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Tourtemagne, un nouveau centre d'alpinisme hivernal

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Un nouveau centre d' alpinisme hivernal.

Par Marcel Kurz.

( Suite et fin. ) Les nuits passent avec une rapidité déconcertante. On s' est à peine endormi que déjà il faut rouvrir un œil, puis deux, et constater qu' il fait grand jour et que cette grande lumière tombe d' un ciel toujours bleu.

C' est aujourd'hui la St-Joseph ( 19 mars ). Knubel doit être à la messe, et nous sommes en train de discuter pour savoir où diriger nos pas — ou si nous allons faire grève...? Si l'on fait grève aujourd'hui, ce serait pour monter demain au Bieshorn, par l' arête du Biesjoch. Mais le Biesjoch est noir de glace et nécessiterait une longue taille dans l' ombre matinale — à moins de suivre la trace qui monte au Brunnegghorn et de traverser la coupole 3724. Pourquoi pas? Mais j' avoue que ce Bieshorn ne me tente guère et je préférerais visiter le Brunnegghorn — course classique— plutôt que de paresser par ce temps radieux.

N' empêche que nos couchettes à ressorts sont diablement moelleuses... Jamais, dans un refuge, je n' ai trouvé de couche épousant aussi bien la courbe de mon dos. Si, comme on le prétend, les Prévôtois ont copié leur cabane sur celle du Mont Fort, ils n' ont pas adopté les durs sommiers de Moiry. Bravo! le progrès a du bon, même ici en Tourtemagne. Ainsi, vous pouvez vous lever sans même plier les genoux: deux ou trois bonds et vous voilà debout, comme un avion qui décolle.

Mais nous sommes en retard, ce matin... rapport au déjeuner complet et succulent servi par Mitten — avec grâce sans doute — mais avec force commentaires et recommandations. Impossible de quitter le refuge avant 6 h. 1/2.

— A quoi bon se presser? s' exclame Chouchou dans son genevois sonore et optimiste: on a mé bien le temps. A Britannia, on ne partait jamais avant 8 heures pour des sommets de 4000 mètres.

— Oui, c' est bien vrai, mais Britannia est à plus de 3000, alors que ces sacrés Prévôtois sont ancrés à leur cote 2519,00. En admettant que celle du Brunnegghorn soit aussi exacte, il nous reste 1327 mètres à gravir pour arriver là-haut.

Matthieu rappelle, non sans une pointe de fierté, qu' en février 1914, il n' a pas reculé devant les 2483 mètres qui séparent Zinal de la plus haute corniche du Bieshorn...

Ainsi devisions-nous tout en marchant — mais Mitten s' indigne: « Fichez-moi la paix avec vos chiffres, sinon je descends me recoucher... » Silence dans la cordée: elle a retrouvé ses planches et s' est engouffrée, contre un léger vent matinal, dans le chenal tôle ( sens unique, s. v. p. ). Chou-chou s' arrête pour endosser sa « puante » 1 ), bloque Mitten derrière lui, et Matthieu prend les devants, suivant la route ( 55 ) de son guide.

Mais je n' ai pas l' intention de vous décrire cette course au Brunnegghorn ( 3846 m. ). C' est la plus belle de toutes pour celui qui visite Tourtemagne, le Skiberg par excellence, comme l' a déclaré Miescher. Mais elle est si simple, et la voie si facile, que je ne puis guère en parler sans tomber dans la banalité 1 ).

Je préfère vous raconter comment nous avons passé à St-Luc, dans le Val d' Anniviers, en suivant un itinéraire tout nouveau et fort intéressant.

De la cabane, à plus d' une reprise, nous avions discuté les possibilités de gagner le Frilitäli pour passer la Forcletta. La partie supérieure de ce vallon semble favorable et en franchissant la crête qui le limite au nord, aux environs du P. 2933, on pourrait facilement gagner le col par une marche de flanc. Par contre, l' accès au Frilitäli est beaucoup moins engageant. Il comporterait tout d' abord une perte de niveau de 300 m ., puis une rude montée plus ou moins directe dans un terrain compliqué et à pied naturellement, en admettant que la neige soit suffisamment durcie sur ces pentes orientées à l' est. Du reste, toute la rive gauche de cette vallée de Tourtemagne, au sud de la Meidenalp, n' est guère praticable au ski et relativement dangereuse jusqu' au pied des Diablons. Là, heureuse exception, s' ouvre un vallon conduisant directement au Col des Arpettes, taillé entre le massif des Diablons et la chaîne qui le prolonge au nord. Ce vallon présente un gros avantage: il s' ouvre de plain-pied sur le glacier de Tourtemagne, à 2450 m. environ d' altitude et juste en face de la cabane. La perte de niveau est en somme négligeable et c' est bien la voie la plus courte pour gagner la chaîne faîtière.

Le seul inconvénient du vallon est d' être exposé aux séracs des Diablons qui, nous avons pu le constater, tombent à n' importe quelle heure du jour et de la nuit, même en hiver. De la cabane, on peut prospecter la route entière jusqu' au col. Les débris d' avalanches jonchent la pente, mais nous constatons qu' ils ne débordent pas le lit de la combe et n' empiètent pas sur la rive gauche. Cette rive gauche ( à droite en montant ) est précisément orientée en plein sud et nous espérons trouver une neige assez dure pour pouvoir monter directement à pied.

Ce mercredi 20 mars, il nous faut deux heures et demie pour préparer le déjeûner, nettoyer la cabane et tout remettre en ordre. Nous comptions partir avant 6 heures, mais il est passé la demie lorsqu' enfin nous dévalons la pente qui mène au glacier. En dix minutes, grâce aux crampons, nous arrivons sur sa rive et chaussons les skis. De la cabane nous avions repéré très exactement notre route, de sorte que nous avançons sans la moindre hésitation. En une demi-heure nous traversons le glacier au sud-ouest, obliquement par rapport à la direction des crevasses, franchissons la moraine de la rive opposée et atteignons le pied de la combe.

Suivant mon plan d' hier, je troque ici les skis contre les crampons. Mes compagnons détestent porter leurs skis; ils préfèrent les garder aux pieds le plus longtemps possible. Ma tactique est certainement moins pénible, la neige dure permettant au piéton une marche parfaitement régulière. Dans l' ombre, je m' élève rapidement le long du talweg, sur les débris d' avalanches. Lorsque le soleil m' atteint, j' oblique à droite pour longer la rive où la neige est complètement durcie. Dans la partie supérieure enfin, on peut monter directement par une coulée d' avalanches. Au lieu de gagner la plus basse dépression du col, j' oblique à droite au dernier moment pour éviter le danger de chute des séracs suspendus au P. 3008 et gagner le faîte une cinquantaine de mètres plus au nord.

A 9 h. 10 je débouche sur la crête des Arpettes, à l' endroit précis où le passage semble être le plus facile. Malgré le soleil, la neige est restée dure à souhait et je n' ai pas vu tomber le moindre petit morceau de glace. C' est une vraie chance.

En attendant le reste du trio, j' ai tout loisir de casser la croûte et d' étudier le paysage fort intéressant. Juste au-dessus se dresse la formidable paroi des Diablons, crépie de glaces suspendues et striée presque horizontalement par une large vire que l'on devine à peine d' ici, mais que connaissent bien les hôtes de la cabane de Tourtemagne.

Toute la rive droite de la vallée est encore plongée dans l' ombre. Ce qui m' intéresse bien davantage, c' est la combe de Barneuse qui se creuse à mes pieds et par laquelle nous pourrions descendre directement à Zinal ou à Ayer. Cette voie est favorable jusqu' au point où elle bifurque. En tirant à gauche, on arrive à Lirec, à droite à Barneuse. Mais, au delà de ces deux alpages, les pentes s' accentuent et se boisent sérieusement. Entre les deux itinéraires, je préférerais sans hésitation celui conduisant à Zinal: il est moins dangereux et la vue est bien plus belle. Mais nous n' irons ni à Zinal, ni à Ayer. Notre intention est d' aboutir à St-Luc, ce qui suppose encore une longue traversée sur le versant anniviard de la chaîne faîtière.

Mes deux compagnons surgissent un peu essoufflés de la combe éblouissante et déposent leur charge avec un soupir de satisfaction. Pendant la halte bienvenue qui les réconforte, je puis leur faire voir l' itinéraire resté caché jusqu' ici et qui doit nous ramener vers la Forcletta. Vis-à-vis de nous, presque en plein nord, se dresse le dôme blanc des Marmontanettes, coté 3018 sur la carte. Immédiatement à sa droite ( E ) s' ouvre une large selle évasée, où nous devons passer pour aller franchir plus loin la Crête de Barneuse, en un point invisible d' où nous sommes. Alors seulement nous pourrons rejoindre l' itinéraire ordinaire de la Forcletta et descendre sur St-Luc par la Chaux de Tounot et la route ( 51 ) de mon guide.

Pour descendre dans la partie supérieure du vallon de Barneuse, il vaut la peine d' enlever les peaux: la neige est presque toujours poudreuse en ces parages et la pente beaucoup plus longue qu' il ne paraît du Col des Arpettes. La différence de niveau comporte au moins 200 m. et Mitten réussit à placer une douzaine de télémarks avant de reprendre la montée. Une sorte d' auge s' enfonce vers le nord et se transforme en combe mouvementée, suivie d' une forte pente en plein soleil. Trois quarts d' heure suffisent pour passer du Col des Arpettes à la selle que nous appellerons Col des Marmontanettes ( marmottes)1 ).

Mais tandis que nous flânons sur les rochers voisins, nous constatons que la combe qui descend d' ici au nord-ouest est beaucoup moins régulière que ne l' indique l' A. S. D' après celui-ci, il semble qu' une descente facile conduise d' un trait au pied de la Crête de Barneuse. Or, cette combe est si raide au début ( juste sous nos pieds ) qu' elle se dérobe à notre vue et pose un grand point d' interrogation. Plus à droite, par contre, une autre solution semble s' offrir pour passer presque sans descendre au niveau de la Crête de Barneuse. Les pentes occidentales des P. 3146 et 3037 de la chaîne faîtière ne paraissent pas trop raides, malheureusement nous ne voyons pas tout et ce que nous voyons se présente de profil. Or, les profils sont trompeurs en montagne: leur inclinaison semble toujours inférieure à ce qu' elle est en réalité. Néanmoins, après quinze jours de beau temps et vu l' état parfait de la neige, nous pensons pouvoir risquer cette traversée.

Quittant la selle à midi, nous grimpons à pied une cinquantaine de mètres vers l' est pour passer derrière un rognon rocheux d' où la pente se profile sous son angle le plus favorable.

Armé de ses couteaux Bilgeri, Mitten veut bien se lancer comme ballon d' essai et disparaît peu après à notre vue dans une large combe latérale. Nous le suivons non sans crainte, car c' est à peine si nos skis émoussés mordent sur la neige. Dans la combe, qui forme entonnoir, la pente s' accentue. On passe entre quelques rochers dont l' appui moral est réconfortant et finalement une longue descente oblique nous amène sur la selle la plus élevée de la Crête de Barneuse.

Ce dernier parcours est tout particulièrement raide et impressionnant. La traversée a duré trente-cinq minutes et nous laissera un vilain souvenir, à moi surtout qui, pris une fois par une avalanche, suis resté très sceptique sur la stabilité des neiges. L' épouvante qui s' empare d' un skieur pris dans cette lave blanche est si terrible qu' elle ne s' efface plus jamais, et il est curieux de constater combien la notion de danger peut différer d' un skieur à l' autre, si l' un a ressenti et si l' autre ignore cette horreur2 ).

Heureux de nous en être tirés à si bon compte, nous tournons le dos au passé pour examiner ce qui vient. Cette fois, les aléas semblent bien finis: d' immenses champs de neige ondulent à perte de vue, gracieusement mamelonnés, striés de méandres capricieux qui se croisent et s' entrecroisent, comme sur une toile de Hans-Beat Wieland. La neige paraît excellente et la seule difficulté sera de trouver la meilleure route pour gagner la « Bella Vouarda » — cette immense croupe incurvée entre le Roc de Boudri et l' arête de Nava. Deux gros blocs de rochers nous servent de repères et nous lâchons dans cette direction nos coursiers impatients. Economisant sagement la pente pour n' avoir pas trop à remonter, nous croisons la piste de Clivaz qui mène à la Forcletta et arrivons presque de niveau dans une des selles à l' ouest du P. 2747.

L' heure propice et l' éclairage prestigieux d' un paysage à contre-jour nous engagent à faire ici une longue halte. Au point de vue esthétique, je n' attendais pas grand' chose de cette dernière journée et j' avais étourdiment brûlé mon dernier film sur le Col des Arpettes. Je connaissais ces grands pâturages pour les avoir parcourus bien des fois en été. J' avoue qu' ils sont empreints d' un charme tout spécial, auquel contribuent sans doute les scènes pittoresques de la vie pastorale. Mais l' hiver! pas un seul être ne se meut dans tout ce paysage et pourtant — qu' il est beau, dans la simplicité de ses lignes et dans toute sa blancheur... Si beau que nous ne pouvons nous lasser de caresser, des yeux mi-clos, le chatoiement et les douces ondulations des neiges, où tout concourt à l' accord nuancé des couleurs. On entend dire encore trop souvent qu' en hiver tout est blanc. Quelle erreur! Moi aussi je croyais être blasé. En été, ces crêtes m' avaient paru ennuyeuses, même désolées; mais une fois de plus, j' ai pu et dû constater qu' ici même, dans la monotonie du paysage neigeux, les moindres détails, les moindres accidents du terrain, ressortent avec une beauté parfaite, précisément parce qu' ils sont faits de rien: un simple manteau blanc miroitant sous le soleil et sous le ciel bleu. En hiver, la fête est exclusivement pour les yeux: ce manteau blanc étouffe le murmure des ruisseaux, il nous prive de la flore estivale, de ses chauds parfums et de l' âpre senteur dégagée de la terre, qui tous concourent, autant que les formes des choses, à notre joie de la nature.

Le soleil baisse et se joue sur les crêtes estompées et miroitantes. A notre droite s' étendent des champs de neige plus vastes encore que ceux que nous venons de traverser: c' est la Chaux de Tounot, bosselée, creusée d' innombrables vallonnements qui tous tendent en méandres vers St-Luc.

Ce terrain admirable n' a qu' un défaut: son inclinaison n' est pas suffisante, la neige qui le recouvre aujourd'hui étant trop profonde, ou plutôt, je devrais dire qu' elle n' a pas pu se tasser par suite des grands froids de cet hiver. Il nous faut une heure entière pour arriver aux chalets de Tounot ( 2202 m .), alors que des skieurs y sont descendus en dix minutes par neige propice. A cet endroit nous rencontrons le gros « sel » de mars, généralement fort agréable par sa régularité. Mais les fondements de cette couche sont comme pourris et quand les skis s' y enfoncent, ils restent pris comme dans de la glu. Il est, en fin de courses, des glissades qui vous délassent au point qu' on se sent plus frais à l' arrivée qu' au départ. Celle que nous venons de faire nous a tués — littéralement. Sur le premier tertre de gazon, parmi les pins aroles, nous laissons tomber nos skis avec dégoût. Telle est la triste fin d' une belle randonnée.

Mais le paysage est là pour nous consoler, ce paysage cher au peintre Bille, qui nous l' a rendu familier: l' alpage solitaire dans sa sévère grandeur; le « chiesso » blanc, bardé de longues poutres noires qui pointent obliquement dans l' air; tout à côté une très haute croix penchée; à l' entour, des plaques de neige sur le feutre brun des gazons; puis des aroles aux branches tordues; plus loin, plus haut, d' où nous venons, des aroles encore: toute une armée, clairsemée sur la pente, tachant la neige de noires silhouettes; des crêtes qui s' élèvent et se rencontrent, des ombres bleues coulant dans les ravins.

Le soleil est déjà chaud; une brise subtile nous apporte dans sa caresse la senteur des conifères et sur tout cela règne l' éclatante lumière de mars, le bleu profond du ciel...

Nous sommes prêts maintenant à affronter le retour. Là-haut, déjà, un premier signe de civilisation frappe le regard: c' est l' amusant cube rose de l' Hôtel Weisshorn. Au loin, St-Luc, son clocher et ses mazots noircis tranchent à peine sur le brun des prés desséchés. Nous voici sur un chemin qui descend au village.

St-Luc est vide: tous ses habitants travaillent dans leurs vignes. La poste elle-même est fermée, le curé en promenade. Il n' y a pas moyen de téléphoner. En vingt minutes nous dégringolons à Vissoie, où l'on nous promet une auto pour dans une heure. Mitten se décide à rester ici, dans une pinte enfumée. Pour Chouchou et pour moi, la fin de l' équipée se précipite. L' auto, puis l' express nous emportent — mais j' aime la fuite des heures, lorsqu' elles deviennent insignifiantes...

P. S. Comme complément à ma note au bas de la page 438, voici quelques détails sur les ascensions réussies au Cervin durant l' hiver 1929. Je les tire, en partie, d' une statistique et d' un article qui viennent de paraître dans la Rivista Mensile du C.A.I. ( pp. 273 à 275 ), laquelle ne m' est parvenue que le 24 octobre 1929.

Le 18 mars, à 11 h., Hans Haderli de Zurich ( et non Weber, comme le prétend la Rivista ), avec Ernst Zumtaugwald et le porteur Albinus Kronig parviennent au sommet par l' arête du Hörnli. C' est la caravane qui fut si sensible au froid, d' après les journaux.

Le même jour, à 12 h. 15, G. B. Gallo, G. Pisoni et Luigi Bon, tous trois de la section de Turin du C.A.I., arrivent au sommet italien par l' arête italienne du Lion et réussissent du même coup la première ascension hivernale sans guide. Ils trouvent les cordes et les rochers parfaitement secs et se plaignent de la chaleur. Bon écrit qu' en arrivant au sommet, « la brise septentrionale, dont nous avait protégé le Cervin durant l' ascension, nous fouette le visage et nous apporte une agréable fraîcheur... » — Nous voici très loin de la Sibérie...

Le 21 mars, Oscar Nicolet avec Viktor Biner réussissent également l' ascension, de Zermatt par le Hörnli. Ce fut le dernier beau jour de l' étonnante série et ces trois ascensions se firent dans des conditions parfaites. Il neige ensuite du 23 au 25, puis la bise se met à souffler.

La veille de Pâques, le ciel fut absolument clair et le jour de Pâques ( 31 mars ), deux caravanes du A.A.C.B. gravissent la montagne, mais dans des conditions moins favorables, comme me l' écrit M. Fleuti. Les Bernois formaient deux cordées comprenant: W. Feitknecht, P. Hagenbach, W. Senn, H. et Adolf Fleuti. La neige fraîche retarda leur marche dans les environs de la cabane Solvay. L' Epaule était en grande partie dégarnie de neige et glace et les cordes fixes parfaitement sèches. Dans la partie supérieure, la bise fut désagréable et le temps se gâta le lendemain. Départ du Hörnli 4 h., sommet 13 h.; descente au Hörnli en 6 h.

En examinant la chronique, nous constatons que, de 1882 à 1928, seize hommes seulement ( répartis en cinq caravanes ) gravirent le Cervin en hiver. Et voici qu' en moins de quinze jours ( du 18 au 31 mars 1929 ), 13 nouveaux conquérants, formant cinq caravanes, viennent s' ajouter à la liste... Décidément, ni la presse, ni la Sibérie n' y peuvent plus rienM. K.

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