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Le Grand Cornier par la face N-NE

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PAR MAURICE BRANDT ET ADRIEN VOILLAT Avec 3 illustrations ( 86-88 ) En remontant le Val de Zinal, au sortir de la zone des forêts, près des derniers mélèzes agrippés sur la moraine, un pont de bois conduit par-dessus le torrent impétueux dans un petit paradis alpestre. Tout ce que peuvent désirer les sens et le cœur d' un amant de la montagne est réuni dans ce lieu béni des dieux: l' air léger, les eaux bruissantes, les fleurs et leurs senteurs, le roc et la neige. Mais, dominant de sa prestigieuse élégance le Petit Mountet, la face neigeuse du Grand Cornier, toute proche, fascinante, s' élance d' un jet vers le ciel couleur de gentiane. Une croupe de rochers sombres souligne cette face d' une blancheur sans tache, dissimulant le glacier et les séracs de sa base.

« Paroi de neige ou glace qui complète l' édifice et en fait une des merveilles de la Grande Couronne de Zinal, c' est la face la plus classique et la plus belle du Grand Cornier », dit Marcel Kurz dans son Guide des Alpes Valaisannes. Vue de plus haut, elle souffre de la proximité écrasante de la Dent Blanche; mais ses charmes sont encore suffisants pour allumer notre convoitise.

Cette face fut gravie pour la première fois le 8 août 1932 par les célèbres alpinistes français Lucien Dévies et Jacques Lagarde. La fameuse cordée Pierre Bonnant-Loulou Boulaz tenta la seconde ascension le 29 juin 1941 et réussit partiellement. Les conditions étaient si mauvaises qu' il lui fut impossible de rejoindre l' itinéraire de la cordée Devies-Lagarde empruntant l' éperon rocheux sur la droite de la paroi. Il fallut gagner l' arête est à 500 mètres du sommet.

Le glacier sans nom au pied de la paroi du Grand Cornier, ainsi que la terrasse glaciaire menant de droite à gauche à son arête est, ont été parcourues à ski par H. Wäffler et J. Zimmermann, le 24 mars 1944. Ils terminèrent l' ascension à pied par l' arête est.

Nous serons donc en honorable compagnie parmi les visiteurs de cette belle face. Le Grand Cornier d' ailleurs, malgré les 40 mètres qui lui manquent pour être un 4000, ne fut pas dédaigné des grands alpinistes. La première ascension, le 16 juin 1865, revient à Edward Whymper avec Christian Aimer, Franz Biner et Michel Croz.

Un touriste débouchant avant l' aube du 30 juillet 1956 sur le glacier de Zinal par le nouveau sentier du Mountet aurait surpris trois silhouettes fantomatiques gesticulant autour d' une table glaciaire à la lueur blafarde d' une lampe, et dialoguant à peu près en ces termes:

- On débarrasse les sacs de tout le superflu?

- Et comment! Pour une fois ils seront un peu légers!

- Pas besoin de prendre beaucoup de vêtements...

- Ni grand' chose à manger...

- Si ça va comme à la face nord du Rothorn, on sera de retour à deux heures cet après-midi. C' est ainsi que nos trois larrons se mettent en route, pleins d' assurance et de confiance dans leurs spéculations. L' un, le plus grand, Marcel Brandt, n' est pas un spécialiste du calcul des probabilités, qu' il professe même? L' autre, Adrien Voillat, un vieux routier des faces nord? Quant à sa femme, Rose, ravitailleuse et « sherpani » de l' équipe, elle est la providence et la prudence de la cordée.

Hélas! rien de plus humain que l' erreur... C' est avec vingt-sept heures et demie de retard sur nos prévisions que nous serons de retour à notre dépôt.

Dès le début en effet, cette face paraît ensorcelée. L' aube nous trouve taillant une glace noirâtre des plus dures au milieu de la chute de séracs. Dans le dédale des crevasses, nous perdons des heures précieuses. Or la dénivellation du glacier de Zinal au sommet du Cornier est de 1440 mètres!

Les blocs de pierre très nombreux qui jonchent le glacier témoignent de la menace en suspens dans la paroi des Bouquetins. Nous nous tenons à distance respectueuse, mettant entre la montagne et nous le plus grand nombre possible de crevasses. La chaleur, dans l' amphithéâtre glaciaire trop abrité du vent à notre gré, devient éprouvante. L' énorme corniche qui ourle le faîte de la chaîne des Bouquetins en subit elle aussi les effets. A chaque instant elle cède en un point ou un autre, entraînant les pierres délitées de ce versant. Hier déjà, de la cabane du Mountet, nous observions de grosses avalanches de séracs partant sous l' arête est du Grand Cornier. Enrobées d' un nuage blanc, avec un vacarme de tonnerre elles balayaient la partie gauche de la face, recouvrant de tonnes de glace la voie Devies-Lagarde. Jugeant les risques trop grands pour les assumer sans besoin impérieux, parvenus au pied de la face proprement dite nous franchissons la rimaye approximativement à la verticale de l' antécime ( P. 3845 situé à 320 mètres au nord-ouest du sommet ). Ce passage de rimaye est laborieux; mais ce n' est rien encore en comparaison du travail qui nous attend dans la traversée sous les rochers jusqu' à la verticale du sommet.

Les conditions sont changeantes à l' extrême, généralement mauvaises. Il faut tailler, tailler encore sous un soleil qui tape à faire éclater les crânes.

Une chaleur suffocante, pas un souffle d' air! Les profondes cannelures de neige ou de glace se succèdent, très rapprochées. Il faut à chaque rigole mettre en œuvre tout le répertoire des méthodes connues de nous pour établir les degrés. Selon que la partie à tailler est dans le soleil ou dans l' ombre, la neige de fondante devient poudreuse, tantôt sans transition, tantôt graduellement, en passant par tous les états intermédiaires. Au fond des cannelures c' est de la glace vive. Cette traversée est éprouvante tant pour le moral que pour le physique. Au-dessus de nous les rochers dégoulinants localisent désagréablement la vue. Sous nos pieds la rimaye ouvre sa monstrueuse gueule noirâtre. A la moindre glissade elle nous engloutirait sans un ouf! Néanmoins les dangers de cette traversée sont plutôt subjectifs. Comme ils dépendent de notre volonté, il suffit de tailler les degrés assez grands, sans se soucier des heures qui s' écoulent. Enfin parvenus au pied de la pente de neige, à peu près à l' aplomb du sommet, nous commençons seulement à monter la face... Il est 11 heures!...

Après deux longueurs de corde, Maurice déclare avoir un malaise; il voudrait redescendre. Symptômes d' un début d' insolation. Avec des pilules et du liquide, Rose le soigne de son mieux, tandis que le leader l' encourage: « Le plus dur est passé, il n' y a plus qu' à monter verticalement au sommet... Il fait moins chaud, le soleil à présent ne fait plus que lécher la face. Les conditions sont meilleures, et surtout... si on redescend on ne reviendra plus! » Sans grandes réactions le malade se laisse convaincre et Adrien, heureux de récolter les fruits de son éloquence, repart verticalement, visant le sommet. Entre deux cannelures les conditions sont bonnes, la progression devient rapide. Mais visiblement, l' éclopé peine!

- Vous ne me croyez pas! dit-il.

- Oui, oui, on te croit... mais la course est virtuellement terminée. Encore deux ou trois heures et nous serons en haut!

Ces quelques heures en furent neuf, un temps de convalescence suffisant pour que le malade ait retrouvé sa forme peu avant la nuit.

Au niveau du sérac bordant la face sous l' arête est, la couche de neige devient de plus en plus mince. Cela exige une taille laborieuse. Le malade demande à sortir sur l' arête est, mais c' est un dialogue de sourds entre ces têtes de mules... jurassiennes!

Une nouvelle nervure entre deux cannelures offre de meilleures conditions. Nous prenons rapidement de l' altitude. Rose, débordante d' activité, assure simultanément ses deux camarades, et l'on gagne un temps précieux. Le premier est toujours à une quinzaine de mètres en avant ( il craint de se laisser attendrir ) et ainsi le malade dispose de plus de temps pour monter à sa propre allure. Comme il fait chaud! Les gourdes sont vides, la soif nous dévore. Adrien, qui taille les marches, s' est exagérément dévêtu. Après chaque longueur de corde il gesticule des bras, tant le brûlent les courroies du sac frottant ses épaules presque nues.

A une centaine de mètres sous le sommet les conditions redeviennent mauvaises. Nous traversons à notre droite par l' itinéraire de la cordée Devies-Lagarde, empruntant les rochers pour gagner l' arête nord-ouest à une cinquantaine de mètres du sommet Une mince couche de neige recouvrant les rochers verglacés nous contraint à revenir au centre. Sur une longueur de corde la glace assez épaisse permet de tailler des degrés. Puis les mauvaises conditions nous incitent à traverser à notre gauche. Profonde erreur! Nous le constaterons demain à la descente. Si nous avions patienté encore une dizaine de mètres, de bonnes conditions nous auraient permis d' atteindre le sommet verticalement, avec plus de facilité. Malheureusement, d' en bas rien ne nous permettait de le supposer. Quand on est engagé dans une face, il est difficile de s' orienter sans repères déterminés au préalable d' un point suffisamment éloigné.

Après la traversée, nous montons en biaisant vers l' arête est. Une mince couche de neige poudreuse dissimule une glace très dure. Et brusquement, à une cinquantaine de mètres sous le sommet, la nuit tombe: il est 21 heures.

Nous creusons, pour le bivouac, une petite grotte de glace à la faible lueur d' une lampe. Que c' est dur à tailler! Les dimensions sont limitées au strict minimum. Un piton à glace auquel nous nous attachons tous les trois est planté au-dessus de la grotte pour le cas où nous viendrions à basculer pendant notre sommeil. Les maigres provisions que Rose nous distribue s' étranglent dans notre gorge. Ah, si c' était du liquide I Enfin nous enfilons nos longues et larges cagoules en nylon imperméable. Elles nous servent de sac à bivouac individuel, protégeant assez bien du froid. La place manque pour enlever les crampons car les pieds sont au bord de la pente. Tous les objets que par mégarde nous poussons hors de la grotte disparaissent dans le noir en dévalant la pente, perdus à jamais. C' est la première fois que nous bivouaquons avec les crampons aux pieds; mais comme ils sont spécialement étudiés pour ne pas créer de points froids par un serrage localisé excessif, les risques de gelures nous paraissent supprimés. Un avantage bien agréable dans ces conditions spéciales est que les pieds ne glissent pas sur la glace. Cela donne plus de sûreté et décontracte les muscles des jambes. De plus, demain matin nous serons heureux d' avoir nos engins déjà fixes aux pieds.

Blottis l' un contre l' autre, Adrien ne tarde pas à s' engourdir, puis à s' assoupir. Entre deux sommes nos regards plongent dans le Val de Moiry illumine par les travaux du barrage. La « cabane à Jean-Baptiste » que nous essayons de deviner est le pôle de nos convoitises. Les dortoirs et un pot de thé offert avec un bon sourire, quel beau rêve!

Avec les premières lueurs de l' aurore la vitalité revient en nous. Mais que le soleil est donc lent à paraître!... Les pronostics vont bon train quant à l' endroit où il débordera l' arête du Schalli. Oh joie! le voilà qui émerge à l' horizon. Il nous baigne d' abord de lumière avant de diffuser sa chaleur. Tout se métamorphose à nos yeux. Pendant la nuit une mer de nuages s' est formée sur la vallée du Rhône, le Val d' Anniviers et le Vallon de Moiry, noyant la base des montagnes à peu près au niveau des forêts. Nos regards planent sur cet océan tourmenté. Sur les névés supérieurs du glacier de Moiry deux cordées apparaissent puis s' arrêtent longuement en regardant dans notre direction. Nous ne serons donc plus seuls sur la montagne que cette présence humanise.

A 6 heures nous abandonnons notre grotte de glace, encore un peu raides mais tous en bonne santé. ( La « fraîcheur » de la nuit s' est révélée un remède excellent pour l' insolé !) Une longueur de corde suffit pour nous plonger dans les remous d' un vent glacial soufflant par-dessus l' arête. Notre bivouac se trouvait donc juste à la limite du confortable!

Pour éviter l' exposition en plein vent, mais surtout, je crois, pour une satisfaction d' amour que nous estimons méritée, nous refusons de sortir de la face et longeons à quelques mètres sous l' arête pour ne déboucher qu' au sommet Nous y sommes à 7 h. 30.

Aussitôt le vent nous assaille et nous rejette dans les rochers du côté sud, en contrebas. Lentement, laborieusement, nous mâchonnons le petit reste de nos provisions en contemplant le paysage nouveau. La Dent Blanche vue d' ici est des plus prestigieuses et mérite bien son nom de « monstrueuse coquette ». De temps en temps nos regards scrutent l' arête par où nous espérons vainement voir surgir les touristes... et avec eux un peu de liquide!

A 9 h. 15 nous quittons avec plaisir ce sommet inconfortable parce que trop venteux, pour nous plonger dans les délices de notre nouvelle connaissance, la face. Que le séjour y est agréable! Plus de vent, un chaud soleil, une belle et surtout bonne neige qui nous permet de descendre sans fatigue. Notre joie est augmentée en proportion des efforts fournis pour la conquérir. A présent la montagne nous rend au centuple.

La neige est d' une blancheur sans tache, le ciel bleu sombre; et les rochers de l' arête nord-ouest offrent leurs tons chauds au soleil du matin. Au cours du deuxième rappel les cordées engagées sur l' arête nous hèlent joyeusement par nos noms. Nous avons donc le plaisir d' être entre connaissances. Un des touristes - un Anglais - aura la gentillesse de nous faire parvenir la photo de notre descente qui accompagne ce récit.

La soif, pour un temps oubliée dans la joie de la descente, se manifeste toujours plus cruellement à mesure que nous perdons de l' altitude et que la chaleur augmente. La gorge est sèche, la langue adhère dans la bouche. Nous ne pouvons même plus avaler notre salive il n' y a plus de sécrétion du tout. Dans nos plus grandes fièvres nous n' avons jamais eu autant soif!

- Tu manges de la neige?...

-... Rose aussi! Elle me demande même si elle est à la vanille ou panachée.

- Tu n' as donc pas peur d' attraper un mal de gorge?... Je l' avais bien défendu à Rose!

- Elle me l' a dit, mais que veux-tu, nous n' y tenons plus! Si tu savais ce que c' est bon! Adrien bientôt cède à la tentation... Pendant les trois semaines suivantes ils seront trois à se partager une sinusite bien tassée, un rhume et un mal de gorge.

Nous avons rejoint notre trace de montée et la suivons jusqu' à la barre rocheuse. Le soleil ne fait que lécher la face; le danger de chutes de séracs ou d' avalanches est donc relativement faible, et nous décidons de passer la rimaye le plus directement possible. Après une courte traversée à gauche, un pont très fragile situé sous la rimaye surplombante nous permet d' atteindre la lèvre inférieure. Il est 15 heures. Pour effectuer cette première descente, du sommet à la rimaye nous avons donc mis cinq heures trois quarts. C' est au pas de course que nous dévalons le grand cône de neige. Sans ralentir nous nous faufilons dans un dédale d' énormes crevasses entre des blocs géants. Certains pèsent plusieurs tonnes. Ils proviennent de chutes récentes. Une épée de Damoclès est suspendue sur nos têtes. Entre les deux dangers nous choisissons le risque de crever un pont de neige, mais nous avons ainsi des chances de nous en sortir. La zone dangereuse est vite traversée jusqu' à nos traces de montée qu' il n' y a plus qu' à suivre - en labourant la neige et en tirant la langue.

Notre soif s' impose de plus belle, depuis qu' il n' y a plus de danger pour nous stimuler et accaparer nos pensées.

De la face, nous avons aperçu des terrasses gazonnées à gauche des séracs. Puisqu' il y a végétation, il n' y a donc pas de chutes de pierres en cet endroit, ou du moins il y en a peu. Nous atteignons ces vires à 16 h. 30. Avidement, avant même de poser nos sacs, nous étanchons une parcelle de notre soif à un ruisseau, avec une satisfaction de bêtes!... Enfin nous pouvons nous décorder, enlever nos survêtements et nos crampons chaussés depuis 36 heures consécutives.

Aux premiers pas, nous sommes embarrassés de nos pieds; il nous manque une certaine stabilité, d' ailleurs vite reconquise. Par ces vires, des rochers faciles puis un couloir-cheminée, nous atteignons aisément le glacier de Zinal à 17 h. 30. Cette voie est beaucoup plus courte et agréable que les séracs; nous ne pouvons que la recommander. En compagnie de Gilberte, épouse de Maurice, qui nous attendait patiemment sur le glacier, nous descendons au Petit Mountet où nous sommes chaleureusement accueillis sous un toit hospitalier. Il y a 40 heures que nous sommes en route... mais le Grand Cornier nous a comblés, en nous offrant une aventure aussi belle que nous pouvions la désirer.

Sdora

AQUARELL VON FRITZ ZWICKY, MOLLIS Die Liebe zu den Bergen ist dem Glarner Fritz Zwicky angeboren, schaut er doch in seiner Heimat Mollis, wo er als Lehrer und Organist amtet, von jeher zu ihnen auf. Und auch seine Liebe zur Malerei ist ein Erbteil. Denn schon sein Vater, von Beruf Flachmaler, befliss sich als « Sonn-tagsmaler » der Kunst. Von ihm hatte er die erste Anleitung erhalten und vor allem die Leidenschaft, malen zu müssen. So zieht es ihn in der Freizeit, die ihm sein Broterwerb erlaubt, einsame Wege hinauf in die Gletscherregion. Dort zeichnet und skizziert er mit Bleistift, Pinsel und Farbe und verarbeitet nachträglich zu Hause, was er eingebracht hat. Es entstehen dann Ölbilder, mit denen er gelegentlich Ausstellungen beschickt, wozu ihn vor Jahren Albert Nyfeler, der Maler des Lötschentales, ermutigt hat.

Die Kraft und Frische des ersten Eindruckes, der Ehrfurcht und des Staunens vor der Gewalt granitener Felsformation übermittelt ein 1954 gemaltes Aquarell der Scioragruppe. Der damals 35jährige Maler hatte die SAC-Hütte erklommen und wurde dort in der Nähe eingefangen vom Schweigen jener grossartigen Natur. Vom stahlblauen Himmel hebt sich in scharfem, wie aus-geschnittenem Umriss die gezackte Gipfelkrone ab. Blaugraue Schatten zeichnen die Grate und furchen die nackten, der Sonne abgewendeten Wände. Da und dort liegt oben ein Restlein Schnee, in grossen Massen gesammelt, auf dem Firn, gleichsam im Schoss eines Riesen, der hier wie eine mythische Figur hingelagert erscheint, eingeengt durch die seitlichen Bildränder. Eine verhaltene Kraft, als wahrer Ausdruck der Grosse, angesichts des Bergriesen, übermittelt sich dem Beschauer, zumal diesen Ausdruck kein kleines Detail schwächt, weder in Farbe, räumlicher Gliederung noch in der zeichnenden Linie. Die Linienführung verrät unmittelbar die persönliche Handschrift und diese den Willen zur Vereinfachung und Klärung der Form. Der Künstler erreicht dadurch eine Monumentalität, die auch grösseren Formaten gewachsen ist als dieses nur 22 zu 28 cm messende Aquarell.

Ohne deckende Farbe, mit Aussparen des weissen Papiergrundes für den Firnschnee, wird eine kontraststarke und doch nur innerhalb weniger Töne wechselnde Farbigkeit erzeugt, die dem Vorwurf angemessen ist. Bewusst vereinfachend trifft der Maler den einsamen, hochalpinen Charakter überzeugender als einer, der den Mut zur Auswahl, zur Beschränkung - und damit zur Steigerung -nicht aufbringt.Margarete Pfister-Burkhalter

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