Chronique himalayenne 1978
1978
T. H. Braham, LausannePhotos: 44-50
HINDU KUSH TiRicH Mir ( 7708 m ) Trois expéditions ont été à l' œuvre sur cette montagne pendant la saison, réalisant les ascensions suivantes:
aExpédition polono-yougoslave de 17 membres, chef S. Rudzinki. Camp de base à 3800 mètres, sur glacier nord de Barum. Voie nouvelle par le col E et l' arête E jusqu' au sommet est ( 7692 m, diff.III/IV, rocher et glace ). Sommet atteint du camp IV situé à 7100 mètres: le 10 août 1978 par J. Kukuczka, T. Piotrowski, M. Wroczynski; le 11 août 1978 par M. Stebe, M. Veselko; le 13 août 1978 par V. Bercic, J. Sustersic, J. Ozog.
Le 11 août 1978 J. Kukuczka et T. Piotrowski ont gravi également le Bhindu Ghulzom Ouest ( 6340 m ) par l' arête W en 4 heures, à partir du col E ( diff. III/IV, rocher et glace ).
b ) Expédition polonaise de 8 membres, chef H. Bednarek. Camp de base à 3500 mètres sur le glacier nord de Barum. Route empruntant l' arête SE. Camp II à 5200 mètres.
Sommet est ( 7692 m ) atteint le 20 octobre 1978, par l' arête SE, par M. Kalmus, J. Poreba, W. Burzynski.
cExpédition japonaise de 10 membres, chef K. Ikebe. Elle aurait atteint le sommet principal, mais les détails manquent.
* L' auteur tient à exprimer ses vifs remerciements aux collaborateurs suivants, sans l' aide desquels il n' aurait pu rédiger la chronique himalayenne: M.J. Cheney etJ.O. M. Roberts ( Népal ), S. Metha ( Indes ), Alpine Club of Pakistan, M.L. Morris ( Pakistan ), J. Wala et P. Mlotecki ( Pologne ), H. Warth ( Allemagne ), S. Bonington ( Angleterre ) et J. Whittaker ( Etats-Unis ).
« Petit » Tirich Mir ( 6361 m ) Situé au sud du Tirich Mir lui-même. Tentative par une équipe de 4 Canadiens, chef C. Butson.
Noshaq ( 7492 m ) Une expédition américaine de " 7 membres a dressé 4 camps sur la voie « normale ». Sommet atteint par deux grimpeurs, Mary Omberg et Sarn Roberts. Pendant une deuxième tentative vers le sommet, le 31 juillet 1978, deux autres, S.Moo-maw et K. Teter, ont perdu la vie.
Deux grimpeurs, B. Ehmann et J. Lewis, ont ouvert une voie nouvelle dans la face N du Khorposht-E-Yakhti ( 5698 m ), à l' ouest du Noshaq.
Istoro Nal ( 7403 m ) Une expédition japonaise de 7 membres, chef K. Nishi, a visité ce groupe et a gravi l' un de ses sommets, sans qu' on puisse savoir s' il s' agit du point culminant ou du sommet nord ( 7343 m ).
Koh-E-Shakhaur ( 7116 m ) Une expédition tchécoslovaque de 10 membres, chef S. Talla, a gravi un certain nombre de voies d' un haut niveau technique sur la face NW haute de 2500 mètres et la face NE haute de 3000 mètres ( ce sont sans doute des variantes des voies nouvelles ouvertes par les Polonais en 1977 ). Face NWgravie en solitaire à partir du camp de base par P. Bednarik. L' ensemble de la course a exigé 37 heures.
Face NEascension directe en deux jours ( Ve degré ) par P. Bednarik et J. Benes. De là, traversée jusqu' au sommet de I' Udren Zom ( 7108 m ) et descente par le Pilier des Français, situé entre face NE et face NW.
Face NWascension directe et en quatre jours ( IVe degré ) par S. Talla, J. Tallova.
« Pilier des Français » gravi en trois jours ( 4e ascension ) par J. Ruzicka et V. Schwab, puis en quatre jours ( 5e ascension ) par T. Skricka et K. Cidi.
Udren Zom ( 7108 m ) Une expédition anglo-irlando-allemande de 4 hommes, chef R. E. Milward, a exploré le groupe. Pas de nouvelles d' une ascension réussie.
Saraghrar ( 7345 m ) Une expédition japonaise à caractère scientifique et documentaire ( educational ), forte de 12 personnes, sous la conduite de I. Harasawa, a visité la région. Pas de nouvelles d' une ascension effectuée.
RÉGION DE L' HINDU RAJ Thui II ( 6523 m ) Trois alpinistes anglais, N. Tritton, C. Griffiths et C. Lloyd, ont fait la première du point culminant encore vierge le 4 août 1978. D' un camp situé à 5600 mètres sur le glacier de Galandar Gum, l' ascension s' est faite par l' arête SE en un seul assaut continu de six jours.
RÉGION DU BUNI ZOM Un groupe polonais de 3 hommes, M. Kozickir K. Gnat et K. Sopicki, venant de Peshawar en jeep et à pied par Dir et Chitral, a traversé les cols de Shandur et de Phargam.
Buni Zom Nord ( 6337 m ) Panorama Peak ( 5690 m ) Gravis tous les deux le 23 octobre 1978 par K. Gnat et K. Sopicki.
.«The Tower » ( La Tour ) ( 5100 m ) Gravie le 21 octobre 1978 par M. Kozicki, de l' E, via le glacier de Khorabohrt.
VALLEE DE KAGHAN Deux membres de l' expédition polonaise de 8 hommes au glacier de Barum ( mentionnée plus haut ) ont gravi une montagne de 4800 mètres située au sud de Burawai. Elle appartient à un petit groupe de sommets dont le plus élevé atteint 4930 mètres. Un second groupe est situé au N de Burawai, point culminant 4911 mètres. Un sommet de 4865 mètres appartenant à ce dernier groupe a été gravi en 1965 par T. H. Braham et J. Austin. Il y a, dans cette région, plusieurs sommets vierges entre 4800 et 5050 mètres.
TIBET Selon certains indices, la Chine pourrait bientôt ouvrir le Tibet aux touristes et peut-être aux alpinistes. Il y aurait alors à coup sûr une rude compétition pour obtenir l' autorisation de tenter l' Everest par le nord, la voie des Anglais de 1920 à 1930. Une compagnie ayant son siège à New York a obtenu récemment des Chinois l' autorisation de construire un hôtel de 200 lits à Lhassa, la capitale du Tibet, connue jusqu' ici comme la « cité interdite ».
SIKKIM Pandim ( 6691 m ) On a rapporté qu' une équipe de Durgapur avait gravi cette montagne encore vierge dans la saison de l' après.
GARHWAL On croirait une histoire tirée d' un roman populaire d' espionnage. Elle est pourtant par- faitement authentique. Un secret vieux de treize ans a été récemment dévoile par le gouvernement indien. Il concerne la Nanda Devi ( 7816 m ), la plus haute montagne de l' Inde. En 1965, une expédition de 14 alpinistes américains et indiens s' est mise en route pour une tentative d' ascension de ce sommet. Parmi ces gens, qui se donnaient pour des grimpeurs, se trouvaient des techniciens de la CIA transportant un engin nucléaire à charge de plutonium, qui devait être planté au sommet de la montagne. Le mauvais temps contraignit les grimpeurs à abandonner leur projet. Leur engin, un cylindre d' aluminium d' environ 30 centimètres de hauteur, fut laissé dans la neige à plus de 7000 mètres. L' année suivante, une équipe envoyée pour le récupérer constata qu' une avalanche avait recouvert l' endroit. En 1967 un deuxième engin fut planté sur un pic voisin, probablement le Trisul ou le Nanda Kot. Il fonctionna parfaitement pendant une année et fut renvoyé à Washington en 1968. Il semble bien que les Indiens qui, dans le milieu des années 60, partageaient les craintes américaines au sujet de l' acti atomique de la Chine dans la province du Sinkiang toute proche, prêtèrent volontiers la main à ces entreprises aventurées. Sans doute n' ont pas envisagé que les plans les mieux établis pourraient mal tourner. Qui sait si un jour le fleuve sacré du Gange ne sera pas pollué par le plutonium non récupéré et enseveli quelque part dans les neiges de la Nanda Devi!
Nanda Devi ( 7816 m ) II s' est trouvé quatre expéditions au moins à l' œuvre dans ce massif, mais une seule ascension a été réussie, par des Américains, chef Michael Clarke, qui ont, en mai et juin, suivi la voie de la première ascension par le sud.
Une expédition tchèque, chef V. Starcala, a fait une tentative par l' arête N, atteignant, le 7 juin 1978, un important Point 6895 mètres. Sur quoi des conditions de mousson empêchèrent de poursuivre vers le sommet principal.
Nanda Devi Est ( 7434 m ) Une expédition galloise, chef David Hopkins, a essayé une voie nouvelle par I' arête SW. L' ascen fut abandonnée après qu' un des grimpeurs, B. Beattie, eut fait une chute mortelle.
Ce sommet fut tenté également par une expédition japonaise, chef M. Nishimoto.
Hardeol ( 7150 m ) Une expédition organisée par la police-fron-tière paramilitaire de l' Inde, chef S. P. Mulasi, a fait le 31 mai 1978 la première de cette montagne, selon la nouvelle. Six grimpeurs ont atteint le sommet.
Trisul ( 7120 m ) Une expédition anglaise, la British Army Royal Engineers Expédition, a suivi la route des Yougoslaves par la côte W. Le 22Juin 1978, P. Guuson et A. Quinn ont atteint le sommet; puis, de même, Henry Day et W. Atherton.
Une expédition italienne a fait une tentative après la mousson.
Trisul II ( 6690 m ) Tentative après la mousson par une expédition japonaise.
Dunagiri ( 7066 m ) Une expédition de 16 membres organisée par les Australiens ( Australian National University Mountaineering Club ), chef Peter Cocker, comprenait des savants curieux de rassembler des documents pour l' étude de l' âge des arbres, des mousses et autres végétaux de la région. Suivant une voie nouvelle par l' arête SW, T. Macartney et L. Hall ont atteint le sommet, le 30 mai 1978, après une nuit passée dans un bivouac élevé. Hall, atteint de gelures, fut évacué par un hélicoptère de l' Indian Air Force.
Une expédition américaine, chef K. Kerton, a Bhartekunta ( 6577 m fait une tentative d' après. Kerton et Bradshaver qui, selon les nouvelles, ont atteint le sommet le 18 octobre 1978, ont péri pendant la descente. C' était la deuxième ascension. La première fut réussie en 1976 par les Anglais Tasker/ Reushaw.
Changabang ( 6864 m ) ( Après-mousson ) Première du Pilier sud par deux Anglais, Alex. Macintyre/John Porter, et deux Polonais, Voytek Kurtyka/Kazistov Zureck. La route du mur très raide a exigé 8 jours ( diff. V, VI, A3 et glace à 8o° ).
Kalanka ( 6930 m ) Une belle voie nouvelle a été ouverte sur le flanc SE par les deux Britanniques Alan Fyffe et Bob Barton, qui ont atteint le sommet le 11 octobre 1978, après une escalade de deux jours avec un bivouac.
Devistan ( 6678 m ) Gravi par une équipe américaine, chef Prof. A. Mutch.
Plusieurs groupes indiens ont été à l' œuvre une bref rapport sur les ascensions effectuées dans la région du Gangotri:
Matri ( 6720 m ) Cette montagne, située à 15 km environ au N du glacier de Gangotri, a été gravie en mai par une équipe de la Burnpur Sports Association.
Kedarnath Dome ( 6830 m ) Une expédition de l' Indian Air Force, chef S. Ldr. P. Singh, a gravi ce sommet le 7 mai 1978 et fait la descente à ski jusqu' au camp situé à 4150 mètres.
Gravi le 5 mai 1978.
Chaturangi ( 6395 m ) Gravi en avril/mai par un groupe de l' Assam Mountaineering Association.
Srikanta ( 6132 m ) Gravi par une équipe de l' Asansol Mountain Lovers Association.
JoGiN III ( 6115 m ) Gravi en mai/juin par une équipe de Bombay.
RÉGION FRONTALIÈRE INDE-TIBET KlNNAUR KaILASH Le massif du Kinnaur est situé à l' E de Spid, à 240 kilomètres environ de Simla. Le plus haut sommet porte le nom de Jorkanden ( 6474 m ). En 1973' un grouPe de l' armée indienne y a fait une première tentative. Le i3Juin 1978, une équipe du régiment de parachutistes indien en a fait l' as sous la conduite du Cap. K. V. Kumar.
Kulu-Lahul C' est là une région très fréquentée par des expéditions modestes. Nombre d' ascensions de sommets bien connus y ont été réalisées par des équipes organisées en Inde. Parmi les sommets gravis, mentionnons:
White Sail ( La Voile Blanche, 6445 m ), le Lion ( 6126 m ), I' Ali Ratni Tibba ( 5490 m ).
Shigrila ( 6246 m ) et Tarapar ( 5930 m ). Situés tous deux dans la région du glacier de Tos, ils ont été l' objectif d' une équipe anglaise de Manchester, forte de 5 membres, chef B. Ingrams.
Menthosa ( 6443 m ). Gravie par un groupe de 44 garçons anglais organisé par David Challis, de la King' s School Ely. Les mêmes ont réussi 5 sommets moins élevés situés entre 5000 et 6000 mètres.
Le M-6 ( 6182 m ) et le Minar ( 6172 m ) ont été gravis tous les deux par une expédition anglaise ( British Services Expedition ), chef E.J. M.Tho-mas.
Mulkila ( 6517 m ) Tentative par une expédition américaine.
KR 4 ( 6339 m ) Tentative par une expédition suisse.
KASHMIR-PIR PANJAI.
Brammah 16416 ni] Gravi par des Anglais. Deux participants ont été tués dans une chute, non loin du sommet.
Nun ( 7135 mGravi ( 7e ascension ) le 25 juin 1978 par une équipe de la police-frontière indienne qui a répété la descente à ski réalisée par Sylvain Saudan en 1977.
- Gravi par une expédition japonaise le 22 août 1978.
- Visité encore par une deuxième équipe japonaise, ainsi qu' une autre, allemande.
Kun ( 7086 mGravi le 3 juillet 1978 par une équipe de l' armée indienne.
- Visité encore par une équipe tchèque. Josef Jursa a atteint le sommet, le 26 septembre 1978, par l' arête nord-est.
Haramukh ( 5142 m ) Des membres d' une expédition féminine de Bombay ont peut-être atteint le plus haut des trois sommets, les 2 et 4 juin 1978.
Cette montagne présente un intérêt historique, car c' est du haut d' un de ses sommets inférieurs, où se trouvait une station d' observation topographique, en 1858, que l' éminent pionnier du service indien du cadastre ( Survey of India ), T.G. Montgomerie, vit pour la première fois le K 2 et en révéla l' existence. Le sommet le plus élevé fut gravi pour la première fois par l' arête W par le Dr E. F. Neve de la Mission médicale au Kashmir.
karakoram « Karakoram Highway » Cette route nouvellement construite, longue de 800 kilomètres, large de 8 mètres et entièrement goudronnée, a été inaugurée officiellement en juin 1978. Importante voie de communication entre le Pakistan et la Chine, elle est connue sous le nom de grand-route Pékin—Karachi. Passant par Gilgit, Hunza et Nagar, elle suit le trace de l' an « route de la soie » par le col de Khunjerab, 4900 mètres. Sa construction a commence en 1970. Les ingénieurs de l' armée chinoise en ont réalisé la partie supérieure et l' armée pakistanaise la partie inférieure, à travers la gorge difficile de l' Indus où trois ponts importants ont été construits. La route exige un entretien permanent à cause des glissements de terrain, et l'on n' y trouve aucun des aménagements normaux, même pas pour s' approvisionner en essence. Cette route n' est ouverte ni aux touristes ni aux expéditions alpines.
La politique plus libérale adoptée par les autorités pakistanaises a provoqué un accroissement rapide de l' activité des alpinistes. Selon le témoignage des visiteurs, les formalités et les tracasseries du passé se sont peu à peu allégées. Un changement s' est produit, facilitant l' organisation, le recours aux ressources locales de même que le recrutement des porteurs, dont les performances se sont améliorées. Néanmoins l' accès aux localités de base que sont Gilgit et Skardu continue à prendre beaucoup de temps, les expéditions restant tribu- taires des transports aériens depuis Rawalpindi, tant pour les participants que pour les bagages. Le jour où une autorisation générale sera accordée pour l' emploi de la New Overland Route ( route existante ), cette dernière difficulté sera, elle aussi, écartée.
39 expéditions totalisant 285 grimpeurs ont été actives dans la région, dont 19 japonaises avec 150 grimpeurs engagés. Viennent ensuite 8 expéditions britanniques avec 37 membres. Vingt expéditions ont atteint leur objectif. Onze alpinistes sont morts, 5 Japonais, 3 Anglais, 3 Pakistanais.
K.2 ( 8610 m ) Une expédition britannique de 8 grimpeurs, chef Chris Bonington; avec P. Boardman, P. Braithwaite, N. Estcourt, D. Scott, J. Tasker, J. Duff ( médecin ), A. Riley ( cameraman ); Cap. Shaffiq, officier de liaison pakistanais.
Tentative par une voie nouvelle, l' arête W.
Départ de Skardu le 16 mai. Camp de base établi le 2 juin à 5400 mètres, sur le glacier de Savoia au pied de l' arête W. Dix porteurs balti engagés pour porter les charges au camp I.
C' est le flanc sud de l' arête W qui fut choisi, et, le 4 juin, le camp I était place à 6000 mètres, sous la crête formant la partie inférieure de l' arête. Le 7 juin, le camp II était dressé à 6500 mètres, sous un pilier proéminent en forme de poire, qu' on atteignait par une pente de neige inclinée à 300 et large d' environ 180 mètres. Après trois jours de mauvais temps, le travail reprit pour ouvrir la voie au-dessus du camp II et approvisionner ce camp. Le 12 juin, une équipe de trois hommes portant des charges s' engageait dans la pente de neige. Scott, en tête, avait presque atteint l' autre bord de la pente le long de laquelle il avait fixé une main courante, lorsque tout entière elle partit en planche de neige. Estcourt, qui s' était engagé dans la traversée derrière Scott, fut pris au milieu de l' avalanche et balayé 800 mètres plus bas dans la paroi de roc et de glace. Scott fut emporté par la corde attachée à sa taille, mais sauvé probable- ment par le poids de sa charge qui s' enfonça profondément dans la neige opérant ainsi un ancrage et la rupture de la corde. Le corps d' Estcourt, enseveli par l' avalanche, ne put être retrouvé. A la suite de ce drame, continuer la tentative ne semblait pas se justifier, d' autant plus qu' un membre de l' expédition commençait à souffrir d' une pleurésie, ce qui réduisait à quatre le nombre des grimpeurs en état d' affronter les sérieuses difficultés situées au-dessus du point le plus élevé que l'on avait pu atteindre ( environ 6700 m ).
K.2 ( 8610 m ) Une expédition américaine de 12 grimpeurs avec quatre porteurs d' altitude, sous la direction de James Whittaker, a fait la troisième ascension du K 2, la première par une voie nouvelle sur l' arête E ( où les Polonais, en 1976, firent une première tentative ). Les Américains avaient fixe leur ascension à une date plus tardive que les Anglais, et leur camp de base fut établi le 5 juillet. Durant les huit semaines qui suivirent, ils eurent à subir des tempêtes de 4 à 7 jours d' affilée, entre des séries de trois jours de beau temps. Par la route des Polonais, ils atteignirent l' extrémité de l' arête NE le i 18 août 1978; mais en raison du mauvais temps, le camp V ne fut établi à cet endroit que le 29 août 1978, à 7950 mètres. Le 6 septembre 1978, Ridgeway et Roskelley tentèrent d' achever l' ascension directe de la face NE, où les Polonais avaient été bien près de remporter le succès. Ils firent demi-tour à 8000 mètres environ, pleinement convaincus que les conditions de la face présentaient un sérieux danger d' avalanche. Le 5 septembre 1978, Bech, Wickwire et Reichardt gagnèrent en traversée dans une neige très profonde la face E pour établir un camp VI place à 7860 mètres au sommet de l'«arête des Abruzzes » ( voie de la première ascension ). De là, le 7 septembre 1978, Reichardt et Wickwire atteignirent le sommet après 13 heures d' escalade. A la descente, Wickwire passa une nuit dehors, dans un sac de bivouac. Le 8 septembre 1978, Ridgeway et Roskelley attei- gnirent le sommet en 12 heures malgré les violents coups de vent. La descente exigea quatre jours par un temps épouvantable.
Sur les quatre Américains qui firent le sommet, deux, Roskelley et Reichardt, se passèrent entièrement d' oxygène. Wickwire employa une bouteille au-dessus du camp VI et Ridgeway une au campili pendant la descente pour soulager ses poumons congestionnés.
RÉGION DU BALTORO Broad Peak ( 8047 m ) Une expédition française forte de quatre hommes, chef Yannik Seigneur, en a réussi la troisième ascension, le 4 juin 1978, après avoir établi un camp de base pendant le mois de juillet. Expédition relativement légère, utilisant quelque trente porteurs, seulement jusqu' au camp de base. Itinéraire suivi: à peu près celui des Autrichiens en 1957- Gasherbrum III ( 7952 m ) Gravi en « style alpin » par une expédition autrichienne de 4 hommes, chef G. Brosing ( 2e-1 ascension ).
Gasherbrum IV ( 7925 m ) Tentative d' une équipe britannique de 4 hommes; chef Martin Boysen.
Gasherbrum V ( 7321 m ) Première par une expédition japonaise de 12 hommes. 5 grimpeurs japonais ont atteint le sommet, les I e1er et 2 août 1978. Le chefde l' expédi, R. Babaguchi, s' est tué dans une crevasse, non loin du sommet.
Paiju ( 6754 m ) Tentative par une équipe écossaise de 4 hommes, chef H. Me. Nicholl.
Trinity Peak ( 6700 m ) Située au sud du glacier de Baltoro, approximativement à l' E du Masherbrum et à l' W du Chogolisa. Première ascension en juillet par une expédition japonaise, 6 membres, chef S. Takahashi, âge de 67 ans, président de l' Association alpine japonaise. Quatre camps ont été dressés au-dessus du camp de base, place lui-même sur le glacier de Gondokoro.
Bhoktoi ( 6166 m ) Montagne difficile encore vierge. Tentative par une expédition britannique de 4 hommes, chef D. Potts.
REGION DE BIAFO Baintha Brakk ( 7284 m ) L' expédition japonaise de 7 hommes, chef Y. Katsumi, qui comprenait trois grimpeurs ayant participé à la tentative japonaise de 1976, a réussi, par la route qu' ils avaient ouverte alors, à escalader un raide couloir de glace jusqu' au sommet de la face située entre le Baintha Brakk et le sommet 6996. De là ils rallièrent la route de 1977 des Anglais à un col, sous le point culminant, on ils établirent un camp V à la fin de juillet; sur quoi de violentes tempêtes causèrent des gelures et la retraite. Quand le temps s' améliora, trois Japonais regagnèrent le camp d' altitude d' où ils atteignirent le sommet ( deuxième ascension ). Ils ramenèrent un sac de montagne abandonné par Scott et Bonington l' année précédente.
Latok I ( 7144 m ) Une expédition légère de style alpin ( coût total, 9000 dollars US ), formée des Américains Dr George Lowe ( chef ), Jim Donini, Mike Kennedy et Jeff Lowe, a fait une tentative décidée et bien proche du succès sur cette montagne difficile, la plus haute d' un groupe qui se dresse au-dessus du glacier de Biafo. Arrivée à Islamabad le to juin. De Skardu, via Dasso, jusqu' au camp de base sur le glacier de Choktoi, 30 porteurs furent engagés. Puis les grimpeurs portèrent eux-mêmes un poids total de 170 kilos de vivres et de matériel. La route choisie devait suivre l' arête N, et l' ascension commença le 3 juillet. Après I 1 jours dans le rocher redressé et difficile ainsi que dans la glace ( diff. V/VI ), avec des interruptions causées par des périodes de mauvais temps, l' expédition se trouvait à mi-chemin sur l' arête et avait établi 5 camps. Le 20 juillet, trois nouveaux camps étaient dressés. Partant d' une grotte de glace, à 6900 mètres environ, l' équipe entière lança une tentative vers le sommet, mais l' abandonna prudemment vers 6950 mètres à cause de la tempête et de la maladie de l' un des grimpeurs. La descente se déroula dans des conditions de difficulté extrêmes. Sur 26 jours passés sur l' arête N, 13 furent vécus dans la tempête.
Le Latok I a été, en 1976 et en 1977, l' objet de tentatives, respectivement par une expédition japonaise et une italienne.
Latok II ( 7107 m ) Au départ, une expédition anglaise de 6 membres, chef Paul Nunn. Pat Fearnehough fut tué par un glissement de terrain dans la gorge de Braldu lors de la marche d' approche, et Pat Green reprit alors le chemin du pays. Le camp de base fut établi le 22 juillet 1978 à la jonction du glacier de Latok et du glacier d' Uzzun Blakk par les quatre hommes restants, Nunn, Sheard, Thexton et Wilkinson. Approche par l' W avec établissement de 4 camps, le plus élevé à 6550 mètres environ. L' ascension fut abandonnée à 6700 mètres, la tempête régnait, les vivres diminuaient et l'on manquait de temps. Cette montagne a été précédemment l' objet de deux tentatives, l' une japonaise en 1975 et l' autre anglaise en 1977, et toujours par l' ouest.
Latok III ( 6949 m ) Une expédition japonaise de 7 membres, chef M. Hara, a fait une tentative par le pilier S de la face de Baintha Lukpar de cette montagne. Echec dû au départ trop tardif ( août ) et aux très violentes tempêtes.
RÉGION DU BATURA Batura I ( 7785 m ) Tentative italienne, chef S. de Infanti, 20 membres et plus de 100 porteurs.
Batura II ( 7730 m ) Ascension par une expédition japonaise, 10 hommes, chef M. Nishikori ( une première ).
GROUPE DU PASÜ Le sommet le plus élevé de ce massif, situé dans le Batura Mustagh, est le Shispare ( 7619 m ), gravi en 1974 pour la première fois par une expédition germano-polonaise.
Sommet 7284 Première ascension par une expédition commune japonaise et pakistanaise ( Japan/Pakistan Services Expedition ), chef cap. Andoh, 6 participants japonais, 6 pakistanais, 1 médecin pakistanais. En 1974, des grimpeurs japonais avaient atteint sur cette montagne une altitude d' environ 7050 mètres. Les Japonais fournissaient la nourriture et l' équipement de haute altitude. Les Pakistanais assumaient le coût du transport et delà nourriture à se procurer sur place en cours de route. Le 31 mai 1978 l' expédition s' envolait pour Gilgit, faisait route par jeep au village de Pasu, où 80 porteurs étaient engagés pour le transport au camp de base, sur le glacier de Pasu, à 4000 mètres. Quatre camps furent établis sur le versant nord, le plus élevé à 6500 mètres environ.
REGION DU CHOMOLUNGMA Haramosh ( 7406 m ) Ascension par une expédition japonaise, 9 hommes, chef K. Shimakata. Nouvel itinéraire par l' arête ouest, 2e ascension.
Ghenish Chish ( 7027 m ) Connu aussi sous le nom de Yengutz Har et celui de Spantik.
Réussi par deux expéditions japonaises séparées, parties toutes deux de Rawalpindi au début de juin. Un groupe de 7 grimpeurs, chef K. Nakamura. L' autre de 6, chef Y. Murata.
Ganchen ( 6460 m ) Gravi par une expédition japonaise de 8 hommes, chef T. Shibasaki. C' est une première ascension. Ce sommet se trouve au SE d' Arandu.
Ghent n ( 7343 m ) Gravi par une expédition japonaise de Io hommes, chef H. Kobayashi. Situé au N du Ghent I ( 7400 m ). Sans doute une deuxième ascension ( première par une expédition autrichienne en 1977 ). Itinéraire: arête nord-est. 6 camps. 8 Japonais ont atteint le sommet.
Nanga Parbat ( 8125 m ) L' autorisation de s' attaquer à cette montagne en 1978 a été donnée à 6 expéditions partant à des dates échelonnées entre le Ier mai et le 15 août. Soit deux expéditions polonaises, une tchèque, une autrichienne, une allemande et une italienne.
En fait, les deux expéditions polonaises ne se réalisèrent pas. L' expédition allemande de 6 hommes, chef A. Krauss, a échoué dans sa tentative ( par une voie non précisée ).
Autrichiens: Six hommes sous la conduite de Rudolf Wurzer ont atteint le sommet. Les détails manquent.
Tchèques: Onze grimpeurs conduits par Marian Sajnoha ont fait une tentative par la face W de 3000 mètres. Partant d' un camp d' assaut, situé à 7450 mètres, quatre grimpeurs, M. Zatko, J. Zatko, J. Just et A. Belica, parvinrent au sommet nord ( 7816 m ) le 4 juillet 1978, mais ne poussèrent pas jusqu' au sommet principal à cause du danger d' avalanche.
Italiens: Equipe de deux.
D' un camp de base sous la face de Diamir, Reinhold Messner, par une voie nouvelle, atteignit le sommet en trois jours et demi d' ascension solitaire, sans oxygène et sans assistance de l' ar. Au retour du sommet, il essuya deux jours de tempête dans un bivouac de haute altitude, à 7450 mètres. De là, descendant par une voie nouvelle à gauche, son chemin de montée ayant été balayé par des avalanches, il regagna le camp de base après 12 jours sans autre mal que des doigts gelés. Messner a déclare après cela que cette escalade avait comblé sa plus haute ambition.
N ÉPAL 1978 a été sans doute une année record avec 42 expéditions alpines au Népal. Dans la saison d' avant 21 expéditions ont reçu un accord officiel. Sur ce nombre, 18 ont effectivement eu lieu et 9 ont atteint leur objectif. Dans l' après 26 expéditions ont été autorisées, dont 24 sont entrées en action et 14 ont connu la réussite.
Le gouvernement du Népal a introduit cette année une « charte du tourisme » ( Tourism Act ) définissant les conditions à remplir pour obtenir l' autorisation d' une expédition en montagne et les sanctions encourues pour les infractions. En gros, règles et sanctions ont été rendues plus sévères, ainsi l' interdiction qui peut être faite à une personne de pratiquer l' alpinisme au Népal, pour une durée de to ans, et la condamnation à une amende allant jusqu' à 45000 roupies ( environ 6500 francs suisses ). Aux yeux de l' autorité, parmi les délits majeurs figurent la tentative sur une montagne qui n' a pas été autorisée ( « opened » ) pour l' escalade, ou l' ascension d' une voie autre que celle qui a été l' objet de la demande et de l' ac. L' appartenance à l' Association népalaise d' alpinisme ( Nepal Mountaineering Association ) a été rendue obligatoire pour tout sirdar, guide, porteur, ou institution offrant des services à des expéditions alpines ou employés par elles.
En même temps le ministre népalais du tourisme a ajouté 47 nouveaux sommets à la liste des montagnes « ouvertes » aux grimpeurs. Ils sont répartis en cinq classes ou groupes. Le premier est réserve aux expéditions népalaises. Le groupe II est ouvert aux expéditions étrangères avec des membres népalais; le groupe III à toutes les expéditions, le IV aux randonneurs et grimpeurs. On obtiendra tous détails auprès du Ministère du tourisme à Katmandu.
Des facilités limitées ont été accordées depuis l' automne 1977 aux touristes pour leur permettre de visiter certaines régions du Sikkim et du Bhutan. Ces visites sont en général autorisées pour les groupes organisés et pour des périodes allant qu' à dix jours.
Un Américain de 43 ans, Jay K. Longacre, a couru fete dernier, en short, 322 kilomètres de Katmandou au Kala Pattar, montagne de 5500 mètres, d' où l'on a vue sur le camp de base de l' Everest. Cela en 4 jours et 14 heures. Jusque-là, le meilleur temps, par des coureurs sherpa, était de six jours. Mr. Longacre a déclare qu' il espérait que cette course déboucherait sur une compétition internationale.
L' attrait de l' Everest a débordé naturellement sur un domaine beaucoup plus vaste, le tourisme. Le gouvernement népalais semble envisager à titre d' apport économique la réalisation d' un plan étudié sous les auspices de la Banque internationale. Le but serait de convertir la région du Khumbu au pied de l' Everest en un centre touristique moderne pleinement équipe. Il n' est pas difficile d' imaginer ce qui pourrait en résulter quant à la destruction forestière, à la pollution et au bouleversement économique et culturel. Le bénéfice d' une telle entreprise compensera-t-il les maux inévitables qu' elle causera? Les ressources de la région du Khumbu, dont la population résidente est de quelque 2000 âmes, sont déjà mises à mal par l' afflux annuel des visiteurs, dont le nombre a passé de 200 en 1972 à 6000 présentement. Nombreux sont ceux qui, comme Tenzing Norgay, sentent que le tourisme a déjà Cité à la région du Khumbu beaucoup de son caractère primitif; qu' il a dans une certaine mesure dépeuplé la vallée et détourné ses habitants de leur manière traditionnelle de vivre.
MONT EVEREST A présent que l' Everest a été escalade sans oxygène, exactement 25 ans après la première ascension et 57 après la première tentative, il semble opportun de faire l' inventaire des divers exploits réalisés sur la plus haute montagne du monde. Si l'on ne tient pas compte de trois tentatives chinoises de la première heure par le nord, sur lesquelles nous manquons de détails, 26 expéditions en bonne et due forme ont eu lieu sur cette montagne depuis 1953. Si l'on fait le compte de chaque cordée qui a atteint le sommet, on obtient jusqu' à ce jour 30 réussites. La première ascension sans oxygène et la première en solitaire du camp supérieur au sommet et retour ont été réalisées toutes deux en 1978. Trois expéditions britanniques ont connu le succès, deux américaines, deux japonaises, une suisse, une chinoise, une indienne, une italienne, une sud-coréenne, une autrichienne et une franco-germanique. Dans les diverses cordées du sommet il y eut 16 sherpas dont l' un, Nawang Gombu, a fait deux fois l' ascension. Les sherpas pourraient aisément lancer leur propre expédition s' ils en avaient l' idée! Parmi les expéditions réussies, l' une a suivi la voie col N et arête NE ( les Chinois en 1975une autre la face SW ( Anglais 1975 ); une enfin l' arête W ( Américains 1963 ). Toutes les autres ont suivi le chemin de la première ascension, col S et arête SE. Il y a encore de nombreuses variantes offertes aux grimpeurs am- bitieux. Il y a eu 46 morts sur l' Everest à la suite d' accidents, d' avalanches ou de maladie. Parmi eux, 8 Anglais et 27 sherpas. Il y aura une longue queue d' attente pour ceux qui souhaitent lancer de nouvelles tentatives, car le ministère népalais du tourisme a déjà confirmé la « vente des billets » pour cette montagne jusqu' à l' automne 1985.
EXPÉDITIONS DE I.'AVANT-MOUSSON Bien qu' il se soit produit durant l' hiver des chutes de neige d' une abondance exceptionnelle sur presque tout l' Himalaya entre janvier et avril, dans l' ensemble les expéditions ont joui d' un beau temps remarquable durant la raison de courses d' avant la mousson. Toutefois, pour une raison ou une autre, cinq expéditions qui semblent être parties trop tôt ont dû abandonner leur tentative à la mi-avril ou au début de mai.
Everest ( 8848 m ) Expédition de l' Österreichischer Alpenverein, chef Wolfgang Nairz. Onze memmbres, plus une équipe de deux de la télévision britannique, et 22 sherpas. Route suivie: col S et arête SE. Camp de base établi le 29 mars. Camp IV au col S. Camp V à 8500 mètres. 3 mai: sommet atteint par le leader, H. Bergman, R. Schauer et le sherpa sirdar Angphu. 8 mai: sommet atteint par Reinhold Messner et Peter Haebeler, en partant du col S. Première ascension sans oxygène ( dix heures du col au sommet et retour, selon les renseignements ). I t mai: sommet atteint par O. Oelz et Karl Reinhardt. 14 mai: sommet atteint par F. Oppurg, du camp V en solitaire.
Kangchenjunga ( 8490 m ) Central ( 8496 m ), Sud Avec l' ascension de ces deux sommets, les cinq sommets du Kangchenjunga ont été gravis au- jourd' hui. Le sommet principal, 8598 mètres, par une expédition britannique, le 25 mai 1955. Le sommet ouest, 8433 mètres, connu aussi sous le nom de Yalungkang, conquis par les Japonais le 14 mai 1973. Le sommet nord-ouest, 7902 mètres, autre nom Kangbachen, par les Polonais le 25 mai 1974.
Les deux premières précitées ont été réalisées par une expédition polonaise de 21 hommes, chef P. Mlotecki. L' équipe atteignit Yamphodin ( Népal oriental ) le 27 mars. Elle établit le camp de base à 5200 mètres, le t o avril, sur la moraine centrale du glacier de Yalung. De là, par la route des Anglais ( 1955 ) au-dessus de la tombe de Pache et par la « bosse », ils dressèrent le camp I à 6200 mètres, le 20 avril; le campii à 6600 mètres, le 24 avril, à mi-chemin de la principale chute de séracs; le camp III à 7150 mètres, juste sous la Grande Vire, près de l' emplacement du camp IV des Anglais. Ils établirent leur camp IV, le 7 mai, à 7600 mètres au pied de la face du sommet S du Kangchenjunga. Le 19 mai, E. Chrobak et W. Wroz, utilisant l' oxygène et faisant route en remontant la pente SW, dont la première partie avait été équipée de cordes fixes, atteignaient le sommet S et redescendaient dans la tempête au camp IV. Les difficultés techniques sont de l' or des IIIe et IVe degrés. Le 23 mai, W. Branski, Z. Heinrich et K. Olech, partant d' un second camp IV situé au pied d' un vaste couloir qui entame l' arête entre le sommet principal et le sommet central, atteignirent ce dernier. Le 25 mai une seconde tentative fut faite au sommet central par M. Janas et M. Malatynski par la même route, estimée du IIe et du IIIe degré. Il fallut abandonner vers 8400 mètres à cause de l' abon neige fraîche.
Une expédition espagnole forte de 13 hommes, chef Josef Pierà, avait obtenu l' autorisation de gravir le Yalungkang, 8433 mètres. Jusqu' à la Grande Vire au-dessus du camp III, cette équipe suivit la même route que les Polonais. Au-dessus de la Vire, les Espagnols, ayant obtenu le consentement du chef des Polonais, décidèrent d' aban leur premier objectif et de tenter le som- met central, plus proche. L' Espagnol N. Serret et le sherpa Phuri firent une tentative le i8 mai au départ d' un camp situé à 7550 mètres, environ au pied du vaste couloir. Ils atteignirent, semble-t-il, à quatre heures de l' après, un point situé approximativement à loo mètres en distance verticale du sommet, à 300 mètres en distance horizontale. Il leur parut alors qu' une heure serait encore nécessaire pour atteindre le sommet. Leur voie était quelque peu différente de celle suivie par les Polonais le 23 mai, et ils ont apparemment oublié de prendre leurs crampons. Ils ont regagné le camp III à la nuit.
Les deux expéditions, la polonaise et l' espa, ont été frappées de « sanctions disciplinai-res » par le Ministère népalais du tourisme, qui fit savoir que les chefs de chacune d' elles auraient l' interdiction de pratiquer l' alpinisme au Népal durant cinq ans, pour avoir fait l' ascension de sommets autres que ceux pour lesquels ils avaient obtenu une autorisation. A regard des Polonais, qui avaient reçu une autorisation pour le Kangchenjunga, la mesure semble sévère. Il semble que les Espagnols ont provoqué la colère des autorités en ne faisant rapport que longtemps après leur retour sur leur changement d' objectif de dernière minute.
Dhaulagiri 8167 m ) Expédition japonaise de Tokyo, forte de 14 hommes, chef Takasi Amamiya. Première du pilier de gauche de la face sud.
T. Amamiya, en 1975, avait dirige une équipe de Tokyo ayant le même objectif, mais qui renonça après que 6 Japonais et un porteur eurent été tués par une avalanche au camp I. L' expédition de la présente année comprenait 5 membres de l' équipe de 1975. La voie suivie emprunta le pilier situé à l' extrême gauche de la face sud, haute de 4250 mètres. Du camp le plus élevé, situé à 7500 mètres, T. Kobayashi et T. Shigeno, après six heures de montée, atteignirent le sommet le to mai. L' escalade fut répétée le i t mai par S. Shimizu, Y. Kato, H. Yoshino et le sherpa Ang Kami, qui n' employa pas d' oxygène.
Ce succès a été remporté sur une route très audacieuse. C' était la cinquième ascension de la montagne, toutes les précédentes ayant été réalisées par le col NE et I' éperon NE.
Makai.I! 18481 m Expédition internationale de l' Allemagne de l' Ouest, chef Dr Hermann Warth. Septième expédition à atteindre le sommet, et deuxième par la route originale des Français en 1955 par le NW. Sept des 8 participants ont atteint le sommet. Le huitième était Mme Warth, qui tenait le rôle de « manager » du camp de base. L' expédition quitta Katmandou le t i mars. Elle établit le camp de base le 31 et une base avancée le 3 avril. Le camp I sur le glacier supérieur de Chago, fut dressé le 8 avril; le campii à 7000 mètres le 13 avril. Le 24 avril, le camp III était monté au col du Makalu, à 741 o mètres. Un autre camp encore, le IV, fut place à 7450 mètres.
Les ascensions eurent lieu aux dates suivantes: ‚el mai: le D' Warth avec Ang Chepal ( qui ne fit pas usage d' oxygène ): 8 heures 45 minutes du camp III. to mai: en partant du camp IV Hans von Känel ( Suisse de Berne ) le Dr Karl Landvogt et Nga Temba ( von Känel et Landvogt ont souffert de gelures ). 21 mai: Kurt Diemberger et Nawang Tenzing ( en 7 heures du camp IV ).
Kurt Diemberger, à 46 ans, était l' alpiniste le plus âge à escalader un huit mille, son troisième après le Broad Peak et le Dhaulagiri. Les 3 sherpas ont été membres à part entière de l' expédi. Aucun autre sherpa ou porteur d' altitude n' a été employé plus haut que le camp de base.
L' oxygène a été utilisé à partir du camp IV situé à 7950 mètres. L' expédition s' est procure pratiquement tous les vivres nécessaires au Népal. Elle est parvenue à maintenir le total de ses dépenses dans la limite de 56000 DM, chiffre exceptionnellement bas si on le compare au budget des expéditions moyennes à grandes qui s' attaquent à un huit mille.
44 K Af? ( 8610 m ). Arête ouest de face au milieu de la photo. Arête sud ( « des Abruzzes » ) à droite 45 Makalu. Camp III de l' expédition internationale ouest-allemande à 7410 mètres sur le col du Makalu. On voit la dernière partie qui reste à gravir du nord-ouest 46 Makalu ( 8481 m ). Vue prise du sud-ouest. L' arête nord-est à gauche de la photo, le pilier ouest à droite Photos H. Warth Manaslu ( 8156 m ) Expédition USA/Colorado, chef Glenn Prozak. Neuf grimpeurs, et 2 « managers » pour le camp de base. Un accident de la route entre Katmandou et Trisuli Bazar ( un camion renversé ) a cause la mort de 4 porteurs de l' expédition et en a blessé plusieurs autres. Le projet était de suivre le premier itinéraire des Japonais ( 1956 ) par le versant est. Quatre camps furent établis avec l' aide de 4 porteurs. Mais peut-être à cause d' un départ fixé trop tôt dans la raison, on ne put grimper que pendant 18 jours sur 51, et la tentative fut abandonnée le 29 avril, après qu' on eut atteint une altitude estimée à 7300 mètres.
Dhaulagiri II ( 7715 m ) Expédition du Japanese Nagoya Club, chef Y. Ogawa. 9 grimpeurs plus 5 sherpas. Itinéraire suivi: arête E depuis le sud. Sommet atteint le 8 mai 1978 par Y. Ogawa et T. Kioke en partant du camp V, avec un bivouac. Sommet tenté précédemment par les Japonais en 1975.
Jannu ( 7710 m ) Expédition américaine, chef John Roskelley. Sur les 5 participants deux seulement étaient des grimpeurs, et 2 sherpas furent employés au camp de base. Objectif: voie de la face N ( première par des Japonais en mai 1976 ). Une altitude estimée à 5000 mètres avait été atteinte lorsque l' un des grimpeurs tomba malade. L' expédition fut abandonnée au début d' avril.
Annapurna IV ( 7525 m ) Expédition du Club alpin coréen, chef Chun Byung Koo. Six membres, y compris le sirdar, plus 4 sherpas au-dessus du camp de base. Sommet atteint le 23 avril 1978, au départ du camp IV situé à 6600 mètres, par Dong Ok Yu, le sirdar 47 Kangchenjunga. Face sud-ouest vue du glacier de Yalung et montrant les itinéraires des Polonais en igj8. Les quatre sommets visibles sont, de gauche à droite:
Le sommet ouest, 8433 mètres ( Yalungkangle sommet principal, 8$g8 mètres; le sommet central, 84g6 mètres; le sommet sud, 8400 mètres Photo P. Mlotrcki 48 Changabang ( 6864 m ). Itinéraire du Pilier sud, parcouru par une expédition anglo-polonaise en igy8 Photo: A. Fylîe Pasang Norbu et le sherpa Pemba. Dong Ok Yu souffrit de gelures.
Churen Himal ( 7371 m ) Expédition japonaise, plus sirdar et 2 sherpas. Tentative par l' arête S. Après l' établissement d' un camp III à 5300 mètres et l' ascension qu' à une altitude de 5900 mètres environ, la tentative fut abandonnée. Un des porteurs locaux mourut de maladie sur la route du camp de base. Un des grimpeurs reçut une blessure à l' œil au camp III et le chef tomba malade pendant la première partie de l' expédition.
HiMALCHULi Principal ( 7893 m ), Ouest ( 7540 m ) Expédition japonaise, chef Yoshio Ogato. Comprenait un sherpa sirdar et deux sherpas d' al, dont l' un tomba malade au camp de base et mourut dans le voyage de retour à Pokhara. Du camp V à 7300 mètres, le 6 mai 1978, le sommet principal fut atteint par K. Fujikura, H. Miyazaki et S. Tamura. Le 7 mai 1978, le sommet W était réussi par Y. Ogato et K. Sugeno.
Pumori ( 7145 m ) Expédition japonaise, chef T. Nagato. Six membres et 7 sherpas. Par l' arête SW et au départ du camp IV à 6800 mètres, S. Tamura et le sherpa Pemba Lama ont atteint le sommet le 8 mai 1978.
Annapurna sud ( 7219 m ) Expédition japonaise, chef K. Yamada. Neuf membres avec un sherpa sirdar et deux sherpas d' altitude. Itinéraire projeté: paroi E jusqu' à l' arête N. Départ de Katmandou le 17 février 1978- Le Ier mai 1978, un point 5910 est atteint. Abandon le 3 mai 1978 à cause des difficultés techniques aussi bien que de la présence d' une épaisse couche de neige fraîche.
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49 Dhaulagiri ( Si6y m ). Face sud vue du col de Ghorapani. 51 Le Passo Signal, vu de la « Voie des Français » L' itinéraire 1978 des Japonais suit l' éperon visible à gauche, se dessinant sur le ciel; l' éperon NE se profile également sur le ciel à droite Photo:.J.O. M. Roberts 50 Kalanka ( 6gjo m ). Itinéraires FyffelBarton du versant sud-est ( igj8 ) Photo A. Fyflfe Nampa Expédition japonaise, chef K. Yamado. Cinq membres, pas de sherpas d' altitude. Bien que l' autorisation ait été reçue pour le Nampa, l' équipe dirigea son attention vers un sommet au S du Nampa, appelé le Jethibarani, 6940 mètres, qui fut gravi le 27 avril 1978 par K. Mitsui, H. Yoshida et N. Morata par l' arête E.
Des tentatives ont été faites sur les sommets suivants:
AnnapurnaI ( 8091 m ) Expédition autrichienne de 7 membres, chef E. Gritzner, par la voie N de la « première ». Abandon le 8 mai 1978 après qu' un des participants eut été blessé par une avalanche entre les camps II et III.
Annapurna II ( 7937 m ) Expédition autrichienne de 4 hommes, chef J. Scharnagle. Itinéraire par la face S jusqu' à l' arête W. Après avoir atteint le col à 7100 mètres sur l' arête W. l' expédition a abandonné le 3 mai 1978.
PUTHA HlUNCHULI ( 7247 m ) Expédition ouest-allemande, 6 hommes, chef D. Steigleiter. Tentative par un nouvel itinéraire de la face sud. Abandon le 18 avril 1978, après que la neige eut enfoui profondément le camp II à 6000 mètres.
Tukuche ( 6920 m ) Expédition italienne de 7 hommes, chef F. Nembrini. Itinéraire projeté: face E jusqu' à l' arête N. Sans doute la plus courte des expéditions relatées. Ayant quitté Katmandou le 27 mars 1978, l' expédition, qui ne parvient pas à traverser le Dhampus Pass, fait demi-tour le 10 avril 1978.
52 La face est du Mont Rose, vue de la Cima di Jazzi, avec la « Voie des Français » 53 Grenzgipfel et Nordend ( Mont Rose ) Au premier plan: la « Nervure de droite ». Vue prise à oß.jo h., â environ 4000 mètres, de la « Voie des Français » Photos B. van Ommeslaghe, Bruxelles EXP EDITIONS DE L AP R E S -MO USSO N La mousson a pris fin assez tôt, vers la mi-sep-tembre. Les perturbations sur la plus grande partie de la région ont été plutôt moindres que d' ordi.
Everest(8848 m ) Deux expéditions séparées, l' une française, l' autre allemande, se sont entendues pour ne former qu' une seule vaste équipe comprenant 19 Allemands, une dame polonaise et un Suisse, avec 10 sherpas-alpinistes, Chef Dr Karl Herligkoffer; 17 Français, 1 Autrichien et 20 sherpas-alpinistes, chef Pierre Mazeaud.
Les Français ont donné à leur entreprise une vaste publicité et leur groupe comprenait 8 grimpeurs, 4 journalistes, une équipe TV de 4 avec deux opérateurs-radio délégués par Radio France pour produire un film TV de 90 minutes. Plus de 600 porteurs furent employés par eux pour le transport d' un total de 10 tonnes de matériel qu' au camp de base.
Les Français, qui avaient reçu l' autorisation d' escalader aussi le Lhotse, n' ont fait aucune tentative de ce côté.
L' équipe allemande quitta Katmandou entre le 15 et le 17 août; les Français, le 3 août.
De bonnes relations ont régné entre les deux groupes. A part des conditions parfois difficiles au début d' octobre, un temps exceptionnellement beau a prévalu pendant la période cruciale où se déroulait la dernière phase de l' ascension. La route suivie fut celle dite « normale » par le col Sud, où les Allemands établirent leur camp IV et les Français leur camp V.
L' attaque et pour ainsi dire l' invasion sans précédent du sommet ont eu lieu comme il suit:
14 octobre 1978, en 7 heures du camp IV: H. HillmaierAllemand H. EngiAllemand ( sans oxygène ) J. MackAllemand 15 octobre 1978. en 9 heures du camp V:
P. MazeaudFrançais ( 49 ans ) N. JaegerFrançais J. AfanassiefFrançais K. DiembergerAutrichien ( 46 ans ) 16 octobre 1978, du camp IV: W. KlimekAllemand H. HupfauerAllemand R. AllenbachSuisse W. RutkiewiezPolonaise Mingma TsheringNépalais ( sans oxygène ) Ang DorjeeNépalais ( sans oxygène ) Kami, sherpaNépalais ( sans oxygène ) 17 octobre 1978:
G. RitterAllemand B. KullmannAllemand Makalu ( 8481 m ) Expédition polonaise ( Varsovie ), chef Janusz Kurczab. Au total 20 hommes, y compris 13 grimpeurs. Pas de recours aux sherpas audessus du camp de base. Tentative par l' itinéraire de la « première » des Français. Un des alpinistes fut tué par une avalanche au camp de base et l' expé abandonna le 27 octobre après avoir établi un camp IV vers 7400 mètres.
Dhaui.agiri ( 8167 m ) Expédition japonaise, 18 hommes, chef Seiko Tanaka. 10 sherpas-alpinistes avec le sirdar Lakpa Tenzing. Itinéraire suivi: Face S pour gagner l' arête SE ( tentée pour la première et la deuxième fois par une expédition américaine en 1969 et 1973 ). Départ de Katmandou le 8 août. Trois alpinistes périrent dans une avalanche, le 23 septembre, entre les campsIV et V. Un autre mourut après une chute au-dessus du camp IV, le 20 octobre. Le sommet fut atteint ( 6e ascension ) le 19 octobre 1978 par T. Miyasaki, A. Ube et H. Tani; puis le 20 octobre 1978 par N. Yamada, S. Suzuki et le sherpa Nawang Yonden.
AnnapurnaI ( 8051 m ) Expédition féminine américaine, chef Aliene Blum. Dix alpinistes, 2 opérateurs film, 1 « mana- ger » pour le camp de base et 6 sherpas-alpinistes avec le sirdar Lopsang Tshering. Départ de Katmandou le 14 août 1978. L' itinéraire de la première expédition par le nord fut suivie ( avec de menues variantes ) par celle des Hollandais ( 1977 ). Après avoir traversé quelques périodes de tempête au camp V dressé à 6872 mètres le 8 octobre 1978, Irène Miller, Vera Komarkova et les sherpas Mingma Tshering et Chawang Rinzee atteignaient le sommet le 15 octobre 1978 ( 50 ascension ). Lors d' une deuxième tentative vers le sommet, le 17 octobre 1978, deux Anglaises, Vera Watson et Alison Chadwick-Onyskiewiez, faisaient une chute mortelle en négociant une raide pente de glace entre le camp V et le sommet.
Jannu ( 7710 m ) Une expédition britannique de 4 grimpeurs, Roger Baxtera-Jones, Rob Carrington, Brian Hall et Alan Rouse, a atteint le sommet ( 4e ascension ) le 21 octobre après une escalade de style alpin de quatre jours et demi, à partir d' un camp de base situé sur le glacier de Yamatari et en suivant l' arête sud ( même route que les Français en 1962 ). Cela après avoir abandonné leur tentative par la face est. C' est là un bel exemple d' expédition « nouveau style » aux grands sommets himalayens.
Makalu II ( Kanghungtse ). ( 7640 m ) Expédition française Rhône-Alpes. Groupe de 6 grimpeurs et de 4 sherpas avec le sirdar Mingma. Organisation privée.Voie suivie: face SW jusqu' au col du Makalu, puis par l' arête S. Le sommet a été atteint le 22 octobre 1978 par J. Manificat ( ière ascension par une expédition française en 1954 ).
Annapurna Sud ( 7273 m ) Expédition japonaise de la Meiji University, 6 participants, chef T. Kohno, et 3 sherpas avec le sirdar Dawa Tshering. La voie suivie est celle de l' arête SW vers la face S, comme le fit l' expédition japonaise de 1974. Sommet atteint les 16 et 17 octobre par 4 grimpeurs.
PUTHA HlUNCHULI ( 7246 m ) Expédition escalade-randonnée organisée par le Deutscher Alpenverein de Munich et formée d' un groupe de 14 alpinistes, chef Gunter Sturm, et d' un autre de 13, chef Fritz Zintl. Par l' arête S, la montagne fut gravie le 8 octobre 1978 par 7 Allemands et 2 sherpas, le io octobre 1978 par4 Allemands et 1 sherpa, le 19 octobre 1978 par 6 Allemands et 1 sherpa.
Langtang Lirung ( 7246 m ) Expédition comprenant g Japonais et 2 Népalais, chef Akira Ban. En outre six sherpas d' alti, sirdar Sonam Gyalzen. A partir d' un camp de base sur le glacier de Lirung, 4 camps ont été établis sur l' arête est. Partant du camp le plus élevé à 6650 mètres, Seishi Wada et le sherpa Pemba Tshering ont atteint le sommet le 24 octobre 1978. Cette ascension était une première. Cette montagne est également connue sous le nom de Gangchen Ledrub.
Pumori ( 7145 m ) Expédition suisse ( tessinoise ), chef Romolo Nottaris, comprenant 11 Suisses, un Italien, un Américain et des sherpas d' altitude. Camp de base placé à 5300 mètres et camp II à 6500 mètres sur la face SW. Sommet gravi par 9 personnes: le 18octobre 1978: F. Tettamanti, C. Zimmerman, L. Sganzini ( en 9 heures du camp IIle 19 octobre 1978: R. Nottaris, T. Zeund, le sherpa Pasang Norbu; le 22 octobre 1978: R. Korell, G.Eu-mann, F. Ponzio. L' expédition était de retour à Katmandou le 1er novembre. Le médecin de l' ex, N. Chiesa, est mort le 25 octobre à l' hô de Katmandou d' un œdème pulmonaire.
TiLiCHO ( 7132 m ) Expédition française organisée par la Gendarmerie de haute montagne de Chamonix, chef Roger Emin. Tentative de style semi-alpin avec recours à 2 sherpas au-dessus du camp de base situé à 4900 mètres. Un seul autre camp vers 6100 mètres sur l' arête E. Sommet atteint ( ière ascension ) par E. Schutz, le 10 octobre 1978.
Api ( 7132 m ) Expédition italienne, 14 membres, chef Renato Moro, avec 4 sherpas-alpinistes. Par la face S, à l' arête E avec l' installation de 4 camps. Du plus élevé, à 6300 mètres, 4 grimpeurs, Rocca, Cesare Bianchi, Maggi et Tamagni, ont atteint le sommet le 16 octobre 1978.
Pabil ( Ganesh IV ) ( 7102 m ) Expédition conjointe népalo-japonaise comprenant 7 membres de la Fédération montagnarde de la police népalaise, 16 membres de la Fédération ouvrière alpine japonaise. Leaders communs: Y. Thapa et S. Toyoda. Deux des membres appartenant à la police du Népal étaient les sherpas Mingma Tenzing et Sonam Walchung. Départ de Katmandou le 23 août. Entre le 16 octobre 1978 et le 22 octobre 1978, le sommet a été gravi par 11 Japonais et 5 Népalais.
NiLGiRi Sud ( 6839 m ) Expédition japonaise de 6 hommes, chef K. Mitsui, avec un sherpa, Ang Temba. Par l' arê E, les six Japonais ont atteint le sommet le 11 octobre 1978 ( ièrc ascension ).
Chulu ( massif de I' Annapurna ) ( 6583 m ) Cette montagne, récemment « ouverte » aux expéditions, a été gravie en décembre par deux Suisses, Jacques Bovier, de Sion, et Paul Reymond, de Croy ( VD ), qui ont atteint les deux sommets, est et ouest, à partir d' un bivouac d' altitude à 5830 mètres, leur base étant située à 5100 mètres environ. Au-dessus de la base, ils étaient accompagnés d' un Népalais. M. Bovier, qui est ingénieur, a travaillé au Népal pendant plusieurs années.
Des tentatives ont eu lieu sur les sommets suivants:
Lhotse ( 8511 m ) Expédition suisse conduite par le guide Joseph Fauchère de la Forclaz-sur-Evolène. 3 grimpeurs valaisans, 6 genevois et un médecin belge ont quitté Genève à la fin d' octobre pour tenter l' as par le SE sans oxygène. Après avoir établi un camp de base vers 5300 mètres, cette expédition relativement « légère » ( 5 sherpas et 60 porteurs ) a abandonné le 24 octobre 1978 vers 6500 mètres à cause de vents violents continuels ( soufflant à 100 km/h ).
Dhaulagiri ( 8167 m ) Expédition de 10 Français, alpinistes de profession de l' Ecole nationale de ski et d' alpinisme, de Chamonix, chef Yves Pottet-Villard, accompagnés de 2 médecins et du photographe suisse bien connu, Denis Bertholet, de Verbier. Plusieurs de ces grimpeurs avaient déjà été ensemble au Pumori, en 1972, et à la Nanda Devi en 1975. Leur objectif était l' ascension du pilier sud ( sans doute une variante des deux voies gravies avec succès par des expéditions japonaises en mai et octobre 1978 ). On espérait en outre descendre du sommet par la voie normale à pied et à ski, réalisant ainsi la première traversée de la montagne.
Camp de base placé à 3600 mètres et base avancée près du col sud à 5100 mètres. Camp IV aux environs de 7000 mètres. Le point le plus élevé fut atteint à 7300 mètres, mais il fallut abandonner, à cause des vents violents et du froid extrême, le 5 novembre 1978. On a eu recours à 7 sherpas-al-pinistes avec le sirdar Nawang Dorjee '.
Manaslu ( 8156 m ) Deux grimpeurs japonais, S. Shimizu et Y. Kato, accompagnés du Dr S. Tanaka, ont tenté une voie audacieuse par la face NE. Du camp V à 7500 mètres, un point situé à une altitude estimée à 8000 mètres fut atteint avant l' abandon dû à la profonde couche de neige. Six sherpas avec le sirdar Pemba Norbu accompagnaient les Japonais.
Annapurna II ( 7937 m ) Deux grimpeurs britanniques, Richard Isher-wood et Robert Collister, ont été empêchés par une neige profonde de pousser une tentative par la face N et l' arête W. Ils abandonnèrent l' ascension le 30 septembre 1978 aux environs de 7000 mètres. Pas de sherpas employés au-dessus de la base.
HiMALCHULi ( 7893 m ) Une expédition britannique de 8 hommes, chef John Cleare, a essayé une voie par le NE, établi trois camps et atteint une altitude de 6400 mètres. Ayant abandonné leur premier objectif, John Cleare et Ian Howell, partant de leur camp III le 4 octobre 1978, ont atteint le sommet de la Pointe NE, environ 6497 mètres.
Nuptse ( 7879 m ) Deux Anglais, Doug Scott et Joe Tasker, et un Américain, Mike Covington, ont tenté l' éperon N par la Western Cwm ( « Combe ouest » ). Style alpin sans sherpas. L' épaisseur de la neige sur la voie projetée a empêché toute progression véritable et l' escalade a été abandonnée le 12 octobre.
1 Rappelons que cette expédition était soutenue financièrement par la TV Suisse romande qui avait chargé le guide et cinéaste Denis Bertholet d' en réaliser le film ( réd ). )