Variations des glaciers suisses
PAR ANDRÉ RENAUD
Avec 8 illustrations hors-texte ( 66-73 ) LES DATATIONS PHYSIQUES APPLIQUÉES AUX GLACIERS Comme toutes les autres sciences de la nature, la glaciologie évolue en s' appuyant toujours davantage sur les progrès de la physique. Dans nos Alpes, comme dans les régions polaires, la glaciologie ne se limite plus à l' aspect morphologique des choses et substitue progressivement les recherches de laboratoire aux descriptions des anciens naturalistes.
1 Observations annuelles publiées par la Commission des glaciers de la Société helvétique des sciences naturelles ( SHSN ), avec la collaboration du CAS ( 82e rapport ).
C' est ainsi que le Glacier d' Aletsch vient d' être l' objet de deux études fort modestes, mais qui caractérisent particulièrement bien cette évolution.
La première se rapporte aux découvertes de restes de bois faites depuis quelques années au Glacier d' Aletsch et que nous avions déjà mentionnées dans nos chroniques 1. En se retirant, le glacier a mis à découvert des restes d' arbres et d' arbustes encore bien conformés et dont les racines encore prises dans les fentes rocheuses attestaient sans doute possible qu' il s' agissait de végétaux qui s' étaient développés sur les emplacements même où apparaissent actuellement leurs vestiges. Il s' agit soit de mélèzes, soit de feuillus dont on a pu constater, à l' examen anatomique des restes, qu' ils avaient probablement péri, recouverts par le glacier en crue. Il paraît en outre probable que leur mort a été précédée par une période de croissance ralentie par l' avance du glacier.
L' âge de ces restes, soit le temps qui s' est écoulé depuis la mort de ces végétaux, a été calculé après mesure de leur teneur actuelle en Carbone 14, élément radioactif dont la quantité initiale diminue de moitié en 5568 ans. Le résultat montre que leur mort remonte à ran 1200 de notre ère, et cela avec une incertitude de l' ordre de + 70 années. Antérieurement à cette époque, le glacier était donc plus réduit qu' actuellement et la date trouvée est celle d' une crue. Rappelons ici que la dernière grande extension du Glacier d' Aletsch date de 1850. Entre 1200 et 1850, il est très difficile de rétablir l' histoire complète du glacier. Il semble toutefois que depuis l' an 1200, il ne s' est produit aucune décrue aussi accusée que celle qui a découvert les restes étudiés.
La première station dans laquelle ces vestiges ont été trouvés est située à proximité immédiate du front actuel, et la seconde dans les parages où le sentier venant de Belalp aboutit au glacier pour la traversée sur Riederfurka.2 Les coordonnées de ces stations permettent leur report sur la carte soit:
644500/138750 altitude 1700 m 644000/138000 altitude 1600-1650 m Si les datations à l' aide du carbone 14 ressortissent d' une technique devenue classique, il n' en est pas de même de celles réalisées à l' aide du Tritium 3, isotope radioactif de l' hydrogène, dont la demi-période de désintégration est 12,26 années. Formés dans l' atmosphère en nombre infime, les atomes de Tritium sont présents dans toutes les précipitations atmosphériques, dans les couches de neige fraîche en particulier. Dans la profondeur des névés, les anciennes couches peuvent être ainsi datées après détermination de leur teneur en Tritium, compte tenu de la loi de la désintégration radioactive.
Cette datation a été effectuée pour la première fois dans le Jungfraufirn à l' aide d' échantillons prélevés en 1957 dans une crevasse située approximativement 400 m au sud-est de la sortie de la Galerie du Sphinx et 50 m plus bas. Coordonnées: 642200/155000, altitude 3400 m. La couche la plus profonde, située à 31,5 m, a révélé un âge de 26 ans + 2 ans, ce qui correspond à une accumulation annuelle moyenne de 1,34 m + 0,1 in. Notons que le relevé du nombre des couches coupées par la crevasse s' est révélé très incertain, et excluait toute détermination de leur âge. Il n' est pas établi que ces strates puissent être considérées comme des « couches annuelles ». La datation des couches de névés par le Tritium requiert la mise en œuvre de techniques de laboratoire délicates et laborieuses. L' essai effectué au Jungfraufirn a permis de mettre ces procédés au point 1 Cf. A. Renaud, Les variations des glaciers suisses 1955, avec illustrations 114 et 115 dans Les Alpes 1956/8. * Nous sollicitons le concours des alpinistes pour signaler à notre attention toute découverte analogue de restes végétaux.
.'Masse atomique 3.
et de les appliquer récemment à l' étude de l' accumulation sur l' Inlandsis du Groenland, au cours de la récente Expédition glaciologique internationale ( 1957-1960 ), à laquelle la Suisse a participé. Il n' est pas sans intérêt de signaler ici que l' accumulation trouvée au Jungfraufirn par cette méthode semble plutôt, faible. Elle n' atteint que les 60% de celle mesurée à la balise P 3, compte tenu de tous les éléments. Cet écart est vraisemblablement dû à des différences locales, P 3 étant située dans une cuvette et la crevasse prospectée sur une partie convexe du névé, défavorable à l' accumulation.
L' ENNEIGEMENT ALPIN 1960-1961 L' automne 1960 fut extrêmement pluvieux et, dès fin d' octobre déjà, la neige s' installa définitivement au-dessus de 2000 m. Les observations nivologiques et glaciologiques en furent fortement entravées. C' est la raison pour laquelle le tableau 2 relatif à l' enneigement alpin est si incomplet, notamment pour les stations d' observations des Clarides et de la Suvretta.
Quant à l' enneigement hivernal, il fut caractérisé par de fortes chutes générales en octobre et novembre, puis au début de février dans le nord des Alpes. En mars, d' importantes chutes survinrent encore; mais en raison de la température élevée, elle n' augmentèrent la couche qu' en haute montagne. Outre le tableau 1 qui montre l' évolution de l' enneigement temporaire dans diverses régions, nous donnons ici un aperçu pour les stations les plus caractéristiques:
StationMaximum de l' enneigementl Gütsch ( 2290 m)480 cmle 13 février 196118 juin Weissfluhjoch ( 2450 m )... .238 cm les 8/9 février 19619 juillet Säntis ( 2500 m)250 cm le 14 mai 196125 juin En haute montagne, le maximum d' enneigement fut plus fort et plus tardif que d' habitude et la fonte des névés ne commença qu' à mi-juin, voire au début de juillet. D' autre part, la fonte ne progressa que lentement et ce n' est guère qu' à partir du 24 août qu' elle fut réellement active. En maintes localités au nord des Alpes, c' est le mois de septembre qui fut le plus chaud de Vannée, ce qui ne s' était encore jamais produit.
Au Säntis, par exemple, les mois d' été présentèrent des températures moyennes s' écartant de la moyenne des années 1901 à 1940, de:
Mai— 1° 9Août+ 0° 3 Juin+1°3Septembre. +4°8Juillet. 1° 4 Mai-septembre.. + 0° 6 ) Quelques exemples illustrent bien les répercussions que ces conditions météorologiques exceptionnelles eurent sur tous les névés alpins. A la Suvretta, la balise située à 2750 m d' altitude mesura une augmentation de la couche de neige de 75 cm au cours du mois de mai. A la balise P 3 du Jungfraufirn, la hauteur maximale de 610 cm le 14 juin dépassa toutes les valeurs relevées depuis 20 ans. En revanche, dès le 24 août, la fonte progressa si fortement qu' elle abaissa la couche de 80 cm à une saison où elle est généralement notablement ralentie à cette altitude ( 3350 m ).
Une autre conséquence de ce bel automne fut l' excédent thermique des sommes de températures positives mesurées dans les stations d' altitude, ainsi que le montre le tableau ci-dessous:
Somme des températures moyennes Station Gütsch
Säntis*
Weissfluhjoch
Clarides
Payerne, atmosphère libre ( 700 mb ). Jungfraujoch
Moyenne: mai-septembre: 599 degrés1.
Altitude m journalières positives ( T degré mai/sept. 1960 mai/sept.
2287 744 889 2500 577 682 2667 483 654 2900 259 428 3100 env.
174 285 3578 33 107 Le tableau 2 donne tous les renseignements que nous avons pu recueillir sur l' enneigement alpin à la fin de l' année nivologique 1960-1961. Malgré leur nombre encore trop restreint, ces observations permettent de conclure que dans cette dernière année l' enneigement alpin a été sensiblement supérieur à la moyenne.
Nous remercions ici toutes les personnes et les institutions auxquelles nous devons d' avoir pu rassembler cette documentation, à savoir:
L' Institut suisse de météorologie à Zurich.
L' Institut fédéral pour l' étude de la neige et des avalanches au Weissfluhjoch sur Davos ( SLF ). La Section d' hydrologie et de Glaciologie de l' Institut VA WE annexé à l' EPF à Zurich. La Compagnie Wengernalp et Jungfraubahn.
Le Dr Th.Zingg ( SLF ) a bien voulu nous communiquer en outre quelques données sur les avalanches dont l' intérêt est évident pour les lecteurs de ces chroniques.
En effet, nous sommes une fois de plus frappés par le nombre élevé des victimes des avalanches, impression que les catastrophes de ce dernier hiver ne fait que renforcer. Certaines ne seraient-elles pas évitables? Malgré les bulletins d' avalanches signalant les situations dangereuses, on a déploré le nombre extraordinairement élevé de 28 morts durant l' hiver 1960/61.
A la fin de janvier, le fondement sans cohésion constitué par les chutes de neige antérieures créa une situation très dangereuse et le fort enneigement du début de février ( 1 m au Weissfluhjoch ) déclencha les avalanches meurtrières de Rötiboden ( 4 morts ) et de Lenzerheide ( 10 morts ). Comme d' autres, ces avalanches furent la conséquence de fortes chutes de neige fraîche. Aussi n' est pas superflu de rappeler que dans des situations semblables, l' élémentaire prudence commande au skieur d' attendre que la couche soit consolidée avant de s' aventurer dans les terrains rendus dangereux par de tels amas sans cohésion.
CHRONIQUE DES GLACIERS 1960-1961 Tout au contraire de l' automne précédent, celui de 1961 présenta des conditions exceptionnellement favorables pour les contrôles glaciaires. Des 99 glaciers surveillés, 93 purent être contrôlés. Les glaciers laissés de côté sont ceux de Paneyrosse, Blümlisalp et Suretta où les conditions locales actuelles justifient une suspensions temporaire des mesures, et les glaciers d' Ofental, Biferten et Firnälpli dont les observateurs ne purent s' occuper.
1 La valeur moyenne de 748 degrés citée dans le précédent rapport se rapporte à l' année hydrologique entière ( 1er octobre-30 septembre ).
Si la plupart des mensurations ont été effectuées, comme il convient, entre le 15 septembre et le 15 octobre, il faut cependant relever qu' il y en eut de très précoces, à fin juillet ou au début d' août, et de très tardives aussi, telles celles du Glacier de Calderas, en Engadine, où M. O. Bisaz se rendit le 11 janvier 1962 seulement, transporté par un hélicoptère de l' armée. Malgré 90 cm de neige fraîche, les contours du glacier étaient bien visibles et les conditions de mensurations somme toute favorables. On ne peut en dire autant des contrôles opérés au début de l' été, car la vieille neige qui masquait encore le front des glaciers a rendu les résultats fort incertains. Nous avons ainsi délibérément éliminé de la récapitulation statistique les mensurations faites aux glaciers de Tiefen et Griess ( Uri ), de Rätzli et du Wildhorn ( Berne ).
Les raisons qui ont engagé les observateurs de ces glaciers à avancer l' époque des mensurations sont d' ailleurs parfaitement compréhensibles et leur ont été dictées par la crainte des intempéries de l' automne qui gênent spécialement les mensurations des petits glaciers. Cependant, comme fete 1961 fut particulièrement tardif, les observations précoces perdirent toute valeur.
Quant au glacier dit du Wildhorn, cité plus haut, les rapports de M. l' inspecteur forestier F. Pfaffli montrent que, si on le mesure depuis 1894, c' est plus par routine que par intérêt réel. Il ne s' agit que d' un névé incomplètement métamorphose et de faible étendue, auquel la carte nationale n' attribue aucun nom. Dès 1962, nous choisirons dans le massif du Wildhorn un glacier réellement représentatif, tel que celui de Dungel.
La revision des glaciers surveillés, entreprise en 1955, est en bonne voie. Le nombre des glaciers contrôlés dans FOberland bernois s' est accru sensiblement, ce dont nous sommes très heureux. Dans les Alpes vaudoises, le petit Glacier de Pierredar a été muni de repères par M. l' inspec forestier /. P. Graf.Rien ne serait plus erroné que de considérer les contrôles glaciaires comme des opérations standardisées relevant d' une méthode unique, enregistrant dans une même formule des résultats partout comparables. Chaque glacier est au contraire un cas particulier exigeant des mesures adaptées aux conditions topographiques et au régime d' écoulement. Les inspections sur place, en collaboration avec les observateurs, sont parfois nécessaires pour éclaircir les cas difficiles. C' est ainsi que nous avons examiné attentivement avec M. l' inspecteur forestier Th.Kuonen ( 30 septembre 1961 ) le cas du Glacier de l' En Darrey dont nous avions déjà signalé l' an dernier que l' avance de 97 m notée en 1960 nous paraissait exagérée. En réalité, il s' agissait d' un déplacement du portail vers l' aval, consécutif au comblement du thalweg devant le glacier par des éboulis et restes d' avalanches. En 1961, la situation n' avait guère changé et, depuis 2 ans, le front véritable est ainsi partiellement recouvert de vieille neige plus ou moins métamorphosée en glace à grains fins, d' ailleurs facile à distinguer de la vieille glace à gros cristaux qui constitue le glacier proprement dit.
La visite du front du Glacier de l' En Darrey a révélé en outre que le comportement des dernières années, marqué d' apparentes crues, n' est qu' une conséquence - assez paradoxale - de la décrue. En effet, muni de repères en 1929, le glacier recula très régulièrement jusqu' en 1954 à raison de 5,5 m par an en moyenne. Dès lors, à la suite d' éboulements qui se produisirent dans la moraine latérale droite, dont l' assise glaciaire s' était affaiblie, le front du glacier fut alternativement libre ou masqué, ce qui se traduisit par les caprices des variations constatées. Les corrections apportées aux précédentes mensurations à la suite de cette inspection permirent d' établir un recul moyen de 11,5 m par an depuis 1954, ce qui nous semble bien correspondre au régime réel du glacier dont, par ailleurs, la surface s' est abaissée et la langue rétrécie.
La récente crue du Glacier du Trient avait mis en évidence l' opportunité d' aménager devant ce glacier un nouveau réseau de repères. C' est ce que nous avons fait les 14 septembre et 14 octobre 1961 en reliant les nouveaux points marqués sur la roche en place à la base qui avait été aménagée en 1956 devant le glacier par la Section d' hydrologie et de glaciologie VAWE/ETH à Zurich. A cette époque également, un levé photogrammétrique aérien au 1:1000 ( équidistance 2 m ) avait été effectué et, depuis lors, la position du front avait été relevée chaque automne par le personnel de cet Institut. Cette précieuse documentation nous a permis de reconstituer avec exactitude les variations de longueurs depuis 1956, à savoir:
du 15. 9. 1956 au 28. 9.195720,5 m du 28. 9.1957 au 3.10.195814,7 m du 3.10.1958 au 1.10.19598,25 m du 1.10.1959 au 27. 9.196017,3 m du 27. 9. 1960 au 14.10. 196126,1 m La crue débuta en 1957 sur la rive gauche. En 1958, la poussée ne se manifesta que sur la rive droite, puis s' étendit à l' ensemble du front en 1959 et 1960. En 1961, à la fin de l' été, toutes les parties du front étaient en recul, de 6,35 m en moyenne par rapport à 1956.
L' étude détaillée de cette récente crue nous a convaincu, une fois de plus, de la complexité que peut revêtir l' écoulement d' un glacier, même lorsque sa langue est peu étendue. A la déformation plastique se superposent, selon les endroits, la pente et l' épaisseur de la glace, des glissements sur le lit se traduisant souvent par des éboulements. On ne peut donc saisir le début d' une crue et l' analyser convenablement que si l'on dispose devant le front d' un réseau serré de repères.
Il est interessant de relever que la crue du Glacier du Trient est la seule qui ait accompagné, dans le Valais occidental, la crue concomitante ( 1955, 1957,1958,1959, 1961 ) du Glacier d' Allalin. Cette quasi-simultanéité se retrouve d' ailleurs dans le passé et montre l' importance particulière du Glacier du Trient dans notre réseau d' observations.
La majeure partie des observations et des mensurations de la position des fronts est due, comme par le passé, au personnel forestier des cantons à qui nous exprimons notre gratitude. La Commission des glaciers et ses collaborateurs divers ont effectué les contrôles des Glaciers du Rhône et de Mutt ( M. P. Mercier ), de Grindelwald ( MM. W. Jost, V. et M. Boss ), de Z' Mutt ( MM. A.Re-naud et P. Mercier ), de Findelen ( MM. A. Renaud et A. Maag ), Ried et Trient ( M. A. Renaud ), de Cambrena et Paradisino ( M. A. Godenzi ), de Silvretta ( M. Th.Zingg ), de Glärnisch ( M. Wild-Merz ), d' Otemma, Breney et Mont Durand ( MM. J. Ls. Blanc et ses camarades de la section des Diablerets du CAS ). La Section d' hydrologie et de glaciologie des Laboratoires de recherches hydrauliques et de mécanique des terres annexés à l' EPF ( VA WE ) que dirige M. P. Kasser, membre de la Commission, nous a très courtoisement communiqué les observations faites aux Glaciers d' Aletsch, Fiesch, Kaltwasser, Allalin, Tälliboden, Schwarzberg et Kessjen.
La Direction des Forces motrices de VOberhasli ( KWO ) nous a transmis les résultats des mensurations effectuées par M. A. Flotron, géomètre, aux deux Glaciers de l' Aar. La Société hydroélectrique Kraftwerk Linth-Limmern AG(NOK ) a pris en charge les frais des observations du Glacier de Sulz faites par M. J. Becker. La Direction de la Grande Dixence S.A. à Lausanne et le Bureau des travaux de Zermatt nous ont accordé une assistance précieuse pour le levé des fronts des. .1 Glaciers de Z' Mutt et de Findelen. Elles ont pris à leur charge le levé spécial du portail du Glacier du Gorner. Electro-Watt S.A. à Zurich a pris entièrement à sa charge les contrôles complets des Glaciers de Corbassière et de Giétro. Enfin, le Service topographique fédéral s' est aimablement mis à la disposition de la Commission pour coopérer, au Glacier Inférieur de Grindelwald, aux mensurations de M. W. Jost. A tous nos collaborateurs, aux Instituts, aux Sociétés hydroélectriques, nous exprimons notre gratitude pour leur précieuse coopération.
* Le tableau 3 placé à la fin de l' article contient tous les résultats des mensurations faites au front des glaciers. Nous en avons extrait la statistique suivante:
/. Glaciers observés93 2. En régime incertain8 3. En régime connu85 4. En crue10 ( ou 12% de 85 ) 5. Stationnaires3 ( ou 3,5% de 85 ) 6. En décrue72 ( ou 84,5% de 85 ) 7. Variation moyenne de longueur de 83 glaciers .9,6 m Les glaciers ne figurant pas sous chiffre 3 sont ceux de Schwarzberg, Pierredar, Rätzli, Wildhorn, Griess ( Uri ), Tiefen, Lavaz et Lischana. Pour ces deux derniers glaciers, observés en septembre 1961, les observateurs S. Flepp et N. Luzzi ont eux-mêmes considéré la crue comme douteuse, car dans les deux cas, les résidus de neige des hivers 1959/60 et 1960/61 n' ont pas permis de déceler exactement la position du front. Ils ont au surplus remarqué que les portions déneigées étaient par contre en décrue ( Luzzi ).
Nous n' avons arrêté la liste des glaciers en crue qu' après l' avoir soumise à un examen très approfondi. Les plus typiques sont celles d' Allalin, de Fee, d' Obérer Grindelwald, de Bella Tola pour lesquelles nous disposons des rapports circonstanciés de MM. Kasser, Bodenmüller, Boss, Tscherrig qui tous font état de gonflements aux fronts, de glissements des parties fortement inclinées, d' écou, etc. La crue du Glacier de Rosenlaui n' affecte pas tout le front ( M. Vogt ), de même que celle du glacier tessinois de Bresciana ( M. Viviani ). Pour K. Oechslin les crues des glaciers de Rotfirn et de St. Anna sont certaines. Dans le dernier cas, il s' agit peut-être moins d' une poussée que d' une fonte ralentie par les revêtements tardifs de neige. Les crues qui nous surprennent le plus sont celles du Glacier de Bella Tola, situé dans une région de climat sec, et celle du Glacier de Bresciana ( Tessin ).
Seul est réellement stationnaire le Glacier de Giétro. Quant à ceux du Pizol et de Sardona, classés comme tels, nous avons en cela suivi une suggestion de M. l' inspecteur forestier Urs Eugster qui les observa avec une attention toute particulière les 20 et 21 septembre 1961. Leur front était encore masqué par des résidus de neige de 0,5 à 1 m, ce qui avait indiscutablement entravé la fonte estivale normale. Dans ces conditions, une décrue doit être exclue, tandis qu' une légère crue-avance de la glace sous la neige - ne serait pas impossible. Toutefois, en l' absence d' une preuve de crue irrécusable, M. Eugster préfère l' interprétation prudente d' un état stationnaire. De toute façon, dès que les résidus de névés temporaires auront disparu, la véritable position du front pourra être relevée sans que, d' ici là, il ait été préjugé sans motif déterminant du régime réel du glacier.
La proportion des glaciers en décrue au nombre desquels figurent Otemma et Oberaar est légèrement plus faible que celle de l' année précédente ( 89% ). Il en est de même de la variation moyenne de longueur, valeur dans laquelle ne figurent pas les deux glaciers mentionnés plus haut. Il faut remonter à 1955 pour retrouver une décrue plus faible, car l' été maussade n' avait pas été suivi, comme en 1961, d' un automne favorisant l' ablation.
En conclusion, l' allure des glaciers suisses de 1960 à 1961 confirme le régime de décrue générale, avec, cependant, une certaine atténuation et d' incontestables crues locales, probablement passagères.
La place manque dans cet article pour signaler toutes les observations intéressantes faites en maints endroits. Nous nous en tiendrons par conséquent aux cas les plus importants.
Aux glaciers d' Unteraar et d' Oberaar, M. Flotron a effectué une nouvelle série d' observations très complètes dont le tableau 4 donne quelques extraits. Son rapport, très fouillé, accompagné de cartes et de plans conclut ainsi: « La longue période froide et humide du début de fete 1961 a sensiblement ralenti la décrue des glaciers. La diminution totale de masse du Glacier d' Unteraar de 10,4 millions de mètres cubes est inférieure de 40% environ à la moyenne annuelle de 17,9 millions de mètres cubes des 30 dernières années. Les conditions sont presque les mêmes au Glacier d' Oberaar; la dernière diminution de masse de 3,0 millions de mètres cubes est inférieure de 33% à la moyenne annuelle des dix dernières années, soit 4,5 millions de mètres cubes.
L' abaissement du niveau des profils superficiels transversaux est en moyenne inférieur à celui de l' année précédente. Seul le profil du Lauteraar est en légère hausse; mais elle n' est toutefois due qu' aux résidus de neige des avalanches.
Les vitesses superficielles se sont comportées de façon très variable. On note des accélérations sur les profils du Pavillon Dollfus et de Mieselenegg, tandis que toutes les autres vitesses ont diminué. Sur le Glacier d' Oberaar, la vitesse du profil médian a brusquement augmenté, tandis qu' elle a diminué ailleurs. En moyenne, la vitesse d' écoulement est restée la même sur le Glacier d' Oberaar et a diminué de 20% environ sur celui d' Unteraar. » En 1960, la langue du Glacier d' Unteraar a été faiblement immergée dans le Lac du Grimsel durant 36 jours, et sur une portion de front très limitée, où la conséquence a été un recul de 40 mètres. Au centre, en revanche, une légère crue ramena la glace au contact du plan d' eau. Dans l' ensemble, ce front qui s' étend sur 470 mètres a reculé de 9,56 mètres, valeur que nous avons incorporée au calcul de la diminution moyenne de longueur de l' ensemble des glaciers.
Au Glacier d' Oberaar, les conditions restent encore très différentes, puisque l' immersion de la langue, dont la paroi frontale mesure 25,8 m de hauteur en moyenne, subit toujours de longues périodes d' immersion dans le lac artificiel ( six mois du 11 juillet 1960 au 16 janvier 1961 ). La décrue qui en résulte n' est donc plus « climatique » et ne peut être incorporée au calcul du recul moyen des glaciers suisses.Au Grand Glacier d' Aletsch, les études systématiques dirigées par M. P. Kasser, VAWE/ETH, se sont poursuivies. Il semble, en attendant les résultats définitifs, que le bilan hydrologique y soit stationnaire. Il est assez curieux de relever que le niveau à la balise P 3 a baissé de 20 cm malgré la forte accumulation. L' ablation dans la région terminale a été plus forte que l' année précédente; plus faible par contre dans les parages de Concordia. Le maximum mesuré l' a été dans les parages de la traversée Bel Alp—Riederfurka: 13,5 m à mi-septembre; 15 m dans l' année hydrologique. C' est énorme. La limite du névé n' est pas remontée au-dessus de 2850 m, restant ainsi plus basse qu' en automne 1960.
A. Forel qui fut le si remarquable pionnier des observations sur les variations des glaciers écrivait en 1896, dans le 17e rapport de la série de nos publications:
« Nous avons étudié les variations chez les grands glaciers; nous aurions plus vite abouti en commençant par les petits glaciers...; mais les mesures sont plus délicates et plus difficiles. Est-ce une raison pour ne pas les faire? » Les lecteurs de ces chroniques auront pu se rendre compte de la difficulté rencontrée dans l' interprétation des observations faites sur les petits glaciers et de l' importance qu' il y avait à entreprendre une étude systématique dans le but d' y voir plus clair. Négligés, les petits glaciers ont très souvent été considérés comme des « reliques » de l' époque des glaciations et voués à une disparition plus ou moins proche. L' exemple du Glacier de La Tschiffa ( massif des Diablerets ) qui s' est reconstitué récemment après avoir disparu ne confirme pas ces vues simplistes. C' est ainsi que de nombreuses considérations nous ont engagé à entreprendre des recherches méthodiques et nous avons choisi à cet effet le lobe oriental du Glacier de Plan-Névé ( dit aussi Grand Plan-Névé ) dans les Alpes vaudoises.
Ces études ont débuté en 1960 déjà par la mise en place d' un réseau topographique d' obser. Puis en 1961, nous avons implanté huit balises d' ablation totalisant 110 mètres de forages thermiques, une balise d' accumulation et des treillis marquant des surfaces de référence sur le névé. Ces travaux ont été réalisés grâce à l' appui financier de la Commission des Glaciers et de la Société vaudoise des sciences naturelles. Ils ont été conduits sur place par une équipe enthousiaste comprenant notamment MM.J.P. Marlétaz, Bernard et Long des Plans-sur-Bex, et M. Penis, géomètre à Lausanne. Enfin, l' assistance de l' Union des patrouilleurs alpins de la Brigade de montagne et de forteresse 10 nous a été précieuse et la Section d' hydrologie et de glaciologie VA WE/ ETHnous a prêté une sonde thermique. Notre gratitude va à toutes ces personnes et organisations.
Les premiers résultats sont encourageants et révèlent des vitesses d' écoulement plus grandes que celles auxquelles nous nous attendions. Enfin, entre les 16-21 août et le 7 octobre ( environ 50 jours ) la fonte a été très singulièrement intense, puisqu' on a note une ablation moyenne de 35 cm en dépit de l' altitude ( 2400 m ) et l' exposition nord-est très pauvrement ensoleillée. Ces observations n' en sont qu' à leur début et seront poursuivies très régulièrement à l' avenir. Nul doute que la leçon du petit glacier soit plus vivante qu' on ne le présume.
Liste des publications glaciologiques parues en Suisse ( ou à l' étranger, mais d' auteurs suisses ):
HAEFELi R.1961 a ) Eine Parallele zwischen der Eiskalotte Jungfraujoch und den gros- sen Eisschildern der Arktis und Antarktis. Geologie und Bauwesen, 26, 192-213.
1961 b ) Zur Rheologie von Eisschildern der Arktis und Antarktis. Publication n°54 de A.J.H.S. Commission des neiges et glaces, 547-567.
1961 c ) Glaziologische Einführung zur Frage der Beseitigung radioaktiver Abfallstoffe in den grossen Eiskappen der Erde. Schweizerische Zeitschrift für Hydrologie, Vol. XXHI, Fasel.
1961 d ) Contribution to the movement and the form of ice sheets in the Arctic and Antarctic. J.Of.Glaciology, Vol.3, No.30, 1133-1151.
kühn w.1961 Der Firnzuwachs pro 1960/61 in einigen schweizerischen Firnge- bieten. Vierteljahrsschr. der Naturforsch. Ges. Zürich, 106,457-465.
OESCHGER H. und RÖTHLISBERGER H. 1961 Datierung eines ehemaligen Standes des Aletschgletschers durch Radioaktivitätsmessung an Holzproben und Bemerkungen zu Holzfunden an weiteren Gletschern. Zeitschr.für Gletscherkunde, Bd. IV, Heft 5,191-205.
OESCHGER H., RENAUD A. et SCHUMACHER E.1962 Essai de datation par le Tritium des couches de névé du Jungfraufirn et détermination de l' accumulation annuelle. Bull. Soc. vaud. Se. nat., Vol. 68, n° 306, 49-56.
Tableau 1 ENNEIGEMENT TEMPORAIRE DE L' HIVER 1960-1961 DATEN ÜBER DIE SCHNEEDECKE IM WINTER 1960-1961 Les stations pour lesquelles les observations sont données dans ce tableau sont toutes situées dans des bassins hydrographiques en relation avec des glaciers.
In der nachfolgenden Tabelle sind die Schneedeckendaten einiger Flussgebiete aufgeführt, soweit sie für Gletscherbecken verwendet werden können.
Colonne 1: Date du commencement de l' enneigement continu.
»2: Date de la fin de l' enneigement.
»3: Durée de l' enneigement continu.
»4: Hauteur maximale de la couche de neige ( cm ).
»5: Date du maximum.
»6: Valeur en eau de la couche de neige totale.
»7: Date de la détermination de la valeur en eau. Kolonne 1: Datum des Einschneiens ( l.Tag mit Schneedecke [permanente] ).
»2: Letzter Tag mit Schnee der permanenten Schneedecke.
»3: Dauer der permanenten Schneedecke.
»4: Schneehöhenmaximum in cm.
»5: Tag des Schneehöhenmaximums.
»6: Wasserwert der Schneedecke, gemessener Maximalwert ( Profildatum ).
»7: Tag der Profilaufnahme bzw. Bestimmung des Wasserwertes.
Station Weissfluhjoch.. Davos-Platz.. Klosters ( Rh. B. ) Berninahäuser. Pontresina... Maloja
Barberine... Saas-Fee Zermatt Bourg-St-Pierre.
Grimsel Grindelwald-Bort Trübsee Andermatt...
Altitude Höhe m.M.
1 2 3 4 5 6 7 2540 1560 1200 29. 9. 5.11. 7.12.
9.7. 12.4. 28.3.
284 159 238 126 12t 5,8,9.2. 5.2. 5.2.
875 260 308 31.5. 2.3. 16.3.
2170 1840 1820 16.10. 5,11. 15. 10.
9.4.
29.4.
156 198 114 210 10.2.
4.1.
569 1.3.
1820 1775 1600 1650 5.11. 5.11. 8.12. 5.11.
6.5. 4.4. 6.4. 30.3.
165 151 120 146 165 72 102 72 8.2. 13.2. 6.2. 6.2.
494 121 1.4. 15.2.
1970 1570 5.11.
9.6.
217 225 164 4.3. 13.2.
409 1.3.
1800 1440 5.11. 5.11.
12.6. 16.4.
220 163 210 155 22.3. 13.2.
666 399 1.4.
1.4.
2 Lorsqu' un glacier occupe le territoire de plusieurs cantons, c' est celui sur lequel la langue est située flui est mentionné ici.
3 Cote du point le plus bas de la langue, généralement à la sortie de l' émissaire au portailvaleurs approximatives ).
4 Le front principal n' a pas été mesuré. II s' agit ici du glacier mort, situé en aval.
Bassin du Rhône - Einzugsgebiet der Rhone .Alt. front.
2 La cote donnée ici est celle de la rive droite du front ( Service topographique fédéral ). La langue descend plus bas dans une gorge inaccessible.
3 La langue de glacier de Lämmern est située sur le territoire de la commune valaisanne de Leukerbad, comme aussi celle du glacier de Schwarz. Au point de vue orographique, le glacier de Lämmern est placé dans les bassins versants de l' Aar; mais les eaux de fonte, après un parcours souterrain, alimentent des résurgences vauclusiennes en Valais, rive droite du Rhône.
10 Die Alpen - 1962 - Les Alpes Bassin de la Reuss - Einzugsgebiet der Reuss Variations, en mètres, en GlacierCanton1959/60 1960/61 Griess ( bei Unterschächen ).. UR1930] Wallenbühl ( bei Voralp )... UR...18 ( 3 ans ) Chelen ( Kehlen ) UR1321,7 Rotfirn UR4,58 Hüfi UR...145 ( 3 ans ) Brunni UR...24,0 ( 3 ans ) Damma UR43 ( ans12,8 St-Anna UR1520,7 Tiefen UR189,7] Firnälpli Ost ( Grassengletscher ) OW8 ( 2 ansGriess ( Griessengletscher ).. OW...7,6 ( 3 ans ) Bassin de la Linth - Einzugsgebiet der Linth Sulz » GL6 ( 2 ans0,3 Eiferten GL1,5 Glärnisch GL41,3 Bassin du Rhin - Einzugsgebiet des Rheins Punteglias GR3,55,5 Vorab GR...2,3 ( 2 ans ) Lavaz GR19,58,3] Porchabella GR...43 ( 3 ans ) Verstankla GR...7,6 ( 2 ans ) Suvretta GR310 Lenta GR...52 ( 2 ans ) Sardona SG2,5 0 Paradies GR...37,5 ( 2 ans ) Suretta GR Pizol SG16,5 0 Bassin de Finn - Einzugsgebiet des Inns Morteratsch GR3533 Tschierva GR5417,6 Tiatscha GR...19,2 ( 2 ans ) Sesvena GR...3,3 ( 2 ans ) Calderas GR6,56,5 Lischana GR...17] ( 2ans ) Roseg GR2638,3 Bassin de l' Adda - Einzugsgebiet der Adda Forno GR71 ( 2 ans27,6 Palü GR1137,2 Paradisino GR10,512 Cambrena GR8,516 Bassin du Tessin - Einzugsgebiet des Tessin Rossboden VS34 Bresciano TI217 Basòdino TI128,6 1 1937/61: — 20 m en 24 ans.
Alt. front, ( m ) 1961 2208 2239 2052 2031 1740 2304 ( 1958: 2255 ) 2040 2593 2485 1785 ( i960: 1920 ) 2296 2330 2590 ( i960: 2250 ) 2560 2350 2450 2360,5 2550 1990 2120 2514 2712 2670 2780 2170 2150 2335 2816 2515 2580 2560 ( i960' 2565 ) 2580 Tableau 4 Aaregletscher Mensurations des glaciers de l' Aar ( 1960/61 ) par les « Forces motrices de l' Oberhasli » ( KWO ) 1960/61 Ecarts sur I960* Vitesses superficielles en m/an Altitude de cote, en m Profil moyenne moyennes Heartsmaximum m moyenne maximum I960* Unteraar Grunerhorn ( Finsteraar )..
2568,44 — 0,492 37,59 — 0,30 Wildläger ( Lauteraar )..
2501,04 — 0,14* 30,38 -1,23 46,1 Mieselen
2379,52 -1,52 27,11 + 2,34 Pavillon Dollfus.
2236,75 -1,37 19,00 + 0,89 25,7 Brandlamm Supérieure...
2076,47 — 2,00 __g 5,82 — 0,59 9,3 Oberaar Suprême
2571,00 — 2,09* 12,23 — 0,85* 18,1 Supérieur
2500,47 — 3,383,5 7,95 — 0,45* Médian
2397,48 — 2,50 9,46 + 1,05 13,4Ecarts sur 1959 ) Diminution de superficie en mètres carrés - Oberflächenabnahme in m2 Unteraar. Oberaar.
1959/60 6 660 14 380 1960/61 4 540 13 696 Variation de masse en milliers de mètres cubes - Massenabnahme in 1000 m3 Unteraar De front à front
Du front au profil Brandlamm Supérieure.. De Brandlamm Supérieure au Pavillon Dollfus Du Pavillon Dollfus à Mieselenegg
Finsteraargletscher de Mieselen à Grunerhorn Lauteraargletscher de Mieselen à Wildläger..
Total Unteraar
1959/603202 2284 0983 8582 200121001 1960/6120020043 6344 27861223752 —14 804 —10 353 Oberaar De front à front
Du front au profil Médian... Du profil Médian au Supérieur. Du profil Supérieur au Suprême.
Total Oberaar
386146110001900x3531 205588!
874 s — 3 747 3 020 1 Evaluations.
2 Variation de masse obtenue à la suite de la détermination globale de la valeur pour 2 ans ( 1959/61 ) dont on a retranché la part estimée pour 1959/60. Le total ( 12 ) est donc exact.