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Raquettes à neige : comment choisir la bonne paire ? Le choix du matériel est primordial

La pratique de la raquette à neige attire de plus en plus d' amoureux de grands espaces, leur permettant de découvrir une autre facette de la montagne enneigée. Dans le même temps, l' offre des différents modèles de raquettes proposés à la vente devient si large que le « bon » choix peut vite se transformer en un véritable casse-tête! Voici quelques conseils pour mieux s' y retrouver

Que l'on soit un randonneur occasionnel ou un « aficionado » de cette discipline sportive, il est nécessaire de posséder quelques connaissances de base avant d' acquérir ou de louer une paire de raquettes. Le choix du matériel se fait en fonction du type de randonnée que vous entendez entreprendre. Les raquettes doivent en effet être adaptées au terrain à parcourir. Entre une balade d' initiation d' une ou deux heures sur de la neige damée et une randonnée de plusieurs jours sur un parcours alpin, les exigences ne sont pas les mêmes; on choisira donc des raquettes aux caractéristiques techniques différentes ( forme, taille, cales de montée, système de fixation, portance, solidité, etc. ).

La taille est l' un des critères importants, car de la dimension ( largeur et longueur ) de la raquette dépendent la surface portante ( flottaison ) et la facilité de la marche. Un conseil: faites systématiquement votre choix en fonction de votre poids, sans oublier d' y ajouter les kilos supplémentaires correspondant à votre équipement de randonnée ( chaussures, vêtements, sac à dos, etc. ), car c' est la surface du tamis de la raquette qui vous évitera de vous enfoncez trop dans la neige. Dans certaines neiges – par exemple dans la poudreuse – l' utilisation de raquettes sous-dimensionnées pourra être la cause de bien des désagréments. Avec des raquettes surdimensionnées, la sortie se transformera très vite en une « galère » mémorable, car il vous sera difficile de déjauger, c'est-à-dire de dégager la poudreuse à chaque pas.

La forme du cadre

Il existe deux formes de raquettes: la « patte d' ours » et la « taille de guêpe ». Evidemment, elles ont toutes deux leurs adeptes et rien ne vous empêche de posséder une paire de chaque. Optez si possible pour un cadre dont la spatule est en forme d'« étrave » ou bombée ( canalisation et évacuation optimale de la neige sur les bords extérieurs du cadre ). Vous éviterez ainsi que le surplus de neige s' accumule et alourdisse la raquette en remontant le pied. Les raquettes à queue – dont le maintien et l' accroche sur la neige sont proches de zéro – ne s' utilisent que sur des terrains plats ou vallonnés, mais en aucun cas sur des terrains alpins car elles présenteraient un fort risque d' accident par glissades.

La matière à privilégier

Le choix est vaste: plastique, aluminium et même carbone. Tous ces matériaux sont quasiment indestructibles, avec toutefois un petit avantage pour l' alumi ( plus grande rigidité du cadre et meilleure résistance à l' usure due à la neige glacée ).

Les qualités d' accroche d' une raquette dépendent de sa griffe frontale ( fixée sur la partie avant de la plaque articulée ) et des crampons disposés sur son châssis. La taille de la griffe avant et des crampons ( traités anti-bottage ) varient selon chaque fabricant. Mais, en général, une petite griffe avant ne sera efficace que sur des pentes légères. Une griffe importante permet, quant à elle, de franchir des pentes plus relevées. Mais l' accroche est aussi déterminée par le dessin du châssis, qui doit disposer de barres d' accroche profilées sur toute sa longueur.

Le système de fixation

Le choix du système de fixation dépend des chaussures utilisées. En terrain alpin, la fixation devra être fiable et précise afin de garantir une excellente tenue du pied. Les fixations doivent être faciles et rapides à utiliser. De manière générale, les systèmes les plus simples s' avèrent être les plus efficaces. Dans la mesure du possible, évitez les systèmes de fixation à sangles; elles ont une fâcheuse tendance à se desserrer et ne sont pas aisées à défaire lorsqu' elles ont gelé. Les fixations « rapides » – à étrier avant ou à cliquets – offrent l' énorme avantage de maintenir parfaitement la chaussure. C' est un A raquettes comme pour les autres activités de montagne en hiver, il est important de bien vérifier son matériel, notamment de bien régler ses fixations Photo: Didier Cassany facteur qui contribue à la sécurité du randonneur, surtout dans les passages en dévers, où les pieds ont naturellement tendance à sortir des raquettes. Par ailleurs, bannissez de votre sélection les raquettes qui ne disposent pas de cales de montée. En surélevant le talon, les cales offrent en effet une aide importante à la montée et les ascensions sont moins pénibles. Dans tous les cas, optez pour un système de cales facile à mettre en place et à enlever, même avec les doigts gelés.

Concilier plaisir et sécurité

Généralement peu exigeante sur les terrains à faible relief, la pratique de la raquette à neige devient plus contraignante dès que l'on s' attaque à des terrains un peu plus pentus ( WT3 à WT6 ). On peut très vite se trouver exposé aux dangers de la montagne hivernale ( avalanches, passages raides, risque de chute, etc. ). C' est pourquoi il est important de savoir bien préparer sa sortie ( bulletins nivologiques et météorologiques, choix de l' itinéraire, équipement personnel, expérience de la montagne, etc. ), car avec des raquettes on ne peut ni tout faire, ni aller partout! Quelques règles de base doivent absolument être suivies: ne jamais partir seul et s' informer du risque d' avalanche avant même d' envisager une sortie. C' est en connaissant les risques que vous pourrez choisir l' itinéraire adéquat. Le matériel de sécurité en cas d' ava ( ARVA, pelle, sonde ) fait partie de l' équipement de base. L' avoir avec soi, c' est bien. Savoir l' utiliser correctement ( recherche multi-victimes ), c' est mieux. Pour cela, n' hésitez pas à participer aux séances d' entraînement et de remises à niveau organisées par vos sections en début de saison. Dans la mesure du possible, évitez les pentes raides et les traversées en dévers Les fixations à cliquets sont idéales et d' une grande fiabilité Les systèmes les plus simples s' avèrent souvent être les plus efficaces comme ici, avec la mise en place de la cale de montée Les bâtons sont des accessoires indispensables. Ils sont utiles pour l' équilibre du randonneur, à la descente comme à la montée sur neige dure voire glacée ( fort danger de glissade intempestive ). Si néanmoins vous devez vous engagez sur un tronçon raide ( à partir de 30° ), appliquez-vous à tasser la neige pour former des marches sur lesquelles vous pourrez porter votre poids sans risque. En cas de doute ( difficultés d' orientation, zones potentiellement dangereuses, etc. ), sachez renoncer et faire demi-tour.

Respect de la nature

Ayez à cœur d' adopter une pratique de la randonnée à raquettes respectueuse de la faune, qui est soumise à rude épreuve, particulièrement durant la saison hivernale. Le stress causé par notre présence, qui parfois, leur fera prendre la fuite dans un terrain enneigé très fatiguant à parcourir, constitue pour les animaux un danger de mort. En effet, ils dépensent alors une énergie précieuse, qui risque de leur faire défaut pour passer l' hiver. La lisière des forêts est un habitat important pour les animaux. Evitez donc autant que possible de parcourir ces endroits et, si vous devez traverser une forêt, cantonnez-vous aux chemins ou aux traces existantes. Essayez, autant que faire se peut, de diminuer l' impact de votre présence sur l' environnement en vous déplaçant à l' aide des transports en commun. a Didier Cassany, Abondance ( F ) En descente, le positionnement du corps doit étre sur l' arrière Le matériel de sécurité en cas d' avalanche ( ARVA, pelle, sonde ), que l'on devrait toujours avoir avec soi pour les randonnées plus exigeantes Photos: W alter Britschgi

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