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Expédition suisse au Garhwal

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

Avec 1 esquissePar Robert Fazy

I Une nouvelle expédition suisse est en route pour le Garhwal. Elle est conduite par André Roch, accompagné de Mme Annalies Lohner, René Dittert, Alexandre Graven et Alfred Sutter.

Sauf André Roch les participants vont faire leurs débuts dans l' Himalaya et aux hautes altitudes. Tous, en revanche, sont des alpinistes éprouvés. Mme Lohner — selon l' expression d' Alexandre Graven «... heute eine der intensivsten Alpinisten... » — a, à son actif, depuis 1940, nombre d' ascensions sérieuses, parmi lesquelles le Cervin sur les quatre faces, le Finsteraarhorn par la paroi nord-ouest, le Piz Palü et la Bernina, en hiver, par neige difficile. René Dittert totalise 83 « quatre mille mètres » sur les quelque 92 des Alpes. Alexandre Graven, de Zermatt, est le guide et le maître de ski bien connu. Alfred Sutter inscrit dans son carnet: « Nordend über die Katerina, Zinal-Rothorn im direkten Aufstieg über die Kanzel, Matterhorn über den Furggen und über die Nordwand, Eiger über die Lauperroute, Kingspitzwand 1. » Dans la force de l' âge — sauf Mme Lohner — nos cinq compatriotes sont d' excellents skieurs 2. Sous la conduite expérimentée d' André Roch, ils pourront faire leurs preuves à des altitudes qui ne dépasseront pas 7375 mètres 3. Très homogène, composée uniquement de grimpeurs de choix, l' équipe paraît spécialement apte à vaincre les difficultés techniques de certains pics scabreux, le Shivling et le Nilkanta, par exemple.

L' expédition emmène 10 Sherpas et 100 porteurs. Ces derniers seront licenciés en arrivant au glacier de Gangotri. André Roch a eu la bonne fortune de rencontrer récemment, à Davos, H. W. Tilman *, dont les conseils, basés sur une expérience unique du Garhwal, seront un précieux atout.

II Le programme de l' expédition

Débarquant à Karachi, le 9 mai, l' expédition doit atteindre Dehra Dun, le 12, et y séjourner quatre jours pour achever de s' organiser.

Quittant Dehra Dun le 15 mai, elle compte franchir, en seize jours environ — dont deux de repos — les 260 kilomètres qui la séparent du glacier de Gangotri.

Le programme ne précise pas l' itinéraire de Dehra Dun au glacier. Il est, toutefois, probable, sinon certain, que l' expédition procédera par Mussoorie ( 1828 m. ), Deosari et Gangnani, dans la vallée de la Bhagirathi, jusqu' à Harsil ( 2438 m.)5. De Harsil, elle gagnera Gangotri6 ( 3145 m. ). On compte généralement huit étapes de Mussoorie à Harsil et trois et demi de là à l' entrée du glacier », ce qui — en ajoutant le trajet de Dehra Dun à Mussoorie et les deux jours de repos prévus — donne les quelque 16 jours indiqués.

La roule a été décrite, et illustrée, par Marco Pallis 8 et par le major Gordon Osmaston.

1 Renseignements de la Fondation suisse pour explorations alpines qui est l' organisatrice de cette expédition. La Fondation s' est réservé les droits d' auteur.

2 Sur l' usage et l' utilité du ski aux hautes altitudes, cf. la note du regretté Ulrich Wieland: Kangchenjunga, 1930, HJ. III, p. 77 ss. Wieland, on le sait, est mort d' épuisement, en 1934, lors de la retraite du Nanga Parbat, à quelques mètres du camp VII: HJ. VII, p. 35; In Memoriam, p. 155. Sa note — Skiing in the High Eastern Himalaya, HJ. IV, p. 56/57 — conclut ainsi: « There is no doubt that ski are of great value for an expedition like ours ( Kangchenjunga ). Summarizing, I might say that one can enjoy high mountain ski-ing in the Himalaya as much as in the Alps. » Cf. aussi F. S. Smythe, Kämet Conquered, London, Victor Gollancz, 1932, p. 138, 216, 401. L' un de ses compagnons, R. L. Holdsworth, a établi ce qui était alors — 1931 — le record d' altitude du ski, au Meade' s Col, 23 500 p. ( 7163 m .), entre le Kämet et l' Ibi Gamin — circa 24 200 p. ( 7375 c' est précisément dans une des régions qui sont le but de l' expédition.

3 Chez les ascensionistes robustes, raisonnablement entraînés, les effets de l' altitude ne deviennent, en général, positivement déprimants qu' au de 7500 m. ( 24 607 p. ). F. S. Smythe résume ceci, dans un article intitulé: The Problem of Kangchenjunga, HJ. VII, p. 73, comme suit: « As regards the effects of altitude, the difference between climbing from 25 000 to 26 000 feet and from 27 000 to 28 000 must be experienced to be appreciated. » II n' est, on le voit, pas question de difficultés exceptionnelles avant 25 000 p., soit 7620 m. L' expédition ne dépassera pas 24 200 p. environ, à l' Ibi ( 7375 m. ). Les autres sommets les plus élevés, inscrits au programme, le Satopanth et le Chaukamba, n' atteignent respectivement que 7012 et 7138 m ., soit environ 23 000 et 23 400 p. Le trajet de Dehra Dun au camp de base, trajet qui doit durer une quinzaine de jours assurera un entraînement progressif de 2300 p. ( environ 700 m .) à plus de 14 000 p., soit 4300 m. au moins.

* Le vainqueur du Nanda Devi ( 7820 m. ), 29 juillet 1936, HJ. IX, p. 21 ss. Le Nanda Devi n' est pas, comme on l' écrit souvent, le point culminant de l' Empire britannique. Le titre revient, sinon au Nanga Parbat ( 8115 m .), du moins au K !. Cf. la note de Tilman, op. et loc. cit ., note 1.

5 Cf. HJ. XI, PI. I, p. 28, « The Bhagirathi gorge above Gangnani », et le croquis p. 130; Marco Pallis, Peaks and Lamas, London, Cassell and Co., 1939, carte, p. 28 et PI. « Halt on a pass in the Foothills ., p. 22.

« Cf. la photographie de Marco Pallis « The Temple of Gangotri », HJ. VI, p. 110.

7 Cf. J. Auden, An Excursion to Gangotri, HJ. VIII, p. 102.

8 Peaks and Lamas, op. cit ., p. 18—39.

9 Gangotri Triangulation, HJ. XI, p. 129 ss.

De Gangotri bourg, la piste mène, par la gorge sauvage du même nom, à Gaumukh 1, « the Cow' s Mouth », à l' entrée du glacier, d' on sort la Bhagirathi.

L' emplacement exact du camp de base reste conjectural. On peut supposer, toutefois, qu' il sera — comme ceux de Marco Pallis et de l' expédition autrichienne du professeur Rudolf Schwarzgruber — installé, à quelques kilomètres en amont de Gaumukh, à l' intersection des glaciers de Gangotri et de Chaturangi 2. Ceci est d' autant plus vraisemblable que le point est à proximité de l' entrée du glacier de Sumeru, dont la reconnaissance — et celle de deux pics auxquels il donne accès — forment le premier objectif indiqué. De cet endroit, vue impressionnante sur le Shivling, dont la conquête est, avec celle du Nilkanta, le plus audacieux espoir de Roch et de ses grimpeurs 3.

Le mois de juin doit être consacré:

1° à une reconnaissance du glacier de Sumeru et du Meru Parbat 4 et — surtout peut-être — à l' examen des possibilités d' ascension du Shivling b ( 6538 m .) et du Kedarnath ( 6940 m. ). Durée prévue: 4-5 jours; 2° à l' attaque du Satopanth « ( 7012 m. ): 8-10 jours; 3° à l' attaque du Chaukamba7138 m. ): 10-15 jours.

Pour juillet, le programme prévoit: 1° l' attaque du Kedarnath 8 ( 6940 m. ): 7 jours; 2° l' attaque du Shivling ( 6538 m. ): 7 jours; 3° une reconnaissance de la chaîne au nord du glacier de Raktarn e suivie de l' attaque du Matri ( 6721 m .) et d' un pic innommé de 6795 m.: 15 jours.

i II peut être curieux de rappeler que Gaumukh était, il y a plus de 150 ans déjà, connue du P. Tiefenhalter SJ. cité, en 1784, par Antequii du Perron: a « Gangotri sero Cataracta Gangis, quam etiam os vaccae appellant... ». Cf. H. T. Colebrooke, Essay on the Sources of the Ganges, Asiatik Researches, XI, London, 1812, p. 433. Vingt-cinq ans après, l' existence de Gaumukh était déclarée purement fabuleuse dans le rapport du cap. F.V. Râper: A survey for the purpose of discovering the Sources of the Ganges, 1809; Asialik Researchs, op. cit. XI, p. 482 a «... its existence is entirely fabulous and it is found only in the Hindu book of faith. Gaumukh fut redécouverte, en 1817, par le cap. Hodgson et le lt. Herbert. Cf. Col. S. G. Burrard and H. H. Hayden, Geography and Geology of the Himalayan Mountains and Tibet, Calcutta 1907, p. 138. Les vues publiées de Gaumukh paraissent rares. On en trouve une excellente dans Eric Shipton, Nanda Devi, London, Hodder and Stoughton, 1936, PI. face p. 210.

2 Cf. croquis, point dit Nandanban ( 4340 m. ), HJ XI, p. 143.

3 Cf. HJ. XI, Photographie, p. 133.

4 Au SE du glacier de Sumeru, hauteur 6681 m.

5 Au SE du glacier de Sumeru. Sur les difficultés probables de l' ascension, cf. infra p. 278.

« Le Satopanth ( HJ. XI, p. 142 ), couvert à l' W par les deux Bhagirathi — sud et nord ( HJ. VI, p. 111; XI, p. 140et le Bazuki Parbat ( HJ. XI, p. 142 et 143 ) forme un groupe impressionnant ( HJ. VIII, p. 96 ) visible dès que l'on arrive au pied du glacier. Marco Pallis, qui avait établi son premier camp un peu en aval de Gaumukh, en a donné une vue remarquable et une description enthousiaste; Peaks and Lamas, op. cit ., p. 39. Plus d' un siècle avant, Hodgson et Herbert, le devançant dans son admiration, avaient baptisé les quatre pics St. George, St. André, St. Patrick et St. David ( S. G. Burrard et Hayden, op. cit ., p. 138 ). Durant l' expédition de Marco Pallis, Warren et le regretté Colin Flettcher KirkusIn Memoriam, HJ. XIII, p. 128firent la conquête de ce qu' ils croyaient être le « Central Satopanth ( Peaks and Lamas, p. 41 ), en réalité le Bhagirathi nord; cf. HJ. XI, p. 141/142.

.'On sait que la première expédition Roch avait tenté l' ascension du Chaukamba ( cf. les pi. 108 et 135 de Schweizer im Himalaya et HJ. XII, p. 46; XI, p. 146 ) par le flanc nord. Le 10 septembre 1939, vers midi, elle fut surprise, au camp, par une avalanche qui faillit l' anéantir, comme l' avait été, le 18 juillet, le groupe avancé de l' expédition polonaise aux Tirsuli Peaks; HJ. XII, p. 78 ss. Ayant perdu deux de ses Sherpas et une partie de son matériel, elle dut abandonner l' attaque. Cf. Schweizer im Himalaya, p. 128 ss. et, pour la marche de l' avalanche, HJ. XII, p. 46.

8 Le Kedarnath, sur lequel les documents publiés sont rares, se trouve à une dizaine de kilomètres à vol d' oiseau, directement au sud du Shivling. Cf. les vues dans Le Problème Himalayen, p. 44, et le HJ. VIII, p. 97, et XI, p. 147.

9 Le glacier de Raktarn se trouve au nord du glacier de Chaturangi, dont il est séparé par une chaîne dominée par le pic de même nom. Le Chaturangi a été gravi, en 1938, par l' expédition autrichienne; cf. Himalaya 1938, op. cit.; Les Alpes, 1940, p. 32/33. La chaîne du Matri et du sommet 6795 s' étend directement au nord du glacier de Raktarn.

AAiAlìV.

En août, l' expédition traversera le Birnie-Pass 1. Parvenue dans la région de Mana et de Badrinath, elle espère pouvoir tenter l' assaut du Nilkanta 2. Mettant ensuite cap au nord, elle gagnera l' Eastkametglacier, où s' organisera l' attaque méthodique de l' Ibi 3 ( 7375 m. ). Temps prévus: 15 jours de marche, 15 jours d' ascensions.

Septembre: Retour, via Almora. Embarquement à Karachi, mi-septembre.

III Principaux points d' attaque

Shivling, 6538 m.:

Ce pic, «... l' extraordinaire obélisque que Pallis avait baptisé Matterhorn », paraît scabreux d' après les photographies de l' expédition autrichienne 5, un peu moins, peut-être, d' après celle de J. B. Auden 6. Le major Gordon Osmaston dont l' expérience de grimpeur était, il est vrai, à l' époque — 1936 — encore rudimentaire, a été fortement impressionné: «... c' est une tour de granit vraiment prodigieuse. Ses faces rocheuses sont si abruptes que la neige n' y trouve presque pas de prise, sauf à l' extrême pointe couronnée d' une belle calotte de glace ' .» Ellmauthaler et Meszner, en 1938, y renoncèrent après une reconnaissance négative 8. Le rapport de l' expédition autrichienne est pessimiste: r... le seul chemin possible, quoique extrêmement dangereux, à travers la paroi nord-ouest, est dominé par des tours de glace menaçantes *. » L' entreprise est évidemment sérieuse. L' équipe Roch ne la tentera, toutefois, que si l' examen initial fait entrevoir de réelles chances de succès. L' époque — juillet — peut être, du reste, plus favorable que le commencement de septembre, date de la reconnaissance autrichienne.

Satopanlh, 7012 m.:

En 1938, Ellmauthaler et Frauenberger firent deux essais infructueux au Satopanth, le premier par l' arête nord-est, le second — où ils parvinrent à plus de 6000 m. de hauteur — par l' arête nord-ouest 9. La conclusion de cette reconnaissance offensive est, toutefois, plutôt optimiste: « Nous estimons qu' une nouvelle attaque du Satopanth devrait être tentée, par l' arête nord-est, par une équipe de quatre à six grimpeurs, dans la période précédant la mousson 10. » L' équipe Roch paraît réaliser toutes les conditions indiquées.

Chaukamba, 7138 m.:

En 1938, les Autrichiens, peu favorisés par la saison — mi et fin septembre — ont essuyé un second échec au Chaukamba.

Après une reconnaissance minutieuse — et négative — de Meszner et Spannraft partis du haut du glacier de Gangotri, un second essai fut fait, de Badrinath, par le glacier de Bhagat-Kharak et l' arête nord-est. L' attaque — parvenue à 19 000 p. ( 5971 m.fut repoussée par une avalanche. Une dernière tentative, par le glacier de Satopanth et la 1 Le col découvert par Birnie en 1931. Cf. Capt. E. St. J. Birnie, An Exploration of the Arwa Valley, British Garhwal, HJ. IV, p. 40/41, et Kämet Conquered, p. 303 ss.

2 Nilkanta ( 6600 m .), la « Montagne bleue« ( Himalaya 1938, op. cit.; Les Alpes, 1940, p. 34, note 2, e... immédiatement à l' ouest de Badrinath et bien visible du bungalow... la cime la plus caractéristique de tout le Garhwal. Complètement isolée, elle se dresse dans un superbe élan. ) Marcel Kurz, Le Problème Himalayen, p. 47. C' est une des montagnes sacrées de l' Inde. Cf. encore la description de F. S. Smythe, Kämet Conquered, p. 311/312, et l' admirable vue, op. cit. p. 328; enfin les vues du Kuari-Pass ( Kämet Conquered, p. 82; Schweizer im Himalaya, pi. 44 ). Pour la situation géographique, cf. Schweizer im Himalaya, Expeditionskarte, p. 37.

» L' Ibi se trouve directement au nord du Kämet; cf. la carte de Laltan Khan ( infra, ch. IV, Les cartes, p. 280 ) dans Kämet Conquered ou H J. IV, p. 34. Sur l' historique de l' Ibi, cf. la note de Kenneth Mason, HJ. III, p. 123. En 1855, les frères A. et R. Schlagintweit parvinrent à quelque 600 m. du sommet ( Le Problème Himalayen, p. 41, 6800 m.; HJ. III, p. 123 ).

* Himalaya 1938, Les Alpes, 1940, p. 32.

s HJ. p. 132, 133, 144.

« HJ. VIII, p. 97.

.'HJ. XI, p. 133.

8 HJ. XI, p. 142.

» HJ. XI, p. 143. Avec plus de détails, Himalaya 1938, Les Alpes, 1940, p. 32.

.'o HJ. XI, p. 143. « Our view is that Satopanth should be tried again by a team of four or six mountaineers by the nord-east ridge, in the pre-monsoon period. < face est, dut être abandonnée comme sans espoir. La conclusion du rapport de l' expédition reste, toutefois, relativement optimiste: « L' ascension du Chaukamba devrait être tentée par une forte équipe de quatre à six grimpeurs. Il leur faudrait se passer de porteurs de haute altitude de crainte que les difficultés techniques s' avèrent trop considérables. L' attaque se ferait à travers la paroi nord pour atteindre la selle de l' arête nord-est... Le moment le plus favorable serait, probablement, la période qui précède la mousson * ».

En 1939, la première équipe Roch s' était approchée par le glacier de Bhagat-Kharak 2. L' ouvrage Schweizer im Himalaya — rédigé avec quelque hâte au début de la guerre —-ne contient, sur la ligne d' attaque choisie et sur les difficultés techniques de l' ascension, que des indications sommaires. Elles seront probablement, avant le retour de l' expédition, complétées par celles de l' ouvrage d' André Roch sur le Garhwal 1939, qui doit sortir de presse au début de cet été. Nilkanta, 6600 m.:

Le Nilkanta n' ayant, sauf erreur, jamais été attaqué, les renseignements techniques font presque entièrement défaut. Marcel Kurz se borne à cette brève indication: « Son ascension sera probablement très difficile et devrait être tentée de préférence par le glacier de Satopanth et le versant nord 3. II rapproche sa silhouette — vue du Kuari-Pass — de celle du Bietschhorn côté valaisan. Tel qu' il apparaît près des sources de l' Alaknanda, le Nilkanta rappelle beaucoup le Sinolchiu. On peut ici rapprocher la photographie de F. S. Smythe 4 de la vue qui sert de frontispice au bon livre de L. A. Waddell. Among the Himalayas 5. Le Sinolchiu, longtemps considéré comme inaccessible 8, a fini par être vaincu ' .Puisse-t-il en être de même, cette année, de son émule du Garhwal Ibi-Gamin, 7375 m.:

Sauf la tentative infructueuse des frères Schlagintweit, en 1855, c'est-à-dire avant les progrès de la technique moderne, l' Ibi ne paraît pas avoir été sérieusement attaqué. F. S. Smythe — bien qu' il se soit trouvé, au Meade' s Col, à proximité immédiate du sommet — le mentionne à peine dans son Kämet Conquered. Ici, l' équipe Roch a le gros avantage, sur ses devanciers au Kämet, dont un seul avait l' habitude du ski s, d' être composée de skieurs de première force. Après six semaines d' entraînement aux hautes altitudes, elle a de bonnes chances de réussir.

IV Les cartes Les cartes d' ensemble des Kämet Conquered, Peaks and Lamas et Schweizer im Himalaya sont rudimentaires. Un peu plus détaillés, les croquis du HJ. sont malheureusement peu lisibles. Actuellement, les cartes les plus utiles sont:

Pour l' orientation générale, la carte de Marcel Kurz « Garhwal Himalaya »9.

Pour le glacier de Gangotri et la région adjacente, le croquis accompagnant le compte rendu de l' expédition autrichienne, 1938, par Marcel Kurz 10, reproduit ici.

Pour le massif du Kämet, les cartes de l' Alpine Journal ( AJ .) et du Geographical Journal ( GJ .) jointes au récit des expéditions antérieures à celle de F. S. Smythe en 1931 u.

I Cf. HJ. XI, p. 143/144 et Himalaya 1938, Les Alpes, 1940, p. 33/34. Cf. A. Heim et A. Gansser, Thron der Götter, Morgarten-Verlag, Zürich, 1938, pi. 208.

a Scluveizer im Himalaya, p. 126 et pi. 108 et 134.

» Le Problème Himalayen, p. 46. Cf. Thron der Götter, pi. 205, Nilcanta vu du Nord.

4 Kämet Conquered, p. 328.

6 Westminster, Archibald Constable and Co., 1899. On peut encore rapprocher, des deux vues mentionnées, le frontispice du Round Kangchenjunga de Douglas W. Freshfield, London, Edward Arnold, 1903, et la photographie de Marco Pallis, Peaks and Lamas, p. 136.

Cf. Marco Pallis, Peaks and Lamas, p. 138: « It looked a most inaccessible mountain..., etc. » » Par l' équipe Karl Wien, en septembre 1936; HJ. IX, p. 68.

* Holdworth, qui parvint sur ski jusqu' au Meade' s Col, 7163 m .; cf. HJ. IV, p. 34. « Le Problème Himalayen, p. 46; Les Alpes, 1933, p. 248.

1 » Himalaya 1938; Les Autrichiens au Gangotri, Les Alpes, 1940, p. 30-34. Le croquis est à la page 35. Kurz y a apporté, depuis, quelques corrections, utilisées dans ces notes.

il Sur ces expéditions: Longstaff-Bruce, 1907, AJ. XXIV, p. 25; GJ. XXXI, 1908, p. 379; C. F. Meade avec le guide Pierre Blanc, 1910, 1912, 1913; AJ. XXVI, p. 134; GJ. LVII, p. 213; cf. la note détaillée de Kenneth Mason, en collaboration avec Longstaff, dans le HJ. III, 1931, p. 122 ss.

EXPÉDITION SUISSE AU GARHWAL, 1947 La meilleure paraît être celle illustrant l' article du GJ. XXXI, 1908, sur l' expédition Longstaff-Bruce, 1907 1.

En 1920, le Dr A. M. Kellas et le major Morshead étaient accompagnés d' un topographe du Survey of India, M. Laltan Khan. Sa carte, réduite aux approches Est du Kämet et de l' Ibi, est placée à la fin du Kämet Conquered et a été reproduite dans le HJ. IV, p. 34.

La carte au 1: 50 000 du Survey — 53 N — longtemps attendue, doit sortir de presse prochainement. L' expédition suisse a pu obtenir des « bleus » de tirages, il est vrai, non encore définitifs.

Cf. note de Kenneth Mason, HJ. X, p. 179, note 1.

Arwagla ci er 5946 s Birniepass 8 io km.

Esquisse orographique du massif de Gangotri ( Garhwal ) NB. D' après les corrections récentes de Marcel Kurz, il faut lire: Meru Parbat au lieu de Sumeru P., Raktarngalcier au lieu de Raktbarnglacier, Bhagat-Kharak gl. au lieu de Bagirath-Karakgl., Bhagirathi R. au lieu de Bagirati R.

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