Notre-Dame des neiges. | Club Alpino Svizzero CAS
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Notre-Dame des neiges.

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Tout près de la neige éternelle, Au pied des rochers du Cervin, Il est une blanche chapelle Où vient prier le pèlerin.

Elle est petite, elle est austère; Humble, elle semble se cacher Au fond du vallon solitaire Où le regard doit la chercher.

Un lac des monts, petit comme elle, Lui sert de limpide miroir. Il est sombre et jamais nacelle N' a ridé les flots du Lac noir.

Mais les beaux jours passent rapides, Les cieux s' obscurcissent soudain, Les nuages couvrent, livides, La pyramide du Cervin.

La neige tombe et tourbillonne; Là-haut, dans la nature en deuil, Son tapis lourd et monotone S' étend partout comme un linceul.

L' hiver règne sur la montagne, Le redoutable et sombre hiver, Un grand silence l' accompagne, Tout est mort et tout est désert.

Et pourtant elle est gracieuse, La douce et pieuse maison, Lorsque l' été, saison joyeuse, L' éclaire d' un brillant rayon.

L' edelweiss ouvre non loin d' elle Sa pâle étoile de velours; L' aster, l' orchis, la soldanelle Fleurissent dans les gazons courts.

Que deviens-tu, pauvre chapelle, Pendant l' âpre et froide saison Où la neige qui s' amoncelle T' ensevelit dans le vallon?

0 voyageur, Dieu me protège. Fille des monts, je ne crains pas Le long hiver et son cortège De vents glacés et de frimas: Je suis Notre-Dame des neiges.

Nous sommes deux.

J' ai vu bien haut, dans la montagne Où règne un éternel hiver, Un oiseau mâle et sa compagne Se poser sur un roc désert.

Dans ces lieux où l' Alpe sauvage Est désolée en tous les temps, C' était la gracieuse image De la jeunesse et du printemps.

Je contemplais, l' âme étonnée, Ces pèlerins des hauts sommets, Chantant leur chanson d' hyménée, Et je dis: Pauvres oiselets, Pourquoi sur l' Alpe froide et rude Avez-vous choisi votre nid Dans cette morne solitude Et si loin du vallon fleuri?

Ici la vie est triste et dure; La nature est plus douce ailleurs. Plus bas sont les bois, la verdure, Plus bas sont les prés et les fleurs.

Mais tout à coup je crus entendre Une voix qui me répondait Dans un hymne joyeux et tendre: Ne plains pas le « pauvre oiselet ».

Nous n' envions ni la campagne, Ni les fleurs, ni les bois ombreux; Nous sommes deux sur la montagne Et c' est l' amour qui rend heureux.

E.L. Budry.

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