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Chronique himalayenne 1967 et compléments des années précédentes

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PAR O. DYHRENFURTH, RINGGENBERG BE

Avec I illustration ( 104 ) Une interdiction a frappé les expéditions au Népal en 1965, et a fait de 1966 et 1967 des années maigres dans l' Himalaya. Mais la situation commence à se dénouer et nous pousse à rester jour avec notre modeste chronique.

1. Accompagné de sa femme et de leurs enfants ( trois ans et demi et un an et demi ), Peter Steele fit au printemps 1967 un voyage au Bhutan pour des recherches médicales, sans ambitions alpines. Dans les massifs montagneux encore très peu connus de ce petit royaume, un seul grand sommet a été gravi: le Chomolhari ( 7315 m ). F. Spencer Chapman l' atteignit le 21 mai 1937 avec le Sherpa Pasang Dawa Lama. Cette réussite anglaise est établie par des documents, et c' est sans raison qu' elle a été récemment mise en doute.

Références: BW 1964/1965, p.89-114; 1966/1967, p.91-119. C. Olschak: Sikkim ( Zurich, 1965 ). AJ 315, p.264-272.Alpinismus 6/68, p. 50/51.AAJ 1968, p.217-218.

Massif du Kangchendzönga 2. Correction à la Chronique 1964: Nous avons annoncé la première ascension du Kabru Dome ( 6600 m ). Or, il se révèle maintenant que l' expédition indienne de B. Biswas n' a atteint en 1964 qu' un sommet secondaire de 6555 mètres.

Référence: HJ Newsletter 25, février 1968.

3. Deux Sherpa, instructeurs à l' Ecole de haute montagne de Darjiling, et neuf élèves, ont gravi en septembre 1967 le « Frey Peak » ( 5944 m environ ), situé au sud-est du Koktang Peak, et ainsi nommé en souvenir du jeune Suisse Georg Frey, qui s' y tua en 1951.

Référence: Alpinismus 6/68, p. 36.

Massif de V Everest 4. L' activité chinoise sur le versant nord de l' Everest ( Jolmo Lungma ) forme un étrange chapitre. Du fait qu' aucune escalade ne semble avoir été réussie en 1966 et 1967, China features ( Pékin ) publie une description générale et officielle de « l' expédition scientifique multiple de la Chine dans l' Hima », due à la plume de Ke Hsueh. Il en ressort que plus de cent savants chinois ont fait des découvertes marquantes dans une trentaine de domaines, « brillant succès de l' invincible enseignement du Guide Mao Tsé-Toung et de la grande révolution culturelle prolétarienne ». Le soulèvement récent, et d' ailleurs pas encore terminé, de l' Himalaya a été étudié depuis des décennies par des géologues occidentaux dans de nombreux ouvrages, et sa découverte ne peut guère être mise au compte des Chinois d' aujourd. On a aussi quelque peine à croire que les topographes des « pays impérialistes » aient perdu leur temps en essayant d' arpenter le massif de l' Everest, mais au cas on les nouvelles cartes chinoises nous parviendraient, c' est avec plaisir que nous les comparerions avec celles que nous possédons et qui ont été levées en partie par stéréophotogrammétrie.

Ke Hsueh ne mentionne que brièvement l' Expédition chinoise à l' Everest en 1960 et l' ascension très contestée de Wang Fu-chu, Chu Ying-hua et Gonpa, mais ajoute à son sujet: « Ces explorations furent fortement handicapées par la tendance révisionniste du travail, l' oppression, l' esclavage et l' inaction d' un petit groupe de touristes capitalistes conduits par le « Krouchtchev chinois » et ses agents dans les cercles technologiques et scientifiques. » Sans vouloir nous mêler de la politique intérieure de la Chine Rouge, nous pouvons simplement constater que tout ne semble pas avoir réussi dans l' expédition contestée, et nous doutons encore plus que par le passé de la victoire chinoise à l' Everest, le 25 mai 1960, à 1 heure du matin.

Les expéditions chinoises de mars à août 1966 et d' août à décembre 1967 furent en grande partie consacrées à l' étude des radiations solaires, ce qui ne pouvait guère apporter du nouveau. Une petite route on peuvent circuler les jeeps fut construite jusqu' au camp principal, situé près de la langue du Glacier de Rongphu, non loin de l' endroit on les Anglais dressaient jadis leur camp de base. De plus, quatre stations d' observation furent érigées; les camps III et IV furent places sur le glacier oriental de Rongphu, dans la combe supérieure duquel ( vers 6400 m ) les Chinois prirent des photos que nous ne pouvons pas identifier. Selon Ke Hsueh, le névé sous le Chang La ou Col Nord ( dont l' altitude est maintenant fixée à 6990 m ) est « d' une inclinaison moyenne de 55° et se termine par une paroi de glace presque verticale », ce qui est exagéré. Les grimpeurs occidentaux auraient considéré cette pente comme « absolument impossible », alors qu' en réalité c' était l' itinéraire normal et classique -assez exposé aux avalanches, mais parcouru depuis 1921 par une quinzaine d' expéditions, souvent décrit et abondamment photographié. On croirait que de pareilles légendes n' auraient cours qu' auprès de Chinois entièrement dépourvus de documents. Mais pas du tout! Des agences de presse occidentales et des journaux connus ont aussi publié ces « exploits des chercheurs chinois » sans sourciller ni recevoir de critique dans le « monde capitaliste »!

La cinquième station chinoise se dressait sur le Col Nord où bien des « impérialistes » ont campé depuis quarante-sept ans. Mais citons China features: «... Les autorités bourgeoises ont expliqué avec insistance qu' il est impossible à l' homme de travailler, ne serait-ce que quelques jours, au-dessus de 6000 mètres d' altitude. Or les savants chinois ont travaillé une semaine aux stations 4 et 5 » ( vers 6400 et 7000 m ). Car « nous avons un soleil rouge dans nos cœurs, qui nous donne force et chaleur. La presse américaine monta en épingle une équipe de grimpeurs américains qui atteignit une altitude de 5700 mètres ( sic ) en 1963, sur le versant sud, et n' obtint que de très modestes résultats ».Il s' agit de l' expédition dont on sait qu' elle réussit trois ascensions du point culminant de l' Everest ( 8848 m ) et la première traversée de la montagne, de l' ouest au sud-est. « De leur côté, les savants chinois ont rassemblé de précieuses données sur les radiations solaires, et ont laissé loin derrière eux tout ce que les Américains avaient fait. » Irréelle, fanatique et plus que maladroite, cette propagande pour Mao Tsé-Toung, « président et fondateur de religion », est un phénomène intéressant. A part cela, nous savons maintenant de source officielle qu' en 1966 et 1967 les Chinois n' ont pas dépassé le Col Nord ( 6990 m ).

Références: China features ( Pékin, 1968 ): China's all-round scientific expeditions to the Himalayas ( 6 p. ) et Studying solar radiation on the earth1 s pinnacle ( 4 p.Alpinismus 6/68, p. 33; 7/68, p. 44. Pour les questions géologiques, voir entre autres G. O. Dyhrenfurth: Himalaya - unsere Expedition 1930 ( Berlin 1931 ).

5. Les travaux de la Société d' exploration de l' Himalaya du Népal sont arrivés à une étape, qui n' est certainement pas la dernière. En octobre 1967 a paru à Munich le cinquième fascicule de l' im ouvrage Khumbu Himal, vol. 1,448 p. Il comprend 34 études: 7 en botanique, 19 en zoologie, 2 en météorologie, 1 en médecine, 2 en géographie et 3 en cartographie, avec 3 cartes annexes. La contribution d' Erwin Schneider sur la carte Khumbu Himal I et sa toponymie ( p.430-446 ) intéressera particulièrement les alpinistes.

6. Au nord-nord-ouest de Kathmandu, et à une septantaine de kilomètres seulement de la capitale, se dresse le Ganesh Himal dont le plus haut point ( 7406 m ) fut atteint en octobre 1955 par une expédition franco-suisse dirigée par Raymond Lambert. A fin mai 1967, Helmut Scharschinger ( Munich ), le guide Peter Lammerer ( Thundorf près de Bad Kissingen ) et le Suisse Jacques Geering ( Zurich ), accompagnés de quatre Sherpa, se rendirent par Nawakot sur le flanc sud du massif du Ganesh. Le 9 juin, les deux Allemands et le Sherpa Namgyal gravirent un petit 6000 ( environ 6050 m selon l' altimètre ) qu' ils baptisèrent Charim Kokero ou l' Horloge de Glace. Le passage le plus difficile fut un mur de glace de six mètres, légèrement surplombant, qui exigea deux heures d' efforts.

Les esquisses cartographiques des Suisses, des Japonais et des Allemands se contredisent malheureusement au point que la topographie du Ganesh - qui comprend plusieurs 7000 vierges - reste encore assez obscure. La proximité de la frontière tibétaine en est une cause. Kyirong, sur le cours supérieur de la Trisuli, doit posséder une forte garnison chinoise.

Références: Correspondance de H. Scharschinger, P. Lammerer et G. Hauser.

7. A l' ouest de la rivière Marsyandi, le Lamjung Himal constitue le prolongement du massif de l' Annapurna vers le sud-est. De l' Annapurna II ( 7937 m ), le faîte descend au sud-est à une selle qui n' est pas cotée ( environ 6500 m ), pour remonter au large Lamjung Kailas ( 6985 m ).

La région de Lamjung fut explorée, à fin avril et pendant la première moitié de mai 1967, par une petite expédition allemande comprenant Helmut Scharschinger, Peter Lammerer et le Sherpa Tsering Tarke; Erwin Thanner, qui enseignait à Kathmandu dans le cadre de l'«Aide au développement », se joignit à eux pour une brève période. De Pokhara, qui, avec ses 900 mètres d' altitude, possède un climat subtropical et un petit champ d' atterrissage, ils remontèrent la Madi Khola jusqu' au dernier village, Siklis ( 2000 m environ ), et continuèrent jusqu' au Namun Bhanjyang. Ce col, qui mène à la vallée de Masyandi, est cote 18976 ft ( 5785 m ). Mais il est plus bas que la limite des névés, et l' expédition découvrit avec surprise qu' il n' a que 4600 mètres d' altitude environ. Le ter mai fut gravi le Bhanjyang Peak ( 5200 m environ ), au nord du col. C' est probablement une première.

Puis les Allemands mirent le Lamjung Kailas à leur programme. Au bout de ses courtes vacances, Thanner dut rentrer à Kathmandu. Les trois autres installèrent leurs camps d' altitude: le I à 4300 mètres, dans le bassin supérieur de la Madi Khola, le II à 5000 mètres, dans une combe glaciaire exposée aux avalanches et aux séracs, où ils laissèrent une tente. Après un jour de mauvais temps où ils ne purent qu' explorer un couloir, le 9 mai, ils escaladèrent en crampons la pente jalonnée de rochers, à droite du couloir dangereux, et atteignirent la brèche de Lamjung ( 5400 m environ ) qui sépare le Lamjung Kailas et les Pointes de Lamjung. Le même après-midi, ils grimpaient encore un flanc neigeux et raide au nord de l' arête, puis l' arête même jusque vers 5800 mètres, pour s' y creuser une grotte de neige ( camp III ). Le 10 mai, ils firent une tentative à l' arête est du Lamjung Kailas. Mais elle était aiguë, avec de la glace vive d' un côté et des corniches de l' autre. Ils durent abandonner par manque de matériel et de nourriture, quoique la partie supérieure leur semblât plus facile. Ils redescendirent donc à la brèche, où une nouvelle grotte de neige devint leur camp IV ( 5400 m ).

Le lendemain, ils purent gagner un prix de consolation: des séracs sans difficultés les conduisirent à la Pointe orientale de Lamjung. L' altimètre Lufft n' indiquait que 5850 mètres, mais 5900 à 5950 mètres pourraient être plus près de la réalité. La Pointe occidentale de Lamjung fut gravie par H. Steinmetz et J. Wellenkamp, au cours de l' Expédition allemande de 1955 au Népal, et estimée alors à 6200 mètres. Ce dernier chiffre semble trop élevé, car les deux pointes de Lamjung sont à peu près jumelles et peuvent être fixées à 5900 mètres ± 50 mètres.

Références: Correspondance et photos de H. Scharschinger et P. Lammerer.

8. La quatrième Expédition néerlandaise à l' Himalaya parcourut la région au nord et nord-ouest du Dhaulagiri Himal entre octobre 1967 et janvier 1968. Les participants en étaient le baron Bentinck, J. F. de Beaufort, J. Driessen, C. F. Dufour, M. C. van Mourik-Broekman et J. R. Wouters. Un sommet vierge de 6050 mètres, situé dans le Mukut Himal, fut gravi avec deux Sherpa. Le terrain, qui appartient déjà à la série sédimentaire tibétaine, permit des découvertes géologiques et topographiques importantes.

Références: Alpinismus 2/68, p. 38; conversation avec le jeune géologue Dufour.

Garhwal oriental 9. Une équipe indienne se rendit au Kumaon en mai 1967. Le Collège St-Etienne de l' Université de Delhi avait choisi le district de Pithoragar, à proximité de la frontière occidentale du Népal, du fait qu' il est rarement visité. Les membres étaient Suman Dubey, S. Bagshi, B. Merchant, A. Chakravarty, le major B. Sandhu et B. Singh, avec trois Sherpa. Ils prirent leurs quartiers dans le hameau de Ralam ( 3648 m ), qui n' est habité qu' en été. De là, ils traversèrent le petit glacier crevasse de Shun-kalpa Gal, et parcoururent dans toute sa longueur le grand Kalabaland Gal ( gai = glacier ). Ils réussirent la première ascension du P. 6105 m, anonyme à l' ouest du Chiring We ( 6559 m ). Puis deux groupes furent formes, dont l' un traversa le Yangchar Gal jusqu' au Col de Ralam ( 5630 m ), alors que l' autre gravit le Shivu Peak, sommet qui n' a que 5355 mètres, mais offre un beau panorama. Le Chaudhara ( 6510 m ) et le Rairamba ( 6537 m ), splendides sommets vierges qui forment le prolongement au nord-ouest d' un groupe bien connu, le Panch Chuli ( 6904 m ), les attiraient, mais le temps manquait pour leur rendre visite. En conclusion, les résultats alpins de cette entreprise restent modestes.

Références: Correspondance de K. Guha; Alpinismus 6/68, p. 36; AAJ 1968, p. 212-213.

10. UHardeol, sommet de 7151 mètres qui domine le Glacier de Milam, n' est pas encore gravi. Ch. Mitra y mena en automne 1967 une expédition de Y Himalayan Association Calcutta. Mais il fallut battre en retraite vers 6550 mètres dans la neige, la tempête et les avalanches. Ce beau sommet reste donc au premier plan des programmes indiens.

Références: H. C. Newsletter 25, p. 5. Alpinismus 6/68, p. 36.

La presse indienne a annoncé qu' une équipe de l' Université de Bombay, dirigée par le professeur R. Chambekar, avait réussi, en mai 1967, l' ascension de deux petits 6000 ( 6059 et 6187 m ) sur l' Iklulari Gal, affluent oriental du Glacier de Milam, au Kumaon. Il est probable qu' un de ces sommets a été atteint par l' expédition polonaise de 1939.

12. Une expédition féminine indienne organisée par Mme S. Guha visa le Ronti ( 6063 m ), au nord de la Nandi Ghunti, qui est mieux connue. Le sommet fut touché par Mlle S. Mitra et le Sherpa Phutar Tenzing, le 28 octobre 1967. Il s' agit d' une seconde ascension, car P. Aufschnaiter et G. Hampson avaient déjà gravi cette petite montagne en 1955.

Références: H. C. Newsletter 25, p. 4. AAJ 1968, p. 216-217.

Garhwal occidental 13. Le Chaukhamba ( 7138 m ), anciennement nommé Badrinath, d' après un lieu de pèlerinage très fréquenté, fut gravi d' abord par Lucien George, de Paris, et Victor Russenberger, Suisse établi à Paris. Cette ascension, qui date du 13 juin 1952, fut répétée le 17 octobre 1959 par des Indiens, dirigés par le chef d' escadrille N. Goyal. Le Chaukhamba était, en juin 1967, le but du major P. P. S. Cheema et de quatorze membres de la National Defence Academy indienne. Selon les nouvelles, seul le cadet R. S. Cheema ( 18 ans ) et deux Sherpa atteignirent le sommet, le 15 juin. On espère qu' il existe des documents photographiques à l' appui de ce succès sur une montagne importante et assez dangereuse. Et qui étaient les deux Sherpa qui « accompagnaient » ou conduisaient le jeune Indien? L' expédition de 1967 signala aussi l' ascension d' un anonyme de 6720 mètres dans le même massif. Les détails manquent.

Références: Communications de K. K. Guha. Alpinismus 6/68, p. 36.

14. Le Comité d' exploration du Glacier de Gangotri, présidé par K. K. Guha, organisa une expédition au Kedarnath Parbat ( 6940 m ), que l' Expédition suisse A. Sutter - A. Roch - R. Dittert -A. Graven ( et Mme Lohner ) avait déjà gravi en 1947. A. Sen était le chef des grimpeurs de la nouvelle équipe du Gangotri, avec P. Chakravarty, B. Sarkar, A. Böse, S. Mukherjee, K. Das et K. Guha. Partant de Gaumukh ( 3892 m ), à la source de la Bhagirathi, ils remontèrent le glacier inférieur de Gangotri jusqu' au Kirti Bamak, où ils placèrent leur camp de base avancé à 5030 mètres. Les camps I et II s' échelonnèrent à 5715 mètres et 6280 mètres, sur le flanc nord-ouest du Kedarnath Dome. Le 30 septembre, Sen, Das H. Ramnath ( instructeur à Uttarkashi à l' Ecole de haute montagne Nehru ) et trois Sherpa quittèrent le camp II par beau temps, franchirent plusieurs bosses neigeuses et se trouvèrent à 16 h 30 sur la coupole du Kedarnath Dome ( 6831 m ), satellite situé au nord-est du Kedarnath Parbat. Un camp II fut encore placé, le 3 octobre, à 6645 mètres, sous le sommet principal, pour répéter l' ascension des Suisses, mais par l' autre versant. Malheureusement le temps tourna, et il fallut se résigner à redescendre.

Le travail scientifique ne fut pas négligé: B. D. Naithani et trois assistants firent de la botanique, A. P. Tewari de la géologie. La langue du Glacier de Gangotri s' est beaucoup retirée depuis 1935.

Références: Communications de K. K. Guha; Alpinismus 6/68, p. 36. AAJ 1968, p. 216.

75. Le Jogin III ( 6116 m ), au sud du pèlerinage de Gangotri, fut gravi le 4 juin 1967 par un petit groupe d' Indiens. Tous les participants atteignirent le sommet, soit le chef G. R. Patwardhan, Mlle K. Mehta, Mlle Lakhpa Sherpani, B. Sundaranand, et les deux Sherpa Pasang et Nima.

Référence: H. C. Newsletter 25, p. 3.

16. Deux vaines tentatives furent faites en 1967 au Bhagirathi II ( 6512 m ), en juin par R. G. Desai et une équipe de l' Université de Bombay, et en novembre par un cours féminin de l' Ecole de haute montagne d' Uttarkashi.

Référence: Alpinismus 6/68, p. 36.

Un cours avancé de Poona, dirigé par le professeur Gole, s' en prit au Sudarshan Parbat ( 6507 m ), au nord de Gaumukh, près de la langue du Glacier de Gangotri. Il n' est pas certain que les deux satellites 6002 mètres et 6166 mètres aient été gravis, comme cela fut d' abord annoncé. Le sommet principal n' a de toute façon pas été touché.

Références: H. C. Newsletter 25, p. 3; Alpinismus 6/68, p. 36.

18. U Association des amants de la montagne du Bengale occidental délégua douze des siens à la belle Srikanta ( 6132 m ). Mais il faudra des grimpeurs modernes pour gravir cette pyramide exceptionnellement raide. Une autre tentative à un 6000 voisin dut aussi être abandonnée.

Référence: Alpinismus 6/68, p. 36. AAJ 1968, p. 211.

Himachal Pradesh ( Panjab ) 19. Une expédition féminine indo-japonaise, conduite par Mlle N. Patel, perdit un Sherpa dans une avalanche au cours de l' ascension d' un « Kailas » de 5656 mètres dans les Monts de Chamba, en mai 1967.

Références: Communiqués de presse indiens.

20. Le Riwo Pargyul ( 6790 m ), que d' aucuns persistent à appeler « Leo Pargial », est un superbe sommet double du district de Kinnaur, sur le versant nord du Satlej. La première ascension en fut réussie en 1933 par le tibétologue Marco Pallis et Charles Warren. K. Khullar et un groupe d' Indiens de l' Académie militaire de Dehra Dun en répétèrent l' escalade, en juin 1967, après une série de tentatives.

Références: C. Newsletter 25, p.3.AAJ 1968, p.213-214.

21. L' Expédition britannique au Parbati, que Robert Pettigrew dirigea en 1967 au Kulu, s' en prit au Papsura ( 6451 m ). Les autres participants étaient J. E. Ashburner, C. J. Henty, G. Hill, M. J. Payne et C. Pritchard, avec le porteur Wangyal, du Ladakh, et le Sherpa Pasang Lakpa. Le camp de base fut établi, à la mi-mai, à 4267 mètres, au confluent du glacier oriental de Tos et du Glacier du Papsura. Du fait d' une série de mauvais temps, il fallut attendre le 30 mai pour lancer une tentative par le couloir est du versant sud, ce qui permit d' atteindre l' arête faîtière vers 6100 mètres. Mais l' accès du sommet fut barré par une grande tour glaciaire surplombante.

Durant le retour, au milieu de la journée, la cordée de trois dont Pettigrew faisait partie perdit pied, peut-être à la suite d' une chute de pierres, et glissa à toute allure sur 500 mètres. Cette descente involontaire se termina brusquement dans la rimaye et coûta à Pettigrew une luxation de la hanche gauche. Ce fut tout un travail de le ramener avec un brancard improvisé jusqu' au camp d' assaut à 5180 mètres. Puis Ashburner et Pasang coururent à Manali où ils réussirent à grouper rapidement une équipe pour le transport de Pettigrew. Entre-temps, Hill et Pritchard réussirent la première ascension du Papsura en remontant le couloir ouest du versant sud et la longue arête sommitale. La descente fut rendue dangereuse par le soudain retour du mauvais temps. Le transport de Pettigrew commença sept jours après l' accident, et dura huit jours.

Référence: AAJ 1968, p. 214-215.

22. Le major A. B. Jungalwalla et ses scouts essayèrent le Kinnaur Kailas ( 6474 m ), mais le mauvais temps les fit abandonner.

Référence: H. C. Newsletter 25, p. 3.

23. Le temps et les mauvaises conditions sont aussi responsables d' un échec subi au Mukar Beh ( 6069 m ) par W. Stainger et Mlle K. Kirby avec trois porteurs.

Référence: H. C. Newsletter 25, p. 4.

24. Trois grimpeurs ont perdu la vie, en octobre 1967, sur le chemin du Col du Béas Kund ( 4996 m ), dans la partie supérieure de la Solang Naia ( précédemment écrite Nullah ): l' Australien Geoffrey Leonard Hill, l' Indien Suresh Kumar et le Sherpa Pemba. Des recherches furent entreprises quand on ne les vit pas rentrer à Manali. Au mois de novembre, deux instructeurs de l' Ecole de haute montagne de Himachal ( Manali ) et un Gurkha trouvèrent leurs trois corps dans une tente ensevelie sous la neige, vers 4725 mètres d' altitude. L' endroit n' est pas exposé aux avalanches, et les causes de l' acci ne sont pas claires. Les trois hommes ont été trouvés entièrement équipés, et il semble qu' ils aient perdu conscience et soient morts étouffés - par manque d' oxygène dû à leur réchaud et à une ventilation insuffisante. C' est un grave avertissement pour tous ceux qui bivouaquent dans des grottes de neige avec une issue bien fermée.

Références: Correspondance avec K. K. Guha; H. C. Newsletter 25, p. 4.

Nous attendrons la Chronique 1968 pour décrire l' Expédition britannique au Malubiting ( 7453 m ) dans le Karakorum, comme aussi la tentative infructueuse que les Allemands firent au Nanga Parbat par la vallée de Rupal.Traduit de l' allemand par Pierre Vittoz )

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