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Vie d'un grand guide : Joseph Pollinger

Hinweis: Questo articolo è disponibile in un'unica lingua. In passato, gli annuari non venivano tradotti.

Avec 2 illustrations ( n0B 114, 115Par Charles Gos

L' alpinisme au cours de l' année écoulée a été durement éprouvé. Trois acteurs et témoins — et non des moindres — de la grande époque qu' illus entre autres un Whymper et un Mummery, sont morts coup sur coup: Vittorio Sella et le Dr Julius Kugy, et 1e guide Joseph Pollinger, de Saint Nicolas. Deux alpinistes de race et un guide célèbre. Sans doute existe-t-il encore, tant dans les villages des Alpes que dans les villes, des hommes qui approchèrent et Whymper et Mummery, mais je crois que, avec Joseph Pollinger, a disparu ( 7 septembre 1943 ) le dernier montagnard qui eut l' honneur de guider l' un et l' autre, de marcher à la même corde qu' eux.

Joseph Pollinger est né à Saint Nicolas ( Haut-Valais ), le 21 février 1872. Il était le fils aîné du légendaire Aloys Pollinger, dont les exploits, avec ceux des Knubel, des Lochmatter, des Brantschen, des Imboden et des Truffer, contribuèrent à donner à Saint Nicolas la place exceptionnelle que ce petit village mélancolique, dans son prodigieux décor de murailles rocheuses, occupe dans l' histoire de la conquête des Alpes. Aloys Pollinger — que j' ai encore eu le privilège de connaître — était un homme puissant et doux, d' une malice proverbiale, mais terriblement sévère quant à l' éducation alpine de ses nombreux fils, dont cinq furent guides à leur tour, et les deux aînés, Joseph et Aloys, des guides fameux. Pour Joseph, comme pour Aloys, les débuts dans l' art de grimper commencent à Jungen, l' alpe de Saint Nicolas juchée sur un haut promontoire au-dessus de la vallée. Les gamins, en compagnie de leurs cousins Lochmatter, Joseph et Rudolf, leurs contemporains, s' appliquent à escalader les blocs tout en gardant les chèvres. Mais à seize ans, c' est une autre chanson! Il s' agit d' accompagner « le père » comme porteur. Aloys Pollinger père, qui avait déjà pris son propre père — Franz Pollinger — alors âgé de soixante-cinq ans, comme porteur au Cervin ( « Ce n' est que ça! » s' était écrié ce robuste vieillard en arrivant au sommet, la seule expédition alpine de sa vie ), va initier à leur tour ses fils aux mystères de la haute montagne. Et à trois ans d' intervalle c' est, pour Joseph comme pour Aloys, au Grépon que cette initiation se fait.

J' entends encore Joseph, de sa voix au timbre légèrement italien, me raconter cela! Dans les grands moments de la vie — ou quand il se mettait en colère, ce qui lui arrivait assez souvent s' il le jugeait nécessaire, « le père » voussoyait ses fils. Presque le protocolaire « Monsieur! » du comte de Chateaubriand à son fils le chevalier! Et au pied de la fissure Mummery — la scène se passe autour de 1888 — il y a une cordée arrêtée. Un adolescent, Joseph Pollinger, attaque courageusement la cheminée. Mais ses efforts échouent et il redescend. « A ce moment, raconte Joseph, le père devient furieux, il lève son piolet et se précipite sur moi en vociférant: ,Voulez-vous vous dépêcher de grimper ça! Est-ce que vous n' avez pas honte? Herr Gott!... Hein! Quoi? difficile!... Ça lui m' est égal! recommencez immédiatement... Houhou hou! vous êtes un voyouEt alors, conclut Joseph, égayé et ému par ce lointain souvenir, il fallait bien monter... » Un quart d' heure après, le grimpeur novice avait la satisfaction de voir en se penchant, surgir au bout de la corde, contre la paroi, la tête paternelle, barbe rousse embroussaillée, yeux bleus pétillants et aux oreilles des anneaux d' or. Cette fois-ci, « le père » souriait et disait: « Jawohl, es geht! et maintenant continue! » Mais au Râteau de Chèvres ou à la cheminée sommitale, on peut tenir pour certain que l' auguste voussoiement paternel reprenait... Et le père de bourlinguer tant et si bien avec ses fils d' un sommet à l' autre, d' un coin des Alpes à l' autre que, quand en 1896, Joseph reçoit son brevet de guide, un alpiniste anglais bien connu, M. A. F. de Fonblanque, de l' A. C, pouvait noter dans l' intro de son livret cette phrase significative: « Au moment où sa carrière de guide commence, Joseph totalise une série de courses que plus d' un guide qui termine la sienne pourrait lui envier... Le diplôme du gouvernement ne peut rien ajouter à sa réputation 1. » Détail significatif: avant d' être guide, Joseph avait déjà traversé cinq ou six fois les Drus et le Grépon...

1 Livret de guide de Joseph Pollinger, p. 87—94.

En 1894, Mummery qui désirait refaire l' arête de Zmutt ( dont il avait fait la première en 1879 ), choisit pour l' accompagner, parmi les nombreux guides réunis à Zermatt, un jeune montagnard non encore muni de son diplôme: Joseph Pollinger. La caravane comprenait trois alpinistes hors pair: Mummery, le duc des Abruzzes et le Dr Norman Collier. En désignant Joseph, Mummery montre de quelle vogue jouissait déjà le fils aîné du célèbre vainqueur des arêtes des Quatre Anes et de Ferpècle. Une telle distinction classe d' emblée un homme. L' ascension, brillamment réussie en un temps record, nous vaut ces lignes de Mummery, probablement son dernier texte alpestre inédit:

Joseph Pollinger went with S. A. le Duc d'Abruzzi, Dr Norman Collie and myself as sole Guide on the Zmutt-Malterhorn. He led throughout the ascent and showed himself to be a most careful judicious and competent leader. I have every confidence in recommending him to those who wish to traverse new or very difficult ground.signé ) A. F. Mummery 2.

J' ai sous les yeux le livret de Joseph Pollinger. Pareil à tous les autres livrets, avec sa couverture de parchemin abîmée, les pages jaunies et usées. Tant de fois tiré et remis dans sa fourre de gros cuir brun fermée par un lacet de cuir! Tant de fois feuilleté, parcouru et lu par des « voyageurs » ou de simples curieux! Tant de graphiques multiples et divers qui, des Alpes aux Andes, et des Andes aux Montagnes Rocheuses du Canada, et du Canada aux Alpes, disent en termes simples et laudatifs la véritable vie non romancée du guide. Si, sur le plan idéal, on pouvait dégager et reconstruire la somme d' efforts, de luttes, d' abnégation, de ténacité et de courage qu' un livret de guide représente, quelle interprétation magnifique d' une âme qui s' ignore peut-être...

La première montagne que Joseph Pollinger gravit comme guide est le Barrhorn ( 3621 m .), au-dessus de Saint Nicolas, avec son père comme premier guide ( juillet 1896 ), et son dernier sommet... les Rochers de Naye, en train, avec son « voyageur » et ami fidèle M. R. W. Lloyd, 1a dernière semaine de juillet 1939. Mais entre la citation de ces deux cimes, mais entre ces 1 Président de l' Alpine Club en 1920.

2 Traduction:

Joseph Pollinger a accompagné, comme seul guide à l' arête de Zmutt du Cervin, S. A. le duc des Abruzzes, le D1 Norman Collie et moi-même. Il a conduit au cours de toute l' ascension et s' est révélé être un chef compétent, prudent et judicieux. C' est en toute confiance que je le recommande à ceux qui voudraient faire de nouvelles traversées ou de très difficiles expéditions.

Livret, p. 91.signé ) A. F. Mummery.

D' autre part, dans son livre célèbre Mes Escalades ( Didier et Richard. Grenoble, 1936 ), Mummery consacre un passage à cette ascension ( p. 14 ). Quatre jours après cette expédition, Joseph se retrouvait au sommet du Cervin avec Zurbriggen et l' alpiniste bien connue Miss Bristow. Cette cordée effectua la première descente de l' arête de Zmutt. Le même jour, le capitaine J. P. Farrar et Daniel Maquignaz montaient et redescendaient cette arête, tandis que Güssfeldt et Emile Rey, qui l' avaient escaladée, revenaient par l' arête du Hörnli. Miss Bristow est aussi la première femme qui a fait le Grépon ( avec Mummery et Hastings en 1893 ); c' est elle qui est l' inspiratrice du titre charmant « Le Grépon, une course facile pour dames » et l' héroïne du récit. ( Cf. Mes Escalades. ) VIE D' UN GRAND GUIDE: JOSEPH POLLINGER deux dates — quarante-et-un étés* de vie ardente et profonde, poétique, et cinq cents grands sommets, dont soixante-deux « premières » ou voies nouvelles et variantes 2.

Un an environ avant son école de guide, Joseph Pollinger fait partie de cette expédition aux Andes organisée par l' alpiniste anglais E. A. Fitz Gerald, de VA. C., sous la direction du guide Mathias Zurbriggen; les autres porteurs étaient son jeune frère Aloys et son cousin Joseph Lochmatter, plus Niccola Lanti, de Macugnaga. Le voyage dura huit mois, d' octobre 1895 à juin 1896. Contrecarrés par le mauvais temps et des circonstances imprévisibles, les grimpeurs firent cependant la première ascension de l' Aconcagua ( 6953 m .) et du Tupungato ( 6650 m. ). La caravane, partie de Buenos-Ayres, traversa les Andes et redescendit sur les côtes du Pacifique où elle s' embarqua i Santiago 3.

En janvier 1898, Joseph accompagne l' alpiniste anglais bien connu Owen Glynne Jones, de l' A, au Wetterhorn, mais la tourmente tient en échec la cordée. Josef worked magnificently all day *, note Jones qui devait se tuer l' année suivante à l' arête de Ferpècle de la Dent Blanche b. Cinq mois plus tard, autre témoignage singulièrement révélateur et dont on retrouve rarement les termes dans un livret de guide. Ça se passe à la face nord du Breithorn de Zermatt ( 19 juillet 1898 ), avec l' alpiniste anglais E. C. Oppenheim, de l' A. C, qui écrit:

The ice-fall was particularly bad this season, and in traversing a wall of clear ice, on which we accidentally found ourselues embarked without being able to turn back, Joseph displayed to the full all those qualities of daring pertinacity and judgement which Mr. de Fonblanque so justly appréciâtes.

I am a timid climber by nature, but Joseph Pollinger inspires me with a confidence in the most difficult places which I would find it impossible to feel except under the hypnotic influence of his leadership6.

Cette influence extraordinaire relevée par Oppenheim, c' est là, incontestablement, le pouvoir du grand guide et demeure son privilège: dominer 1 L' année 1937 ne figure pas dans le livret.

2 II faut aussi remarquer que plusieurs campagnes faites avec des alpinistes connus ne sont pas mentionnées — ce qui est fort regrettable. J' ai exclu de ce chiffre les sommets et cols secondaires.

3 Cf. Mathias Zurbriggen, Von den Alpen zu den Anden. Lebenserinnerungen eines Bergführers. Roth & Co., Berlin.

4 Livret, p. 110.

5 Cf. Charles Gos, Tragédies Alpestres ( chap. XX ). Les Editions de France, Paris, 1940, 2« mille.

e Traduction:

Le revêtement de glace était particulièrement mauvais cette saison, et en traversant un mur de glace vive, sur lequel nous nous étions embarqués un peu à l' aventure, et dans l' impossi de faire demi-tour, Joseph témoigna pleinement de ces qualités d' audacieuse ténacité et de jugement que M. de Fonblanque a si justement appréciées.

Je suis un alpiniste craintif par nature, mais Joseph Pollinger m' inspira une confiance aux passages les plus difficiles, que je n' aurais jamais éprouvée, je pense, que sous l' influence hypnotique de son commandement.signé ) E. C. Oppenheim, A. C.

( Livret, p. 112/113.Monte Rosa Hotel, Aug. 20, 1898.

le danger par son influx nerveux et imposer sa volonté, si l'on peut dire, aussi bien à l' obstacle, si redoutable soit-il, qu' à ceux de la cordée. Environ vingt ans plus tard, Geoffrey Winthrop Young, revenant aux Alpes après la guerre avec une jambe en moins, et qui « redébute » en haute montagne avec Franz Lochmatter, éprouvera avec ce guide incomparable le même sentiment. « Sitôt que Franz me soutenait, dit G. W. Young, j' éprouvais un allégement de tout mon être, un renouvellement de forces physiques et morales, comme si, par cet attouchement, Franz me transfusait un courage nouveau. » Dès 1899, trois alpinistes de renom, Sir W. E. Davidson 1, le colonel E. L. Strutt 2 et R. W. Lloyd 3 vont devenir les principaux « voyageurs » de Joseph Pollinger et en quelque sorte l' accaparer. En juin 1899, le colonel Strutt fait sa première campagne avec lui; en 1902, Sir W. E. Davidson et en 1904 M. R. W. Lloyd.

En août 1899, avec son cousin Rudolf Lochmatter comme second guide, et l' Anglais A. R. Thorold, de Y A.C., Joseph fait la première ascension des Grands Charmoz par la Mer de Glace *. C' était la première fois qu' une cordée se hasardait à attaquer les Aiguilles de Chamonix par le versant est. Il est remarquable de noter à ce propos que ce sont des guides de Saint Nicolas qui, les premiers, vont ouvrir les principales voies par les grands revers est et sud-est de ce splendide massif6.

1 Président de l' Alpine Club en 1911.

2 Président de l' Alpine Club en 1935.

3 Vice-président de l' Alpine Club en 1938. * Livret, p. 118.

6 Rappelons pour mémoire que la première ascension des Grands Charmoz est effectuée par Mummery avec deux guides de la région de Saint Nicolas: Alexandre Burgener, d' Eisten, et Benedikt Venetz, de Stalden ( 15 juillet 1880 ), et la première du Grépon par la même caravane ( 5 août 1881 ). La cordée des frères Balfour ( Gerald-William et Francis-Maitland ) avec les guides Peter Knubel, de Saint Nicolas, et Johann Petrus, d' Eisten, avait précédé d' environ trois semaines la cordée Mummery au Grépon, mais, croyant gravir le sommet principal, avait escaladé l' extrême pointe sud, légèrement moins élevée, et quand, quatre ans plus tard ( 2 septembre 1885 ), Dunod et ses guides, de Chamonix, effectuèrent la deuxième ascension du Grépon par le sud-ouest, il ne fit que reprendre l' itinéraire de Peter Knubel pour le quitter à la Brèche Balfour.

D' autre part, on retrouve les guides de Saint Nicolas dans les premières suivantes: 1899Grands Charmoz par le versant est ( Mer de Glace-Trélaporte ): A. B. Thorold avec 19 juillet Joseph Pollinger et Rudolf Lochmatter.

1904Grands Charmoz par le versant est ( Mer de Glace-Trélaporte ). Probablement juilletdeuxième ascension par la voie Thorold-Pollinger-Lochmatter ): V. J. E. Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter ( a ).

3 août Col des Nantillons S.W. par le versant d' Envers de Blaitière ( descente ): Ed. A. Broome avec Aloys et Heinrich Pollinger.

1905Grépon par le versant est ( Mer de Glace-Trélaporte ): V. J.E. Ryan avec Franz 3 juillet et Joseph Lochmatter.

14 juillet Grands Charmoz par l' arête nord-ouest ( du col de V' Etala et la face nord ): V. J. E.

Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter, juillet Aiguille de Blaitière par le glacier d' Envers de Blaitière: V. J. E. Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter ( b ). ( a ) et ( b ) Escalades relevées dans le livret de guide de Franz Lochmatter.

Die Alpen - 1944 - Les Alpes28 VIE D' UN GRAND GUIDE: JOSEPH POLLINGER Le 16 juillet 1900, avec son père comme premier guide et W. M. Baker comme « client », Joseph traverse le col du Lion ( montée par le versant Tiefenmatten ). Exceedingly difficult and dangerous expédition, note Baker 1. On sait aussi ce que Mummery pense de ce col2!

1906 Aiguille du Plan par le glacier d' Envers de Blaitière: V. J. E. Ryan avec Franz 20 juin et Joseph Lochmatter.

3 août Dent du Requin, variante à l' arête sud-est: Geoffrey Winthrop Young, C. D. Robertson et R. G. Mayor avec Joseph Knubel. 1909Col des Nantillons N.E., par le versant d' Envers de Blaitière. ( Tentative poussée 18 août jusqu' à 150 m. du col ): Geoffrey Winthrop Young, C. D. Robertson et G. Mal- lory avec Joseph Knubel. 1911Grépon par le versant est ( Mer de Glace- Trélaporte ) ( voie entièrement différente 19 août des itinéraires Ryan-Lochmatter de 1905 et 1914 ): Geoffrey Winthrop Young, H. O. Jones et Ralph Todhunter avec Joseph Knubel et Henri Brocherel. 1914Traversée du Grépon à l' envers ( une des premières et une des premières traversées juinconnues du Grand Gendarme sans moyens artificiels ): Adrian Malzlam et Joseph Knubel.

20 juillet Grépon par le versant est ( voie plus au sud que l' itinéraire de 1905, évite la pre- mière « Cheminée Knubel » [19111 et aboutit à la Brèche Balfour ) et première descente de la face des Nantillons ( voir en bas à 1914 ): V. J. E. Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter ( c). juillet Aiguille de Blaitière par le glacier d' Envers de Blaitière: V. J. E. Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter ( itinéraire différent de celui de 1905 ) ( d ). ( c ) et ( d ) Escalades relevées dans le livret de guide de Franz Lochmatter, juillet Dent du Requin par le glacier d' Envers de Blaitière et l' arête est-nord-est, variante:

V. J. E. Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter. ( La cordée Guido Mayer- Angelo Dibona a ici devancé d' une année celle de Ryan .) juillet Dent du Requin, variante ell' itinéraire précédent ( quelques jours plus tard ): les mêmes, juillet Grands Charmoz par la face nord ( tentative arrêtée par le mauvais temps ):

V. J. E. Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter.

Et enfin, on peut encore citer ici — par extension, si l'on peut dire — les premières suivantes: 1906Aiguille de Blaitière ( sommet nord ) ( parcours intégral de l' arête ouest ): V. J. E.

Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter ( e ).

( e ) Cette ascension est indiquée par erreur dans le Guide Kurz à la date de 1909.

1913Grépon ( variante, versant ouest ) au-dessus du C. P. et au nord de la « cheminée 26 août Dunod », la Cheminée Lochmatter: L. W. Rolleston et H. C. Bowen avec Joseph et Gabriel Lochmatter.

1914Grépon par le versant ouest ( glacier des Nantillons ): V. J. E. Ryan avec Franz 1er juillet et Joseph Lochmatter.

juillet Tentative au Petit Dru par la face nord ( arrêtée par le verglas au-dessous de la niche ): V. J. E. Ryan avec Franz et Joseph Lochmatter ( f ).

( f ) Ne figure pas dans le livret; communication personnelle de Franz Lochmatter, et cf. Guide Vallot, p. 136.

Bibliographie: Louis Kurz. Guide de la Chaîne du Mont Blanc, 4e éd. Payot, Lausanne, 1935, Guide Vallot et Livret de guide de Franz Lochmatter ( fac-similé photographique chez Emile Gos, phot. Lausanne ).

!) Livret, p. 121.

Il y a deux Baker, forts alpinistes tous deux, et tous deux « voyageurs » d' Aloys Pollinger père et de ses fils. L' un, M. G. P. Baker, un des vainqueurs de l' arête des Quatre Anes à la Dent Blanche ( 1882 ), vice-président de l' Alpine Club ( 1930 ) et qui vit toujours, et M. W. M. Baker, dont il est question ici, était, lui aussi, membre de l' A. C.

2 Cf. Mes Escalades, op. cit. chap. III.

1901 est l' année de l' expédition aux Montagnes Rocheuses du Canada avec Edward Whymper, en compagnie des guides Christian Klucker, de Fextal ( Grisons ), Christian Kaufmann, de Grindelwald, et Joseph Bossonay, de Chamonix. L' expédition dura trois mois et demi ( de juin à mi-septembre ). Whymper est plutôt sobre en renseignements. Il note dans le livret de Joseph:

St. Niklaus, April 20, 1902.

Joseph Pollinger accompanied me last year upon a Journey in the Rocky Mountains of Canada. We landed at Montreal at the beginning of June, and he left Montreal to return to Europe on the 13th of September. In the interval he ascended or crossed 32 peaks and passes which had not previously known the foot of man. To this may be added that he succeeded in doing all that he attempted to perform, and returned to Europe with the satisfaction of knowing that there was no failure and no accident so long as he was with me.

It is not possible, al the time I write, to state the names of the Peaks and Passes which he ascended and crossed. I have suggested names for them, which perhaps may be adopted; but all names which are suggested or proposed have to be submitted to the « Geographie Board of Canada », and perhaps some of the names which I have suggested mau not be adopted. _,, TTr,, yyyrEdward Whymper1.

Joseph m' a souvent parlé de ce voyage mémorable où des faits bien curieux survinrent. Whymper, à cette époque, n' avait plus l' élan de sa fougueuse jeunesse 2.

1902 Première campagne avec Sir W. E. Davidson; quelques expéditions intéressantes: première descente de la face nord du Breithorn de Zermatt, première de la Momingspitze et première traversée de VOberschalli-joch ( descente sur Zinal ).

1 Traduction:

Saint Nicolas, 20 avril 1902.

Joseph Pollinger m' a accompagné l' an dernier au cours d' un voyage dans les Montagnes Rocheuses du Canada. Nous avons débarqué à Montréal au début de juin, et il a quitté Montréal pour rentrer en Europe le 13 septembre. Dans l' intervalle, il a gravi ou traversé 32 pics et cols qui n' avaient pas encore connu le pied de l' homme. A ceci, je puis ajouter qu' il a réussi dans toutes ses tentatives et qu' il est rentré en Europe avec la satisfaction de savoir qu' il n' y avait eu ni échec ni accident tant qu' il avait été avec moi.

Au moment où j' écris, il n' est pas possible de donner les noms des pics et cols gravis ou traversés. J' ai suggéré pour eux des noms qui seront peut-être adoptés, mais tout nom suggéré doit être soumis au Bureau Géographique Canadien, et peut-être certains de mes noms ne seront-ils pas adoptés.signé ) Edward Whymper.

Livret, p. 125 à 127.

2 Dans son charmant livre Erinnerungen ( Eugen Rentsch, Erlenbach-Zurich ), 1e célèbre guide Christian Klucker a consacré à cette expédition un récit très vivant; voir le chapitre: « Mit Whymper in den Rocky Mountains. » Voir aussi Whymper, Escalades ( dans la collection Montagne ) aux Editions Victor Attinger, Neuchâtel, 1944, la très intéressante introduction de Mlle Claire-Eliane Engel ( p. 16 à 18 ).

1903 Deuxième expédition aux Andes ( de janvier à mai ) en Argentine, avec la baronne de Meyendorff 1 et trois grandes premières, le Torlosa, le Troins et le Pic Sans-Nom, toutes entre 5 et 6000 m. Second guide: Aloys Pollinger. Première campagne avec son cousin Franz Lochmatter comme second guide, de Sir W. E. Davidson. Cette cordée, pendant de longues années, sera une des célébrités classiques de Zermatt-Riffelalp, si l'on peut dire. Dans l' été, il fait avec le colonel Strutt la traversée des Grands Charmoz à l' envers ( E.N .), probablement la première et probablement aussi la première de la Tour Ronde par la face est.

1904 Première campagne avec M. R. W. Lloyd qui sera son fidèle et dernier voyageur. Série impressionnante de sommets, dont une variante à la face sud de l' Obergabelhorn.

Première de l' Adlerhorn et du Strahlhorn par le Findelengletscher; première traversée du Hohbergpass de l' Ouest à l' Est, avec Sir W. E. Davidson.

1906 Avec Sir W. E. Davidson: quatrième des Galeries Carrel au Cervin.

1907 Avec le colonel Strutt: première du Pic Sans-Nom ( Dauphiné ) par le col du Pelvoux.

Avec O. K. Williamson, traversée du Dom par la face est et l' arête sud, route en partie nouvelle.

1908 Avec le colonel Strutt: première du Passo Scenoia et du colle del For- colleto ( massif de la Disgrazia ).

1909 Avec le colonel Strutt: première du Pizzo Scergia et du Pizzo Cassandra par la face sud-est.

1910 Avec le colonel Strutt: première traversée probable du Piz Pisoc. Avec M. R. W. Lloyd: Dent Blanche par une voie nouvelle ( première arête à gauche du col de Zinal et rejoindre plus haut l' arête est; première de Castor par la face nord ( avec le capitaine J. P. Farrar ).

1911 En janvier: avec M. C. F. Meade et Joseph Lochmatter comme second guide, le Cervin, versant suisse. Avec M. R. W. Lloyd: tentative à la face nord du Breithorn de Zermatt par une nouvelle route ( mauvais temps ). Première descente probable de la face sud de l' Obergabelhorn.

1 La baronne N. de Meyendorff était la mère des jeunes G. et W. de Meyendorff, membres du G. H. M., disparus ensemble dans le massif de l' Aiguille Verte, on ne sait pas au juste on, vraisemblablement du côté de l' Aiguille du Jardin ( 12 août 1924 ).

La Montagne, novembre 1924, et Alpinisme, 1932.

( A suivre )

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