Un bivouac au Tour Noir | Club Alpino Svizzero CAS
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Un bivouac au Tour Noir

Hinweis: Questo articolo è disponibile in un'unica lingua. In passato, gli annuari non venivano tradotti.

Par le Dr R. Isenegger.

— Tu n' oublies pas que dimanche prochain a lieu l' inauguration de la cabane Dufour à la Neuvaz! Nous y allons? me demande Gustave.

— D' accord!

— Et si nous faisions le Tour Noir? ajoute Arthur.

— D' accord!

Le départ est fixé au vendredi 1er septembre.

Nous ferons le Tour Noir samedi pour être de retour à la cabane le soir.

Chacun profite des quelques jours qui restent pour se documenter. Deux clubistes qui avaient tenté l' ascension, quinze jours plus tôt, avaient perdu deux heures sur le glacier et dans les séracs, à la recherche d' un passage. Premier avertissement.

Le Kurz est mis à contribution. Je penche pour l' itinéraire 211 et retour par le 214 et 227.

Arthur est hésitant. Gustave n' a pas de préférence. Aucune décision définitive n' est prise. On verra une fois sur place.

Vendredi matin, le temps est splendide. Il fait froid. C' est bon signe. Le temps, pour une fois, paraît vouloir nous être favorable.

Aussi est-ce très gais que nous nous retrouvons sur le quai de la gare. Gaie fut la route.

A 7 h. 1/2 nous débarquons à Orsières. Petit déjeuner. A 8 h., départ.

Nos sacs sont lourds, et c' est tout dou- tout doucement que nous nous acheminons par Som la Proz, Ville d' Issert, Praz de Fort, vers la Fouly.

Très vite, nous commençons à transpirer et cela ne nous dit rien qui vaille. C' est un indice évident que nous sommes à court d' entraînement.

Rien d' étonnant là. Notre dernière randonnée, la traversée de l' Argen, remonte à cinq semaines déjà, et cela grâce à l' été pourri dont nous avons été gratifiés.

Entre la Seyloz et la Fouly, le char postal qui se rend à l' hôtel nous rejoint. Sans vergogne aucune, dans le seul but, du reste, de ménager mes forces, je me débarrasse de mon sac, pour le remettre au conducteur, avec toutes sortes de recommandations paternelles. Ainsi déchargé, je suis d' un pas léger mes deux compagnons, rivés à leur paquetage qu' ils n' auraient pas lâché pour un empire.

Arthur a soif! Déjà?

A midi moins le quart, nous sommes en vue de l' hôtel. Un instant d' arrêt. Chacun s' arrange un peu. Gustave, lui, aimerait bien ne pas remettre sa chemise. Arthur et moi essayons de lui faire comprendre par des arguments qui devaient être de toute première force, puisqu' il a compris, qu' il n' est pas seyant d' entrer dans le monde le torse nu.

Cinq minutes plus tard, nous sommes très aimablement reçus par le patron.

— On n' attendait plus que vous, messieursMerci!

Séance tenante, nous nous mettons à table. Le dîner délicieux, arrosé d' un excellent Fendant, nous plonge dans une mollesse exquise.

Les pronostics du temps restent favorables.

Un de mes anciens maîtres, le professeur Demiéville, nous assure, en sortant son altimètre de poche, doublé d' un baromètre, le grand beau pour le lendemain. Alors tant mieux! Il fera donc beau! Tout le monde est d' ac, même les braves gens de l' endroit, auxquels nous avons posé la question.

A 14 h. 1/2, nous bouclons nos sacs et, toujours tout doucement, nous suivons l' excellent sentier muletier qui mène à la cabane.

Dans la combe de la Neuvaz, le soleil tape ferme! Pas moyen d' échapper; cette fois, il faudra porter le sac jusqu' au bout.

Tout en montant, nos regards se portent souvent sur le Tour Noir. Il est imposant et sinistre. Que nous réserve-t-il?

Au bloc sous lequel Javelle a bivouaqué avant de vaincre le Tour Noir, repos. Nos pensées s' en vont un instant vers cet enthousiaste de l' Alpe trop tôt disparu, et nous songeons à la description magistrale qu' il fait de ces lieux, dans ses « Souvenirs d' un alpiniste ».

A 17 h. 1/2, nous sommes à la cabane. De la terrasse, le panorama qui se présente est impressionnant, plus encore, émouvant.

Je n' ai jamais vu d' endroit aussi sauvage qui donne en même temps une impression de solitude aussi parfaite. On se trouve dans un autre monde!

Devant soi un cirque immense de glace, de crevasses, de séracs. Au-dessus, la roche noire. Le crépuscule ajoute encore quelque chose de diabolique à cette vision. C' est beau! Du Dolent, magnifique, aux Darreïs, en passant par la pointe d' Amone, les Aiguilles Rouges, le Tour Noir, roi de ces lieux, tout paraît inaccessible et infranchissable.

Nous sortons nos jumelles pour essayer de fixer l' itinéraire définitif. Plusieurs routes semblent possibles. Toutes paraissent mauvaises. Nous décidons de traverser le glacier jusqu' à un promontoire rocheux d' où nous espérons pouvoir passer. Cela nous ramène sensiblement au tracé 227 du Kurz. Là-dessus, tranquilles, nous allons souper.

A 22 h., bonne nuit! J' essaie de dormir. Inutile! Le 227 et le 211, ou le 211 et 227? C' est une obsession! Gustave dort depuis longtemps. Il dort toujours, n' importe où, n' importe quand et n' importe comment. Quelle bonne nature! Je finis cependant par en faire autant.

A 4h. 1/2, diane. Il fait nuit encore. Petit déjeûner sur le pouce. A 5 h. 1/2, un peu tard, nous sommes équipés, encordés, les crampons aux pieds. Nous laissons à la cabane quelques victuailles et effets de rechange qui ne nous paraissent pas absolument indispensables. Erreur, que nous aurons souvent l' occasion de regretter.

Le temps est beau! Là-bas pourtant, vers le sud, sur le Val Ferret, un nuage noir, un seul, une « niolle », comme dit Arthur.

Il fait doux, trop doux. C' est à peine s' il gèle. Serait-ce d' un mauvais augure? Nous partons. Je suis un peu soucieux. Ce nuage me chicane. Enfin, allons! De la cabane, nous suivons le pierrier jusqu' à un éperon rocheux à droite, où nous pensons aborder le glacier. C' est trop haut. On redescend. Perte de 20 minutes. Une fois sur le glacier, tout crevassé, nous avançons d' un bon pas. J' allume une cigarette, cela sera la seule de la journée.

A 7 h. 1/2, nous abordons le promontoir rocheux, repéré la veille, où doit se trouver le passage présumé. Un pont se présente. Il ne nous inspire qu' une confiance médiocre. La neige est bonne, heureusement.

Avec beaucoup de prudence et dans le silence absolu, car nous sommes à quelques mètres des séracs, nous passons. Après celui-là, un autre pont, plus long, plus fragile encore. Il est passé comme le premier. Nous voici sur le petit glacier tributaire ( névé ). Il est tôt traversé et, vers 9 h., nous attaquons l' arête que nous suivons tantôt par le rocher, tantôt par des rasoirs neigeux. A droite et à gauche des « à pic ».

Les conditions sont toujours bonnes. Le vent souffle modérément. Pendant que nous montons, les sommets environnants se couvrent, les uns après les autres. Seul le Tour Noir est indemne. Nous sommes encore au soleil. Il fait chaud. A 11 h. 3/4, avant d' aborder la vire Javelle, nous nous accordons un instant de repos. Subitement, le vent souffle avec violence, le brouillard nous enveloppe, et une bourrasque de grésil nous rafraîchit. Court colloque.

Pas de doute, le temps se gâte sérieusement. Il faut rentrerQuel ennui! dit Arthur qui a de la peine à se résoudre à rebrousser chemin à 150 m. du sommet et qui traîne en longueur les préparatifs de départ. Nous redescendons. A peine avons-nous fait 50 m. que survient une magnifique éclaircie. Nouveau colloque. On remonte malgré l' avis contraire de l' un de nous.

Pendant que nous remontons, le Tour Noir se coiffe à nouveau. Tant pis. Nous irons jusqu' au bout, cette fois.

Au milieu de la vire Javelle, Arthur, toujours observateur, s' arrête, extasié, devant un magnifique cristal, pour me dire de ne pas manquer de l' examiner. Il était beau, en effet, mais le moment et le lieu de la contemplation me paraissaient mal choisis, aussi est-ce à peine si je daigne lui jeter un coup d' œil en passant. Et cependant, ce cristal est là, gravé dans ma mémoire comme si je l' avais longuement palpé, caressé. Je revois jusqu' à sa place exacte.

La vire qui surplombe le glacier de la Neuvaz de quelques centaines de mètres, un seul tronçon excepté, ne présente pas de difficultés spéciales.

De l' extrémité de la vire, par une varappe facile, dans de gros blocs solides ( ne pas prendre à gauche, mais directement en haut ), on atteint rapidement le sommet. En réalité, il y en a trois, mais si rapprochés les uns des autres que, de loin, ils se confondent en un seul. Le sommet est atteint à 13 h. 1/2. Nous sommes dans le brouillard, peu dense, suffisamment pourtant pour obstruer complètement la vue. Un instant seulement nous distinguons les Aiguilles Dorées. Nous sentons qu' il n' y a pas de temps à perdre, cela d' au moins que le chemin du retour ( tracé 211 du Kurz ), quoique plus court, nous est totalement inconnu. Rapidement, nous cassons une croûte. A 13 h. 35, départ!

Nous suivons l' arête qui doit nous mener au col supérieur du Tour Noir.

Le brouillard est opaque. Aucune éclaircie. Quel ennui! redit Arthur. Il est 15 h. 1/2. Nous devrions être au col supérieur depuis longtemps.

Halte! Nouveau colloque. Pas de doute, nous pataugeons dans le brouillard. Nous allons vers l' inconnu! Le parti le plus sage est de remonter au sommet, refaire la vire Javelle et reprendre nos traces de l' autre côté. Ça va! remontons!

A 17 h., nous nous retrouvons au point où nous étions à midi et quart. Ci, perte de quelques heures précieuses qui nous coûteront cher.

Nous nous hâtons lentement. Il pleut ou il neige.

Tout à coup un avertissement: Attention Arthur! Il se retourne et évite adroitement et prestement un bloc de 500 kg. au moins. Ce bloc qui m' arrache mon piolet en passant, comment s' est détaché? Il est probable que, sous l' in du fœhn et du dégel, il a été rendu si instable qu' un rien a suffi pour le libérer.

Je retrouve mon piolet. Nous continuons à descendre.Vers 17 h. 1/2, une bourrasque de grésil nous cingle le visage, accompagnée d' un orage formidable. La foudre tombe un peu partout. Instinctivement, nous cachons nos piolets et nous nous aplatissons dans une neige mouillée. Je pense à l' altimètre et au baromètre du professeur Demiéville

Arrêt forcé de 40 minutes. Nouvelle perte de temps. L' orage semble s' éloigner. Nous avons eu chaud, au figuré, bien entendu.

Je cherche mon piolet. Je l' ai si bien caché que je dois, pour le retrouver, gratter la neige, les mains nues. Il y a longtemps que nos gants trempés sont inutilisables. Enfin le voilà!

Nous partons. Il tonne et l' air est encore surchargé d' électricité. Il fait nuit. Nous assistons alors à un spectacle extrêmement intéressant, mais peu rassurant. Des effluves lumineuses partout! aux piolets, sur les boucles des sacs, entre et aux extrémités des doigts, sur toutes les moindres proéminences rocheuses à notre proximité immédiate. Les effluves augmentent chaque fois que je retire mon piolet de la neige, pour disparaître presque complètement quand je l' y plonge. Toutes ces effluves lumineuses accompagnées d' un crépitement caractéristique nous font penser à des feux d' artifice.

— On est bon pour le bivouac, fait Gustave.

On s' en doute, ce n' est pas nécessaire de le rappeler!

La descente est lente, difficultueuse. Le passage des rasoirs de neige exige toute notre attention. Dans de bonnes conditions encore, ce matin, ils sont ce soir dans un état déplorable. Le fœhn a fait son œuvre. Nous enfonçons jusqu' aux genoux. A chaque pas, on cherche un fond solide, pendant que la neige dégringole à droite et à gauche. Nous avançons péniblement. Certains passages se font à reculons, les bras dans la neige jusqu' aux coudes. Personne ne songe à l' heure. Il neige sans discontinuer. Le brouillard est si dense que c' est à peine si nous nous entrevoyons, devinons, devrais-je dire, d' un bout de la cordée à l' autre. Nous avons perdu nos traces depuis longtemps.

Halte! fit l' un de nous. Inutile d' aller plus loin pour le moment. Nous sommes fatigués et n' avons plus de sécurité suffisante pour continuer. Man-geons un morceau, reposons-nous un moment, on verra ensuite. Du reste, il fait nuit et, au point où nous en sommes, une heure de plus ou de moins n' a pas d' importance. Il est 21 h. 1/2.

Pour avoir négligé de mettre nos bandes molletières au départ, nos pieds nagent dans nos souliers. Trempés aussi nos vêtements et sous-vêtements de corps par l' effet combiné de la pluie, de la neige, du brouillard et de la transpiration. Rien de sec à se mettre. Chacun regrette amèrement les effets laissés à la cabane. Nous mangeons un rien, la bouche pâteuse. Le pain, par manque de salive, ne peut pas descendre. Je me rabats sur du sucre et quelques caramels mous. Une tasse de thé ferait plaisir, mais aucun n' a de réchaud. Grosse lacune. Nous laissons au fond des sacs quelques provisions, car nous ne savons pas ce que le lendemain nous réserve et nous pourrions en avoir besoin.

Tout à coup, vers l' est, une lumière! C' est la cabane qui nous sourit, l' ironique! à travers une déchirure de brouillard.

Plus au nord, vers les Darreïs, une autre lumière immobile aussi. Une caravane, sans doute, surprise aussi par le mauvais temps, subit un sort pareil au nôtre. Le rideau se referme et nous voilà isolés à nouveau. Mais nous avons pu nous repérer. Nous sommes sur l' arête, pas très loin du glacier au point 3100 environ. Que faire? Continuer, c' est risquer d' errer dans le brouillard ou quelque chose de pire. Tout est ramolli. Notre passage déjà peu sûr le matin, l' est encore infinement moins ce soir. Peut-être même s' est effondré. Non! mieux vaut rester là jusqu' à l' aube ou du moins jusqu' à ce que le froid nous chasse. Chacun s' installe tant bien que mal, plutôt mal que bien.

Une sorte d' excavation se présente. Gustave, naturellement, prend la meilleure place. Moi-même, je m' assieds sur un roc aigu qui m' oblige à changer de position toutes les deux minutes, un pied dans le vide, l' autre ou plutôt ses crampons, vaguement appuyé contre le dos de Gustave, qui murmure; position fatigante que j' abandonne volontiers pour rester debout, coincé entre deux blocs, relativement à l' abri, mais sous une gouttière. Cette goutte qui me tombe dessus chaque seconde m' obsède et me fait penser au supplice chinois. C' est ici que mon capuchon serait utile. Arthur est le moins bien loti des trois. Il est en dehors de l' excavation, plus appuyé qu' assis sur un bloc, à peine abrité. Mes doigts sont douloureux et n' ont plus aucune sensation. Je les examine à la lueur de la lanterne. Gelés, encore la guigne! J' essaie de me remémorer où et quand cela s' est produit. Probablement en déterrant mon piolet et en descendant à reculons les mauvais passages, la neige jusqu' aux coudes.

Nous sommes silencieux. Le moral est bon cependant. De temps en temps un appel: « Arthur, quel temps fait-il? » et sa réponse, toujours la même: « Brouillard et neige! » rompent seuls notre silence. De Gustave rien. Il somnole!

Parfois, le bruit lugubre des séracs qui tombent nous confirme qu' il eût été imprudent de continuer notre route.

Il ne fait pas trop froid, heureusement. Et pourtant, nous grelottons. Inutile de résister! Il ne le fallait pas, du reste. Ce tremblement durant des heures qui est, en somme, une lutte réflexe contre l' abaissement de la température du corps, associé à un halètement continu, est un des souvenirs les plus vivaces de cette nuit sinistre. Notre situation n' avait rien de confortable. Une seule fois, nous parlons de l' heure. Il est près de 23 h.

Je veux sortir une « Gold Flake ». Néant! Les 19 cigarettes qui restaient sont réduites à l' état d' horrible bouillie. Les heures passent pourtant. Vers 4 h. du matin, la température fraîchit. Il gèle. A 5 h., nous nous secouons. Il fait à peine jour. Départ.

Nous sommes raides et trébuchons comme des hommes ivres. Ce n' est qu' au bout d' un quart d' heure que la machine commence à fonctionner à peu près normalement. Le rocher, recouvert de verglas et d' une mince couche de neige, est glissant. Attention! Le brouillard est toujours des nôtres.

Bientôt, nous sommes sur le névé. Aucune trace. « A droite, dit Gustave. » « A gauche, répond Arthur. » Je penche aussi pour la droite. Quelques instants plus tard, nous retrouvons notre passage. Nous n' espérions pas tant. Le pont est toujours là, mais considérablement modifié. Aussi est-ce en redoublant de prudence et d' attention que nous franchissons, heureusement, ce mauvais pas.

A 7 h. 1/2, nous nous retrouvons sains et saufs sur le glacier de la Neuvaz, en dessous du brouillard. Ouf! c' est maintenant qu' une excellente Gold Flake ferait plaisir! A 9 h. 1/2, nous rejoignons le sentier muletier qui mène à la cabane, où nous scindons la colonne des 150 clubistes qui se rendent à l' inauguration. Décrire l' accueil amical que nous firent nos camarades et les attentions toutes féminines que quelques-uns eurent à notre égard, est impossible. Qu' ils soient remerciés ici. A 9 h. 3/4, nous sommes à la cabane, heureux de nous débarrasser des crampons qui nous meurtrissent les pieds depuis 28 h. 1/2. Nos crampons nous ont été d' un grand secours, tant dans le rocher, verglacé ou non, que sur la neige, bonne ou mauvaise. Mes camarades avaient des crampons ordinaires à 8 pointes. Moi-même, j' essayais pour la première fois des crampons à 10 pointes en fer forgé des frères Andenmatten à Saas-Almagel. Pas plus lourds que les autres ( même moins je crois ), ils se sont révélés très supérieurs et peuvent être vivement recommandés ( je n' ai pas d' actions dans la maison ).

A la cabane, une bonne tasse de thé bien chaud et, surtout, honni soit qui mal y pense, un bon verre de vin, voilà ce qui nous a fait le plus de plaisir.

Nous essayons de dormir. Impossible. Le va et vient, les chants, les discours nous en empêchent. A midi, soupe commune.

A 14 h. 1/2, départ pour la Fouly. De là, en camion jusqu' à Orsières. Dans le train qui nous ramène à la ville, nous épiloguons sur les conséquences graves qu' auraient pu avoir des fautes d' apparences légères, telles que le manque de réchaud, le laisser à la cabane d' effets de rechange, l' omission de mettre les bandes molletières au départ.

Nous arrivons à Lausanne, harassés, mais heureux, ramenant avec nous une provision de souvenirs pour le restant de nos jours. Nous nous séparons à 22 h., en méditant sur ces paroles, lues ou entendues quelque part, que l'on ne devrait jamais oublier: « En haute montagne, il faut toujours prévoir le pire.»Horaire: Orsières à la Fouly: 3 h. 3/4. La Fouly-la Neuvaz: 3 h. 1/2. La Neuvaz-Tour Noir: 8 h. 1/2 ( perte de temps et haltes comprises ). Tour Noir à la Neuvaz:

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