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Double traversée du Weisshorn

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

Par Arthur Visoni

Avec 2 illustrations ( 85, 86 ) Et, de toutes les montagnes, c' est le Weisshorn qui, pour moi, promettait le plus, réalisant à tous les points de vue — à une exception près peut-être — notre idéal de la montagne.

G. Winthrop Young Il y avait près de dix ans que je projetais de gravir le Weisshorn. Ce sommet de plus de 4500 m. se dresse, admirable de formes, remarquablement isolé parmi les géants des Alpes. De tous les points élevés c' est sur lui que se portent aussitôt les regards. D' autre part, nombreux sont les écrits qui relatent les splendeurs de son ascension. Ces quelques considérations expliquent quelle force attirante il exerce sur nous.

En 1943, accompagné de deux camarades, j' avais tenté de réaliser, avec un ou deux bivouacs, le parcours intégral de la chaîne, hérissée d' une dizaine de pics, qu' encadrent les cols Durand et de Tracuit. Suffisamment rapides, nous réussîmes à atteindre le point culminant du Rothorn de Zinal en seize heures depuis Schönbiel. Mais le ciel, clair jusqu' alors, laissait prévoir un changement du temps. A regret, interrompant notre royale randonnée, nous redescendîmes au Mountet. Bien nous en prit car le lendemain une cordée du guide Rémy Theytaz, allant au Rothorn, ne put dépasser l' arête du Blanc; elle fut contrainte à la retraite par un vent d' une violence inouïe.

Deuxième tentative à la fin de septembre 1945. La cabane du Weisshorn accueillit mon tenace espoir, lequel était singulièrement renforcé par les successifs résultats d' une période riche d' activité. En dépit de la valeur et de la volonté des cinq participants, le mauvais temps — il avait neigé pendant la nuit — nous obligea à renoncer au Schalligrat et à l' arête est. Résolus à faire quelque chose nous mîmes le cap sur le Biesjoch. Le risque d' avalanche et le brouillard eurent tôt fait de nous refouler avant d' avoir abordé le glacier de Bies.

S' il suffit parfois d' un échec pour réveiller le désir d' escalader une montagne, il faut aussi de la patience jusqu' à ce que soient rassemblés tous les éléments indispensables à la mise en œuvre d' une ascension d' envergure.

Les années s' écoulèrent au cours desquelles mes pensées, seules, visitèrent la cime convoitée. Enfin, en 1949, les plans sont tirés et la décision est prise de consacrer une semaine au Mont Blanc du Valais.

Le mercredi, 3 août, par un temps superbe, une petite troupe pleine d' al et de gaîté quitte Randa peu après midi. Ruth, Jacqueline, Charles et moi faisons partie du même petit club montagnard très actif « Le Mousqueton ».

Comme introduction au grand projet qui nous attend, nous avions, la veille, traversé le Rimpfischhorn par l' arête nord. Afin de mettre à l' épreuve nos deux cordées, j' avais suivi, au retour, du pied des Rimpfischwänge, la large croupe neigeuse qui conduit au Pfulwe d' où les voies bifurquent vers Z' Fluh et Täschalp; pour revenir à la cabane de Täsch il nous avait fallu franchir plusieurs langues de glaciers et leurs torrents respectifs, plus une demi-douzaine de moraines. La course, dont nous étions tous ravis malgré sa longueur due à la ruse du leader, avait été rendue pénible par un fort vent. Notre équipe ayant évité, avec succès, toutes les embûches dressées sur son chemin par la nature sauvage, je pouvais envisager avec confiance l' ascension du Weisshorn par le Schalligrat.

A chaque détour du raide sentier la vue plonge dans la vallée de Saint-Nicolas où les villages de Randa et de Täsch forment une image ravissante. Les sacs sont pesants mais la rude montée se poursuit à une bonne cadence. J' ai hâte d' arriver à l' étape car il nous restera juste le temps nécessaire pour aller reconnaître le tracé que nous emprunterons demain matin.

Les derniers lacets nous ménagent une agréable surprise. L' eau d' un petit bassin, alimenté par une conduite venant directement du glacier, fait entendre sa joyeuse chanson. La souvenance m' était restée d' un voyage supplémentaire, de près d' une heure, jusqu' à une source en contrebas de la cabane.

Ruth et Jacqueline qui s' étaient accommodées non sans peine à l' idée d' un rationnement impitoyable du précieux liquide, se réconcilient avec la section de Bâle et trouvent le site plein d' agrément!

J' avais en mémoire le trajet le meilleur et le plus court à suivre pour gagner le Schallijoch mais je n' étais pas sans appréhension à ce sujet l. Le bras inférieur du glacier de Schalli, où nous prenons pied vers 18 heures, mon camarade et moi, est séparé du glacier supérieur par une imposante barre rocheuse. Cette dernière, puissante nervure se détachant du milieu de l' arête est, d' une hauteur de 200 m ., semble offrir une voie d' accès jusqu' à une énorme calotte de neige bien visible depuis le refuge. Après une étude attentive du parcours glaciaire et de l' endroit exact où il faudra attaquer le bastion, nous concluons que la pointe du jour devra nous surprendre à la base des rochers. Revenus à la cabane, nous y retrouvons des figures amies, entre autres celles d' A. Taugwalder et de Nestor Crettex. La courte soirée, empreinte de cette atmosphère propre aux refuges de haute montagne, fut charmante par l' opposition que marquait le contraste entre notre enjouement juvénile et la gravité des hommes d' âge mûr.

Le firmament scintillant d' étoiles, où je lis l' espoir d' un beau jour, nous trouve ce jeudi, avant 4 heures, déjà bien haut sur le glacier de Schalli. Trem-blotantes, les lumières des caravanes en route pour l' arête est répandent leurs 1 Voir dans Les Alpes, septembre 1945: Entre le Weisshorn et le Rothorn de Zinal, par W. Preiswerk.

douces notes de poésie sur les âpres pentes glacées. Après avoir mis fortement à contribution nos chevilles à travers le méandre des crevasses et surmonté plusieurs remparts de glace, nous enlevons les crampons au-dessus de la rimaye.

Insensiblement, l' éternelle aurore étend sa magnificence sur les rocs et les neiges. Le glacier que nous venons de quitter se redresse, extrêmement crevassé et enserré de toutes parts; il nous paraît être un monstre aux prises en un perpétuel corps à corps avec les murailles de granit qu' il ronge. Mais la clarté grandissante atténue graduellement l' expression terrifiante de ce tableau alpin.

La première difficulté que nous avons à vaincre est le passage d' un couloir qui sillonne le bastion et sert de lit à un ruisseau. L' escalade de petits murs nous conduit sur une vire que nous suivons à gauche. Les conditions sont meilleures que je ne l' espérais tout à l' heure en voyant briller la pellicule de glace qui vernit le rocher. Un bon assurage et quelques coups de piolet préludent à l' exécution de deux pas très délicats. Immédiatement nous montons verticalement et le plus rapidement possible car le sifflement désagréable des pierres se fait entendre déjà.

Soudain, le soleil nous frappe de ses premiers rayons. La matière renaît à la vie. A nos yeux se dévoile un monde féerique dont la porte vient de s' ouvrir et où nous entrons, poussés par le désir de l' aventure.

Parvenus sur le toit du contrefort, non loin du bourrelet glaciaire, nous prenons quelques minutes de repos. Deux alpinistes, partis probablement très tôt, car leur présence vient seulement de se révéler, nous distancent de peu. Crampons chaussés, nous nous trouvons, un quart d' heure plus tard, sur le névé déclive, irisé de mille feux; sa forte inclinaison est compensée par l' ex état de la neige. Brusquement, nous débouchons sur le glacier supérieur coupé de larges crevasses et dominé par la face sud toute striée de longs couloirs. Derrière nous le Cervin majestueux, dont l' éloignement rend les proportions idéales, ajoute à la beauté saisissante de ce coin des Alpes rarement visité.

Descendant très légèrement, nous nous rapprochons de la face afin de trouver le point favorable pour passer la rimaye. Des pentes de plus en plus rapides sont traversées de flanc et nous abordons sur une terrasse d' éboulis. Je presse le pas, car le danger de chutes de pierres est menaçant. Par des vires coupées de gradins délités où le cheminement n' est pas toujours facile nous arrivons enfin en vue du col; celui-ci laissé à gauche, l' arête est atteinte à une brèche que précèdent de petits gendarmes d' une chaude teinte rougeâtre.

Cinq heures, au lieu de quatre que j' escomptais, se sont écoulées depuis le départ. Nous avons devancé, à mon étonnement, la cordée entrevue au bastion; elle est composée de deux Zurichois avec qui nous venons de lier conversation. Eux aussi découvrent le Schalligrat.

Nos regards émerveillés embrassent un horizon au relief véritablement himalayen; de l' arc de cercle dont nous occupons le centre jaillissent plus de vingt sommets qui dépassent quatre mille mètres. Un émoi rétrospectif s' em de nous en contemplant le Rimpfischhorn semblable à un joyau étincelant dans son écrin d' une blancheur immaculée.

Il est 9 heures. Détente et nourriture ont satisfait nos besoins matériels. Nous ne formerons maintenant plus qu' une seule cordée.

Le premier ressaut important, une haute tour curieusement zébrée de veines granitiques verdâtres, se présente comme un redoutable obstacle. Du relais où je parviens après une belle escalade, impressionnante par le vide où fuit le regard le long des parois, je puis assurer ma compagne. Je la vois d' abord s' agripper au piton d' assurage, sortir notre double corde du mousqueton pour y passer celle qui la relie à Charles; puis elle s' engage dans l' ombre froide du côté ouest jusqu' à une fissure se redressant peu à peu. Fine technicienne, Ruth grimpe en opposition, posant ses « vibrams » bien à plat sur les dalles et choisissant avec sûreté les rares prises pour les mains. Revenant à droite, il lui faut franchir trois à quatre mètres exposés. L' opposition fait alors place à l' audace mesurée. L' élévation du corps a lieu suivant les lois de l' équi, le bord de la semelle et les phalanges n' ayant comme points d' appui que de simples protubérances. Exécuté avec cette grâce exquise, que les femmes, pour la plupart, savent conserver dans l' alpinisme acrobatique, un souple rétablissement dépose ma compagne sur la petite plateforme, le visage rayonnant de cet effort et contente de se retrouver au soleil.

Les escarpements d' un granit toujours diversement coloré se succèdent, mettant à l' épreuve notre habileté individuelle ainsi que notre technique de marche encordés à quatre. La sécurité dépend pour une grande part de l' ob de la règle que deux grimpeurs seuls doivent être en mouvement pendant que les deux autres assurent. Une fois de plus, le jeu d' une varappe nouvelle m' apporte sa griserie spéciale; la découverte de la meilleure voie, constituante d' un problème continuellement répété et changeant. La subtile ivresse, chère aux rochassiers, que procurent un ardent plaisir et le danger écarté, nous envahit. Mais l' arête, à présent, se développe dans toute sa longueur, nous montrant la distance qui reste à parcourir.

La lutte sera sévère et l' enjeu se précise clairement à mon esprit. Nous possédons presque tous les atouts pour gagner; par contre, celui qui nous manque est essentiel: le Weisshorn nous est totalement inconnu et la traversée que nous accomplissons est l' une des plus longues des Alpes. Selon deux définitions de l' alpinisme que j' ai faites miennes — peut-être parce qu' elles justifient le mieux ma passion —, c'est-à-dire: exploration des montagnes et recherche du charme de l' incertitude, de hautes jouissances doivent découler de cette ignorance. Si nous voulons sortir vainqueurs, un facteur — le secret de la réussite des grandes courses — sera décisif: la rapidité. Dans ma pensée, victoire et défaite prennent alors un sens précis, le bivouac devant être l' abou inévitable du deuxième terme de l' alternative.

Tantôt sur le fil sinueux de la gigantesque échine, tantôt dans le versant sud, nous gagnons en altitude. Chacun de nous, profitant d' une détente passagère, regarde avec ravissement le paysage unique dont l' amplitude augmente. Dans la partie moyenne de l' arête, intéressante quoique plus facile que la première, la cordée des Zurichois, plus mobile, nous a dépassé. Une ou deux fois nous la voyons revenir dans le flanc après une vaine tentative de tenir la ligne de faîte très découpée.

Faisant suite à l' immense couloir de la face ouest, un grand gendarme, bizarre par sa coloration jaune et rouge, marque le début de la section terminale. C' est la plus difficile du Schalligrat. D' un jet magnifique elle s' élance jusqu' aux nues. Une montée directe à l' est nous ramène sous la crête. Nous sommes de nouveau en tête car les Zurichois, ayant pris trop à gauche, ne peuvent continuer et doivent redescendre. C' est à ce moment que mes compagnons proposent une halte. Mais je reste inflexible, certain que notre sort va se décider bientôt. Flairant le danger qui nous menace — il est près de 14 heures —, je certifie à nos compagnes que dans une heure nous aurons surmonté les grosses difficultés et qu' un arrêt sera alors doublement apprécié. En fait la bataille, silencieuse, qui allait réellement commencer devait se poursuivre durant trois heures encore jusqu' au... sommet!

En guise de repos nous grignotons des amandes puis reprenons l' action. Ecartant la tentation de suivre des vires horizontales et engageantes qui conduiraient à une impasse, je m' élève obliquement cherchant à reprendre l' arête sitôt qu' elle redevient praticable. Une succession de parois verticales, gravies d' épaulements en épaulements, où le « flair » joue son rôle, où l' émotion du vide nous saisit, me semble être le lieu de la plus belle varappe du Schalligrat. C' est là aussi que le style de l' escalade, la qualité et la structure de la roche, me rappellent par analogie maints passages classiques des Aiguilles de Chamonix. A l' ardeur et à l' enthousiasme de mes camarades je mesure toute leur satisfaction.

Jusqu' ici les conditions m' ont paru les meilleures. A partir de 4200 m. environ je découvre la neige sur les rochers exposés au nord. Les dépressions sont ourlées de corniches. Ce nouvel élément ralentit notre avance mais embellit encore l' ascension.

Raconter les péripéties de l' interminable et splendide chevauchée qui suivit équivaudrait à décrire à nouveau toutes les perceptions ressenties par les alpinistes à des degrés divers. Heures merveilleuses pendant lesquelles facultés et aptitudes s' épanouissent dans l' étrange et émouvant contact avec la pierre. Le granit complètement vierge de traces, l' intérêt croissant et la complexité de l' itinéraire se déroulant la plupart du temps dans le versant sud, mais toujours à proximité du faîte très déchiqueté, font du Schalligrat une course de premier ordre capable de combler les grimpeurs les plus exigeants.

Il est 17 heures quand, impatients et tenaillés par la faim, nous foulons le cône de neige du sommet à 4512 mètres. Ici prenait fin la phase périlleuse de notre assaut contre le Weisshorn. L' élan qui nous avait emportés le long de la formidable muraille trouvait enfin la récompense si longtemps et si ardemment désirée. Heureux d' une joie toute intérieure, nous étions sans crainte au sujet du dernier combat qu' il nous restait à livrer. En dépit de l' heure tardive et malgré la forte dépense d' énergie mon optimisme demeurait confiant dans l' excellente forme de notre petite caravane.

Le panorama, sous l' azur d' une pureté absolue, s' étend, grandiose, presque illimité, des Alpes Maritimes à la ligne diffuse du Jura.

Le froid est vif, aussi nous goûtons la volupté de nous asseoir à l' abri, caressés par les rayons du soleil déclinant.

Pendant la demi-heure de répit que nous nous accordons, les Zurichois arrivent à leur tour et se préparent tout de suite à la descente. Les rudes heures que nous venons de vivre ont renforcé nos sentiments de solidarité alpine, et nous décidons d' un common accord d' unir nos forces pour terminer la traversée.

Abandonnant la cime à sa solitude millénaire, tournant le dos avec regret à l' ouest encore rutilant de lumière, nos trois cordées s' échelonnent sur la pente précipitueuse et froide de l' arête est. Sur les marches glacées, les crampons permettent une allure assez vive. Nous nous arrêtons parfois pour observer et photographier l' ombre du Weisshorn qui profile son triangle parfait sur les Mischabel.

Habitués à la lente et pénible progression des heures précédentes, nous sommes surpris de nous trouver bientôt presque au bas de cette fraction de l' arête d' une extrême déclivité. Un mur de glace suivi d' un réseau de crevasses nous séparent de la partie neigeuse, moins raide mais étroite et cornichée, conduisant aux premiers rochers. Mon inquiétude se dissipe en voyant Jacqueline et Ruth effectuer sans broncher la traversée très exposée de ce beau passage glaciaire. Au cours de ces dix mètres, le corps plaqué contre la paroi grâce aux encoches taillées pour les mains, l' avance se fait avec une lenteur calculée; les piolets ont été glissés derrière les sacs, car l' assurage est illusoire.

Le parcours de la crête rocheuse, évocateur de réminiscences littéraires, nous offre en outre l' imprévu de sa nouveauté. Nous en jouissons pleinement. La douceur et la finesse du dessin de son architecture nous étonnent après le profil tourmenté et l' élancement prodigieux de l' arête SO. Tout le côté nord où l'on s' engage quelques fois est tapissé d' une fine couche de neige et cela nous oblige quand même à beaucoup de vigilance.

Une bifurcation se dessine. Je devine la « Place du déjeuner » où nous faisons halte un moment. La descente a duré trois heures. Petit à petit la pénombre enveloppe la montagne cependant que la vallée est déjà remplie d' obscurité.

Nous restons encordés tandis que nos collègues suisses allemands se libèrent de leur attache; ils connaissent la voie normale qu' ils ont suivie deux jours auparavant.

Sans perdre une minute nous dégringolons, en direction est, aussi vite que le permet le terrain délité. La nuit nous surprend au bas du grand couloir neigeux à notre gauche. Ici a lieu, au-dessus de la rimaye supposée que cachent les ténèbres, l' ultime étreinte avec le rocher et la glace. Tout à coup, une lueur blafarde s' étale lentement sur les névés à nos pieds; dans les parois alentour des ombres plus fortes se creusent. Surgie derrière le massif du Mont Rose, un allié lointain et oublié nous apporte son aide bienvenue. La lune s' est levée! Il semble qu' elle ait attendu que notre destin soit fixé pour faire son apparition; en effet nous venions de briser la dernière défense de notre puissant antagoniste et nous étions hors de danger.

Sous l' éclairage lunaire, les hautes solitudes s' emplissent de mystère. Après tant de contrastes vécus cette nouvelle séduction de l' Alpe nous captive.

D' un coup la tension nerveuse disparaît. L' air est calme, la visibilité très bonne. Et nos camarades zurichois, que je remercie de leur amabilité à nous attendre, de s' exclamer: « Le spectacle est tellement beau! Nous ne sommes nullement pressés de rentrer! » Nous apprécions autant qu' eux ce retour au clair de lune.

C' est par cette impression de sérénité, gravée dans le souvenir, que se termina notre traversée du Weisshorn par le Schalligrat.

A 22 heures et demie — nous avons mis cinq heures depuis le sommet — nous nous retrouvons sur le sentier de la cabane.a suivre )

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