Une traversée du Grand Muveran | Club Alpino Svizzero CAS
Sostieni il CAS Dona ora

Une traversée du Grand Muveran

Hinweis: Questo articolo è disponibile in un'unica lingua. In passato, gli annuari non venivano tradotti.

Par R. Visio.

Sous l' arête qui s' incurve de la Pointe des Ancrenaz à la paroi du Muveran, à l' abri de la piquante brise du matin, nous nous sommes étendus.

Nous attendons le soleil; le voici qui se montre derrière la haute muraille noire de l' Arête Vierge. Et ses premiers rayons, se glissant entre les gendarmes sombres, traversent d' un trait rigide l' espace au-dessus du Plan Névé et des Outans, atteignent et rosissent les Névés du Régent Bernard. Au couchant, au-dessus de cette teinte indéfinissable de la nuit qui s' en va, chape lourde et mate posée sur les sommets encore noirs de la Savoie, des nuages minuscules s' allument d' un rouge violent. « Mauvais signe; signe de pluie », dit mon ami Trachsel. Il en sera heureusement pour sa prévision.

Nous contemplons la paroi du Muveran; nous essayons d' y chercher la voie d' ascension. Peine perdue. Parce que nous nous trouvons juste en face, elle ne nous présente que des lignes verticales et semble inaccessible. Pourtant nous savons que la nature y a aménagé à l' usage du grimpeur de bonnes et profondes cheminées, des dalles relativement agréables et, tout au travers de la paroi, une Vire aux Bleus large et commode. Où donc tout cela se cache-t-il que nous ne pouvons rien repérer? Même le premier bout d' arête, que l'on nous a annoncé facile semble tiré au fil à plomb.

Mais ce que nous distinguons, cependant, c' est la double nature de la paroi: jusqu' à la moitié de la face visible, elle est constituée par une roche brune et pourrie, par une caillasse aride et croûtante; mais au-dessus, le rocher plus blanc monte en longues dalles lisses, en cheminées droites et peu enfoncées, en splendide paroi, altière et fière, qui ne le cèdent en rien à l' audace, à l' élancement des faces de granit des Dorées ou des Aiguilles de Chamonix. Jamais, en contemplant le Muveran, de l' Argentine ou de Nant, nous ne nous sommes doutés qu' il pût offrir une si haute tranche de si beau rocher.

La première partie de l' ascension fut rapidement menée. Les caillasses croulantes se sont révélées bonne arête, bien commode ocar elle n' est faite que de pavés accumulés, de blocs branlants — partout où la pente se redresse, une roche meilleure affleure, une roche aux nombreuses prises, franche et solide. Cette facile grimpée, hélas, ne durera guère. Bientôt notre arête aboutit et se meurt sur une vire légèrement montante, qui suit à sa base la paroi de beau rocher. A quinze mètres sur notre droite, une autre arête s' appuie de même au mur à pic; une fausse arête celle-là, née à cent mètres plus bas, dans des contreforts caillouteux.

C' est ici l' endroit décrit par M. Seylaz dans son article de l' Echo de décembre 1924: « l' arête vient buter contre une formidable paroi verticale, arrondie en bastion, défiant toute attaque directe ». Défiant toute attaque directe? Que non pas, puisque c' est par le plein milieu de cette paroi que nous nous sommes engagés; et, loin de rechercher la route ordinaire que nous pressentions sur notre gauche, nous avons toujours tiré sur la droite, nous rapprochant bientôt à moins de dix mètres de l' arête qui limite la face de Nant de la montagne. 0h! ce n' est pas intentionnellement que nous avons pris ce chemin. Certes, on nous avait parlé des cheminées qui permettent d' accéder à la Vire aux Bleus; mais nous ne nous doutions même pas qu' il fallait les chercher à plus de quarante mètres sur la gauche. Aussi, après maintes hésitations, après avoir remarqué qu' un peu plus haut la paroi présente des renfoncements sans doutes franchissables, après avoir constaté que les prises sont nombreuses et bonnes, nous nous décidons à escalader la muraille. Et notre départ, pour être précis, se fera à moins de 3 mètres à droite de l' arête qui nous aportés jusqu' ici.

Tout de suite, la varappe se montre intéressante; un rocher rugueux, presque à pic, mais de nombreuses prises. Me voici dans un renfoncement, une sorte de cheminée très ouverte. Hélas, elle ne me conduira pas bien haut. Une longueur de corde, 20 m ., et je me trouve dans un trou, une vraie grotte de 2, peut-être 3 m. d' ouverture.

Mais comment repartir; sommes-nous déjà bouclés?

Une seconde cheminée — nous l' avons repérée d' en bas — s' ouvre sur notre gauche. Essayons d' y croiser: un feuillet surplombant à contourner, quelques mètres horizontaux, puis un vigoureux rétablissement m' y amènent. Mais ce n' est qu' à une fausse cheminée, de nouveau, que nous avons abouti. Qu' importe, les rochers de sa lèvre droite peuvent s' escalader. Grimpée passionnante et splendide, dans une matière si sûre et si solide qu' à nouveau nous la comparons aux aiguilles de granit. Promenade aérienne au possible, sur un vide qui se creuse de plus en plus.

Une vire! Est-ce la Vire aux Bleus? Mais la Vire aux Bleus, paraît-il, se présente large et spacieuse, tandis qu' ici, ce n' est qu' un étroit replat qui longe la paroi. Une savante et rapide reptation nous mène assez loin vers la droite, vers Nant. Sous nous, l' à pic plonge audacieux; sur nous, la paroi monte verticale et lisse. Pourvu que la vire ne nous abandonne pas en cet endroit! La vire s' élargit, puis s' évanouit. Il nous faut reprendre l' escalade verticale. Certes, la vire nous a déposés au seul endroit qui pût offrir une solution de continuité. A droite comme à gauche, l' idée d' une escalade ne se présente même pas.

Mais, même ici, quel travail! Nous mettrons plus de trois heures pour franchir à peine 50 ou 60 m. Qu' on se représente trois parois successives; 15 m. une vire, un balcon très court plutôt, encore une fois autant, puis c' est une vire large et commode; enfin, et sortie de la paroi, une cheminée à peine marquée, barrée de deux surplombs.

Premier morceau: prises toujours solides, mais distantes et rares. Je m' élève lentement, puis, lorsque l' escalade directe se révèle impossible, je croise sous un surplomb léger et gagne le balcon.

Ahannement; légers reculs, petites avances, les pieds mal posés qui se mettent à trembler; essoufflement qui augmente à mesure que les minutes s' écoulent. Puis, d' un dernier effort, me voici debout sur le replat, prêt à assurer l' ami, à son tour en pleine peine.

Nous nous trouvons, maintenant, à moins de 15 mètres du bord de la face de Nant, à l' aplomb de la fausse arête citée plus haut. Mais dans quelle souricière sommes-nous engagés? Notre balcon s' est constitué d' un renfoncement, aussi de partout le roc, en hautes dalles lisses en colonnades jaunâtres, fuit et se penche sur le vide. Pourtant, il faut poursuivre, car malgré les 70 m. de cordes et les quelques pitons que nous transportons, nous n' osons guère envisager ce que serait une redescente.

Le dieu des alpinistes, heureusement, nous est secourable: il nous montre, à quelque dix mètres en dessus, un feuillet détaché et surplombant avec, pour y accéder, une fissure verticale, assez étroite pour que nous puissions nous y coincer. La clef de l' escalade, c' est le bloc obstruant la fissure; debout sur lui, il me permettra d' attaquer commodément la dalle. La fissure se monte à la manière de la Mummery du Grépon: avec un bras et une jambe sur lesquels on s' appuie alternativement. Bientôt je peux saisir le bloc à deux mains et, geignant, soufflant, par petites secousses m' y hisser. Hélas! la dalle est plus haute que l'on ne s' y attendait; une bonne longueur de bras me manque pour en saisir le faîte, et nulle prise utile ne me donne l' espoir d' y accéder par mes propres moyens. Trachsel va essayer de me rejoindre et de me faire une courte échelle. Mais la place est si limitée, ici! Réussirons-nous?

Aérien! Comme ce qualificatif convient à cet endroit. Sous moi, le regard touche le bord du balcon, puis saute dans le vide sans toucher un seul mètre de paroi jusqu' aux vires caillouteuses. Après, il roule de couloir en couloir, d' arêtes fuyantes en arêtes fuyantes, jusqu' aux pâturages supérieurs de la Larze. A gauche comme à droite, la paroi aux reflets jaunes a splendide allure.

Mon ami s' est installé. L' estomac sur le bloc où j' ai mes pieds il cale de son mieux et le plus haut possible son épaule et sa tête. Lentement, sans secousses, je me hisse sur ses clavicules, puis sur le sommet de son crâne. Quelques centimètres encore; un effort: j' y suis. Rétablissement et comme récompense, une vire spacieuse.

Enfin nous voici au pied du dernier passage de cette dure escalade; l' ultime cheminée. Et c' est Trachsel qui va le conquérir, car, pour mon compte, j' aspire à jouer un rôle moins actif.

La feuille ne débute que deux bons mètres plus haut. Pour y accéder, à nouveau nous nous aidons d' une courte échelle.

Je ne vois plus mon ami. Seules les variations de la corde m' indiquent sa progression. Progression excessivement lente, la hauteur ne se gagne que décimètre à décimètre. Là-haut, le souffle se fait court, presque rauque.

Arrêt; légère redescente de la corde.a va? Qu' est qu' il y aAttends, je suis au surplomb. Veux-tu que je monteImpossible; il n' y a pas de place pour deux.

La corde s' est remise à bouger. Que le temps semble long, mon Dieu! La voix de Betty, soudain descend rauque et dure: — Assure; assure bien!

Certes, j' assure bien... mais il se trouve presque à bout de corde !! Les secondes se traînent, interminables, avec de grands bonds du cœur chaque fois qu' un caillou ou un bruit descend. Qu' il est dur d' être inutile! Enfin, l' habituel « Ça y est » m' arrive; la corde s' enfuit rapide et joyeuse.

A mon tour, je peine sur cette dalle qui rejette le corps à la fois en arrière et de côté.

23Ü La solution approche, d' un seul coup notre verticale s' est transformée en une facile arête à la pente agréable. Notre route fait un quart de tour, et c' est tournant le dos aux pâturages de Nant que nous cheminons, mains dans les poches, vers le sommet. Après avoir atteint et dépassé l' arrivée des Vires du Régent Bernard, nous attaquons les escarpements sommitaux. Sentant le but proche, nous hélons; et là, tout près, la réponse se donne.

Sommet. Quatre Suisses allemands y prennent un bain de lézard. Poignées de mains, déballages des sacs, repos. La grimpée depuis la Pointe des Ancrenaz où nous comptions trouver 2 heures d' agréable varappe nous a demandé 5 1/2 heures. Il faudra nous hâter à l' Arête de Saille.

Qu' il ferait bon demeurer sur ce sommet! Le soleil, maintenant au zénith, nous cuit l' épiderme et nous plonge dans une demi-somnolence. Nous aimerions nous étendre et dormir longtemps. Mais l' heure nous presse.

Un peu après midi, nous commençons la descente de l' Arête de Saille.

Quiconque est monté une fois seulement à la cabane Rambert a gardé dans son œil la vision du prodigieux escarpement qui, de presque la hauteur du Muveran, plonge, inexorable, sans jamais atténuer même d' un léger ressaut la raideur de sa ligne, jusqu' au cailloutis horizontal de la Frète, tout près de la cabane. Admirable muraille de roc jaunâtre, son aspect compense, à lui seul, tout le manque de grandeur de la face valaisanne.

Du sommet jusqu' au grand surplomb qui marque le début de la chute de l' arête, celle-ci ne descend qu' assez peu, se laisse aisément parcourir.

Trachsel vient de découvrir un névé. Du temps qu' il prépare à boire, je vais examiner la possibilité de passer, par un rappel, le surplomb. 20 mètres de bonne varappe me conduisent au-dessus du mur à franchir. Anxieux, je me penche; nos cordes seront-elles assez longues? Le point d' arrivée paraît terriblement bas. Et, de cette arrivée, il ne s' agira pas de s' écarter, car, de part et d' autre, le vide s' approfondit.

D' ici, je vois la cabane tellement en dessous qu' il semble qu' on pourrait l' atteindre d' un caillou bien lancé. Ses habitants en sortent, gros comme des fourmis, nous aperçoivent et, à l' aide de quelque chose de blanc, nous font de grands signes.

A l' extrême bord de la muraille, une dalle horizontale offre le double avantage de gagner quelques mètres et d' offrir un départ commode. En son plein milieu, à grands coups de marteau, je fais un trou, y fixe un burin.

Trachsel arrive à l' instant que le piton, enfoncé de 5 bons centimètres, promet de bien tenir. Nous lançons une corde. Touche-t-elle le fond? Le ventre du surplomb nous empêche de nous en rendre compte. Nous attachons alors notre marteau, assez lourd, à la seconde corde, espérant sentir le choc au bas. Mais cet espoir n' est qu' un leurre; la corde étant plus lourde que le marteau aucun choc ne viendra calmer notre inquiétude. Il ne reste plus qu' un moyen: y aller voir. Je pars et gagne le surplomb. Chance! les extrémités des cordes se posent sur la terrasse d' arrivée.

Le rocher s' écarte hors de portée des pieds. Me voilà suspendu comme une araignée, et lentement je commence à tourner. L' arête fuit vers la gauche.

Voici tour à tour Chamosentze, le Combin, le Petit Muveran, les Dents du Midi, à nouveau l' arête. Un second tour, puis les pieds touchent le roc. La bonne moitié du chemin est faite.

Une seconde fois, je pends et tourne, puis, dès l' instant reprend contact, une dizaine de mètres et j' accède au fond. Heureusement: les bras commençaient à se fatiguer, à s' engourdir. D' autre part, le frottement sous la cuisse et au cou ne laisse pas d' être vite douloureux.

Retirer un aussi long rappel ( juste 35 mètres ) n' est pas mince affaire. Je m' y essaie, tandis que, là-haut, Trachsel garnit tous les points de frottement de vieilles Tribunes. Bientôt, les cordes nous montrent leur bonne volonté à revenir. Cahin-caha, les sacs descendent: Betty suit. D' abord appuyé contre le rocher, puis tournant comme je l' ai fait, il s' approche et bientôt me rejoint. Notre montre marque 3 heures.

Le long de la muraille franchie suit une faille profonde. Elle commence assez raide et se termine en un crack. Nous y lançons nos sacs, puis nous nous y glissons. Dessous, une vire caillouteuse et abrupte nous ramène à l' arête. La descente se poursuit par une enfilade de cheminées, assez courtes, mais verticales. Leur étroitesse nous permet de les franchir par adhérence, appuyés du dos et des genoux, sans avoir besoin d' y chercher des prises. Leurs bords, de rocher blanc et rugueux, blessent douloureusement les doigts. Bientôt nos mains semblent de feu, nous n' osons plus les poser.

L' arête fait un saut. Infranchissable? Nous préférons ne pas essayer. Les vires, les dalles caillouteuses de la paroi valaisanne semblent préférables.

Que le passage se montre délicat, maintenant! Pourtant, l' inch de ces dalles n' a rien d' excessif. Mais, aucune prise. Rocher rond, lisse et poli comme les bords d' un glacier. Par surcroît, un cailloutis les recouvre qui glisse sous nos pieds et nos mains. Notre avance est lente, trop lente. Un becquet se présente. Sans nulle vergogne, nous y passons la corde de rappel. Voilà toujours 20 mètres de gagnés. Et tout de suite l' opération se peut répéter.

Enfin ces dalles se sont laissé dépasser. Sous nous, c' est la paroi terminale, à pic jaune et superbe. L' arête a le même mouvement et ne laisse aucun espoir de se laisser franchir. Cherchons sur la face vaudoise.

Mais cette face ne se montre guère plus engageante. Pourtant, du côté valaisan comme sur le fil de l' arête, la hauteur est trop grande. Impossible d' y rien tenter. C' est donc par ici qu' il faut sortir.

Sous nous, le vide se creuse encore à plus de 70 mètres par une paroi presque lisse. Rien ne nous permet de nous avancer sur la gauche pour voir ce qui s' y passe. Nous faut-il remonter et chercher ailleurs?

Second examen, plus attentif. En arrière de nous, une arête monte en dos d' âne et s' arc à notre mur, coupant d' un bon bout sa hauteur. Là nous pourrions peut-être faire un rappel, mais comment en gagner la verticale?

Trachsel découvre la clef du passage. Se penchant sur le vide, il avise, 15 mètres plus bas, une vire minuscule qui nous conduira peut-être à l' aplomb désiré. Un rappel rapidement nous y conduit.

Mais, avant de le retirer et afin de conserver une retraite aléatoire ( aléatoire parce qu' on ne grimpe pas à une mince corde de varappe comme à une corde de gymnastique ), Trachsel va explorer la vire. Il disparaît au coude de la muraille et, tôt après, me lance:a va. Un gros balcon! tire le rappel et viensJe l' ai rejoint. En effet un replat de quelques bons mètres carrés simplifie à l' extrême ce que nous pensions devoir être un dur problème.

Le rappel pourtant sera long. Nous l' estimons à plus de 30 mètres. Qu' importe puisqu' il sera le dernier.

Une crosse de charpentier, extraite de mon sac, servira de piton. Une mince faille se trouve à point pour la loger.

Mais cette cheville ne nous inspire guère confiance, peut-être à cause de la facilité avec laquelle nous l' avons enfoncée. Aussi, nous ne plaçons d' abord qu' une corde. J' irai un bout, puis lorsque de sérieux essais de traction nous auront convaincus de la solidité de l' attache, je joindrai à la première la corde par laquelle Trachsel m' assure et continuerai la descente.

Un bonheur ne vient jamais seul. Il fallait un pendant à l' heureuse découverte du balcon qui facilite si considérablement ce dernier rappel. Et ce pendant se présente sous la forme d' une place en légère déclivité, où les extrémités de la corde reposent et d' où nous pourrons facilement gagner le pied de la muraille.

La première descente de l' Arête de Saille est virtuellement terminée 1 ).

Un dernier quart d' heure de descente dans des pentes croulantes plus fatigantes que difficiles et nous échangeons, sur la Frête de Saille, une vigoureuse poignée de main.

Il est 18 heures. Voici donc juste seize heures que nous avons quitté la Vare et douze que nous varappons.

Enfin la cabane! Chaleureuse réception de ses occupants qui, tout le tantôt, nous ont regardés descendre.

Le gardien nous confirme que c' est la première fois que se fait la descente de l' arête et offre, en apaisement à notre soif torturante, une excellente bouteille des caves coopératives.

Et, comme toute chose a une fin, vers 20 heures, nous prendrons les sentiers qui nous mènent vers la plaine. Cette nuit, les bords de la route nous serviront de chambre à coucher, et le premier train du matin ramènera à Territet deux jeunes gens, sales, harassés, fourbus, mais bien contents tout de même.

N. B. Pour ceux qui voudraient refaire cette course, disons que le grand surplomb exige un peu plus de 70 mètres de corde. S' ils veulent utiliser notre cheville, qu' ils sachent qu' elle est invisible du cairn, au sommet de la muraille. Pour y accéder, chercher à quelques mètres du côté valaisan une cheminée permettant de gagner une vire et revenir sous le cairn. Détail amusant: Trachsel, lorsqu' il me rejoignit, m' entendait, mais n' arrivait pas à me repérer; il fallut maintes explications pour qu' il trouvât le chemin.

Feedback