Chronique himalayenne 1981
Trevor Bra ham, Lausanne
L' objet de notre chronique est de tenir registre de l' activité alpine la plus marquante de l' année écoulée dans les montagnes de l' Himalaya, du Karakoram et de l' Asie centrale. Les expéditions ne peuvent avoir lieu dans ces régions qu' avec l' accord des gouvernements respectifs du Népal, du Pakistan, de la Chine et de l' Inde.
Le titre de cette chronique peut paraître incorrect du point de vue strictement géographique.
Les lecteurs voudront bien nous pardonner d' em le mot Himalaya dans sa plus vaste application, comprenant l' ensemble des principales chaînes que comptent les montagnes de la Haute-Asie.
D' année en année l' alpinisme a pris un développement rapide dans ces massifs. Il s' est accru de 300% dans le seul cours des quatre dernières années. Les expéditions ont dépassé le nombre de deux cents en 1981, aussi le temps me semble-t-il venu de revoir la structure de cette chronique. Nous mettrons donc en relief les expéditions qui le méritent par quelque particularité: « premières » de sommets ou de voies; ascensions de sommets de huit mille; escalades de style alpin ou techniquement difficiles, ou réalisées dans des conditions exceptionnelles. Pour les autres, la Chronique se contentera de mentionner brièvement ascensions ou escalades, notre but restant de faire une revue aussi complète que possible de l' activité de l' année.
Alors que prévaut aujourd'hui une atmosphère de compétition avec la recherche d' un haut niveau technique, on ne peut accorder beaucoup de valeur - mise à part la satisfaction personnelle -aux vastes expéditions répétant à frais énormes l' ascension de hauts sommets par des voies bien connues. A présent plus que jamais, c' est la qualité de l' escalade qui compte. C' est aussi - ajou-tons-le - la manière dont une expédition est conduite dans l' ensemble, et l' influence qu' elle exerce dans les régions où elle passe. Ce serait un bien triste développement de notre activité d' alpinistes s' il devait en résulter de sérieux changements sociaux et écologiques dans des régions demeurées intactes, avec la destruction du style de vie traditionnel des villages et une exploitation abusive des ressources locales en combustible et en vivres. L' augmentation du nombre des expéditions donne à ces problèmes une acuité accrue. Il importe toujours plus que les expéditions aient conscience d' avoir à observer un code fondamental de conduite avant que les autorités que la chose intéresse n' imposent une stricte réglementation assortie de sanctions rigoureuses.
Népal. En 1981 les autorités népalaises ont ouvert aux expéditions étrangères l' accès de 37 nouveaux sommets, portant à 122 le total des sommets accessibles. 77 expéditions provenant de 20 pays ont visité le Népal, y compris 4 expéditions hivernales et 3 expéditions organisées commercialement. Comme à l' ordinaire, les Japonais ont prédominé avec un total de 24 expéditions. On estime aujourd'hui à plus de 800 le nombre des Japonais qui visitent annuellement les montagnes de la Haute Asie. Cette année 36 grimpeurs de cette nationalité ont perdu la vie dans des accidents en Chine, en Inde, au Népal et au Pakistan.
Pakistan. 33 expéditions ( dont 11 japonaises ) ont visité le Pakistan. Douze seulement ont atteint leur objectif. Des tempêtes violentes ont régné sur la plupart des montagnes importantes de la région en août et septembre.
Inde. En Inde, le nombre des expéditions enregistrées par l' IMF ( Indian Mountaineering Foundation ) atteint le total de 141, dont 77 comprenant des équipes étrangères. Un petit nombre d' ascen marquantes ont été réussies, dont celles du Shivling par le Pilier Est ( par des Anglais ) et de la face NE de la Nanda Devi ( par des Tchèques ). Plusieurs de ces expéditions comptaient de petits groupes s' attaquant à des sommets de moindre importance au Kashmir, au Ladakh, au Kulu, avec le Garhwal comme région favorite. Le nombre des morts recensés a été de 37, dont ^Japo-nais ( pour 19 expéditions lancées par ces derniers ). Dix Indiens sont morts par accident, cinq d' entre eux lors de l' expédition de paras à la Nanda Devi.
Désireuse de rendre les alpinistes conscients de la nécessité de protéger la nature, l' IMF a publié dans une brochure la liste de ce que doivent faire ou éviter les grimpeurs et les randonneurs, et a demandé plus récemment à toutes les expéditions de faire un effort pour exiger l' observation de quelques règles fondamentales de comportement. Sans doute est-ce là un pas dans la bonne direction, mais on ne se rend peut-être pas assez compte qu' ici, comme dans les autres régions himalayennes, 90% des dommages écologiques dont souffrent les pays de montagne sont imputables à la population résidente, pour laquelle le bois représente l' unique ressource en combustible pour la cuisine et le chauffage.
Chine. Une trentaine d' expéditions ont eu lieu en 1981, dont 15 japonaises. Alors que la CMA ( Chinese Mountaineering Association ) continue de recevoir un flot de demandes provenant d' un grand nombre de pays, il faut rappeler que les dépenses pour le lancement d' expéditions en Chine sont, aujourd'hui encore, beaucoup plus élevées que partout ailleurs. L' expérience semble montrer qu' il faut ajouter 20% à toute estimation budgétaire. On dit que la Chine a gagné plus de 3,3 millions de dollars US en 1981 grâce à P«ouverture » de ses montagnes aux grimpeurs étrangers. Le résultat de cette politique a été le nombre accru des groupes de randonneurs et de touristes visitant le Tibet et sa capitale Lhassa, jusqu' ici « ville interdite ».
Les autorités, qui s' occupent efficacement de l' organisation locale des voyages, interdisent tout changement aux conditions strictement définies par contrat, et sont très chatouilleuses quand on apporte modifications ou rajouts aux objectifs spé-cifiés et approuvés au départ.
Les changements apportés à l' orthographe des noms de lieux et de montagnes se sont accompagnés dans bien des cas de changements dans les cotes d' altitude acceptées jusqu' ici pour certains sommets. Les cartes du service topographique officiel chinois ont été réalisées avec les moyens modernes de relevés aériens. On doit donc considérer ces cotes nouvelles comme faisant autorité.
La CMA a autorisé des tentatives par le nord sur quatre montagnes importantes du Karakoram, à savoir le K2, le Broad Peak et les Gasherbrum 1 et 2, ce qui amène à plus de trente le total des sommets accessibles aux grimpeurs étrangers. La JMA ( Japanese Mountaineering Association ) a reçu l' autorisation de tenter en 1982 le K.2 ( ap- pelé Mont Qogir ) par son arête nord. M. Konishi a été désigné comme chef des grimpeurs. Avec deux autres alpinistes il a fait une reconnaissance en sept/oct. 1981. L' expédition 1982 comprendra 12 grimpeurs et sera inévitablement du type expé-dition-siège, mais sans emploi d' oxygène. Avec un camp de base sur le glacier du K 2 à 4900 mètres environ, l' ascension représente une escalade de 3700 mètres de dénivellation avec un angle de 45 à 50 degrés. Le coût de l' expédition est budgeté à près d' un demi-million de dollars US '.
NEPAL
Everest ( 8848 m ) ( 1 ) Echec d' une expédition lourde japonaise à l' arête ouest par la voie 1979 des Yougoslaves en partant du Lho La. Elle comptait 19 membres de la Meiji University Japan avec 2 sirdars et 21 sherpas. Camp de base le 24 mars à 5350 mètres et Camp IV le 5 mai à 7500 mètres. De là, quatre tentatives vers le sommet. Point le plus élevé atteint le 20 mai par deux Japonais: 8750 mètres. L' ascension réussie des Yougoslaves en 1979 s' était réalisée dans la période du 31 mars au 15 mai, plus courte donc de deux semaines.
L' équipe hivernale britannique de 8 grimpeurs avait essayé la même voie entre le 6 décembre et le 2 février 1981 sans l' aide de sherpas.
( 2 ) Tentative par une équipe ultra-légère néo-zélandaise sur l' arête ouest via la route 1963 des Américains. Echec aux environs de 7650 mètres le 5 octobre à cause de la violence du vent. Les deux grimpeurs ( leader Russell Brice ) ont établi 1 L' auteur exprime ses remerciements à tous ceux qui lui ont fourni des informations, en particulier à: Nasecrullah Awan, Erich Beaud, Pierre Beghin, S. Belak, Peter Boardman, Hilary Boardman, Chris Bonington, R. Boutellier, G.Bu-mann, H. Adams Carter, C. Chandler, J. Cheney, J. Guell, Miss E. Hawley, Tsunemichi Ikeda, H. Kapadia, A. Kunaver, Reinhold Messner, Piotr Mlotecki, Bernard Muller, J. Paytubi, Doug Scott, Yannick Seigneur, Dr. V. Stallbohm, Hermann Warth.
4 camps et ne dépendaient que d' eux pour leur entreprise. Pas d' oxygène avec eux. Sans doute la plus petite équipe à s' attaquer à l' Eve, à l' exception des « solitaires » d' hier ou d' au.
( 3 ) Une expédition américaine à grande échelle ( 13 grimpeurs et deux scientifiques pour des recherches médicales ) avec l' aide de 40 sherpas et de près de 400 porteurs a atteint le sommet, mais avec emploi d' oxygène au-dessus du col Sud. De la Combe ouest ( W. Cwm ) à ce col, les grimpeurs ont évité la face du Lhotse en suivant une ligne située quelque part entre le Pilier sud des Polonais ( route de 1980 ) et l' Eperon des Genevois. En partant du camp V, au-dessus du col Sud à 8050 mètres, C. Kopczynski et le sherpa Sundare ont atteint le sommet le 21 octobre. ( C' était pour Sundare sa deuxième ascension de l' Everest. ) Le Dr Chris Pizzo et le sherpa Ang Tenzing firent de même le 24 octobre. Le même jour le Dr Peter Hackett ( Canadien ), dont le sherpa avait fait demi-tour peu après avoir quitté le col Sud, fit le sommet en solitaire et fut de retour au camp V à 20 heures.
Kangchenjunga ( 8598 m ) Yalungkang ( 8433 m ) Une ascension de chacun de ces sommets a été réussie par des grimpeurs japonais le même jour ( 9 mai ). Le projet de traverser les deux huit mille par une arête longue de près de 2,5 kilomètres a été abandonné. Cette expédition de vaste envergure a duré deux mois et demi, avec 21 grimpeurs et 15 sherpas ( chef K. Yamamori ). Elle a utilisé la tactique ordinaire du siège avec l' aide d' oxygène, en suivant la route primitive des Anglais ( 1955 ) par la face SW. Camp IV établi sur le Great Shelf ( Grand Rebord ) à 7850 mètres le 20 mai. De là, l' équipe du Kangchenjunga, en suivant la voie des Anglais, a placé son camp V à 8300 mètres le 7 mai. L' équipe du Yalungkang a suivi la voie 1975 des Autrichiens, plaçant son camp V le même jour à 8250 mètres. Les deux équipes se sont mises en route toutes deux le 9 mai, à 04 h oo, chacune pour son sommet. Une neige poudreuse profonde les ralentit et l' ascension demanda huit heures et demie de dur travail. Les grimpeurs, 5 Japonais et un sherpa au Kangchenjunga ( 6e ascension ), et 5japonais au Yalungkang ( 3e ascension ), atteignirent les sommets vers 16 h 30. Le même jour les deux équipes descendaient au camp II.
Kangchenjunga ( 8598 m ) ( 1 ) L' expédition tchèque avait, elle aussi, un double objectif. Neuf grimpeurs conduits par A. Blazej ont gravi le Jannu. Une autre équipe de 15, conduite par Ivan Galfy, a escaladé le Kangchenjunga ( 7e ascension ) par la face Nord en suivant la voie 1980 des Japonais. On n' a eu recours ni aux sherpas, ni à l' oxygène au-dessus du camp de base. Du camp V, situé aux environs de 8000 mètres, près du camp IV japonais, J. Psotka et L. Zahoransky ont atteint le sommet le 20 mai.
( 2 ) La huitième ascension du Kangchenjunga ( et la première d' après ) a été marquée tragiquement par la chute mortelle du leader d' une équipe de 5 Français, Jean-Jacques Ri-couard, à la descente du sommet ( atteint le 15 octobre avec Michel Parmentier ) vers le camp supérieur. L' itinéraire des Anglais ( 1955 ) par la face SW a été suivi, et trois camps seulement ont été dressés au-dessus de la base, avec l' aide de 2 sherpas.
Yalungkang ( 8433 m ) En avril et mai, ce sommet de première importance a été l' objet d' une tentative inhabituelle par la légèreté de l' équipe, deux Américains, le Dr Chris Chandler et Miss Chérie Bremerkamp. Ces grimpeurs ont suivi la voie 1980 des Japonais par la face nord du Kangchenjunga, sur laquelle ils se sont trouvés ( en partie ) de compagnie avec l' équipe des Tchèques. Ils ont, dans le courant d' un mois environ, établi une cache de vivres sous une falaise rocheuse à 6300 mètres. Le Ier mai, ce dépôt a été enseveli par une avalanche. Rassemblant quelque 6 fours de vivres à leur camp de base et improvisant un équipement, ils refirent l' ascension ( jusqu' à 6500 m ) dans un effort final par l' arête nord. Ayant établi 7 bivouacs audessus de ces 6500 mètres, ils atteignirent une altitude estimée à 8000 mètres, le 19 mai, soit la bande rocheuse sous le massif sommital de la montagne. La retraite devint ensuite inévitable.
Jannu ( 7710 m1 ) Quatrième ascension ( le 7 mai ) par 6 membres d' une équipe espagnole ( chef Mari Abrego ) avec les deux sherpas Ang Kami et Ang Nima, par la voie primitive 1962 des Français, le long de l' arête sud. Départ d' un camp de base établi le 27 mars à 4450 mètres. Camp VI établi le 4 mai à 7300 mètres avec l' aide de 6 sherpas. Assuré la route avec près de 2200 mètres de cordes fixes.
( 2Par la voie difficile de l' arête SW qu' ils avaient été les premiers à tenter en 19792, une équipe de 8 Tchèques, une fois encore sous la conduite d' Ivan Galfy, chef de l' expédition dans son ensemble, a réussi la cinquième ascension le 23 mai. L' équipe de 1979, qui avait connu la défaite à 7450 mètres, avait établi 5 camps et placé des cordes fixes tout le long de la voie. L' équipe de 1981 a placé 7 camps. Pas de sherpas au-dessus du camp de base. Les trois grimpeurs qui ont atteint le sommet sont Robert Galfy, Ivan Vozarik et le Dr Lauren Divald. Le Jannu, à ce jour, a été gravi par trois itinéraires différents.
( 3 ) Une équipe de 3 Japonais avec 3 sherpas a abandonné le 20 octobre, à 7400 mètres. Ils suivaient en expédition légère la voie primitive des Franc~ais, mais la violence des vents d' automne a épuisé leurs forces.
2 Voir Chronique himalayenne îgyg, illustration n° 32.
Lhotse ( 851 I mi ) L' ascension de la face sud du Lhotse ( haute de 3000 m ) par des Yougoslaves, doit prendre rang comme un des hauts faits de 1981. Après une reconnaissance par deux grimpeurs yougoslaves en 1980, une équipe relativement jeune de 23 grimpeurs expérimentés et coriaces, conduits par Aies Kunaver, s' est attaquée à cette face qui avait repoussé précédemment une équipe japonaise et une italienne. Reinhold Messner, membre de cette dernière, a dit de cette face sud qu' elle était la paroi la plus haute et la plus difficile du monde, un problème pour l' an 2000.
Le camp de base a été établi le 16 mars sur le glacier du Lhotse à 5200 mètres. Avec l' aide de 12 sherpas, les camps I et II ont été places dans la partie inférieure de la face exposée aux avalanches, et des plates-formes destinées aux tentes ont été taillées dans la pente de glace pour assurer la sécurité. Camp III à 6800 mètres ( 15 avril ) sous le gros surplomb rocheux, et camp IV à 7350 mètres ( 22 avril ). Ces deux camps comprenaient une tente et une grande cavité neigeuse. Une bande rocheuse au-dessus du camp IV a été surmontée après cinq tentatives. Camp V le i°'mai à 7850 mètres, trop exposé aux avalanches, évité par sécurité dès que le camp VI ( le 8 mai, à 8050 m ) a été construit sur la principale épaule rocheuse au-dessus. Il comprenait une tente pour trois hommes. Les o et 14 mai, deux tentatives ont été faites pour escalader l' arête rocheuse centrale conduisant directement au sommet. Toutes deux ont échoué vers 8250 mètres à cause du mauvais temps et des difficultés de l' escalade. Il ne restait qu' une équipe disponible pour un assaut final, deux grimpeurs, qui ont quitté le camp VI à cinq heures du matin le 18 mai. Traversant le champ de glace vers la gauche, ils ont progressé sur un terrain raide et instable qui a ralenti considérablement leur avance. A six heures du soir ils atteignaient le haut de l' arête à l' ouest du sommet principal ( à 8100 m ) d' où leur regard plongeait dans la Combe ouest ( W. Cwm ). Ils étaient si peu sûrs de leur retour par la même voie qu' ils envisageaient la descente dans cette combe. En fin de compte, ils regagnaient la sécurité du camp IV à 4 heures du matin le 19 mai. Un effort étonnant. Durant les 63 jours passés dans la face, l' expédi n' a enregistré que 4 jours sans chute de neige. Des cordes ont été fixées tout le long de la route dans la face jusqu' au camp VI, et quelques cordes entre 8150 et 8250 mètres. Emploi d' oxygène au-dessus du camp VI.
( 2 ) La première expédition bulgare au Népal a réussi la cinquième ascension du Lhotse par la route usuelle de la face ouest. Soutenue financièrement par l' Association montagnarde bulgare, elle comprenait 19 membres, plus 7 sherpas prêtant leur aide au-dessus de la base. Le chef, C. Prodanov, a quitté le camp IV le 30 avril à 7 heures du matin, sans oxygène. Deux autres membres sont partis 45 minutes plus tard avec de l' oxygène. Le leader a atteint le sommet seul à 13 h 55. Retour au camp IV à 18 heures. Les deux autres ont du faire demi-tour vers 8200 mètres à la suite d' ennuis avec leurs appareils.
( 3Une petite équipe espagnole de quatre grimpeurs ( chef X. Erro ) a tenté une voie nouvelle dans la face sud du Lhotse Shar en avril/mai 1981. Deux camps et deux bivouacs au-dessus du camp de base. Ils ont été vaincus par des vents furieux et les sérieuses difficultés de l' escalade aux environs de 7500 mètres. L' équipe avait été réduite à 3 grimpeurs, le leader étant tombé malade.
Lhotse Shar ( 8398 m ) Une expédition suisse d' envergure, comprenant 6 grimpeurs ( 5 guides et un instructeur ) plus un médecin, 2 photographes et 5 chercheurs du département de physiologie de l' Université de Genève, se proposait de passer trois mois dans la région du Lhotse. Le chef, Joseph Fauchère, 35 ans, avait tenté en 1978 l' arête est du Lhotse, qui devenait en 1981 l' objectif principal pour atteindre le sommet du Lhotse Shar, d' où il semblait possible de tenter la traversée de l' arête rocheuse encore vierge conduisant sur i kilomètre, par les deux sommets centraux, au sommet principal du Lhotse. L' équipe de recherche médicale devait faire des expériences pour déterminer l' origine des principaux facteurs physiologiques qui diminuent les capacités en haute altitude. L' expédition quittait la Suisse à la fin d' août et plaçait son camp de base sur le flanc sud du Lhotse à 5200 mètres, le 16 septembre. Quatre camps furent installés le long de l' arête est, avec l' assistance de 5 sherpas, et la voie fut équipée, par sécurité, de cordes fixes. Les grimpeurs faisaient usage d' un équipement d' oxygène. Le 16 octobre, à 4 h 30 du matin, 4 Suisses et 2 sherpas quittaient leur camp IV ( 7150 m ) pour le sommet. A 14 h oo, à l' altitude approximative de 8150 mètres, Philippe Petten, 24 ans, et Pierre Favez, 39 ans, avec les sherpas Pasang Rita et Ang Tsering, décidèrent de faire demi-tour. A 16 h 45 Jean Hauser et Daniel Bruchez atteignaient le sommet du Lhotse Shar. C' était la deuxième ascension, par une voie semblable à celle des Autrichiens en 1970. Les deux hommes descendirent au camp IV à g h 30 du soir et y passèrent la nuit du 16 octobre. Lorsqu' ils descendirent au camp III ( le 17 ), ils n' y trouvèrent que les deux sherpas. Les corps des deux grimpeurs suisses furent découverts deux jours plus tard à 6000 mètres environ dans la face SW du Lhotse Shar, mais ne purent être récupérés à cause du danger d' avalanches de glace et de séracs. Le 24 octobre, l' expédition quitta le camp de base pour rentrer au pays. Deux jours plus tard le chef, Joseph Fauchère, perdait la vie à la suite d' une chute de 30 mètres sur le sentier du retour.
Nuptse ( 7879 m ) Deux équipes se sont attaquées à cette montagne en même temps, mais l' une et l' autre sans succès. L' une, canadienne ( 7 hommes, chef J.El-zinga ), a essayé deux itinéraires dans la face sud, des variantes des deux voies britanniques primitives de 1961 et 1975. Les grimpeursont essayé égale- ment le pilier SW, atteignant l' altitude de 6400 mètres au début d' octobre. Une équipe écossaise de 4 hommes, chef Malcolm Duff, a tenté une voie nouvelle sur l' arête ouest, en style alpin et sans établir de camps. Leur plan initial était de gravir le sommet ouest, de traverser de là par le sommet principal pour descendre par la face nord dans la Combe ouest ( W. Cwm ). Ralentis par de sévères tempêtes à la fin de septembre, ils ont connu la défaite à 6700 mètres, le io octobre, sur l' arête W.
Makalu ( 8481 m ) ( 1 ) La huitième ascension par la voie primitive des Français ( 1955 ) à partir du NW a été réalisée par Robert Schauer en solo le 25 avril en quittant un camp supérieur à 7800 mètres. Il était membre d' une expédition autrichienne de 4 hommes ( chef Hanns Schell ). Pas de recours à l' oxygène. Un autre membre de l' équipe, G. Bachler, a grimpé en solitaire jusqu' à 50 mètres du sommet le 17 mai.
( 2Un exploit exceptionnel a été réalisé par J. Kukucka qui a gravi en solo la face ouest en 4Jours, sans oxygène, atteignant le sommet le 5 octobre ( 9e ascension ). La ligne qu' il a suivie diffère de celle de tentatives précédentes, gagnant la jonction avec l' arête NW à 7600 mètres. Il était membre d' une équipe anglo-polonaise de 3 hommes ( où figurait Alex Mclntyre ), qui avait fait une tentative précédemment, avant la mousson, atteignant 7800 mètres dans la face NW, avant d' abandonner à 6800 mètres dans la face ouest. Une équipe américaine, première à tenter la face ouest en 1970, l' a décrite comme la plus belle voie de l' Himalaya et celle qui requiert la plus grande prestation technique. Le Makalu a été gravi qu' à maintenant par 6 voies différentes.
( 3 ) Une équipe tyrolienne de 9 hommes a été vaincue par la tempête le 8 octobre à 7000 mètres, sur la voie primitive des Français en 1955 ( NW ).
( 4 ) Le grimpeur chamoniard bien connu Ivan Ghirardini a fait une tentative d' ascension hivernale en solo de la voie difficile du Pilier ouest.
Chamlang central ( 7010 m ) Le massif est forme d' une arête de 8 kilomètres de longueur et d' altitude à peu près constante, conduisant du sommet principal ( 7319 m ), à l' ouest, au sommet est ( 7290 m ), avec entre deux des sommets secondaires atteignant 7205 et 7010 mètres. En 1962, une équipe japonaise a gravi le P. 7319 par le sud-ouest. La première approche par le nord est probablement celle de Reinhold Messner et de Doug Scott, qui placèrent un camp de base à 4800 mètres, à la mi-septembre, sur le glacier inférieur de Barun. De là, ils ont trouvé un passage pour traverser vers le glacier de Chamlang. Le 22 septembre, ils campaient à 6000 mètres, sous la face nord du Chamlang, avec les sherpas Pasang et Ang Dorji. Le 25 septembre, partant d' une grotte de glace à 6600 mètres, Scott et Messner escaladaient la face nord directement ou en traversant des cannelures redressées pleines de neige poudreuse instable. Ils atteignaient le sommet de l' arête sommitale à 6990 mètres et progressaient laborieusement pour gagner le sommet ( 7010 m ), prenant la même voie pour la descente et totalisant une journée de 16 heures! Messner devant alors quitter la partie, cela signifiait l' abandon du projet principal de l' équipe, soit l' arête sud-est du Makalu, objet d' une première tentative en 1954 et gravie pour la première fois par une équipe japonaise le 23 mai 1970. L' arête s' élève de 3700 mètres et sa longueur est de 10 kilomètres environ. L' équipe japonaise a consacré 69 jours à son ascension. Un expédition espagnole a répété cette escalade le 24 mai 1976. Scott avait atteint l' altitude de 8100 mètres sur cette arête au cours d' une tentative de style alpin le 19 octobre 1980. Il était prêt à faire une nouvelle tentative avec l' un des trois sherpas engagés, mais aucun d' eux n' était dispose à se joindre à lui, bien que chacun eût reçu un équipement d' escalade d' une valeur de près de 4000 francs.
Scott et Messner ont vu, tout comme les Polonais et les Autrichiens en expédition au Makalu, un OVNI en forme de boîte brillante, pareil à une étoile qui se déplaçait rapidement au-dessus d' eux et passait en planant sans bruit ni traînée à 1200 mètres au-dessus de l' arête du Chamlang.
Baruntse ( 7220 m ) Cinquième ascension le 24 avril par un Japonais et un sherpa, et le 25 avril par 2 Japonais et un sherpa, par la voie primitive ( 1954 ) de l' arête sud. Expédition de Io hommes de la Chiba University Japan, ( chef H. Yoshinaga ). Cinq sherpas ont prêté leur aide pour établir 4 camps plus haut que la base.
Ama Dablam ( 6856 m1 ) Gravi le 28 avril par 3 Espagnols et 3 sherpas, et de nouveau le er mai par 3 Espagnols et un Français ( Jean Clemenson ). C' était la troisième ascension de l' arête sud et du pilier. Camp de base à 4950 mètres, le 28 mars. Camp III ( 6231 m ) le 25 avril. Expédition espagnole de 9 hommes ( chef R. Bramona ).
( 2 ) Gravi le 15 mai par 3 Australiens: L. Hall, A. Henderson et T. McCartney-Snape. Troisième ascension par l' arête nord. Quatre camps et un bivouac au-dessus de la base. Pas de sherpas. Expédition australienne de 9 hommes ( chef K.McMa-hon ).
( 3 ) Gravi le 5 octobre par 3 Américains, John Michaud, John Tuckey, Scott Johnson. Arête sud ( 4e ascension ). 3 camps au-dessus de la base. Pas de sherpas. Le chef de cette équipe de 9, Gary Neptune, a atteint le sommet le 12 octobre, partant en solitaire du camp de base.
Kanguru ( 6981 m ) Gravi par une voie nouvelle dans la face sud-ouest. Cinq des six grimpeurs japonais ( chef S. Kobayashi ) ont atteint le sommet les 27 et 28 avril, en partant, accompagnés de 3 sherpas, de leur camp de base à 6500 mètres.
PuMORi ( 7145 m ) Première hivernale par une équipe de 4 Américains. Trois, dont le chef Ned Gillette, ont atteint le sommet le 6 janvier. Ils ont gagné par la face E ( voie nouvelle ) l' arête nord-est.
Cho Oyu ( 8153 m ) Gravie trois fois par sa face ouest ( voie relativement facile ) en 1954, 1958 et 1964, cette montagne a été par la suite fermée aux expéditions étrangères. Une expédition conjointe de Japonais ( 24 ) et de Népalais ( 8 ) a obtenu une autorisation le 14 avril pour tenter une voie nouvelle dans la face est. A cause du danger d' avalanche, l' équipe a bifurqué vers l' arête sud-est, établissant 5 camps. Un site destiné à un dernier camp ( 7220 m ) fut atteint, mais non occupé.
Numburg ( 6954 m ) ( 1 ) Une équipe de lo Français ( Eric Laroche ) a répété l' ascension par l' arête sud-ouest. Cinq des participants ont atteint le sommet en partant du deuxième camp, à 6 o mètres environ: le 14 octobre, 2 Français et le sherpa Mingma, puis, le 27 octobre, encore 3 autres Français, y compris le chef.
( 2 ) Une petite équipe de 5 Suisses ( Guido Bumann ) a tenté une voie nouvelle via l' arête nord, qui se révéla techniquement difficile autant qu' exposée au danger d' avalanche. Après avoir établi un deuxième camp à 5750 mètres, le 24 novembre, l' équipe a décidé la retraite.
Dorje Lakpa ( 6990 m ) Ce sommet, le plus élevé du Jugal Himal, « ouvert » seulement aux expéditions conjointes né-palo-étrangères, a été gravi le 18 octobre par son arête ouest, par 4 Japonais et un sherpa. L' expédi comprenait 5 Japonais ( chef K. Kataoka ) et 3 sherpas, deux de ceux-ci quittant l' équipe à la fin de septembre, après s' être plaints de la nourriture. Il s' est agi sans doute d' une première, bien que deux autres équipes aient réclamé ( inofficiel-lement !) cette primeur.
Langtang Ri ( 7230 m ) L' ascension de ce sommet vierge, deuxième en altitude du Langtang-Himal, situé à l' est du groupe du Ganesh, a été réalisée par une équipe conjointe de 6 Japonais et de 3 Népalais qui ont emprunté l' arête sud. Sommet atteint, le to octobre, par 3 Japonais et un sherpa, et, le 11 octobre, par 2 Japonais. Ascension remarquablement rapide: camp de base le 20 septembre; camp III, le 2 octobre, avec, dans l' intervalle, des jours de repos forcé à cause de la tempête.
Langtang Lirung ( 7246 m ) Troisième ascension par une équipe japonaise de 9 ( chef T. Yoshida ), via la même voie que l' ex réussie des Japonais en octobre 1980, par le sud et l' arête sud-est. Sommet atteint du camp IV, le 26 avril, par un Japonais et un sherpa; et, le 28 avril, par 3 Japonais.
HlMALCHULI ( 7893 m ) Gravi deux fois ( en i960 et 1978 ) par des équipes japonaises. Deux expéditions japonaises ont tenté de nouvelles voies par l' arête sud et l' arête sud-ouest.
Une équipe de it hommes ( chef H. Nishigori ) a atteint 6900 mètres environ, le 4 mai, et une autre de g ( K. Hashimoto ) 7600 mètres, le 24 octobre. L' une et l' autre de ces équipes ont eu à dresser 5 ou 6 camps sur ces voies longues et difficiles. La seconde a passé plus de 60 jours sur la montagne et a dû faire face à des vents violents.
L' Himalchuli oriental a été gravi par des Japonais le 7 mai 1978, mais l' Himalchuli nord ( 7371 m ) est encore vierge.
Ganesh III(7132 m ) ( 1 ) Après six tentatives échelonnées entre 1953 et 1980, la première a été faite le 16 octobre par le Dr Hermann Warth, du Service allemand d' assis volontaires à Katmandou, avec les sherpas Ang Chepal, Nga Temba et Nima Tenzing, via l' arête nord, l' éperon N, puis la face N. L' équipe comprenait le Dr et Mme Warth et trois sherpas. Il a fallu établir 3 camps au-dessus de la base, le plus élevé à 6300 mètres.
( 2 ) Le 16 octobre, seconde ascension par 3 Japonais, N. Kuwahara, G. Nakamura et N. Hase, et par les deux sherpas Tendi et Kirke. Leur équipe, comprenant 4 Japonais et 3 sherpas, a atteint la face nord en escaladant l' éperon nord-est, mais le troisième camp se situait près de l' empla du camp des « premiers », et, pour la dernière partie, les deux itinéraires coïncidaient.
Manaslu ( 8156 m ) ( 1 ) Neuvième ascension, itinéraire de la « première » ( 1956 ) par la face nord-est. Expédition « commerciale » de 31 personnes, en majorité de Suisse et d' Allemagne de l' Ouest, en deux équipes de 14 et 17 personnes accompagnées de 13 sherpas. Cinq camps au-dessus de la base. Au total 6 Allemands de l' Ouest, 5 Suisses, 2 Autrichiens et 2 sherpas ont atteint le sommet. La première équipe à y parvenir ( le 7 mai ) comprenait le leader Suisse Hans Von Kaenel ( dont c' était le cinquième 8000 ), Jürgen Mecke ( Allemagne de l' Ouest ) et le sherpa Wangchu. Les 19 et 20 mai, 2 Suisses sont descendus à ski d' un point à trente mètres sous le sommet jusqu' au camp I, limite des neiges, et cela en une seule étape continue. L' un des Allemands qui ont atteint le sommet était Andreas Löfler qui, à 62 ans, est l' alpiniste le plus âge à avoir gravi un 8000.
( 2 ) La dixième ascension par une voie nouvelle très raide et techniquement difficile dans la face ouest a été réalisée en un temps relativement court de 4 semaines par une équipe légère française de quatre ( chef Pierre Beghin ). Recours à deux sherpas pour établir deux camps d' altitude, mais pas d' oxygène. En partant d' une base avancée, aménagée à 4800 mètres au pied de la face ouest, le 12 septembre, il fallut trois jours pour dresser le camp I à 5800 mètres, après avoir fixé 1200 mètres de corde sur des pentes très raides de neige et de glace. A cela succédait la partie la plus dure de l' escalade: goo mètres de glace et de rocher d' une inclinaison moyenne de 700, comparables aux plus difficiles faces nord des Alpes. Plus haut, le camp II fut installé le 26 septembre à 6700 mètres. Après une période tempétueuse durant laquelle l' équipe redescendit, 3 grimpeurs regagnèrent le camp II le 4 octobre. Le 6 du même mois, Pierre Beghin et Bernard Muller quittèrent ce camp, lourdement charges. Surmontant la dernière difficulté technique, ( un couloir de 500 comparable au couloir Whymper de l' Aiguille Verte ), ils plaçaient un bivouac à 7400 mètres, sur le plateau sommital. Vents furieux durant la nuit et le jour suivant, au cours duquel les deux grimpeurs atteignirent le sommet, à midi, regagnant leur bivouac pour la nuit et descendant le 8 octobre au camp II. ( 3 ) Onzième ascension, voie primitive par la face nord-est. 4 Japonais, 4 sherpas. Pas d' oxygène. Ascension relativement rapide à partir du camp de base ( le Ier octobre ), avec trois camps, plus haut, et sommet atteint le 12 octobre par le Japonais J. Ozaki et, le 14 octobre, par deux autres, Y. Kato et M. Tornita.
AnnapurnaI ( 8091 m ) Correction apportée à notre Chronique himalayenne ig8o ( 1 ) Le chef de l' expédition allemande, L. Greissl, fait savoir que l' objectif de l' équipe était le Middle Peak ( 8051 m ) qui fut gravi le 3 octobre par une route en partie nouvelle et plus sûre, via l' arête nord, entre les voies des Hollandais ( 1977 ) et des Espagnols ( 1974 ).
( 2 ) Tentative par l' arête est, longue de 7 kilomètres et encore vierge, partant du flanc sud-ouest du Dôme du Glacier. Dôme gravi les 5 et 12 mai, Roc „ Voir traverse ( 13-16 mai ) jusqu' au pied de l' arête est conduisant au sommet est de l' Annapurna. Point supérieur atteint ( 7500 m ). Sept camps installés plus haut que la base, avec l' assistance de 4 sherpas. Expédition suédoise de 10 hommes ( T. Sandberg ).
( 3 ) Ascension d' une rare beauté de la face sud du Middle Peak ( 8051 m ) par une équipe polonaise de i hommes ( chef R. Szafirski ). L' ascen de cette face de 3500 mètres comprenait de l' escalade très raide et difficile ( degrés IV et V, et parfois artificielle ) Il a fallu 5 camps au-dessus de la base, établie elle-même à 4300 mètres, le 30 mars. Ni oxygène ni sherpas, mais près de 3000 mètres de corde ont été fixes pour la montée de la face. Partant du camp supérieur établi à 7750 mètres, le 21 mai, M. Berbeka et B. Probulski, après avoir enduré quarante heures de tempête, ont atteint le sommet ( 8051 m ), le 23 mai. La voie des Polonais se situe à l' est de celle des Anglais ( 1979 ) dans la face sud, par où D. Haston et D. Williams avaient atteint le sommet principal ( 8091 m ).
( 4 ) Face sud. La deuxième ascension complète a été réalisée par une équipe japonaise de 12 hommes ( chef H. Yoshino ), par une voie située entre celle des Anglais ( 1970 ) et celle d' avant des Polonais. Avec l' aide de 6 sherpas, 5 camps ont été dressés au-dessus de la base. Le 29 octobre, 2 Japonais, H. Aota et Y. Yanagisawa, ont atteint le sommet. Le 31, deux Japonais encore, Y. Kato et H. Endo ont fait une tentative, abandonnée après la chute mortelle de Kato. Ainsi se terminait tristement une expédition qui eût été un remarquable succès.
( 5 ) Une voie nouvelle par le pilier nord-ouest a été tentée par une forte équipe de g guides français, conduite par Jean-Paul Vion de TENSA de Chamonix. Partant du camp supérieur à 7150 mètres, A. Durieux et R.Girod-Roux ont atteint 7400 mètres environ. Le 28 septembre, l' expédi tion a été abandonnée après que des avalanches eurent détruit deux camps et tué deux Français, A. Durieux et Y. Favre, et les deux sherpas Tshering, de Thami, et Ang Nima, de Panboche.
Glacier Dôme ( 7193 m Dôme du Glacier ) Situé sur la longue arête est de l' Annapurna I, ce sommet a été gravi par 3 Italiens et un sherpa le to octobre. Ils faisaient partie d' une équipe italienne de 6 hommes. Le Dôme a été gravi en 1964 ( première ascension ) par une équipe japonaise, puis par l' équipe suédoise de mai 1981. L' ascen des Italiens était la première par le nord.
Annapurna IV ( 7525 m ) ( 1 ) L' Autrichien Franz Kroll qui, en octobre 1980, avait fait l' ascension par la voie normale de l' arête nord-ouest où il conduisait une importante équipe allemande, est revenu sur la même montagne par la même voie avec une expédition de 7 Allemands, organisée commercialement. Lui-même, avec A. Musiol ( Allemagne de l' Ouest ), en compagnie de 2 sherpas, a atteint le sommet le 25 avril. Trois sherpas ont collaboré à l' établisse de 4 camps plus haut que la base.
( 2 ) Première hivernale, le 22 décembre, par les frères jumeaux britanniques Adrian et Alan Burgess et Roger Marshall, par l' arête nord-ouest, sur laquelle 3 camps d' altitude ont été places. Ils faisaient partie d' une expédition canadienne de 8 hommes, conduits par Gordon Smith.
Annapurna II ( 7939 m ) Une équipe japonaise de g hommes ( N.Kuwa-hara ) a abandonné sa tentative de voie nouvelle dans la face sud, l' un desjaponais ayant péri après une chute, le 11 octobre. Selon le rapport des grimpeurs, la route du sommet ne présentait aucune difficulté technique au-delà du point le plus élevé atteint par eux.
Annapurna III ( 7555 m ) Une tentative de style alpin pour ouvrir une route nouvelle sur le pilier sud-est a échoué vers 6700 mètres, le 18 octobre, à cause des difficultés de la voie. L' équipe de 3 grimpeurs anglais ( chef T. Leach ) a place un seul camp plus haut que la base et n' était assistée d' aucun sherpa.
Annapurna sud ( 7273 m ) Gravi par une équipe de 5 Coréens avec 7 sherpas. Sommet atteint le 25 octobre par 3 Coréens et un sherpa. Voie suivie: face nord-est, puis arête nord.
Gangapurna ( 7454 m ) ( 1Une équipe de 4 Canadiens ( chef John Lauchlan ) a fait la cinquième ascension, par une voie nouvelle, de la face sud, haute de 1650 mètres. Escalade de style alpin au-dessus d' une base avancée, située aux environs de 5800 mètres sous la face. Pas de sherpas plus haut que le camp de base. Les quatre grimpeurs, tous instructeurs professionnels en école d' escalade, ont commencé l' attaque de la face le 23 avril et bivouaqué dans la tempête pendant 2 jours, à 6700 mètres, sur une pente de glace de 55 degrés. Le 26 avril, deux grimpeurs descendaient à la base, frappés de maladie. Les deux autres, J. Lauchlan et J. Blench, ont dû faire encore 3 bivouacs, escaladant de longs passages de rocher exposés, des pentes de glace très raides et du terrain mixte. Sommet atteint le 30 avril dans un orage électrique. La descente par la même voie a pris deux jours et demi.
( 2 ) Une tentative japonaise sur l' arête vierge nord-ouest s' est terminée en désastre, deux des membres de cette équipe de six hommes ayant été ensevelis par une avalanche au camp II ( 6750 m ) le 29 septembre.
HiuNCHULi ( 6333 m ) Ce sommet situé au sud de l' Annapurna a été gravi pour la deuxième fois par une équipe américaine, conduite par Eric Simonson, via l' itinéraire de la « première » américaine de 1972. Sommet atteint du camp III ( 5700 m ).
NiLGiRi nord ( 7061 m1 ) Première par l' équipe de Lionel Terray en 1962. Deuxième en 1981 par une équipe de ioja-ponais ( chef N. Shiraishi ) par une voie nouvelle. Au départ, montée de l' arête nord du sommet ( 6496 m ), entre Tilicho et Nilgiri nord; puis le long de l' arête est de la montagne, avec une traversée, longue de 4 kilomètres. Le 30 avril E. Hino, T. Miyazaki et le sherpa Ang Pasang quittaient la base ( 3850 m ) et atteignaient le sommet le 7 mai après 5 bivouacs.
( 2 ) Une équipe de 7 Français ( chef B. Moreau ) a tenté l' itinéraire de 1962 par la face nord, puis l' arête ouest, atteignant 5900 mètres environ sous ladite arête, à la fin d' octobre. Elle a été vaincue par le froid et la neige profonde.
Tilicho ( 7132 m ) Ascension hivernale par la première expédition privée népalaise, comprenant 3 grimpeurs sherpas ( chef Dawa Gyalzen de la Coopérative sherpa de Katmandou ), 2 sherpas pour le camp de base et un officier de liaison.
Nilgiri sud ( 6839 m ) Tentative de voie nouvelle dans la face sud-ouest par 3 Japonais ( chef S. Suzuki ) qui ont atteint, le 12 octobre, un point situé à 6100 mètres.
Dhaulagiri I ( 8167 m1 ) Dixième ascension par une équipe relativement petite de 4 Canadiens et de 2 Anglais. Voie normale de l' arête nord-est. Recours à 2 sherpas plus haut que la base. Du camp V, les deux jumeaux anglais Adrian et Alan Burgess ont atteint le sommet le 17 mai.
Onzième ascension par la même voie, le 2 juin, par le Japonais H. Kamuro. Il fut accompagné par un ami japonais et un sherpa jusqu' au camp de base, établi à 5000 mètres le 27 mai. Il a employé les cordes fixes des Anglo-Canadiens pour gravir l' arête, mais n' a pas fait usage de camps fixes. Partant en solitaire de son sixième bivouac ( 7600 m ), il a mis 13 heures pour gagner le sommet. Pas d' oxygène.
( 3 ) Troisième tentative argentine ( les deux premières en 1954 et 1956 ) pour escalader l' arête nord-ouest ( voie Pear ), un itinéraire qui a vu également l' échec de deux tentatives suisses en 1953 et 1958, d' une équipe germano-suisse en 1955, d' une forte équipe polonaise en 1979 et d' une équipe féminine américaine en 1980. Les difficultés techniques de cette voie se situent surtout dans sa partie supérieure, où elle fait jonction avec l' arête ouest. Quant à la partie inférieure, elle est exposée aux avalanches. L' équipe argentine de 13 grimpeurs était conduite par A. M. Serano. Dix sherpas ont été utilisés pour établir six camps d' altitude plus haut que la base. Le 22 mai, une « équipe du sommet » occupait le camp VI ( 7600 m ). Tous ses membres, saufle chef, descendaient le jour suivant au camp V ( 7200 m ) à cause de l' arrivée du mauvais temps. Serano bivouaquait seul aux environs de 7400 mètres, où, trop exposé aux intempéries, il mourait dans la nuit du 23 au 24 mai.
( 4 ) Une équipe de six Yougoslaves, conduite par S. Belak, a réussi la première traversée. Il lui a fallu 9 jours pour l' ascension de l' arête sud-est jusqu' à 7950 mètres, et 5 jours ( pratiquement sans vivres, ni boisson ) par un très vilain temps, pour descendre l' arête nord-est. L' ascension, réalisée en style alpin entre le 15 et le 28 octobre par trois Yougoslaves ( S. Belak, C. Bercic et E. Tratnik ), a exigé 13 bivouacs. Au-dessus de 7300 mètres, les grimpeurs ont trouvé des cordes laissées par l' ex japonaise de 1978. Ils n' ont pas cherché à gagner le sommet à partir du point atteint ( 7950 m ), à cause de la violence du vent et du manque de combustible et de nourriture. Leur ex- pédition est un excellent exemple de courage, de compétence et de maturité dans le jugement. Les grimpeurs yougoslaves ont obtenu désormais d' importants succès avec leurs « premières » de la face sud du Makalu ( 1975 ), de la face ouest du Trisul ( 1976 ), de l' arête sud-ouest du Gasherbrum I ( 1977 ), de l' arête ouest de l' Everest ( 1980 ) et de la face sud du Lhotse ( t g8 t ).
PAKISTAN
K2 ( 8610 m1 ) Après deux tentatives par des équipes britanniques ( en 1978 et 1980 ), la première ascension de l' arête ouest ( 5e ascension de la montagne ) a été réussie par une équipe de 14 Japonais ( chef T. Matsuura ). La méthode employée a été celle du siège avec emploi d' oxygène au-dessus de 7500 mètres. Camp de base établi le 19 juin à 5350 mètres sur le glacier de Savoie, et camp I à 5850 mètres le 22 juin. A cause d' une longue période de mauvais temps intermittent et de grosses chutes de neige, ce n' est pas avant le 3 août que le camp V a pu être dressé à 8050 mètres. Le 5 juin, des cordes ont été fixées jusqu' à 8300 mètres. Le 6 août, E. Ohtani, M. Yamashita et le Pakistanais Nazir Sabir sont partis du camp V. Tournant la paroi redressée qu' ils avaient devant eux, ils ont traverse vers la droite en direction de l' arête sud-ouest. Des cylindres d' oxygène ont été abandonnés plus haut sur une partie rocheuse difficile, et l' équipe a passé la nuit à 8500 mètres dans une grotte de neige. Le 7 août, les trois grimpeurs continuaient l' ascension, mais Yamashita, plus tard, se sentit indisposé, et Nazir Sabir et Ohtani atteignirent le sommet à 11 h 30. L' équipe descendit à 8250 mètres où une cordée de soutien avait prépare un emplacement de bivouac.
( 2 ) Une tentative de style alpin sans oxygène a été faite par Yannik Seigneur ( chef de l' expédi ), Jean Afanassieff, Reinard Karl, Hans-Mar-tin Götz et Donald Morcamp ( médecin ) entre le 16 mai et le 28 juin. Ils ont essayé une voie nouvelle dans la face sud. Au-dessus de leur camp de base situé à 5000 mètres, ils ont établi deux bivouacs d' altitude à 6400 et 7000 mètres. Le mauvais temps persistant les a contraints à faire demi-tour après avoir atteint 7400 mètres environ.
Gasherbrum I ( 8068 m ) La voie de la « première » des Américains en 1958 par l' arête sud-est a été gravie ( 6e ascension ) par une équipe de i t Japonais ( chef M.Mae-zawa ). Au départ d' un camp de base sur le glacier des Abruzzes, le 12 juin, une première tentative a été faite du sud, mais les grimpeurs ont interrompu l' ascension pendant 9 jours pour participer à une action de secours sur le Gasherbrum IV en faveur d' une autre équipe japonaise. Le 21 juillet, le camp IV était établi à 6900 mètres. De là, H. Azuma, K. Shimotori et Y. Toji partaient à 02 h 30 le 3 août. Toji abandonnait à 7700 mètres, à 16 h oo, alors que les deux autres atteignaient le sommet à 17 h 35, faisant retour ensuite à 7700 mètres où les trois grimpeurs bivouaquaient, descendant le 4 août au camp IV.
Gasherbrum II ( 8035 m ) a ) Neuvième ascension le 29 juin par les frères Franz et Gerhard Neumayer. Expédition autrichienne de 6 messieurs et une dame, Gabriele Binder fonctionnant comme chef. Voie primitive des Autrichiens ( 1956 ) par l' arête sud-ouest. Camp de base à 5000 mètres le 4 juin. Camp III à 7300 mètres le 28 juin. Un invite pakistanais, le grimpeur Shah Jehan, s' était joint à l' expédition.
b ) Dixième par une expédition suisse de 5 hommes ( chef Romolo Nottaris ). Voie de l' arête sud-ouest. Parvenus au sommet: le chef et R. Zund, le 3 août.
cTrois jeunes grimpeurs français, Erich Beaud, P. Grenier et C. Janin, accompagnés du major Sher Khan ( officier de liaison ), ont escalade l' arête sud-ouest en style authentiquement alpin. Quittant leur camp de base le i er août, ils ont bivouaqué à 5600 mètres. Deuxième bivouac ( 6500 m ) le 2 août, troisième ( 6900 m ) le 3 août, quatrième ( 7300 m ) le 4 août. Tous les quatre, en deux cordées, ils ont atteint le sommet le 6 août. Descente les 7 et 8 août. Ces grimpeurs, sans expérience himalayenne préalable, ont compare leur ascension à une très longue « voie de la Sentinelle Rouge » de la face de la Brenva, avec des sections, les plus redressées, à 60 degrés. C' était la 1 e ascension, et la première par une équipe réellement légère.
Gasherbrum IV ( 7980 m ) Une tentative dans la face ouest par une expédition de 5 Japonais ( chef K. Takebe ) s' est terminée en désastre le 7 juillet, une avalanche ayant touché une équipe de portage de 5 Japonais aux environs de 6100 mètres, entre les camps I et IL Trois des grimpeurs ont été balayés et tués quand les cordes fixes se rompirent. Lechefpar délégation, S. Tada, qui dirigeait le groupe, a échappé à la mort, et son second, T. Usaka, s' est fracture une jambe.
Masherbrum NE ( 7820 m ) ( 1 ) Tentative via la face nord et l' arête ouest, abandonnée après une avalanche à 5500 mètres. Traversée du Masherbrum sud pour gagner le glacier de Gondokoro. Expédition organisée de façon privée par 7 Américains ( chef C.Macqua-rie ) mai/juin 1981. Première tentative ayant eu lieu en partant du glacier de Bal toro.
( 2 ) Le Dr Volker Stallbohm d' Allemagne de l' Ouest, accompagné par un porteur du village de Hushe, Abdul Karim, a fait une tentative solitaire par la face sud-est. Arrivant avant les Polonais, au début d' août, il est monté ensuite avec eux à leurs camps III et IV le 15 septembre. Le 17 du même mois, avec Abdul Karim, il est monté jusqu' à 7400 mètres environ en direction du sommet nord-est. Une entreprise très courageuse sur une montagne difficile.
62 Lhotse ( 8511 m ): face sud avec l' itinéraire et les camps successifs ( B, au bas de la photo = camp de base ) de l' expédition y 0 ugosla ve.
A: 8100 mètres ( point atteint le 18 mai ig8i ) B: 8250 mètres ( au-dessous du sommet principal ) Phulu A. Kiniaver 63 Annapurna I ( 8ogi m ): face sud A: Itinéraire des Britanniques ( mai igjo ) B: Itinéraire des Japonais ( octobre 1981 ) C: Itinéraire des Polonais ( mai ig8i ) Photo c.Bonington 64 Manaslu ( 8156 m ): face ouest. Camps successifs de F expédition française ( octobre iç8iPhoto Pirrrr Brghin Masherbrum SW ( 7806 m ) ( 1 ) Une équipe de 8 Anglais de la Royal Air Force ( chef Sq. Ldr. E.J.M. Thomas ) a suivi la voie i960 de la « première » par les Américains. Camp de base le 9juin à 4120 mètres, sous le glacier des Séracs. Camp VII le 29 juin à 7130 mètres sur la face sud-est. Abandon le 6juillet, après 7 jours de mauvais temps continuel. Coût de l' ex frs. s. 50 000..
( 2 ) Première par une équipe de 8 Polonais ( chef P. Mlotecki ). L' intention première était de gravir l' arête sud-est, au lieu de quoi l' expédition a suivi la voie primitive dans la face sud-est. Camp de base le 13 août. Durant le mois d' août et les 12 premiers jours de septembre il n' y a eu que 4 jours de beau temps. La progression du camp de base ( 4250 m ) au camp IV a été extrêmement pénible et a pris un mois. De ce camp IV ( 6800 m ), 3 Polonais, M. Malatinski, P. Nowacki et Z. Heinrich, sont partis à 03 h 00 le 16 septembre par un temps sans nuages pour gravir le sommet sud-ouest. A 1 7 h 00, ils atteignaient le sommet du couloir conduisant à un col situé à 7700 mètres environ, entre les deux sommets. Ils ont bivouaqué à cet endroit dans un trou dans la neige. Le 17 septembre, en suivant l' arête, les 3 grimpeurs atteignaient le sommet du pic sud-est à 15 h 30, et par un très beau temps, après une difficile escalade de six heures. Pendant la descente, à peu près à mi-chemin du col, Malatinski et Nowacki ont fait une glissade et une chute de quelque 12 mètres dans le flanc ouest de l' arête. Bien qu' assurés parla corde fixée sur l' arête par Heinrich, ils étaient apparemment trop épuisés pour remonter à la crête en escaladant la pente de neige inclinée à 500. Ils passèrent la nuit, qui avait tourné à la tempête, dans cette face. Le lendemain, ils étaient morts tous les deux. Ils avaient laissé leurs vestes de duvet au bivouac inférieur. Le 18 septembre, dans unbrouil- 65 Dhaulagiri ( 8i6j m ): voie directissime des Yougoslaves ( octobre ig8i ) par la face sud. Cet itinéraire rejoint l' arête Sud-est aU-deSSUS du 6e bivouacPhoto S. Belak 66 Dhaulagiri ( 8i6y m ): traversée des Yougoslaves ( octobre ig8i ). Itinéraire parcouru ( à partir du 6e bivouac de la face sud ) sur l' arête sud-est ( à gauche ), puis tracé de la descente par l' arête nord-est. A droite, la face nord ( encore viergePhoto S. Bclak 67 Ganesh III ( y 132 m ): face nord. A droite, itinéraire de l' expédition Warth par l' arête nord jusqu' au camp III ( 6300 m ).
Au-dessous, itinéraire des Japonais par le nord-est jusqu' au Camp IIIPhoto Hermann Warth lard épais, Heinrich descendait seul au camp IV, survivant à une chute de 300 mètres dans la face glacée, aux environs de 7500 mètres. Cette ascension, bien qu' elle ait été d' abord un brillant succès, met en relief l' extrême engagement qu' im une escalade de style alpin quand il s' agit des plus hauts sommets, lorsque des grimpeurs épuisés et dans un état de tension excessif ne peuvent compter sur aucun soutien, ni aucune communication provenant de l' arrière.
Broad Peak ( 8047 m ) Gravi le 5 août par E. Pujol et M. Hernandez, membres d' une expédition de 4 Espagnols ( chef A. Sors ). C' était la cinquième ascension par la voie primitive ( éperon ouest et arête nord ). E. Pujol, blessé à la descente dans un accident, a été évacué par voie aérienne sur Rawalpindi.
Paiju ( 6600 m ) En juillet/août, une équipe de 4 Italiens ( chef G. Calcagno ) a réalisé ce qui doit être la deuxième ascension de ce sommet ( première en 1976 par une équipe de l' armée pakistanaise ).
Kanjut Sar ( 7760 m ) La deuxième ascension ( première par la face ouest ) a été réussie par une équipe de 10 Japonais ( chef M. Fujii ). M. Teramoto et H. Sakai ont atteint le sommet le 5 août, et 3 autres, dont le chef, ont fait de même le 6 août.
Yutmaru Sar ( 7100 m ) Altitude non confirmée, réévaluée à 7330 mètres. Une équipe de 4 Français ( chef Claude Jager ) a constaté que l' approche par le sud-est à 62 > 68 Masherbrum: à gauche, sommet SW ( j8o6 mà droite, 70 Kongwr ( yyig m ): grimpeurs sur l' arête ouest ( au-dessus sommet NE ( 7820 m ). L' itinéraire des Polonais se déroulede yooo m ). Immédiatement derrière: l' arête sommitale au centre de la face sud-est jusqu' au col situé entre les deux SOmmetSPhoto VolkcrStallbohm 69 Qomolangma ou Everest ( 8848 m ): face est vue du camp de base sur le glacier Kangshung. A gauche, le col Sud. A droite, l' arête nord-est se profilant sur l' horizon Pholo Expédition américaine partir des glaciers d' Hispar et de Yutamaru, était gravement menacée par les avalanches. Gravissant le glacier de Khani Basa, ils ont escaladé un sommet de 6181 mètres situé au-dessus de sa rive droite.
Sosbun Brakk ( 6413 m ) Ascension le 4juillet par H. Hashimoto et N. Matsumoto, membres d' une équipe japonaise de 10 hommes. Voie de la face sud.
Batura I ( 7785 m ) Une des premières tentatives d' ascension hivernale d' une des plus hautes montagnes du Karakoram a été faite par une équipe de 4 Autrichiens conduits par le guide Edi Koblmüller. Son échec est dû à un ensemble de circonstances, le très mauvais temps, le danger d' avalanches et les difficultés techniques de la voie choisie, celle de la paroi sud. L' expédition n' a eu recours qu' à 20 porteurs qu' au camp de base, dressé le ßojanvier à 4000 mètres. Il a fallu emprunter une route longue et difficile pour gravir la face, après qu' une avalanche eut détruit le camp, heureusement désert, situé à 4600 mètres sur une voie apparemment plus facile, à gauche. Pendant 42 jours, sur les 46 qu' a duré l' expédition, a sévi un temps nuageux avec des chutes de neige. Les températures oscillaient entre -20 et -400, avec -290 enregistrés dans la grotte de glace la plus élevée, à 6200 mètres. Les autres grottes de glace ont été creusées à 5000 et à 5500 mètres. Le 22 février, après avoir atteint 6300 mètres, l' expédition a battu en retraite, estimant que la poursuite des opérations l' exposait aux gelures, aux avalanches et au danger d' une descente hasardeuse, et qu' on ne pouvait légitimement les accepter. En même temps que l' expé s' enrichissait d' une expérience hivernale de valeur, il s' est avéré que toute ascension d' un haut sommet du Karakoram en hiver est largement dépendante d' une période de temps favorable.
Photo Expédition britannique 71 Shivling ( 6540 m ): itinéraire du pilier estère ascension: du 3 au 15 juin iç8lPhoto G. Child 72 Shivling ( 6540 m ): ascension de la partie supérieure du pilier estPhoto Doug Scott Thaime Chish ( 6400 m env. ) Sommet inviolé, situé au sud de la paroi du Batura. Tentative par 4jeunes Anglais ( chef John Nixon ) enjuillet/août. D' une base à 3500 mètres à la jonction des glaciers de Baltar et de Toltar, une tentative a été faite par l' arête nord-ouest, via un col situé au-dessus du camp III ( 5200 m ). Le 18 août, l' altitude de 6000 mètres était atteinte, au pied d' une arête redressée, constituée de diverses roches. Ce sommet a été l' objet d' une première tentative, faite en 1954 par une équipe austro-al-lemande qui l' a baptisé Wildspitze. Autre tentative ultérieure par des Français: des restes de leur camp ont été trouvés sur l' arête nord-ouest. Durant les 30 jours passés sur le glacier, il n' y en a eu que 6 de beau temps.
Rakaposhi ( 7788 m ) Une équipe de 10 Espagnols ( chefjordi Guell ) a passé près de 4 semaines à tenter l' escalade de la route primitive des Anglais ( 1958 ) par l' éperon sud-ouest. Ce sommet n' a été gravi que trois fois jusqu' ici, par 3 voies différentes. Les grimpeurs, après avoir fait face aux problèmes qui semblent se poser encore au Pakistan pour l' engagement des porteurs ( ils en utilisaient 65 ), ont placé leur camp de base dans la vallée de Jaglot le 24 juillet, à 4230 mètres. Plus haut, deux camps ont été établis sur l' éperon sud-ouest, puis un camp III entre l' Aiguille et la Tête de Moine ( 5775 m ), le 2 août. Camp IV placé le 7 août à 6300 mètres sur ladite Tête. Un total de 1500 mètres de cordes a été fixé le long des sections les plus difficiles du parcours. De violentes tempêtes ont stoppé tou te activité du 8 au 12 août. Une tentative a été faite le 14 août par 3 Espagnols et un porteur d' altitude pour établir un camp V, mais l' équipe a fait demi-tour à 6900 mètres, la tempête ayant repris pour une durée de 7 jours encore. Finalement, l' équipe a entrepris sa descente du 19 au 21 août, et les grimpeurs étaient tous de retour le 24 à leur camp de base. Cette équipe semble avoir fait une ascension remarquablement rapide, et c' est pour elle une grande malchance que d' avoir essuyé un si mauvais temps, car la partie supérieure de la voie est relativement libre de difficultés techniques.
Nanga Parbat ( 8125 m ) Quatre expéditions, toutes concentrées sur les flancs de Rupal et de Diamir. Deux ont été couronnées de succès.
( 1 ) Quatre grimpeurs hollandais ont réussi la 8e ascension, la deuxième par la voie ouverte en 1976 par H. Schell sur l' arête sud-ouest, à gauche de la face de Rupal. L' ascension s' est faite au cours de cinq semaines en juin et juillet. Camp de base à 3600 mètres et camp III à 7050 mètres. Plus haut, 3 bivouacs à 7500 et 7600 mètres. Trois grimpeurs ont atteint 7600 et deux 7800 mètres. Ronald Naar, chef de l' expédition, a seul atteint le sommet. Un des participants a souffert de sérieuses gelures et a perdu tous ses doigts.
( 2 ) Le Dr K. Herrligkoffer a pris la tête d' une autre équipe en mai et juin. C' était sa dixième expédition sur cette montagne. Elle comptait 14 grimpeurs, et 4 camps ont été établis sur la face de Rupal, qui fut escaladée jusqu' à l' altitude de 7500 mètres pour atteindre le champ de glace traversant en direction du versant de Diamir. Ce champ était en neige profonde à hauteur du genou. Le temps en juin était encore hivernal, et le danger d' avalanche fut jugé trop sérieux pour une tentative jusqu' au sommet.
( 3 ) Une expédition italienne à grande échelle, I 4 grimpeurs conduits par A. Zanotti, a fait la ge ascension le 19 août, par la voie de la face nord-nord-ouest de Diamir ( 3e ascension de l' itinéraire Kinshofer ).
( 4 ) Une équipe de 5 Japonais ( chef M. Omiya ) a tenté la face de Rupal en octobre.
CHINE
QOMOLANGMA ou EVEREST ( 8848 m1 ) De mars à mai, une expédition à grande échelle de l' armée française, sous la conduite du général Astorg, et comprenant plus de i oo personnes, y compris des hommes de l' armée chinoise, a tenté l' itinéraire de la première des Britanniques par le col Nord et la face nord-est. Le cdt Marmier était à la tète du groupe de pointe des grimpeurs, qui fit ( sans oxygène ) plusieurs tentatives en direction du sommet au cours de plus d' un mois, durant lequel a régné un temps très défavorable. Le point le plus élevé atteint au départ du dernier camp ( 8200 m ) se situait aux environs de 8550 mètres. Les Chinois, dit-on, ont laissé jusqu' au pied du col Nord un véritable chemin marqué par des cylindres d' oxygène vides.
( 2 ) D' août à octobre, une forte équipe américaine conduite par Richard Blum, avec Louis Reichardt comme chef des grimpeurs, a ouvert une voie dans la face est ( de Kangshung ). Un camp de base a été établi à son pied. Au-dessus, un contrefort rocheux d' une très grande difficulté ( VI ) a été escalade, et près de 2000 mètres de corde fixes pour l' assurage sur le rocher pourri et parfois proche de la verticale. Deux camps ont été établis. D' un camp III, situé au-dessus du contrefort, les grimpeurs de tête ( G. Lowe, C. Jones, D. Reid et G. Bocarde ) ont affronté un deuxième contrefort neigeux conduisant au sommet sud. Mais le 4 octobre, à 6750 mètres, ils estimèrent que les pentes présentaient un sérieux danger d' avalanches de plaques à vent, et ils décidèrent de faire demi-tour. Sir Edmund Hillary, qui avait accompagné l' expédition jusqu' au camp de base, est tombé malade et a dû être évacué sur Lhasa pour y recevoir les soins des médecins. Il a rencontré là Tenzing, qui s' y trouvait en visite au même moment.
Quatre grimpeurs anglais ( C. Bonington, P. Boardman, J. Tasker et R. Renshaw ) ont reçu l' autorisation de tenter au début d' avril 1982 l' arête nord-est en partant du Raipu La.
XlXABANGMA ( 8046 ml ( 1 ) Quatrième ascension par 8 Japonaises ( chef Yunko Tabei ) accompagnées de 12 « assistants alpinistes » chinois ( dont deux femmes ). Les grimpeuses ont suivi la route de la première ascension ( chinoise ), faisant usage d' oxygène pendant leur sommeil. Au-dessus du camp de base, établi le 30 mars à 5200 mètres, six autres camps ont été dressés. Du plus élevé ( 7700 m ), la Japonaise-chef et deux Chinois ont atteint le sommet. Ces deux derniers se sont arrêtés à trois mètres sous le sommet pour déférer au vœu du CMA. Pour Mme Yunko Tabei, c' était son deuxième 8000 ( l' autre étant l' Everest en 1975 ).
( 2 ) Au début de juin, cinquième ascension par une équipe de 4 grimpeurs ( Reinhold Messner, le Dr Oswald Ölz, Gerd Baur et Friedl Mutschlechner ). L' équipe a quitté l' Europe à la mi-avril, faisant par air le trajet de Beijing à Lhassa et, de là, gagnant par jeep, via Tingri, le camp de base. L' expédition a eu recours à deux aides pour l' éta de ce camp, mais à aucun porteur. Comme de coutume, un interprète et un officier de liaison étaient attachés à l' expédition. Une voie nouvelle a été ouverte dans la face nord, entre 7200 et 7600 mètres, gravie en style semi-alpin sans oxygène, ni cordes fixes. Au-dessus d' une base avancée à 5800 mètres, deux camps légers ont été dressés à 6400 et 7000 mètres. Messner et Mutschlechner ont atteint le point culminant au cours de leur deuxième tentative sommitale.
( 3 ) Deux tentatives américaines ont échoué en automne. La première, faite par un groupe conduit par G. Roach, a été repoussée par d' abon chutes de neige et des vents violents. La deuxième, lancée par quelques membres de l' équipe qui revenait de la face de Kangshung, avec Louis Reichart et James Morrissey, a adopté un style alpin rapide, mais elle a été repoussée, elle aussi, par le mauvais temps.
( 4 ) Une équipe de 6 Anglais a reçu l' autorisa de tenter au printemps 1982 la face est.
Kongur ( 7719 m ), Sinkiang ( 1 ) Quatre grimpeurs britanniques ( C. Bonington, P. Boardman, J. Tasker et A. Rouse ) ont réussi l' ascension ( première ) de ce sommet, en style alpin, en un seul effort continu de g jours, sans employer ni tentes, ni cordes fixes, ni oxygène. Complétant leur reconnaissance de 1980, ils ont place leur camp de base sur le flanc sud du Kongur, le 28 juillet, à 4750 mètres. Une base avancée a été établie à 5400 mètres, dans le bassin supérieur du glacier de Kongur. La première tentative a été faite par l' arête sud, gravie en une longue étape d' une journée ( le 25 juin ), en partant de la base avancée jusqu' à un bivouac situé à 7250 mètres. Le 26 juin, grimpée au sommet du Pic de la Jonction et descente à un col ( 7200 m ), où fut aménagée une vaste grotte de glace. Le jour suivant, après six heures d' escalade le long d' une arête en lame de couteau conduisant au pied de la pyramide terminale, les grimpeurs regagnaient la grotte; mais ils décidaient, à cause du mauvais temps et du manque de vivres, de rentrer au camp de base, ce qu' ils firent par une variante sur l' arête sud-ouest, découvrant que cette voie était beaucoup moins exposée aux avalanches que l' arête sud. Le 5 juillet, les quatre grimpeurs quittaient la base avancée et, par l' arête sud-ouest, atteignaient le point 6450, bivouaquant là dans un trou de neige. Les 6 et 7 juillet, ils traversaient le col du Kongur ( 6800 m ) et atteignaient la vaste grotte de glace ( 7200 m ). Après un jour de repos à cet endroit, les grimpeurs traversaient, le 7 juillet, l' arête en lame de couteau jusqu' au pied de la pyramide terminale. Là, une mince couche de poudreuse recouvrant la glace dure, ils ne purent construire que des abris étroits « pareils à des cercueils ». Ils y passèrent quatre nuits de tempête furieuse. Le 12 juillet, ils se mettaient en route pour le sommet, grimpaient d' a en tournant une tour rocheuse, puis négo-ciaient des rochers délités et raides ainsi que des champs de glace. Ils atteignaient le sommet à 20 heures ( heure locale ). Le vent et le froid étaient extrêmes, mais la vue superbe sur le K2, à quelque 350 kilomètres au sud, et sur les plus hautes montagnes du Pamir, les pics Lénine et du Communisme. Ils passèrent cette nuit dans un abri de neige ( à 30 m sous le sommet ) et décidèrent le jour suivant de gravir le sommet nord-est du Kongur pour le cas où il se révélerait le plus élevé des deux. Ils l' atteignaient en 2 heures et, de là, pouvaient se convaincre que le premier était bien le point culminant. Ils atteignaient leur « vaste grotte de glace » à 7200 mètres le 13 juillet à minuit, et le 14 juillet ils étaient de retour à leur base avancée.
Un vaste programme de recherches a été mené à bien par une équipe scientifique expérimentée comprenant les Drs M. Ward, C. Clarke, J.Mil-ledge et le Prof. E. Williams. Il portait sur les effets des grandes altitudes sur le corps humain, en particulier sur les modifications des humeurs corporelles et la multiplication des globules rouges résultant du manque d' oxygène. L' expédition était organisée par la Mount Everest Foundation et parrainée par Jardine Matheson & Co. Lts., Londres.
( 2 ) Une tentative a été faite par le nord par une équipe japonaise assez importante comprenant 9 grimpeurs et I I personnes appartenant à la presse, à la TV et au monde scientifique ( chef N. Takada ). On avait fait une reconnaissance vers le milieu de 1980, et l' équipe a passé d' abord une courte période d' acclimatation sur le Muztagata ( 7546 m ), trois grimpeurs faisant à cette occasion une descente à ski depuis le sommet. Après avoir établi son principal camp de base à 3500 mètres au début de juillet, l' équipe s' est scindée en deux groupes. Le premier, de 6 grimpeurs, avait l' in d' escalader l' arête est, en adoptant la tactique du siège. Quittant à la mi-juillet un camp situé à 5200 mètres sur le Karatash Peak, les grimpeurs ont trouvé l' arête plus difficile que prévu et progressé avec une extrême lenteur sans pouvoir atteindre la partie supérieure. Entre-temps, une deuxième équipe de trois forts grimpeurs ( Y.Te-ranishi, M. Shigi et S. Matsumi ) plaçait son camp de base à 3700 mètres, le 16 juillet, à l' ouest de la vallée de Qurghan. Quittant ce camp le 17 avec 9 jours de vivres, les alpinistes ont tenté l' escalade de l' arête nord en style alpin. On les a vus pour la dernière fois le 23 juillet aux environs de 6500 mètres. Une semaine de tempête a suivi, et il fut impossible d' organiser des secours. L' ascension d' une arête excessivement longue et d' une difficulté inconnue, avec une dénivellation de 4000 mètres, s' est révélée trop ambitieuse, même pour trois grimpeurs expérimentés.
Kongur Tiubie ( 7595 m ) Situé à l' extrémité occidentale du massif du Kongur, ce sommet a été escalade pour la première fois en 1956 par une expédition sino-russe. Il a été réussi une nouvelle fois, le 18 août, par Y. Yamaguchi et S. Koga, membres d' une expédition de 14 hommes de la Japanese Defence Academy.
Muztagata ( 7546 m ) Une équipe du Canada et des USA ( réunissant L. Gallagner, P. Murrow et S. Bezruchka ) a fait l' ascension à ski de cette montagne, atteignant le sommet le 16 septembre. Les alpinistes ont emprunté le système glaciaire situé au sud de celui que suivait en juillet 1980 l' équipe de N. Gillette ( USA ).
Muztagata nord ( env. 7500 m ) « Première » le 7 août par T. Sakahara ( chef ) et K. Matsui, membres d' une équipe de quatre instituteurs de Kawasaki ( Japon ). Les deux autres membres de l' expédition ont atteint le sommet, eux aussi, le 14 du même mois. Voie de l' ascen: arête nord-ouest.
Anyemaqen ( 6282 m ), province de Qinghai Considéré pour un temps comme plus élevé que l' Everest, à la suite d' observations faites par des pilotes de l' US Air Force durant la Deuxième Guerre mondiale, ce sommet a vu son altitude réduite à 7160 mètres après un relevé fait par une expédition chinoise qui réalisait en i960 l' ascen d' un des pics de ce groupe. Le relevé récent du service topographique de la CMA a réduit encore à 6282 mètres la hauteur du sommet le plus élevé. Première ascension le 22 mai par trois membres d' une équipe de 13 Japonais ( chef Y. Tada ), soit Y. Yamamoto, G. Watanabe, K. Miyaké. Deuxième ascension le 9 juin par trois Américains ( G. Rowell, K. Schmitz et H.Knut-son ).
Troisième ascension, le 10 juin, par 4 Autrichiennes, quatrième, le 13 juillet, par 9 Japonais et cinquième, le 25 septembre, par g Australiens ( arête sud-est ).
Bogda ( 5445 m ) ( 1Une expédition de i8 Japonais, comprenant quatre femmes ( chef I. Nakai ), a fait la première de ce sommet par l' arête nord-est le 9 juin, 6 grimpeurs parvenant au sommet, trois autres faisant de même le to juin. Une femme appartenant à ce dernier groupe est morte en tombant au cours de la descente dans une crevasse au-dessous du camp II.
( 2 ) Le groupe du Bogda a été visité par cinq autres équipes japonaises. Une équipe de 12 ( chef R. Ucida ) a place un camp de base le 26 juillet à 3550 mètres et gravi ( ière ascension ) l' arête nord du sommet III ouest ( 5213 m ). Sommet atteint les 7, 8 et 1 o août par tous les participants. Deux camps ont été établis, le plus élevé à 4850 mètres.
( 3 ) Un autre groupe de 22 ( chef K. Aoyagi ) a escalade un point anonyme ( 4203 m ) à l' ouest du Bogda. Deux camps avancés, et 6 grimpeurs au sommet.
Gongga ( 7556 m ), province de Sichuan Une vaste expédition japonaise comprenant 24 hommes et une femme ( chef A. Kawagoe ) a fait une tentative par l' arête nord-est, établissant un camp de base à 4300 mètres le 4 avril, puis un camp V ( 6880 m ) le 7 mai. De là, le 10 mai, 12 grimpeurs sont partis à 06 h oo pour le sommet. Quatre ont bientôt abandonné et huit ont poursuivi l' ascension. L' arête étant large et commode, l' équipe n' était pas encordée. Alors que les grimpeurs de pointe se trouvaient à cent mètres sous le sommet, un des participants a glissé, tombant dans l' abrupte face nord-est. Une action de secours était impossible, et les 7 grimpeurs restants ont commence la descente à 16 h 45 par un temps de brouillard. Faute de précautions suffisantes d' assurage en descente, l' équipe entière est tombée dans la face nord à la suite de la glissade de l' un de ses membres. C' est sans doute la catastrophe la plus grave qu' ait jamais subie une expédition japonaise sur les plus hauts sommets.
Gongga Shan ( 1 ) Dix membres du Club alpin académique de Zurich ( chef Roman Boutellier ) ont passé près de trois mois et demi, d' avril à juillet, en explorations et en escalades dans une région à l' est et au sud-est du plus haut sommet du Gongga, où se trouvent de nombreux pics inviolés, dont beaucoup paraissent vraiment difficiles. L' expédition a essuyé le plus souvent un temps défavorable accompagné de pluie et de neige, créant des conditions d' insta de la couche neigeuse. Malgré tout, les grimpeurs, partant d' un camp de base inférieur ( 2950 m ) dans la vallée de Hailoko, et sans recourir à des porteurs d' altitude, ont escalade le Sun Yat San ( 6886 m ) et son sommet sud ( 6600 m ), puis le Mont Tai ( 641 o m ) et trois autres sommets de 6150, 6100 et 6020 mètres. En outre, cinq sommets de 5400, 5200, 5050, 5030 et 5020 mètres ont été gravis. Les altitudes données sont approximatives, aucune feuille du service topographique n' étant à disposition pour faire autorité. Cette expédition, en fait, a été une aventure couronnée de succès, bien dirigée, et réalisée pour un prix relativement modique. De l' avis de ses membres, l' arête sud-est du Gongga semble faisable si l'on jouit de bonnes conditions. Le long de cette arête se dressent deux sommets difficiles de 6684 et 6468 mètres qui n' ont été jusqu' ici l' objet d' aucune tentative.
( 2 ) Une équipe deg membres de l' armée britannique ( chef Major Henry Day ) a tenté le Jiazi, connu aussi sous le nom de Rudshe ( altitude 6540 mètres selon la dernière carte du service topographique chinois. Cote précédente établie par les professeurs A. Heim et E. Imhof, 7200 m ). L' expédition s' est envolée de Canton pour Chengu le 2 avril, faisant route de là par camion jusqu' à Kongding et plaçant son camp de base à 18 km environ de l' extrémité de la route, à 3900 mètres dans le Jiazi Longba, le 6 avril, à l' ouest de la montagne. De ce versant ouest, les deux glaciers de Rudshe et de Tsiburongri ont été traversés ainsi que le col ( 5400 m ) qui les relie. En outre un sommet de 5928 mètres dominant le glacier de Rudshe a été escalade le 16 avril. Une exploration du versant sud du Jiazi ( 22-30 avril ) exigeait une approche difficile en remontant une vallée inconnue, mais aucune voie n' était visible pour donner un accès direct permettant le retour par le versant ouest. Le Gongga oriental ( 6618 m ) avait un aspect terrible. Il n' a jamais été approché, mais il sera, dit-on, I' objectif d' une future expédition italienne. Du 6 au 18 mai, quatre tentatives ont été lancées pour gravir le Jiazi, d' abord par l' arête nord-est ( 2 variantes ), puis par l' arête nord-ouest. Les trois premières tentatives étaient de style alpin, et dans la dernière, repoussée par de la glace dure comme le verre à 6250 mètres, on a fixé des cordes, et place un camp sur l' arête. Un temps plus stable qu' en mai a régné en avril, avec une température de O °C située entre 4000 et 5000 mètres.
SiGUNiAN ( 6250 m ), province de Sichuan ( 1 ) Première ascension le 28 juillet par des membres d' une expédition de Japonais ( chef T. Wada ). Tentative en mai d' abord par l' arête sud-est, gravie jusqu' à 5620 mètres. Deuxième tentative conduite par T. Kawada en juillet par l' arête sud-est. Camp VII place à 5750 mètres le 27 juillet, avec cordes fixes jusqu' à 6100 mètres. Sommet atteint les 28, 29 et 30 juillet par 7 grimpeurs au total, deux d' entre eux escaladant encore le Pic nord, pour constater que le Pic sud est le plus élevé.
( 2 ) Deuxième ascension en octobre par quatre Américains ( K. Schmitz, J. Donini, J. Tackle et J. Kanzler ) par une voie très difficile dans la face nord.
INDE
Shivling ( 6540 m ) Une expédition composite s' y est trouvée à l' œuvre. Elle comprenait trois Anglais ( Doug Scott, Don Whillans, Colin Downer ), deux Australiens ( Greg Child et Rich White ), un Néo-Zé-landais ( Merv English ), un Américain US ( Stephen Sustad ), un Français ( Georges Bettembourg ), deux Indiens ( Balwant Sandhu et Ratan Singh; le premier est président, le second instruc-teur-chef du Nehru Mountaineering Institute India ). S' ajoutait à eux une équipe de 20 jeunes Indiens formant un cours d' instruction en matière de techniques alpines d' escalade. Le camp de base fut installé à la mi-mai à Tapovan, situé à 4500 mètres près de la jonction des glaciers de Gangotri et de Chaturangi. Les deux premières semaines furent consacrées, avec les participants au cours, à des exercices sur blocs et parois rocheuses et en excursions glaciaires. Dans la période du 3 au 15 juin, White, Child, Bettembourg et Scott gravirent le Pilier est du Shivling ( voie nouvelle ) et traversèrent la montagne en descendant la voie primitive du versant nord, escaladée précédemment par des équipes indiennes et japonaises. La hauteur totale escaladée à partir d' un camp situé à la base du pilier était de quelque 1200 mètres. Elle a exigé soixante longueurs de corde, dont un tiers sur des arêtes très exposées et parfois dangereuses de rocher enneigé reliant des contreforts escarpés. On ne pouvait progresser que de quatre ou cinq longueurs par jour. Il fallait en outre tout un travail pour hisser des charges, mais on a pu trouver des emplacements de bivouac convenables. L' escalade exigeait, par sa nature, un équipement adapté aux grandes faces, les engins utilisés dans les Alpes et l' habillement himalayen complet. Un deuxième groupe comprenant Downer, Sustad, Whillans, Sandhu et Singh a lance une tentative légère sur la voie nord primitive en partant d' un camp place le 2 juin à 5730 mètres. L' arête rocheuse du ( lane nord a été escaladée, et plus haut une Falaise de glace, jusqu' à un endroit situé à 100 mètres environ sous le sommet principal. C' était le 14 juin. Mais l' équipe a dû battre en retraite à cause de la violence extrême du vent. Le sommet ouest du Shivling est encore vierge.
Nanda Devi ( 7816 m ) ( 1 ) Première ascension de la face nord par une équipe tchèque, forte de it hommes ( chef M. Martaus ). Réussie par une voie très difficile, tentée pour la première fois en 1978 par une expédition tchèque. L' entreprise a eu lieu pendant la mousson, et l' escalade finale menée à bien pendant une éclaircie le 16 septembre par 5 grimpeurs qui atteignirent le sommet. Deux autres firent de même trois jours plus tard. Le camp supérieur ( IV ) fut balayé par une grosse avalanche de neige poudreuse, mais, par chance, il était alors inoccupé.
( 2Une équipe mixte parrainée par 1. M. F. Delhi, comprenant 12 Indiens ( chef Col.Balwant Singh Sandhu ), a gravi la montagne par la voie primitive de l' arête sud. Camp de base le 22 août à 4870 mètres. Camp IV ( 7400 m ). Sommet atteint le septembre par 4 hommes et 3 femmes.
Nanda Devi ( 7816 m ) Nanda Devi est ( 7434 m ) Line équipe des troupes paras indiennes comprenant 22 grimpeurs et un groupe de soutien de 30 hommes ( chef Maj. K. Kumar ) s' est proposé l' ascension de chacun des sommets et leur traversée ( réalisée pour la première fois par une expédition indo-japonaise ). Sommet Est atteint le 4 octobre par deux grimpeurs qui ont fait une chute mortelle à la descente. Quatre autres ont atteint le point culminant le 7 du même mois. Trois encore en ont fait autant le 9 octobre, l' un d' eux se tuant le lendemain dans une chute à la descente. Le sommet principal de la Nanda Devi a été atteint le 16 octobre par trois grimpeurs, dont l' un encore s' est tué à la descente. Un autre enfin s' est tué en tombant entre les camps III et IV. Après ces cinq morts survenues sur l' un ou l' autre des sommets, la traversée n' a pas été tentée. Le chef a déclaré, dit-on, que la plupart des accidents avaient pour cause une faute commise par les victimes.
Changabang ( 6864 m ) Une expédition italienne de Turin a réussi une voie nouvelle en passant par l' arête sud du Changabang dont c' était la 6° ascension. L' ascension comprenait l' escalade d' une paroi de 700 ( près de 1200 m de cordes fixes ).
KaLanka ( 6931 m ) Une équipe de 6 Français du GHM ( chef Bernard Domenech ) a répété l' ascension des Japonais par la face sud, entre le 15 et le 19 septembre.
Sommet ( 6187 m ) au sud du Changabang Gravi par 2 voies différentes. Arête nord du sommet ( 5822 m ) par le ressaut est entre le 15 et le 18 septembre. Arète ouest, le 27 du même mois.
Mrigthuni ( 6855 m ) ( Première ascension du nord par une équipe indienne, en 1958. ) Gravi par une voie nouvelle dans la face sud ( probablement la 4e ascension de ce sommet ) par une équipe espagnole de 4 hommes, G. Suarez ( chef ), B. Rodriguez, J. Iglesias et P. Garcia, qui ont tous atteint le sommet le 17 septembre. L' as a pris deux semaines à partir d' un camp de base ( 4950 m ), avec trois camps d' altitude à 5600 et 6250 mètres.
SUDARSHAN PARBAT ( 6507 m ) Première ascension le 30 mai via l' arête est par une expédition conjointe indo-française ( chef Harish Kapadia ) comprenant 7 Indiens et 4 Français ( du Groupe universitaire de montagne et de ski, Paris ). Un camp d' altitude établi, et 450 mètres environ de cordes fixes sur les sections de glace. Ont atteint le sommet: les quatre Français, un Indien et un sherpa.
Le 5 juin, trois grimpeurs français ont fait la première du Chaturbhuj ( 6655 m ) par l' arête nord.
Saife ( 6161 m ) Deuxième ascension par la face nord-est, puis l' arête est, le 7 juin, par deux grimpeurs français; le t 19 mai par un Français en solitaire, et le 30 mai par deux Indiens et un sherpa.
Ont été faites également des ascensions du Ko-TESHWAR I ( 6080 m ) par l' arête est, le 19 mai, et du Koteshwar II ( 5690 m ) par l' arête nord-ouest. Camp de base établi le 12 mai ( vers 4820 m ) sur le glacier de Raktavarn, qui fait jonction avec le glacier de Gangotri. L' équipe des grimpeurs était assistée de deux sherpas et de quatre porteurs d' altitude, et elle a passé 6 semaines environ dans la région entre le 5 mai et le 16 juin.
Bhagirathi II ( 6512 m ) Trois grimpeurs anglais ( Ian Rea, D. Stelfox et T. Maguire ) ont gravi en trois jours la face nord en style alpin. Sommet le to septembre. L' escalade de 35 longueurs de la rimaye au sommet présentait une difficulté soutenue de bout en bout. A la descente, dans les pentes du versant est, T. Ma- guire a fait une glissade et une chute mortelle de près de 150 mètres.
Trisul ( 7120 m ) Une équipe de 7 Japonais ( chef K. Sakano ) a répété l' ascension des Yougoslaves par la face ouest. Quatre des participants au sommet le 2 octobre.
Nanda Khat ( 6611 m ) 7 Japonais ont été balayés dans leur camp par une avalanche à la fin d' octobre. Seul survivant de l' expédition, le chef M. Ojima, qui se trouvait dans un camp inférieur.
Kämet ( 7756 m ) Abigamin ( 7354 m1 ) Une équipe de la Police frontière indo-tibé-taine ( 25 hommes conduits par le commandant Sohan Lai ) a vu cinq de ses membres atteindre le sommet le 14 mai. Trois d' entre eux ont fait la descente à ski jusqu' à la base située à 4740 mètres.
( 2 ) Une autre équipe de l' armée indienne ( 16 hommes et 4 sherpas ) a gravi les deux sommets ci-dessus en suivant la voie primitive de sud-est par le Meade' s Col. L' ascension s' est faite en 20 jours, et deux équipes de 6 hommes chacune ont atteint respectivement l' un et l' autre sommet le ie' juin.
Nun ( 7135 m ) Une équipe anglaise de 7 hommes ( chef Stephen Berry ) a gravi le Nun par une voie difficile dans la face est. Partant d' un camp à 6400 mètres, 6 grimpeurs en trois cordées ont atteint le sommet les 16, 19 et 22 juin. Deux des participants ont également gravi la White Needle ( Aiguille Blanche ). L' un d' eux était Norman Croucher ( 40 ans ), qui l' a escaladée avec des béquilles!
Kun ( 7086 m ) ( 1Un groupe de trois Japonais ( K. Kondo M. Nagoshi et K. Sakate ) a réussi la difficile face ouest après 12 jours passés dans la paroi, comparée pour la difficulté à la face nord de l' Eiger. Les deux premiers nommés ont atteint le sommet le 6 juillet.
( 2 ) Une autre équipe de trois Japonais a tenté la voie normale en août. Le chef M. Matsumoto et S. Ito ont atteint le sommet le 27 août. Egaré sans doute à la descente, M. Matsumoto n' a rejoint ses compagnons à la base que le 4 septembre, ayant vécu sans nourriture, ni matériel de bivouac, et souffrant de graves gelures.
Knlul Lahull Zjmskarl Kashmir En l' espace de six semaines environ ( mai à juillet ), quatre dames de Leysin, Hilary Boardman ( anglaise ), Liliane Martin ( suisse ), Danielle Sierra ( suisse ) et Britt Tornquist ( suédoise ) ont fait route de Manali jusqu' à un cirque montagneux situé dans la région du système glaciaire Tos/Malana, où elles ont gravi 3 sommets de 5000 mètres. Puis elles se sont rendues plus au nord en passant le Sara Umga La ( 5230 m ) pour atteindre le bassin glaciaire de Chota Shigri et en descendre dans la vallée de Chandra. De là elles ont traverse par le Kanzam Pass ( 5230 m ) pour entrer dans le Lahul, gravissant un sommet de 5620 mètres au-dessus du col. Puis, franchissant le Baralacha La, elles ont atteint la source de la Chandra, et finalement le Zanskar en traversant le Phirtse La ( 5435 m ). De Padam, elles ont pris la route qu' à Kargil pour aboutir enfin à Srinagar. Un voyage qui montre un bel esprit d' entreprise. Elles étaient accompagnées de cinq porteurs ladakhi conduits par Rinzing.
Kishtwar Arjuna Sud ( 6290 m ) Gravi le 2 septembre par 3 membres d' une ex- pédition polonaise ( chef W. Otreba ). L' arête est a été gagnée après deux bivouacs dans un raide couloir de rocher et de glace, puis suivie jusqu' au sommet sud. De là, l' arête conduisant au sommet central ( le plus élevé ) était longue de 300 mètres, mais il était trop tard pour que l' équipe plat continuer. Deux autres sommets ont été gravis. Ils s' élè tous deux à 5800 mètres environ. L' un, situé au sud del' Arjuna, présentait une ascension difficile en terrain mixte et constituait une première. L' autre, situé à l' ouest de la vallée, était une deuxième ascension.
Agyasol ( 6200 m ) Gravi par une expédition de 5 Anglais de l' Ox University ( chef Simon Richardson ). La voie, empruntant l' arête est, comprenait une escalade de III et IV dans le rocher et dans la glace. Deux camps établis plus haut que la base ( 30 août ) et un bivouac le 12 septembre à 5940 mètres. Sommet le 13 septembre par R. Everett et N. Barrett; le 21 septembre par S. Richardson et M. Harrop. Coût total de l' expédition: frs. 12 500..
Sia Kangri ( 7422 m ) Saltoro Kangri ( 7742 m ) On nous rapporte qu' une équipe de 54 hommes de l' armée indienne ( sous la conduite du col. N. Kumar et accompagnée d' une équipe de cinéastes ) s' est lancée dans une aventure ambitieuse de trois mois. Partant au début d' avril, elle s' est engagée dans la vallée de la Nubra, plaçant un camp de base près du front du glacier de Siachen. Elle a remonté ce glacier jusqu' à sa source ( en partie à ski ), visitant le Bilafond La au sud et gravissant le formidable Saltoro Kangri. Gagnant encore ( le 2 août ) le Turkestan La ( 5855 m ), qui se situe loin au nord, puis l' Indirà Pass ( 6360 m ) et le Sia La ( 5700 m ), elle a escaladé enfin ( le 14 juillet ) le Sia Kangri, situé sur la ligne de partage des eaux entre les ensembles glaciaires de Siachen et de Baltoro.
Mais voici probablement la plus longue traversée transhimalayenne, un parcours de 4700 kilomètres qui a duré près de 9 mois, réalisé par deux Néo-Zélandais ( Peter Hillary et Graham Dingle ) un instructeur sherpa ( Chewang Tashi ) du Mountaineering Institute de Darjeeling. Partant de Darjeeling en février, ils ont franchi la montagne du Sikkim au Népal jusqu' au sud du Kangchenjunga. Ils ont traverse ensuite le Népal d' est en ouest et franchi la montagne d' abord pour entrer dans le Garhwal et le Kumaon, puis dans le Ladakh, atteignant Leh le 9 octobre. Par les moyens ordinaires, ils ont gagné Skardu, puis en trekking le camp de base du K 2. Ils ont été joints un certain nombre de fois par diverses équipes de soutien. Ils ont vécu presque entièrement sur les ressources du pays et n' ont pas employé de porteurs. Le prix de l' expédition s' est élevé à frs. 24000.. Selon le rapport de Peter Hillary, elle « réunissait un peu de tout, de l' alpinisme, du trekking et parfois le simple effort de survie ».
Traduit de l anglais par E. Pidoux