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Analyse approfondie

Les peaux de phoque ont été testées sur le terrain, sur un tremplin de saut à ski et en laboratoire. Pour cela, des dispositifs de mesure tels que le tribo­mètre ont été utilisés.

Pour le test pratique, les produits
ont été utilisés en randonnée à skis pendant tout l’hiver 2017/2018 dans
des conditions de neige, des températures et des conditions météo variées. Lors des nombreuses courses, près de 15 000 mètres de dénivelé ont été effectués, ce qui correspond à peu près à ce que fait par saison un randonneur à skis moyen.

Lors d’une deuxième série de tests pratiques, les propriétés d’accroche et de glisse des peaux de phoque ont été testées sur le tremplin de saut à skis de Wildhaus avec différentes conditions de neige et par des températures variées.

Après les tests pratiques, les peaux utilisées lors des tests ainsi que des peaux neuves ont été soumises à un test en laboratoire en plusieurs phases, au Forschungszentrum Schnee, Ski und Alpinsport de l’Université d’Innsbruck. Les analyses se sont concentrées sur les mesures réalisées avec le tribomètre développé spécialement pour la recherche sur les équipements de sport.

Glisser: quelle force faut-il appliquer pour que la peau glisse?

Dans la pratique, les propriétés de glisse ont été déterminées en mesurant la distance parcourue sur la surface de glisse par une personne s’élançant depuis un point défini de la partie concave du tremplin de saut à skis. En laboratoire, la force de friction a été mesurée à l’aide du tribomètre. Elle correspond à l’énergie nécessaire pour maintenir le ski et le randonneur en mouvement. Une semelle de ski lisse a un coefficient de friction d’environ 4%. Cela signifie que si une charge de 100 newtons (ce qui correspond à environ 10 kg) est appliquée sur le ski, le déplacement à plat nécessite 4 newtons.

Les différentes séries de mesures ont montré qu’une peau performante présente un coefficient de friction de 10%, tandis que cette valeur peut monter jusqu’à 28% pour les moins bonnes peaux! Voilà qui gaspille l’énergie qui peut faire défaut juste sous le sommet ou à la descente.

Accroche: à partir de quel degré d’inclinaison la peau commence-t-elle à glisser vers l’arrière?

Pour tester les propriétés d’accroche à la montée en laboratoire, le tribomètre a permis de mesurer la force limite à partir de laquelle la peau commence à glisser en arrière.

Presque pas de sabots sous les peaux

Nous avons testé la propension à former des sabots. Sur ce point, le test n’a pas donné de résultat clair. Sur le terrain non plus, aucun des modèles n’était touché par la formation de sabots.

Manipulation: peut-on dépeauter facilement?

La peau de phoque doit adhérer à la semelle du ski si possible longtemps et dans toutes les conditions, mais on doit pouvoir la décoller sans devoir y mettre trop de force et sans que cela laisse des résidus de colle sur le ski. Afin de chiffrer cela, un ski test avec une peau a été fixé dans la chambre climatique. La force nécessaire pour retirer la peau à un angle déterminé a été mesurée. Deux scénarios ont été simulés pour déterminer les valeurs: une course à skis en plein hiver par -5 °C et une course à skis au printemps par +5 °C.

Manipulation: la peau de phoque est-elle pratique?

La manutention et l’encombrement ont également été évalués. Est-il facile de mettre la peau sur le filet ou sur le film de protection? Peut-on, en cas d’urgence, rajouter une couche de colle sur la surface encollée? Les crochets de fixations sont-ils faciles à utiliser? La peau a-t-elle l’air souple ou rigide? Quel est son encombrement quand on la roule ou qu’on la plie? Au départ, chaque modèle a reçu un total de dix points, duquel un point a été retranché pour chaque caractéristique négative.

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