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Excursions à ski dans les Alpes glaronnaises

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dans les Alpes glaronnaises

Albert Schmidt, Glaris

Malgré la faible étendue du canton, les excursions à ski sont nombreuses et variées dans les Alpes glaronnaises. Un large éventail de courses s' ouvre des Préalpes, au nord, jusqu' aux hautes Alpes glaciaires du Tödi, au sud. On peut godiller avec volupté sur les vastes glaciers du massif des Clarides ou préférer descendre des couloirs abrupts dans les rochers ou en forêt, voire traverser les flancs exposés près des sommets. 11 convient de signaler d' emblée que presque la moitié des chaînes de montagnes est tout à fait inaccessible en hiver: c' est le cas notamment pour les hauts versants des longues chaînes du Glärnisch et du Wiggis qui dominent la vallée principale du haut de leurs deux mille mètres, ainsi que pour le versant ouest du Schilt qui dresse ses flancs rocheux et boisés de l' autre côté de la vallée. Le versant glaronnais du massif de Sardona et du Vorab, ainsi que les environs du Muttsee, les chaînes du Selbsanft et du Bifertenstock sont un no man' s land absolu pendant la saison hivernale. Même les pentes situées à l' ouest et au sud du Kärpf n' offrent que d' étroits passages aux fins connaisseurs de la région.

Il n' existe malheureusement pas encore de guide du skieur des Alpes glaronnaises à l' inten de ceux qui désireraient des informations plus précises. Depuis bien des années cependant, on trouve une Carte des itinéraires à ski, éditée par le Skiclub de Glaris et établie d' après la carte spé- ciale au 1150000: Pays de Glaris. Quiconque sait lire un itinéraire sur cette carte trouvera là des informations générales sur l' ensemble des possibilités qu' offrent les Alpes glaronnaises en hiver '.

LE PAYS DE GLARIS, BERCEAU DU SKI ALPIN Cette carte du skieur, parue longtemps avant les cartes officielles avec itinéraires de ski du Service topographique fédéral et de la Fédération suisse de ski, est une autre œuvre de pionnier des Glaronnais. C' est dans le canton de Glaris que des initiatives décisives ont été prises au début du siècle pour le développement et la propagation d' un sport alors tout nouveau. Le nom de Christophe Iselin, considéré aujourd'hui dans l' histoire de ce sport comme le « père du ski suisse », est lié à ces débuts du ski tout autant que la « Première grande descente de Suisse » de 1905 qui marque le début de l' activité de la FSS au plan de la compétition. En 1893 déjà, Christophe Iselin et le Dr Joachim Mercier ( qui devint plus tard conseiller aux Etats ), membres fondateurs de la Fédération suisse de ski, avaient jeté les bases du premier ski-club, celui de Glaris. A cette époque, les concours de ski de Glaris comprenaient la course du Pragel, restée célèbre pendant des années et le saut où, en 1905, les Norvégiens Leif Berg et Thorleif Björnstad firent sensation avec un bond de 27 mètres.

Dès le début, ces pionniers du ski parcoururent la montagne avec un équipement primitif. En ce temps-là, les longues lattes étaient le seul moyen permettant de rayonner dans la montagne en hiver. Les régions les plus fréquentées par ces expéditions de reconnaissance furent en premier lieu les massifs du Schilt, du Kärpf et des Clarides, régions qui sont restées jusqu' à nos jours le terrain traditionnel du ski de randonnée des Alpes glaronnaises. Parmi les contrées ouvertes au grand 1 Carte du skieur des Alpes glaronnaises au i: 50000, éditée par le Skiclub de Glaris et la librairie Bäschlin, Glaris ( 5e édition 1955 ) tourisme grâce à l' installation de remonte-pentes et de téléphériques, la station la plus connue et la plus en vogue est certainement Braunwald, dont la terrasse ensoleillée dans l' arrière de la Linth est inaccessible aux voitures. Depuis une quinzaine d' années, on observe heureusement un développement modéré des terrains de ski du Kerenzer Berg et de la Fronalp ( au-dessus de Mollis ), alors qu' Elm, la nouvelle station de ski du Sernftal, a acquis en peu de temps ( depuis 1973 ) la renommée d' un lieu de villégiature et de sport dynamique, mais respectueux d' une certaine tradition.

ITINÉRAIRES A SKI DANS LA CHAÎNE FRONTIÈRE DE L' EST Nous commencerons notre survol des possibilités actuelles de randonnées à ski par le Schilt ( 2299 m ), sommet resté populaire depuis plus de quatre-vingts ans. De Mittler Stafel ( Fronalp ), desservi maintenant par une route et un remonte-pente, la montée au sommet est réduite de moitié comparativement à ce qu' elle était au début des années 60. Le principal parcours de descente suit toujours l' itinéraire d' Ober Mürtschen Alp, d' où on remonte à la selle de Robmen pour descendre ensuite sur Obstalden et Mühlehorn, au bord du lac de Walenstadt. Le peu de neige de la partie inférieure ne permet que rarement d' atteindre à ski ce lac que la circulation routière a rendu célèbre en Suisse. En altitude, en revanche, le skieur a le choix entre un grand nombre d' itinéraires.

Ainsi, Du Schilt, on fait souvent un crochet au Schwarzstöckli ( 2384 m ), d' où on gagne aussi la Miirtschenalp;du Robmen, quand les conditions sont favorables, on peut rallier l' Alpbigligenstöck ( 1958 m ), point de départ d' une belle descente sur l' alpe de Gäsi. En revanche, on entreprend rarement la descente du Plateau du Schilt dans le Sernftal. Alors qu' en tout temps les skieurs dédaignent les pentes skiables de la Fessialp ( à l' ouest du Schwarzstöckli et du Gufelstock ), parce qu' el aboutissent dans d' épaisses forêts, on peut des- cendre le versant oriental ( assez raide ) du Gufelstock jusqu' aux lacs solitaires de Murgsee. Une courte montée conduit ensuite à la Widersteiner Furggel ( 2013 m ), à laquelle succède, par un abrupt vallon latéral, une belle descente dans le val de Mülibach jusqu' à Engi, dans le Sernftal. C' est un itinéraire peu connu, mais que l'on ne peut envisager que par des conditions sûres.

Du vallon de Mülibach, on peut faire l' ascen d' une autre « montagne à ski » traditionnelle, le Wissmilen ( 2483 m ) qui cependant a bien perdu de sa popularité. Le point de départ de cette course est la sympathique cabane du Skiclub de Schwanden, située dans la partie supérieure de la forêt. Mise en vente il y a quelques années, elle fut prise en location par des membres de la section Tödi. Ce refuge est ainsi resté à la disposition du public. Du sommet du Wissmilen on descend généralement sur l' alpe de Fursch, d' où on peut monter à la Zigerfurgglen ( 1997 m ) ou au Leist ( 2222 m ). Là commence la descente variée à souhait de la Terza, sur les terrains de ski des montagnes de Flums. Le sommet du Spitzmeilen, tout proche du Wissmilen, et sur le versant saint-gal-lois duquel se trouve la cabane Spitzmeilen, propriété de la section Piz Sol, peut être gravi au passage en une courte escalade.

Le Chrauchtal, vallée latérale suivante du Sernftal, prend son origine au sommet du Spitzmeilen. Il est rarement fréquenté par des skieurs. Dans ces vallées perdues ( du moins en plein hiver, car l' armée y manifeste sérieusement sa présence au printemps et en automne ), on découvre, par-ci par-là, des itinéraires de descente tout à fait inconnus, tel le versant ouest du Wissgandstöckli ( 2488 m ) qui, par bonne neige de printemps, offre une belle descente de mille mètres de dénivellation dans la vallée du Chrauch.

La troisième vallée latérale du Sernftal conduit à l' alpe de Ramin. Elle permet aux skieurs partis d' Elm de gagner les terrains relativement faciles qui s' étendent du Fanenstock au Foostöckli. Au cœur, de l' hiver, on peut y entreprendre de belles randonnées à travers des forêts sauvages et sur les vastes flancs qui montent vers les sommets. La tranquillité bienfaisante de cette vallée contraste avec l' agitation qui règne en face sur les pistes de ski du Schabell.

Le sommet suivant de la chaîne frontière séparant le canton de Glaris des Grisons et que l'on peut atteindre à ski est le Hausstock ( 3158 m ) qui ferme la vallée. Son ascension se fait par le Panix ( 2407 m ), ce col rendu célèbre par la traversée de l' armée du général russe Souvorov ( en 1799 ). Dominé par les parois à pic du Vorab, l' accès au col est souvent menace par les avalanches, et il convient de ne s' engager sur la forte pente sommitale du Hausstock que par des conditions très sûres. Quoique sérieuse, l' ascension du Hausstock à ski est « payante » surtout par bonne neige de printemps. Le versant nord, de presque mille mètres de hauteur, est un défi lance aux skieurs de l' im.

La région de la cabane Martinsmad est pratiquement inaccessible en hiver. Si le Vorab ( 3028 m ) est désormais envahi par le tourisme de masse ( malgré une vaine opposition de plusieurs années ) et si la chaîne des Piz Segnaz et Sardona sur territoire grison est située en bordure de cette gigantesque exploitation technique, le versant glaronnais de ce massif, qui tombe en pentes abruptes de deux mille mètres, a conservé, en revanche, sa nature hivernale sauvage et très exposée aux avalanches. Seuls, quatre skieurs glaronnais ont trace un itinéraire jusqu' à maintenant dans la paroi nord du Glarner Vorab ( première descente en février 1975)- Cette région offre une autre descente peu connue en terrain difficile et que tout alpiniste audacieux et bon skieur peut réaliser: le flanc sud-ouest du Piz Segnas ( 3098 m ). Le plus simple consiste à atteindre le sommet en partant de Flims. L' ascen est aussi possible au départ d' Elm, mais elle est plus éprouvante ( 5V2 à 7 h ). La descente part directement du sommet, sur le versant sud-ouest, dans une pente de 40-45 degrés. Une courte montée permet d' atteindre le col Segnas ( 2627 m ), d' où la sauvage arête dentelée des Tschingelhoren forme la frontière cantonale vers le sud. Une autre folle descente sur Wasserberg aboutit dans les couloirs du Biflenbach que l'on suit dans le fond jusqu' à une dernière gorge étroite qui ouvre un passage sur l' alpage de Nideren Alp dominé de tous côtés par les sommets. Même si, de cet endroit, il faut porter les skis pour passer la gorge de Tschinglen, cette course reste une aventure inoubliable pour les skieurs qui osent entreprendre une expédition dans ces lieux solitaires.

Si les itinéraires que nous venons de décrire autour d' Elm intéressent les skieurs chevronnés et d' une certaine audace, la région du Wissenberg, au-dessus de Matt, conviendra en revanche aux skieurs plutôt contemplatifs. Les terrasses ensoleillées des alpages de Fitteren, au pied du Gulderstock et les forêts de sapins, qui font penser à un part, offrent aux skieurs moins entraînés un terrain idéal pour la randonnée dans un paysage plein de charme. L' endroit pourrait se prêter à la création d' une modeste station de vacances pour le tourisme familial. Aussi n' est pas étonnant que, outre le petit téléphérique qui existe déjà, on dispose de plans dessinés en vue du développement des installations du Wissenberg.

LE KÄRPF, CŒUR DES ALPES GLARONNAISES Le massif du Kärpf, situé entre les deux vallées principales du haut pays glaronnais et appelé aussi le Glarner Freiberg à cause de sa très ancienne réserve d' animaux sauvages, est également une région d' excursions à ski par excellence. Il présente une grande variété de paysages alpins: versants escarpés et hauts plateaux, vallons solitaires et chaînes de montagnes, longues arêtes et combes étroites, vastes forêts. La cabane Legier ( 2273 m ) sur le rocher du Rotstock est un point de départ particulièrement apprécié des touristes, mais aussi un but recherché des visiteurs d' un jour. Les skieurs montent au Chli Chärpf ( Petit Kärpf ), alors que le Kärpf lui-même ( contrairement à l' été ) est rarement escalade en hiver ( on ne peut d' ailleurs en atteindre le sommet à ski ).

77 Dans la voie directe de la paroi sud de l' Ochsenchopf Pholo F. Hauser 78 Eggstock 79 Paroi sud du Brù' ggler 80 Dans la paroi sud du Torberg: le regretté guide et skieur de fond Fritz Stüssi, tombé en montagne en iQyo. Avec Heinz Leuzinger, il avait ouvert une nouvelle voie dans cette face, en ig66 De la brèche du Kärpf ( 2649 m ), située entre les deux sommets, les skieurs descendent généralement sur le lac Milchspiieler profondément enfoui sous la neige, puis remontent à la cabane Legier, avant de se laisser glisser jusqu' au Steinstossfurggeli en passant par les lacs Aengi. La course se poursuit sur la crête du Franzenhorn jusqu' au merveilleux belvédère de Schönau ( 1842 m ) et s' achève, au-delà des forêts et des clairières de l' al d' Aueren et du Tannenberg, dans la vallée à Schwanden. Cette descente, on chaque mètre diffère du précédent, compte juste titre parmi les classiques des Alpes suisses.

Avec ses itinéraires sur Elm, le côté Sernftal du Kärpf présente un tout autre terrain de ski: le haut vallon du Bischofbach est raide et réserve une descente sensationnelle, si la neige est poudreuse, alors que les larges et vastes pentes des pâturages d' Erbs invitent à de longues et merveilleuses descentes par belle neige de printemps. Même le skieur à la recherche de difficultés dans la haute neige trouvera son compte sur le versant nord du Chli Chärpf, dont la pente est d' abord très raide, puis s' élargit progressivement. On ne peut pas parler de ski«impossible », toutefois cet itinéraire hors des chemins battus requiert audace et témérité.

Outre ces randonnées les plus connues, le Kärpf offre toute une série d' autres possibilités. Depuis l' ouverture du Schabell au ski de piste, le téléphérique Chis-Mettmen permet d' atteindre la Mettmenalp, point de départ pour des courses d' un jour. Les buts « payants » sont la Berglimatt, le Charenstock ( 2421 m ) et les trois sommets des Blil-stöcke ( 2447 m ) qui dominent les pentes skiables de Vorder et Hinter Matt, sur le versant est du Niderental, ainsi que le Matzlenstock et le Sunnenberg, à l' ouest du même vallon. Le Matzlenstock ( 1952 m ), au-dessus du lac de barrage de Garichti, ne paie pas de mine; et pourtant, avec son flanc ouest qui plonge rapidement sur l' alpe d' Ä, il constitue un morceau de choix pour l' amateur de haute neige. La tranchée de la « Sa-laui » coupant l' épaisse forêt du versant nord et 81 Arrivée au sommet du Piz Russein. Vue en profondeur au-delà de l' arête ouest, entre Pianura et la tombe du glacier de Hüfi 82 Paroi nord des Clarides, vue de « Im Griess » ( sur l' itiné de montée ) 83 En hiver, sur l' arête conduisant au Matzlenstock ( Freiberg Kärpf ) 84 Enfin d' après, au sommet du Gemsfairenstock,face aux puissants sommets du Bifertenstock et du Tödi l' étroite gorge qui lui fait face sous la puissante paroi du « Schwirren » ( toutes deux aboutissent à Chis ) font vibrer le cœur du skieur qui aime ouvrir sa propre trace dans la neige poudreuse.

La sauvage forêt parsemée de rochers au-dessus du Grosstal, l' abrupt vallon du Diestal et le Durnachtal fortement exposé aux avalanches sont, en revanche, très peu fréquentés. Tout au plus y trouve-t-on en hiver la trace du garde-chasse ou d' un amoureux de la solitude. Ces régions constituent néanmoins un refuge et un espace vital pour le gibier, dérange ailleurs par les skieurs de piste.

DU HIRZLI AU COL DU KLAUSEN Dans les puissantes chaînes qui longent ou coupent la vallée principale et limitent la frontière entre les cantons de Schwytz et de Glaris, le côté schwytzois présente nettement plus d' intérêt pour les courses à ski. Sur territoire glaronnais, les deux vallées latérales de Niederurnen et de Schwändi ( les plus septentrionales ) permettent d' entrepren de belles randonnées, notamment au début de l' hiver, quand la neige est peu abondante. Au Schwändital, on peut combiner la course à ski avec une partie de varappe dans la paroi du Brügglen L' Obersee, la troisième vallée latérale, constitue le point de départ des deux plus belles excursions du groupe du Wiggis: a ) par l' alpe de Lachen, les Rosslöcher, on gagne le Breitchamm ( 2085 m ), puis le Schijen ( 2259 mb ) de Sulz, par l' alpe de Rauti, on s' élève jusqu' à la Rautispitz ( 2283 m ).

Bien que situé à cinq ou six kilomètres seulement, le massif du Glärnisch domine d' environ mille mètres les sommets précédents du nord du Klöntal. Ce n' est pas vraiment un terrain prédestiné au ski. Le glacier du Glärnisch, qui permet d' atteindre le Ruchen, le Bächistock et le Vrenelisgärtli, est facilement skiable, mais l' accès du vallon de Rossmatt est très raide et avalancheux. Au printemps cependant, par bonnes conditions, cette course intéressante est parfaitement réalisa- 85 f'^f r fT 5 » ' 85 Hans-Conrad Escher de la Linth: versant nord-est du Tödi et parois dominant les glaciers de Röti et de Biferten. Dessin du 8 août i8oy,fait sur la moraine latérale droite du glacier de Bijerten Photo W. Hug. Glaris, et tirée de: Hans-Conrad Esther de la Linth. Vues et panoramas de la Suisse, edit. Gustave Solar 86 Stefan Johann Gottfried, Wädenswil ( 1818-igoj ) Munich 21)20. Alpes glaronnaises et Murgsee. A droite, le lac; à gauche, l' alpage et les vaches en train de brouter. A F ar-rière-plan: chaîne de montagnes ble. Quoi qu' il en soit, et contrairement à l' été, on est sûr de s' y trouver seul.

Une course souvent inscrite au programme, quoique peu connue en dehors des gens du pays, mais que l'on appelle déjà le « marathon glaronnais », c' est la traversée de la vaste région karstique qui entoure le Bös Fulen. Braunwald est le point de départ de cette intéressante randonnée d' un jour. Du haut plateau d' Erigsmatt, et en contournant le Grisset ( 2721 m, et que l'on peut aussi escalader par son flanc sud, assez raide il est vrai ), on atteint le vallon de Brunalpeli qui s' étend vers le nord. De là, par l' alpe de Dräck-loch, on se laisse glisser jusqu' à Chäseren et Hinter Klöntal. Comme variante, on peut aussi parcourir les hauteurs de TwärenenlSilberen ( 2319 m ) que l'on rejoint par l' alpe de Silberen, puis terminer la course par les belles descentes qui plongent sur le col du Pragel.

On ne trouvera les prochains sommets accessibles à ski qu' au des puissants bastions rocheux desjegerstöck, c'est-à-dire dans le massif des Clarides que se partagent les cantons d' Uri et de Glaris. Là, on dépassera de nouveau la limite des trois mille.

Les principales courses de ce secteur sont: le Gemsfairenstock ( 2972 m ), le sommet des Clarides ( 3267 m ) et le Grand Schärhorn ( 3294 m ). On escalade rarement le Bocktschingel et le Chammliberg. La cabane des Clarides ( section Bachtel ) et celle de Pianura ( section Tödi ) constituent les deux plus importants points de départ pour ces courses à ski en haute montagne. On peut également partir du col même du Klausen, ouvert à la circulation en règle générale seulement dès la fin de mai ou le début de juin.

L' une des deux courses classiques consiste à partir d' Urner Boden, le premier jour, et de gagner la cabane Pianura par le Gemsfairenstock. Le second jour, on atteint le sommet des Clarides par le glacier homonyme. La descente suit l' itinéraire de la veille. Remontée d' une heure au Gemsfairen, puis, par le col Fiseten, finir la course par la A gauche, en bas, signé et daté 1873, Munich. Huile sur toile gj x 126 cm 38000.. Exposition: « Les Alpes dans la peinture suisse » à l' Odykyn Grand Gallery, Tokio, igyy et au Musée des Beaux-Arts de Coire ( 5 juin au 21 août igjGalerie Fischer, Lucerne Photo l' rs Byland, Lucerne 87 Jacob Ruch: Alpe de Braunwald.

( Peinture de la maison de retraite, Schwanden ) Photo W. Hug. Claris principale descente jusqu' à Urner Boden. On peut aussi prolonger jusqu' au Chamerstock ( 2162 m ) et, par la Chameralp, descendre directement sur Linthal.

La seconde course débute aussi au col du Klausen, mais, le premier jour déjà, on « enlève » les Clarides, d' où on vise la cabane Pianura. De ce refuge, situé au bord supérieur de l' immense combe du glacier de Hùfi, on jouit, les soirs de beau temps, d' un crépuscule toujours grandiose audessus des vallées qui se creusent de tous côtés. Le lendemain, on fait généralement le Schärhorn, d' où deux itinéraires permettent d' atteindre le col du Klausen: par la Chammlilücke ( 2854 m ) toute proche ou par le Chammlijoch ( 3031 m ), un peu plus haut.

Il ne faudrait pas oublier la descente la plus extraordinaire du massif des Clarides: la « Roten Nossen » une pente glaciaire d' une extrême raideur et de huit cents mètres, qui dévale au nord du Bocktschingel et du Tüfels Stöck. A la brèche du Tüfels Stöck, il faut s' assurer sur une longueur de corde pour passer la barre rocheuse ( descendre en rappel en cas de verglas ), avant de chausser ses skis et d' entamer la folle descente qui ne rejoint un terrain de ski normal qu' à « Tüfels Fridhof » ( cimetière du diable ). Cet endroit n' est plus d' hui aussi inquiétant que le prétendaient les légendes de nos ancêtres. Il est superflu d' ajouter que cette descente ne se conçoit que si la neige est stable.

Par bonnes conditions, on peut aussi entreprendre des courses dans cette région au cœur de l' hi, mais la saison proprement dite ne commence qu' à la mi-mars et s' étend jusqu' au début dejuin, voire la mi-juillet après des hivers où la neige est tombée en abondance. Ainsi, en 1975, nous avons escaladé la paroi nord des Clarides le 15juillet; nous avions emporté nos lattes, si bien que nous avons pu descendre à ski jusqu' à notre voiture, stationnée au col.

La haute vallée d' Urner Boden, qui est rattachée politiquement au canton d' Uri, mais fait partie géographiquement ( bassin versant de la Linth ) du canton de Glaris, n' est pas seulement un point de départ pour les courses à ski du massif des Clarides. Sa situation, qui est le sûr garant d' une neige en suffisance, en a fait, depuis quelques années, une station de ski de fond de plus en plus importante. Elle est même devenue un centre d' en réputé pour le biathlon.

LE TÖDI, COURONNEMENT DES COURSES À SKI DU CANTON DE GLARIS Quiconque a gravi en été le Tödi, cette énorme masse rocheuse couverte de glaciers, se demande sans doute s' il est vraiment possible et raisonnable d' en faire l' escalade à ski, en passant par l' étroit vallon de la Sandalp, serre entre des rochers qui semblent s' élever jusqu' au ciel, et en remontant le glacier tourmenté du Biferten comprimé dans son lit trop étroit. En tout cas, avec ses deux mille huit cents mètres de dénivellation sur une distance de dix kilomètres, cette ascension est sérieuse et équivaut à celle d' un quatre mille. Mais, au Tödi, les conditions jouent un rôle primordial: par neige fraîche, c' est une entreprise dangereuse et difficilement réalisable; par tempête de fœhn, c' est une aventure pénible et difficile, mais par temps sûr et par bonnes conditions du glacier, c' est une des plus belles et des plus impressionnantes courses à ski des Alpes. C' est avec raison que Denis Bertholet écrit dans son livre Montagnes blanches: « je dirais même que, par sa longueur, ses difficultés, par le cadre grandiose dans lequel elle se déroule, par les contrastes saisissants qu' elle offre, cette course peut être classée parmi les dix plus belles de toute la Suisse. » On comprend que sa renommée dépasse le cadre de nos frontières et attire un grand nombre d' alpinistes étrangers, comme on peut le constater dans le livre de cabane de Fridolin.

Skier sur le glacier très crevasse du Biferten n' est à peu près sûr que si la couche de neige est suffisamment épaisse, et il faut souvent s' encorder à la descente. Un itinéraire objectivement sûr et rapide par neige dure ( rarement suivi, il est vrai ) est celui qui, de la cabane Pianura, s' élève sur le raide versant sud-ouest et aboutit au Piz Russein ( 3614 m ), le point le plus élevé du plateau sommital du Tödi. Mais il faut savoir marcher avec des crampons et ne pas craindre de progresser avec les skis sur le sac.

Nous achevons ici notre aperçu des courses à ski dans les Alpes glaronnaises. Notre article n' est donc pas exhaustif, mais nous rappelons que la carte mentionnée plus haut donne une vue d' en assez complète. Toute course est réalisable, si on tient compte des conditions météorologiques et d' enneigement du moment.

Du Schilt au Tödi, en passant par le Kärpf, on trouve des randonnées pour tous les goûts et pour toutes les forces, mais surtout pour toute âme sensible à la beauté du paysage alpin en hiver.

Trad. E. Baumgartner et P. Vaney

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