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La Meije en 1948

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La Meije en 1948

Avec 2 illustrations ( 93, 94Par H. Isselin

1er septembre La brume qui, depuis le matin, couvrait la vallée, s' éclaira d' une lumière diffuse au moment où nous arrivons à l' orée des Etançons.

Des morceaux de ciel bleu se montrèrent et des pans de muraille, fragments de sommets que nous ne pouvions identifier faute d' en discerner l' ensemble.

Seules quelques vapeurs éparses sur les flancs du Plaret et de la Gando-lière subsistaient encore quand, au tournant coté 2023, la reine du Dauphiné nous apparut. Rien ne voilait la gigantesque muraille dont le soleil levant soulignait le relief et faisait flamber les rochers.

A 15 heures nous sommes au refuge du Promontoire.

Il est difficile à un montagnard nourri des traditions alpines, de pénétrer sans émotion dans cette construction légendaire. Trop de veillées d' armes dans l' enthousiasme ou la fièvre ont eu pour décor cet humble mobilier et trop de souvenirs y demeurent attachés pour qu' on s' assoie sur un banc du Promontoire comme sur le siège d' un quelconque refuge.

Ayant satisfait notre première curiosité et assuré notre installation matérielle, nous sortons. Mon compagnon s' est emparé du registre, montrant par là qu' il n' est plus tout à fait un néophyte. Nous nous installons tous deux sur les quelques rochers qui prolongent, vers l' aval, la plate-forme du refuge. L' orien y assure un excellent poste d' observation. Le vallon des Etançons est visible dans presque toute sa lçngueur et nous y cherchons tout de suite la silhouette de Pierre Paquet, guide à St-Christophe. Car nous attendons un guide! Pour la première fois, depuis le début d' une carrière déjà longue, j' ai décidé de faire appel à un professionnel. Et, en l' an 1948, il convient de s' en justifier, de même que, quarante ans plus tôt, il fallait se justifier de n' en point prendre.

Le mauvais temps qui a sévi tout l' été a rendu la Meije presque inabordable. Si l'on en croit les « milieux autorisés » de la Bérarde, deux cordées seulement, dont l' une conduite par Hermann Steuri, auraient forcé les arêtes dans la première quinzaine de juillet. Depuis un mois et demi, personne ne s' est hasardé à les suivre. A cet inconnu redoutable s' ajoute la complexité de l' itinéraire dans la Grande Muraille, l' inexpérience du second de cordée et la brièveté des jours de septembre.

Mais Paquet ne paraît point.

Depuis quelques minutes, S. a abandonné la lecture du registre et l' examen de la vallée pour celui de la muraille qui nous domine. Elle est écrasante, en vérité. Même averti par de nombreux commentaires écrits ou oraux je ne peux la contempler sans un certain sentiment de perplexité. Comment S., dont le passé alpin est encore mince, resterait-il indifférent devant ce Die Alpen - 194g - Les Alpes28 spectacle! Sa physionomie reflète assez bien les sentiments qui l' agitent. Après avoir exprimé sous une forme concise l' étonnement que lui inspire la Meije, il me fait remarquer que notre guide n' est toujours pas en vue. Peut-être ne viendra-t-il pas? La voix de S. émettant cette hypothèse trahit un secret espoir plutôt qu' une contrariété.

Au fur et à mesure que le temps s' écoule, que l' ombre emplit la vallée et monte sur les pentes, il dissimule de moins en moins la satisfaction que lui causerait l' abstention de notre leader. La brèche de la Meije serait demain une bien agréable promenade!

Maintenant, le soleil va disparaître derrière l' arête du Rateàu. Des nuages effilés s' allongent dans le ciel bleu vert. Demain, quel temps fera-t-il? Au milieu des cimes qui s' assombrissent, le Glacier des Fetoules, baigné par les rayons du soleil couchant, resplendit de lumière.

J' ai regagné le refuge pour quelque menue besogne quand j' entends S. m' appeler. J' accours. Mon camarade me désigne un point noir, bien visible parmi les blocs de la moraine. « C' est lui », soupire S.

Une demi-heure plus tard, Pierre Paquet surgit en effet, de la dernière cheminée, souriant, calme, aussi frais que si le car qui dessert la vallée l' avait amené jusqu' ici.

Le dîner terminé, les sacs préparés, Paquet compte ses brassées de cordes et les dispose sur trois clous plantés dans le mur. S. et moi contemplons en silence la préfiguration de la cordée de demain ainsi matérialisée.

2 septembre La lueur jaillie d' un briquet interrompt la demi-inconscience dans laquelle, après une insomnie prolongée, j' avais fini par sombrer. « 3 heures », dit doucement Pierre Paquet, « il faut se lever. » Le désagrément des réveils prématurés est un thème largement exploité par la littérature alpine, mais je ne puis, même pour témoigner d' originalité, passer sous silence le sentiment de révolte avec lequel j' accueille cette invitation. Je n' ai jamais apprécié les nuits écourtées ni les départs nocturnes, sacrifices préparatoires aux joies de l' alpinisme. Une heure de montée dans les éboulis ou sur une pente glaciaire d' inclinaison modérée est une transition nécessaire pour amener en moi une certaine sérénité. Cette fois, pas de marche d' approche. L' idée d' escalader immédiatement les rochers que j' ai vus hier soir au-dessus de ma tête m' était odieuse et j' accueillerais avec soulagement tout événement ou cataclysme nous obligeant à suspendre les préparatifs de départ. « Avez-vous bien dormi? » s' enquiert poliment Paquet. Trop écœuré pour répondre, je sors. La nuit est calme et belle. Le ciel semé d' étoiles est à peine moins sombre que la masse noire des montagnes. Comment songer à entreprendre une escalade dans une telle obscurité? C' est insensé!

Je rentre, bien décidé à « saboter » toute velléité de départ rapide. En tirant de toutes mes forces, je réussis à casser un lacet de chaussures. Voilà cinq minutes de gagnées. Je prolonge ensuite l' infusion du thé au delà de toute limite raisonnable et je mange mes tartines avec l' application d' un dyspeptique. Ces manœuvres sournoises ne nous mènent pas au delà de 4 heures. Je suis à bout d' expédients. Paquet se lève et, avec une inflexible douceur, nous encorde, charge son sac et sort. S. le suit. Je souffle la bougie et sors à mon tour. Noir d' encre! Je fais les premiers pas en tâtonnant comme un aveugle et je me heurte à la muraille. Au-dessus de moi, j' entends des raclements de semelle et j' aperçois une silhouette mobile sur le ciel étoile. Résigné, je saisis le rocher et commence à grimper. Et je dois admettre que « c' est possible ». Il y a tant de prises et elles sont si solides qu' il suffit d' élever pieds et mains pour qu' ils s' accrochent à quelque chose. Nous allons donc ainsi dans le silence et la nuit.

Pyramide Duhamel! annonce Pierre Paquet. On distingue maintenant les rochers environnants, un replat où nous nous asseyons. Du Pavé à la Grande Ruine, les crêtes se silhouettent sur un ciel vermeil. La pente de neige des Ecrins a pâli. L' aurore!

Les nuages couvrent la vallée des Etançons, mais au-dessus de nous le ciel est d' une limpidité sans défaut.

Au-dessus de nous, il y a aussi la masse écrasante de la Meije, la muraille Castelnau, raide, farouche dans cette pénombre. Où peut-on passer? Il fait un froid glacial. Je n' ai pas faim. S. non plus; le repos avec cette paroi sur nos têtes m' est insupportable. Je me lève. « Partons 1 » Paquet démarre, S. a suivi et je m' engage à mon tour. Le nez collé au rocher, je grimpe. L' allure est rapide. Pas le temps de flâner, ni même d' hé. La corde file inexorablement. J' aperçois S. qui s' active dix mètres devant moi et parfois Paquet qui l' assure, puis disparaît. Un coup d' œil vers le haut, très rapide. Je vois notre guide escalader une sorte de bosse. Je hurle: « Le Dos d' Ane! » — « Oui! » crie Paquet. Et déjà je suis en retard. J' accélère; Dos d' Ane, dalles, vires. Me voilà engagé à contre-pied dans une cheminée que je n' ai absolument pas eu le loisir d' examiner. Je dois m' em presque à fond. Fort heureusement S. tâtonne un peu dans la Dalle des Autrichiens, ce qui me permet de le rattraper. Je souffle une minute en lui laissant prendre du champ. Et la poursuite reprend. A un détour de la muraille, j' identifie devant moi la fente caractéristique du Pas du Chat, mais sollicité par le déroulement inexorable de la corde, je suis de l' autre côté avant d' avoir pu réfléchir à la meilleure façon de passer.

Encore un peu d' escalade et, sur les dalles qui bordent le Glacier Carré, je retrouve mes équipiers avec la satisfaction qui suit les longues séparations. Je m' assieds hors d' haleine. Le soleil baigne maintenant les sommets de l' Oisans et fait rutiler les neiges du Râteau, mais nous sommes toujours dans l' ombre et le froid demeure aussi vif. C' est bien la peine d' escalader une muraille sud! Nous mangeons quelques pruneaux et repartons.

De toute évidence, le Glacier Carré va être en neige dure. Je me réjouis à l' idée que la nécessité d' y tailler des marches amènera un ralentissement de l' allure. LasI Espoir déçu! Nous suivons l' arête de névé qui borde le rocher en utilisant les prises de main qu' offre celui-ci et sans tailler. Brèche du Glacier Carré. Une rafale de vent glacé nous accueille.

Un coup d' œil sur le débouché du Z et nous repartons derechef. Rochers commodes, plaqués de verglas par endroits. Je commence à peiner. Cheval Rouge! Belle occasion de s' asseoir. Qu' il fait bon se reposer un instant, jambes pendantes sur cette « haquenée de pierre ». Mais je suis à peine installé que le leader a démarré. S. suit et, du haut, je suis hélé. A mon tour. Facile mais impressionnant. Encore quelques roches. Tiens! une statue! C' est le sommet.

Confortablement adossé à un bloc rocheux, je reprends mon souffle et me chauffe avec volupté aux rayons d' un soleil enfin retrouvé. Cependant que je mets en marche le réchaud, S. tire sa montre: 8 h. 05. Je n' ai pas le « Devies-Laloue » sous la main ( pas de poids superflu !), mais quatre heures de montée, cela ne me paraît pas excessif.

L' air est d' un calme absolu. Une allumette brûle sans que la flamme marque un seul vacillement. Quelques légers filaments nuageux se dessinent à peine dans le ciel. Vue immense, presque sans limites. Les Alpes valaisannes, le Mont Ventoux, les Cévennes et les chaînes de la Basse Provence marquent à peine les bornes de la visibilité. Au delà, des sommets estompés sont encore perceptibles. Vers l' est, le Doigt de Dieu dresse sa silhouette sombre et élancée sur les massifs du Briançonnais que le contre-jour découpe en plans successifs d' une rigoureuse netteté.

Pierre Paquet nous offre du rôti de marmotte. Une vapeur légère monte du réchaud et je me surprends à murmurer: « L' azur fin qu' exhale en fumant mon thé blond. » Mais qu' ont à faire les réminiscences poétiques à 3987 m. d' altitude?

On l' a déjà dit, c' est un lieu bien étrange que la brèche Zsigmondy, et c' est une plus étrange sensation que de s' y trouver seul. Paquet a franchi l' impressionnante fissure, accompagné de toutes mes recommandations dont il n' avait que faire! S. a suivi et tous deux sont hors de vue. La corde file encore un peu puis s' arrête. J' entends des coups sourds et un fracas de vaisselle brisée. La glace!

Je tate le rocher qui est chaud et solide et j' escalade mentalement la fissure, sans trop m' attarder d' ailleurs à cet examen, sans trop regarder le vide creusé sous la masse déversée du Pic Zsigmondy. Du ciel lumineux, des pâturages d' En, émane une rassurante sérénité. Le Grand Pic lui-même, baigné de soleil, n' est point hostile.

Je m' efforce de m' abstraire ainsi dans le monde visible quand un appel lointain met fin à mon attente. Je resserre mon nœud d' attache et crie « j' y vais » d' une voix quelque peu émue. J' escalade sans grande peine la fissure et je vire; me voici au pied de la dalle, à quelques mètres de Paquet et S. qui suivent mes mouvements. « N' allez pas plus loin! » crie Paquet. Je jure intérieurement d' être condamné à demeurer à cet endroit précis où un passage rapide me paraissait la seule manœuvre souhaitable. S. est accroché à un gros bloc à quelques mètres au-dessus de moi et Paquet attaque le « morceau ». Je vais assister à la plus belle démonstration de « technique alpine » qu' il m' ait été donné de voir. Une couche de glace vitreuse couvre toute la Dalle Zsigmondy noyant à peu près toutes les aspérités. Utilisant de maigres saillies ourlées de givre, Paquet, chaussé de « Vibram » fort usés, taille et se déplace avec un calme, une souplesse et un sens de l' équilibre auxquels l' ama que je suis rend bien volontiers hommage. Je le ferais d' un meilleur cœur si ma position était moins précaire. Accroché au surplomb, je remue chaque membre à tour de rôle pour éviter les crampes et .je regarde parfois, avec convoitise, à quelques trente mètres au-dessus de ma tête, les roches baignées de soleil. Le ronflement des voitures circulant sur la route du Lautaret monte de la vallée et fait un bruit de fond aux chocs répétés du piolet de Pierre Paquet qui frappe sans relâche. Je me distrais à suivre la course des glaçons qui filent sur la pente et, arrivés à ma hauteur, au bas de la dalle, se déversent dans le vide. Par une association d' idées assez compréhensible je jette même un coup d' œil entre mes pieds, sur les pentes supérieures du Glacier de la Meije. L' idée me vint, tout à fait absurde, qu' elles n' offriraient pas un terrain de chute inexorable. Je déplace très légèrement mon pied droit qui s' engourdit. Il fait très froid. Paquet taille toujours. Bientôt je m' aperçois que les gerbes de glaçons projetées par son piolet scintillent dans le soleil. Donc il approche de l' arête. Je souffle dans une main puis dans l' autre, et je reprends courage.

Quelques instants plus tard, j' émerge, à mon tour, sur cette arête si désirée dans les chauds rayons du soleil. Les quarante mètres de rochers auront demandé près d' une heure d' efforts à notre leader.

A partir de cet instant, la course va changer totalement de caractère. La montée rapide dans l' obscurité et le froid ne nous avaient pas procuré d' autres satisfactions que celles de réussir une épreuve purement sportive. Le séjour au sommet et la descente du Grand Pic avaient été dominés par le souci du passage clé. Celui-ci est franchi. Il est 10 heures du matin. Le ciel est d' une sérénité parfaite. Toutes les hypothèques sont levées et la Meije est à nous seuls.

Nous allons parcourir en promeneurs cette arête prestigieuse entre le gouffre des Etançons dont nous côtoyons parfois les dalles aux chaudes couleurs et les pentes glaciaires du versant nord qui montent d' un élan rectiligne jusqu' à l' extrême bord de l' à.

Repas, prises de vues, tout sera prétexte à de multiples arrêts. Vers 14 heures, quand nous posons nos sacs au sommet du Pic Central pour une nouvelle halte après tant d' autres, je suis littéralement ivre de joie.

Quelques cirrus ténus s' allongent démesurément dans le ciel. Au loin, les Grandes Rousses brillent de tous leurs névés. Un gros cumulus plane, immobile, à notre hauteur, au-dessus du Goléon, et projette son ombre sur les alpages. L' air est toujours d' un calme parfait et le soleil agréablement chaud. Un sentiment d' euphorie nous a envahi tous trois.

A qui me demanderait d' évoquer avec plus de précision les impressions que je ressens, je conseillerais d' interrompre cette lecture et d' écouter quelque grande composition musicale, par exemple l' andante de la Neuvième Symphonie ou le larghetto du Concerto en ré. Enfermés dans leur signification trop précise, les mots ne sauraient exprimer l' inexprimable.

Une demi-heure plus tard, engagé dans la pente nord, je pars à la recherche de l' anneau du grand rappel. La neige couvre tout. Dure en surface, elle s' effondre et devient pulvérulente dès que l'on essaie d' y pratiquer des marches. Par endroits, la couche s' amincit et je heurte du pied les dalles sous-jacentes. Mauvais terrain, mais je suis assuré d' en haut par la poigne solide de Pierre Paquet.

Premiers rochers émergeants. J' examine. Rien. Je continue la descente. Il fait un froid très vif et je m' aperçois bientôt que mes mains collent au fer du piolet.

Enfin, sur un rocher presque noyé sous la neige, je distingue quelques torons blanchis et scellés par la glace. Avec la pique du piolet, je les dégage à petits coups prudents et je crie ma découverte à Paquet qui, depuis quelques minutes, me harcèle d' interrogations.

Bientôt, nous sommes réunis là, tous trois, transis de froid; avec une habileté de prestidigitateur, Paquet, sans un geste inutile, fait de la corde d' attache et de sa corde de réserve un seul lien qu' il lance sur la pente et qui descend en frétillant comme un serpent.

Désireux d' abréger ce séjour glacial, j' empoigne vivem|pt les deux brins et j' entame le grand rappel. Mes deux compagnons sont devenus bien lointains quand la rimaye s' effondre sous mon poids et qu' à bout de corde je me laisse choir sur la lèvre inférieure. Sans plus attendre, avide de chaleur, je pars en courant me réchauffer sur les pentes ensoleillées.

Encordés à nouveau, nous parcourons les pentes supérieures du Glacier du Tabuchet. Paquet devant, S. suit, dans le rôle du « client », et je ferme la marche.

A notre gauche, une arête de neige ourlée de corniches aux reflets bleus se détache sur les alpages de Ja vallée de la Romanche. De nombreux cumulus entourent la silhouette élancée des Aiguilles d' Arve. Le refuge est proche.

Nous descendons maintenant une pente assez raide. Je suis tout à coup arraché aux joies de la contemplation. Une traction brutale, violente, me rappelle aux réalités et me fait chanceler. Devant moi S. vient de glisser. Surpris par « l' événement » j' essaie de planter mon piolet. Trop tard! Je tombe à mon tour et je file sur la pente. S. arrive sur Paquet qui, parvenu au bas de la déclivité, ne s' est encore aperçu de rien. Fauché implacablement, il s' écroule et au moment précis où tous deux cherchent à se relever, j' arrive à bonne allure et provoque une chute générale. Nous voilà tous trois empêtrés dans la corde; nous nous relevons et secouons la neige qui nous couvre. Furieux de m' être laissé surprendre, j' invective mon camarade qui me désarme par un silence plein d' humilité. Notre guide sourit avec indulgence. Quelques minutes plus tard, nous entrons au refuge de l' Aigle.

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