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Evolution de l'escalade libre de 1960 à nos jours

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Claude Remy, Jaman

Les moyens artificiels ne doivent être tolérés que pour des raisons de sécurité. L' escalade est désormais une activité à part entière et non plus seulement un entraînement pour les ascensions dans les Alpes. ( Rudolf Fehrmann, 1908 ) Dans la voie « Mégaphout ». VII a ( Verdon ) L' escalade libre est pratiquée depuis fort longtemps, témoin Paul Preuss qui, en 1911, gravissait déjà le Campanile Basso di Brenta, surmontant ainsi le Ve degré de difficulté. Seul et sans équipement particulier, ce grimpeur était monté et redescendu par la même voie!

Mais, depuis cette époque, la manière de grimper s' est affinée, et aujourd'hui l' objectif principal des grimpeurs consiste à gravir le rocher pour lui-même, sans chercher à se hisser grâce à des points artificiels. Quant au style pour y parvenir, il peut varier selon les grimpeurs et d' une région à l' autre, ce qui explique les différentes acceptions que peut prendre le terme « escalade libre ». Il y a une génération à peine, une voie gravie sans étriers, mais avec un abus éhonté de pitons, pouvait être reconnue comme réussie en escalade libre!

Quant à Patrick Edlinger, cet extraordinaire grimpeur des années quatre-vingt, que l'on voit ( dans des films spectaculaires ) évoluer seul, telle une araignée mais sans fil, le long de parois verticales ou surplombantes, il n' a fait que fausser - bien involontairement - la définition classique et actuelle de l' esca libre qui reste une manière de grimper - encordé et assuré - mais n' utilisant que le rocher pour progresser.

Escalade libre, moderne ou « sportive », solo intégral, degrés supérieurs? Dans les lignes qui suivent, nous allons tenter d' apporter des éclaircissements à cette activité récente qui s' est, au fil du temps, détachée de l' alpinisme traditionnel. Précisons toutefois qu' elle est aussi complémentaire, puisqu' elle peut fort bien s' appliquer également dans certaines parois des Alpes.

Les années soixante Jusque dans les années soixante, la pratique de l' escalade était fortement influencée par l' alpinisme traditionnel qui exigeait un long apprentissage. L' objectif consistait alors à atteindre un point culminant, et ne pas fouler la cime était considéré comme un échec.

A cette époque, on gravissait les sommets des Alpes, et personne ne songeait à escalader de courtes falaises ou des « bouts de rocher ». 1. La connaissance des lieux alpins, liée aux problèmes météorologiques suscitait des appréciations et des habitudes de grimper très différentes de celles que nous avons aujourd'hui. D' autre part, la fiabilité ( toute relative ) d' un matériel peu adapté à l' escalade pure ( les baudriers notamment n' existaient pas ) permettait d' envisager une chute qu' il était toutefois préférable d' éviter!

Les années soixante appartenaient encore à la période « mythique » de l' alpinisme, et les accidents faisaient régulièrement la une des journaux. Les grimpeurs qui pratiquaient exclusivement l' escalade rocheuse ne représentaient qu' une minorité très discrète, et on les considérait comme des casse-cou!

Pourtant le VIe degré ( soit le VI b ) était déjà franchi, mais il ne s' agissait que de courts passages. Certes, on admirait les performances des initiés du VIe degré qui alliaient d' excellentes aptitudes physiques à une étonnante intuition de l' escalade. Mais ils avaient surtout une sacrée audace qui donne encore des frissons aux virtuoses d' aujourd!

En France, François Guillot et Patrick Cordier furent certainement les artisans les plus brillants d' un type d' escalade à ses débuts. « On ne faisait pas de voies extrêmes comme de nos jours, nous a déclaré François Guillot, car il n' en existait pas! Cependant, on pratiquait déjà du « libre » différent de celui de nos prédécesseurs. On enchaînait les longueurs mixtes de Livanos en « libre » et sans points de repos. Nous voulions pratiquer uniquement du « libre », et l' escalade artificielle ne nous intéressait guère. Cependant, ce style était très difficile à appliquer ( et peu compris dans les milieux alpins ), car souvent les voies étaient peu ou pas du tout équipées. On partait donc avec des pitons qu' il fallait placer, et, à la suite de l' effort fourni, le point d' assurage finissait parfois par devenir un point d' escalade artificielle. » La conception de l' escalade libre n' est donc pas tout à fait nouvelle, mais actuellement elle est mieux comprise et adoptée par un grand nombre de grimpeurs qui ont mis en place l' infrastructure nécessaire à son développement.

Parmi les précurseurs, on peut citer également Claude Barbier qui, en solitaire, a réussi des ascensions étonnantes aux Dolomites. C' est lui qui, sur la falaise de Freyer, le long de la Meuse ( en Belgique ) peignait en jaune les pitons sur lesquels il ne se tirait pas! D' où l' origine de l' expression « jaunir les clous ».

En Suisse, l' année 1965 mérite d' être signalée. A la Tour d' Aï ( au-dessus de Leysin ), Royal Robbins, de Y International School of Mountaineering2, franchissait, dans la paroi du Sphinx, la fissure qui porte désormais son nom. C' est une longueur d' escalade dont la difficulté se situait bien au-dessus de tout ce qui avait été réalisé jusqu' alors dans cette région.

On nous permettra encore une remarque à propos de cette fissure Robbins, escaladée donc en 1965 physiquement et psychiquement ( c' est important ) en « libre »: en 1986, soit vingt et un ans après cette première ascension étonnante, alors qu' on ne parle plus que d' es libre, un gollot est placé - comble du paradoxedans la dalle ( passage obligatoire ) d' accès à la fissure Robbins!

John Gill, un autre Américain, figure parmi les grimpeurs les plus passionnés du rocher: il s' astreint à un entraînement gymnique particulier, et il est un des premiers hommes à progresser sur un bloc en se tirant sur un seul doigt.

.'Cette pratique est réservée à certains endroits particuliers, par exemple les blocs de Fontainebleau, près de Paris, les tours de l' EIbsandstein, en Allemagne de l' Est et en Tchécoslovaquie et les falaises d' Angleterre.

2 Ecole fondée en 1964 à Leysin ( Alpes vaudoises ) par le célèbre grimpeur américain John Harlin. Son compatriote, Royal Robbins, a réussi d' importantes premières ascensions au Yosemite et dans les Alpes ( notamment deux voies à la face ouest du Dru ).

Salbitschijen ( Alpes uranaises ): dans le granite de la 2e Tour de l' arête ouest ( face sud ). Voie « K.G.B. » Les années septante Elles furent des années de tâtonnements. L' image générale de l' escalade américaine, qui a le vent en poupe, est celle de l' escalade artificielle et des grandes parois dont font mention les revues spécialisées du début des années septante. Pourtant, c' est sur le Nouveau Continent que démarre, discrètement mais d' une façon décisive, la technique de l' escalade libre moderne.

Celui qui a vraiment fait connaître l' esca moderne, grâce à ses nombreux voyages, c' est Henri Barber, surnommé « Hot Henri ». Il grimpe régulièrement cinq ou six jours par semaine, et il complète encore son entraîne- ment par des exercices de gymnastique. Sur le rocher, il tente, parfois plusieurs jours durant, les passages-clés, là où il refuse de recourir à des moyens artificiels pour les surmonter. Sa technique, fort exposée ( ce qui est normal à l' époque ), consiste à s' élever en s' assurant sur des coinceurs. Il devient d' ail un « maître » dans la pose de ces engins qui, pour être placés correctement, exige une intelligence intuitive.

Dans le milieu des années septante, le Genevois Claude Redard franchit au Salève ( lieu traditionnel de l' escalade ) des voies en VI b qui présentent la particularité d' être obligatoires et surtout très exposées. La fameuse voie Arc-en-ciel connaît alors sa période prestigieuse.

On le devine: l' escalade libre, moderne, se profile déjà, et elle se manifeste dans le franchissement en « libre » de passages surmontés jusqu' alors en escalade artificielle ou grâce à un assurage garanti uniquement par des coin-ceurs3.

Il convient de signaler l' amélioration du matériel, désormais plus léger, mieux adapté et surtout plus fiable, ce qui libère l' esprit des grimpeurs de certains soucis et leur permet de se concentrer sur l' action, voire de chuter avec sérénité ( ou presque !).

Les grimpeurs de pointe commencent également à s' intéresser à la diététique en suivant certains régimes alimentaires, et ils s' astrei à un entraînement physique intensif. Mais c' est surtout la possibilité d' exercer leur technique presque chaque jour dans de modestes falaises ou sur des blocs qui a fait accomplir un pas décisif dans cet art de grimper.

Deux grimpeurs britanniques font passer l' escalade libre sur le plan européen. A Pâques 1977, Peter Livesey et Ron Fawcett parcourent, en effet, exclusivement en « libre » des voies du Verdon qui, jusqu' alors, ne se gravissaient pas entièrement de cette manière. Dès cette date, l' idée du « libre » systématique se précise et va se développer rapidement.

Fort de ces nouvelles données et méthodes, un rochassier et alpiniste du sud de la France va aborder, avec une longueur d' avance sur ses contemporains, le VII« degré. Il s' appelle Patrick Berhault. C' est un grimpeur extrêmement discret et modeste qui, seul ou avec des compagnons, parcourt les voies de Chamonix en pulvérisant les horaires. « Le temps économisé, affirme-t-il, permet de se consacrer davantage à l' entraînement. Ainsi, au retour d' une course, je vais grimper sur les blocs des Grands Montets ».

Cependant, c' est sur les formidables et quasi uniques falaises de calcaire du Verdon que Patrick réussira avec un brio magistral à forcer des passages du VII« degré, à la fin des années septante. Il faut aussi mettre en évidence les « solos intégraux » ( escalade pratiquée seul et sans aucun équipement ) que ce grimpeur exceptionnel entreprend, aussi bien à la montée qu' à la descente, dans des voies cotées VI c/VII a. Ils témoignent d' une maîtrise éblouissante de l' escalade 3 Style d' escalade dont le champ d' application se limite aux fissures.

4 Descente du « Pilier des Ecureuils », puis montée par « Mangoustine ».

En Suisse, les grimpeurs « bougent » aussi, mais en réalisant un mélange d' alpinisme et d' escalade libre, ce qui se comprend quand on connaît l' importance de l' environnement alpin pour les alpinistes helvétiques. En 1978, Hans Howald réussit l' ascension en escalade libre de l' arête ouest des Salbitschijen ( c'est-à-dire en milieu alpin !). Du même coup, il « libère » un passage d' escalade artificielle et aborde le Vila. Au plan de l' escalade libre, Hans Howald aura une influence déterminante en Suisse alémanique, lorsqu' il ouvrira de nombreuses et belles voies, fort exposées, dans les dalles granitiques du site de la Handegg, où il sera rapidement suivi par Jürg von Känel et Martin Scheel.

Au sujet de l' échelle de cotation Welzenbach ( échelle classique utilisée depuis 1925 ) dont le plafond se situe au VIe degré, il est normal qu' une ouverture se fasse désormais vers le haut ( soit au-delà du VIe degré ), puisque le niveau des performances humaines ne fait que progresser dans le sport. Mais il faut bien reconnaître que les moyens et les connaissances d' aujourd sont fort différents de ceux d' hier et que les exploits d' antan ne peuvent être comparés à ceux de l' actua avec la même mesure.

Les années quatre-vingt Comme l' alpinisme traditionnel, qui connaît plusieurs types d' ascensions ( glaciaires, rocheuses ou mixtes ), l' escalade libre peut se pratiquer sous diverses formes, mais l' objectif principal du grimpeur est la jouissance du plaisir gymnique éprouvé dans l' escalade d' un rocher, où qu' il se trouve.

En 1980, les médias révèlent l' escalade libre au grand public. Patrick Edlinger apparaît alors comme un héros exerçant une activité sportive de plein air, saine et captivante. Le nombre des grimpeurs de toutes provenances ne va cesser d' augmenter, sans pour autant que l' escalade devienne un sport de masse. De cet afflux de nouveaux grimpeurs va se détacher une autre « espèce » d' escaladeurs. En dehors de toute contrainte, de tout préjugé ou de toute éthique, et souvent en complète ignorance du passé, ils créent un style nouveau ( d' un très haut niveau de difficulté ) qui débute avec le VIe degré!

La rupture avec l' alpinisme traditionnel semble consommée. Certes, l' escalade d' un rocher d' une extrême difficulté est toujours l' objectif que se fixe le grimpeur, mais c' est la façon de l' atteindre qui est modifiée: on aborde, en effet, les parois ( préalablement « préparées » ) en partant du haut pour mieux reconnaître le terrain. On fait ensuite maints essais et différentes études des mouvements tout en disposant d' une corde fixe.

Pour étudier le détail d' une position ou d' un enchaînement particulier ( opération souvent difficile à réaliser sur le terrain ), on recrée la situation sur mur artificiel, en quelque sorte à portée de main. Ce nouveau « laboratoire de l' escalade » doit offrir un rocher fiable ( d' une excellente qualité ) ainsi qu' un important équipement fixe, ce qui limite évidemment la part d' aventure et celle de l' engagement personnel.

La hauteur des voies en falaise tend à devenir de plus en plus modeste ( une ou deux longueurs, voire quelques mètres sur un bloc ), tandis que la marche d' approche est souvent inexistante. L' énergie dépensée par les grimpeurs étant investie uniquement dans l' esca, le retour de la voie se fait généralement en rappel. On se concentre donc sur les difficultés dont la cotation est assez facile à déterminer et que l'on surmonte par une succession de mouvements gymniques. C' est ainsi que, grâce à un entraînement soutenu, certains grimpeurs ont pu conquérir le Ville degré. Corollaire obligé de cette situation, les grimpeurs de l' impossible sont dès lors des sportifs d' élite si spécialisés qu' ils en deviennent parfois des handicapés, incapables de faire face à des difficultés inhabituelles, tels que l' estimation du degré d' exposition d' une voie ou l' endurance nécessaire pour entreprendre une longue ascension.

Depuis un certain nombre d' années, on pratique l' escalade de compétition en URSS, où la rapidité du grimpeur ( assuré par le haut ) est déterminante.

En Europe occidentale, l' escalade de compétition a débuté officiellement à Bardonecchia ( Italie ) en 1985, peu avant d' être introduite en France. La principale performance que doivent réaliser les concurrents est le franchissement - en tête de cordée et sans chuter - d' un passage de la plus haute difficulté, la sécurité des grimpeurs étant garantie par des points d' assurage rapprochés.

Dans la compétition, plus d' un grimpeur a trouvé à la fois une nouvelle motivation, la possibilité de se comparer à d' autres enthousiastes de l' escalade libre, un moyen de se faire connaître et - pourquoi pasde gagner quelque chose. Cette forme d' escalade, uniforme et réglementée ( mais pas encore bien structurée ), polarise surtout l' attention des jeunes. Force est de constater cependant que la compétition commence à échapper au cercle des grimpeurs concernés pour être prise en main par d' autres personnes intéressées ( sponsors et publicistes notamment ). Les grimpeurs ( et les alpinistes en général ) devraient rester vigilants s' ils tiennent à conserver quelque liberté dans la pratique de leur sport.

Outre le « maître » Patrick Edlinger, la France compte de brillants grimpeurs, tels J.B.Tri-bout, les frères Le Ménestrel et D. Raboutou, qui ont prêché leur manière de grimper d' abord chez eux ( à Buoux, à Cimaï, à Mouriès et au Verdon ), puis dans d' autres pays d' Europe, avant de se rendre au Japon et aux USA.

En Suisse, on suit cette évolution avec intérêt certes, mais aussi avec un certain retard, voire une prudence tout helvétique. Parmi les grimpeurs de haut niveau, Martin Scheel a choisi une orientation un peu différente de celle qui est pratiquée en France, tant il est convaincu que la part d' aventure est toujours possible, même dans ce genre d' escalade: « II faut seulement, affirme-t-il, plus de temps et plus de courage pour surmonter du VII ou du VIII en ouvrant des voies aussi ardues en partant du bas ».

En 1980, en compagnie de Gregor Beniso-vitch, il a tracé, dans la face nord ( haute de 400 mètres ) du Bockmattli, la voie Supertramp qui franchit des dalles comportant des passages de VII a obligatoires. Elle fut répétée trois ans plus tard par le fameux grimpeur allemand W. Gullich, qui en a confirmé les difficultés.

En 1985, avec Kim Karrigan, un grimpeur australien installé en Suisse, Martin Scheel ouvre, dans le même esprit, une autre longue voie très délicate, dans un site alpin isolé et austère: le flanc gauche du Pilier sud du Titlis.

Cette voie appelée Truth of human desire présente, durant cinq longueurs, du VII a obligatoire, avec parfois aucune possibilité ( à moins de planter des gollots ) de placer des protections supplémentaires sur une dizaine de mètres. C' est une des plus difficiles voies extrêmes de notre pays. Elle attend toujours sa répétition!

Ce style de grimpe, très exposé, est peu pratiqué, probablement parce qu' il est trop sélectif. Les grimpeurs préfèrent, en effet, rester sur les itinéraires jalonnés de gollots qui - il est vrai - apportent une sécurité appréciable dans l' escalade actuelle et permettent d' éviter nombre d' accidents.

Il existe d' autres voies plus techniques, mais où les difficultés sont exercées à partir du haut, avant d' être abordées par le bas.

C' est dans le Jura bâlois cependant qu' a été tracée la voie la plus difficile actuellement connue en Suisse. Il s' agit de Ravage, située dans la falaise de Königsberg. Réalisée en 1986 par Antoine Le Ménestrel, elle est cotée VIII c, mais il faudra attendre encore des répétitions de cette voie pour confirmer ce chiffre et cette lettre qui produisent un effet magique ( du moins pour le moment !) sur les fanatiques de l' escalade libre intégrale.

Quel avenir pour l' escalade?

Face à l' introduction récente de la compétition et du VIIIe degré de difficulté, phénomènes difficilement prévisibles il y a dix ans encore, on se gardera de faire trop de pronostics sur l' avenir de l' escalade.

La création d' équipes professionnelles de la « grimpe » est en route, équipes qui seront certainement assistées par des entraîneurs et des conseillers.

Quant aux compétitions qui se déroulent à l' intérieur d' un bâtiment ou sur un mur artificiel, elles vont permettre de mieux cerner les problèmes techniques et garantiront le spectacle, mais celles qui seront organisées en plein air connaîtront toujours un plus grand succès.

Sans grand risque de se tromper, on peut affirmer que l' escalade sera toujours plus difficile, mais son évolution se mesurera par des paliers successifs de plus en plus rapprochés.

La mode actuelle de l' escalade « préparée et protégée » va encore s' accentuer jusqu' à aboutir à une impasse. Il faudra trouver alors un autre jeu, un nouveau défi. Peut-être que la question de l' engagement refera surface ou que, les difficultés devenant si spécifiques, il faudra « fabriquer » un être humain sur mesure pour les surmonter!

Le XIIIe degré sera-t-il alors gravi par l' homme « bionique »?

Aujourd'hui, c' est en pratiquant une approche beaucoup plus « professionnelle » que les grimpeurs abordent le rocher, sur lequel ils s' acharnent pour vaincre une difficulté absolue. La recherche du plaisir s' est déplacée, mais elle subsiste toujours. Souhaitons qu' un enjeu commercial, tel que le développe la compétition, ne détruise pas cet état d' esprit et gardons néanmoins la confiance dans les ressources de l' homme qui a encore tellement de découvertes à faire!

Martin Scheel Patrick Berhault « fi*»JS%%,îf t'.V -T ..*. .* Rizières ( Népal ) Sommaire 67 George Eisler A ski sous le soleil d' Afrique 75 Thomas Suter Australie, paradis lointain 80 Jürg Alean Les montagnes d' Axel Heiberg, île de l' Arctique canadien 93 Daniel H. Anker Expédition ratée?

101 Matthias Schnyder Quelques heures de soleil au Ruwenzori 107 Edmond Pidoux Le regard de Mendelssohn Editeur Rédaction Club alpin suisse, Comité central; Helvetiaplatz 4, 3005 Berne, téléphone 031/43 36 11, télex 912 388.

Préposé du CC aux publications CCSt-Gall, 1986-1988 Hans-Peter Lebrument.

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Rizières ( Népal ) Photo: Daniel Anker 116 J.P. Portmann Excursions et séjours dans les glaciers et les hautes régions des Alpes... il y a 150 ans 120 Jean-Luc Amstutz Escalades en Europe de l' Est ( Hongrie et Tchécoslovaquie ) Prix Abonnement ( pour les non-membres ): Bulletin mensuel et cahier trimestriel ensemble ( pas d' abonnements séparés ), par année: Suisse 42 fr., étranger 58 fr.

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