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Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses

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Cinquantième Rapport — 1929.

Un jubilé glaciologique: le cinquantième « Rapport Forel " sur les Variations des glaciers des Alpes suisses.

Le présent Rapport a, pour son rédacteur tout au moins, et — il ose l' espérer — pour ses collègues glaciéristes et le Club alpin entier, une signification quelque peu solennelle: c' est le dernier terme d' un demi-siècle d' efforts continus vers la connaissance d' un des phénomènes les plus captivants, les plus complexes aussi de la nature montagnarde et vers la solution lointaine encore d' une foule de problèmes ardus.

Depuis 1881, époque où F.A. Forel donna à l'«Echo des Alpes » son premier « Rapport sur les Variations périodiques des Glaciers des Alpes suisses — 1880 », bon an mal an, le Rapport a été établi et publié, d' abord ( N° 1 et 2 — 1880 et 1881 ) par l'«Echo des Alpes » puis par l' Annuaire ( Jahrbuch ) du C.A.S. Pendant quarante-deux ans, dans les vicissitudes d' im, de format, d' illustration du « Jahrbuch », fidèlement le Rapport a paru, toujours plus complet, toujours mieux ordonné, plus enrichi et paré de documents iconographiques rares. Puis quand « Les Alpes » succédèrent au vénérable Annuaire, généreusement et sans hésitation, la revue nouvelle fit au Rapport la place qu' exigeait son ampleur, difficile à contraindre. Et voici son demi-siècle achevé heureusement et sans lacunes car, s' il fut un peu différé par la guerre, le Rapport pour 1914 parut néanmoins, joint à celui de 1915.

L' édifice, unique au monde — pourquoi ne pas le dire, s' est développé sans cesse, harmonieusement. Hélas! son créateur n' est plus. Des collaborateurs sont morts; la vie en a éloigné d' autres des études glaciologiques. F.A. Forel a assumé à lui seul le souci des Rapports jusqu' en 1895, où il le partagea avec feu Léon du Pasquier, l' auteur du « Système glaciaire des Alpes ». En 1897, M. Ernest Muret, inspecteur en chef des forêts de l' Etat de Vaud, apporte sa collaboration à la Chronique des glaciers tandis que le professeur Maurice Lugeon développait le chapitre de l' Enneigement alpin. En 1902, le soussigné joignait son effort à celui de M. Lugeon et, par la création à Orny d' une première échelle, ouvrait dans notre pays l' ère des mensurations nivométriques. En 1907, il remplaçait définitivement M. Lugeon, réclamé par sa profession, dans l' équipe dirigée par Forel. La mort du grand glaciologue, en 1912, et la renonciation de M. Muret en 1914, laissèrent le professeur Mercanton seul devant la tâche, avec l' obligation morale d' en assurer la continuation.

Grâce à l' appui indéfectible du Club alpin suisse et au zèle de nombreux collaborateurs, réguliers, comme les agents forestiers cantonaux, ou occasionnels, l' œuvre a pu vivre.

Elle n' est pas achevée. Ce Cinquantième Rapport est une borne milliaire sur une longue route et dont on n' entrevoit pas le bout. Qu' importe! L' avenir le montrera.

Il faudrait pouvoir passer la revue des résultats accumulés dans ces cinquante fascicules. Temps et place y failliraient ici. D' ailleurs Forel a donné au bout de quinze ans déjà un premier résumé, puis peu avant sa mort ( 1912 ) 1 ) la liste des 43 paragraphes, qui précédaient sa chronique des glaciers et constituaient autant de petits mémoires de glaciologie où le maître discutait les faits acquis et semait des idées fécondes. A son exemple je me suis efforcé de faire de ces Rapports mieux qu' un simple étalage de données en y consignant quelques résultats de recherches personnelles ou d' investigations d' autrui, notamment de mes collègues de la Société helvétique des Sciences naturelles et du Club alpin. La collection des Rapports prend ainsi un peu la figure d' un répertoire des travaux glaciologiques suisses et ce n' est pas un de ses moindres mérites. J' en rends hommage surtout au Club alpin qui l' a permis: si l'on songe que la majorité de ses membres ne parlent que l' allemand et que les Rapports sont exclusivement en français, on mesurera mieux la générosité de son accueil.

Voici la liste sommaire des notules parues depuis Forel, et signées P.L. M.(ercanton ):

Rapport:

XXIII—1902. L' échelle nivométrique du glacier d' Orny.

XXXIII—1912. L' œuvre glaciologique de F.A. Forel.

XXXIV—1913. Chutes de neige et enneigement dans le Val d' Entremonts de 1904 à 1913.

Le jaugeage du torrent glaciaire. XXXV et XXXVI 19141915. La mesure des précipitations atmosphériques en haute montagne.

O. Lütschg: Le lac de Märjelen et son écoulement. XXXVII—1916. Le contrôle du contenu des totalisateurs de précipitations par l' analyse chimique. Les glaciers du Val de Bagnes en 1818 d' après quelques documents inédits. Bibliographie glaciologique: I. Mensurations au glacier du Rhône.

II. Enquist: Influence du vent sur la répartition des glaciers. XXXVIII—1917. La pression des bulles gazeuses dans le glacier. XXXIX—1918. Jean Coaz f, 1822—1918.

XL—1919.Quelques mots encore sur l' emploi des totalisateurs de précipitations.

XLI—1920.Quelques indications pratiques pour la mesure des variations glaciaires.

Marcel Kurz: A propos de l' enneigement alpin. L' avion au service de la glaciologie.

XLIII—1922. Le cheminement de l' Hôtel des Neuchâtelois au glacier Inférieur de l' Aar. XLIV—1923. Coulées de blocs et « mouvement » du pierrier: I. A. Chaix: La coulée de blocs du Parc national de l' Engadine. II. P.L. Mercanton: Le mouvement du pierrier de Saleinaz.

XLV—1924.Hans Hess: Der Hintereisferner 1893—1922.

XLVI—1926.Une conséquence de la décrue glaciaire: l' envahissement du pâturage par les pierres ( Vergandung ).

O. Lütschg: Über Niederschlag und Abfluss im Hochgebirge. XLVII—1926. In memoriam A. de Quervain f. Le sondage physique du glacier.

XLVIII—1927. Une commémoration: les vingt-cinq ans du nivomètre d' Orny. Le lac temporaire du glacier de Crête-Sèche.

XL IX—1928. Le voyage du glacier dans sa profondeur.

Le sondage physique du glacier: les expériences du Dr Mothes. L—1929.Un jubilé glaciologique: le cinquantième Rapport sur les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses. In memoriam Joseph Seiler f. Les neiges qui rampent ( Kriechschnee ).

En outre il a paru: XXIII—1912. Jegerlehner: Die Schneegrenze in den Gletschergebieten der Schweiz, par M. Lugeon. XXVIII—1907. Notes sur les glaciers du massif de la Dent-Blanche, par E. Argand.

Que doit devenir le Rapport, après ce demi-siècle? Quelle forme faudra-t-il lui donner à l' avenir? Le problème qui a provoqué sa création et justifié sa continuation n' est pas résolu et sa solution paraît encore lointaine. Pourtant le développement des mesures nivométriques nous en rapproche. On commence à mieux connaître l' alimentation du glacier et à pouvoir espérer en établir la relation avec les variations du front. La mécanique glaciaire aussi nous est moins mystérieuse. Pourtant les réserves mélancoliques de Forel, remarquant, en 1911, que toutes les lois simples mises par lui à la base de ses investigations étaient battues en brèche par de multiples exceptions, sont opportunes aujourd'hui encore. Il faut continuer, me semble-t-il, dans la ligne actuelle. Le Club alpin dira dans quelle mesure « Les Alpes » en devront informer les clubistes. Quoi qu' il en doive advenir la gratitude des glaciologues lui restera acquiseP.L. Mercanlon.

Joseph Seiler †. In memoriam.

La haute et belle figure de Joseph Seiler a cessé d' accueillir, à Gletsch, les innombrables visiteurs du glacier du Rhône. La mort l' a enlevé, le 25 mai 1929, à l' affection des siens et à la tâche hospitalière qu' il accomplissait avec l' aisance d' un gentilhomme et les traditions de courtoisie et de probité des grands hôteliers suisses. Il avait 72 ans. Pour les « travailleurs du glacier », ce départ est un grand chagrin et serait une perte irréparable si nous ne savions pouvoir compter encore sur la bienveillance de ses successeurs et la survivance de l' esprit qui vivifiait les rapports de Joseph Seiler avec les hommes dévoués à l' étude de son cher Glacier du Rhône. Joseph Seiler, propriétaire en effet du glacier dans son intégralité, avait pour ce joyau de la nature une affection que tous les alpinistes comprendront et un intérêt agissant. Tout ce qui pouvait le faire mieux connaître aux amateurs de pittoresque comme aux curieux de science entraînait aussitôt son appui. N' avait pas conçu et commencé à réaliser un chemin qui de Gletsch par les Saas et le Nägelisgrätli devait permettre de faire commodément le tour de la cataracte par les deux flancs de la vallée, projet qui mériterait qu' on le menât à chef?

Lors de son établissement à Gletsch, en 1892, J. Seiler avait trouvé les mensurations au Glacier du Rhône en plein développement et à un moment où le glacier, depuis si longtemps en décrue, donnait des signes d' un changement de régime, à un moment aussi où l' étude des régions reculées du Grand Névé nécessitait de grands efforts. Seiler facilita cette tâche de toutes les manières et sa complaisance ne se démentit jamais. L' auteur de ces lignes et ses collègues en ont été les derniers bénéficiaires, reconnaissants. L' année de sa mort encore, il discutait avec nous un projet de marquage des limites anciennes du glacier sur le Gletscherboden pour l' instruction des visiteurs.

Grand amateur d' art, J. Seiler avait réuni une collection de vieux meubles et d' étains régionaux d' une immense valeur et qui fait la gloire de l' Hôtel de Gletsch. Sa collection des vues du Glacier du Rhône était unique aussi. Longtemps président de la commune de Brigue, député au Grand Conseil puis préfet du district de Conches, son influence était grande dans tout le Haut-Valais. Son énergie, son intelligence, sa carrure athlétique, sa courtoisie indéfectible, l' y avaient mis au premier plan. La Commission S.H.S.N. des glaciers, les glaciologues suisses ou étrangers, tous ses collègues du Club alpin conserveront sa mémoire exemplaire.P.L. M.

Les neiges qui rampent 1 ).

Les montagnards savent que, sur les pentes, la couverture neigeuse ne reste pas immobile; en dehors du glissement brusque, de l' avalanche, un mouvement lent l' entraîne sans cesse vers l' aval. Cette descente apparaît à différents indices: cailloux, mottes de gazon, etc. arrachés, herbes et ramuscules couchées vers l' aval, surtout déformation en « crosse », depuis longtemps déplorée par les forestiers, des jeunes arbres, dont l' axe s' incurve d' abord vers l' aval pour se redresser ensuite et croître verticalement quand la plante est devenue assez forte et assez haute.

M. Oechslin, Forestier du Canton d' Uri et membre de la Commission S.H.S.N. des glaciers, a eu l' idée heureuse d' appliquer le cryocinémètre à la mesure de ce rampement. L' instrument est mis en station à un point fixe et son fil est ancré dans la neige mouvante par l' intermédiaire d' une large plaque d' aluminium ( 30x60 cm .) enfoncée perpendiculairement à la surface de la couche, en travers de la pente. L' instrument amplifie une vingtaine de fois l' entraînement de cette plaque. Bien entendu toutes les précautions doivent être prises pour que celle-ci reste bien solidaire de la neige qui l' en.

Une première série de mesures, en janvier 1928, à l' Oberfeld sur Schattdorf, sur une paroi inclinée de 46%, a décelé un mouvement de 0,63 cm. par jour. La densité de la neige, humide, a varié de 0,29 à 0,41; la température de l' air entre + 2,5° et + 6°.

Ces conditions de température pourraient faire suspecter la bonne tenue de l' ancrage, mais une seconde expérience, de janvier 1929, effectuée cette fois-ci au fort de Bätz sur Andermatt par des températures ( air ) de — 3° à — 11,5° degrés, sur un pierrier incliné de 41%, expérience qui a duré 52 heures, a indiqué un mouvement de 0,8 cm./j. La densité de la neige est restée environ 0,23.

Les lectures en séries du cryocinémètre montrent que le « mouvement », loin d' être continu, procède par petites saccades.

On ne peut qu' encourager M. Oechslin et les naturalistes à multiplier de telles déterminations quantitatives.P.L. M.

L' enneigement des Alpes suisses en 1929.

L' année nivométrique 1929 a eu, en haute montagne, les caractères mensuels suivants, d' après les excellents résumés que le Dr Brückmann, de l' Institut fédéral de météorologie, en donne chaque mois au Journal forestier suisse:

Octobre 1928 a été un peu trop chaud et ensoleillé. La précipitation a eu un excès de 50 à 75%. La neige est descendue à 600 m. au milieu du mois, temporairement. Novembre a été un peu trop chaud. Son insolation a été un peu déficitaire tandis que sa précipitation dépassait de 60 à 80% la normale. Les chutes de neige ont été fréquentes et copieuses à la fin du mois. Décembre a été trop froid ( jusqu' à —2 1/2° ), avec déficit de soleil mais précipitation plutôt normale. Une couche de neige a persisté, jusqu' aux basses altitudes, durant toute la seconde moitié du mois.

Depuis 1890 jamais janvier n' a été si froid qu' en 1929; le déficit de la température moyenne a atteint même — 4°. La neige a recouvert le Plateau suisse durant tout le mois qui, cependant, a été pauvre d' eau météorique ( déficit 30—40 % ). Février 1929 a été, pour la Suisse, le mois de février le plus froid depuis un siècle; l' abaissement de la température moyenne, quoique plus faible à la montagne qu' à la plaine, où de grands lacs se sont congelés, a partout atteint 3 à 4 degrés. L' insolation a été excessive ( 50% ) et la précipitation maigre ( 1/3 à 1/4 de la hauteur normale ). En revanche, mars très sec et très clair, a eu 3° de trop et le Säntis ( 2500 m .) a enregistré 100 h. de soleil de plus qu' à l' ordinaire. Avril a été de nouveau trop froid ( 2 1/2 à 3° ) et trop sombre mais de précipitation normale. Mai, juin, juillet et août ont été trop chauds et plutôt secs. Juillet a été particulièrement ensoleillé.

Septembre 1929 a été prodigieusement serein et trop chaud de 2 1/2 à 3°. Sa précipitation n' a pas dépassé 40% de la quantité normale. Les chaleurs, se sont prolongées en octobre, mais ce dernier mois a été plutôt sombre et trop mouillé.

En résumé, si le cœur de l' hiver a été notablement trop froid, été et surtout automne ont été trop chauds. Les précipitations ont été plutôt faibles, surtout en hiver. Au point de vue nivométrique 1929 a peu différé de 1928.

A fin novembre 1928 de grosses avalanches sont descendues. Dans les Alpes glaronnaises, le 29 novembre, celle de Sturming a emporté le pont d' Ennetrosligen. Dans l' Arlberg, le trafic ferroviaire a été interrompu le 2 décembre sur divers points par des avalanches énormes. Il en a été de même, aux Ormonts, entre Aigle et les Diablerets. Dans les alpes d' Uri, ces masses de neige humide ont occasionné, tant sous la forme d' avalanches que par leur poids et leur lent glissement, des dégâts considérables.Oechslin. )

A. Etat des neiges.

Suisse orientale. Le désenneigement a été si grand dans la région surveillée habituellement par M. Jean Lugeon, que lors de sa visite ( 26 septembre au 2 octobre 1929 ), aucune délimitation des neiges pérennelles n' a été nécessaire: il n' y avait en effet plus trace de neige au flanc des vallées de Julier, Scalotta, Bevers, Albula, Haute-Engadine, Suretta, Agnelli, Tuors, Vadret et Sertig. Comme en 1928, la limite du névé était à 3250 m. aux glaciers de Porchabella et de Jenatsch. Le névé de ce dernier appareil s' est affaissé encore davantage et s' est complètement décollé de ses rives. Le crevassement s' est accentué sur le palier de 3200 m. mais s' est atténué dans les rapides immédiatement inférieurs, redevenus franchissables. Il en a été de même du Plateau de 3000 m. Au Porchabella, les crevasses étaient très grandes.

Suisse centrale. Notre collègue, M. Oechslin, inspecteur en chef des forêts d' Uri, a recueilli sur l' enneigement au flanc nord du Bristenstock et au Belmeten des données qu' il présente sous la forme instructive du tableau I.

Enneigement au flanc nord du Bristenstock et au Belmeten.Altitudes minimum et maxi- Amplitudes en Tableau I. Moismum de la limite inférieure 1928/29 1927,28 mmni 1928 Octobre480—220017201050 Novembre440—180013601430 Décembre440— 5801401440 1929 Janvier440— 4400670 Février440— 48040460 Mars440— 8103701170 Avri1440—11106701000 Mai960—16206601190 Juin1620—2280660760 Juillet1700—231061060 Août2120—2330210190 Septembre1650—23707201750 Le niveau maximum a été 2370 m. en septembre; en 1928, il avait atteint 2970 m. à la mi-août. D' autre part, M. Oechslin a observé les limites du névé suivantes:

Alpes uranaises. Limite du névé à la fin d' août 1929.

Tableau II. Localité ExpositionLimite du névé Relèvement par rapport à 1928 m.m.

Schlossberg NNE247040 Jakobiger N242040 Grosse Windgälle... N23900 » »... S249090 Düssistock W2620120 Bristenstock E250040 » N245020 » S267060 Salbitschyn NE259020 Spitzberge SSE255060 » N24800 Silberberg-Susten... E248060 Moosstock S250010 Par rapport à 1928, la limite s' est relevée de 40 m. en moyenne. Les petits glaciers et névés suspendus, en fondant intensément, ont mis à nu, devant leurs fronts, de grandes étendues de cailloutis sur lesquels le ruissellement des pluies d' orage a eu une emprise facile, au grand détriment des terrains cultivés infrajacents que les débâcles recouvraient de pierraille. ( Oechslin. ) Dans le vallon de Gletsch, on ne voyait, le 10 septembre 1929, ni vestiges d' avalanches ni vieille neige. A l' entrée ouest du tunnel de la Furka, à l' ex de deux pauvres restes d' avalanche, à une centaine de mètres en amont de la voie ferrée, il n' y avait plus rien jusqu' au glacier de Gratschlucht. Le Nägelisgrätli et 1a base du Gerstenhorn étaient également à sec. Le Galenstock avait dépouillé presque entièrement la neige de l' année. Rhône et Muttbach étaient très gros encore.Mercanton. ) Dans les Alpes glaronnaises, M. Streiff-Becker a noté les limites d' enneige du tableau III.

Tableau III. Alpes glaronnaises. Limites de l' enneigement en 1929.

Gazons et rochers du massif de SchiltGlaciers Exposition NS Epoquem.m.

28 III 700 1200 31 V 1650 1950 30 VI2200 2400 15 VIClaridenfirn NE ( 2375 m. ): tout couvert Biferten ( expos. N ): 2150 m.

31 VIIà nu — 15 VIIIHausstock, gl.de Meer ( expos. S ): 2800 m.

9 IXGlärnisch: névé tout désenneigé 15 IXClaridenfirn: limite ( continue ) 2800 m.

Suisse occidentale. Dans le bassin de Mattmark ( Viège de Saas ), la limite du névé était à 3100 m. en septembre 1929 ( versant N. 2000, S. 3200 ).

Au cours de trois vols photographiques accomplis, les 23, 26 et 27 septembre à bord d' avions militaires, de la Blécherette, Lausanne, j' ai pu constater le désenneigement exceptionnel des Alpes vaudoises et valaisannes ( massifs du Combin, du Mont Blanc et de la Dent du Midi ). Les Alpes vaudoises, Diablerets ( 3246 m .) compris, semblaient être passées au-dessous de la limite des neiges.

Lors de la campagne annuelle d' Orny ( 28 au 30 septembre 1929 ) nous n' avons plus trouvé trace de neige ancienne ni dans la Combe d' Orny ni autour de la cabane, ni même sur le glacier et ceci jusqu' au col. Le Plateau du Trient dans les parages du Col d' Orny était raviné par la fusion et découvert au point qu' il fallut sauter plusieurs crevasses, insoupçonnées jusqu' ici, pour gagner la balise. En montant au totalisateur, on en croisait plusieurs et importantes. Pour atteindre l' engin, on escaladait le rocher mis à nu, ce que je n' ai pas souvenance d' avoir dû jamais faire. Le névé qui s' étend de là jusqu' à la base même de la Pointe d' Orny était réduit à une mince lame de vieille glace.

Le lambeau de glacier par lequel on accède à la cabane Dupuis, entre les deux soufflures, était plus étroit et affaissé que jamais. Quand aux soufflures elles-mêmes, leurs dimensions étaient considérables. Le 15 juillet, celle d' amont, au droit de la Tour Rocheuse, mesurait 13 m. de largeur et 9,5 m. de profondeur ( Gaschen ). Le 29 septembre, la largeur était devenue 23,5 m. avec la même profondeur. C' est un élargissement de 2 m. par rapport à l' état automnal de 1928.

Quant à la soufflure sous la cabane, son rebord était à 46 m. du repère de la terrasse, mesurés horizontalement dans la direction cabane-balise. C' est un élargissement de 4 m. depuis 1928. Cet élargissement est général le long de la soufflure, de sorte qu' au col même le glacier était séparé du promontoire de la cabane Dupuis par une vallécule large d' une vingtaine de mètres débouchant vers le nivomètre. Ce couloir était encombré d' énormes blocs fraîchement éboulés des parois du promontoire. Ceci nous livre le secret des imposants monolithes qui hérissent les grandes moraines latérales gauches du glacier vers la cabane d' Orny. C' est là en effet qu' aboutit le « voyage du glacier » pour les matériaux incorporés à lui dans les parages de la cabane Dupuis. On peut en inférer également que ce n' est pas la première fois que le Col d' Orny voit se développer le phénomène de soufflure et de dénudation que ces dernières années nous ont révélé.

Les abords mêmes du nivomètre étaient si crevassés que la piste usuelle y devait quitter un temps le glacier pour emprunter les rochers de sa rive gauche.

Partout alentour, notamment au Portalet, les rimayes béaient et surplombaient énormément, mais on n' en voyait pas de doubles: ce dernier phénomène procède plutôt d' un enneigement excessif pendant de longues années.Mercanton. ) A la Dent du Midi, les petits névés qui cernent généralement le front du Grand Plan-Névé étaient exceptionnellement petits. A la mi-août, le névé des Ottans était réduit au tiers de son étendue ordinaire. Dans le couloir de la Dent Jaune, il ne subsistait plus qu' un mince ruban de glace à la partie supérieure; toute ascension y eut été vraisemblablement impossible dès août 1929. Le Col de la Tour Sallière était zébré de crevasses et tout le versant du col au bas du glacier des Fonds ne formait qu' un labyrintheCooke-Smith. ) Dans les Alpes vaudoises, le creux du Grand Coor, à 2050 m ., entre la Dent de Morcles et la Dent aux Favre, n' avait plus que d' infimes vestiges du névé habituel. Le glacier de Paneyrosse était découvert très haut. Quant au revêtement glacé du massif des Diablerets, il était troué en maint endroit, au-dessus du Creux de Champ notamment, par le roc mis à nu. Des crevasses apparaissaient en nombre où on ne les observait point d' ordinaire. Les glaciers du Dard et du Tsanfleuron étaient coupés d' un réseau de crevasses serrées.

A la cabane des Diablerets, la source, fait rare, était tarie le 2 octobre. Les flancs du Scex Rouge étaient libres de tout névé.Gaschen. ) M. Fischer-Reydellet, de Fribourg, s' est rendu à Thörishaus 1e 21 juin pour y dessiner, à son habitude, l' enneigement de la chaîne Berra-Stockhorn: il a constaté que l' enneigement y était déjà nul, à quelques couloirs près.

B. Relevés nivométriques.

Ensemble d' Orny. M. W. Jost l' a visité 1e 9 juillet, M. Gaschen 1e 15, avec M. Bernard. La campagne d' opérations annuelles a été faite du 28 au 30 septembre par le rapporteur, accompagné du Dr Roud, de Mlles Morel et Danuser et du gardien de cabane Farquet.

Nivomètre. Son déchaussement est tel et ses abords se sont tant modifiés par l' affaissement du glacier qu' il ne saurait plus fournir que des indications approchées. Dans l' impossibilité où l'on est d' atteindre son zéro, perché maintenant bien au-dessus de la glace, j' ai photographié la graduation à partir d' un point situé assez loin d' elle et à son niveau. J' ai pu alors, par des mesures sur épreuve, déduire la distance du zéro au glacier de l' espace occupé sur la photographie par une longueur connue du nivomètre.

Nivomètre du Col d' Orny ( 3100 m. ). ( 2 degrés valent 1 m. ) Degrés Tableau V. Epoques192719281929 16 VI 9528 VI48 VII 71VIII 17 VII 5X 3 VIII 417 IXXII29 IXXX

7 X —IlI —XVIII —

AccumulationDissipationRésida annuel HiverMètresEtéMètresAutomne Mètres 1925—192651926719262 1926—192751927619271 1927—19284192811,619287,5 1928—192951929619291 Minimum absolu de 1928 ( X ): —XVIII; maximum absolu de 1929 ( VII):VIII; minimum absolu de 1929 ( IX ): —XX.

Les chiffres romains sont des divisions fictives qui correspondent aux mesures de déchaussement prises sur de bonnes photographies du nivomètre. Ils peuvent être considérés comme corrects, pour autant que le désenneigement excessif des lieux n' a pas ôté toute signification à ces notations quantitatives; le nivomètre est en effet passé maintenant du collecteur au dissipateur du glacier d' Orny.

Balise et sondages. La balise émergeait, le 9 juillet, de 0,65 m ., le 15 juillet, de 0,95 m ., un peu inclinée vers les Aiguilles du Tour. Le 29 sep- tembre nous avons retrouvé à ce même endroit trois balises: la balise marquée XXVI ( 1926 ), abattue entre celle de 1924, laquelle émergeait de 3,5 m. et celle de 1918 marquée XVIII qui saillait 1,95 m.

La perche de 1924 émergeait le 7 octobre 1928 de 1,8 m. à travers 0,85 m. de neige nouvelle, ce qui met l' étiage de 1928 à 2,65 m. sous l' extrémité de la balise. Le 29 septembre 1929, celle-ci saillait 3,5 m .; le névé a donc perdu 0,85 m. d' épaisseur. Le théodolite posté sur le bloc-repère de la cabane plaçait ce même jour le pied de la balise à 15,9 m. au-dessous du repère. A l' étiage de 1928, le chiffre était 14,3 m. Le névé s' est donc aussi affaissé mécaniquement de 0,75 m.

Ce groupe de balises était à 191 m. de la cabane. Les mesures angulaires décèlent pour le point occupé un « mouvement » d' environ 6,5 m. par an, soit un éloignement de 4 m. et un déplacement transversal vers le sud de 5 m.

( Mercanton. ) Il ne pouvait être question de faire des sondages, le névé étant trop dur. Les ocres des diverses années antérieures gisaient confondus au pied de la balise.

Totalisateur. Les 9 et 15 juillet, le liquide était à 691 mm. de la gueule; sa densité était 1.0885. Le 29 septembre on mesurait 683 mm. et 1.080. Les pesées ont révélé l' emmagasinement de 45,4 kg. d' eau météorique en 357 jours, faisant 228 cm. de hauteur. C' est 233 cm. en 365 jours, 6 cm. de moins qu' en 1928.

En utilisant niveaux et densités du liquide, conjointement avec les valeurs des précipitations d' Orsières que l' Observatoire de Genève ( M. Tiercy ) a bien voulu, à son ordinaire, nous communiquer, on obtient les valeurs suivantes:

EpoquesCol d' Orny ( 3150 m. ) Orsières ( 980 m. ) 7 X 1928—15 VII 1929 212 cm.52 cm.

15 VII 1929—29 IX 192916 cm.14 cm.

7 X 1928—29 IX 1929 228 cm.66 cm.

Glacier d' Orny. Les mensurations ont eu lieu le 28 septembre dans les azimuts habituels. Voici les variations depuis 1927 pour chacun des repères:

I: — 4 m; II: — 6,5 m.; III: — 10 m.; IV: — 10 m ., soit un recul moyen de 7,5 m.

Un cryocinémètre placé dans les parages habituels devant le repère III a indiqué une vitesse moyenne de 1,6 cm./j.

Nivomètres de Bertol. Il a fallu les abandonner: nous ne pouvions guère compter que sur les bons offices du gardien de la cabane pour en obtenir des lectures assez fréquentes; les exigences formulées par lui ont dépassé nos moyens et notre bonne volonté.

Balise de la Dent du Midi. Cet engin, méritoirement installé par M. Cooke-Smith au flanc W de la Haute-Cime de la Dent du Midi1 ) pour être observé de Champéry au télescope, a été à trois reprises victime de l' avalanche. On conçoit que notre collaborateur ait cru devoir renoncer à l' établir une quatrième fois, mais son essai n' a pas été vain puisque il a prouvé naguère la possibilité de cette observation à distance. Le procédé pourra servir en terrain plus sûr.

Ensemble nivométrique des Diablerets. M. Ernest Reber, guide, l' a surveillé tout l' été. La campagne automnale a été faite le 2 octobre 1929 par M. Gaschen et lui.

Nivomètre. Le tableau V en donne lecture et bilans:

Nivomètre des Diablerets ( 3030 m. ). ( 2 degrés valent 1 m. ) Tableau V.

Degrés Epoques 1927 1928 1929 15 VI >91 ( visible )

>91 ( enfoui )

— 19 VI 91 — 91 2 VII — émergé — 5 VII — 91 85 21 VII — 85 80 2 VIII 88 80 76

17 VIII

84,5 76 73

25 VIII

84 74 72

29 VIII

85 73 71

5 IX

83 72 69

9 IX

83 72 68

15 IX

83 — 67

19 IX

— 71 —

24 IX

66

2 X

65 Minimum absolu de 1928 ( IX ): 71; maximum absolu de 1929 ( VI ): > 91; minimum absolu de 1929 ( X ): 65.

Accumulation Dissipation Résidu annuel Hiver Mètres Blé Mètres Automne Mètres 1925—1926

1926

1926

1926—1927

1927

1927 0 1927—1928

1928

> 10

1928 — 6 1928—1929

> 10

1929

> 13

1929 — 3 Le voisinage du nivomètre était très crevassé. 1 ) Cf. Rapport précédent.

Balise. Le tableau VI en donne lecture et bilans. Balise des Diablerets ( 2850 m. ).

Tableau VI. Enneigement en mètres depuis le 19 IX 1928 1928 19 IX 0,0 ( étiage ) 26 X

1,0

1929 18 VI 30 VI 2.7 7 VII 2.8 15 VII 2.2 18 VII 1,9 ( balise cassée; 1,5 m. ) 29 VII 1.2 ( balise de 1924 émerge de 0,x m. ) 1 Vili 1,0 16 Vili 0,5 1 IX - 0,1 15 IX — 0,8 24 IX -1.2 2 X1.9 ) approx. ( balises de 1927 et 1924 abattues; celle de 1923 émerge de 1.5 m. ) Accumulation Dissipation Résidu annuel Hiver Mètres Eli Mètres Automne Mètres 1925—1926 > 5,1

1926 > 3,1

1926 + 2,0 1926—1927 > 3,1 1927 > 1,3 1927 + 1,8 1927—1928 > 3,4 1928 > 6,0 1928 -2,6 1928—1929 > 3,6 1929 > 5,5 1929 - 1.9 La balise marquée octobre 1925 s' est abattue, déchaussée, vers le 29 septembre. Un touriste en quête d' un bâton de voyage en a enlevé 1,5 m. à son extrémite supérieure. M. Reber a retrouvé ce fragment au sommet du Diableret. La balise de 1924, rallonge de celle de 1923, était déchaussée aussi le 2 octobre; quant à celle de 1923 même, elle émergeait alors de l,2 m. On l' a flanquée d' une nouvelle perche longue de 4 m. et enfoncée de 0,5 m. En combinant les données des diverses balises, j' arrive à la conclusion que de 1928 à 1929 le névé a perdu 1,9 m. d' épaisseur.

Les ocres des années précédentes étaient confondues autour des balises.

Totalisateur. Le 19 juin ( Reber ), le liquide était à 786 mm. de la gueule, avec la densité 1,159; le 2 octobre, il n' était plus qu' à 753,5, avec la densité 1,106. Les pesées ont décelé 29,4 kg. d' eau météorique pour 341 jours, équivalant à une lame de 147,5 cm. ( 158 en 365 jours, 19 cm. de plus qu' en 1928 ). On a finalement:

EpoquesTsanfleuronDiablerets-Village2270 m.1170 m. ) 26 X 1928—19 VI 1929 110,5 cm.79,5 cm.

19 VI 1929—26 X 192937 cm.33 cm.

26 X 1928— 2 X 1929 147,5 cm.112,5 cm.

Nivomètre de l' Eiger. Comme d' habitude, la Compagnie du chemin de fer de la Jungfrau en a assumé le soin avec une régularité exemplaire et qui fait grand honneur à son personnel, ainsi qu' à l' intérêt scientifique toujours en éveil de son directeur, M. Liechti. Le tableau VII donne lecture et bilans.

Nivomètre de l' Eiger ( 3100 m. ) Tablei ( 2 degrés valent 1 m. ) Degrés Degrés Epoques 1927 1928 1929 Epoques 1927 1928 1929 7 I 42 42 — 2 VIII12 14

I __

— 36 10 VIII 30 17 8 24 I — 48 46 18 VIII 30 11 4 22 II 62 — 40 30 VIII 30 6 4 15 III 58 — 32 14 IX 28 0 12 8 IV 62 49 40 24 IX 28 3 16 14 V 52 46 38 4 X 28 2 20 12 VI 47 39 36 7 XI 24 6 10 22 VI 44 37 34 22 XI — 10 6 4 VII30 10 XII 30 22 16 14 VII 34 32 16 20 XII 32 24 20 Minimum absolu de 1928 ( IX ): 0; maximum absolu de 1929 ( I ): 46; minimum absolu de 1929 ( VIII ):

4.

Accumulation Dissipation Résidu annuel Hiver Mètres Eté Mètres Automne Mètres 1925—1926 23 1926 17 1926

1926—1927 23 1927 19 1927

1927—1928 14 1928 26 1928 -12 1928—1929 23 1929 21 1929

Balise du Jungfraufirn. Le personnel de la station du Col a continué ses lectures de l' enneigement aux balises érigées sur le Jungfraufirn, sous les fenêtres de la station. Le tableau VIII donne lecture et bilans que j' em, comme tant d' autres résultats qui suivront, au précieux rapport dans lequel M. Billwiller consigne chaque année les expériences de la Commission glaciologique zurichoise 1 ).

Balise supérieure du Jungfraufirn ( 3330 m. environ ). Enneigement en mètres deDuis le 27 septembre 1928.

Tableau VIII.

Epoques Epoques 1928 27 IX 1929 7 III 4,9 15 X 0,95 13 IV 5,8 10 XI

2,9

22 V 1 XII 30 VI 7,1 2 ) 1929 15 I 27 VII 31 I

3,9

10 X 5,4 5 II 4,1 Les dernières lectures pèchent par excès, la balise, trop mince, s' étant dès le début infléchie vers le sol. L' erreur n' est cependant pas grande.

Clarides. La campagne de 1929 a été faite par M. Streiff-Becker. Le rapport Billwiller donne le tableau ci-après:

Enneigement en mètres depuis le 12 septembre 1928. Tableau IX. Balise inf. Balise sup. Balise inf. Balise sup. Epoques ( 2708 m. ) ( 2910 m. ) Epoques ( 2708 m. ) ( 2910 m. ) 1928 12 IX 0 0 1929 14 VII 2,4 > 6,0 9 XI 1,2 — 21 VII6,0 25 XII 3,3 4,5 15 IX -0,75 1,5 1929 9 II 3,8 > 6,0 Les chiffres du 15 septembre auront sans doute été modifiés par la fonte prolongée de l' automne; la baisse aura été plus forte à la balise inférieure et le résidu positif diminué à la balise supérieure.

Le totalisateur du Geissbützistock a mesuré, du 14 septembre 1928 au 15 septembre 1929, 313 cm. d' eau, 37 cm. de moins qu' en 1928. Auen-Linthal a reçu pendant ce temps 137 cm.

Silvretta. Le tableau X en renferme les rares données.

Tableau X.

Balise Balise Balise Balise inférieure supérieure inférieure supérieure Epoques ( 2760 m. ) ( 3013 m. ) Epoques ( 2760 m. ) ( 3013 m. ) 1928 14 IX 0 0 1929 6 VIII 0,3 1,45 1929 8 II 2,3 2,45 13 VIII 0 1,35 1 III 2,3 2,55 17 VIIIbalise abattue ) 1,25 26 V 11 VII 2,8 1,35 3,45 25 IXbalise abattue ) —0,2 La campagne d' automne a été faite par M. E. Welti accompagné du guide Michaud. Le mougin de l' Eckhorn ( 3150 m .) a mesuré, du 14 septembre 1928 au 25 septembre 1929, 125,5 cm. d' eau; celui de la cabane 142 cm. et le pluviomètre de Klosters 128 cm.

Région d' En. Au glacier de Jenatsch, M. Jean Lugeon a observé les faits suivants:

A la balise de 3210 m ., du 8 octobre 1928 au 25 septembre 1929, le résidu a été positif encore, mais inférieur à 0,1 m. A la balise de 3004 m ., l' ablation l' a emporté avec 0,85 m. Cet engin s' est déplacé vers le nord-est à la vitesse moyenne de 12,6 cm./j. La balise de 2830 m. gisait déchaussée. M. Lugeon estime à 1,6 m. au minimum l' ablation totale en ce point.

La balise supérieure a été laissée en état; à 3004 m. on en a implanté une nouvelle longue de 300 cm. et qui émergeait le 29 septembre de 98 cm.

Parsenn et Weissfluh. Le Skiklub de Davos a continué sa surveillance des deux balises. Celle de la cabane Parsenn ( 2280 m .) a marqué un enneigement maximum de l,6 m. ( avril-mai ). A laWeissfluh ( 2740 m .), il a atteint, enmai, l,8 m.

Säntis et Gothard. D' après l' Institut fédéral de Météorologie, l' enneige du St-Gothard ( 2100 m .) a débuté le 28 octobre 1928 et a atteint son maximum le 3 mai 1929 par 2,5 m. Le désenneigement a été total le 13 juin.

Au Säntis ( 2500 m. ), 1a neige a persisté du ler octobre 1928au 14 juin 1929; sa hauteur maximum a été 2,6 m ., le 19 avril.

Totalisateurs du Mattmark. Les huit mougins entretenus dans le bassin du Mattmark par la Commission des glaciers, sous la surveillance spéciale de M. Lütschg, ont mesuré des précipitations peu différentes de celles de 1928. L' écart ne dépasse pas 27 cm. La hauteur varie entre 88 et 229 cm. en 365 jours; elle ne croît pas constamment ni régulièrement avec l' altitude.

Conclusions. En résumé, l' enneigement a été encore régressif dans les Alpes suisses en 1929. Cette régression est moins due au défaut de précipitations hivernal qu' à la vigueur et à la durée du désenneigement automnal.

P.L. M.

Chronique des glaciers suisses en 1929.

En 1929, le contrôle a porté sur 102 glaciers. La majeure partie des données émane des agents forestiers; pour le reste, elles nous viennent de membres ou de collaborateurs de la Commission des glaciers de la S.H.S.N. Ce sont MM. Guex ( Trient ), Volken ( Binn ), Campiche ( Rosenlaui ), J. Lugeon ( Piz d' Err ), Streiff-Becker ( Clarides ), Maag ( Findelen ), Renaud ( Zermatt ), K. Vogt et Meisser ( Bregaglia ), enfin MM. Lütschg, Mercanton, Oechslin, de la Commission. La Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli a continué, sous l' impulsion heureuse de son directeur, M. Käch, ses mensurations détaillées à l' Unteraar. M. Blumer, ingénieur-topographe à Berne, a fait pour la Commission des glaciers une dernière campagne à Grindelwald. Enfin M. Mercanton, grâce à l' obligeance de l' Aviation militaire fédérale, a pu recueillir, en vol, de précieux documents photographiques, dont ce rapport reproduit quelques-uns. Grâce à ces divers concours, le chroniqueur a une fois de plus la satisfaction de pouvoir donner de la glaciation suisse un tableau riche et instructif. Que tous en soient remerciés ici!

Voici maintenant, présentés dans leur forme habituelle, les résultats de ces contrôles.

I. Bassin du Rhône. Tableau I. Variations, en mètres, en Glaciers192719281929 Rhône5,565 Gratschlucht10,50 Thäli ( Binn)81212 Turben1,5232 Mittlenberg2352,5 Fiesch1,5111 Aletsch2518,514 Kaltwasser31015 Ofental3,53 Schwarzenberg28,522 Tableau XI ( suite).Variations, en mètres, enGlaciers 1927 19281929 Thäliboden — 62 Allalin - 9.5 - 20 Fee — 3 — 719 Gorner — 105,52,5 Zmutt1113 Findelen - 11 - 124 Turtmann — 3 — 214,5 Lötschen 27 41,5 Duron ( Tsinal ) 4 00 Moming 9 — 2,50 Moiry — 26 12,50 Ferpècle — 24 — 42 Arolla — 011 Tsigiorenove — 14,5 — 3,526 Duran ( Seillon ) — 5 — 17 Grand-Désert — 10,5 — 13,528 Mont-Fort — 3 — 6,54 Corbassière — 2 — 3,5Saleine — 10,5 37 Orny — 6 — 5,57,5 Trient — 2 — 55 Martinets — 112 Paneyrosse 9 —1205 Grand Plan-Névé 4 — 20 Petit Plan-Névé 19 — 23 Prapioz 16 — 16Scex Rouge 1 — 627 En outre sont donnés comme stationnaire: Valsorey, Kessje, en décrue: Pierredar.

La campagne au glacier du Rhône a été faite derechef par le chroniqueur, aidé cette fois-ci de M. le Dr H. Gaschen. Elle a eu lieu du 10 au 12 septembre, et selon le programme restreint mais suffisant, adopté en 1923. La nouvelle station photogrammétrique établie sur la rive droite du Rhône a été rattachée au réseau de repères.

Le glacier du Rhône a reculé de 5 m. en moyenne, du 5 septembre 1928 au 12 septembre 1929, en se rétrécissant notablement et en découvrant 2695 m2. On a ainsi:

12 IX 1929: Aire couverte en aval du profil bleu ...8 725 m2 Largeur sur le dit profi1222 m.

Variation d' aire en 19292 695 m2 Aire réduite 1)7 200 m2 Ordonnée moyenne de l' aire réduite.. .32,5 m.

Le portail a reculé encore en perdant beaucoup de son surplomb. Des éboulements de glace continuent de se produire sous le Belvédère; ils semblent dûs davantage à ce que les masses sont mal soutenues inférieurement par le glacier en diminution qu' à une poussée de crue. Des affaissements se produisent en effet aussi sur le parcours sous-glaciaire du torrent du Saas. Le 12 septembre, à 14 heures, l' imposante cascade que ce torrent fait au flanc droit du glacier a tari subitement. Elle s' est reprise à couler au bout de 5 minutes, sans à-coup et comme si rien ne s' était passé.Mercanton. ) Au Belvédère, le glacier s' est rapproché de 1,5 m. du repère plombé.

Deux cryocinémètres installés le 12 septembre devant le lobe droit du front, comme en 1928, ont indiqué des vitesses d' écoulement de 6,0 et 7,2 cm./j. soit en moyenne 6,6 cm./j. C' est la moitié de la vitesse de 1928. Au lobe gauche, à 10 m. du Rhône, j' ai mesuré 6,4 cm. par jour et à 20 m., 14,4; en 1928, les deux instruments marquaient déjà un écart de même sens. La moyenne de 1929, 10,4 cm./j ., serait ainsi de 1,4 cm./j. supérieure à celle de l' année précédente. Il s' agit évidemment là de divergences locales dues à la forme compliquée du front et du lit. Ceci démontre qu' il faut attacher davantage de crédit à l' ordre de grandeur des vitesses qu' au détail de leurs valeurs, et que, pour juger du régime actuel d' un glacier, il convient d' appliquer le cryocinémètre en plusieurs points de son front à la même époque.

Dans la vallée de Binn, le Mittenberg a avancé de 2,5 m ., se rapprochant d' autant du Turben.Volken. ) Depuis que la Viège de Saas quitte le lac de Mattmark par une galerie forée dans le flanc E de la vallée, les glaces de l' Allalin ont la tendance d' en recouvrir le lit ancien au lieu de s' y creuser le majestueux tunnel d' autrefois; seules les eaux du torrent glaciaire même taillent là un petit portail. Du 24 août 1928 au 12 octobre 1929, la glace s' est portée de 2,7 m. vers le rocher « Auf der Schanz »; il s' agit ici sans doute d' une modification locale imposée par l' intervention humaine à l' économie frontale de l' Allalin, qu' il faut tenir pour stationnaire.Lütschg. ) Le front du Gorner se dressait juste sur le bord de la gorge profonde que le torrent de Furgge creuse à son confluent avec celui du Gorner. Le glacier est toujours en retrait. D' après l' Atlas fédéral, le recul aurait été de 185 m. depuis 1881.Renaud. ) A ce même glacier, M. André Renaud, aidé de son frère, M. Pierre Renaud, a fait la révision du réseau de repères installé par lui en 1928 dans la région des dolines pour l' étude de ce singulier phénomène. M. Renaud poursuit son investigation.

Le portail du Zmutt a subi un déplacement de 60 m. vers la gauche et de 81,5 m. vers l' amont du glacier. Il a 10 m. de hauteur. A sa droite on distinguait encore les vestiges des portails de 1927 et 1928.Renaud. ) Au Grand-Aletsch, M. A. S. Souza, de Bâle, a fait lever à nouveau le profil établi jadis par M. Lütschg sur la langue glaciaire qui barre le petit vallon de Märjelen et y retient les eaux du lac. Du 20 novembre 1912 au 20 juillet 1929, ce profil s' est abaissé de 5 m. en moyenne, sa section verticale perdant 2600 m2. Il convient de noter cependant que de 1912 à 1929 l' extrême promontoire de la dite langue glaciaire a progressé de 24 m. vers le bout du lac. M. Lütschg y voit une manifestation du régime de crue général dans nos Alpes vers 1920.

Le Lendarrey a été muni de repères. M. l' inspecteur forestier de Werra, se basant sur les allégués d' un bourgeois d' Hérémence qui jadis garda le bétail sur l' alpe de Liappey, établit que le Lendarrey a perdu 440 m. de longueur depuis 1880.

Le lobe sud du glacier d' Orny a beaucoup reculé durant ces dernières années; le lobe nord aussi, en 1929, et la haute falaise qui relie les deux lobes sur le promontoire rocheux intermédiaire ( repère I ) a subi des modifications de décroissance considérables.Mercanton. ) Le front du Trient s' est affaissé aussi.Guex. ) Dans les Alpes vaudoises, signalons spécialement l' amincissement du Pierredar et du Prapioz ( de Kalbermatten ). Le crevassement exceptionnel de tous les glaciers du massif des Diablerets mérite mention aussi; le Rasoir était ébréché de larges fissures comme l' arête du sommet neigeux du Diableret lui-même.Mercanton. ) II. Bassin de 1' Aar.

Tableau I. Variations, en mètres, en Glaciers 1927 192819~29 Oberaar4,50 Unteraar15,510,512 Rosenlaui101513 Grindelwald Supérieur ...69,59,5 Grindelwald Inférieur, front1 2,57 » », gorge3970Eiger711 Stein2144 Blümlisalp5105 Schwarz1,5 44 Tsanfleuron112148 Gamchi173 Rätzli1119 En outre sont:

stationnaire: Oberaar, Tschingel, Thierberg, Renfen, en décrue: Trift, Gauli.

D' après les ingénieurs de laCompagnie des Forces motricesdel' Oberhasli, le glacier d' Unteraar persiste dans son recul. Sur une largeur d' environ 600 m ., le retrait moyen a été de 13 m. du 21 août 1928 au 18 octobre 1929, soit en 423 jours. Cela fait 11,3 m. en 365 jours, soit 0,8 m. de plus que l' année précédente. Le talus frontal ayant 30 m. de hauteur moyenne, on en déduit une diminution de volume de 235,000 m3 environ.

Le tableau XIII montre les changements de niveau et de vitesse superficielle sur les quatre profils anciens:

Glacier d' Unleraar. Mensurations de la Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli.

Tableau XIII. Variations du niveauVitesses superficiellesmoyen, en m./anmoyennes, en m./'an des profils1926/27 1927/28 1928/291926/27 1927/28 1928/29 Mieselen: 2420 m. 3,5 -1,71,340,038,837,2 Pavillon Dollfus: 2290 m.1,35 -1,45 -2,337,343,734,0 Brandlamm, Supérieur: 2130 m.1,7 -0,42,3514,018,017,5 Brandlamm, Inférieur: 2020 m.0,42,41,159,45,76,0 Il y a partout abaissement de la surface et diminution de la vitesse, sauf sur le Brandlamm Inférieur où la vitesse a grandi légèrement; la diminution est particulièrement forte sur le profil du Pavillon. L' onde d' accélération, évoquée dans le Rapport précédent, semble s' être encore propagée vers l' aval.

Le profil Brandlamm Inférieur a perdu 800 m2; en admettant une diminution égale jusqu' au front, ce serait une perte de 438,000 m3 pour le glacier. Au Brandlamm Supérieur, la diminution est de 2220 m2; l' ablation a donc enlevé au moins 1,9 million de m3 entre les deux profils.

Sur le profil du Pavillon, le ralentissement a atteint 9,7 m. en moyenne; il a été plus grand encore sur le segment gauche du profil. La diminution de volume du glacier entre ce profil et le Brandlamm Supérieur atteint 5,2 millions de m3. Entre les profils Mieselen et Pavillon, cette perte est de 5,5 millions de m3.

On avait établi ultérieurement deux nouveaux profils, l' un sur l' affluent du Finsteraar sous le Grunerhorn, l' autre au « Wildläger » sur l' affluent du Lauteraar. Le premier a baissé de 2,2 m. tandis que sa vitesse diminuait de 3,35 m. Le second a baissé de 2,8 m. et sa vitesse a diminué aussi. La perte de substance au Finsteraar, du Profil jusqu' au Mieselen, a été de 5 millions de m3, au Lauteraar de 4,4 millions de m3. C' est pour l' ensemble du dissipateur glaciaire une perte non compensée de 23 millions de m3 au total.

( Kraftwerke Oberhasli A.G. ) Le Trift est en décrue renforcée surtout sur son bord gauche, du côté du Windegg, où il était si crevassé qu' on le passait difficilement. Au Rosenlaui, le lobe frontal descendant dans une cuvette rocheuse s' est effondré. Tout le bord droit a reculé aussi. La descente du Dossenhorn au Wetterkessel est devenue plus raide et plus longue.Campiche. ) J' extrais ce qui concerne les glaciers du Grindelwald du rapport de M. Blumer sur son ultime campagne de mensurations. Les deux glaciers vont en effet rentrer dans le réseau des contrôles ordinaires, la crue instructive du glacier Supérieur ayant pris fin depuis plusieurs années déjà et le glacier Inférieur n' ayant pas subi des variations d' une ampleur suffisante pour révéler des faits nouveaux.

Au glacier Supérieur, le retrait a été de 9,5 m. en moyenne et le découvert du lit, en aval du profil Sj—S4 a été de 3600 m2. Le cryocinégraphe appliqué à la partie du front voisine des rochers préparés jadis pour la mesure de l' érosion glaciaire a indiqué des vitesses allant de 15,3 à 13,5 cm./j ., du 29 juin au 21 juillet 1929.Lütschg. ) Le glacier Inférieur a progressé. Son lobe gauche ( en L ) a envahi 160 m2 de terrain, dans une avance moyenne de 2 m. Son lobe droit ( en M ) a recouvert 720 m2 en avançant de 11 m.

Des alignements de repères ( une tache rouge d' un dm2 avec un numéro et l' inscription G. K. 1929 ) ont été établis devant les deux fronts pour permettre la reprise des contrôles selon le mode usuel.

Le glacier de l' Eiger s' est aminci notablement à son front, surtout à ses deux bords.Müller. ) III. Bassin de la Reuss.

Tableau V. Variations, en mètres, en Glaciers192719281929 Firnälpli E812,524 Griessen22412 Kartige16711 Wallenbühl ( Voralp ) ...81111 Kehlefirn717,517 Schlossberg2,56,511

Hüfi84

Brunni194,54 Schiessbach28312 Damma10,5425 St-Anna110,52,5 Tiefen7,5510,5 IV. Bassin de la Liuti ).

Sulz1,50 Clarides4037 En outre, sont en crue: Griess, en décrue: Glärnisch9 ), Biferten28 ).

Les glaciers d' Uri continuent, par les soins de notre collègue Oechslin, à nous offrir le plus instructif tableau des fluctuations d' un groupe naturel de glaciers de dimensions modestes et la valeur synoptique de tels contrôles est considérable.

Les torrents glaciaires étaienttrès grosencore le lOseptembreetfortgênants.

Au Schlossberg, un culot de glace persistait encore sous les éboulis rocheux, de 1923. Au Brunni, le bord droit s' est beaucoup retiré, libérant une bosse rocheuse; la moitié gauche du glacier a plutôt augmenté.

La langue du Kartigel, en recul de 13 m ., tend à se déplacer vers sa gauche, son alimentation ne provenant guère que du Fleckistock, tandis que les revêtements neigeux des pentes du Schwarzstock-Spitzligrat ont presque complètement disparu. Dans son retrait, le Schiessbach a abandonné des moraines frontales bien caractérisées. Le Kehlen est globalement en crue, mais son bord gauche s' est retiré de 6 à 7 m. tandis que le droit avançait jusqu' à 30 m. Le St-Anna, aussi en retrait au total, a pourtant un peu augmenté sur son bord gauche où se fait un grand transport de matérieux morainiques.

Au Tiefen, M. Oechslin a profité de la mise à nu d' une surface granitique pour y faire forer le 5 septembre 1929, par l' entreprise Emile Baumann, d' Altdorf, trois trous verticaux, profonds respectivement de 621,448 et 306 mm. On les a bourrés d' un mélange minéral serré et durable qui aidera à les identifier plus tard et assurera la régularité de l' érosion que ces trous permettront de mesurer si le glacier les recouvre un temps.

La langue NE du Claridenfirn a été, pour la première fois depuis qu' on la contrôle, entièrement libre de neige. M. Streiff-Becker a pu ainsi en lever le pourtour complet. L' épaisseur de la nappe glacée a subi de notables changements; de convexe qu' elle était encore en 1921, la langue est devenue une lame mince et concave.

Le front du Biferten est maintenant sur un si mauvais terrain que les mesures n' y sont plus possibles par les procédés usuels des forestiers; les chutes de glace les rendraient en outre très dangereuses.Becker. ) Grâce aux efforts de M. l' inspecteur en chef Enderlin et de son personnel, les glaciers grisons nous fournissent les nombreuses constatations que voici:

V. Bassin du Rhin.

Tableau V. Variations, en mètres, en Glaciers 1927 19281929 Sardona2166,5 Piz So114,54,5 Punteglas2,511,513 Ober-Segnes69,5 Vorab6,516 Lavaz5,510,515,5 Tambo 101120 Zapport 141015 Porchabella814,57,5 Paradies212117 Uertsch515Verstankla30102 Lenta1515 VI. Bassin de l' Imi.

Morteratsch9811 Roseg34,524,510,5 Jenaisch13,58,58 Lavin5,5177 Lischanna265,512,5 Schwarzhorn22,52 Picquog110,516,58,5 Tiatscha29,55760 VU. Bassin de l' Adda.

Tableau XV ( suite).Variations, en mètres, en Glaciers19271928 1929 Forno514,5 Palü520 Attigna3,584,5 Bondasca1506 Cantone644,5 VIII.. Bassin du Tessin.

Rossboden — 344,541 Muccia —(111,528,527,5 Bresciana34Basodino912 En décrue: Cengalo.

Au Lavaz, des têtes rocheuses, formant nounataks, sont apparues par suite de l' amincissement des glaces.

La langue du Cengalo a maigri encore. Le crevassement du Bondasca en rend le contrôle toujours plus difficile.Vogt et Meisser. ) Les bords du Basodino sont couverts de crevasses multiples.

Le tableau XVI récapitule toutes ces observations. Tableau XVI.

Bassins Nombre de glaciers observés en crue stationnaires en décrue Rhône

39 16 13 4 3 1 6 0 1 0 3 8 28 12 7 3 Aar

Reuss

Linth

Rhin

13 8 1 0 0 0 12 8 Inn

Adda

6 3 0 0 0 0 6 3 Tessin

Totaux

102 11 12 79 % en 1929

11 14 12 5 77 81 % en 1928

Différences en %

-4 Donc, en 1929, de 100 glaciers des Alpes suisses, 11 seulement étaient en crue, 12 étaient stationnaires et 77 étaient en décrue. Le régime de décrue prévaut donc complètement.P.L. M.

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