25 ans de mensuration de la neige à la cabane Rotondo CAS (2585) 1940-1965 | Club Alpin Suisse CAS
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25 ans de mensuration de la neige à la cabane Rotondo CAS (2585) 1940-1965

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

( 1940-1965 )

PAR ERNST AMBÜHL, LIEBEFELD-BERNE

Avec 5 illustrations ( 38-42 ) et 1 esquisse Résumé: La mensuration de la neige, relevée pendant 25 ans au moyen du nivomètre, à la cabane Rotondo, nous donne les chiffres suivants: A Pâques, il y a encore 300 cm de neige. Le maximum est atteint le 5 mai avec 318 cm. Le 20 juillet, la neige a complètement disparu. C' est vers la fin août - début septembre que les probabilités de neige sont les plus faibles. L' enneigement reprend le 20 octobre.

Les comparaisons détaillées opérées avec les observations faites pendant plusieurs années dans d' autres stations de montagne démontrent que les résultats acquis se situent dans une suite logique et qu' ils attestent une conformité aux lois de la nature.

Mapremière visite à la cabane Rotondo ( construite en 1909 au fond du Witenwasserental ) remonte aux 27 et 28 juillet 1917. Elève de l' école secondaire, j' accompagnais un ami de mon père, qui faisait son service comme adjudant sous-officier dans les fortifications d' Andermatt était venu lui-même avec ses deux fils cadets.

A cette époque de la mobilisation, aucun moyen de communication ne desservait pratiquement Realp, et un chemin muletier, terminé peu avant le début des hostilités, remontait le Witenwasserental jusqu' à Oberstafel ( 2220 m ). L' arrivée, le soir à la cabane, fut pour moi une révélation du monde des névés et des glaciers. Je me souviens encore de cette couche de neige qui commençait immédiatement derrière la cabane, sur le petit pré vert qui l' entourait. Elle s' étendait dans une blancheur absolue, que seules quelques fissures venaient altérer, jusqu' au pied des pics qui dominaient la cabane. Le manteau de neige ne laissait rien apparaître du glacier de Witenwasseren, mais on percevait celui-ci d' autant plus nettement. Parfois, un craquement sec mais sonore retentissait, et une ou deux fois dans la nuit notre sommeil fut interrompu par de telles détonations.

Jadis, la majorité des glaciers accusait une forte avance. Il y a une dizaine d' années déjà, la chaleur de certains étés restait au-dessous de la normale. En 1909 et en 1910, les étés furent particulièrement froids. Certes, la mémorable année 1911 se distingua par une chaleur exceptionnelle; cependant, les étés suivants furent de nouveau fortement déficitaires proportionnellement à leur température normale. En outre, il faut signaler que les deux hivers 1915/16 et 1916/17 ( et quelques-uns auparavant ) comptent, selon les relevés de l' hospice du Gothard ( 2095 m ), parmi les plus abondants en neige de l' histoire météorologique ( plus que centenaire ) de ce col situé à 6,5 km seulement de notre cabane. On enregistra d' énormes masses de neige ( 685 cm le 30 mars 1916 et 660 cm le 23 avril 1917celles-ci ne furent atteintes ou dépassées ( depuis 1860 ) qu' en 1879 et 1888.

Comme la période climatique de l' année 1916 méritait de nouveau l' étiquette: froid et humide et que les énormes masses de neige tombées en montagne pendant cet hiver ne purent fondre selon le rythme usuel, il n' est pas nécessaire d' ajouter que toutes les conditions étaient requises pour provoquer une avance du glacier.

A fete relativement beau de 1917 succédèrent d' autres en majorité maussades, et ce n' est qu' en 1921 qu' on vit se dessiner un revirement. Lorsque, dans les années 20, je fis d' autres visites à la cabane Rotondo, on ne percevait déjà plus le fracas des ruptures de séracs; en revanche, on se familiarisait avec le bruissement des ruisseaux qui, en été, se découvraient toujours davantage. Même le névé qui, il y a quelques années encore, resplendissait de blancheur, se trouait ici et là de rochers dénudés et se teintait de nuances grisâtres.

Depuis 30 ans que j' inspecte la partie inférieure du glacier de Witenwasseren, l' ablation de la langue terminale a été de 300 mètres. Depuis 1936, je photographie chaque automne le panorama de la cabane et, depuis 1937, je marque, dans la mesure du possible, à chaque fin d' été, les hauteurs de la glace et du névé en des points déterminés, au bord et dans le glacier de Witenwasseren ( ainsi qu' à maints autres endroits dans le massif du Gothard ), afin de relever les fluctuations opérées au bout d' une année.

Ainsi était-il permis de se demander, en 1940, de quelle manière évolueraient les conditions de neige dans cette région durant l' année.

A 110 m à l' ouest de la cabane s' étendait une terrasse assez vaste qui, par la suite, lors de chaque visite d' automne, fut agrandie par l' apport de pierres. On gagna ainsi pour i' établissement d' un 300

Hs 1 1 Mensuration à la cabane Rotondo CAS 2575 m luteur moyenne de la neige 1940-1965 21 mars/1 novembre Maximum 318 cm le 5 V Minimum 0,6 cm le 30 VIII

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200 100 Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept.

Octobre III IV V VI VII VIII IX X nivomètre un endroit relativement protégé et aussi favorable qu' on peut l' espérer dans une région alpine sujette aux congères.

Ma demande adressée à la section Lägern du CAS, propriétaire de la cabane, pour l' obtention d' un nivomètre fut accueillie avec beaucoup de sympathie. La section se chargea bénévolement de tous les frais découlant de la fabrication et du transport des barres métalliques. Je profite de cette occasion pour remercier chaleureusement la section Lägern de toute la peine qu' elle s' est donnée, non seulement pour faciliter ces mensurations, mais encore pour sceller, il y a quelques années, les barres métalliques. C' est pour moi un sentiment de satisfaction de pouvoir, par ce travail, exprimer ma gratitude.

La présence du nivomètre fut signalée dans la cabane, et les visiteurs furent invités à noter, sur des formules, les indications données par l' appareil. Je me dois de remercier encore une fois tous les camarades du CAS et tous les touristes des renseignements qu' ils ont bien voulu fournir. Ma recon- naissance va également aux trois gardiens Rony Simmen, Lorenz Regli et Hans Mattli pour leurs innombrables annotations; c' est grâce à eux que nous disposons maintenant d' une telle somme de résultats.

Les observations La lecture des diverses annotations révèle le fait suivant: d' octobre à mars, les inscriptions sont rares. Cela est facilement compréhensible: la couche formée par les premières chutes de neige est encore trop mince pour permettre le tourisme hivernal. Au cœur de l' hiver, la plupart des skieurs préfèrent vaincre les différences d' altitude d' une manière plus confortable que par l' effort musculaire. Ce n' est que lorsque le printemps s' installe en plaine qu' ils reprennent le chemin des hauteurs. Selon la coutume, la cabane Rotondo est ordinairement envahie à Pâques et reste, par la suite, le but de nombreux touristes. Pendant les mois de l' entre, la fréquence des inscriptions subit de nouveau un fléchissement, pour remonter ensuite.

A quoi nous serviront au juste les données recueillies? Quoique intéressantes, les mensurations isolées ne peuvent constituer, vu leur manque de continuité, la base d' une statistique sérieuse.

L' idéal serait que nous disposions chaque jour, durant toute l' année, de données très détaillées sur la hauteur de la neige. Ce souhait ne se réalisera pas, du moins pour les périodes creuses. Si nous disposons par exemple d' une observation relevée au début du mois de mai et que la suivante date de la fin du même mois, les hauteurs des jours intermédiaires se calculeront par interpolation. Les valeurs probables des jours intermédiaires s' obtiendront par tâtonnements ( ce qui ne réussit pas toujours du premier coup ) au moyen des indications de la station météorologique du Gothard ( relatives notamment à la température, aux précipitations et aux vents ). J' ai eu déjà souvent l' occasion de m' exercer à ce genre de travail dans d' autres stations ( Andermatt, Gothard, Grand-St-Bernard, Säntis, Jungfraujoch ). Ces raccords ne doivent naturellement pas porter sur de trop grandes périodes; il fallut d' ailleurs renoncer à établir une suite ininterrompue de données pendant les hivers trop « creux ».

On commença les observations chaque année le 21 mars, et elles durèrent sans interruption jusqu' au l er novembre. Au cours de 25 ans, la hauteur de la neige fut communiquée quotidiennement durant ces 7 mois et demi, et on établit la moyenne pour chaque jour du calendrier. Ce faisant, nous ne voulons pas prétendre que nos observations valent celles d' un observatoire ( avec 8 relevés par jour ), ni celles d' une station météorologique. Nous sommes cependant en mesure de déclarer que nos résultats sont tout aussi valables que ceux d' autres stations dotées d' observations plus complètes, cela uniquement par le fait que, chez nous comme ailleurs, les chiffres donnés devaient être constamment à disposition.

S' il manque à notre statistique les données relatives à une période d' un peu plus de 4 mois et demi, la courbe indique du moins les dates les plus importantes: le niveau maximum de la neige, la fonte totale et le début de l' enneigement. Aussi soumettons-nous ce graphique à l' attention des lecteurs.

Le début astronomique du printemps en haute montagne La neige accumulée autour de notre cabane accuse, le 21 mars, une hauteur moyenne de 267 cm, alors que, dans les contrées du Plateau, nous avons déjà dépassé le jour où la dernière neige s' en est allée, ce que prouvent les chiffres suivants:

Calculé sur 50 ans, le jour moyen où la neige disparaît est, à Genève ( 405 m ), le 3 mars; à Bâle ( 277/317 m ), le 9 mars; à Berne ( 572 m ), le 28 mars; à Altdorf ( 456 m ), le 29 mars; à Zurich ( 493 m ), le 30 mars; en revanche, à Lugano ( 276 m ), le 24 février déjà.

Ces chiffres attestent que, sur le Plateau, l' hiver, ordinairement assez peu marqué sur le versant nord des Alpes, est habituellement terminé le 18 mars. Un jour plus tard seulement, les prairies commencent à verdir à Berne, par une température moyenne à midi de 8,1 degrés. A 2600 m en revanche, la couche de neige ne cesse de croître. Le 19 avril, c'est-à-dire 4 jours avant que les dents-de-lion se mettent à fleurir à Berne, un premier maximum est enregistré, avec 317 cm. Après une période généralement belle entre les 10 et 15 avril, il se produit facilement un retour de froid qui, en montagne, se traduit par une nouvelle augmentation de la couche de neige.

Le plus grand enneigement L' épaisseur maximale de neige enregistrée par notre nivomètre ( il s' agit toujours d' une moyenne calculée sur 25 ans ) est atteinte le 5 mai; la couche mesure 319 cm. Ce chiffre ne prend toute sa signification que lorsqu' on le compare à l' épaisseur moyenne de neige mesurée à Bâle ( 277/317 m ), la plus faible de notre pays ( années 1901 à 1950 ). Celle-ci est de 2,2 cm seulement et diminue déjà dès la mi-janvier. Il va sans dire que le niveau maximum enregistré à la cabane Rotondo ne tombe pas chaque année au 5 mai. Ainsi, en 1945, la hauteur maximale fut atteinte le 28 mars déjà, hauteur qui, par ses 545 cm, représente en même temps le maximum absolu. L' année suivante, la couche ne parvint à son épaisseur culminante que le 23 juin ( date la plus tardive ) avec 395 cm.

Nous constatons donc que l' hiver se réserve une marge de trois mois pour atteindre son apogée, et qu' il outrepasse même, dans les cas extrêmes, le jour le plus long de l' année. En 1942, la hauteur maximale fut de 175 cm seulement ( 30 avril ). En 1949, elle ne fut que de 5 cm supérieure, le 7 mai; ce sont ainsi les seuls résultats inférieurs à 2 mètres. D' un autre côté, on enregistra seulement deux fois des hauteurs supérieures à 5 m: en l' année 1945 déjà signalée et en 1951 ( 10 mai ).

Procédons maintenant au premier essai sur la base des résultats recueillis jusqu' ici. Si l'on prend la moyenne des maxima annuels enregistrés à la cabane Rotondo, on obtient, pour la date du 25 avril, la cote 355 cm, c'est-à-dire 12°/0 de plus que la hauteur culminante générale du 5 mai ( 318 cm ), et la date est de 10 jours en avance. Si nous y ajoutons les données correspondantes d' Andermatt, du Säntis, du Gothard et du Jungfraujoch, nous obtenons le tableau ci-dessous. La moyenne des enneigements maxima libres ( indication en temps et en centimètres du maximum de chaque année; puis moyenne de ces données calculée sur 25 ans, 1941-1965 ) précède de quelques jours la date du niveau maximum moyen:

Andermatt ( 1444 m11 jours Gothard ( 2095 m10 jours Rotondohütte ( 2575 m ) 10 jours Säntis ( 2501 m17 jours Jungfraujoch ( 3350 m ) 14 jours La différence entre l' enneigement maximum moyen libre et le point culminant moyen comporte les taux suivants:

Andermatt32% Gothard34% Rotondohütte 12% Säntis 48% Jungfraujoch 3% Ces données découlent d' observations faites pendant 50 ans dans toutes ces stations.

On constate que les maxima pris séparément interviennent 1 et demie à 2 semaines avant le maximum moyen. Le Säntis, avec 48%, sort nettement des rangs. Jusque vers 1940, les mensurations de la neige furent effectuées au sommet, souvent balayé par les tempêtes; puis, l' appareil fut déplacé et fixé 200 m plus bas où il était moins exposé à l' influence des vents. Certes, la zone était en même temps moins froide, ce qui se répercuta quelque peu sur les résultats. La différence minime relevée au Jungfraujoch ( le nivomètre se trouve à 3350 m ) est liée au fait que la courbe de dénivellation de la neige est peu marquée au début de l' été. Si l'on fait abstraction des résultats du Säntis qui sont soumis aux conditions particulières des environs, il faut admettre que les nouvelles valeurs s' incor parfaitement parmi les autres données.

Le lecteur critique se demandera avec raison pour quel motif la couche de neige atteint sa plus grande épaisseur, à environ 2600 m, au cours de la première semaine de mai seulement. A cette époque, même en montagne, les grands froids sont déjà depuis longtemps passés. Sans doute, mais justement pas dans une mesure suffisante. Quand la fonte de la neige débute-t-elle alors? La pluie, en cas de baisse de température, commence à se transformer en neige un peu au-dessus de 0° déjà. Mais ce même degré infime de chaleur suffit à ronger la neige et à entamer le processus de fonte.

Le fait est connu que dans le cours d' une journée ordinaire, la température parvient à son niveau maximum au début de l' après. L' heure de l' observation à nos stations météorologiques est aussi 13 h. 30, et en hiver le maximum journalier se trouve être un peu plus tard, en montagne en revanche un peu plus tôt qu' en bas.

Rendons-nous un moment dans la Ville fédérale ( 572 mOn y observe la plus forte couche de neige le 28 janvier ( moyenne pour la première moitié du siècle ). Si elle accuse l' épaisseur dérisoire de 5,8 cm seulement ( au fond du Witenwasserental, elle est 55 fois plus considérable ), notre constatation de tout à l' heure se trouve vérifiée, car à ce jour, à 13 h. 30, la température est de 0,8°, la veille elle était plus basse, le lendemain elle sera plus élevée. A Andermatt ( 1444 m ), le jour du plus grand enneigement ( vers la mi-mars ), la température à midi est de 1,2°. A l' hospice du Gothard ( 2095 m ), l' hiver « visible » parvient à son zénith le 7 avril. Si l'on se base sur 100 ans, le 6 avril se place encore dans ce premier rang. La température de midi s' élève, dans une moyenne d' une année, à —0,3°. Au sommet du Säntis ( 2501 m ), le jour où la neige atteint sa plus grande épaisseur, calculé sur la période de 1901 à 1940, est le 28 avril, avec une température, à midi, de —1,8° ( de 1901 à 19501,5° ). Et enfin, au névé du Jungfraujoch ( 3350 m ) au sud et au-dessous des bâtiments, l' hiver ne commence à battre en retraite que le 26 juin ( d' après des observations faites pendant 50 ans ), et encore avec hésitation. Là-haut, la température de midi ( de nouveau en moyenne ) est de —0,9°.

A ceux qui se demandent pourquoi, dans les régions alpines et de haute montagne, la fonte générale commence déjà, alors que la température maximale reste encore au-dessous de 0°, nous pouvons donner l' explication suivante: l' influence du vent, toujours prépondérante en montagne, exerce déjà son action dans le processus de fonte, alors que la température est encore trop basse pour exercer ce rôle. La température de l' après monte définitivement au-dessus de 0 degré le 4 mai au Grand-St-Bernard ( 2478 m ) et le 5 mai au Säntis ( 2501 m ). Il en sera de même à la cabane Rotondo trois ou quatre jours plus tard. Ce qui signifie que le couronnement de l' hiver intervient peu avant le moment où la chaleur maxima de la journée franchit le seuil de 0 degré.

33 Dank zusätzlicher Hangthermik durchbrechen die Kumuli die Dunstobergrenze ( etwa 2500 m ); die im Hochdruck absinkenden Luftströmungen verhindern jedoch das Emporquellen höher als etwa 4500 m, wodurch noch gut 2000 Höhenmeter zur ersten Schauerbildung fehlen

Das Wetter im Sommer

Photos Swissair-Photo AG, Zürich 34 Hochsommerlicher Hitzedunst über den Walliser Alpen mit Obergrenze um 4500 m gegen das Ende einer Hochdrucklage. Im oberen Dunstbereich Kondensation des Wasserdampfes mit Kumulusbildung, darüber klare, trockene Luft mit Absinken, welches alle Thermikschläuche abstoppt

Enneigement dans la région du Rotondo

38/39 Vue de la cabane du Rotondo vers le Leckihorn. On remarque le fort recul du Witenwasserengletscher ( sur la photographie, au centre du premier plan, en direction gauche vers le bas ). A droite du Leckihorn, on reconnaît, sur la photographie de 1964, au milieu du glacier conduisant au Leckipass, un îlot rocheux qui apparut pour la première fois en 1957 ( un été tout à fait ordinaire ) et, depuis lors, s' élargit sans cesse. La surface englacée a fortement diminué durant ces trois décennies. Au moment de la plus grande extension du glacier ( vers 1820 et 1855 ), toute la région devait être recouverte de glace à l' exception de la petite zone verte ( à droite, en bas ) et des pentes au-dessus de la cabane. Cependant, avant la modification du climat, qui se produisit après 1550, le versant exposé au sud ( et situé au premier plan ) était probablement un alpage sans neige Photo du 1er septembre 1936, prise après un été où l' abalation fut particulièrement faible Photo du 1er septembre 1964, après un hiver extrêmement pauvre en neige et un été très chaud avec forte ablation 40 Enneigement autour de la cabane du Rotondo, à midi, le 22 septembre 1965: Vue vers l' ouest. A quelque 100 m de distance, on reconnaît la perche, longue de 5 mètres. Quelques endroits, qui avaient encore 10 cm de neige au moment de la prise de la photo, n' en avaient plus le lendemain. Chute de neige déjà le 22 août. Plus à droite se trouveraient le Stellibodenhorn et le Leckipass 41 Vue du point A de la mensuration vers le Witen-wasseren-Gletscher ( 22 septembre 1965 ). Au fond: Leckihorn, Leckipass et Stellibodenhorn. Le 12 août 1935, la distance de ce point jusqu' à l' extrémité du glacier était de 25 m et au moment de la prise de vue de 325 m! Couche de neige, le matin, 23 cm ( neige soufflée ); près de la cabane-140 m plus haut - seulement 10 cm 42 Witenwasseren-Gletscher, le 1er septembre 1964: la même photographie après un été chaud. Nature du sol: granite du Rotondo, orthogneiss, peu de paragneiss et amphibolite. Il y a un demi-siècle, toute cette région était encore couverte de glace L' ablation ( fonte des neiges ) Lorsque le 5 mai est arrivé ( considérons de nouveau la courbe ), la saison blanche doit faire face aux attaques de l' été. Sans le moindre contrecoup ( moyenne sur 25 ans naturellement ), la couche de neige décroît rapidement. La fonte atteint son rythme maximum entre les 20 et 25 juin, c'est-à-dire plus de 5,5 cm par jour. La baisse la plus forte enregistrée au cours d' une journée est celle du 23 juin, avec 8 cm ( moyenne ), alors que les cotes isolées calculées pour 24 heures dépassent rarement 15 cm. Comparée à celle de la plaine, la chaleur qui s' exerce en montagne reste dans des mesures très modestes. La chaleur maximale absolue enregistrée en 150 ans au moyen d' un thermomètre-maxi-mum installé au Grand-St-Bernard ( dont le fonctionnement n' était peut-être pas irréprochable ) se montait à 22,8° ( 10 août 1923 ).

Pour quelle raison, à partir de la fin juin, la fonte de la neige ralentit-elle, alors que la chaleur continue à augmenter? Il y a des années où la neige a complètement disparu à cette époque, et ces années ne peuvent compter que pour zéro dans la calculation de la moyenne, et jamais au-dessous.

La disparition de la neige D' après la moyenne des 25 dernières années, les alentours de la cabane Rotondo sont exempts de neige à partir du 20 juillet. Au cours de l' année 1947 qui connut un été jamais égalé, l' hiver dut abdiquer le 13juindéjà.En 1942 et 1949, l' été commença dix jours plus tard.

L' année 1951, qui se signale par l' abondance de ses avalanches, vit le départ du bonhomme hiver le 26 août seulement, alors qu' en 1955, le même fait se produisit une semaine plus tôt. Ainsi, la marge entre les deux extrêmes est de 2 mois et demi.

Le 20 juillet, la hauteur moyenne de neige près de la cabane est encore de 59 cm. Au premier abord, on prétendra que ce n' est pas possible, puisque le 20 juillet est justement la date à laquelle la neige s' efface autour de la cabane. La première thèse serait plausible si la neige s' en allait chaque année exactement à la même date; mais il reste en général des résidus de neige dont il faut tenir compte. Le chiffre indiqué plus haut paraît élevé, mais il est logique si l'on considère les mentions des autres stations citées ci-dessous. Les hauteurs moyennes de neige, le jour de disparition de la neige, sont les suivantes ( moyenne calculée sur 50 ans ):

Säntis ( 2501 m46 cm Gothard ( 2095 m51 cm Cabane Rotondo59 cm Grand-St-Bernard ( 2478 m45 cm Andermatt ( 1444 m38 cm Les années où la neige revient et redisparaît, les hauteurs de neige sont les suivantes ( stations rangées par altitude en ordre décroissant ):

Göschenen ( 1107 m37 cm Gurtnellen ( 739 m25 cm Altdorf ( 456 m12 cm Autrement dit, une progression vers les hautes altitudes, à la tête de laquelle se trouve la cabane Rotondo.

1 Les Alpes - 1966 - Die Alpen97 Le bref été de la haute montagne Quels sont les jours les plus pauvres en neige pour notre observatoire? Ce sont les 30 et 31 août, avec moins d' un centimètre en moyenne. Bien que, selon la règle, le sol soit exempt de neige de fin juillet à la mi-octobre, il y a déjà eu de la neige à tous les jours du calendrier, ce qui, en moyenne, se traduit malgré tout par une certain valeur, aussi petite soit-elle. C' est du 28 août au ler septembre que les chances d' absence de neige sont les plus grandes. Les 27 et 30 août, ainsi que les 4 et 11 septembre accusent des épaisseurs de neige de 2 cm. La probabilité d' une couche de neige se monte ainsi à 8 %. Nous disposons ici de deux cas parallèles significatifs: d' après les résultats de 150 ans d' observation au Grand-St-Bernard ( 2478 m ), le jour présentant la couche de neige moyenne la plus faible est le 31 août, et c' est à ce même 31 août que le nivomètre du névé du Jungfraujoch ( 3350 m ) indique une hauteur de neige minimum ( moyenne de 50 ans ). Après cette date, la saison accuse une tendance vers l' hiver, tendance entrecoupée de temps à autre par de brefs « souvenirs » de fete. Ainsi augmentent les chances de formation d' une couche de neige et, par là, celles d' une augmentation de la hauteur de neige. Les jours ordinairement beaux sont en général ceux qui précèdent le 10 septembre; cette tendance s' observe davantage dans la région du Säntis que dans le sud-ouest du pays. Mentionnons en outre le temps serein qui accompagne le Jeûne fédéral ( entre les 15 et 21 septembre ), ce qui se vérifie par une légère baisse de la couche de neige au névé de la Jungfrau. N' oublions cependant pas que, même en montagne, la saison chaude est passée et que les mois de juillet et août ( ce dernier mois dépasse même en chaleur celui de juillet ) restent les mois les plus chauds.

Entre la disparition de la neige ( 20 juillet ) et l' enneigement ( 20 octobre ), il s' écoule 91 jours, période dont il faut déduire, selon les observations faites, 18 jours qui accusent une certaine couche de neige. Ainsi, la période exempte de neige se réduit à 73 jours, ou 10 semaines et demie. Les observations parallèles faites dans les stations du Säntis ( 2501 m ) et du Grand-St-Bernard ( 2478 m ) au cours du premier demi-siècle donnent respectivement 80 et 89 jours. L' hospice du St-Gothard ( 2095 m ) annonce en moyenne 120 jours exempts de neige.

Abordons maintenant la question de l' altitude à laquelle la neige ne quitte plus le sol. Je me permets de me référer ici à mes travaux 100 Jahre Einschneien und Ausapern in Andermatt 1860 bis 1960 ( 100 ans d' étude sur l' apparition et la disparition de la neige à Andermatt 1860-1960 ), revue N° IV Les Alpes 1961. Un graphique représentant la période exempte de neige dans six stations ( Lugano 276 m, Altdorf 456 m, Gurtnellen 739 m, Göschenen 1107 m, Airolo 1170 m et Andermatt 1444 m ) y démontrait que cette limite se trouvait à 2800 m. Si l'on prend en revanche comme base les valeurs du Gothard ( 2095 m ), du Grand-St-Bernard ( 2478 m ), du Säntis ( 2501 m ), ainsi que celles de la cabane Rotondo ( 2575 m ), on obtient quatre points sur une ligne presque droite désignant 3100 m l' altitude à laquelle la neige ne disparaît plus. Observons d' abord que les données émanant de notre cabane ne dévient pas de celles des autres stations! Mais que signifie cet écart de 300 m? Pourquoi ces endroits ont-ils un sol sans neige plus longtemps que d' autres? Très certainement, le vent joue dans ces contrées élevées un rôle plus marqué que dans les vallées. J' ai déjà observé deux fois, en avril et en mai, alors que l' hiver est sur son déclin, une hauteur de neige supérieure au Rodontboden ( 1950 m environ ), au nord du col du Gothard, à celle qu' on pouvait mesurer sur le Plateau de l' hospice, conséquences des déplacements de neige opérés par le vent. Le fait que le Säntis présente une position identique aux autres stations dans le graphique est dû à un pur hasard. Par son isolement, il est davantage exposé aux vents qui chassent alors la neige fraîchement tombée vers la vallée, neige qui, par voie de conséquence, se voit soustraite aux observations. Si le même sommet était situé au sud-ouest de notre pays, la couche de neige serait encore moindre, par suite des conditions météorologiques plus clémentes régnant dans cette partie de la Suisse; les vents restant égaux en force et en fréquence entraîneraient un nombre plus grand de jours exempts de neige. Je présume que l' altitude de 3100 m comme étant la limite de la persistance de la neige correspond davantage à la réalité que celle de 2800 m. De la même manière que nous devons nous adapter en montagne à des températures différentes de celles de la plaine, le vent peut tout aussi bien y exercer une influence plus grande. Dans le même ordre d' idées, les arêtes restent presque toute l' année dénudées de neige, alors que les pentes et le fond des vallées en reçoivent dans une proportion bien au-dessus de la moyenne. Une surface plane donnerait très vraisemblablement une image objective de la moyenne entre ces deux extrêmes. Pour revenir au Säntis: le 4 mai 1919, on mesura une hauteur de neige record, 785 cm. Le vent ne chasse décidément pas la totalité de la neige vers les profondeurs!

L' enneigement A fete exceptionnellement chaud de 1952 succéda un hiver précoce qui, à la cabane Rotondo, débuta le 6 septembre déjà. Même pour cette altitude, c' est très tôt. A titre de comparaison: au Grand-St-Bernard, l' hiver ne se manifesta jamais, depuis 1815, aussi hâtivement que cette même année où il apparut deux jours plus tard. L' hiver le plus précoce venant en seconde position, dans la région du Witenwasserental, est celui de 1944 qui commença le 3 octobre. En revanche, en 1954, la première neige ne tomba que le 15 novembre. Parmi les enneigements tardifs, mentionnons en deuxième rang le 4 novembre 1965, année qui, sans cela, fut plutôt décevante. En moyenne, l' été est terminé le 20 octobre à notre nivomètre. Sur le plus haut sommet de l' Alpstein, l' hiver s' annonce le 14 octobre déjà ( 1900-1950 ). Relevons qu' ici et quelquefois antérieurement, nous n' avons pas opposé les mêmes périodes. Il en résulte des chiffres qui, si Pon veut s' en tenir à la rigueur, ne peuvent faire l' objet d' une comparaison précise. Mais les différences obtenues sont minimes Les Pères du Grand-St-Bernard doivent s' adapter à la saison blanche le 21 octobre ( 1820-1950 ). Si Pon se réfère aux indications de l' ancien pluviomètre de Fort Furka ( 2409 m ) situé environ 140 m au-dessus de l' hôtel « Belvédère », nous apprenons que l' hiver y apparaît le 22 octobre et qu' il s' installe au Gothard ( 1860-1960 ) le 29 octobre. Les habitants d' Andermatt appréciaient fort que, durant la même période, les premiers flocons blanchissent le ciel de la vallée le 21 novembre seulement ( moyenne ). Et pour continuer nos comparaisons dans le massif du Gothard: de la cabane Rotondo, la couche de neige durable met 9 jours à atteindre le Gothard situé 480 m plus bas; cela représente 53 m par jour. Mais ensuite, entre le Gothard et la vallée de l' Urseren ( dénivellation 651 m ), la progression n' est plus que de 28 m par jour. Rien ne démontre plus clairement que ces quelques données l' irrégularité de l' avance de l' hiver vers les basses altitudes.

Jetons un rapide coup d' oeil vers les rouages de la grande météorologie: si nous étudions la moyenne des variations barométriques d' une station suisse ( choisissons Berne dont la moyenne journalière correspond depuis 50 ans à celle d' une grande partie du pays ), nous arrivons aux constatations suivantes: le 12 octobre, le mercure atteint 714,55 mm, ce qui représente une cote extrêmement élevée qui n' est dépassée que quelquefois dans l' année. C' est le signe annonciateur du temps clair et doux en montagne, avec brouillards matinaux en plaine. Le 28 octobre, le mercure, qui a déjà commence à descendre, montre 709,55 mm. Il n' y a que quelques jours isolés accusant une pression d' air moyenne plus faible. C' est en même temps la période où les dépressions atlantiques pénètrent plus profondément dans le continent, provoquant, après les phases de fœhn, les refroidissements pour ainsi dire obligatoires. Ceux-ci amènent occasionnellement la première brève apparition de l' hiver en plaine. Que dit Ruodi dans le premier acte de Tell de Schiller: .'s ist heut Simons undJudä, da ras t der See und will sein Opfer haben ( c' est auj ourd' hui saints Simon et Jude, le lac est en furie et veut sa victime ). Du même jour ( le 28 octobre ), un adage paysan qui, lui, n' est sûrement pas du au poète de Tell est libellé en ces termes: Simon undJudä, die hängend Schnee an d' Studä ( Simon et Jude couvrent les arbres de neige ). D' après l' expérience, les habitants d' Andermatt qui fêtent leur « béni-chon » le 4e dimanche d' octobre ( 22-28 ) doivent s' attendre, avec 40% de probabilité, à une fâcheuse intrusion de l' hiver à ce moment-là. Puis, jusqu' au 8 novembre, les risques de chutes de neige diminuent d' un cinquième environ, malgré la saison qui s' avance inexorablement vers l' hiver.

Tout à l' heure, j' ai parlé de fœhn. Si, dans les vallées de la Suisse orientale, le fœhn jouit de la réputation d' accélérer la maturation du raisin, si on le craint partout comme agent incendiaire, si on lui reconnaît des aptitudes exceptionnelles pour faire fondre la neige, il n' a pas, dans notre région, des propriétés aussi particulières. Ici, à 1,5 km seulement de la frontière tessinoise, l' appa du fœhn annonce généralement du mauvais temps avec des précipitations. Comme on le sait, lorsque ce vent fait ses frasques, au printemps ou en automne, la pluie - si pluie il y a - se transforme presque toujours en neige. En conséquence, la fonte est reportée aux beaux jours qui sont ici plus fréquents que dans les Préalpes ( minimum secondaire de précipitations au Gothard; au Säntis, mois de juillet = mois le plus humide ).

Le premier jour d' enneigement ( moyen ), il y a déjà - comme c' est le cas pour la disparition de la neige - une certaine couche de neige. Son épaisseur est la suivante ( 1900-1950 ):

Cabane Rotondo ( 2575 m ) 23 cm ( 1940-1965 ) Säntis ( 2501 m ) 24 cm Grand-St-Bernard ( 2478 m ) 18 cm Gothard ( 2095 m ) 22 cm Andermatt ( 1444 m ) 21cm nneigement ne se fait plus chaque année:

Göschenen ( 1107 m ) 27 cm Guttannen ( 1055 m ) 24 cm Gurtnellen ( 739 m ) 13 cm Berne ( 572 m ) 5 cm En résumé, de 20 à 25 cm dans les régions alpines, puis rapide décroissance. En général, des épaisseurs moindres que lors du départ de la neige.

D' après ce qui précède, il ne faut pas s' étonner si cette couche de neige persiste et ne laisse apparaître que très rarement un sol nu. En 25 ans, l' enneigement en novembre ne se produisit que trois fois.

Si nous nous posons la dernière question, pourquoi la neige apparaît-elle un jour déterminé ( toujours sur une moyenne de plusieurs annéeson peut répondre ce qui suit: la formation d' une couche de neige est subordonnée à deux facteurs: des précipitations et une température s' abaissant à au moins 0 degré. Or, sous notre climat, chaque jour entrant en ligne de compte a sa dose suffisante de précipitations pour former une couche de neige. Au Gothard et à Andermatt, à la date moyenne d' enneigement, la température descend pour la première fois, à 13 h. 30, au-dessous de 0 degré. Au Grand St-Bernard et au Säntis, il y a encore 1,5°. Si l'on compare les données du Gothard, la température au nivomètre de la cabane Rotondo serait de 0,75°.

La question touchant l' enneigement et la température à midi dans les régions élevées devrait cependant faire l' objet d' une étude plus approfondie, car il faudrait encore élucider certains facteurs restés dans l' ombre.

Le plein hiver Au premier enneigement suit normalement une hausse progressive de la couche de neige. Au mois de février, qui passe pour le mois le plus sec de l' année, on observe généralement un ralentissement dans l' élévation du niveau de neige. En revanche, au mois de mars qui voit arriver les habituelles perturbations de l' Atlantique suivies d' un régime de fœhn, les précipitations seront de nouveau plus abondantes et tomberont là-haut presque exclusivement sous forme de neige.

Nous voilà parvenus de nouveau à notre point de départ. Résumons ce que nous avons dit: du début de l' enneigement ( 20 octobre ) à la date du plus grand enneigement ( 5 mai ), il s' écoule 198 jours. La période de la fonte dure ensuite 76 jours, ce qui représente 38% seulement de celle de l' accumu de la neige. Pour le Gothard, ce rapport est de 40%, et de 45% pour Andermatt. Si nous descendons encore, les durées de l' accumulation et de la fonte ont tendance à s' égaliser, ce qui ressort déjà des trois chiffres ci-dessus. Au névé de la Jungfrau, le rapport est de 298:67, soit 22%.

Pâques La cabane Rotondo connaît à Pâques une grande affluence qui peut provenir en partie de la multiplicité des moyens de transport. Au début de cet article, il a été dit que, le jour de Pâques, on a mesuré une hauteur de neige de 3 m ( moyenne de 25 ans ). Le minimum fut enregistré en 1949 ( 17 avril ) avec 70 cm seulement, tandis qu' on releva le maximum en 1945 ( ter avril ) avec 530 cm. L' année la plus faible venant en seconde position est 1957 ( 21 avrilla hauteur atteignait cependant déjà 150 cm. Le caissier de la section n' a donc pas à craindre une insuffisance de neige pour les jours de Pâques! A l' hospice du Gothard, l' hiver 1949 fut aussi l' hiver le plus pauvre en neige depuis 1860. Depuis sa construction en 1830, la route ne fut ouverte qu' une seule fois à Pâques au trafic routier, précisément en 1949.

Conclusion Pour résumer, nous pouvons relever qu' avec des moyens relativement modestes, nous avons pu recueillir de précieux renseignements ayant trait au volumineux chapitre de la neige et amassé de nombreuses données pouvant servir àdes comparaisons. Les résultats peuvent être considérés comme exacts, car ils sont conformes à certaines normes. Remarquons que les nombreuses comparaisons établies avec d' autres stations ont pu l' être grâce au volumineux matériel qui fut recueilli, étudié et calculé. Il n' est pas dans les tâches ordinaires d' un établissement ou d' un institut, aussi grand soit-il, de procéder à des études spéciales de ce genre, car elles sortent vraiment du cadre normal. Il est compréhensible que les nombreux chiffres obtenus ( peut-être un peu trop nombreux pour certains lecteurs !) ont été recueillis au cours d' une longue période et qu' ils n' ont pas été pris en une fois après 25 ans d' observation du nivomètre ( novembre 1965 ).

C' est pour moi un agréable devoir, en terminant, de remercier tout particulièrement la direction de l' Institut météorologique de l' autorisation qu' elle m' accorda d' étudier, pendant de longues années, les annotations, en partie non publiées, des diverses stations. Je tiens également à remercier mon ami d' étude, M. Th. Zingg, de l' Institut pour l' étude de la neige et des avalanches, au Weiss-fluhjoch/Davos, et M. P. Kasser, ingénieur, et son collaborateur, M. Aellen, de l' Institut fédéral de glaciologie à l' EPF, du matériel qu' ils mirent aimablement à ma disposition.

Et maintenant, ne nous contentons pas des résultats acquis, mais abordons avec énergie un nouveau quart de siècle. Toutes les conditions favorables sont réunies: un gardien capable et, dans la personne de M. M. Rossé, un préposé aux cabanes dévoué et sympathique. Je pourrai sûrement compter sur la collaboration de nombreux visiteurs qui ne craindront pas de se rendre au nivomètre pour y inscrire les mensurations. Je les en remercie d' avance.

Et la neigeSt-Pierre s' en chargera déjàTraduit de Vallemand par Ch. Neuhaus )

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