Coulées de blocs au Weissmies et au Glacier d'Aletsch et leur cartographie photogrammétrique | Club Alpino Svizzero CAS
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Coulées de blocs au Weissmies et au Glacier d'Aletsch et leur cartographie photogrammétrique

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PAR BRUNO MESSERLI, INSTITUT GÉOGRAPHIQUE, BERNE, ET MAX ZURBUCHEN, BUREAU TOPOGRAPHIQUE, BERNE Avec 4 représentations graphiques et 5 illustrations ( 64-68 ) 1. Introduction Depuis quelques dizaines d' années, on a découvert, décrit et étudié ces formations étranges et fascinantes que sont les coulées de blocs ( glaciers rocheux ) des terres arctiques et de différents hauts massifs du globe. Dans les Alpes suisses, on les trouve dans les Grisons, notamment dans la région du Parc national ( Chaix 1923, Boesch 1951, Domaradzki 1951, Jäckli 1957, etc. ). Pour l' Oberland bernois et le Valais, il n' en existe aucun relevé, aucune étude systématique. Si nous établissons un profil transversal à travers les deux feuilles Jungfrau et Visp de la Carte nationale au 1:50000, nous trouverons dans ces seules régions plus de soixante coulées de blocs ou de formations analogues, dont quelques-unes seulement dans l' Oberland bernois, toutes les autres dans le Valais. Leur apparition augmente en allant du nord au sud, spectaculairement dès que la vallée du Rhône est traversée. Les formes, altitudes, expositions, inclinaisons, volumes, la dépendance du matériau et du climat de ces coulées de blocs sont des plus divers. Leurs accumulations de blocs mouvants ou immobiles témoignent de phases multiples dans leur origine et leur progression. Tous ces éléments touchent à des problèmes complexes de l' évolution, de l' origine et de la transformation des formes du terrain dans nos hautes montagnes, différentes selon les régions et le temps. Nous ne pouvons en donner ici un exposé détaillé. Dans ce bref rapport, nous nous contentons d' examiner deux coulées de blocs, de résumer les résultats de notre étude et de signaler quelques problèmes généraux.

2. Situation et caractéristiques spéciales Coulée de blocs du Weissmies: Coordonnées 646 250/110 250. Vallée postérieure de Laggin, rive est du glacier du Weissmies. Très bien visible du bivouac fixe du Laggin ( ill. 65 ). Caractéristiques particulières: La coulée de blocs commence à la cote 2690 mètres, à la moraine latérale droite du glacier du Weissmies, et elle prend fin au Gallji à 2470 mètres. Elle n' est pas située au pied d' une paroi ou d' un couloir qui l' alimenterait en éboulis ( voir région de l' Aletsch, ill. 67 ), et n' est pas la langue terminale d' un glacier, dans le sens de sa progression principale ( voir ill. 66 ). Ses blocs proviennent de l' arête qui, duTällihorn, par le point 2851, se dirige au nord, ce qui a pour conséquence que les éboulis doivent être transportés latéralement par-dessus le glacier jusqu' à l' endroit où la coulée de blocs prend naissance ( ill. 65, 66 ). Cela signifie que le transport des éboulis dépend d' un certain niveau du glacier. Si ce niveau s' abaisse au-dessous de ce qu' il est maintenant, une nouvelle masse d' éboulis ne pourra atteindre le point d' origine de la coulée. Si le niveau du glacier devait dépasser sensiblement celui des dernières poussées, entre 1600 et 1850, la coulée de blocs serait noyée. La glace la recouvrira et elle sera détruite, au moins partiellement. L' origine, l' alimentation et la progression dépendent donc d' un niveau bien déterminé du glacier. Si, par un historique du climat postglaciaire, il était possible de déterminer quand se sont présentées des conditions relativement analogues, nous pourrions reconstituer l' histoire de cette coulée de blocs, un exemple parmi beaucoup d' autres.

Coulée de blocs du Grosser Gufer ( Aletsch ): coordonnées 649500/141750. L' amas de blocs prend naissance sur une grande largeur, au pied de la pente, entre l' Eggishorn et le Bettmerhorn, à l' altitude de 2600 à 2700 mètres, et elle s' écoule vers le glacier d' Aletsch. Le front est à 2310 mètres, plus haut que la moraine latérale des dernières crues du glacier d' Aletsch ( ill. 67 ). Caractéristiques spéciales: La coulée de blocs noie les moraines latérales des crues postglaciaires d' Egesen ou de Daun, du glacier d' Aletsch ( carte au 1:10000 du glacier, Heuberger 1966 ). Le volume de l' ablation, le mouvement des masses et l' accumulation sont étroitement liés aux crues du glacier d' Aletsch et, à l' avenir, ils pourront fournir une contribution intéressante à la détermination dans le temps de certains des facteurs qui, dans nos hautes Alpes, déterminent la morphologie.

3. Cartographie Les travaux de la géographie et ceux des sciences qui lui sont apparentées étaient bases, jusqu' ici, sur les cartes et plans disponibles ( Carte nationale, plans d' ensemble ) ou leurs agrandissements. Il coule de source que ces extraits, quelque considérable que soit leur agrandissement, ne peuvent rien donner. Les études spéciales actuelles exigent en général des relevés à grande échelle. Il faudra donc créer de cas en cas une nouvelle documentation topographique. Ces plans doivent être très exacts et comporter un maximum de détails. Il faut donc avoir recours une méthode qui, tout en satisfaisant à ces exigences, évite dans la mesure du possible les relevés sur le terrain, si pénibles en haute montagne.

La photogrammétrie, grâce aux vastes possibilités qu' elle offre, est partout appréciée. Par photogrammétrie, on entend l' établissement d' une carte par la prise de vues photographiques du terrain et leur interprétation. La photogrammétrie nous donne donc un nouveau procédé de mensuration, base en principe sur les propriétés perspectives données par deux photographies. La construction du plan, c'est-à-dire la transposition des photographies en esquisses cotées, se fait à l' aide d' un stéréo-autographe. Ces instruments permettent de travailler, tant avec des photos terrestres qu' avec des photos aériennes. Nous ne voulons pas exposer ici la technique du procédé ( une brève description, facile à comprendre et bien illustrée, se trouve chez Imhof, 1950 ), mais nous contenter de relever une différence essentielle entre les résultats photogrammétriques et ceux de la trigonométrie classique.

La trigonométrie classique ne donne la position exacte que pour un nombre limité de points. Les lignes dans le terrain, les courbes de niveau, etc., sont établies par interpolation, leur représentation est fonction du talent d' observateur du topographe. La photogrammétrie, en revanche, établit ces lignes sans discontinuité et il en résulte une amélioration considérable. Des courbes de niveau plus exactes présentent aussi, régulièrement, des formes plus caractéristiques. Cette différence est particulièrement frappante dans des rochers d' accès difficile, qu' il est possible aujourd'hui de relever avec la même exactitude que les autres terrains.

Dans notre cas, il s' agit de mesurer une masse en mouvement. Il est évident que des relevés photogrammétriques de ce terrain mouvant, périodiquement renouvelés, permettent de déterminer la vitesse moyenne du déplacement pendant les périodes en question. Les photographies fournissent une documentation indiscutable sur l' état du mouvement des masses au moment de la prise de vues. La reproduction de tous les détails, strictement conforme à la réalité, avec des courbes obtenues par autogrammétrie, fournit à elle seule, par la disposition des formes du terrain, une image remarquable de la nature du mouvement. Des relevés de ce genre, généralement établis à l' échelle 1:2000 ou 1:1000, constituent aussi une bonne base pour le calcul des volumes.

Si, à ce jour, des vitesses d' avance ont été calculées trigonométriquement, en utilisant les indications données par un réseau de points isolés, au départ d' une base constante fixe, ces observations, quelque précises qu' elles soient, comportent quand même le risque d' interprétations erronées, du fait que des points isolés à la surface peuvent avoir de tout autres vitesses que la masse entière. Ce n' est que grâce à la méthode photogrammétrique qu' il est possible de saisir avec une précision suffisante l' état momentané de volumes en mouvement, grâce à la vue d' ensemble donnée par les photographies et aux courbes de niveau dessinées sur les cartes et plans.

Origine de la documentation pour les relevés cartographiques Weissmies et Aletsch: Alors que précédemment, pour établir la carte d' une région donnée, des photographies adéquates n' étaient disponibles que par hasard ou en nombre limité, l'on dispose aujourd'hui pour tous les travaux photogrammétriques de topographie d' une documentation sans faille. Les archives photographiques du Service topographique fédéral contiennent de plus un grand nombre de vues prises au sol dans les années 1924 à 1930, à l' époque où l'on a commence à travailler avec la photogrammétrie. Elles couvrent une partie des Préalpes ainsi que des régions de haute montagne.

Les vues aériennes mises à notre disposition ont été prises à environ 3000 mètres au-dessus du sol, échelle des photos environ 1:20000. Pour établir des cartes à grande échelle, ce sont là des conditions particulièrement défavorables, puisque l' idéal serait d' avoir des vues prises 700 à 1200 mètres audessus du sol et des photos à une échelle inférieure à 1:7000.

Comme il s' agissait pour nous, d' une part d' obtenir des plans sans engager trop de frais, et que d' autre part les états antérieurs ne pouvaient être connus que par des vues anciennes, nous nous sommes efforcés de tirer le maximum de la documentation disponible. Les plans originaux qui ont été établis sont à l' échelle 1:1000 et 1:2000, l' équidistance des courbes étant de deux mètres. L'on a de plus tenu compte de blocs de rochers nettement identifiables quant à leur emplacement et leur altitude, sur les deux photographies de la période d' observation, comme aussi des lignes marquantes, telles que murets et rigoles, conformément au désir des experts. Le temps nécessaire pour dessiner les plans au crayon a été en moyenne de trois jours pour chacun d' eux.

Conséquences Même si le géographe ou le géologue devaient estimer satisfaisants les plans établis, après les avoir vérifiés sur le terrain, il faut quand même signaler que, pour une cartographie photogrammétrique impeccable du point de vue topographique, il faudrait absolument pouvoir disposer de vues aérien- nés prises à basse altitude. Pour le cas où l'on désirerait avoir des vues photographiques périodiquement renouvelées, des points fixes bien assurés et bien signalés devraient être déterminés sur le terrain. Enfin, une identification nette et indiscutable des détails particulièrement intéressants ( marqués sur des agrandissements de vues aériennes, prises à basse altitude ) et la collaboration avec des hommes de métier au moment de l' interprétation contribuent sensiblement à la bonne réussite du travail. ( Voir à ce sujet Zurbuchen et Rutishauser 1960 ).

Volumes et modifications du volume Weissmies ( Fig. l et 3, ill. 64 ) Si nous calculons les volumes pour 1958 et pour 1964, nous obtenons un résultat surprenant: en 1958, le volume était d' au moins 1400000 mètres cubes, en 1964, il était inférieur d' environ 50000 mètres cubes. Cela vent dire: le volume de la coulée de blocs diminue, et pourtant elle progresse vers l' aval ( valeur maximale en six ans: jusqu' à environ quatre mètres ). Ce résultat ne pourra être complètement interprété que lorsque des données complémentaires seront disponibles. Pour aujourd'hui, nous devons nous contenter des remarques suivantes:

Sur la figure 1, on a projeté les unes sur les autres les courbes de niveau des états de 1958 et de 1964. Cela permet de localiser exactement les endroits où il y a augmentation et ceux où il y a diminution de l' épaisseur. Un simple coup d' œil sur ces doubles courbes de niveau montre qu' il y a prédominance des cas particuliers comportant une réduction du volume.

A l' origine de la coulée de blocs, il n' y a eu de nouvelles « fournées » de matériau avec augmentation correspondante du volume qu' au niveau des courbes 2664 à 2670 des côtés montagne ( mouvement vertical: moins d' un mètre en six ans ). Plus bas, plus près du glacier, nous trouvons une situation inverse. La surface de la coulée s' est affaissée en six ans de un à deux mètres, le matériau transporté n' atteint plus le niveau de la coulée de blocs et en conséquence celle-ci s' affaisse ( mouvement vertical de plus d' un mètre en six ans ). Il n' y a aucun doute que, dans l' ensemble, l' apport de nouveau matériel a diminué; en tout cas, il ne suffit plus pour que le volume augmente dans son ensemble ni pour une avance mesurable du front.

ha figure montre, entre les courbes de niveau 2550 et 2526 mètres, un second emplacement où domine l' augmentation de volume. Il est situé dans la zone relativement plate, immédiatement avant la pente accentuée du front de la coulée de blocs. Il semble y avoir certaines relations entre la modification du volume et les formes en surface. Des diminutions de l' épaisseur tendent à un allongement des isohypses ou à des phénomènes de décomposition des formes en muret ( par ex. les courbes 2550, 2560, 2570 mètres ). On voit des augmentations de l' épaisseur ou du moins sa constance dans des zones où les formes de muret sont restées stables ( par ex. les courbes 2540,2530 mètres, etc. ). Toutes ces observations ne sont cependant pas suffisamment certaines; l'on constate de nombreuses exceptions; elles devraient être contrôlées par l' interprétation de vues photographiques aériennes prises à basse altitude. Il n' a pas été possible non plus de constater un système ou une régularité dans la formation des surfaces par la comparaison des mouvements verticaux, déterminés par photogrammétrie avec les déplacements verticaux, calculés en fonction du mouvement horizontal et de l' inclinai de la pente.

Un autre emplacement, avec augmentation du volume, se trouve dans les parties les plus élevées du front de la coulée de blocs ( courbes de niveau 2528 à 2520 mètres ). Cela peut être le fait d' une certaine avance des gros blocs de la couche superficielle, ce qui amène leur chute et partiellement leur délitement. En tout cas le front de la coulée de blocs ne montre pas d' avance mesurable. Il semble y avoir des exceptions sur la gauche du front, en avant des blocs 38 et 39. Nous devons considérer cette avance plutôt comme un phénomène de décomposition, car l' inclinaison du front s' amenuise. A cet endroit, les éboulis ont recouvert le terrain.

En résumé:

La coulée de blocs est encore en mouvement, mais elle est déjà bien marquée par des phénomènes de décomposition. Elle vit encore grâce à sa masse et par les effets de la pesanteur qui s' exerce sur celle-ci ( inclinaison moyenne de plus de 20%, voir profil en long, fig. 3 ). Cette coulée de blocs est née dans une période où la glaciation était assez forte et l' apport de matériaux assez important. Si le niveau de la glace s' abaisse ou si la glace disparaît entièrement, tout apport de matériel devrait cesser, produisant stagnation et décadence. Si, en revanche, le niveau de la glace s' élève, l' apport de matériaux s' accentuera et, conséquence directe, la coulée de blocs redeviendra active. Tous ces phénomènes cependant se produisent avec un décalage important dans le temps. Nous voyons, par cet exemple, combien il est difficile d' attribuer une forme donnée, dans le temps et le climat, à une phase exacte. En d' autres termes: les phénomènes modelant les formes sont liés, par le climat local, à certains niveaux d' altitude, et, sous l' influence des variations du climat, ces niveaux continuellement s' élèvent ou s' abaissent. Des formations qui en apparence sont encore actives appartiennent déjà, par leur origine et leur développement, au passé.

Grosses Gufer ( Fig. 2, ill. 68 ) Le volume de cette coulée de blocs est d' environ trois millions de mètres cubes, donc au moins le double de celui du Weissmies. Dans cet exemple aussi, nous avons projeté, les unes sur les autres, les courbes de niveau de 1950 et de 1962, mais nous n' avons pas obtenu de divergences appréciables; aussi nous contentons-nous d' exposer l' état en 1962.

Le volume de la coulée de blocs est resté presque constant pendant douze ans. Les masses perdues ont été remplacées par d' autres provenant de la paroi, à l' arrière. Effectivement, des systèmes de fissures, et de failles font que l' arête, dans la région de l' Elselûcke, entre l' Eggishorn et le Bettmerhorn, présente un aspect extrêmement irrégulier. En outre, le côté nord est beaucoup plus délité que le côté sud. La forte ablation de ces bastions rocheux très délités alimente directement la zone d' origine de la coulée de blocs.

Le pied du front de la coulée de blocs ne s' est guère modifié durant ces douze ans. N' est pas une contradiction avec le fait que l'on a mesuré, pour certains blocs, des progressions qui ont atteint jusqu' à neuf mètres en douze ans? Cette question relève sûrement des phénomènes d' avance lamellaire dans les coulées de blocs. L' horizon, tout à la surface, est composé de blocs grossiers; il ne doit guère représenter plus du quart de l' épaisseur entière de la coulée de blocs. Au-dessous, on trouve des couches où des blocs sont mélangés avec des matériaux plus fins, semblables à ceux des moraines de fond. C' est au-dessus de ce matériau, activé par les effets du gel et du dégel ( eau de fonte, glace, peut-être couches de glace ou de glace morte tout au haut de la coulée ), que la couche supérieure de gros blocs donne les plus fortes valeurs de mouvement. Ce qui veut dire que notre présentation des courbes de niveau et des mouvements déterminée photogrammétriquement ( Fig. 1 et 2 ) n' est pas représentative pour l' ensemble de la coulée de blocs, mais seulement pour les blocs à la surface. C' est pourquoi les mesures des mouvements des couches supérieures ne correspondent pas à l' avance de la masse entière de la coulée à son front. Il n' est pas juste de diviser la longueur de la coulée de blocs par Coulée de blocs du Weissmies. A gauche la coulée de blocs, au bord droit les puissantes moraines latérales et frontales du glacier de Zibelenfluh, entourées, dans la région de la langue, de formations analogues à des coulées de blocs. Au pied droit de cette langue, on discerne des restes de coulées de blocs anciennes, qui se sont formées de la même façon que les coulées plus récentes Vue prise le 10 septembre 1964 par la Direction fédérale des mensurations cadastrales 67 Vue d' ensemble à l' Aletsch. En haut: le glacier d' Aletsch, à l' angle supérieur droit de la photo: le lac de Märjelen. Au nord de l' arête Eggis-horn-Bettmerhorn, la caractéristique coulée de blocs du Grosses Gufer. Du côté sud, qui est à l' abri du vent et reçoit beaucoup de neige, l'on reconnaît, au pied de couloirs qui les alimentent en décombres, plusieurs coulées de blocs Vue prise le 14 septembre 1962 par la Direction fédérale des mensurations cadastrales un chiffre représentant la progression annuelle moyenne, obtenue à la surface, afin d' obtenir la durée de la progression ou l' âge de la coulée de blocs. Des travaux américains, effectués dans l' Alaska, ont montré ces différences de progression, puisqu' il a été mesuré un mouvement en surface de 2,4 pieds par an, alors que l' avance du front n' était que de 1,6 pied par an. Dans nos exemples, cette différence semble être encore plus importante, mais pour éclaircir complètement ces intéressants problèmes du mouvement, il faudrait disposer d' autres données encore.

Dans l' ensemble, le Grand Gufer, contrairement à ce qu' il en est pour la coulée de blocs du Weissmies, montre un volume constant. Cette différence intéressante s' explique par les conditions tout autres dans l' origine et l' alimentation de ces coulées, ce qui apparaît clairement dans leurs formes et dans le processus de leur mouvement.

5. Formes et processus du mouvement Weissmies ( Fig. 1 et 4 ) Les vitesses augmentent de haut en bas et des côtés vers le centre. Elles sont encore modestes à la racine, et elles atteignent les plus grandes valeurs ( plus de 60 cm par an ) au centre de la zone de la langue. L' aspect très différent des mouvements est exposé dans les figures 1 et 4. Les formes en muret et les rigoles montrent les parties en mouvement variable. Ces formations sont déjà perceptibles dans la zone de naissance, ne deviennent cependant franchement visibles que lorsqu' il y a des poussées de quelque importance et des mouvements en cisaille correspondants. La question, fort intéressante, se pose de savoir si ce mécanisme des mouvements est influence par l' âge des divers éléments de la masse, c'est-à-dire si les zones des bords à faible mouvement représentent des états plus anciens de la coulée de blocs, les zones centrales, dont le mouvement est plus accentué, représentant du matériel d' origine plus récente. En tout cas, lorsqu' on traverse certaines rigoles ou lignes de cisaillement, on constate un brusque changement du matériel stagnant ( formation d' humus, blocs recouverts de lichens, etc. ) en matériel nettement mouvant ( traces d' impact, pas de lichens, etc. ). Il serait tentant de pouvoir attribuer des parties nettement tranchées de la masse entière à des phases de mouvement ou climatiques bien déterminées. Ce sont là des questions que, pour l' instant, nous devons laisser en suspens, et nous nous contenterons de les évoquer. Au demeurant, ces recherches ne seront possibles que pour une minorité de coulées de blocs, probablement seulement celles où des points d' alimenta centraux créent des phénomènes et des formes d' avance concentriques ( voir la différence avec le Grosses Gufer ).

Grosses Gufer ( Fig. 2 ) La coulée de blocs commence, bien large, au pied de la pente qui l' alimente en éboulis. Le mouvement débute avec un à deux mètres en douze ans. Il y a une tendance, nettement perceptible, à progresser du mince flanc droit vers le centre ( blocs nos 41 à 51 ). Dans la partie centrale, des déplacements de deux à quatre mètres ont été relevés et, dans la région de la langue, nous trouvons à nouveau les maxima de sept à neuf mètres en douze ans. L' ordre de grandeur du processus de mouvement est semblable à celui du Weissmies; en revanche, les formes du mouvement sont complètement différentes. A la place des formations de murets en forme de faucille ou concentriques, l'on trouve des rigoles et murets rectilignes, en partie doubles ( ill. 67 et 68, fig. 2 ). Des différences intéressantes dans le mouvement se montrent souvent des deux côtés de ces limites bien marquées ( par exemple la direction tout autre, suivie par les blocs nos 14, 15,16,17 d' un des côtés par rapport à la direction suivie par les blocs nos 106,107,109,111 de l' autre côté ). Il doit y avoir dans ces zones des effets très actifs de pression et de tension. D' une part, les blocs basculant dans des rigoles profondes y reposent sur leur tranche, d' autre part dans les murets et les exhaussements attenants, des couches de terre fine sont comprimées jusqu' à ce qu' elles parviennent à la surface.

Au Grosses Gufer, les mouvements de progression ne procèdent pas d' un point d' alimentation central comme au Weissmies. L' apport de matériel, au pied d' une large paroi, a comme conséquence également un écoulement sur une grande largeur. L'on trouve, les unes à côté des autres, des parties Etat 1964 et fond de la coulée Inclinaison de la pente Coulée de blocs du Weissmies de la masse diversement mobiles ( différences dans l' inclinaison de la pente, différences dans le matériau reçu, etc. ), et elles ne se suivent pas en poussées qui se répandraient concentriquement. De ce fait, les formes du mouvement ( muret, rigoles ) suivent, en ligne, la direction du déplacement, ce qui est bien visible sur les vues aériennes et sur la carte à courbes de niveau.

Cette intéressante différence dans le processus du mouvement est également visible du côté sud de l' arête Eggishorn-Bettmerhorn ( ill. 67 ). Nous trouvons là plusieurs coulées de blocs, pour la plupart inactives, qui dépendent des couloirs de la paroi qui les alimentent. Elles ont été formées par un centre ou une ligne d' alimentation: le matériel a été fourni par poussées au départ du même endroit et, de ce fait, des formes de mouvement concentriques ont dû se produire, comme au Weissmies. Cette différence nous permet de relever la diversité des processus de naissance et de mouvement des coulées de blocs, sans que nous prétendions être exhaustifs, et tout en renonçant d' ailleurs à examiner les diverses formes de transition et mixtes.

6. Une référence quantitative à F ablation Le bassin d' alimentation du Grosses Gufer, nettement délimité par l' altitude de la crête, est d' envi 100000 mètres carrés. Si nous répartissons sur cette superficie un volume de trois millions de mètres cubes, nous obtenons un déblai moyen de trente mètres. Même si ce chiffre calculé d' une façon quelque peu simpliste ne correspond pas au processus d' ablation réel, qui est très sélectif, son ordre de grandeur montre quand même une ablation totale considérable. Il est cependant tout à fait possible que les amas de blocs du Grosses Gufer contiennent du matériel morainique d' autre provenance. Celui-ci ne pourrait cependant provenir que de crues postglaciaires du glacier d' Aletsch ( après la décadence de la glaciation du Wurm et avant les poussées du Daun-Egesen qui se situent plus bas ). Comme le terrain de nos recherches faisait partie, pendant ces phases climatiques, de la zone des névés, les dépôts morainiques n' ont guère dû être importants. Evidemment, dans les périodes postglaciaires de climat froid, un petit glacier local aurait pu accumuler à cet endroit du matériel qui est incorporé maintenant dans l' actuelle coulée de blocs. Cela ne modifierait cependant pas notre constatation que, depuis la décadence du glacier d' Aletsch de l' époque du Wurm, peut-être seulement depuis les poussées postglaciaires les plus anciennes, il y a eu à cet endroit une énorme ablation, c'est-à-dire en 10000 ans ou moins quelque trente mètres en chiffres ronds.

Il serait tout à fait faux de généraliser ces résultats. La coulée de blocs s' est constituée là où existaient les conditions optimales à cet effet: exposition au nord et accumulation de neige à l' abri des Crêtes en saillie ( glace, eau de fonte, effet du gel et du dégel ), très forte alimentation en matériel dans la zone d' éboulis de l' Elselücke. La coulée de blocs est certes une forme générale et typique de nos hautes montagnes, mais la coulée de blocs du Grosses Gufer est quand même un phénomène particulier et local: ce n' est qu' ainsi qu' on peut comprendre sa situation et sa grandeur. Sa puissance d' ablation est plus grande qu' au Weissmies, et ses processus d' origine et de mouvement ne sont pas les mêmes que ceux des coulées de blocs exposées au midi.

Par cet exposé, nous désirons montrer deux choses: Tout d' abord, que des coulées de blocs de cette importance ne peuvent s' être constituées en peu de temps. Leur naissance ne peut pas être mise en rapport avec les dernières crues glaciaires entre 1600 et 1850, bien qu' elles apparaissent presque toujours dans la zone de la moraine terminale des glaciers en question ou très près de celle-ci. ( Les coulées de blocs qui se sont formées exclusivement par le matériel morainique, sur une langue de glacier ensevelie sous les éboulis, sont peut-être une exception. ) En second lieu, que des coulées de blocs de cette importance, même si elles sont de date fort ancienne, ont toujours été constituées en un temps remarquablement bref par des ablations considérables. Elles nous montrent l' intensité des processus de création des formes, qui atteignent leur maximum dans certaines phases climatiques et qui, ordonnées selon les cotes d' altitude, persistent jusqu' aux temps présents.

7. Problèmes à résoudre Bien des problèmes relatifs à l' origine attendent leur solution. Il faudrait procéder à des levés et des interprétations tant qualitatifs que quantitatifs pour obtenir des énoncés plus détaillés et plus précis. Aussi ne pouvons-nous pas encore dire si la perte de volume de la coulée de blocs du Weissmies s' explique par la fonte de glace sous-jacente ou par un processus de compression consécutif à un ralentissement dans le mouvement de la masse des matériaux. L' aspect des courbes de niveau semble justifier cette dernière interprétation, mais des pertes en glace peuvent aussi être en jeu, surtout dans la zone d' origine. Cette évolution qui se poursuit devrait pouvoir être suivie par l' interprétation de vues aériennes prises au cours de vols à basse altitude et par des mesures prises sur le terrain. Ces mesures posent cependant des problèmes financiers presque insurmontables.

L' importance du climat, du relief, de l' inclinaison de la pente, de la nature de la roche, etc. a déjà fait l' objet d' études approfondies ( voir la littérature citée ). Mais, à ce jour, il manque encore une cartographie systématique de nos Alpes ou du moins d' une partie de celles-ci. Ce n' est que lorsque nous pourrons en disposer qu' il sera possible de déterminer pourquoi ces formes sont beaucoup plus rares dans l' Oberland bernois qu' en Valais et dans les Grisons. Cela semble être essentiellement une Numéros des blocs

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Alt. s. m 2672 2668 2664 2660 2656 2652 2648 2644 1 1 1 1 i i 1 [ 1 1i i 1 8 Ì35 50' 67 60 50 40 i 33 1

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_ Vitesse en cm/année2640 Coulée de blocs du Weissmies Mécanisme du mouvement en profil transversal Fig. 4 question de climat, mais cette affirmation est bien trop générale. Si, à l' avenir, nous devions réussir à analyser plus exactement ces processus différents selon les lieux, cela ne ferait pas qu' augmenter nos connaissances sur les coulées de blocs, mais nous connaîtrions ainsi mieux les processus si divers qui ont modelé les formes du terrain de nos Alpes.

Le problème de la datation Ce problème n' est pas encore résolu à l' heure qu' il est. Les mouvements de progression lamellaires, les valeurs d' ablation que nous avons calculées, les états morainiques ensevelis ( Aletsch ) et les altitudes des glaciers ( Weissmies ) nous ont donné quelques indications sur le problème de la datation. Même si aujourd'hui il ne nous est pas possible de nous déterminer pour les deux coulées de blocs, on peut quand même restreindre dans le temps leurs phases d' origine et de mouvement: après les poussées Daun-Egesen postglaciaires, et avant les maxima glaciaires historiques. La question primordiale est de savoir si nous devons aller jusqu' à la période chaude postglaciaire ou si nous n' avons à considérer que l' époque qui a suivi. Dans la plupart des cas, les coulées de blocs, qui aujourd'hui sont actives, se sont formées vraisemblablement dans les périodes de climat froid qui ont suivi immédiatement la période chaude postglaciaire; mais nous devons compter sur de nombreux cas d' amas d' éboulis plus anciens, redevenus actifs ( Heuberger 1966, p. 112; Messerli 1967, p. 120 ). En tout cas, nous ne sommes pas d' accord avec la formule simpliste affirmant que l' existence des coulées de blocs, actives et inactives, indique qu' il y eut deux périodes froides après la dernière période glaciaire, la seconde régressant insensiblement jusqu' aux temps actuels ( Wahrhaftig et Cox 1959 ). Le jeu des oscillations climatiques postglaciaires est beaucoup plus complexe et, seulement sur nos illustrations, au moins trois classes d' âge sont visibles: les plus anciennes, dans la région du Weissmies, dans l' avant du glacier de Zibelenfluh, complètement recouvertes de végétation.Des coulées de blocs plus jeunes, relativement bien conservées et partiellement recouvertes de végétation, mais nettement inactives, se trouvent dans le flanc sud de la crête Eggishorn-Bettmerhorn ( ill. 67 ). Enfin, nous nous référons aux formations les plus récentes qui ont été décrites. Si, encore une fois, nous tenons compte des possibilités de réactivation que nous avons mentionnées, nous nous trouvons, seulement dans les deux régions citées à titre d' exemple, devant un problème de datation très complexe. Cela d' autant plus qu' immobilité et mouvement sont essentiellement fonction de l' altitude.

Le problème de la limite d' altitude Les rares coulées de blocs des Alpes suisses qui, à ce jour, ont été l' objet de relevés cartographiques systématiques se trouvent à des altitudes variables. Les limites inférieures du mouvement pour des coulées de blocs récentes sont les suivantes:

Sud des Alpes, Tessin2500 mètres ( Zeller 1964 ) Grisons, bassin du Rhin2300 mètres ( Jäckli 1957 ) Valais2300 mètres Oberland bernois2100 mètres ( apparitions rares et encore douteuses ) II en résulte ceci: du nord au sud, l' altitude des coulées de blocs varie beaucoup plus lentement que la variation d' altitude des limites de l' enneigement ou de la ligne d' équilibre des glaciers. Wahrhaftig et Cox sont arrivés à des résultats tout à fait semblables dans l' Alaska où la limite inférieure des coulées de blocs actives, des régions à climat maritime à celles à climat continental, s' élève beaucoup plus lentement que la limite des névés. On voit par là combien la réaction aux éléments climatiques est différente, notamment celle au rayonnement solaire.

Ces quelques données nous amènent au problème des limites d' altitude en haute montagne, qui ont été étudiées pour certains phénomènes ( p. ex. Furrer 1965 ), mais n' ont pas été étudiées pour l' en des phénomènes morphologiques. Une détermination des limites d' altitude des processus de formation posera encore à l' avenir de grands problèmes, ces limites ne pouvant guère être déterminées avec certitude, les exceptions conditionnées par des circonstances locales, tant climatiques que morphologiques, étant nombreuses, et parce que les limites d' altitude ne sont pas stables, mais oscillent constamment, parallèlement avec les variations climatiques actuelles. Dans l' ensemble, l' étude des deux coulées de blocs cherche à procurer des données dont la valeur dépasse celles d' intérêt local ou individuel.

Nous croyons que pour les travaux futurs sur l' origine des formes alpines et sur les limites d' alti, les vues aériennes et leur interprétation photogrammétrique auront une importance considéra- ble. Si, à l' avenir, nous désirons analyser plus exactement les processus de formation et les modifications morphologiques de nos hautes montagnes, nous devrons disposer de plusieurs vues du même terrain, prises à des années, voire des dizaines d' années les unes des autres. Ce travail de comparaison deviendra possible par la prise de vues aériennes et son interprétation photogrammétrique. C' est pourquoi nous devons admettre que cet instrument de travail aura une importance primordiale dans les futures recherches scientifiques en haute montagne.

Résumé Les coulées de blocs sont rares dans l' Oberland bernois, fréquentes en Valais et dans les Grisons. A ce jour, une cartographie systématique, qualitative et quantitative, fait complètement défaut. Nous avons choisi deux exemples qui diffèrent par leurs conditions d' origine et de mouvement et nous en avons établi photogrammétriquement des cartes à grande échelle.

La variation des courbes de niveau de la même coulée, entre deux prises de vues, donne une image exacte du mouvement ( Weissmies, équidistance deux mètres ). Un levé topographique sur le terrain ne donne que le déplacement de blocs isolés à la surface, mais ne dit rien sur le mouvement de la masse entière d' éboulis. Des études précises exigeront à l' avenir des prises de vues lors de vols à plus basse altitude - 700 à 1200 mètres au-dessus du sol.

La coulée de blocs du Weissmies montre, en comparant 1958 avec 1964, une perte de volume d' envi 50000 mètres cubes, bien qu' on ait pu mesurer d' importants glissements vers l' aval. L' alimen en matériel s' est modifiée; la coulée de blocs a dû naître dans une période climatique où le niveau du glacier était plus élevé et l' alimentation en matériel plus importante. Le Grosses Gufer dans le massif du glacier d' Aletsch montre, en revanche, sur douze ans, un niveau constant. Dans la zone de la langue, on trouve une avance maximale de neuf mètres en douze ans, mais le pied du front ne s' est guère modifié. Nous devons admettre des mouvements lamellaires. Nos mesures ne concernent que la coulée à gros blocs, mais pas la masse entière des éboulis.

Les formes et les processus du mouvement ne sont pas les mêmes pour les deux coulées de blocs. Au Weissmies, du fait du point d' alimentation central, les rigoles et les formes de murets sont disposées concentriquement; au Grosses Gufer, la largeur de la paroi alimentant en éboulis et le déplacement postérieur de ceux-ci, sur une large bande de terrain, conditionnent des structures rectilignes, dans le sens de la plus grande pente. Pour les deux coulées de blocs, les valeurs maximales du mouvement vers l' aval, à la surface des langues, sont de 60 à 75 cm par année.

Dans le bassin d' alimentation du Grosses Gufer, la valeur d' ablation est d' environ trente mètres en moins de 10000 ans; cela indique que pour la plupart des coulées de blocs, il n' est pas possible de fixer leurs dates par les crues glaciaires historiques, bien qu' elles apparaissent dans les régions des moraines terminales ou à proximité immédiate.

Une détermination climatique des limites d' altitude des formes actives, dans nos Alpes, semble se dessiner; mais bien des questions de l' origine et de la datation restent à résoudre.

Littérature 1. Binggeli V., 1965 et 1966: Der Blockstrom im Val Cadlimo. Regio Basiliensis, VI/2, 1965, et Les Alpes, 2/1966.

2. Boesch H., 1951: Beiträge zur Kenntnis der Blockströme. Les Alpes.

3. Chaix A., 1923: Les coulées de blocs du Parc National Suisse d' Engadine. Arch, des Se. phys. et nat. de Genève.

Domaradzki J., 1951: Blockströme im Kt. Graubünden. Erg. der wiss. Unters, des Schweiz. Nat.Parkes, m/24.

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7. Heuberger H., 1966: Gletschergeschichtliche Untersuchungen in den Zentralalpen zwischen Seilrain und Ötztal. Wiss. Alpenvereinshefte 20.

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10. Imhof E., 1950: Gelände und Karte. Erlenbach-Zürich.

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12. Labhart T., 1965: Petrotektonische Untersuchungen am Südrand des Aarmassivs. Beitr. zur geol. Karte d. Schweiz, 124.L.

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15. Outcalt S. L, Benedict J. B., 1965: Photo-interpretation of two types of rock glacier in the Colorado Front Range, USA.J.ournal of Glaciology, 5/42.

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19. Zbinden P., 1949: Geologisch-petrographische Untersuchungen im Bereich südlicher Gneise des Aarmassivs. Schweiz. Min. und Petr. Mitt., 29/2.

20. Zeller G., 1964: Morphologische Untersuchungen in den östlichen Seitentälern des Val Blenio. Beitr. zur geol. Karte d. Schweiz, Nr. 13.

21. Zurbuchen M. und Rutishauser H., 1968: Beispiel einer geologischen Kartierung in grossem Massstab mit Hilfe des Stereoautographen. Schweiz. Min. u. Petr. Mitt., Bd. 47, H. 2.

Cartes Carte nationale 1:50000, feuilles: Jungfrau 254, Visp 274 et Mischabel 284. Aletschgletscher 1:10000, feuille 3, état de 1957.

( Traduit de Vallemand par Georges Solyom )

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