Ski-alpinisme de compétition: la saison 1999 débute | Club Alpin Suisse CAS
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Ski-alpinisme de compétition: la saison 1999 débute

La saison de ski-alpinisme de compétition débutera le 7 février. Sous l' égide du CAS, le championnat suisse 1999 disputera sa première épreuve: le Trophée de Valerette. Deux compétitions suivront en février, puis cinq autres jusqu' au 2 mai.

Autre fait majeur: le CAS est chargé de mettre sur pied la première équipe nationale. Plusieurs paires seront engagées sur le circuit européen. Le championnat d' Europe se disputera à Ovronnaz, le 11 avril.

Sur le plan technique, la coordination est assurée par Raphy Frossard. Ancien compétiteur, vainqueur de la Patrouille des Glaciers, habitué des podiums des compétitions européennes, Frossard est un peu le père du ski-alpinisme de compétition moderne en Suisse. La revue Les Alpes l' a rencontré...

Les Alpes: pourquoi avoir organisé le ski-alpinisme d' abord sans, puis avec le CAS?

Raphy Frossard: Ce sport a une très longue tradition en Suisse. Revers de la médaille, cette tradition empêchait son évolution dans tout l' arc alpin. De plus, des problèmes techniques, de sécurité, d' environne, etc., nous ont contraints à plus d' organisation. Nous avons rassemblé nos efforts d' abord entre organisateurs puis, afin d' assurer la pérennité de nos structures, avec le CAS qui a bien voulu accueillir ce sport en plein développement. A l' exception de deux épreuves, tout le monde a suivi.

- Aujourd'hui, vous mettez sur pied une équipe nationale. Est-ce bien utile?

-Tous les sports ont besoin d' une élite pour entraîner les populaires dans son sillage. Créer une structure qui permettra à nos skieurs d' être - Mais ces parcours sont devenus de plus en plus techniques...

- C' est vrai. L' évolution du matériel et du niveau des skieurs nous a incités à les rendre plus alpins, avec des passages en couloir ou en arête. Les pentes sont plus marquées qu' à l' époque où certains tracés pouvaient se faire à skis de fond! Avouez que cela n' avait rien du ski-alpinisme. Aujourd'hui, les passages techniques sont toujours sécurisés et les tracés restent à la portée du premier comme du dernier.

- Vous évoquez le matériel. Qu' en est-il des skis?

- Il me paraît évident que les jours du télémark sont comptés sur nos parcours. Seuls les anciens, de véritables spécialistes, y trouvent encore leur compte. La légèreté des skis actuels - moins d' un kilo - élimine l' avantage du poids des skis de télémark. De plus, les skis alpins sont plus efficaces à la descente. Reste la chaussure qui peut jouer un rôle sur les tronçons à parcourir à pied sur terrain sec. Mais là aussi, nous limitons ces passages. Dans la neige, en couloir par exemple, il n' y a pas de différence. En résumé, les nouveaux compétiteurs et les jeunes ne devraient plus s' équiper en télémark. A l' étranger, ce type de skis n' est utilisé qu' en Italie et sur des parcours conçus pour cela. A terme, il faudra bien que tous les coureurs utilisent le même matériel.

Sommet du couloir des Gastlosen. Trophée des Gastlosen 1998 - Et la sorcière, cette technique de descente « assis sur les bâtons »?

- Je ne la condamne pas, car c' est une solution pour aller vite, notamment dans les mauvaises neiges. Notez qu' elle n' est pas liée au télémark. Elle peut se pratiquer avec des skis alpins. Seuls quelques Italiens l' utilisent aussi. Ailleurs, elle est contestée. L' avenir nous dira si elle se maintient. J' ajoute qu' il y a un paradoxe à chausser des skis ultralégers alors que l'on utilise des bâtons renforcés qui sont très lourds. Les jeunes, surtout, ne devraient pas utiliser cette technique et devraient apprendre à skier.

- Faut-il courir à deux ou à trois?

- La tradition, en Suisse, était de trois coureurs par équipe. d' hui, toute l' Europe court par équipes de deux. En Suisse, l' évolution a suivi. Les courses à trois sont de plus en plus rares. A deux, la compétition est plus ouverte. Les équipes sont plus homogènes, donc plus sûres. Elles sont plus nombreuses à pouvoir s' imposer. L' amitié y est aussi forte que dans les triplettes. Trouver un 7 février 21 février 28 février Renseignements coéquipier ou une coéquipière est plus facile. Organiser les entraînements, plus simple... Bref, les avantages sont nombreux.

- Le ski-alpinisme ne joue-t-il pas avec la sécurité?

- Il faut admettre que le risque zéro n' existe pas. Mais tous les compétiteurs portent sur eux un DVA, une pelle à neige, une couverture de Dans le couloir des Gastlosen. Trophée des Gastlosen 1998 Les premières courses vues par Raphy Frossard Trophée de Valerette Choëx/ Monthey ( VS ) La seule épreuve individuelle. Une sorte de prologue sur un superbe parcours, technique et rythmé. Le public peut accéder aisément à la combe de Chindonne où le spectacle est garanti. Attention, 1800 mètres de dénivellation c' est déjà exigeant. Les juniors n' en auront que 1300!

Trophée des Gastlosen Charmey-Jaun ( FR ) Peut-être la plus belle innovation de la saison passée. Les « Gast » sont une épreuve de grande classe avec un profil très alpin.

Un souhait: que le ciel nous donne un peu plus de neige qu' en 1998.

Diamir-race Diemtigtal ( BE ) L' an passé, cette première épreuve dans l' Oberland bernois a été perturbée par la météo. Par de bonnes conditions, le parcours est très beau. Une boucle technique qui fait découvrir un massif taillé sur mesure pour la randonnée à ski.

Le calendrier des courses est disponible au secrétariat administratif du CAS à Berne.

Raphy Frossard survie, des habits de rechange. Avec le CAS, nous allons pousser la formation, notamment celle des entraîneurs. Les parcours sont préparés et surveillés par des professionnels: guides, médecins... L' entraînement des skieurs leur permet d' évoluer rapidement en montagne. C' est souvent un facteur de sécurité. L' amélio du matériel l' est aussi. Ce qui profite finalement à tous les randonneurs.

- En disputant des compétitions en montagne, ne surchargez-vous pas l' environnement?

- Nous avons des normes strictes qui limitent, par exemple, l' usage des hélicoptères. Nous évitons les zones Alpinisme et autres sports de mont.

- L' avenir du ski-alpinisme de compétition?

- A voir l' enthousiasme des coureurs, qui sont toujours plus nombreux, il devrait être radieux. Sa gestion par le CAS permettra d' éviter tout développement anarchique. Des épreuves alémaniques et tessinoises seraient les bienvenues. Mais les difficultés liées à l' organisation limitent la multiplication des courses. J' aime aussi que les jeunes et les femmes soient plus nombreux. Ce sera possible lorsqu' il y aura des groupes « compétition » dans les sections.

Propos recueillis par Claude Défago

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