Sauvetage dans les montagnes suisses en 2006. Augmentation des interventions et des décès | Club Alpin Suisse CAS
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Sauvetage dans les montagnes suisses en 2006. Augmentation des interventions et des décès

Sauvetage dans les montagnes suisses en 2006

Un long hiver avec beaucoup de neige, de grandes chaleurs en juillet, suivies de chutes de neige importantes en haute montagne au mois d' août et des températures très clémentes en automne et au début de l' hiver: en 2006, les conditions en montagne ont été extrêmement variables. Les raisons pour lesquelles on a alerté les secours sont, elles aussi, diverses 1.

En 2006, dans les Alpes suisses et le Jura, 2050 personnes ont dû être évacuées, secourues ou dégagées d' une position difficile. Le présent bilan tient compte, pour la première fois, des données fournies par la Maison FXB du sauvetage, à Sion, pour les interventions dans le Bas-Valais 2. Dès lors, certains chiffres ne peuvent pas être comparés sans autre à ceux des années précédentes. Pour les sports estivaux, les chiffres de 2005 et de 2006 sont comparables statistiquement, du fait que les cas concernant le Bas-Valais sont pris en compte depuis juillet 2005. Pour les sports d' hiver, par contre, les chiffres ne sont pas comparables. Les statistiques des décès ne sont pas concernées par ce changement: ces chiffres ont toujours été disponibles pour l' ensemble de la Suisse.

Augmentation du nombre d' interventions 3

Si l'on déduit les cas survenus en Bas- Valais, on constate, pour le reste de la Suisse, une augmentation de 6 % par rapport à 2005. Pour l' ensemble du territoire, les chiffres ont augmenté dans presque toutes les disciplines des sports de montagne. Les augmentations les plus marquées concernent le hors-piste ( +41et le ski de randonnée ( +40 % ). Pour le hors-piste, la comparaison est valable du moment que la majorité des interventions concernaient des régions autres que le Bas-Valais. A propos du ski de randonnée, par contre, il faut relativiser les chiffres puisque, pour 2005, le Bas-Valais n' est pas pris en compte. Quant aux causes d' interventions, on note en particulier une hausse du nombre de personnes bloquées en montagne. Les conditions climatiques peu favorables et le coup de froid du mois d' août y sont certainement pour quelque chose.

Nombre d' accidents mortels comparable à 2003

Sur 151 décès au total, 37 sont dus à une maladie. Les 94 accidents mortels liés aux sports de montagne 4 qui se sont produits en 2006 ont coûté la vie à 104 personnes. Par rapport à 2005, il s' agit d' une augmentation de 8 %. Cette hausse provient principalement de la randonnée à pied ( +25et du hors-piste, qui a occasionné 20 décès, à savoir plus de trois fois plus qu' en 2005. Parmi les personnes décédées, les femmes, au nombre de 14, représentent une part moins importante qu' en 2005 ( 13 % ). Par contre, la part d' étrangers est passée à 46 %, avec 48 personnes décédées. Les membres du CAS, au nombre de 14, représentent une part légèrement moindre qu' en 2005 ( tableaux 1-4, p. 30 ).

Nombreuses personnes bloquées en haute montagne

La saison d' alpinisme avait pris un départ prometteur: dès début juillet, les conditions étaient globalement favorables. Néanmoins, la chaleur de ce mois a fait fondre la neige rapidement. Les glaciers étaient moins aisément praticables 1 Des évaluations plus détaillées des accidents en montagne dans les Alpes suisses et le Jura sont disponibles sur le site Internet du CAS ( en allemand ): www.sac-cas.ch/rettung/statistiken. 2 Ce compte rendu se base sur l' évaluation de tous les cas dont on a connaissance pour la Suisse.

3 Dans la présente statistique, le terme d'« intervention » regroupe tous les évènements lors des- quels on a fait appel aux secours en montagne, y compris les maladies et l' évacuation de personnes saines et sauves. Les « accidents » désignent, parmi les interventions, celles qui sont en rapport avec un accident au sens strict du terme. 4 Sont pris en compte ici les sports de montagne au sens étroit du terme. Les accidents mortels de deltaplane, de parapente, de base jumping ou de V.T.T. – par exemple – n' en font pas partie. Cette restriction rend les chiffres comparables d' une année à l' autre.

Sécurité, médecine, sauvetage

Sicurezza, medicina, soccorso in montagna

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et le danger de chutes de pierres était accru. Fin juillet, avec l' arrivée d' un front orageux, les conditions ont changé du tout au tout. Des chutes de neige importantes se sont abattues sur certaines régions des Alpes. A l' exception de quelques jours isolés, tout le mois d' août s' est caractérisé par un temps froid et humide. A la fin du mois, au Nord, la neige est même tombée jusqu' à la limite de la forêt. De telles conditions ne pouvaient que restreindre la pratique de l' alpinisme. Pourtant, le nombre d' alpinistes en détresse – 399 –, s' est avéré bien plus grand qu' en 2005. Parmi les interventions, les personnes bloquées en montagne, au nombre de 179, ont représenté la part la plus importante. De nombreux alpinistes ont été surpris par le changement abrupt de fin juillet; d' autres ont sous-estimé les difficultés supplémentaires amenées par ces conditions climatiques. Bloqués par les chutes de neige Début août, deux alpinistes furent ainsi surpris par une dégradation du temps alors qu' ils tentaient l' ascension de la Jungfrau par l' itinéraire du Rottalgrat. Suite aux orages des jours précédents, le terrain était verglacé et délicat. Pour les jours suivants, la météo annonçait des précipitations sous forme de neige qu' à 2200 m. Partis le 2 août, les deux alpinistes progressaient très lentement en raison des conditions difficiles. A 18 h, ils décidèrent de bivouaquer à 3600 m d' altitude. Le mauvais temps atteignit les Alpes bernoises au cours de la nuit, conformément aux prévisions; le lendemain matin, il était tombé 20 à 30 cm de neige. Les deux alpinistes ne pouvaient plus ni avancer, ni revenir en arrière; ils furent contraints d' alarmer les secours. Mais le mauvais temps persistait et un sauvetage par hélicoptère n' était pas possible dans l' immédiat. La couche de neige fraîche avait atteint 50 cm. Comme les deux alpinistes étaient bien équipés, on convint qu' ils attendraient une éclaircie permettant à l' hélicoptère de les récupérer. Le troisième jour, cependant, la visibilité se dégrada à nouveau, rendant impossible un sauvetage par les airs. Après la troisième nuit de bivouac, la direction des secours décida de lancer une intervention au sol. Les 13 sauveteurs furent confrontés à des conditions difficiles et dangereuses à l' extrême. Néanmoins, au terme de deux jours d' intervention, ils purent rejoindre les deux alpinistes et les ramener sains et saufs à la cabane Rottal. Une majorité de décès dus à des chutes Le nombre de décès en haute montagne a reculé entre 2005 et 2006. Sur 21 victimes, 17 – c.à-d. 77étaient d' origine étrangère. Parmi les victimes, 13 sont mortes suite à une chute. Parmi celles-ci, cinq ont été entraînées dans la chute de quelqu'un d' autre, au cours de trois incidents séparés. Cinq personnes ont fait une chute mortelle alors qu' elles étaient en route avec d' autres alpinistes, mais sans être encordées. En outre, trois alpinistes sont décédés après être restés bloqués ou s' être perdus dans le mauvais temps; deux ont perdu la vie en tombant dans une crevasse. Trois alpinistes sont morts lorsque le rocher sur lequel ils se tenaient s' est décroché. Sur le Piz Paradisin, un membre d' une cordée de quatre se tenait à un bloc de rocher qui s' est décroché, coupant sa corde dans sa chute. Lors d' un autre accident, survenu à l' Obergabelhorn, une vire s' est complètement décrochée. Une personne se trouvait sur celle-ci, attendant son guide qui descendait après elle. Tous deux sont morts, précipités dans le vide. En raison des conditions quasi hivernales qui ont régné en montagne au mois d' août, de nombreux alpinistes sont restés bloqués. Dans des conditions extrêmement délicates, une équipe de sauveteurs parcourt le Rottalgrat, sur la Jungfrau, pour rejoindre deux alpinistes bloqués Photos: Mar tin Schürmann

Escalade: beaucoup moins d' interventions

De manière générale, le nombre d' inter concernant l' escalade est nettement plus bas que pour les autres disciplines de sports de montagne. Dès lors, quelques incidents de plus ou de moins peuvent avoir un impact disproportionné sur les chiffres. Ainsi, pour 2006, le bilan est bien moins lourd que pour 2005, avec 98 victimes au total. En 2005, les chiffres avaient été nettement plus élevés qu' en 2004. Parmi les victimes d' accidents en 2006, 44 ont subi une chute et 36 sont restées bloquées dans une paroi. Les personnes qui, suite à un accident de leur compagnon de cordée, ne peuvent pas poursuivre seules leur ascension ou leur descente, doivent également être ramenées par les secours et sont considérées comme bloquées. Bien trop souvent, c' est une fausse manœuvre qui met les grimpeurs dans l' impasse. Par exemple, lorsqu' ils lancent leur corde pour installer un rappel: un malentendu est vite arrivé et la corde, que personne n' a amarrée, disparaît en bas de la paroi. Dans deux cas de ce genre, les sauveteurs ont trouvé des solutions toutes simples: une fois, le sauveteur attaché à la poulie de l' hélicoptère a pu récupérer les cordes, accrochées plus bas dans la paroi, et les lancer aux grimpeurs. Dans l' autre cas, l' hélicoptère a déposé un sauveteur en haut du premier rappel. Il a rejoint les malheureux grimpeurs en rappel et les a accompagnés pour le restant de la descente. L' escalade en terrain alpin souvent sous-estimée Dans les Alpes suisses et le Jura, la plupart des itinéraires d' escalade bien fréquentés sont équipés de spits sur toute leur longueur. Tout le monde, ou presque, s' accorde à dire que cette mesure améliore grandement la sûreté. Mais dans une voie rééquipée, il faut tout de même rester conscient des difficultés; une planification soigneuse et une solide expérience du terrain alpin sont indispensables. La répartition des interventions en fonction du terrain 5 atteste qu' on l' oublie trop souvent: parmi les victimes d' accidents d' escalade, 14 se trouvaient dans une école d' escalade, 22 dans des voies relativement courtes, accessibles et bien équipées, 13 en terrain alpin non équipé et la majorité, à savoir 49, dans des courses alpines longues et difficiles, mais bien équipées.

Pas d' accidents mortels dus à des rappels Alors qu' en 2005, cinq grimpeurs ont perdu la vie dans des accidents de rappel, aucun accident mortel de ce type n' a été 5 Exemples: école d' escalade: Oberbuchsi- tenplatte ( Juravoies courtes, bien équipées: Ponte Brolla ( Tessincourses longues non équi- pées: Vanil de l' Arpille ( Préalpes fribourgeoisesvoies difficiles, bien équipées: Graue Wand ( Alpes uranaises ) Un homme tombé dans une crevasse est resté bloqué la tête en bas, les skis coincés entre les deux parois, à six mètres de profondeur. Son matériel de glacier se trouvait dans son sac à dos. Les sauveteurs durent lui mettre un baudrier pour pouvoir le tirer de là Tableau 1: identité des victimes d' accidents mortels 2005 2006 2006 Nombre de victimes 96 104 100 Hommes 80 90 87 Femmes 16 14 13 Suisses 53 56 54 Etrangers 43 48 46 Membres du CAS 13 14 13 Age: Jusqu' à 10 ans 1 1 1 Jusqu' à 20 ans 4 7 7 Jusqu' à 30 ans 16 17 16 Jusqu' à 40 ans 16 16 15 Jusqu' à 50 ans 17 17 16 Jusqu' à 60 ans 12 10 10 Jusqu' à 70 ans 17 15 14 Plus de 70 ans 13 19 19 Inconnu 0 2 2 Tableau 2: accidents mortels en fonction de l' activité pratiquée 2005 2006 2006 Randonnée 32 40 38 Haute montagne 24 21 20 Escalade 7 4 4 Ski de randonnée 17 12 12 Hors-piste 6 19 18 Autres 1088 Course organisée 3 11 10 Sortie privée 63 60 58 Personne seule 30 33 32 chasse = 5, raquettes à neige = 2, canyoning =1 Tableau 3: terrain parcouru lors d' un accident mortel 2005 2006 2006 Sentier de montagne 9 24 23 Gazon/éboulis 22 15 14 Rochers 22 19 18 Neige/névé/glace 30 37 36 Glacier 10 7 7 Autres 322 Alpes 38 39 38 Préalpes 58 64 61 Jura 0 1 1gorge = 1, cours d' eau = 1 signalé en 2006. Les décès sont au nombre de quatre pour l' escalade: un grimpeur est décédé lors d' une chute alors qu' il grimpait en tête sur le Mäntliser; une victime parcourait seule la partie supérieure de l' arête nord du Piz Badile; une autre grimpait seule dans les Sommêtres, dans le Jura, et une quatrième est décédée pendant l' approche du Rot Turm, dans l' Alpstein.

Courses à ski et à snowboard

Dès le début de l' année, dans les Alpes suisses, le manteau neigeux était plus épais que la moyenne et ce, jusqu' à basse altitude. En plein hiver, à l' exception de deux périodes de foehn et de brefs épisodes de précipitations, le temps était généralement beau. En mars, l' hiver est revenu en force, si bien que pendant une courte période, le danger d' avalanches était important. A la mi-mars, les conditions étaient favorables pour la randonnée puis de nouvelles chutes de neige ont atteint les Alpes. En avril et en mai, les chutes de neige régulières à haute altitude ont assuré d' excellentes conditions sur les glaciers, dont les crevasses étaient bien bouchées. Bilan: une longue saison de randonnée à ski.

Une saison longue et de nombreuses interventions Au cours de cette saison d' hiver, 223 personnes ont dû être secourues, à savoir 40 % de plus que la saison précédente. Cette hausse s' explique en premier lieu par la durée exceptionnelle de la saison 2006; néanmoins, le nombre d' accidents mortels n' a pas suivi cette tendance ( tableau 2 ). La cause d' intervention la plus fréquente était les chutes. Il s' agit en majorité de chutes à ski sans grande gravité. foudr e En juillet, la saison d' alpinisme a commencé dans de bonnes conditions. Mais la neige a fondu rapidement sous l' effet de la chaleur Photo: F red Ny degger Photo: Marco Salis Tableau 4: causes des accidents mortels 2005 2006 2006 Chute 56 66 63 Chute dans une 7 4 4 crevasse Rupture de corniche 0 2 2 Chute de pierres 1 1 1 Chute de glace 0 0 0 Foudre 0 0 0 Avalanche 24 22 21 Blocage/épuise- 3 4 4 ment/égarement Autres 555rupture du rocher = 3, noyade = 1, coulée de boue = 1 Les conséquences s' en sont tenus à un traitement médical ou à une hospitalisation. Le nombre de personnes bloquées, lui, a nettement augmenté par rapport à la saison précédente. Ce cas de figure a concerné plusieurs grands groupes, restés bloqués suite à une avalanche ou à une chute dans une crevasse. Les interventions dues à une maladie ont également été nombreuses. Parmi ces cas, cinq randonneurs à ski sont décédés, en majorité des suites d' une défaillance cardiovasculaire. Les chiffres concernant les chutes dans des crevasses ne sont pas dépourvus d' intérêt: au total, 13 randonneurs à ski ont fait une chute, dont 11 s' en sont tirés vivants. L' un d' eux a eu beaucoup de chance: il faisait partie d' un groupe de deux qui traversait le « Buuch », une zone très crevassée, en direction de la Bernina. Ils portaient leurs baudriers et une corde dans leurs sacs à dos. Vers 3600 m, le premier skieur est tombé dans une crevasse mais ses skis sont restés coincés en travers, si bien qu' il est resté suspendu la tête en bas. Diminution des accidents mortels Comme pour l' alpinisme, en randonnée à ski, malgré une augmentation du nombre total d' interventions, le nombre de décès a diminué. Sur 12 victimes, cinq ont perdu la vie dans des avalanches, dont deux par danger 2 au bulletin et trois par danger 3. Cinq randonneurs à ski sont morts suite à une chute, quatre pendant une descente à pied et un, en descendant à ski. Les deux dernières victimes sont tombées dans des crevasses. La première n' était pas encordée; la seconde faisait partie d' une cordée de deux qui parcourait un tronçon raide du glacier à pied; elle a subi une blessure mortelle.

Hors-piste

La pratique du ski ou du snowboard à l' écart des pistes – appelée couramment freeride – est conditionnée par l' enneige, tout comme la randonnée à ski. Généralement, le nombre d' incidents connaît une évolution semblable pour ces deux disciplines. Au cours des deux dernières années, pourtant, le nombre de cas liés au hors-piste a nettement augmenté. En 2006, le nombre total de victimes était de 202, à savoir une hausse de 42 % par rapport à 2005. Puisque la majorité de ces cas se sont produits dans de grands domaines skiables ailleurs qu' en Bas-Valais, les chiffres peuvent être comparés sans autre. Une fois de plus, les skieurs, au nombre de 153, ont été plus nombreux que Cette plaque de neige a emporté cinq des six membres d' un groupe de randonneurs à raquettes. Malgré des recherches rapides et efficaces menées au DVA, une des victimes est décédée des suites de l' accident Photo: Jürg Schweizer, ENA Des chutes de neige abondantes firent le bonheur des randonneurs à ski Photo: Ueli Mosimann les snowboarders à se trouver en détresse. Les cas les plus fréquents étaient dus à des chutes ( 51 skieurs et 19 snowboarders ). Les interventions suite à une avalanche ont été presque aussi nombreuses ( 52 skieurs et 10 snowboarders ).

Augmentation massive des accidents mortels Avec 20 freeriders décédés, le bilan est plus de trois fois plus élevé qu' en 2005. Cette évolution tragique – qui n' a pas touché la randonnée à ski – n' est certainement pas due exclusivement à la quantité de neige et au danger d' ava. Il faut garder à l' esprit que le freeride est en plein essor; qui plus est, de nombreux freeriders sont probablement trop peu au courant des dangers liés à ce sport, ou alors ils n' y prêtent pas attention malgré des campagnes d' infor massives. Il se peut aussi que certains ne comprennent pas les informations diffusées: en effet, 14 des 20 personnes décédées étaient de nationalité étrangère.

Randonnée en montagne

Au total, 842 personnes ont été impliquées dans des incidents liés à la randonnée. Par rapport à 2005, on note une augmentation de 6pour 2006, cette activité est responsable de 41 % des interventions. La cause la plus fréquente d' interventions sont les chutes. Dans la plupart des cas, les jours de la victime n' étaient pas en péril mais celle-ci a dû être hospitalisée.

Les interventions pour cause de maladie ont été plus nombreuses qu' en 2005. En 2006, 158 randonneurs ont appelé les secours pour cette raison. Vingt-sept d' entre eux sont décédés, en majorité suite à une insuffisance cardiovasculaire. Parmi elles, 26 étaient âgées de plus de 60 ans.

Une majorité de Suisses parmi les victimes Contrairement aux autres disciplines, la plupart des morts en randonnée étaient de nationalité suisse: c' est le cas de 31 des 40 victimes, c.à-d. 77 %. Parmi ces accidents, la majorité – avec 34 victimes – étaient dus à une chute. De ces personnes, 21 sont tombées sur un chemin et 13, à l' écart des sentiers. Parmi celles-ci, sept se trouvaient sur un itinéraire exigeant, coté T4 ou plus sur l' échelle du CAS. Deux personnes ont fait une chute mortelle alors qu' elles cherchaient des champignons, une randonneuse a été emportée par une coulée de boue et une personne s' est noyée après être tombée dans un cours d' eau.

Autres activités 6

Comme les années précédentes, pour les interventions liées à cette rubrique, c' est le V.T.T. qui a pesé le plus lourd, avec 59 victimes au total. Dans la plupart des cas, il s' agit de chutes nécessitant l' hospi de la victime. Deux personnes ont perdu la vie en raison d' affections cardiovasculaires et un vététiste est décédé des suites d' une collision. Par contre, le nombre d' interventions dans des via ferrata a nettement diminué. Des 29 victimes, 20 ont appelé les secours parce qu' elles étaient bloquées, soit par l' épuisement, soit par le niveau de difficulté. Cinq personnes ont subi des chutes et deux se sont blessées suite à des manœuvres inadaptées sur une tyrolienne. La forte progression de la randonnée à raquettes se reflète dans le nombre d' interventions qui y sont liées. Avec un total de 33 victimes, on constate une augmentation de 43 % par rapport à 2005. Onze personnes se sont blessées en tombant et 11 autres sont passées sous des avalanches. Parmi ces dernières, deux étaient décédées à l' arrivée des sauveteurs.

Conclusions

L' augmentation du nombre d' accidents est-elle due à des conditions parfois défavorables? Le recul du permafrost a-t-il une influence sur les chiffres? Ou alors, le nombre d' interventions est-il simplement accru parce que de plus en plus de personnes vont en montagne? Les activités prises en compte dans ces statistiques sont tellement diverses qu' il n' est pas aisé de répondre à ces questions. Sans aucun doute, le réchauffement climatique fait que bien des itinéraires, en haute montagne surtout, sont moins sûrs qu' aupara. En d' autres lieux, des itinéraires de remplacement ou des mesures de sécurité nouvelles réduisent les dangers. Néanmoins, chaque alpiniste demeure dans l' obligation de se renseigner sur les conditions et de tenir compte, dès la planification d' une course, des conditions météorologiques qui, au fil des ans, connaissent des variations de plus en plus marquées. a Ueli Mosimann, groupe de travail du CAS sur les cas de détresse en montagne ( trad. ) 6 Cette rubrique regroupe les activités qui correspondent aux critères essentiels définissant les sports de montagne ( à savoir se mouvoir par ses propres forces et sous sa propre responsabilité ), mais ne sont pas des sports de montagne au sens étroit du terme.

« Ne jamais partir seul »: lors de randonnées difficiles en terrain alpin, il peut être utile d' encorder les personnes peu expérimentées. Et si l'on s' aventure seul, comme le font souvent les randonneurs d' un certain âge, il est recommandé d' informer ses proches de la course projetée Photo: Ueli Mosimann

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