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Démarches qui ont présidé à la réalisation de nouvelles cartes

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E. Imhof

Lorsque, au début de ce siècle, l' atlas Siegfried venait d' être terminé, des augures en prédisaient déjà la disparition. En effet, de nouveaux besoins, de nouveaux vœux et les progrès réalisés dans la technique de la cartographie préconisaient un renouvellement de ces cartes. Les ingénieurs du Service topographique fédéral gravirent à nouveau, munis de leur lourd attirail, les sommets les plus élevés des Alpes, afin de jeter les bases d' un réseau de triangulation plus précis, s' étendant à toute la Suisse ( photos 3 b, 4 et 5 ). Simultanément, on mit sur pied un nouveau nivellement de Photo S + T Photo T + B Photo M. Ries S + TPhoto e. Gubier s + T Photo L'.vviiiimann PhocoS + T 1:50000 ( Alpi ) e procede direttamente alla stampa di alcune carte. Sotto la direzione del colonnello Siegfried l' ufficio viene trasferito a Berna dove ha inizio il lavoro di riproduzione e di revisione degli rilievi originali. I fogli della zona alpina sono incisi su pietra; l' intera opera è denominata « Atlante topografico della Svizzera » e comprende 581 fogli.

Successivamente vengono aggiornati i fonda-menti della misurazione; si constata soprattutto che la base dei rilievi altimetrici, la Pierre du Niton a Ginevra, era troppo alta di tre metri buoni ( vecchio orizzonte ). Creata la base per le nuove misurazioni, entro il 1935 il servizio topografico fdderale tira parecchie bozze di prova.

précision. Le point fondamental des altitudes ( un repère scellé dans la Pierre du Niton, en rade de Genève, photo 7 b ), fut déterminé à nouveau et toutes les altitudes du pays furent abaissées de 3,26 mètres. Beaucoup de fiers sommets perdirent ainsi l' auréole de leurs trois mille mètres. On introduisit aussi une projection cartographique mieux adaptée aux besoins. De nouveaux levés topographiques étaient partout en cours, les uns réalisés dans le cadre de la mensuration cadastrale, les autres destinés à la correction et à la révision des cartes topographiques. C' est alors que survint une révolution fondamentale dans la technique du levé cartographique: la photogrammétrie, puis l' aérophotogrammétrie dont les méthodes de travail furent mises au point. Elles conduisirent à des améliorations et une accélération extraordinaire de la réalisation des cartes, particulièrement en ce qui concerne les régions alpines élevées et d' accès difficile. Des entreprises suisses, les maisons Wild SA de Heerbrugg et Kern et Cie d' Aarau en particulier, contribuèrent grandement aux progrès de la géodésie et de la cartographie par leur fabrication d' instruments de précision.

Il s' avéra alors que l' œuvre topographique de cette époque ne pouvait pas durer par de simples mises à jour. Avec le temps, elle était devenue une mosaïque de levés anciens et récents, à l' exacti variable et au contenu plus ou moins riche. De même, la disparité d' échelles de l' atlas Siegfried et l' absence de courbes de niveau de la carte Dufour augmentaient ce malaise. En octobre 1913, de nombreux organes officiels et des sociétés, dont le CAS, adressèrent une requête commune au Conseil fédéral, demandant de remplacer les feuilles alpines de l' atlas Siegfried au 1150000 par de nouvelles cartes plus précises au 1:25000. Cet appel ne reçut aucun écho, car l' éclatement de la Première Guerre mondiale, qui eut lieu peu après, créa aussitôt des soucis d' une plus grande acuité.

Il serait cependant erroné de penser que les autorités fédérales et le Service topographique se soient détournés durant toutes ces années des problèmes posés par un renouvellement des cartes, bien au contraire. En effet, entre 1903 et 1925, les ateliers du Service topographique sortirent en tout 25 épreuves d' essai de cartes topographiques nouvelles, aux échelles de 1:20000, 1:25000, 1: 33 333, 1:40 000, 1:50 000 et 1: 100000. Cependant, aucune décision ne fut prise.

Au début de 1927, la section de Berne de la Société suisse des ingénieurs et des architectes m' invita à exposer ma position face au problème du renouvellement des cartes topographiques fédérales, au cours de deux conférences publiques. Aussitôt après, la Société suisse des géomètres publia mes conférences dans sa revue sous le titre: Les cartes de Suisse et leur développement ultérieur. C' est ainsi que ce problème cartographique tomba dans le domaine public. Les débats furent vifs au sein des sections du CAS et des sociétés scientifiques, techniques et militaires. J' eus, personnellement, à tenir plus de 70 conférences durant cette « guerre de sept ans des Cartes nationales » qui venait d' éclater et les tenants d' autres conceptions ne s' exprimèrent pas moins vigoureusement.

Tentons, dans les lignes suivantes, d' exposer l' essentiel de ces débats.

1. Les milieux militaires tenaient surtout à une carte dotée d' une seule échelle. Beaucoup d' entre nous avaient, en effet, ressenti une impression confuse et désagréable des Cartes nationales de l' époque: feuilles au 1:25000 pour le Plateau, feuilles au 50 000 en terrain montagneux et feuilles au 1: 100000 sans courbes de niveau pour le pays tout entier. De là, les vœux pour une carte unique à usages multiples. L' échelle de 1 :50 000, à mi-chemin entre l' atlas Siegfried et la carte Dufour, s' imposait comme règle d' or. De même, la possibilité d' une réalisation assez rapide préconisait une telle solution. Et l' argument suivant n' était sans doute pas de moindre importance: on craignait déjà sérieusement, en ces années-là, l' éclatement proche d' une Deuxième Guerre mondiale. Le Service topographique, dirigé alors par Karl Schneider, appuyait aussi cette solution pour des motifs analogues. On voulait, en premier lieu, ancrer dans une nouvelle loi fédérale le principe de la réalisation d' une carte unique au 1: 50000.

2. D' autres experts, dont je faisais partie, rejetaient le projet d' une carte unique, car une telle solution ne pouvait couvrir que des besoins restreints. Il y a des « bonnes à tout faire », mais il n' existe pas de « carte à tout faire ». Selon ce qu' on désire en tirer, on a besoin de cartes à grande, moyenne ou petite échelle. L' idée d' une carte unique n' est qu' une utopie si l'on se réfère aux points de vue de tous les usagers. L' ensemble des cartes topographiques d' un Etat moderne doit se composer d' une série logique de cartes à différentes échelles. Les membres d' une telle série doivent se compléter harmonieusement tant par leurs contenus que par leurs échelles ( grandeurdelapré-sentation ) et celles-ci doivent se succéder dans des rapports réguliers. A ce propos, les échelles choisies doivent être simples et correspondre correctement les unes avec les autres. Pour réaliser ce postulat, il faut, dès le début, fixer dans un projet d' ensemble toutes les échelles de la série. Autrefois, dans notre pays comme à l' étranger, on fixait isolément l' échelle et le contenu de chaque Carte nationale, et il en est souvent résulté des successions d' échelles irrégulières, tantôt trop rapprochées, tantôt trop éloignées les unes des autres. C' était donc l' occasion unique qui s' offrait à nous de régler ces problèmes à long terme. L' intérêt principal résidait dans la plus grande échelle de la série. Cette carte de base comprend de loin le plus grand nombre de feuilles et son contenu constitue le fondement des cartes plus simples et à échelle plus réduite. En raison de ces réflexions et par comparaison avec les ensembles de cartes qui apparaissaient dans les pays voisins, je proposai les échelles suivantes pour notre nouvelle série de Cartes nationales: i 125000, 1150000, 1:100000, 1:200 000 ou 1:250 000 et 1:500 000.

Ainsi, le vœu de posséder une carte au 1:25 000 pour la Suisse tout entière, y compris la haute montagne, était mis en évidence. On ne disposait, en effet, que d' une carte au 1:50000 partiellement vieillie et souvent très inexacte pour ces régions.

Les trois projets suivants s' opposaient donc, ainsi que les « troupes de choc », qui les défendaient.

Projet A: II convenait de ne réaliser pour toute la Suisse que la carte unique au 1: 50000 dont on vient de parler. Elle remplacerait la carte Dufour et l' atlas Siegfried. Tenants: les milieux militaires et le Service topographique fédéral surtout.

Projet B: II convenait de réaliser des nouvelles cartes au 1:25000, 1:50000, 1:100000, etc. Contrairement aux cartes de l' époque, elles devraient, à chaque échelle, englober la Suisse entière. Tenants: les milieux scientifiques et techniques surtout, ainsi que les alpinistes.

Projet C: II convenait de réaliser une série cartographique systématique analogue au projet B, mais à des échelles disparates: ( 1:10000 ), 1:33333, 1: 100000, etc. Cette idée fut soutenue violemment par l' ingénieur Werner Lang du Service topographique. Certains tenants de ce projet se recrutaient aussi dans les milieux du CAS. Au début, même le Comité central de Zurich, de 1929 à 1931, et la présidence d' alors de la section Uto préconisaient cette solution. L' échelle de 1:10 000 de cette série se rapportait à un ensemble de plans de la mensuration cadastrale suisse, dont l' achèvement était encore lointain.

Un autre projet D d' une série très étoffée de cartes au 1: 20000, 1 :40000, 1:80000, etc. avait été envisagé par quelques personnes du Service topographique, mais abandonné assez rapidement.

Le désir d' une carte au 1: 25000 couvrant aussi les régions alpines avait été fortement attisé chez nos alpinistes par les excellentes cartes des hautes Alpes, publiées à la même échelle par les clubs alpins d' Allemagne et d' Autriche. On ne comprenait pas, également, pourquoi on voulait alors remplacer, pour le Jura, le Plateau et les Préalpes, les excellentes cartes au 1:25 000 existant depuis 9 presque cent ans par des cartes au 1:50000, quatre fois plus petites, alors que l' éditeur disposait maintenant de moyens techniques et de méthodes de travail beaucoup plus perfectionnés. Le projet C d' une série de cartes comprenant l' échelle de 1:33333 était aussi un compromis entre les projets A et B. Au cours des discussions, beaucoup de personnes se mirent à douter de la possibilité de réaliser une carte au 1: 25000, à tel point qu' on tenta de sauver ce qui pouvait encore l' être. Chez les alpinistes, on fut d' avis qu' il valait mieux posséder une carte au 1:33 333 ( 3 cm pour 1 km ) que celle au 1 :50000. De plus, on avança aussi des arguments ayant trait à la diminution de travail, de quantité de papier, de coût et de poids des cartes.

Qu' arriva alors entre 1927 e! 1935? Les discussions furent très vives au sein des sections du CAS et dans d' autres sociétés. Entre 1928 et 1930, les sociétés scientifiques adressèrent trois mémoires au Conseil fédéral, le priant de réaliser la carte au 1: 25000 pour les régions alpines, ceci sans succès apparent. Ceux-ci ont été publiés en 1934 dans la brochure suivante: Denkschrift zur Frage der Neuerstellung der offiziellen Landeskarten der Schweiz.

En 1932, le Comité central du CAS, élu pour les années 1932-19346! siégeant à Baden, fait publier dans sa revue mensuelle Les Alpes ( juillet 1932 ) les. deux projets opposés AetB, assortis d' explications et de commentaires, sous les signatures de Karl Schneider, directeur du Service topographique fédéral, et d' Edouard Imhof, professeur à l' Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Cette initiative est censée apporter aux membres du CAS une base solide de discussion et de prise de position au sein des sections.

12 novembre 1932: Assemblée des délégués du CAS à La Chaux-de-Fonds. Une forte majorité vote pour le projet B, par conséquent pour la carte au 1:25000.

Le Comité central désigne une commission pour la réalisation de ce projet. On s' entend avec les autres sociétés du pays particulièrement intéressées à cette question cartographique: Société helvétique des sciences naturelles, Fédération suisse des sociétés de géographie, Union suisse des géomètres, Union forestière suisse, Société suisse de technique agricole, Société suisse de photogrammétrie. D' un commun accord, elles chargent le professeur Imhof de rédiger un mémoire présentant le bien-fondé du projet B et de sa carte au 1:25000 et exposant le contenu et la forme de ces cartes. A ce propos, il insiste sur les avantages de la publication de cartes comportant un estompage du relief. Ce mémoire doit être adressé aux autorités fédérales en temps voulu.

Septembre 1933: A l' instigation du Département militaire fédéral, le problème des cartes est débattu au cours d' une grande conférence, réunissant les représentants de l' armée ainsi que ceux des offices et instituts fédéraux particulièrement intéressés à cette question. Je représente, à cette occasion, l' Ecole polytechnique fédérale. Toutes les voix, la mienne exceptée, accordent leur préférence au projet A ( carte unique au 1:50000 ). Les événements prennent donc une tournure très critique pour la carte au i: 25000.

13 octobre 1933: Nouvelle conférence sur le problème des cartes. Cette fois, les porte-parole de sociétés civiles bien connues et d' importante nationale sont invités par le Département militaire; parmi elles se trouvent le CAS et les sociétés citées tout à l' heure et présentant une identité de vues. Je suis chargé par le Comité central de représenter le CAS. Cette conférence est présidée par le colonel-commandant de corps Wille. Le fléau de la balance s' incline nettement, cette fois-ci, du côté du projet B et de la carte au i :25000. Finalement, on s' accorde sur la base du compromis suivant: le projet B et la carte au 1: 25000 sont acceptés; mais, afin de ne pas imposer des

L' impegno per la realizzazione di nuove carte topografiche della Svizzera

E. Imhqf Già all' inizio del nostro secolo si manifesta il bisogno di aggiornamento della carta Siegfried. Si esegue una triangolazione migliorata e una nuova livellazione di precisione. Grazie alla nuova tecnica topografica, la fotogrammetria ( dapprima al suolo, in seguito aerea ), anche zone inaccessibili possono essere facilmente rilevate in modo attendibile. A partire dal 1903 il Servizio topografico federale ha stampato parecchie bozze di prova.

La discussione è aperta nel 1927. Nell' ambito della « guerra » per la Carta nazionale, parecchie associazioni, prima fra tutte il CAS, sostengono la proposta del Prof. E. Imhof di pubblicare per l' in délais insupportables à l' armée, de disposer d' une carte unique de la Suisse entière et la publication de la carte au 1:50000, réalisable plus rapidement, sera entreprise en priorité.

14 octobre 1933: Le conseiller fédéral Mingèr, chef du Département militaire fédéral, est informé oralement, par le colonel-commandant de corps Wille et moi-même, des délibérations et des recommandations de la conférence de la veille. Notre problème des Cartes nationales s' éclaircit, et le conseiller fédéral Mingèr se déclare prêt à appuyer nos désirs.

Au printemps 1934, nous adressons notre mémoire au Département militaire. Il est signé en premier lieu par F. Gugler, Dr hh.c. ', président central du CAS et les signatures des présidents de toutes les sociétés qui ont collaboré avec nous lui font suite. Le 21 juin 1935, les Chambres fédérales votent unanimement la loi fédérale concernant l' éta de nouvelles Cartes nationales. Ce jour-là, il m' a semblé que toutes les cloches des églises du pays carillonnaient en moi.

Le 5 janvier 1937, le Conseil fédéral mit en vigueur la réalisation détaillée de ces cartes au 1:25ooo, 1:5oooo, 1: iooooo,etc. enapprouvant une ordonnance concernant le programme d' établissement des nouvelles Cartes nationales.Trad. C. Aubert tero territorio una carta 1:25000, sulla base della quale si sarebbero realizzate altre serie in scala più ridotta.

Il 21 giugno 1935 è varata la legge federale concernente l' allestimento di nuove Carte nazionali. Il « programma d' esecuzione » del 5 gennaio 1937 dispone l' allestimento di serie successive nelle scale 1:25000, 1:50000, 1:100000, ecc, come pure la pubblicazione di fogli con l' ombreg del rilievo. Per esigenze di carattere militare dev' essere data la precedenza alla carta 1:50000.

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