Les glaciers des Alpes suisses en 1979/80 | Club Alpino Svizzero CAS
Sostieni il CAS Dona ora

Les glaciers des Alpes suisses en 1979/80

Hinweis: Questo articolo è disponibile in un'unica lingua. In passato, gli annuari non venivano tradotti.

Extrait du i`Rapport de la Commission des glaciers de la Société helvétique des sciences naturelles ( CGI S HSN ) Peter Kasser, CG/SHSN, et Markus Aellen, CG/SHSN et Laboratoires de recherches hydrauliques, hydrologiques et glaciologiques ( VAW ) à l' EPFZ INTRODUCTION Actuellement le réseau d' observation de la Commission des glaciers de la SHSN ( Société helvétique des sciences naturelles ) compte 120 glaciers, dont on détermine chaque année la variation de longueur. Les VAW organisent et élaborent les mesures, qui sont exécutées sur le terrain ou, dans certains cas, à l' aide de photos aériennes par 9 services forestiers cantonaux ( 84 glaciers ), par 6 collaborateurs privés ( 13 glaciers ), par deux sociétés hydroélectriques ( 4 glaciers ), par l' Insti fédéral pour l' étude de la neige et des avalanches ( IFENA, 1 glacier ) et par les collaborateurs des VAW ( 18 glaciers ). On doit à l' Office fédéral de la topographie ( S + T ) et à la Direction fédérale des mensurations cadastrales ( D + M ) de nombreux vols photogrammétriques. Les bilans de masse des glaciers d' Aletsch, de Gries ( Aegina ), de Limmern, de Plattalva et de la Silvretta ont été établis dans le cadre des programmes de recherches à long terme des VAW.

conditions climatiques et d' enneigement de l' année 1979/80 La description suivante des conditions climatiques se fonde sur diverses sources, citées ci-après. Les bulletins quotidiens ( Wetterberichte ) et mensuels ( Witterungsberichte ), les rapports trimestriels ( Ergebnisse der täglichen Miederschlagsmessungen ) et annuels ( Annalen ) de l' Institut suisse de météorologie ( ISM ) ont fourni les données climatologiques; celles des débits sont tirées de Y Annuaire hydrographique de la Suisse, édité par le Service hydrologique de l' Office fédéral de la protection de l' en Illustrations /j/ à 163 vironnement. Les observations faites sur le réseau nivométrique, commun à l' IFENA et aux VAW, ainsi que les campagnes de mesures, que les VAW ont exécutées au printemps en haute montagne, ont donné les informations sur l' enneigement ( tableau 4 ). D' autres informations proviennent du rapport sur les névés ( en préparation ) de A. Lemans ( ISM, tableau 1 ) et du résumé de M. Schild ( IFENA ) sur la neige et les avalanches de l' hiver 1979/80.

Comme nous l' avons mentionné dans notre dernier rapport, le coup de froid du 20 au 22 septembre 1979, abaissant l' isotherme de zéro degré au-dessous de 2000 mètres d' altitude, a fait apparaître la première couche de neige, qui fut assez épaisse dans la partie orientale du versant nord des Alpes, dans le centre des Grisons et en Engadine. Cependant, aux altitudes moyennes et basses, l' hiver n' a commencé que plus tard. Car le beau temps d' octobre, généralement chaud ( sauf au Tessin ), a fait fondre cette première couche, dès la fin de septembre, par exemple à la station de Gütsch ( 2288 m ), ou dans les premiers jours d' oc, comme par exemple aux stations du Weissfluhjoch ( 2540 m ) et du Säntis ( 2500 m ). Les trois stations de montagne que nous venons de citer furent enneigées définitivement entre les 15 et 1 7 octobre. A partir du 6 novembre ce fut également le cas des langues glaciaires situées en basse altitude, alors que les stations de Grindelwald Bort ( 1570 m ), de Bourg-Saint-Pierre ( 1650 m ) et de San Bernardino Dorf ne furent enneigées que le 12 décembre.

Le déroulement des conditions météorologiques ( de septembre 1979 à octobre 1980 ) est re- présenté à fig. i ( pp. 182-183 ) par les moyennes journalières de la température de l' air, mesurée aux stations de Zurich ISM, de Locarno-Monti et du Jungfraujoch, ainsi que par l' altitude de l' iso de zéro degré, déterminée quotidiennement, à 13 heures, au-dessus de Payerne. Les déviations de ces valeurs par rapport aux moyennes pluriannuelles respectives ', qui sont également indiquées par la fig. 1 caractérisent le régime thermique de l' exercice. En complément, les sommes journalières des précipitations totalisées aux stations de Zurich ISM, de Locarno-Monti, du 1 Comme les stations de Zurich ISM et de Locarno-Monti ont été transformées en stations automatiques ( stations ANETZ ), il a fallu adapter aux conditions de mesure actuelles les valeurs moyennes de la période de référence 1901/1960.

Tableau / '. Somme des moyennes journalières positives de la température de l' air ( ZC ), de mai à septembre, des années 1978 à 1980 Station Altitude Mai/septembre Mai/septembre Mai/septembre mètres 1978 1979 1980 sur mer È+ CC Z+ C a ) Stations d' observation Gütsch 2287 666 833 737 Säntisz 2500 462 634 495 Weissfluhjoch 2667 41g 559 497 Jungfraujoch ( Sphinx ) 3^78 26 46 81 Payerne ( 700 mb)3 3IOÜ 214 242 290 Munich ( 700 mb ) 3100 128 194 222 Milan ( 700 mb ) 31™ 268 305 405 b ) Extrapolations pour les névés de Clariden* 2700 389 515 4^1 Clariden« 2900 277 376 341 Süvrettas 2750 374 503 45° Jungfraufirn ( P ) » 331)0 75 116 136 1 Extrait de A. Lemans, « Der Firnzuwachs pro 1979/80 in einigen schweizerischen Firngebieten », 67° rapport, Zurich ( en préparation ). 2 Valeurs déterminées à partir des données collectées automatiquement, corrigées provisoirement par A. Lemans, qui ne sont pas comparables sans réserve avec les longues séries d' avant i960. 1 Observations dans l' atmosphère libre, faites au moyen de radiosondages au niveau de 700 millibars = environ 3100 mètres sur mer ( valeurs moyennes des sondages de 1 heure et de 13 heures, calculées par G. Gensler ). 4 Valeurs estimées par extrapolation d' après Gütsch. 5 Valeurs estimées par extrapolation d' après Weissfluhjoch. 6 Valeurs estimées par extrapolation d' après Jungfraujoch ( Sphinx ).

Säntis et de Sion sont reportées sur la figure. Des périodes distinctes, froides ou chaudes, se sont succédé entre octobre et avril. Au nord-est de la Suisse et au cours de cette période, on a observé des déviations généralement positives de la température. Dans les autres régions, la température moyenne des 7 mois d' hiver a correspondu à peu près à la moyenne pluriannuelle respective. La somme des précipitations hivernales, cumulées d' octobre à avril, a été très grande dans l' Ober bernois et dans le Valais, importante dans les massifs englacés de la Suisse orientale et normale dans le sud des Alpes. L' évolution des températures estivales, de mai à septembre, a été tout à fait inhabituelle: à un mois d' avril, généralement très froid, ont succédé trois mois, qui ont été sensiblement trop froids dans toutes les régions. Dans les courbes des températures et dans celle de l' iso de zéro degré de la fig. i, on notera, le 22 juillet, le début d' une longue période chaude qui, le 8 octobre, s' est terminée aussi brusquement qu' elle avait commence. La fonte de la neige s' est prolongée jusque tard dans l' été. Gütsch était libre de neige le 23 juillet, la station du Weissfluhjoch n' a suivi que le 16 août et, le 28 septembre enfin, le Säntis était également débarrassé de la neige. Le 8 octobre, ces trois stations étaient de nouveau enneigées définitivement. A la plupart des stations situées au-dessous de 2000 mètres d' al Tableau 2. Variations de longueur des glaciers 1977/78 à 1979/80 Récapitulation 1977/78 1978/79 I979''8o Réseau d' observation Nombre de glaciers 116 117 120 Non observés Nombre de glaciers 10 7 71 Observés Nombre de glaciers 106 110 113 Résultat incertain Nombre de glaciers 1 42 En régime connu Nombre ( pour-cent ) 106 ( 100,0 ) 109 ( 100,0 ) 109 ( 100,0 ) En crue Nombre ( pour-cent ) 761 ( 71,7 ) 47 ( 43,2 ) 733 ( 67,0 ) Stationnaires Nombre ( pour-cent ) 6 ( 5,7 ) 10 ( 9,2 ) 94 ( 8,2 ) En décrue Nombre ( pour-cent ) 24 ( 22,6 ) 52 ( 47,6 ) 27s ( 24,8 ) Variation moyenne de longueur... Mètres par glacier +8,28 — 4,95 + 3,27 Nombre de glaciers 89 83 84 "

Remarques: les notes 1 à 6 se réfèrent aux glaciers qui, au tableau 5, ont le numéro suivant: 1 92, 93, 94, 100, 108, 115, 1 16. 2 112, 1 13, 118, 120. 3 1, 2, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 18, 19, 20, ai, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 31, 32, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 47, 48, 49, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 6o, 6l> 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 75, 76, 77, 78, 79, 81, 85, 89, 90, 91, 96, 99, 104, 107, 109, 110, 117. 4 30, 46, 74, 88, 97, 103, m, 114, 119. 5 3, 4, 5, 6 ,'4 ,'5 ,'7, 29, 33, 34, 35, 36, 5°, 51, 52, 80, 82, 83, 84, 86, 87, 95, 98, 101, 102, 105, 106.Pour le calcul de la variation moyenne de longueur on n' a pas tenu compte des résultats de 25 glaciers. Ils ont été éliminés pour les raisons suivantes: — influence d' un lac d' accumulation: 3,50valeur pour 2 ans: 16,95valeur pour 4 ans: 8, 12, 117valeur pour 9 ans: 101valeur pour 12 ans: 9valeur incertaine ou non chiffrée: 13, 14, 23, 30, 46, 49, 55, 56, 58, 64, 74, 107, 110, m, 114valeur insignifiante: 72.

titude ( malgré le temps d' octobre généralement froid et pluvieux ), le sol nu est réapparu, avant d' être définitivement recouvert, le 27 novembre 1980, par la nouvelle couverture de neige. Ce fut également le cas des langues glaciaires de basse altitude.

Le bilan de masse des glaciers est influencé avant tout par les précipitations annuelles et par les températures estivales. La répartition régionale des déviations de ces grandeurs par rapport à leur valeur normale est donnée de manière simplifiée par la fig. 2 ( p. 192 ), les précipitations étant à gauche, les températures à droite. Les stations de mesure qui ont fourni les données y sont représentées par des points. Comme valeurs normales, on a choisi les valeurs centrales de longues séries de mesures qui, en général, comprennent la période de igoi à i960. La valeur centrale d' une série est supérieure à la moitié et inférieure à l' autre moitié des valeurs particulières de cette série. Plus une valeur particulière s' écarte de la valeur centrale, plus elle est rare. L' écart et la fréquence de valeurs semblables, apparues dans une longue série de Tableau^. Bilans annuels de masse de quelques glaciers 1977/78 à 1979/80 Glacier Année de bilan Surface Bilan de masse Ligne glaciaire total1 spécifique2 d' équilibre Intervalle B* h du au km2 io6 m1 de glace kg/m2 m s. m.

Gries 29.9.77 26.9.78 6,26s + 6,611 + 950 2670 26.9.78 25.9.79 6,266,162 — 886 3070 25.9.79 29.9.80 6,335 + 5,061 + 71g 2660 Aletsch 1.10.77 30.9.78 128,28257,345 +1805 2699' 1 30.9.79 128,2223,127 + 162 2973' 1 3°-9-8o 128,20* +218,570 +1534 27817 Limmern 8.9.77 5-9-78 3,2g10 + 3,329 + 911 2410 et Plattalva 5.9.78 30.8.79 3,380,252 67 2840 30.8.79 1.9.80 3,38 » + 2,959 + 787 2302 Silvre77' 4 15' 2 + 3,281 + 937 2550 14-9-78 13- 9- 79 3,'512 - 0,196 56 2790 13.9.79 14-9-80 3,!512 + 3-898 +1114 2505 [ Valeurs absolues des gains ou des pertes de masse, déterminées à partir du bilan hydrologique du bassin versant de la Massa pour Aletsch, par intégration des zones à bilans spécifiques égaux pour les autres glaciers, en admettant une densité de la glace de 0,9 g/cm '.

1 Valeurs obtenues par la répartition des gains ou des pertes de glace sur la surface du glacier. Une masse de I kg/m2 équivaut à i millimètre en hauteur d' eau.

3 Surface estimée pour le 6 octobre 1978.

4 Surface estimée pour le Ier octobre 1979. s Surface estimée pour le 2 octobre 1980.

« Surface estimée pour le ^septembre 1978.

» Valeurs provisoires obtenues par interpolation des données collectées au Junglraufirn.

8 Surface estimée pour le 14 septembre 1979.

g Surface estimée pour le 19 septembre 1980.

10 Surface du 11 septembre 1959.

11 Surface du 15 septembre 1977.

12 Surface du 12 septembre 1973.

mesures, sont signalés au moyen des cinq classes indiquées par les chiffres—2,1, O, +1 et +2. Ainsi classées, les valeurs de l' année du rapport sont représentées par la figure. La classe o représente les valeurs dites normales qui, en moyenne, peuvent apparaître tous les deux ans, avec des écarts positifs ou négatifs en 4 ans. Les indices des autres classes doivent être lus comme il suit:

-1 signifie des précipitations faibles ou des températures basses, -2 des précipitations très faibles ou des températures très basses, + i indique des précipitations fortes ou des températures élevées, + 2 des précipitations très fortes ou des températures très élevées.

Dans une longue série, les valeurs des classes -1 ou + i apparaissent en moyenne entre quatre et douze ans, celles des classes —2 ou + 2 à des intervalles de plus de douze ans. Pour l' année du rapport, la figure montre des précipitations annuelles très fortes dans l' Oberland bernois et le Valais, fortes dans les Alpes uranaises et le massif de la Silvretta, normales dans le massif du Tödi, le centre des Grisons, en Haute-Engadine et au sud des Alpes. Les températures estivales étaient très basses dans les régions glaciaires des bassins du Rhône, de l' Aar, de la Reuss et de la Limmat, ainsi que dans le massif de la Silvretta, basses dans une zone comprenant le nord du Tessin et la Haute-Enga-dine, normales au sud de celle-ci. L' augmentation importante de la masse des glaciers ( indiqués sur la figure par un carré et une lettre: glaciers d' A [A], de Gries [G], de Limmern/Plattalva [LP] et de la Silvretta [Sest une conséquence de ces conditions climatiques. Malgré les précipitations presque partout excédentaires, les débits d' eau des bassins versants fortement englacéssont restés faibles ( par exemple ceux du Rhin postérieur, mesurés à Hinterrhein, et ceux de la Massa, mesurés à Blatten sur Naters ) ou n' ont atteint qu' avec peine des valeurs normales ( par exemple ceux de la Lütschine, mesurés à Gsteig, et ceux de la Viège, mesurés à Viège ).

Les informations suivantes ont été tirées du rapport de M. Schild ( IFENA ) sur la neige et les avalanches de l' hiver 1979/80:

« La première neige est tombée exceptionnellement tôt. Même en basse altitude, la première couche est apparue le 22 septembre. Par la suite, le temps fut caractérisé par des précipitations intensives et, temporairement, par des températures très élevées. Au-dessus de 2000 mètres d' altitude, dès le début et jusqu' au milieu de l' hiver, l' épais seur du manteau nival excédait la valeur moyenne. Au Weissfluhjoch ( 2540 m ), le 7 janvier et du 4 au 6 février, elle a atteint des valeurs maximales dans la série de mesures ( qui compte 44 années ). En raison de la persistance d' abondantes précipitations et de basses températures, les hauteurs de neige sont restées anormalement grandes au printemps et jusque tard dans l' été. A partir du 2(5juin et durant 47jours, le Weissfluhjoch a annoncé de nouvelles valeurs maximales. En basse altitude, le temps chaud et les précipitations abondantes ont favorisé la consolidation et la stabilisation de la couche de neige. En haute altitude et surtout sur les versants à l' ombre, la stabilité des couches de fond s' est développée ( au début ) de manière peu favorable. Toutefois, vers la fin de l' hiver, les chutes de neige très fortes ( et qui se sont produites souvent par des températures relativement hautes ) ont tassé et consolidé ces couches importantes. Par conséquent, le risque d' avalanches n' a été important que pendant de courtes périodes, à la suite de fortes chutes de neige. Néanmoins, à plus d' une reprise durant ces périodes, on a vu tomber d' importantes avalanches et on connaît une centaine de cas où elles ont causé des dégâts à des bâtiments, des forêts, des routes ou des chemins de fer.

Le nombre de 2 7 victimes est très proche du chiffre 26 représentant la moyenne ( établie depuis de nombreuses années ) des personnes décédées à la suite d' une avalanche. On peut qualifier ce chiffre d' étonnamment bas, si l'on tient compte du fait que, au nombre des victimes, on compte 8 personnes qui ont perdu la vie entre juin et août. Ajoutons que, en raison du faible risque d' avalan, nombreux furent les skieurs qui se hasar-dèrent sur des pentes raides. Plus d' une fois, des groupes conduits par des guides ont outrepassé les limites autorisées par la solidité de la couche de neige, inconscience qui a coûté la vie à 11 skieurs. Enfin, deux personnes ont péri, victimes d' une avalanche déclenchée par leur propre chenillette, et deux skieurs ont succombé dans une avalanche descendue sur une piste ouverte au public ».

CHRONIQUE DES GLACIERS a ) Activité et événements particuliers Le rapport 1979/80 marque le début du deuxième siècle d' observations systématiques sur les variations des glaciers suisses. Les quantités exceptionnelles de neige tombées pendant l' hiver et au printemps, ainsi que le grand retard de la fonte en haute altitude, ont fait craindre d' abord que, en automne 1980, un bon nombre de glaciers observés régulièrement soient ensevelis profondément sous la neige et ne puissent par conséquent être mesurés. Les clichés aériens du 20 août montrent en effet, dans certaines régions, une couche de neige extrêmement étendue, recouvrant le terrain au-delà du glacier aussi loin qu' à l' époque de la situation normale ( fin de juin ou début de juillet ). Toutefois, durant la longue période de beau temps ( entre la fin de juillet et le début d' octobre ), la fonte intensive a fait disparaître en grande partie la neige gênante, de sorte que presque partout on est arrivé finalement à de bonnes conditions, aussi bien pour les mesures sur le terrain que pour les observations aériennes. Heureusement, à peu d' exceptions près, les observateurs ont pu profiter de ces conditions favorables pour visiter et mesurer leur(s ) glacier(s ) sans trop de difficulté. En assurant un grand nombre de vols photogrammétriques, l' Office fédéral de la topographie S + T ) et la Direction fédérale des mensurations cadastrales ( D + M ) nous ont de nouveau accordé un appui très précieux. Ainsi, des 120 glaciers du réseau d' observation, 113 ont été contrôlés ( 99 sur le terrain, 49 par avion ). Sur 109 de ces glaciers, on a mesuré ( 94 ) ou estimé ( 7 ) la distance et la direction, ou du moins déterminé la direction ( 8 ) du déplacement du front glaciaire par rapport à sa position lors de la dernière visite. Deux cas d' ob terrestres et deux cas d' observations aériennes, qui n' ont donné qu' un résultat incertain, concernent des glaciers fortement enneigés à la date du levé. Les données récoltées pendant l' exercice 1979/80, ( présentées au tableau 5 ) ont été établies, dans la plupart des cas, par des mesures ( 90 ) ou par d' autres observations ( 7 ) surplace, dans les autres cas par restitution photogrammétrique ( 4 ) ou par analyse qualitative ( 8 ) de clichés aériens. Le bon résultat d' ensemble est dû aux contributions de 9 services forestiers pour 71 glaciers dans les cantons du Valais ( 22 ), de Vaud ( 4 ), de Berne ( io ), d' Uri ( 9 ), d' Obwald ( 2 ), de Glaris ( 3 ), de Saint-Gall ( 2 ), des Grisons ( 13 ) et du Tessin ( 6 ) ainsi qu' aux contributions des personnes et institutions suivantes: 13 glaciers ont été observés par les collaborateurs privés P. Mercier ( 4 ), L. Blanc ( 3 ), H. et V. Boss ( 2 ), A. Godenzi ( 2 ), E. Hodel ( 1 ) et R. Zimmermann ( 1 ), 4 glaciers par les Forces motrices de Mauvoisin ( 2 ) et de l' O ( 2 ) et 25 glaciers ( y compris ceux qui furent estimés par l' analyse des prises de vues aériennes ) par la section de glaciologie des VAW. La restitution photogrammétrique a été effectuée pour 2 glaciers à la demande des Forces motrices de l' Oberhasli par le bureau A. Flotron à Meiringen, pour 1 glacier à la demande des Forces motrices de Mauvoisin par le bureau H. Leupin à Berne et pour 1 glacier à la demande des VAW par leur collaborateur W. Schmid. Outre les glaciers de l' Aar, survolés à la demande des Forces motrices de l' Oberhasli, 66 glaciers ont été observés au cours de vols photogrammétriques, ce qui a permis de faire un relevé total de 142 glaciers. Les vols répétés annuellement sur 35 glaciers servent aux relevés de la CG/SHSN ( 10 ) et au groupe de travail pour l' étude des glaciers dangereux ( 20 ) ainsi qu' aux recherches que les VAW effectuent à des fins pratiques et à la demande de tiers ou pour des études scientifiques. Les vols du S + T destinés à la révision des cartes topographiques ont fourni des clichés pour 27 glaciers du réseau de la CG/SHSN et ont ainsi permis d' obtenir des informations sur l' état actuel de 4 glaciers, qui ne sont plus observés chaque année, soit les glaciers des Martinets, de Lötschen, de Dungel et de Gelten.

La Commission des glaciers remercie tous les observateurs et tous les autres collaborateurs ou institutions qui nous ont aidés dans nos travaux.

81 143 Le versant est du Mercedario avec l' itinéraire de montée ( un peu déformé, étant donné le point de vue défavorable de la caméra ) 144 Au sommet du Mercedario ( 6yjo m ). Vue vers le nord-est. Au premier plan: l' itinéraire de la voie normale 145 Vue vers l' est, sur le Ceno Negro. A l' arrière: les Précordillères 146 Les vastes massifs montagneux situés au nord du Mercedario Nous remercions particulièrement, à titre posthume, l' inspecteur forestier cantonal du Valais, M. H. Andenmatten, d' avoir pris soin des mensurations glaciaires dans son canton depuis 1975 et d' avoir présidé, pendant les dix années précédentes, aux mesures des glaciers de l' arrondissement de Souste. Nous souhaitons la bienvenue à son successeur, le Dr G. Bloetzer, de Sion, et nous réjouissons de sa précieuse collaboration.

Tableau 4. Enneigement de l' hiver 1979/80 Station Altitude Période d' enneigement Hauteur maximale Valeur maximale continu de la couche de neige de l' équivalent en eau mètres premier dernier durée h* date h date sur mer jour jour jours cm mm Leysin 1250 12.12. .'4-4- I2ri 9° 3-'4-2- 291 16.3. Grindelwald Bort... 1570 12.12. 20.5. 161 137 4.4. 389 15.3. Grimsel 1970 28.10. 17.7. 264 505 24.4.

Stoos 1290 12. 12. 19.5- t6o 158 10.4. 44g 3.5. Andermatt 1440 6. 11. 20.5. 197 166 T4-3- 4^5 2.4. Trübsee 1800 30.10. 29.6. 244 272 23.4. 963 28.4.

Schwägalp 1290 12.12. 22.5. 163 190 27.4. 613 16.3. Braunwald 1320 12.12. 25.5. 166 180 4.4. 503 2.5. Malbun 1600 11. 11. 22.5. 194' 130 24.4. 334 1.5.

Ulrichen 1345 6. 11. 13.5. 191 245* 15.3. 683 3.4. Zermatt 1610 6. 11. 3.5. 180 207 [5.3. 453 2.4. Bourg-St-Pierre 1650 12.12. 4-52 145 120 4.2. + 15.3. 3503-Mauvoisin 1840 6.11. 11.6. 219 210 14.3. 801 1.5.

Klosters EW 1200 6.11. 8.5. 18s 128 8. +12.1. + 12.3. 324 15.+ 31.3. Davos FIuelastrasse.. 1550 6.11. 10.5. 187 139 4.+ 5.2. 350 Zervreila' 73 e » 6.11. 22.5. 199 13^ 24.3. 411 1.4. Weissfluhjoch 2540 15.10. 15.8. 306 294 26.4. 1106 15.5.

La Drossa 1710 5' i. !5-5-'93' 41 5-2- 369 1.4. Pontresina 1840 5115-'7e )'45 23.12. Berninahäuser 2049 6. 11. 15.5. 192 158 4.6.2.

Ambri 1000 12. 12. 28.3. 108 84 4.2. Bosco-Gurin 1510 5-11- 27.5. 205 195 23-3- 451 3°-3-Simplon Hospiz 2000 27.10. 6.6. 224 305 15.3.

Poschiavo 1014 14.12. 16.3. 94 85 1.2. San Bernardino Dorf. 1630 11.12. .'2' 42 112 15./16.3. 254 1.4. Maloja 1810 6.11. 6.5. 183 140 23.1. 493 2.4.

1 Malbun sans neige le 11 décembre. 2 Valeurs interpolées.

147 Sur l' itinéraire de descente de la voie normale. Découverte d' un squelette de muletPhotos Toni Spirig, Cderina 150 Vue générale de la zone humide à linaigrettes à feuilles étroites ( Eriophorum angustifolium ssp. alpinum ) 149 La piste de ski, construite mécaniquement, est la cause de la rupture d' équilibre qui va entraîner le comblement du lac 148 Vue générale du petit lac comblé ( Kühboden ) Les relevés annuels sur les variations des glaciers suisses ne se limitent nullement à rémunération et au compte des langues glaciaires en crue ou en décrue. Cette statistique, basée sur le réseau d' observation, représente le programme fondamental de la CG/SHSN. Elle ne peut le réaliser à longue échéance, et avec les moyens limités dont elle dispose, que grâce à l' aide généreuse des institutions et des collaborateurs individuels cités plus Figures 151 à 15g: Crue du glacier de Findelen ( voir texte pp. i8g-igo ). Clichés W. Schmid, VA WIEPFZ ( 151 ) et A. Iken, VA WIEPFZ ( 152 à 15g ).

Sur la figure 151, le glacier s' écoule vers l' observateur. Sur les figures ij2 et 153, il se déplace de la droite vers la gauche, sur les autres figures de la gauche vers la droite.

Figure iji: Zone de cisaillement sur le bord nord de la langue, le 18juin ig8o. Au début de la crue, la glace marginale a formé un rempart, le long duquel la langue en mouvement accéléré ( à droite sur la figure ) s' est détachée de la glace presque inerte sur la rive.

Figures ij2 et 153: Vue du Stockhorn vers le nord, le 28 juillet igyg. On voit la langue et la délaisse du glacier à la phase initiale de la crue.

Figure 154: Bourrelets de compression dans les dépôts morainiques sur la rive nord, le 15 octobre ig8o.

Figure ißß: Vue plongeante de la rive nord sur le front du glacier et la prise d' eau ( en haut, à droite ), le 4 octobre ig8o. Devant le rempart marginal, recouvert de débris morainiques, on remarque, à droite, une plaque de glace morte, également recouverte de moraine et qui a été réactivée. Par son avance d' environ 85 mètres, le glacier a couvert en une année le tiers de la distance qui, au début de la crue, l' avait séparé de la prise d' eau.

Figures i$6 et lßj: Mur de glace vertical, formé par le plan de décrochement sur le bord nord de la langue, plâtré de moraine de fond gelée.

Figure 156: Le personnage à gauche permet de se faire une idée de la hauteur du mur, le 25 janvier ig8i.

Figure 757: Le cliché du 8 février ig8i montre en détail une partie du mur vertical et de la crevasse, visible à la figure 156. La croûte de moraine limoneuse, parsemée de galets et de blocs rocheux arrondis, est soudée à la glace par le gel. Les sillons et arêtes à peu près horizontaux, striant le plan de décrochement, sont dus au frottement contre la glace restée en place. Cela permet de déceler la direction et le sens du déplacement.

Figure 158: Plaque de glace chevauchant la moraine frontale, le 8février ig8i. Sous la plaque, on reconnaît des restes plies du manteau neigeux écrasé.

Figure ifjg: Le cliché du 24 mars ig8i montre l' endroit de la figure 158 où, entre-temps, le manteau neigeux, comprimé et déformé par la pousée du glacier, a pris la forme de plis cylindriques.

Figures 160 à 163: Crue du glacier inférieur de Grindelwald. Clichés H. Boss, ^weilütschinen.

Figure 160: Le cliché du 12 octobre igy6 montre le front du glacier dans sa position la plus retirée depuis le Moyen Age.

Figures 161 et 162: Vues sur le front du glacier, le iß octobre igyg.

Figure 161: Chute de glace dans le couloir de la « Schlosslauenen »: le Kallifirn se décharge.

Figure 162: Glissant des cônes d' avalanches ( notablement plus importants qu' en igj6 ), des quantités importantes de glace sont tombées dans la gorge, profonde de plus de cent mètres, et font bouchée sur une distance de près de yo mètres: avance due à V accumulation de glace devant le front glaciaire.

Figure 163: Vue sur le front du glacier, le ij octobre ig8o. Les masses de glace tombées du Kallifirn ( en crue ) ont agrandi encore les cônes d' avalanches sur la langue du glacier inférieur de Grindelwald, qui lui-même est resté stationnaire. En une année, la glace a comblé la gorge sur cent mètres et déborde maintenant sur les rives.

Tableau fj. Variation de longueur des glaciers 1979/80 N° Glacier Ct. Variation de longueur Altitude Jour et mois en mètres m s. m. de ll' obse79' 979 1980 1978 1979 1980 a b c c d Bassin du Rhône ( II ) 1 e Rhone VS 3,2 +16,0 2124 17. g. 16. 9. 21.9. 2e Mutt VS +31 + 9,5 2603 17. 9. 16. 9. ai. 9. 3e Gries ( Aegina ) VS — 21,8 — 2,q 2383 6.10. 1.10. 2. 10. 4e Fiescher VS 7,5 —12,8 1658,6 9. 9. 16. 9. 28. 9. 5e Grosser Aletsch VS — 21,6 8,6 1518,6 13. 9. 14. 9. 19. 9.

106e Mittelaletsch VS - 12,7 — 5,0 6. 9. 12. 9. 17. 9. 6e Oberaletsch VS st - 3,0 2140,5 14. 9. 12. 9. 20. 9. 7e Kaltwasser VS — 11,7 + 7,3 2750 28. 9. 4.10. 26. 9. 8 Tälliboden VS + x3a + 87411. 2610,7 23. 9. 1.10. 2.10. ge Ofental VS + x6812 " 2623,2 28. 9. 2.10. 3.10.

10e Schwarzberg VS + g,6 + i6,g 2660,8 22 9 310 2. 10. 1 1 e Allalin VS + 96,5 +53,4 2219,8 11. 9. 1. 10. 2. 9. 12e Kessjen VS + x;ia +72,2*« 2841,4 25. 9. 27. 9. 30. 9. 13e Fee ( Nordzunge ) VS + 19,52oca. 2oooca. n. g. 910. 2. 9. 14e Gorner VS n — x 206378 9.11. 4. 10. 1. 10.

15 Zmutt VS22 — 7,7 2240 8. 8. 14. 8. 12. 8. [6c Findelen VS n +84,22"1 2482,2e1 i.ll. n 7.10. 107e Bis VS st + x 20i5ca. " .9. 5-9- 3- 9-17 Ried VS - 14,9 —13,4 2049,6 20. 9. 4.10. 4.10. 18e Lang VS —187 +7 2023 2.10. 4.10. 25. g.

ige Turtmann ( West ) VS - 13,1 +24,2 2265 17.10. 20.10. 22. 9. 20 Brunegg ( Turtm.Ost ) VS +23.1 +1,1 2456 17.10. 20.10. 22. 9. 21 e Bella Tola VS + 50.7 + 8,4 14.10. 18. io. 1.10. 22e Zinal VS10,5 + 3,8 2020 14. 9. 28. 9. 24. 9. 23e Morning VS - 12 + ioca. .'4-9 2^- 9- 24- 9- 24 Moiry VS — 5,5 +23,4 28.10. 5. 11. 20. 9. 25 Ferpècle VS + 2,3 +16,6 14.10. 3.10. 7.10. 26 Mont Miné VS + 1,8 + 2,8 14.10. 3. 10. 7.10. 27 Basd' Arolla VS + 8,5 + 8,7 7.10. 4.10 1.10 28 Tsidjiore Nouve VS + 10 +10,8 7.10. 4.10. 1.10.

29 Cheillon VS 5,0 — 4,5 30. 9. 29. 9. 26. 9. 30e EnDarrey VS — 2,o2a sn 2475s4 29. g. 28. 9. 27. 9. 31 Grand Désert VS — 4,511 2800"4 n 29. 9 27. 9. 32 Mont Fort ( Tortin ) VS + iaa + 4 274067 n 5. 10. 25. 9. 33e Tsanfleuron VS + 36 —38 25. 9. 29. 9. 25. 9.

34e Otemma VS 0 —18 242072 23. 9. 30. 9. 27. g. 35e Mont Durand VS — g 13,5 22go73 23. g. 2g. g. 28. 9. 36e Breney VS — 23 —31 2570"5 24. g. 29. 9. 27. 9. 37 e Giétro VS + 6 +11 2480 ca. 15. 9. 30. 8. 3. g. 38 e Corbassière VS — 1 +14 2185 318 30. 8 9 9 3g Valsorey VS + 1,0 + 2,0 2395 it.io. 10.10. 10.10. 40 Tseudet VS + 5,0 + 1,0 2426 11. 10. 10. 10. 10. 10. 41 Bovevre VS + 3,0 + 2,0 2602 10. 10. 10. 10. 10. 10. 42 Saleina VS + 11,5 + 6,0 1708 il.10. 10.10. 10.10. 108 Orny VS n n n n n 43 Trient VS + 9,0 +16,0 1762 10. 8. 19.10. 5. 8.

N° Glacier Ct. Variation de longueur Altitude Jour et mois en mètres m s. m. de l' observation 1978/79 1979/80 1980 1978 1979 1980 a b c c d Bassin du Rhône ( II ) 44 e Paneyrosse VD —16,2 + 17,9 26. 9. 19 9 26 9 45 e Grand Plan Névé VD —18,5 + 22,6 20. 9. 19 9 26 9 46 e Martinets VD n sn n n 2 9 47e Sex Rouge VD st + 1,3 24. 9. 14 9 28. 9. 48e Prapio VD — 4,5 + 6,5 7. 10. 23. 9. 12. 10. 49e Pierredar VD — x + x 15. 9. 5. 9. 18. 9.

Bassin de l'Aar ( la ) 50e Oberaar BE — 2,1 8,2 2302,2 11. 9. 158 39 51e Unteraar BE -14,9 7,6 1908,8 11. 9. 15 8 39 52e Gauli BE — 4 — 1 2220 9.10. 27 9 26 9 53e Stein BE +11,5 + 15 1930 25. 9. 4.10. 6.10. " ,.!< Stciiilimmi BE 56 + 5 2092 25. 9. 4 io 6 io 55e Trift BE st + x 26. 9. 12. 9 5. 9 56 e Rosenlaui BE +x +x 21. 9. 129 198 57e Oberer Grindelwald BE + 6,7 + 7,0 12250a. 26. g. 10.10. 29.10. 58e Unterer Grindelwald BE st + 1250a. 123070 14.10. 13 10 15 10 59e Eiger BE + 3,3 + 12,9 21400a. 14. g. 6 g 25 9 60e Tschingel BE + 7,2 + 8,1 2265 15. 9. 7. g. 26. 9. 61 e Gamchi BE + 2,7 + g,o T99O 23. 9. 8. g. 20. 9. 109e Alpetli ( Kanderfirn ) BE — 0,2 + 38 2250 20 g 179 169 1 ioe Lötschen BE n + x6a 23300a n n 29 62 e Schwarz VS - 5,5 + 2,0 2210 7. 9. 6. 9. 15. 9.

63 e Lämmern VS — 8,8 + 3,3 2500 6-9- 59 15 9 64e Blümlisalp BE + x + x 21. 9. 12 9 18 9 111 e Ammerten BE + 2,9 st 2345 ca. 9-9- 169 169 65e Rätzli BE - 4,6 + 7,0 2422 11.10. 19. 9. 17. 9. 112e Dungel BE n sn n n 19. 8. 113e Gelten BE n sn n n 19 8.

Bassin de la Reuss ( Ib ) 66e Tiefen UR — 8 + 4 2492 " 16. 9. 18. 9. 12 9 67 e St. Anna UR 0 + 2,5 2592s7 17. 9. 18. 9. 15. 9. 68e Chelen UR +19,1 + 24,5 2086 26. 9. 19. 9. 13. 9. 69e Rotfirn ( Nord ) UR + 4,5 + 9,0 2031 26. 9. 199 [3 9 70e Damma UR +10 +12 204464 26. 9. 19 9 21 9 71e Wallenbur UR — 4 +12 2238 15. 9. 410 259 72e Brunni UR --40 ( 7 ) 2311 26.9. 9.10. 17.9. 73e Hüfi UR +29 +15 1640 12.10. 20. 9. 19. 9. 74e Griess ( Unterschächen ) UR — 4^ sn 221379 19. 9. 11. 9. 16. 9. 75e Firnalpeli OW —14,0 + 17,5 2160 16. 9. 4.10. 7. 9. 76e Griessen ( Obwalden ) OW + 1,0* » + 5,7 n 18. 9. 21. 9.

Bassin de la Limmal ( le ) 77e Biferten GL + 3,2 + 11,0 1912 12.10. 2.10. 18./19.9. 78e Limmern GL1,3 + 2,2 6. 9. 29. 8. 30. 8. 114e Plattalva GL + 8,4* " st 4 9'9 3 79e Sulz GL — 2,0 + 4,3 1988 15. 9. 2.10. 18. 9. 80e Glärnisch GL3,6 3,7 2293,2 14. 9. 6 g 29 9 81 e Pizol SG —22,0 + 16,2 2540 22. 9. 27. 9. 8.10.

iiì7 N° Glacier Ct. Variation de longueur Altitude Jour et mois en mètres m s. m. de l' observation 1978 79 1979/80 1980 1978 1979 1980 a b c c d Bassin du Rhin ( le ) 82 Lavaz GR —54 —22,8 19. g. 6. 9. 4. 9. 83e Punteglias GR 0 —10 2345 12. 10. 3.10. 5/6.10. 84e Lenta GR — 2,0 — 1,0 2280 10. 10. 26.10. 26. 9. 85e Vorab GR — 1,6s » + 7,5 — 25. 9.+ 16. 10 6. 9. 25. 9. 86e Paradies GR —56,4 —23,3 2391,3 29. 9. 19. 9. 25. 9.

87e Suretta GR +14,3 —50,3 2200 15. 9. 11. 9. 16. 9. 11 5 Scaletta GR + xsa n n 13. 9 n 88e Porchabella GR —37,0 0 2630 26. 9. 18. 9. 15 9 89e Verstankla GR + 4,5 + 7,5 2390 19. 9. 12. 9. 16 g 90e Silvretta GR — 1,8 + 4,1 2425,5 16. 9. 16. 9 129 91 e Sardona SG — 4,0 + 7,8 2500 ig. g. 2. 10. 7 10 Bassin de l'Inn ( V ) 92 Roseg GR —42,5 n 29. 9. 2. n. n 93 Tschierva GR +11,5 n 29. 9. 1. 11. n 94 Morteratsch GR —23,3 n 28. 9. 30.10. n 95e Calderas GR n —io211 2710 12.10. n 4.10. 96e Tiatscha GR + 3,5 + 9,5 2525 10. 10. 20. 9. 28. 9. 97e Sesvenna GR — 7,4 — 0,1 2745 20. 9. 29. 9. 4. 10. 98e Lischana GR + 26,92,4 2800 16. 9. 18. 9. 28. 9.

Bassin de l' Adda ( IV ) 99e Cambrena GR + 5ca. + 6,5 2520 8. 10. 12. 9. 27. 9. 100 Palü GR n n 4. 10. n n 101e Paradisino GR sn — 6,8^ 4. 9. 2g. g. 11. 9. 102e Forno GR —12,2 —30 2210 10.10. 25.10. 7.10. 116 Albigna GR — xfia n n 17.9. n Bassin du Tessin ( III ) 120e Corno TI +171* sn n 28. 9. 24. 9. 117e Valleggia TI n + 15te 2420 ca. n n 6.10. 118e Val Torta TI + 54,S23 sn n 3. 10. 1 10 103e Bresciana TI —14,8 + 0,4 2710 ig. g. 14. 9. 18. 9. 119e Cavagnoli TI + x;ta — 0,7 2560 n 27. 9 11 q 104e Basodino TI + 25,810,3 252oca. 21. 9. 15. 9. 10. 9. 105e Rossboden VS — 11,3 — 4,7 1950 29. 9. 4. 10. 7. 10.

haut. Outre ce programme, des mesures et mensurations terrestres sont entreprises chaque automne ( depuis des années ou même des décennies ) sur différents glaciers et pour diverses raisons. Les résultats nous sont communiqués régulièrement, tels les bilans de masse. Ils sont pris en compte dans nos rapports sans toujours y être cités explicitement, ni reportés au complet. Comme ils concernent des projets spéciaux pour l' étude de certains problèmes scientifiques ou pratiques, ils seront publiés ailleurs. Ainsi, nous devons aux VAW des données sur la variation de la masse et du mouvement de i 2 glaciers ( dont 4 sont étudiés dans le cadre de projets de recherches scientifiques et 8 dans le cadre de mandats des forces motrices de Mattmark, de Mauvoisin, de Linth-Limmern ou de l' Aegina ), aux forces motrices de l' Ober ( 2 ) et de Mauvoisin ( 1 ) ainsi qu' à l' IFENA ( I ). G. Kappenberger ( Locarno-Monti ) a fait, à la demande de la CG/SHSN, les mesures sur le névé du Claridenfirn, dont les résultats sont publiés dans les rapports annuels de A. Lemans ( ISM ), cités à la page 176.

Sur divers glaciers, des projets de recherches spéciales ( décrits dans nos chroniques antérieures ) ont été poursuivis pendant l' exercice du présent rapport. Citons les études climatologiques et glaciologiques de l' Institut de géographie de l' EPFZ sur le glacier du Rhône et dans ses environs, les analyses stratigraphiques et nivologiques sur le Col Gnifetti ( réalisées grâce aux efforts conjugués de plusieurs instituts universitaires ), l' é des propriétés chimiques et physiques de l' eau dans les torrents émissaires des glaciers de la région de Zermatt ( travaux entrepris par une équipe de l' université de Manchester ), les mesures glaciologiques du glacier de Gruben ( vallée de Saas ) et l' étude du permafrost, entreprise dans ses environs par des collaborateurs des VAW avec la collaboration d' autres chercheurs. En 1980, les études des VAW sur les mécanismes de l' écoule de l' eau et du mouvement de la glace ( ainsi que sur leurs rapports ) ont été consacrées au glacier de Findelen. En utilisant des méthodes et des techniques développées au cours d' entreprises similaires sur d' autres glaciers ( et que nous avons décrites alors dans nos chroniques ), nous avons tenté d' enregistrer les fluctuations diurnes de la vitesse de l' écoulement de la glace à la surface et celles de la pression hydrostatique de l' eau dans le système de drainage à la base du glacier. Les mesures prises à Findelen ont eu lieu ( tout à fait par hasard ) pendant les premières phases d' une crue subite et étonnamment rapide du glacier. Pendant des décennies, on a observé une décrue d' abord prononcée, puis affaiblie, finalement très irrégulière. Non seulement à cause de la publicité qui en a été faite, mais aussi bien du point de vue glaciologique, on peut considérer cette crue comme un événement particulier. Mme A. Iken, responsable des mesures de Findelen, a eu l' occa de suivre de près l' évolution de la crue. Nous publions ci-dessous son compte rendu, extrait du rapport sur les activités des VAW en 1980 ( voir les illustrations 151a 159 ).

« L' avance du glacier de Findelen se distingue nettement des autres crues, car ici ce n' est pas l' épaississement de la langue, mais une accélération marquée du glissement qui régit le phénomène. Après avoir reculé presque constamment pendant trente ans ( c' est le résultat des mesures annuelles effectuées sur le front par la CG/ SHSN ), le glacier a montré les premiers symptômes de crue en juillet 1979. Pendant l' hiver 1979/ 80, à une distance d' environ deux kilomètres du front, le mouvement glaciaire a atteint une vitesse surprenante de 0,4 mètre par jour. En même temps, le côté droit de la langue glaciaire s' est mis à déborder sur la moraine. Au cours de la fonte des neiges, les vitesses sont montées jusqu' à 0,55 mètre par jour ( en 1973, pendant une même période, elles avaient été de moitié moins grandes !). Sur le bord droit, la glace a forme un rempart très crevasse, haut par endroits de to mètres, et le long duquel la glace de la langue en mouvement s' est détachée de la glace inerte marginale ( fig. 151 ). Dès lors, la partie droite du glacier, qui est plus épaisse que la gauche, se déplace en un seul bloc, c'est-à-dire à des vitesses à peu près égales au centre et aux bords. En une année, le front a avancé d' environ 85 mètres. En octobre 1980, il se trouvait à une distance d' environ cent mètres de la prise d' eau des Forces motrices de la Grande Dixence. Après un léger ralentissement durant l' été et l' automne, les vitesses ont de nouveau augmenté en novembre. Dorénavant le mouvement glaciaire sera mesuré à intervalles réguliers par la section de glaciologie des VAW et relevé selon plusieurs profils transversaux, jalonnés de balises. Les variations de l' épaisseur seront déterminées surtout par restitutions aérophotogrammétriques. » Outre les mesures mentionnées dans ce compte rendu, on a commencé à enregistrer l' avance quotidienne du front sur des clichés photographiques en couleur grâce à des caméras automatiques, installées sur les rives.

La prise d' eau du Findelenbach n' est point du tout la seule installation technique menacée par un glacier en crue. En haute montagne, de nombreuses prises d' eau des aménagements hydroélectriques ont été recouvertes de glace récemment ou depuis des années parfois, parce que le glacier en crue a passé par-dessus, témoin le glacier de Bis. D' autres prises d' eau, situées au-des-sous de pentes ou parois raides, au sommet desquelles une langue glaciaire aboutit en falaise, ont été comblées par les chutes de glace, devenues plus fréquentes et plus volumineuses au cours de la crue récente, tels les glaciers de Festi et de Hohberg. Le cas du glacier de Bis prouve, que, par conditions favorables, il est possible de prendre des mesures assurant le fonctionnement d' une prise d' eau devenue sous-glaciaire. Aussi, par des installations adéquates, on essaye de transformer le plus rapidement possible la prise de Findelen, avant qu' elle soit submergée par la glace. La crue des glaciers pose de sérieux problèmes à l' exploita des téléphériques, téléskis et autres installations touristiques qui prolifèrent en haute montagne. D' une part il y a un danger croissant de chutes de glace, notamment dans le voisinage des gla- ciers suspendus, mais aussi, depuis quelque temps, au front des langues glaciaires. D' autre part, l' ac du mouvement glaciaire rend plus difficile l' entretien des installations de remontée mécaniques, aménagées directement sur le glacier en crue ou à proximité immédiate.

Le 5 février 1980, plusieurs grandes avalanches qui, à la suite de fortes chutes de neige, sont tombées dans la vallée de Zermatt ont causé des dégâts matériels importants entre Herbriggen et Zermatt. Celle qui a glissé du Weisshorn en direction du village de Randa, en passant par-dessus le glacier de Bis, a recouvert la route et la voie ferrée, arraché les lignes électriques et détruit ou endommagé plusieurs bâtiments. Le cône d' avalanche, formant une masse estimée à un million de mètres cubes et atteignant jusqu' à i 5 mètres de hauteur, a barré la Viège. L' eau retenue dans un lac de près de 500000 mètres cubes, est montée jusqu' au village et a inondé quelques caves. Pour éviter à l' avenir le refoulement de l' eau dans la Viège, on a commencé à construire un canal d' écoulement couvert. Il n' est pas certain que l' avalanche de 1980 ait été déclenchée par une chute de glace comme ce fut le cas des avalanches meurtrières de 1636 et de 1819 ( voir le 93e rapport de la CG/ SHSN ). D' après les témoignages des habitants du village, l' avalanche est partie des flancs est et nord-est du Weisshorn, à une altitude d' environ 4200 à 4300 mètres ( communication de A. Bezinge, Sion ).

Le lac du Gorner s' est vidé tardivement ( du i 2 au 14 août 1980 ) avec une pointe relativement basse du débit maximal ( 25 mètres cubes par seconde ). Le volume total évacué ( 1,3 millions de mètres cubes ) a également été plus faible que ces dernières années. Toujours en août, à la suite d' une fonte excessive, le lac morainique situé devant le glacier de Weingarten a débordé. En ravinant la pente, l' eau du Rotbach s' est chargée de débris. La coulée de boue a bouché une prise d' eau des Forces motrices de la Grande Dixence, et on a du fermer temporairement la route d' accès à la Täschalp. Un accident semblable s' était pro- Remarques valables pour tout le tableau ou au moins pour plusieurs glaciers.

a Les numéros de ce tableau correspondent aux numéros du graphique 2 du rapport 1963/64.

b Si un glacier s' étend sur le territoire de plusieurs cantons, nous mentionnons celui dans lequel se trouve la langue terminale mesurée, c Si la valeur de la variation est valable pour une période de plusieurs années, on a note le nombre d' années comme il suit:

Exemple: - 13,6 » = recul de 13,6 mètres en 3 ans. d Altitude en mètres ( au-dessus du niveau de la mer ) de la langue terminale mesurée. Dans les cas on l' altitude n' a pas été déterminée dans l' année indiquée en tête de colonne, on a note l' année des mensurations comme il suit:

Exemple: 222067 = altitude de 2220 mètres sur mer déterminée en 1967. e Une note explicative avec le numéro de ce glacier sera publiée dans l' édition complétée du Ole rapport de la Commission des glaciers.

Abréviations + En crue n Non observé? Résultat incertain duit en 1948 et un autre ( en 1892 déjà ) avait causé des dégâts à Täsch. La grande inondation de ce village ( en 1957 ), également due à une crue de fonte dans le Täschbach, avait pris son origine à l' ouest du Rotbach, sur le versant sud des Leiterspitzen. Des vidanges de poches d' eau intra- ou sous-glaciaires ont été observées aux glaciers de Vuibé et d' Arolla ( communications de A.Be-zinge, Sion, et W. Haeberli, VAW ).

b ) Bilan annuel de masse Les résultats des bilans de masse, présentés dans le tableau 3 pour les trois dernières années, ont été établis par les VAW. Pour les glaciers de Gries, de Limmern, de Plattalva et de la Silvretta, ils se fondent sur les mesures et mensurations glaciologiques; pour l' ensemble des glaciers d' Aletsch, ils sont dérivés du bilan hydrologique, établi pour le bassin versant de la Massa. Le bilan total indique le gain ou la perte en volume de glace. Le bilan spécifique représente l' épaisseur de la couche d' eau que produirait ce gain ou cette perte répartie ) sur la surface totale du glacier. Le bilan spécifique permet de comparer directement les résultats obtenus pour différents glaciers.

Alafig. 2 ( p. 192 ) et dans la description des conditions climatiques ( p. I76etsq .) on trouvera la ré- st Stationnaire sn Sous neige ( a. Valeur approximative - En décrue x Valeur non chiffréeRésultat insignifiant partition régionale des précipitations annuelles et des températures estivales. Ce sont les éléments du climat qui déterminent le régime de masse d' un glacier. Cette figure explique assez bien la grande différence des gains de masse dans chacune des régions: à Aletsch, les gains sont près de deux fois plus grands qu' à Gries ou à Limmern/Plattalva. Tout comme pour les précipitations annuelles et pour les températures estivales, on pourrait établir une évaluation plus rapide et plus facile, dans la mesure où les résultats des bilans de masse sont classés de façon semblable selon leur déviation de la valeur normale. A l' exception des glaciers d' Aletsch, où la série des observations s' étend sur presque 60 ans, ce classement ne peut se faire que sous réserve, car les séries de mesures ( ne comprenant qu' une vingtaine d' années ) sont trop courtes. Les résultats obtenus au glacier d' Aletsch sont exceptionnels. Une seule fois jusqu' à maintenant on a pu observer, en effet, une augmentation plus forte. On peut faire la même remarque à propos des glaciers de Limmern/Plattalva et de la Silvretta: le résultat de leurs mesures les place au troisième rang d' importance d' une série de 21 années d' observation. Quant au glacier de Gries, le gain a été important pendant cette dernière période, mais ce résultat a été dépassé trois fois en 19 ans.

Figure 2. Ecarts des précipitations annuelles igyg/80 et des températures estivales ig8o par rapport aux valeurs centrales respectives de la période de référence de îgoi à ig6o.

a ) Précipitations annuellesb} Températures estivales Somme des précipitations cumulées, du Ier octobre 1979 au Moyenne des valeurs journalières de la température de l' air, 30 septembre 1980.du Ier mai au 30 septembre 1980.

Interprétation des classes:

ClassePrécipitations annuelles + 2très fortes +1fortes onormales —ifaibles —2très faibles Dans la partie inférieure des glaciers de l' Aar, A. Flotron a trouvé par aérophotogrammétrie une augmentation du volume de 8, i millions de mètres cubes de glace, ce qui est le plus grand gain, après l' année 1977/78, d' une série commencée, il y a plus de 50 ans. Dans les divers profils transversaux, l' épaisseur moyenne du glacier a varié, depuis l' année précédente, entre 1,0 et + 2,6 mètres au glacier supérieur et entre —2,7 et + 3,5 mètres au glacier inférieur de l' Aar.

e ) Va ria dons des fro nts g la eia ires Les résultats des observations faites sur le réseau de la CG/SHSN sont résumés pour les troisderniè-res années au tableau 2, et reportés en détail pour les deux dernières années sur le tableau 5.

Dans l' année du rapport, les résultats des mesu- Interprétation des classes:

ClasseTempératures estivales + 2très chaudes +1chaudes onormales — 1froides —2très froides res sur les fronts glaciaires correspondent aux résultats des bilans de masse, dans la mesure où la variation moyenne de longueur ainsi que les nombres absolu et relatif des glaciers en crue se situent entre les deuxième et quatrième valeurs des séries respectives. Les valeurs maximales de ces séries, commencées en 1950 pour la variation moyenne de longueur et en 1890 pour les autres grandeurs, ont été observées en 1977/78 et sont donc indiquées au tableau 2. Si l'on considère la fraction des glaciers en crue ( dans des régions plus ou moins identiques aux principaux bassins versants ), on remarque une répartition régionale comparable à celle des données climatologiques mentionnées plus haut: sur le versant nord des Alpes, dans l' ensemble des bassins versants de l' Aar, de la Reuss et de la Limmat, environ 80% des glaciers observés sont en crue; environ deux tiers ( ou à peu près autant que dans l' ensemble du pays ) sont en crue dans le Valais, c'est-à-dire dans le bassin du Rhône, tandis qu' aux Grisons et sur le versant sud des Alpes, c'est-à-dire dans l' ensemble des bassins du Rhin ( à l' amont du Bodan ), de l' Inn, de l' Adda et du Tessin, environ 40% progressent. On ne peut cependant pas encore parler d' une avance générale des glaciers.

Il n' y a pourtant pas de doute que, pendant la période décrite par le io! e rapport, la tendance à l' avance s' est accentuée. Parmi les glaciers en crue, on compte aussi le glacier de Brunni, dont le front principal ( qui est inaccessible pour des mesures terrestres ) a nettement avancé, alors que la langue séparée, qui est alimentée par les chutes de glace plus ou moins fréquentes provenant du front principal ( et sur laquelle les mesures sont faites ), tantôt s' accroît ( comme en 1978 ), tantôt diminue ( comme en 1979 et 1980 ), selon la fréquence et l' importante des chutes de glace. Dans le massif de l' Eiger, les chutes de glace provenant du Kallifirn se sont multipliées au cours des dernières années, de sorte que la langue du glacier inférieur de Grindelwald, stationnaire depuis cinq ans, a progressé. Cet allongement est dû à une accumulation de glace dans les cônes d' avalanches, glace qui s' est répandue ensuite devant le front du glacier ( voir les illustrations 160 à 163 ).

Sur un bon nombre de glaciers, on a observé encore une accélération du mouvement glaciaire durant l' année du présent rapport. Dans certains cas ( Findelen, Giétro, Corbassière ), la vitesse a plus que doublé en cinq ans, soit par une prolongation des phases de glissement ou par une accentuation du glissement, soit par une déformation plus forte de la glace due à l' épaississement du glacier. Puisque le mouvement glaciaire comme tous les mouvements est régi en partie par des forces d' inertie, il faut s' attendre à ce que la tendance à l' avance se maintienne ou ne diminue que lentement ces prochaines années, même avec des conditions climatiques nettement moins favorables à la crue des glaciers que pendant ces dernières années.

Feedback