cratère du Pico Viejo. Sans les cairns et autres indicateurs de direction placés aux points cruciaux, on se perdrait vite dans ce dédale.

Lentement, le paysage chaotique se transforme. Les masses sombres de lave sont suivies, sans transition, de pentes douces recouvertes d' une fine couche claire de pierre ponce. Les couleurs vont sans cesse se succéder jusqu' à la fin de la descente. Un large replat nous sépare encore du Pico Viejo, puis une petite montée sur le plateau sud. C' est ensuite seulement que nous arrivons au puissant cratère avec ses quelque 700 m de diamètre et ses parois d' une centaine de mètres de hauteur. La vue du cône volcanique avec ses impressionnantes dimensions renvoie inévitablement aux forces de la nature qui ont poussé la roche li-quéfiée à monter des entrailles de la terre vers la surface où elle s' est solidifiée, formant pour l' éternité un paysage lunaire. Cette impression est encore renforcée dans le cratère où l'on parvient aisément par le sud et par l' est.

Dans la pierre ponce Il y a plus de deux cents ans, le Pico Viejo a été actif pendant trois mois. L' éruption ne s' est toutefois pas produite dans le cratère principal mais dans des crevasses du versant sud-ouest, près des Narices del Teide. Notre prochain but, ce sont les petits cratères latéraux. Nous y parvenons par des pentes de lave colorée, de sable fin et d' éboulis. Le bord du premier cratère des Narices semble tracé au compas. Nous en suivons d' abord la ligne élégante puis bifurquons dans les vastes pentes couvertes de pierre ponce. La mousse magmatique solidifiée est aussi fine que de petits granulés et nous oblige à descendre en glissant dans la pente. Entourés de nuages de poussière, nous nous dirigeons, en zigzaguant, jusqu' au bas de la pente. C' est là que nous tombons sur les bombes volcaniques, rondes, sombres et brillantes qui parsèment toute cette région. La forme étonnante des blocs, parfois hauts comme un homme, provient de la rotation, pendant leur parcours en l' air, des morceaux visqueux de lave éjectés par le volcan.

Magie des paysages Le flot de lave de la dernière éruption du Viejo se repère facilement sur les pentes et dans la Caldera sud. Sur la route, au-dessous de Narices del Teide, se trouve un bon point d' observation. La fascination nous tient, malgré la fatigue de la descente, jusqu' à notre arrivée à Boca de Tauce, mais nous faisons tout de même une pause à proximité de Roques de Garcia. La paroi rocheuse avec ses aiguilles, ses tours, ses formes bizarres et les couches de tuff des Azulejos, que les vapeurs ferreuses ont transformées et rendues verdâtres, accentuent encore la magie du paysage volcanique de Teide. a

Roger Büdeler, Hambourg ( D ) ( trad. )

Renseignements

Information: Oficina del Parque Nacional, C/Emilio Calzadilla, n° 5, 4a planta, Santa Cruz de Tenerife, tél: 922-290129 et 922-290183; Lu–Ve: 9–14 h. On y obtient l' autorisation de monter au Pico del Teide. Une pièce d' identité doit être présentée. Logement: Refugio de Altavista, tél: 922-239811. S' annoncer par téléphone. Différences d' altitude: gare d' arrivée – Pico del Teide: env. 170 m; descente Pico del Teide – Boca de Tauce: env. 1660 m. Difficulté: montée raide au sommet; à la descente, terrain souvent instable et blocs à bords coupants. Equipement: chaussures solides, gants pour protéger les mains contre les aspérités de la roche, vêtements chauds ( de la neige qu' en mai près du sommet ) et prévoir suffisamment d' eau. Cartes: Kompass-Wanderkarte, 1:50000. Les cartes au 1:25000 de l' Instituto Geográfico Nacional ( IGN ) peuvent être achetées sur place.

La Rambleta du Pico del Teide forme le point de départ pour la descente vers le Pico Viejo Avec un diamètre de 700 m, le Pico Viejo est un des plus grands cratères Pho to s: Roge r B üd ele r LES ALPES 3/2003

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