Heureux ceux qui s'élèvent jusqu'à la sérénité | Club Alpin Suisse CAS
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Heureux ceux qui s'élèvent jusqu'à la sérénité

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

jusqu a la seremte

Par L. Gianoli.

I ir Il y a 36 ans, le 16 janvier, 44 membres de la section genevoise du Club Alpin partaient pour Evolène en course d' hiver, avec l' espoir d' atteindre le Pic d' Arzinol ( 3001 m. ).

Folie! se sont écriés ceux pour qui, à cette époque, la montagne était une épouvante.

Au départ d' Evolène, à 6 heures du matin, nos joyeux alpinistes cheminaient sous un ciel étoile à la conquête de la cime convoitée. Un seul de nos collègues, le Dr Collet, avait ses skis. Tentative courageuse, il y a 35 ans! Il s' essayait avec prudence pendant que nous l' escortions avec le sourire...

Depuis! quel changement! Combien de skieurs, par ce nouveau moyen, parcourent ces immenses étendues de neige, ces régions immaculées rendues accessibles et les surprennent dans leur beauté!

Sur 44 participants, 27 piétinaient le sommet. Fiers de notre tentative, émerveillés par le panorama qui se développait à l' infini et d' accord avec un guide et quelques collègues, nous avons décidé de rester sur ce trône neigeux jusqu' à ce que le soleil ait disparu derrière la chaîne du Mont Blanc. Il était 17 h. 10.

Malgré le froid qui nous engourdissait, le moment était solennel et combien impressionnante était cette vision de beauté: toute la chaîne du Mont Blanc, en teintes d' opales, se profilait sur un ciel de feu. A l' opposé, tout un cortège de cimes étincelaient dans l' azur, toute la nature était couleur d' arc; même les ténèbres étaient caressées par la clarté diffuse d' un croissant de lune qui semblait être un bloc de glace suspendu dans le ciel.

Ce spectacle était si émouvant qu' il a suffi pour m' initier au culte de la haute montagne en hiver.

Chers collègues, Aujourd'hui, mes skis aux pieds, je marche dans une voie lactée et, chaque fois que j' en vois sa beauté, je pense à vous.

Maintenant, chaque année augmente le nombre des alpinistes dans ce nouveau sport. Des milliers de skieurs fuient la ville, loin d' une politique angoissante où la haine et la méfiance sont les éléments essentiels.

C' est là-haut, sous la voûte du ciel où toujours de nouvelles lumières se manifestent, que nous montons chercher la sérénité qui crée la plus sublime des harmonies. Dans cette radieuse splendeur que nous admirons, recueillons-nous et fraternisons.

Zum Geleite.

Aus guter Absicht erscheint diese Jubiläumsnummer unserer « Alpen » statt auf den 75. Geburtstag, der auf den 19. April dieses Jahres fiel, erst auf die mit der üblichen Abgeordnetenversammlung verbundene Jubiläumsfeier vom 22./23. Oktober. Gleich einer Ouvertüre soll sie der geistigen und gefühlsmässigen Vorbereitung auf diesen würdigen Festakt dienen, an dem die Behörden und Abgeordneten des S.A.C. zusammen mit lieben Freunden und Gästen am Gründungsort Ölten der Entstehung und Entwicklung, wie des heutigen Standes und künftigen Weges unseres Schweizer Alpenclubs gedenken und den die grosse, allerorten im lieben, schönen Vaterlande, ja selbst weitherum in aller Welt lebende und wirkende Gemeinschaft der über 31,000 Clubfreunde wenigstens in Gedanken wird mitfeiern wollen.

Dem Willen der Sittener Abgeordnetenversammlung von 1936 gemäss musste von der Schaffung einer « Festschrift », also einer eigentlichen « Chronik », Umgang genommen und die Darstellung der Gründung und 75jährigen Tätigkeit des S.A.C. auf den, wenn auch etwas erweiterten, so doch immer noch sehr oder gar allzu engen Rahmen einer ordentlichen Monatsausgabe unserer Zeitschrift begrenzt werden. Man darf den Verfassern der verschiedenen Abschnitte der Clubgeschichte dankbarste Anerkennung zollen für die geleistete grosse und wertvolle Arbeit und nicht minder auch für die vortreffliche Art, in der sie die reiche Fülle des Stoffes innerhalb des ihnen bewilligten knappen Raumes gemeistert und zu einer alles Wesentliche und Wissenswerte erfassenden Darstellung verarbeitet haben. Dankbare Anerkennung gebührt aber auch den Druck- und Verlagsfirmen für die gediegene Ausstattung dieses Jubiläums-heftes, ebenso der Zeitschriftenkommission und den beiden Redaktoren für ihren besonders hervorragenden Anteil am wohlgelungenen Auf- und Ausbau dieser Gedenkschrift. Ihr Zweck darf sich in der einer bloss rückschauenden Zusammenfassung des während 75 Jahren Gewordenen, Geleisteten und Erreichten freilich nicht erschöpfen, er wird vielmehr erst und nur dann als erfüllt erachtet werden können, wenn auch hier die Geschichte wirklich zur Lehrmeisterin wird, d.h. wenn die derzeitige und künftige Club-Generation aus dieser Rückschau den Willen und die Kraft schöpft, das hehre Erbe der Gründer und Ahnen des S.A.C. allzeit in Ehren zu hegen und zu pflegen, es ebensosehr aus der schuldigen Pietät des Sohnes und Enkels, wie aus eigener innerster Überzeugung und begeisterter Hingabe heraus zu erhalten und zu mehren. Dass Vergangenheit und Gegenwart unseres S.A.C., wie diese Schrift sie so lebendig darstellt, im vierten Viertel des ersten Club-Jahrhunderts und in alle Zukunft eine glückhafte und würdige Fortsetzung finden möchten, ist unser Geleitspruch zu diesem Jubiläumsheft und unser Glückwunsch zur JubiläumsfeierDas c c Die Alpen — 1938 — Les Alpes.31

Avant-propos.

Ce n' est pas sans intention que ce numéro jubilaire de nos Alpes paraît non pas à la date précise du 75e anniversaire de la naissance du Club, le 19 avril écoulé, mais seulement au moment de la fête du jubilé, que l'on a fait coïncider avec l' Assemblée des délégués des 22/23 octobre. Telle une ouverture, il doit servir à préparer les esprits et les sentiments à cette manifestation solennelle par laquelle les autorités et les délégués du C.A.S., avec leurs chers amis et leurs invités réunis à Olten, siège de la fondation, célébreront la naissance et le développement, comme aussi l' état actuel et l' avenir de notre Club Alpin Suisse. Et partout, dans le monde entier, la vivante et active communauté de nos 31,000 clubistes voudra participer, au moins en pensée, à cette fête.

Conformément à la décision de l' Assemblée des délégués de Sion en 1936, on renonça à la publication d' un « volume du Jubilé », soit « Chronique » proprement dite. On a dû se borner à exposer l' historique de la fondation et de l' activité de 75 ans du C.A.S. dans le cadre, quelque peu élargi, à vrai dire, mais cependant encore très ou par trop étroit d' un numéro mensuel ordinaire de notre revue. Nous devons exprimer aux auteurs des divers chapitres de l' histoire du Club notre plus sincère reconnaissance pour le travail précieux et considérable qu' ils ont fourni, tout autant que pour la façon remarquable dont ils ont su utiliser la riche matière dont ils disposaient et, dans l' étroit espace qui leur était accordé, condenser en un exposé saisissant tout ce qui était essentiel et digne d' être connu. Il nous faut aussi dire toute notre reconnaissance aux maisons d' impression et d' édition pour la belle présentation de ce numéro jubilaire, tout comme à la Commission du périodique et aux deux rédacteurs pour la très grande part qu' ils ont prise à la préparation et à l' exécution si réussies de ce numéro commémoratif.

Le but de cette publication n' est assurément pas d' épuiser en un résumé rétrospectif ce qui a été créé, accompli et réalisé au cours de ces 75 années; ce but ne saurait être considéré comme complètement atteint que si, ici comme partout, l' histoire est une source d' enseignement, c'est-à-dire si la génération d' aujourd et les générations à venir puisent dans cette revue rétrospective la volonté et la force de cultiver et de tenir constamment en honneur l' héritage sublime que leur ont légué les fondateurs et les ancêtres du C.A.S.; elles doivent le maintenir et l' accroître autant par piété filiale que par conviction intime et dévouement enthousiaste.

Puissent le passé et le présent de notre C.A.S., tels qu' ils sont exposés de si vivante façon dans la présente publication, trouver dans le dernier quart du premier siècle du Club, comme dans l' avenir le plus lointain, une continuation heureuse et digne. Tel est le vœu dont nous accompagnons ce numéro jubilaire; tel est le vœu que nous formons en ces jours de fête.

Le C. C. d' Olten.

Prefazione.

Il settantacinquesimo anniversario della fondazione del C.A.S. ricorreva il 19 aprile di quest' anno, ma si è creduto meglio far apparire questo fascicolo commemorativo dell' evento soltanto ora in occasione dei festeggiamenti del Giubileo che hanno luogo in corrispondenza ali' Assemblea dei delegati indetta per i giorni 22 e 23 ottobre. Questa pubblicazione vorrebbe preparare spiritualmente ad una degna celebrazione della festosa ricorrenza: ad Olten, città natale, autorità e delegati del C.A.S. con amici ed ospiti rivolgeranno il pensiero alle origini ed ali' evoluzione non meno che ali' attuale essenza ed ai futuri destini del nostro Club Alpino Svizzero, ma la grande e attiva comunità dei suoi 31,000 soci sparsi in ogni contrada della nostra bella e cara Patria e un po' ovunque nel mondo non mancherà di essere presente almeno in ispirito a questo atto di fede.

L' Assemblea dei delegati di Sion nel 1936 decise doversi prescindere l' edizione di uno speciale volume commemorativo che fosse una vera e propria cronaca: l' illustrazione delle origini della fondazione e dei settantacinque anni di vita del C.A.S. deve quindi essere contenuta entro i limiti molto, anzi, troppo angusti di un numero ordinario, sia pure alquanto ampliato, della nostra rivista mensile. Dobbiamo il più grato riconoscimento agli autori dei singoli capitoli della storia della nostra associazione per il grande e prezioso lavoro compiuto ed anche per la squisita maestria con cui seppero padroneg-giare e costringere la copiosa materia nello scarso spazio a loro disposizione senza pregiudizio alcuno per tutto ciò che fosse essenziale e notevole. Rico-noscente attestazione meritano anche le ditte editrici per la pregevole veste tipografica di questo numero giubileo, come pure la Commissione della rivista ed i due redattori per il loro contributo particolarmente eletto alla sua riuscita.

Lo scopo di questa pubblicazione commemorativa non dovrebbe veramente esaurirsi nel semplice compendio retrospettivo delle realizzazioni del C.A.S. in questi suoi settantacinque anni di esistenza: soltanto se ancora la storia fosse realmente maestra della vita esso potrebbe essere considerato raggiunto; se l' attuale e la futura generazione, cioè, da questo disegno storico saprà trarre fermezza di propositi e sufficenti energie per custodire gelosamente ed arricchire onorevolmente domani e sempre la sublime eredità di gesta e di pensiero dei fondatori del C.A.S., sia per quei sensi di filiale riverenza ad essi dovuta, sia per propria intima convinzione non disgiunta da entusiastico slancio. Che il passato ed il presente del nostro C.A.S., così come sono resi dalla viva illustrazione di questa memoria, possano avere anche nell' ultimo quarto del primo secolo di sua storia ed oltre ancora una fortunata e degna continuazione: questi sono i sentimenti nostri che accompagnano la presente pubblicazione commemorativa e i nostri più fervidi voti per il Giubileo.

II C. C. di Olten.

ÀI lectur1 ).

Cun buna raschun compara il present numer giubilar de nossas Alps enstagl pu 75avel di de naschientscha, che fuss staus ils 19 d'avrei ded uonn, per cun la fiasta giubilara dils 22 e 23 d'october ch'ei unida cun l'usitada radunonza dils delegai. Sco in'uvertura duei ella preparar il spért ed il cor a quest vengonz act festiv che dat caschun ad autoritads e delegai dil C.A.S. de serimnar cun buns amitgs ed envidai el liug de fundaziun, ad Olten, e de seregurdar e plidar della naschientscha e dil svilup, della posiziun hodierna e della via futura de nies Club Alpin Svizzer e cun els vegn l'entira gronda cuminonza de varga 31,000 commembers, ch'ein spatitschai per tut nossa cara e biala patria, gie schizun pigi entir mund entuorn, silmeins culs patratgs, a far fiasta cun nus.

Tenor conclus della radunonza de delegai a Sion dils 1936 han ins stuiu abstrahar d'in « numer festiv », pia d'ina « cronica » e secuntentar cui spazi ingrondiu, mo aunc adina memia pigns d'in numer regular mensil per des-criver la fundaziun e l'activitad de 75 onns dil C.A.S. Ins astga esser en-grazieivels als auturs dils différents capetels della historia de nies club e renconuscher la gronda e preziusa lavur prestada e la stupenta maniera ch'els han giù de tractar il grond e vast material e de dir tut igl essenzial ed impurtont en relativamein paucas lingias. Engraziament e renconu-schientscha stuein nus era demussar alias firmas che han stampau ed ediu il cudischet giubilar e dau ad el la biala fuorma exteriura, alla commissiun de publicaziuns ed als dus redacturs che han lur special meret che quell'ovra commemorativa ei reussida. Igl intent de quella scartira ei segiramein buca quel de secuntentar suletamein mo cun contemplar tut quei ch'ei daventau, prestau e contonschiu el decuors de 75 onns, anzi el ei contonschius per lu, sehe la historia daventa era cheu mussadra, q. v. d. sehe la presenta e futura generaziun dil club seprofiteschan de quella caschun per reeuvrar las forzas e la voluntad de tener en honur e cultivar la nobla ierta dils fundaturs e dils antenats dil C.A.S., e de mantener ed ingrandir ella culla pietad de fegl e biadi, cun perschuasiun interna ed attaschadadad entusiasmada.

Possi la historia passada e hodierna de nies C.A.S. sco la presenta scartira descriva aschi vivamein, haver ina ventireivla e vengonza conti-nuaziun el quart quartal digl emprem tschentaner de nies club. Quei ei il salid che nus dein sin viadi a nossa scartira giubilara e nies auguri per la fiasta giubilaraII C. C. Oltcn.

Zur Geschichte des Schweizer Alpenclub 1863—1938.

Von Ernst Jenny.

Ein Streifzug.

Kein Hochgebirge der Erde ist so tief gegliedert wie die Alpen. Darum bietet auch keines eine solche Fülle von Abwechslung und Schönheit wie sie. Und in keinem fanden Pflanze, Tier und Mensch so günstige Lebensbedingungen wie in diesem ausgearbeiteten Meisterwerk schöpferischer Gestaltung.

Trotz aller günstigen Voraussetzungen währte es lange, bis unsre Alpen nach dem Werte ihrer Schönheit und ihres Aufbaus erfasst wurden. Der Alpensiedler hatte anderes zu tun, er musste seine Nahrung suchen und sich wohnlich einrichten. Mit der Zunahme des Volkes, mitunter aus Kriegsnot, war er gezwungen, in höhere Regionen vorzudringen. Der Jäger folgte dem zurückweichenden Hochwild, der Hirte entdeckte Weidland bis zum Rande der Gletscher. Sie traten die ersten Pfade und bauten die höchstgelegenen Unterschlupfe aus rohen Blöcken und Platten. Sie fanden die ersten und besten Übergänge von Tal zu Tal und betraten schon Gletscher. Durch ihr Vordringen erklärt sich auch mancher Grenzstreit um Wald und Weide.Verkehrspolitische und staatliche Eroberungsmotive spielten bei manchem Passe sicher anfänglich gar keine oder nur eine bescheidene Rolle. Jäger und Hirten sind also die ersten Alpenpioniere gewesen, immerhin nicht im Sinne späterer Zeiten, aber aus ihren Kreisen gingen dann ganz natürlich die ersten Führer hervor, als gebildete Männer aus den Niederungen der Städte heraufkamen, um in das Hochgebirge einzudringen, ihre Erfahrung, ihren Rat konnten diese nicht entbehren. Ohne die Vorarbeit und Mithilfe des Alpenbewohners ist die Erschliessung der Alpen gar nicht denkbar.

Vor dem 16. Jahrhundert ist kaum ein Mensch aus blossem Wissensdrang, aus reinem Natursinn oder gar aus Sport in unsern Alpen gegangen. Diese Einstellung war noch nicht geboren. Es blieb dem weltoffenen und naturfreudigen Geiste des Zürchers Conrad Gessner vorbehalten, sich von den « unbegreiflichen Höhen » das Gemüt erschüttern und hinreissen zu lassen. Und sein Freund Josias Simler weiss erstmals von der Verwendung des Seiles auf Gletschern und deren Begehung etwas Zuverlässiges zu berichten. Doch politischer und religiös-weltanschaulicher Streit überschattete lange, was diese zwei Humanisten so verheissungsvoll begonnen hatten. Erst Jakob Scheuchzer von Zürich eröffnete im Beginn des 18. Jahrhunderts den Alpensinn wieder, er zog von 1702—1711 jedes Jahr mit Schülern in die Berge und nahm damit die Einführung der Jugendwanderungen gewissermassen vorweg. Vor allem aber war es der Berner Albrecht Haller, der mit seinem hohen Lied « Die Alpen » die Augen Europas nach einem neuen Objekte zu lenken vermochte. Auch Rousseau trug auf seine sentimentale Art dazu bei.

Der Geschmack für das eigentliche Hochgebirge im Sinne seiner obersten Bezwingung stand noch aus, denn was einige Gelehrte von der Gletscherwelt berichteten, konnte nur massig aufklären oder ermuntern. Die Überwindung der Materie durch Geist und Willen vollzog weitaus am wirksamsten der Genfer Saussure durch seine Besteigung des Mont Blanc 1787. Nun mussten letzte Bedenken verstummen, Vorurteile und Theorien krachten; die Bahn war offen; dem Mutigen, sei er Bergsteiger oder Forscher, winkten Siege auch anderswo. Und doch gewann das Tempo nicht die zu erwartende Beschleunigung, wenn auch die Intervalle kürzer wurden als bisher. Unabhängig von Saussure drang der Benediktinermönch Plazidus a Spescha von Disentis in die Glarner und Bündner Alpen ein 1 ), ohne dass man viel darüber vernahm. Die Staatsumwälzung in der Schweiz durch den Einbruch der Franzosen und die napoleonischen Kriege verbrauchten nun derart Kräfte, dass eine rasch wachsende Erschliessung unserer Hochalpen erst später einsetzen konnte. Immerhin, fasste man alles zusammen, was bis 1800 an Pässen und Jochen, an Gipfeln der Vor- und Hochalpen in der Schweiz begangen worden, was an Karten, Atlanten, alpinwissenschaftlichem Wirken und Reiseliteratur erschienen ist, was Dichter, Maler und Graphiker an alpinen Motiven zum Ausdruck gebracht haben: das alles gäbe eine lange Liste und die erschöpfende Darstellung ein dickes Buch.

Den Übergang ins 19. Jahrhundert bilde das begeisterte Wort, welches der vielgereiste Zürcher Alpenfreund Conrad Escher als Präsident des helvetischen Grossen Rates an der denkwürdigen Eröffnungssitzung zu Luzern am 4. Oktober 1798 gesprochen hat: « Nie war mein schwacher Geist, nie alle meine Ideen umfassender, nie mein Herz entfernter von allen niedrigen, ängstlichen Leidenschaften, als wenn ich diese unsre benachbarten Hochgebirgstäler durchwandelte und jene glänzenden Schneefesten erstieg, um die Natur in ihren obersten Werkstätten zu untersuchen. » An Willen und Mut, auch die hohen und höchsten Schweizergipfel zu betreten, gebrach es nun nicht mehr. 1811 bezwangen die Aarauer Johann Rudolf und Hieronymus Meyer vom Rhonetal her mit zwei Walliser Führern die Jungfrau, und 1812 bestiegen drei Führer das Finsteraarhorn, während ihr Herr, Dr. Rudolf Meyer, wegen Erschöpfung nicht ganz hinaufkam. Von 1801-1822 wurden durch Ausländer vier Gipfel des Monte Rosa-Stockes betreten. Lebhafter wurde es in unsern Alpen von 1830 und besonders von 1840 an, die klassische Zeit des Alpinismus bereitete sich vor. Einige erstmals bestiegene Gipfel dürfen hier wohl genannt werden. Im Wallis: Grenzgipfel und Signalkuppe des Monte Rosa, Ulrichshorn; in den Berner Alpen: Oldenhorn, Wildhorn, Alteis, Ewigschneehorn, Gross Lauteraarhorn, Wetterhörner; in den Urner und Glarner Alpen: Galenstock, Windgälle, Gross Scheerhorn, Tödi; in Graubünden: Palü, Languard, Umbrail, Lischanna, Linard.

Mit den bergsteigerischen Erfolgen teilweise verbunden waren die wissenschaftlichen. Der tapfere Franz Joseph Hugi von Solothurn förderte im östlichen Teile des Berner Oberlandes die Kenntnisse der Geologie und Gletscherforschung. Er hat die erste hohe Unterkunft in den Schweizer Alpen auf der grossen Mittelmoräne des Unteraargletschers errichten lassen — sie lebte nicht lange —, er wagte es zuerst, die Gletscher im Winter zu betreten und wochenlang auszuharren. Der geniale Glarner Oswald Heer erforschte die Pflanzen- und Tierwelt der Glarner und Bündner Alpen. Die Geologen Bernhard Studer von Bern und der Zürcher Arnold Escher von der Linth bereisten gemeinsam Bündens Berge und studierten die Kontaktverhältnisse zwischen Gneis und Kalk im Berner Oberlande. Escher machte auch eine Expedition ins Urirotstockgebiet, und Heinrich Zeller-Horner von Zürich zeichnete ein famoses Panorama auf dem Urirotstock. Studer erweiterte die Geologie des Wallis, als er mit dem englischen Forscher James Forbes 1842 die Dransetäler durchwanderte, über den Col de Fenêtre nach Valpelline zog, von da über den Col de Collon nach Arolla, und zum Schluss die Rundreise um den Monte Rosa über fünf hohe Pässe vollführte. Grosses Aufsehen erregten jene Gelehrten, die sich seit 1840 von der Grimsel her im Gebiete des Unteraargletschers glaziologisch, geologisch und topographisch betätigten. Wir nennen nur die Führenden, die Neuenburger Louis Agassiz und Edouard Desor. Dabei diente ihnen ihr berühmt gewordenes Biwak unter einem grossen Felsblock weit oben auf der Mittelmoräne — von ihnen « Hotel des Neuchâtelois » getauft — wochenlang als Unterschlupf. Gar oft litten die Tapfern unter der harten Unbill der Witterung: einmal sind sie in frostiger Nacht strampelnd und armeschwingend auf dem nahen Gletscher herumgelaufen. Dass fast all die genannten Forscher nebenbei auch neue Pässe und Gipfel bestiegen, ist klar.

Wohl ebenso klangvoll wie die Taten dieser Naturforscher sind die Leistungen der zwei bedeutendsten Bergsteiger der Schweiz vor 1863: Gottlieb Studer von Bern und Melchior Ulrich von Zürich. Es würde den kleinen Raum dieses Streifzuges sprengen, ihre vielen erreichten Ziele zu nennen und ihre darüber berichtenden Arbeiten zu würdigen. Studer widmete sich zuerst den Berner Alpen, Ulrich den Urner, Glarner und Bündner Bergen. Dann finden wir beide im Hochwallis Gemeinsam griffen sie 1849 den Monte Rosa an, erreichten aber nur den Silbersattel; dafür gelang ihnen die Überschreitung des hohen Adlerpasses von Mattmark nach Zermatt, und auf ihrer dritten Walliserfahrt bestiegen sie vom Hospiz Simplon aus den Monte Leone. Studer eröffnete den Bergsteigern als herrliches Neuland das Gebiet des gewaltigen Grand Combin. In welchem Teile der Alpen ist er nicht aufgetreten! Dabei war er nicht nur Bergfahrer, sondern auch Topograph, der fleissigste Panoramenzeichner aller Zeiten, der Schöpfer einer Karte der südlichen Wallistäler, die an Genauigkeit alles übertraf, was bisher erschienen war, und wurde der erste Historiker des schweizerischen Alpinismus. Auch Ulrich präsentierte sich als Topograph in der Schrift « Die Seitentäler des Wallis und der Monte Rosa » und beteiligte sich später mit Studer und J. J. Weilenmann an dem einflussreichen Werk « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz », 1859. Ruhmvoll schliessen sich an die Taten des Bündner Pioniers Johann Coaz.B.ei seinen topographischen Aufnahmen betrat er von 1845-1850 erstmals 18 Gipfel seiner Heimat, worunter die Piz Kesch, Lischanna, Corvatsch, Tschierva und Bernina.

« Der Eifer, die Riesen der Alpenwelt zu bezwingen, wächst von Jahr zu Jahr. Bald wird kein Gipfel mehr zu finden sein, den nicht schon ein menschlicher Fuss betreten hat; alle müssen nach und nach diesem Schicksal verfallen », erklärte Melchior Ulrich 1859. An diesem wachsenden Eifer waren aber nicht nur Schweizer beteiligt, sondern seit einiger Zeit machten ihnen besonders Engländer die Vormacht streitig. Wenn diese vornehmlich in den Walliser Alpen und im Mont Blanc-Gebiet mehr höchste Gipfel erstmals erreichten als die Schweizer, so lag das nicht am stärkern Phlegma der Eidgenossen, Gegenbeweise waren genügend da, sondern die gereisten Söhne Albions hatten mehr Geld, konnten sich reichlich Führer und Träger leisten und waren auch sportlicher eingestellt als die Schweizer. Man konnte sich wohl ein wenig ereifern, dass Wetterhorn und Dufourspitze zuerst von britischen Füssen betreten wurden. Und als von 1856-1863 Engländer unter der Leitung von John Ball und den Brüdern Mathews nicht weniger als 55 neue Gipfel in unsern Alpen und in Savoyen eroberten und 1857 in London als erster alpiner Verein der « Alpine Club » gegründet wurde, da kamen unsre einheimischen Bergsteiger, Forscher und Topographen zur Einsicht, dass auch hier etwas geschehen müsse, denn unsre Alpen waren noch lange nicht erschlossen, auch wenn die Vergangenheit Allerbestes und Bleibendes vorweggenommen und der Neuzeit mehr Ausbau als Fundament überlassen hatte.

Jede gemeinschaftliche, nachwirkende Tat geschieht nicht von ungefähr, ihre Wurzeln greifen in die Vergangenheit zurück. Zuerst gehen einzelne starke Persönlichkeiten als Pioniere vor. Sie empfinden und handeln individuell voraus, was einem spätem Zeitgeist als selbstverständliches Allgemeingut erscheinen mag. Je lebhafter und erfolgreicher die Erschliessung unserer Alpen wurde, je mehr die Zahl einheimischer Bergsteiger und Alpenforscher zunahm, je häufiger diese miteinander verkehrten, sei es durch briefliche Mitteilungen oder persönliche Zusammenkünfte in kleinem Kreise, je öfter das Bedürfnis nach Anleitung, nach Überblick und Abklärung der Alpenkunde empfunden wurde: desto mehr musste sich der stille Wunsch nach einer Verbindung, einer Vereinigung der vorhandenen Kräfte regen. Dieser Wunsch war tatsächlich vorhanden. Das schöne Beispiel der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft und anderer vaterländischen Verbände, der eidgenössische Zusammenschluss 1848: auch sie konnten den Zeugungs-gedanken nur nähren. Als Gottlieb Studer 1844 seine « Topographischen Mitteilungen aus dem Alpengebirge » mit einem Atlas von Bergprofilen herausgab, hoffte er, die begonnene « Anleitung » fortsetzen zu können. Es geschah nicht, denn es fehlte noch eine solch ein Werk tragende alpine Gesellschaft. Man hat aber doch später in dieser Schrift einen Vorläufer des S.A.C.-Jahrbuches erblickt. Dasselbe gilt für die « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz », welche 1859 G. Studer, M. Ulrich, J. J. Weilenmann und der kurz zuvor gestorbene Georg Hoffmann herausgaben. Ein Berner, Zürcher, St. Galler und Basler hatten sich hier zusammengetan, um mit diesem « Wegweiser » andere Schweizer zu neuen Taten einzuladen. Auch aus dieser Absicht kann man den Vereinigungsgedanken verspüren.

Am Mittag des 30. Juli 1861 sass Theodor Simler von Bern mit seinem Gefährten Georg Sand von St. Gallen und dem Führer Heinrich Eimer von Elm auf dem Firngipfel des Piz Rusein und betrachtete das noch vielfach unerforschte Tödigebiet. Der Gedanke an dessen Erschliessung « überwältigte » ihn, aber er fühlte, dass er aus eigener Kraft die grosse Aufgabe nicht lösen konnte. « Und so reifte in mir der Gedanke an eine Association»1 ), eine alpine Vereinigung. Mithin darf man mit Freude und Stolz sagen: Die Zeugung des Schweizer Alpenclub geschah 1861 auf einem hohen Berge in sonniger, stiller Mittagsstunde. Mit welch frohen Erwartungen müssen Simler und Sand den Gipfel verlassen haben!

Simler ging nun mit Überlegung vor. In dem Augenblicke der Conception auf dem Piz Rusein war er frei von nationalen Regungen, denn in seinem Bekenntnis, wie der Plan in ihm entstand, steht kein Wort davon. Aber als er zur Tat schritt, wusste er, dass ihre Erfüllung nur dann möglich war, wenn er das vaterländische Empfinden in die Schranken rufen konnte. Zunächst gewann er einige Anhänger in Bern und in der Ostschweiz. Dann schickte er am 20. Oktober 1862 nicht weniger als neun mit eigener Hand sorgfältig geschriebene Kreisschreiben an ihm bekannte Männer in Basel, Chur, Genf, Glarus, Lausanne, Luzern, Neuchâtel, St. Gallen und Zürich. Es geziemt sich wohl, dass die 31,200 Mitglieder des Schweizer Alpenclubs von heute dieses denkwürdige Dokument im Wortlaut kennen lernen.

Kreisschreiben an die Bergsteiger und Alpenfreunde der Schweiz. Geehrte Herren 1 Seit einigen Jahren werden die Gletscher- und Hochgebirgsturen immer häufiger, und es scheint in dieser Hinsicht ein wahrer Wetteifer namentlich auch unsere schweizerischen Turisten zu beseelen. Es ist Ihnen nicht unbekannt, dass der « Englische Alpenclub » infolge seiner Organisation den schweizerischen Turisten starke Konkurrenz macht, und es könnte bald dahin kommen, dass, wenn das Publikum in der Schweiz über die Regionen des ewigen Schnees und Eises, über die Zugänglichkeit der Gletscher und der Felsengipfel sich aufklären will, es zu den Beschreibungen des englischen Alpenclubs greifen muss. Eine solche Sachlage schien uns bemühend, ja sogar beschämend.

Während so ausgezeichnete Kräfte vorhanden sind, die durch ihr Zusammenwirken ohne Zweifel Besseres, für das Vaterland unmittelbar Fruchtbareres leisten könnten als benannter fremdländischer Club, bietet ihre Isolierung leider nur Fragmentarisches, das, wenn auch oft trefflich in seiner Art, dem grösseren Publikum doch lange unbekannt bleibt.

Auf den Schweizern ruht zwar immer das Verdienst, die ersten gewesen zu sein, welche auf die unvergleichlichen Schönheiten der Alpen- und Gletschernatur aufmerksam machten, welche sie zugleich wissenschaftlich explorierten — wir brauchen nur zu erinnern an Conrad Gessner, Josias Simler, J. J. Scheuchzer, H. B. de Saussure, Escher v. d. Linth, Hugi, Agassiz, Desor, G. Studer, M. Ulrich, J. Weilenmann —, aber heute, unter veränderten Verhältnissen, wäre es wünschenswert, wenn man sich einigte zu einer grösseren Gesellschaft, um so zum Teil planmässig die letzten Verstecke und die noch unerstiegenen Gipfel in Angriff zu nehmen und später durch anmutige und belehrende Schilderungen die gesammelten Erfahrungen dem Publikum zu übergeben.

Schon sind die drei letztgenannten ausgezeichneten Montanisten mit einem solchen Versuche vorangegangen, indem sie sich entschlossen, ihre zum Teil einzeln unternommenen Bergfahrten gemeinsam unter dem Titel: « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz » herauszugeben. Wieviel könnte nun nicht in der gleichen Zeit geleistet werden, wenn 20-30 unserer Hochgebirgsfreunde zusammenwirkten?

Aber nicht nur dem weitern schweizerischen Publikum würde sich der Alpenclub verbinden, er wäre auch imstande, kraft seiner grössern finanziellen Mittel der Wissenschaft erhebliche Dienste zu leisten. In den Hochregionen sind noch eine Zahl zum Teil physikalischer, zum Teil chemischer und geologischer Erscheinungen zu studieren; die Ausführung solcher Studien ist oft schwierig wegen der Ortsverhältnisse und wegen der Kosten wenig ermunternd. Indem die Gesellschaft die Errichtung von Hütten an besonders interessanten Lokalitäten über sich nähme, wäre ihren Mitgliedern, die solchen Fachstudien obliegen, bedeutender Vorschub geleistet; ferner wäre es Zeichnern, Photographen etc. ermöglicht, längere Zeit an einem besonders pittoresken Punkte zu verweilen. Wir verweisen hier bloss auf den Tödi, auf dessen Scheitel mancher gerne einen ganzen Tag zugebracht hätte, wäre er sicher gewesen, etwa auf der Höhe der gelben Wand einigermassen Schutz gegen die Kälte der Nacht zu finden. An der Hand unseres vorzüglichen schweize-risch-topographischen Atlasses würden wir zum Teil systematisch die Hochgebirge bereisen, und unsere Schilderungen würden sich mit der Zeit in einem gediegenen geographischen Compendium, einer notwendigen Ergänzung der Karten gewissermassen, zusammenstellen lassen.

Wie eine solche Gesellschaft für ihre Sommerturen am besten zu organisieren, was alles im Detail von ihr anzustreben ist, bliebe natürlich späteren Besprechungen vorbehalten.

Dieses, verehrte Herren, sind die hauptsächlichsten Gesichtspunkte, welche uns veranlassten, die Idee der Gründung einer schweizerischen Alpengesellschaft anzuregen und, wo sie schon existierte, sie nach Kräften zu unterstützen. Indem wir Sie ersuchen, das beigefügte Organisationsstatut zu prüfen und im Falle der Beipflichtung und des Beitrittes zu gedachtem Gründungscomite Ihren werten Namen unter dieses Circular zu setzen, freuen wir uns der Gelegenheit, Sie unserer ausgezeichneten Hochachtung zu versichern.

Bern, den 20. Oktober 1862.

Im Einverständnis mehrerer Freunde und Bergsteiger:

Dr. R. Theodor Simler, Dozent der Chemie und Geologie.

Diesem Kreisschreiben war auch beigelegt der Entwurf zu einem « Organisationsstatut für einen eventuellen schweizerischen Alpenverein ».

Nun setzten Besprechungen und Werbung in den Gauen ein. Das Echo widerhallte anfangs etwas dünn. Aber man weiss ja: der Schweizer ist bedächtig, er braucht Zeit, um klar ins Bild zu kommen; doch wenn er einmal drin ist, dann fasst er zu und lässt nicht nach. Briefe gingen hin und her, der eine voll freudiger Zustimmung, der andere getragen von Vorsicht, ja von Skepsis. Die Kostenfrage machte diesem und jenem Bedenken. Der Hinweis auf den « Alpine Club » gefiel L. Dufour in Lausanne nicht, er sei aber als leidenschaftlicher Verehrer der Berge bereit zu kräftiger Mitarbeit, obschon er persönlich keine Lust habe, « eine Fahne auf das Matterhorn zu pflanzen ». Prächtig war die Haltung des alten Neuenburgers Edouard Desor, er wolle « nach Vermögen zur Blüte des patriotischen Unternehmens beitragen, wozu ihm sowohl sein stets fortdauerndes tiefes Interesse für die Alpen- und Gletscherwelt als seine rege Teilnahme für alles dem schweizerischen Patriotismus entspringende Schöne und Gute bestimme ». Man erkennt gerade aus dieser Erklärung, wie klug Simlers Appell an das nationale Empfinden war, nicht umsonst hatte er ihn an die Spitze seines Kreisschreibens gesetzt. Gottlieb Studer war gleich mit aller Bereitwilligkeit dabei: « Ich hoffe es sei guter Wille und ein inneres Bedürfnis, das nur aufgestachelt zu werden braucht, in genügendem Masse vorhanden, um nicht an der Verwirklichung der Sache zweifeln zu dürfen. » Besonders begrüsste er die geplante « Erstellung von Lagerstätten auf möglichst hohen Standpunkten », das sei ihm aus der Seele gesprochen.

Die Listen mit den Unterschriften — es waren mit denen von Bern etwa 130 — liefen im Laufe des Winters 1862/63 bei Simler ein, und die konstituierende Versammlung wurde auf Sonntag, den 19. April 1863, in dem jungen Eisenbahnzentrum Olten bestimmt. Zur offiziellen Gründung erschienen laut Protokoll 35 Alpenfreunde, Vertreter aus der Westschweiz fehlten.

Theodor Simler eröffnete die Verhandlungen. Wiederum wies er zuerst hin auf die Entstehung des Alpine Club 1857 und des österreichischen Alpenvereins Ende 1862 und betonte die hohe wissenschaftliche und patriotische Bedeutung einer schweizerischen alpinen Vereinigung zur Lösung von noch so vielen Rätseln im Hochgebirge. Mit freudigem Einmut stimmte die Versammlung zu und versprach, mit Begeisterung für die vorgehaltenen Ziele wirken zu wollen. Nach kurzer Diskussion wurde Simlers Statutenentwurf als vorläufige Norm angenommen, um einer spätem Beratung als Grundlage zu dienen. Lange sprach man über die Frage, ob der neue Bund ein Verein von Bergsteigern im engem Sinne sein, analog dem englischen Alpine Club, oder ob jedem Bergfreund der Zutritt offenstehen solle. Schliesslich siegte die demokratische Auffassung Simlers. Und das war gut, war national im besten Sinne des Wortes. Wie sollte die neue Gesellschaft heissen? Auch darüber wurde sehr ausführlich gesprochen. Zuletzt einigte man sich auf den Namen « Schweizer Alpenclub ». Dann wurde die Gliederung des Clubs nach Sektionen mit einer Zentralleitung gutbefunden. Da der Ruf nach Zusammenschluss von Bern aus erfolgt war, so bekam Bern — auch das eifrige Glarus wurde vorgeschlagen — den Sitz des Central-Comités. Nachdem der Altmeister Gottlieb Studer eine Wahl abgelehnt hatte, wurde Theodor Simler Verdientermassen zum ersten Centralpräsidenten des S.A.C. ernannt, als Stellvertreter Abraham Roth und als Sekretär Edmund von Fellenberg. Das Central-Comité bekam den Auftrag, für die nächste Versammlung in Glarus den Entwurf für ein definitives Statut auszuarbeiten und dabei die Vorschläge aus den Sektionen zu verwerten, Mitgliederkarten zu besorgen und Vorschläge für ein Clubzeichen zu machen. Für die innere Gestaltung der Sektionen wurde freie Hand gegeben, auch für ihre Namen, ob nach Berggipfeln oder nach ihrem Orte.

Da die Erforschung der Schweizer Alpen nach Gruppen — sei es bergsteigerisch, topographisch oder wissenschaftlich — das vornehmste Ziel des neuen Clubs bilden sollte, wurde schon in Olten beschlossen, alljährlich ein Exkursionsgebiet zu bestimmen. Die Versammlung wählte die Tödigruppe und wünschte, für diese eine spezielle Exkursionskarte durch das eidgenössische Stabsbureau erstellen zu lassen, was dann auch geschah. Auch der Bau einer Schirmhütte auf der Hegetschwilerplatte oder an der Gelben Wand ( Tödi ) wurde in Aussicht genommen, ebenso die Herausgabe eines Vereinsjahrbuches. Zuletzt bestimmte man einen jährlichen Mitgliederbeitrag und ein Eintrittsgeld von je Fr. 5.

Mit grossen Erwartungen waren die 35 Männer zur Gründung des Schweizer Alpenclub nach Olten gefahren. Sie hatten sich nicht getäuscht. Ganze Arbeit wurde geleistet. Der Alpenclub musste kommen. Und nun war er schon da: jung, zielbewusst und tatenbereit, voll Hoffnung auf eine schöne Zukunft.

Das Leben des Schweizer Alpenclub wird beherrscht durch seine Verfassung. Sie ist sein Grundgesetz. Darin spiegelt sich am klarsten, was der Club ist und will, Zweck und Ziel. Eine gute Verfassung bewahrt vor Zerfahrenheit und Unordnung, hält das Leben des Clubs in festen Bahnen, bietet Gewähr für seine Zukunft. Aber eine Verfassung ist kein starres Dogma, woran man nicht rütteln darf. Wesentlich bleibt nur, dass ihre Grundsätze gesund sind, dann können ihr andere Formulierungen und neue Aufgaben ohne Erschütterungen verliehen werden.

Die erste Verfassung bildeten die von Simler entworfenen und beim Gründungsakt in Olten als Provisorium angenommenen Statuten. Die definitive Gestalt gab ihr die Jahresversammlung in Glarus am 5. September 1863. Die Verfassung war von Anbeginn kein Vertrag zwischen den Sektionen und entstand auch nicht durch Vertrag, weil die Sektionenbildung erst nach der Gründung erfolgte. Doch gerade durch die Entstehung von Sektionen, in denen frisches Leben pulsierte und die Auswirkung der Verfassung deutlicher spürbar wurde, entstanden auch Revisionsgedanken, Vorschläge an die Zentralleitung und Jahresversammlung, wie die Statuten zu verbessern und ergänzen wären. Das geschah schon 1866 in St. Gallen, wo das dritte Statut eine für die Zukunft normgebende Prägung erhielt. In dieser Gestalt bewährte es sich jahrzehntelang und erlitt nur unwichtige Änderungen. Tiefer greifende Revisionen erfolgten 1907, 1915 und 1923.

Über Zweck und Aufgaben bestand in den ersten Jahren ein gewisses Suchen und Tasten nach klaren Begriffen. Simlers Entwurf war mehr ausführliche Wegleitung als Statut. Aber auch die Verfassung vom September 1863 trennte Zweck und Aufgaben vom Organisatorischen nicht deutlich genug und enthielt Bestimmungen, die ein späteres Geschlecht besonderen Reglementen zuwies. Erst die Satzung von 1866 fasste das Thema klar zusammen:

1. Der S.A.C. stellt sich die Aufgabe, das schweizerische Hochgebirgsland allseitig genauer zu erforschen, näher bekannt zu machen und den Besuch desselben zu erleichtern. Er soll überdies den Freunden von Gebirgswanderungen als Sammelpunkt dienen.

2. Er sucht seine Aufgabe zu lösen:

Die Entwicklung der Clubtätigkeit und der wachsende Besuch der Alpen durch Fremde und Einheimische brachten es mit sich, dass 1907 der Aufgabenkreis erweitert wurde. Als neuen Zweck bestimmte man die « Erhaltung der Schönheiten des schweizerischen Alpengebietes » und « Stellungnahme gegen Verunstaltungen » desselben. Hierin fand die Idee des Pflanzen- und Heimatschutzes ihren Ausdruck, ebenso der Gedanke, gewissen Übelständen im Verkehrswesen und in der Fremdenindustrie — Reklameplakate und Bahnbauten im Hochgebirge — entgegenzutreten. Der Erfolg war massig. Das Thema Verunstaltung und Profanation des Hochgebirges beschäftigte den Club immer wieder, denn eine klare Definition war schwierig, namentlich wenn man auch unser Bergvolk vor moralischen Schädigungen durch den Fremdenverkehr zu schützen wünschte. Ein Krieg gegen die Hotelerie war ausgeschlossen, der gegen Bergbahnen nicht aussichtslos, sofern der Club bei Konzessionsgesuchen rechtzeitig intervenieren konnte. Als eine weitere Aufgabe bestimmte das Statut 1907: Weganlagen und Wegmarkierungen, Errichtung alpiner Rettungsstationen, Herausgabe von Clubführern turistischen, botanischen, geologischen oder kulturhistorischen Inhaltes. Die neuen Clubhütten und andern Unterkunftsgelegenheiten sollen auch « Winterturen » erleichtern. Man erkennt hierin schon die erste Wirkung des Skilaufes im Hochgebirge.

Je mehr das Hochgebirge im Sommer und Winter begangen wurde und je mehr das führerlose Gehen zunahm, desto zahlreicher wurden die Unglücksfälle. Daher musste der ausgesprochen demokratische Charakter des Clubs dazu führen, seine Mitglieder zu versichern. Nur ein Obligatorium konnte zu einem für alle günstigen Vertrage führen. Im revidierten Statut von 1915 steht als neue Aufgabe die « Einführung oder Unterstützung der Versicherung seiner Mitglieder gegen die Folgen von Turenunfallen », und das geltende Statut von 1924 sagt kurz « Versicherung seiner Mitglieder gegen die Folgen von Turenunf allen ». So zäh auch der Kampf um diese soziale Fürsorge war, so wohltätig wurde ihre Wirkung, als die Abgeordnetenversammlung in Interlaken 1925 die allgemeine obligatorische Turenunfallversicherung beschloss.

Die Ausbreitung der Sportbewegung ergriff im 20. Jahrhundert auch die Jugend unter zwanzig Jahren. Zahlreiche Vereine suchten sie an sich zu locken. Mittelschulen unternahmen wiederholt Bergreisen in Gebiete, für die es einer bessern körperlichen und geistigen Vorbereitung bedurfte. Daher kam der Club 1915 auf den glücklichen Gedanken, als eine neue Aufgabe zu bestimmen die « Herbeiziehung der Jugend und Förderung von Jugendbergfahrten ». Das Statut 1924 sagt kurz « Förderung von Jugendwanderungen », um nicht die Meinung zu erwecken, der Club wollte mit der Jugendorganisation auf einem Umwege Mitglieder angeln.

Als wichtige neue Aufgaben wurden in die geltende Verfassung aufgenommen die Veranstaltung von Vorträgen, Kursen, geselligen Zusammenkünften und die Pflege des alpinen Skilaufes. Wie diese Aufgaben gelöst wurden und werden, wissen alle aktiven Mitglieder und bedarf wohl keiner nähern Begründung.

Überblickt man Zweck und Aufgaben des Vereins, wie er sie sich vom ersten Entwurf 1863 bis zur geltenden Verfassung gestellt hat, erkennt man auch, dass der Schweizer Alpenclub nicht nur sich selbst dienen, sondern zugleich auch als Kulturträger eine vaterländische Mission erfüllen wollte und will.

Der S.A.C. suchte von Anbeginn seine Mitglieder nicht nur unter Akademikern oder vom Schicksal Bevorzugten und Begüterten. Die Septemberverfassung 1863 bestimmte, « jeder Bewohner der Schweiz und auswärts wohnende Schweizer » könne sich um die ordentliche Mitgliedschaft bewerben. 1866 ging man noch einen Schritt weiter und sagte tolerant: « Als nationaler Verein besteht der S.A.C. zunächst aus Schweizern; es kann jedoch auch Ausländern der Eintritt gestattet werden. » Doch als nach 1900 die Zahl der Ausländer in einzelnen Sektionen ganz erheblich — über 10zunahm und der Weltkrieg die nationalen Wellen auch in der Schweiz höher trieb, da entspann sich im Club eine lebhafte Debatte über die Fremdenfrage. Eine Erhebung ergab 1920, dass von ca. 18,000 Mitgliedern 1480 Ausländer waren. Und so fügte die Abgeordnetenversammlung in Bern 1923 dem Artikel 5 der revidierten Verfassung bei: « Die Zahl der Ausländer in den einzelnen Sektionen ist derart zu beschränken, dass der nationale Charakter des Clubs gewahrt bleibt. » Die Verfassung 1863 gestattete die Aufnahme von Mitgliedern durch die Sektionen oder durch die Jahresversammlung. Von letzterm sah man dann wieder ab. Zu den Pflichten eines Mitgliedes im Gesamtverein gehörte ein Jahresbeitrag an die Centralkasse und das Abonnement auf die Publikationen des Vereins ( von 1907 an für die Deutschschweizer das « Jahrbuch », für die Welschen das « Echo des Alpes », von 1925 an für alle « Die Alpen » ). Als die obligatorische Turenunfallversicherung eingeführt wurde, kam noch die Leistung einer Jahresprämie hinzu. Die Verpflichtungen innerhalb der Sektionen lagen von Anbeginn bis heute in deren eigenem Ermessen. Lange Zeit stand es jedem Mitgliede frei, welcher Sektion es angehören wolle, bis dann der Eintritt in die Sektion des Gaues, in dem einer wohnt, verlangt wurde, aber ohne rigorose Beschränkung. Zu Ehrenmitgliedern des S.A.C. ernannte anfänglich die Generalversammlung, später alle drei Jahre die Abgeordnetenversammlung, nur solche Männer, die sich ganz besonders « um die Erforschung oder Darstellung des schweizerischen Alpengebietes verdient gemacht haben ». Das geltende Statut von 1924 an erweitert die Bedingung, indem es den Ausdruck schweizerisches Alpengebiet ersetzt durch « Gebirgswelt » — also auch Erforschung fremder Gebirgeund auch « Mitgliedern, die sich im Schweizer Alpenclub hervorragende Verdienste erworben haben », die Ehrung ermöglicht.

Die Frage, ob man auch Frauen den Eintritt in den Club gestatten wolle, wurde zu Anfang so gelöst: es sei den Sektionen freigestellt, Frauen zu Ehren-oder ausserordentlichen Mitgliedern zu ernennen. Das ergab einen unklaren Zustand, der 1907 zum Beschluss führte: « Frauen können nicht als Mitglieder aufgenommen werden. » Die bisherigen Frauenmitglieder konnten in ihren Sektionen verbleiben, durften aber das Clubzeichen nicht mehr tragen. Doch schon 1917 beschäftigte sich die Abgeordnetenversammlung in Zofingen wieder mit dem Thema und lehnte behutsam ab. Und siehe da, im Jahre 1918 wurde in der Westschweiz der « Schweizer Frauen-Alpenclub » gegründet. Er zählte damals 150 Mitglieder, und heute umfasst er 4200. Das war die beste Lösung. Der S.A.C. gewährt nun dem S. F. A. C. in seinen Clubhütten die gleiche Vergünstigung wie seinen eigenen Mitgliedern. Der S. F. A. C. sah in der Folge vom Bau eigener Clubhütten im Hochgebirge ab und stellte 1933 der Section des Diablerets für die Erstellung der Trienthütte Fr. 40,000 zur Verfügung.

Über die Stellung und Pflichten der Sektionen bestimmte die Septemberverfassung 1863:

Der Club teilt sich nach Landschaften oder Kantonen in einzelne Sektionen, denen ihre eigene Organisation überlassen bleibt, unter Vorbehalt folgender Vernichtungen:

a ) Einsendung der jährlichen Geldbeiträge und Eintrittsgelder der Mitglieder an die Centralkasse.

b ) Einsendung eines jährlichen Berichtes samt Namenverzeichnis der neuen Mitglieder.

c ) Möglichste Mitwirkung an den Publikationen des Gesamtvereins.

Von 1869 an wurden auch Berichte über die ihnen anvertrauten Schirmhütten verlangt, später über die Clubhütten, was heute noch Vorschrift ist. Die Forderung in Absatz e liess man weg. Der Tätigkeit und Organisation der Sektionen liessen alle Verfassungen möglichst freie Hand, was dem Gesamtverein nur von Nutzen sein konnte. Die Prüfung der Sektionsstatuten durch das Centralcomité musste verlangt werden für die Erlangung der Rechts-persönlichkeit und um die Übereinstimmung mit den Centralstatuten festzustellen. 1907 wurde bestimmt, dass in Gegenden, in welchen keine genügende Anzahl von Bergsteigern zur Gründung von Sektionen vorhanden ist, sich Subsektionen bilden können, die sich bestehenden Sektionen anzuschliessen haben. Und 1923 beschloss man: « Am Sitz einer Sektion dürfen Mitglieder einer andern Sektion nicht als deren Ortsgruppen oder unter einer ähnlichen Bezeichnung nach aussen auftreten. » Als sich dann 1932 die Sektion Angenstein mit Wohnsitz Grellingen bildete, in Wirklichkeit aber in Basel tätig war und 1935 das Gesuch stellte, den Wohnsitz nach Basel verlegen zu dürfen, da hielt die Abgeordnetenversammlung in Bern am Prinzip fest, obschon sich die Sektion Basel mit der Tatsache duldsam abgefunden hatte.

Auf die Entwicklung des Clubs nach Sektionen und Mitgliedern kann hier nicht näher eingetreten werden. Folgende statistische Angaben mögen genügen:

Ende 1863: 8 Sektionen 257 Mitglieder » 1888: 34 »3,090 » » 1913: 58 » 13,702 » 30. Juni 1938: 84 » 31,226 » Als Organe des Clubs bestimmt die geltende Verfassung die Abgeordnetenversammlung, das Central-Comité und Spezialkommissionen.

Mit dem Wachstum des Clubs nahm auch die Zahl der Abgeordneten zu. Eine grosse Abgeordnetenversammlung leistet aber keineswegs mehr als eine kleine. Mehr als vierzig Jahre gab es für je 50 Mitglieder einer Sektion 1 Vertreter. Als nun die Stadtsektionen immer mehr erstarkten, mussten sich die kleinen Landsektionen mit ihrer geringem Vertretung in ihrem Einfluss auf Beratung und Abstimmung bedrängt fühlen. Die Folge war, dass das Statut von 1907 den Vertretungsmodus zu ihren Gunsten änderte, ebenso taten das die Statuten von 1915 und 1923, indem sie auch mittelstarken Sektionen entgegenkamen.

Jahrzehntelang bestand keine klare Abgrenzung über die Rechte der Abgeordneten- und der Generalversammlung. Mit der Zunahme der Geschäfte erwies es sich schliesslich als zweckmässig, die Generalversammlung als Organ aus der Verfassung auszuscheiden und ihr nur noch den Charakter einer Festgemeinde zu geben. Der Abgeordnetenversammlung sind nun vorbehalten: Revision der Statuten, Wahl des Centralpräsidenten und der Rechnungsrevisoren, Ernennung der Ehrenmitglieder, Genehmigung des Jahresberichtes und der Jahresrechnung, Festsetzung der Mitgliederbeiträge an die Centralkasse, Subventionierung und Erwerb von Clubhütten, Beschluss über die Unfallversicherung, Erlass von Reglementen über Clubhütten, Rettungswesen und Zeitschrift, Veranstaltung von Clubfesten.

An die Spitze des Vereins stellte schon die Verfassung Simlers ein Central-Comité ( C. C ). Daran wurde nie etwas geändert. Den Centralpräsidenten wählte zuerst die General-, später die Abgeordnetenversammlung. Die Praxis ergab von selbst, dass die übrigen Mitglieder des C. C. wenn möglich aus der gleichen Sektion stammen. Als der Verein noch klein war, genügte ein Bundesrat von vier Köpfen mit einem Beisitzer, als er gross wurde, brauchte es deren mindestens sieben. Das Statut von 1863 wünschte, dass der Centralpräsident ein erfahrener Bergsteiger sei, und überband ihm als besondere Funktion neben der präsidialen Tätigkeit den Entwurf der Reisepläne für die offiziellen Exkursionen, die Sorge für die Hilfsmittel ( Karten, Führer, Stationen ) und einen Hauptbericht über den Verlauf im Jahrbuch. Von dieser Last wurde er später befreit, denn er hatte sonst noch reichlich zu tun während drei Jahren.

Das Central-Comité war stets eine Verwaltungs- und Vollziehungsbehörde. Es leitet nach dem geltenden Statut die allgemeinen Vereinsangelegenheiten, bereitet die Geschäfte der Abgeordnetenversammlung vor, führt deren Beschlüsse aus, erstattet ihr den Jahres- und Rechnungsbericht, unterbreitet ihr den Voranschlag ( Budget ) für das folgende Jahr und legt die Jahresrechnung den Revisoren zur Prüfung vor. Die wachsende Arbeit führte nach und nach zu einer Überbürdung, so dass dem C. C. von 1907 an ein besoldeter Angestellter zur Besorgung der Kanzleigeschäfte bewilligt wurde; seit etlichen Jahren sind es deren zwei.

Unterstützt wird das C. C. auch von Spezialkommissionen. Von diesen sei hier besonders erwähnt die von der Abgeordnetenversammlung alle drei Jahre gewählte Zeitschriftkommission, welche sich seit 1924 nicht nur mit der Monatsschrift « Die Alpen » befasst, sondern auch mit dem übrigen Publi-kationswesen des Clubs, und seit 1932 mit der periodischen Veranstaltung von Ausstellungen schweizerischer alpiner Kunst betraut ist. Besondere Réglemente bestimmen das Aufgabengebiet dieser wichtigen Kommission und ordnen ihr Verhältnis zur Zentralleitung.

V 26 Central-Comités haben während 75 Jahren dem Club freiwillig und und mit Hingabe gedient. Wenn heute der S.A.C. gross und in sich gefestigt als ein bedeutender vaterländischer Verein dasteht, so ist das vor allem das Werk seiner ziel- und verantwortungsbewussten Führer, seien es die in der Oberleitung, seien es die in den Sektionen.

Noch wäre manches zu berichten und zu beleuchten. Aber dieser Streifzug durch die äussere Geschichte des Schweizer Alpenclub gestattete dem Verfasser nur, einige Hauptmerkmale zu skizzieren. Über die innere Geschichte, und ihre besonders wichtigen Gebiete geben die folgenden Monographien nähere Auskunft. Auch die Tabellen am Schluss orientieren über allerlei.

Auf der von Gründern geschaffenen Basis musste der Schweizer Alpenclub gedeihen, auch wenn im Laufe der Zeit neue Aufgaben und andere Einstellungen unvermeidlich wurden. Vom Willen und von den idealen Absichten der Gründer darf er nicht abweichen, sonst begibt er sich seines Wertes, seiner Lebenskraft. Wenn er helfen will, das Naturgefühl unseres Volkes zu erziehen und die Achtung vor unserer Alpenwelt als einem der schönsten Gebilde der Schöpfung zu heben, dann muss er selbst als Elite vorangehen. Das ist seine beste Mission.

Hütten und Wege.

Von Edwin Dubs.

Die vom S.A.C. während den ersten 50 Jahren seines Bestehens im Hüttenbau vollbrachten Leistungen sind in Heinrich Dübis Geschichte « Die ersten fünfzig Jahre des Schweizer Alpenclub » beschrieben. Für die zusammenfassende Darstellung bis zum 75. Jubiläumsjahr soll das Wesentliche aus dem ersten halben Jahrhundert nochmals kurz erwähnt werden.

Mit der Errichtung von Schirmhütten im Hochgebirge beschäftigte sich bereits die Gründungsversammlung in Ölten. Sie beschloss den Bau einer Unterkunft am Tödi und bewilligte die hiefür nötigen Mittel, mit denen im gleichen Jahr die Grünhornhütte, 2541 m, als erste C. Hütte für den Kostenbetrag von Fr. 867 erstellt wurde. Es war ein kleiner Steinbau mit Schindeldach, an die Gratfelsen angelehnt, entsprechend den damaligen Wünschen einfach eingerichtet. Gegenüber den früheren, offenen Biwaks bedeutete diese gemauerte und solid gedeckte Lagerstätte eine bedeutende Verbesserung, die den Ansporn für neue Bauten gab. In den folgenden Jahren wurden die Trifthütte im Oberhasli, die Silvrettahütte und die Glärnischhütte erbaut. Daneben richtete man sich Unterkünfte in Alphütten oder unter Felsblöcken ein. Für die Errichtung der Hüttenbauten wurden bald Wegleitungen und Bestimmungen aufgestellt, die das Grundsätzliche für Standort, Anlage, Finanzierung und Eigentumsrecht enthielten. So wurde bereits 1867 in die Statuten aufgenommen, dass womöglich jedes Jahr wenigstens eine Club-Die Alpen — 1938 — Les Alpes.32 hütte gebaut und als Eigentum des S.A.C. von der zunächstliegenden Sektion in Aufsicht genommen werde. 1869 wurde festgelegt, dass die Clubhütten unter Beihilfe der Centralkasse von den Sektionen erstellt und beaufsichtigt werden. Für Hütten, die im Einverständnis mit dem Central-Comité errichtet werden, wurde der Beitrag der Centralkasse auf die Hälfte normiert.

Das erste Clubhüttenreglement trat 1877 in Kraft. Es enthielt neun Paragraphen, welche die Wegleitungen umschrieben, die für die Wahl des Standortes, Sicherheit, Grosse, Solidität, innerer Ausstattung, Unterhalt, Reparaturen und Benutzung und Bewachung zu beachten waren. 1886 wurde ein neues, bereits 20 Paragraphen enthaltendes Hüttenreglement erlassen, das die bestehenden Bestimmungen erweiterte und ein Minimalinventar für die Clubhütten festlegte. 1894 regelte man die Versorgung der Hütten mit Holz und die Hüttentaxe. Im Zusammenhang mit der Statutenrevision von 1907 wurde ein neues, schon 30 Paragraphen umfassendes Hüttenreglement in Kraft gesetzt, in dem auch Bestimmungen für den Ski- und Wintersport enthalten waren. Neben diesem Reglement wurden Hüttenordnungen aufgestellt und für die Hüttenwärter ein Pflichtenheft zum Dienstvertrag geschaffen. Mit allen diesen Gesetzen und Bestimmungen will der S.A.C. am Prinzip für die Errichtung einfacher Clubhütten als Stützpunkte für die Gebirgsbereisung festhalten. Diesem Grundsatz sind auch die 1915—1924 neu aufgestellten Hüttenreglemente treu geblieben.

Neu ist hinzugekommen die Schaffung einer Hüttenkommission, die aus drei im Baufach tätigen Clubmitgliedern und dem neuen und abtretenden Centralhüttenchef zusammengesetzt ist. Dieses Kollegium unterstützt die im dreijährigen Turnus wechselnden C. C. in den Fragen des Hüttenbauens, es übernimmt die Prüfung der zur Subvention angemeldeten Neu- und Umbauten und stellt dem Central-Comité seine Anträge. Der Vollständigkeit halber sei noch auf die 1928 und 1931 vom S.A.C. herausgegebene Publikation « Das Clubhüttenalbum » hingewiesen. Dieses schöne Album, das durch Ergänzungsblätter immer wieder vervollständigt wird, gibt über Zugang und Standort der Hütten und die im Einzugsgebiet liegenden Gipfel eingehende Auskunft.

Nach den ersten 50 Jahren hatte der S.A.C. 77 Clubhütten im Betrieb, auf Ende 1937 hat sich diese Zahl auf 116 erhöht. Aufgegeben wurde die Vereinahütte, die wegen der Erstellung eines Berggasthauses in nächster Nähe bedeutungslos geworden war. Der Errichtung von kleineren Unterkünften im Hochgebirge « Refuge » stimmte die Abgeordnetenversammlung von 1928 in dem Sinne zu, dass solche einfachere, mit dem Notdürftigsten ausgestattete Schutzhütten, mit höchstens 10—15 Plätzen, erstellt werden können. Der Gedanke, der in letzter Zeit mit den Unterständen wieder neu auflebte hat seine gute Berechtigung. Die Erfahrung am Refuge Tracuit zeigt aber, dass dieses wegen ständigen Platzmangels zu einer ordentlichen Clubhütte mit 55 Plätzen vergrössert werden muss und dass in bestimmten Gegenden die so gefürchtete Überfüllung nicht vermieden werden kann, solange dem Turisten die Möglichkeit geboten wird, höher gelegene Unterkunft zu finden.

Die stetige Zunahme der Besucher in den Clubhütten und die damit verbundene, vermehrte Bewartung hat gezwungenerweise zu einer Neu- Orientierung im Hüttenbau geführt. Die Einrichtung von eigenen S.A.C.-Räumen, die auch für den Winter eingerichtet werden, soll dem Mitglied des S.A.G. seinen Platz zum voraus sichern. Besondere Schlafräume werden angeordnet und dem Hüttenwart ein eigener Raum zugewiesen. Wo es immer geht, wird der Kochraum separiert, um den Durchgangsverkehr nicht zu behindern und dem Hüttenwart bessere Übersicht zu schaffen. Für Winterhütten werden Skiräume vorgesehen. Aus der Erfahrung, dass die in den früheren Jahren aus Holz erstellten Schirmhütten den Gewalten des Hochgebirges mit der Zeit zum Opfer fallen, sind massive solide Steinbauten, inwendig mit Holz ausgekleidet und, wo möglich, mit gemauerten Terrassen-vorbauten, erstellt worden. Dabei zeigt sich das Bestreben, neben der Zweck-dienlichkeit das Ganze in schöne, geschmackvolle Formen zu kleiden. Dem hüttenbauenden Architekten bietet sich eine selten schöne und dankbare Aufgabe, mit den einfachen Baumitteln, wie sie die Natur zur Verfügung stellt, ein formschönes Bauwerk ästhetisch in die gewaltige Szenerie des Hochgebirges einzuordnen. Der Hüttenkommission steht ebenfalls die dankbare Aufgabe zu, in diesem Sinne die Hüttenbauten zu beeinflussen.

Über die Zugangswege zu den Hütten ist im Reglement gesagt, dass sie als Pfade für Bergsteiger und nicht als Spazierwege oder Strässchen auszubauen sind und dass sie markiert oder mit Wegweisern versehen sein müssen. In dieser Form sind die Hüttenwege allgemein gehalten, Wegweiser und Markierung können als genügend bezeichnet werden. Grössere Weganlagen, ausserhalb des Hüttenbereiches, sind, im Gegensatz zu früheren Zeiten, vom S.A.C. nicht mehr unterstützt worden. Für den Skifahrer sind die zur Hütte führenden Wintertracés mit Signalen auf Stangen markiert worden, wobei für unklare Sicht, bei Nebel oder Schnee, akustische Windsignale oder Wegweisertafeln mit Richtungs- und Distanzangabe bis zum nächsten Signal angewendet wurden.

Die finanzielle Leistung der Centralkasse für grössere Neu- und Umbauten während den vergangenen 25 Jahren erreicht die Summe von nahezu anderthalb Millionen Franken, mit den Aufwendungen der Sektionen, Legaten, wie z.B. des S. F. A. C. für die Trienthütte mit Fr. 40,000, ergibt sich für Hüttenbauten der respektable Betrag von rund dreieinviertel Millionen Franken. Der S.A.C. darf auf diese Leistung, die von einem unvergleichlichen Opfersinn Zeugnis ablegt, wahrhaft stolz sein.

Der S. À. C. und die Führerschaft.

Von Rudolf Wyss.

Im Dienste der Bergsteigerei und zu Nutz und Frommen der Führerschaft stellte der S.A.C. seit jeher die Förderung des Führerwesens in seinen wohlerwogenen Aufgabenkreis. Mit vollem Recht; denn weder die Erschlies- sung der Alpen in der klassischen Zeit noch die seitherige Entwicklung des Alpinismus sind ohne tüchtige Führerschaft denkbar. Die Bestrebungen des S.A.C. für das Führerwesen galten besonders dessen Regelung, der Ausbildung der Führer und der Fürsorge für verunglückte oder notleidende Führer und Träger und ihre Hinterlassenen.

Die Regelung des Führerwesens.

Der Kanton Bern unterstellte den Führerberuf schon 1856 der staatlichen Aufsicht, indem er zugleich die Führerprüfung, das Führerpatent und verbindliche Tarife einführte. Das gleiche tat Wallis 1857. In den übrigen Gebirgskantonen suchte der S.A.C. durch seine Sektionen im Einverständnis mit Behörden und Führern ordnend einzugreifen. Dies geschah zunächst durch Gründung und Beaufsichtigung von Führerkorps, Schaffung von Führerreglementen, Veröffentlichung von Führerverzeichnissen und Tarifen. Damit gingen die Sektionen Rhätia 1865 und Tödi 1866 voran. Später folgten Alvier-Piz Sol, Säntis, Davos, Titlis, Diablerets, Bernina, Engelberg, Leventina, Mythen, Unterengadin, Piz Terri und andere. Wegleitend waren dabei seit 1874 die von einer Spezialkommission des S.A.C. aufgestellten Grundzüge zu einem Reglement für die Bergführer und Träger. Darin sind unter anderem vorgesehen: lokale Führerkorps mit Führerchef, Reglement und Tarif; Führerpatent gestützt auf Prüfung und praktische Probezeit; billige, den Lokalverhältnissen angepasste, doch möglichst gleichmässige Taxen für die ganze Schweiz und Freizügigkeit der Führer auch ausserhalb ihres Lokalgebietes. Diese Grundsätze waren zugleich gedacht als Unterlage für allfällige von den Kantonsregierungen zu schaffende Führerreglemente. Solche entstanden im Verlauf der Jahre in: Uri 1888, 1919 und 1936; Graubünden 1907, 1926/27; Obwalden 1914; Tessin 1914 und 1930; Waadt 1929 und 1934; Appenzell 1936. Bern revidierte sein Führerreglement von 1856 in den Jahren 1874, 1902 und 1914. Wallis das seinige von 1857 in den Jahren 1887, 1925 und 1934. In all diesen Kantonen untersteht heute das Führerwesen der staatlichen Regelung. Diese schliesst jedoch die Mitarbeit des S.A.C. nicht aus. In Bern, Graubünden, Wallis und Waadt hat der S.A.C. seine Vertretungen in den kantonalen Führerkommissionen. In Obwalden beaufsichtigt die Sektion Engelberg im Auftrag der Regierung das Führerwesen, und im Tessin sind den Sektionen des S.A.C. gewisse Kontrollen über Ausrüstung und Verhalten der Führer übertragen. Einzig im Kanton Glarus untersteht das Führer- und Trägerkorps auch heute noch der obersten Aufsicht des C. C. des S.A.C., und die unmittelbare Überwachung liegt in den Händen der Sektion Tödi; deren Führer- und Trägerreglemente datieren aus den Jahren 1866, 1871, 1875, 1892 und 1924. AU die verschiedenen Führerreglemente und -Ordnungen stimmen heute in folgenden Hauptpunkten überein: Überall ist der Führerberuf patentpflichtig; wer ohne Patent führt, ist strafbar. Das Patent wird erteilt nach erfolgreich bestandenem Führerkurs. Als Patent dient das Führerbuch, als Erkennungszeichen das Führerabzeichen des S.A.C. Alle Führer sind verpflichtet, sich gegen Unfall zu versichern und bei Rettungsaktionen mitzuhelfen. Die Freizügigkeit ist ausdrücklich oder stillschweigend gewährleistet. Die Tarife, ausgenommen derjenige des Tessin, sehen durchwegs den Lokalverhältnissen angepasste Gipfel- und Turen-taxen und für längere Engagements Tagesentschädigungen vor. Letztere gehen gegenwärtig von Fr. 23-35 nebst freiem Unterhalt. Für Winterturen sind folgende Zuschläge erlaubt: Wallis 25 %, Glarus 25 %, Bern 25-30 %, Graubünden 40 %. Tessin kennt nur Tagesentschädigungen von mindestens Fr. 25 für die zehnstündige Leistung und je Fr 2.50 für jede Stunde mehr. Die Trägertarife betragen durchwegs 70 %, in der Waadt 2/3 der Führertaxen; doch dürfen die Träger nicht Führerdienste leisten. Die Bildung von Führerkorps ist überall durchgeführt. Wo solche nicht vorgeschrieben sind, haben sich die Führer freiwillig zu lokalen Vereinen und zu kantonalen Verbänden zusammengeschlossen. 1906 wurde ein schweizerischer Bergführerverband gegründet und 1928 erneuert, der heute rund 800 Mitglieder umfasst. Sein Ziel ist die Förderung der Führerschaft durch die Zusammenarbeit mit den kantonalen Behörden und mit dem S.A.C.

Die Ausbildung der Führer.

Die offizielle Ausbildung der Führer erfolgt in den Führerkursen. Diese wurden 1874 im Kanton Bern zuerst und 1881 durch den S.A.C. eingeführt. Heute bestehen kantonale und Führerkurse des S.A.C. nebeneinander.

Bern, Graubünden und Wallis haben ihre eigenen, kantonalen Kurse, in denen die entsprechenden kantonalen Patente erworben werden; doch können auch Bewerber anderer Kantone im Einverständnis ihrer Behörden Zutritt finden; sie erhalten das Patent ihres Kantons oder des S.A.C. Der S.A.C. subventioniert die kantonalen Kurse wie seine eigenen. Die Kurse des S.A.C. werden von einer Sektion des S.A.C. organisiert und durchgeführt und vom C. C. beaufsichtigt. Sie sind vor allem bestimmt für die Führeraspiranten aus den Kantonen, die keine eigenen Kurse durchführen. Wer einen C. Führerkurs erfolgreich besteht, bekommt das Patent des S.A.C. oder dasjenige seines Kantons.

Die Führerkurse waren ursprünglich rein theoretisch gestaltet. Das Regulativ des S.A.C. von 1881 sah Winterkurse von 8 Schultagen zu 6 Unterrichtsstunden mit Patentprüfung vor. Das Reglement von 1909 verlängerte die Kursdauer auf 10 Tage und bestimmte davon 4 zu Exkursionen im Hochgebirge und zu Übungen auf Felsen, Gletscher und Firn. Die Aspiranten hatten sich zum voraus darüber auszuweisen, dass sie mit den Bergen ihrer Landesgegend genau vertraut seien. Wer Kurs und Prüfung gut bestand, erhielt das Patent II. Klasse, die Beförderung zum Führer I. Klasse erfolgte bei genügender Eignung frühestens drei Jahre später. Das Reglement von 1925 über die Kurse und die Diplomierung von Bergführern und Skiführern des S.A.C. erschwerte die Zulassung zum Führerkurs, indem es unter anderm verlangte, dass die Bewerber militärdiensttauglich seien und sich über geleistete Trägerdienste ausweisen. Es brachte als wesentliche Neuerung Patentpflicht und besondere Kurse für Skiführer; als solche kamen nur bereits patentierte Bergführer in Frage. Überdies verpflichtete es die Führer zur Unfallversicherung und zur Teilnahme an Rettungsaktionen Das Reglement von 1925 wurde 1937 revidiert, ohne eine nennenswerte Änderung für die Führerkurse zu bringen. Subvention, Kursdauer und Unterrichtsprogramm, wie auch die Zulassungsbedingungen blieben unverändert. Das C. C. des S.A.C., unterstützt die Kurse durch einen Beitrag von Fr. 15 bis höchstens Fr. 25 pro Kursteilnehmer; der Kurs dauert wenigstens 10 Tage; er umfasst theoretischen und praktischen Unterricht. Der erstere betrifft:

a ) Pflichten der Führer gegen ihre Reisenden sowie gegenüber anderen Gesellschaften und Führern; b ) Aufgabe der Führer bei Unglücksfällen, Notsignale, Hilfeleistung bei Verwundeten und Erkrankten; c ) Hygiene und Reinlichkeit; dGefahren im Gebirge; e ) spezielle Geographie der Gebirgsgegend, welcher der Aspirant angehört; f ) Geographie des schweizerischen Alpenlandes und der benachbarten Gebirgsgegenden; g ) Kenntnis und Gebrauch der Karte und des Kompasses; h ) Ausrüstung von Führern und Turisten; i ) Unterhalt und Gebrauch der Clubhütten; k ) Führertarife; l ) Führerversicherung; m ) C. Führerreglement; n ) kantonale Pflanzen- und Tierschutzbestimmungen.

Über die praktische Ausbildung ist nichts näher ausgeführt. Statt der Patente II. und I. Klasse wird nur noch ein Patent ausgegeben. Auch die Kurse für Skiführer blieben unverändert. Sie dauern wie bisher 7 Tage, doch können Führer- und Skiführerkurs zu einem einzigen Kurs vereinigt werden, der mindestens 17 Tage dauert. Das Arbeitsprogramm für die Skiführerkurse sieht vor:

a ) eingehende praktische Ausbildung im Skilauf; bGefahren des Hochgebirges im Winter, Rettungswesen; c ) Hygiene des Wintersportes; d ) Ausrüstung von Turisten und Führer für winterliche Bergturen; e ) Kenntnis der für den Winter günstigen Bergturen; f ) Wesen und Bau des Ski und der Bindungen, Reparaturen; g ) Herstellung von Rettungsmaterial und Kenntnisse über die erste Hilfeleistung; h ) praktische Übungen.

Wie bisher können nur bereits patentierte Bergführer Skiführer werden.

Die kantonalen Kursvorschriften stimmen zur Hauptsache mit denen des S.A.C. überein. Graubünden bestimmt, dass seine Kurse dem Reglement des S.A.C. entsprechen und in der Regel in einen Sommerführerkurs und einen Winterführerkurs zerfallen sollen. Die Gesamtdauer beider Kurse beträgt mindestens 17 Tage. Wallis hat Berg- und Skiführerkurse, deren Dauer von der Justiz- und Polizeidirektion bestimmt wird. Bern hat bis jetzt keine besonderen Kurse für Skiführer, es verlangt jedoch von jedem Anwärter auf ( 23 ) DER S.A.C. UND DIE FÜHRERSCHAFT.

das Führerpatent, dass er des Skifahrens Für die übrigen Kantone, die keine eigenen Kurse haben, gelten di C. Führerkurse als Norm.

Über die Zahl der seit Bestei ührten Führerkurse und über die hiefür von der Ce geleisteten Beiträge gibt folgende Zusammenstellung Auskunft. Die Kurse sind zusammengefasst nach den Kantonen, in denen sie abgehalten wurden; dabei haben mehrmals Teilnehmer des einen Kantons in einem Nachbarkanton mitgemacht, so die Waadtländer im Wallis, Urner in Bern usw.

Führerkurse 1874—1912 Führerkurse 1913—1937 Kanton Zahl der Kurse Patente Zahl der Kurse Patente Bern

8 11 14 1 2 1 4 o n e% n n 6 4 8 1 2 2 176 82 285 21 32 32 GraubündenWallis

AppenzellGlarus ObwaldenSt. GallenUri

WaadtTessin

Total Beitrag des S.A.C...

41 Fr. 17, n 914.80 23 Fr. 25, 628 948.25 Es unterliegt keinem Zweifel, dass die Führerkurse eine ganz besonders wertvolle Hufe zur Förderung des Führerwesens darstellen. Angesichts der grossen Verantwortung, welche der Führerberuf bringt, und angesichts der hohen Anforderungen, welche an die Berufstüchtigkeit der Führer gestellt werden müssen, erscheint aber auch heute noch ihre offizielle Ausbildung als kaum genügend. An ihrem weiteren Ausbau mitzuwirken, wird auch weiterhin eine dankbare und dringende Aufgabe sein.

Fürsorgeeinrichtungen für die Führerschaft.

Neben den gelegentlichen Sammlungen unterstützt der S.A.C. folgende ständige, segensreiche Fürsorgeeinrichtungen zugunsten verunglückter oder notleidender Führer und ihrer Angehörigen:

a. Die Fuhrerversicherung.

Diese besteht seit dem Jahr 1881 gemäss einem zwischen dem S.A.C. und der « Zürich », Allgemeine Unfall- und Haftpflichtversicherungs-Aktien-gesellschaft in Zürich abgeschlossenen Vertrage, der im Einverständnis mit der Führerschaft mehrmals den wechselnden Bedürfnissen angepasst wurde. Die Versicherung ist eine Unfallversicherung für Bergführer und Träger, die sich auch auf Nichtberufsunfälle erstreckt. Zurzeit sind Versicherungen möglich für Todesfall, Invalidität und Taggeld, entweder mit gleicher Versicherungssumme für Todesfall und Invalidität oder mit Verdoppelung der Versicherungssumme für den Invaliditätsfall. Gegen eine angemessene Zuschlagsprämie sind auch die Heilungskosten bis zu Fr. 300 oder Fr. 1000 nach freier Wahl versicherbar. Die Dauer der Versicherung kann beliebig festgesetzt werden auf die Zeit vom 1. August bis 1. Oktober, 1. Juli bis 31. Oktober, 1. Mai bis 31. Oktober, 1. November bis 30. April oder 1. Mai bis 30. April. An die Prämien bezahlte der S.A.C. seit jeher einen Beitrag, und zwar: 1881—1884 2°/00, 1885—1890 3 °/00, 1891—1902 5°/00, 1903—1907 3%%o für den Sommer, 4% %0 für das ganze Jahr, 1908—1922 3%%0, maximal Fr. 14, 1923 bis heute 3 °/00, maximal Fr. 15 für die halbjährige und ganzjährige Versicherung, 2 %0 für die viermonatige und 1 y2 °/00 für die dreimonatige Versicherung.

Über die Gesamtleistungen des S.A.C., der Führerschaft und der Versicherungsgesellschaft seit dem Jahre 1881 gibt eine Tabelle weiter hinten Aufschluss.

b. Der Führer-Unterstützungsfonds.

Der Führer-Unterstützungsfonds ist bestimmt zur Unterstützung notleidender Führer und Träger und ihrer Angehörigen. Er entstand 1905 aus einer Sammlung der Gäste des Hotels Riffelalp bei Zermatt und wurde seither geäufnet durch Zuwendungen von Privaten, durch Kollekten der C. Mitglieder des A. C, durch Sammlungen des N. A.V. und einzelner Sektionen des S.A.C. sowie durch Übertragungen aus der Huberstiftung und durch regelmässige Einzahlungen der « Zürich ». Seit der Gründung des Fonds 1905 wurden bis heute bestimmungsgemäss Fr. 40,845.65 ausbezahlt. Sein Bestand auf 31. Dezember 1937 betrug Fr. 43,166.50.

c. Die Huberstiftung.

Die Huberstiftung dient zur Unterstützung verunglückter schweizerischer Bergführer und ihrer Hinterlassenen. Sie ging 1900 hervor aus dem Vermächtnis von J. H. Huber aus Hausen am Albis im Betrag von Fr. 20,000 und wurde 1901 durch den Ertrag eines Legates des Herrn J. C. Horber in Lyon um Fr. 5000 erhöht. Auch in die Huberstiftung fielen seit ihrer Gründung mehrfach Zuwendungen; so war es möglich, neben den Über-weisungen an den Führerunterstützungsfonds insgesamt Fr. 14,720 an Unterstützungen auszurichten. Ihr Vermögensbestand auf 31. Dezember 1937 beträgt Fr. 41,380.60.

Es geziemt sich, hier auch der neuesten Stiftung zugunsten schweizerischer Bergführer und Träger, der Sir-Wüliam-Ellis-Stiftung, in Dankbarkeit zu gedenken. Sir William Ellis, Vizepräsident des Verbandes britischer Mitglieder des S.A.C. und Mitglied der Sektion Bern S.A.C., hat unter Mitwirkung seiner Gemahlin Lady Ellis in seinem Testament den Betrag von 4000 Pfund als Fonds eingesetzt, dessen Erträgnisse zur Unterstützung bedürftiger Schweizerbergführer und Träger und deren Familien verwendet werden sollen. Sir William Ellis möchte dadurch die Anerkennung zum Ausdruck bringen für die ihm anlässlich seiner vielen Kletterfahrten und Reisen in der Schweiz von den Bergführern entgegen-gebrachte Aufmerksamkeit und Zuvorkommenheit. Die Verwaltung dieses Fonds ist dem Verband britischer Mitglieder des S.A.C. übertragen. Die hochherzige Schenkung ehrt den edlen Geber und die schweizerische Führerschaft. Sie zeugt zugleich für die freundschaftliche Verbundenheit, die zwischen Bergsteiger und Führer auch über die Landesgrenzen hinaus besteht.

Möge die gleiche Verbundenheit auch zwischen dem Schweizer Alpenclub und der schweizerischen Führerschaft wie bisher weiterbestehen!

Clubführer und Karten.

Von Oskar Allgäuer.

Wer bei beschränkter Zeit schon einmal ohne Karte und Führer sich seinen Weg suchen oder auch nur aus weit zerstreuter Literatur Notizen heraus-schreiben musste, weiss auch als durchaus selbständiger Bergsteiger, was er sich wünschen soll. Was lag daher näher, als dass die Mitglieder des eben gegründeten Alpenclubs einander ihre Erfahrungen bei der Bereisung der Alpen in gedrängter Form zur Verfügung stellen wollten?

So begann der S.A.C. schon im Jahre 1864 mit der Herausgabe von sogenannten Itinerarien ( ein Ausdruck, der dem heutigen Automobilisten wieder vertraut geworden ist ), deren Zahl bis zur Jahrhundertwende auf zweiundzwanzig anstieg. Zuerst stellten sie sich als ganz kurze Zusammenstellungen praktischer Notizen, bald aber als vielseitige, mehr oder minder umfangreiche Monographien dar. Unter den Verfassern trifft man Namen besten Klanges wie Binet-Hentsch ( Bernina ), Christ ( Unterwaldner Alpen ), Coaz ( Bündner Oberland ), Fellenberg ( Berner Oberland ), Imhof ( Albulagruppe, Ofenpass-Silvretta, Plessurgebirge, Rätikon ), Kurz ( Schweizerisches Mont Blancgebiet ), Rütimeyer ( St. Gotthard, Tessin, Rheinwaldgebirge ) u.a., so dass es selbstverständlich erscheint, wenn neben dem Turistischen auch die Wissenschaft ausgiebig zu Worte kommt, eine Tradition, welche in anerkennenswerter Weise in verschiedenen der neueren Clubführer in glücklicher Art wieder aufgenommen worden ist.

Im Jahre 1901 fasste die Abgeordnetenversammlung in Vevey den Beschluss, statt der bisherigen « Itinerarien » kurzgefasste « Clubführer » turistischen oder naturwissenschaftlichen Inhaltes herauszugeben. Schon 1902 erschien als erster der neuen Reihe der Glarnerführer ( 5. Auflage 1932 ), 1905 folgte der Urnerführer in zwei Bändchen ( 3. Auflage 1930/1932, 4. Auflage in Vorbereitung ), 1908 der ebenfalls zweibändige Tessinerführer, von dem gegenwärtig die einbändige zweite Auflage von 1931 und ebenso eine italienische Ausgabe von 1932 im Verkaufe sind. 1912, 1913 und 1915 erschienen drei Bändchen Geologische Wanderungen von Julius Weber, von denen Band II noch erhältlich ist.

Mitten in schwerer Kriegszeit begann der S.A.C. mit der Herausgabe von zwei grossen Führerwerken, den Clubführern durch die Walliser und die Bündner Alpen, von denen der letztere, wenn einmal vollendet, statt der ursprünglich vorgesehenen drei nicht weniger als zehn Bändchen umfassen wird. Im Jahre 1916 kam Band I mit dem Taminagebiet ( 1925 2. Auflage, auch das Plessurgebiet umfassend ) heraus, dazu ein jetzt vergriffenes geologisch botanisches Supplementsbändchen für das ganze Werk, 1918 folgte Band II, umfassend das Bündner Oberland und Rheinwald, 1921 Band III Calanca-Mesolcina-Avers, 1922 Band IV, die erste Auflage des Bergellerführers ( 2. Auflage 1935 ), dann in rascher Folge 1932 als V. Band der Berninaführer, 1934 als VI. der Albula- und als VIII. der Silvretta-Samnaunführer, 1936 als VII. der Rätikonführer ( insgesamt über 3100 Seiten ), denen in Kürze noch Bände IX und X mit den Bergen östlich des Bernina und südlich des Inn mit dem Nationalparkgebiet sich anschliessen sollen.

Als erster der Walliser Serie kam im Kriegsjahr 1916 Band III über das Gebiet vom Theodulpass zum Simplonpass in zwei Halbbänden heraus ( deutsch ), von dem 1937 eine zweite, vollständig neu bearbeitete Auflage in französischer Sprache erschien; 1921 folgte Band II für das Gebiet vom Col Collon zum Theodulpass ( 2. Auflage 1930 ). In französischer Sprache erschien 1919 eine Übersetzung von Band III ( 2. Originalauflage 1937 ), 1920 Band IV Simplon bis Furka, 1922 eine Übersetzung von Band II ( 2. Originalauflage 1930 ), 1923 Band I Col Ferret bis Col Collon ( 2. Auflage 1937 ). Der Walliserführer liegt also in französischer Sprache vollständig vor, und seine vier Bände umfassen in den neuesten Auflagen rund 1800 Seiten. Dem grossen « Tal » ist ausserdem der ( bisher einzige vom S.A.C. herausgegebene selbständige ) Skiführer durch die Walliser Alpen gewidmet: Band I ( 1924, in französischer Sprache ) reicht vom Col de Balme zum Col Collon, Bände II und III ( 1924 und 1930, deutsch ) vom Col Collon zum Monte Moro und von diesem zum St. Gotthard.

Für Itinerarien und Clubführer hat der S.A.C., von 1863—1912 laut Aufstellung in Dübis Festschrift Fr. 52,393.50 ausgegeben; die Kosten der von 1913—1937 herausgegebenen Führer aber belaufen sich auf nicht weniger als Fr. 329,380.76, wovon in derselben Zeit nicht einmal die Hälfte ( genau Fr. 141,451.05 ) durch den Verkauf der Führer — der seit 1933 durch eine eigene Verlagsstelle in Kriens besorgt wird — wieder hereingebracht wurde.

Beim Aufbau des Clubführerwerkes, das bald die gesamten Schweizer Alpen umfassen wird, wurde der Gesamtclub durch einzelne Sektionen tatkräftig unterstützt, indem diese einen Teil der Aufgabe auf eigene Schultern luden und ihrerseits Führer herausgaben, so die Sektion Bern den fünf-bändigen Hochgebirgsführer durch die Berner Alpen ( 2. Auflage seit 1931 im Erscheinen, es stehen noch Band I und V aus ), die Section Genevoise den Guide de la Chaîne frontière entre la Suisse et la Haute-Savoie ( 1928 und 1930, zwei Bände ) und die Sektion Pilatus den dreibändigen Turenführer durch die Zentralschweizerischen Voralpen ( 1929—1932 ). Der Vollständigkeit halber darf auch der Engelhornführer des Akademischen Alpenclubs Bern ( 2. Auflage 1934 ) erwähnt werden.

War der Schweizer Alpenclub auf dem Gebiete der Führer von Anfang an recht eigentlich schöpferisch tätig — er ist das heute noch —, so liegt sein Verdienst beim Kartenwesen vor allem in den vom ihm angeregten und unterstützten Werken der Eidgenössischen Landestopographie ( bzw. ihres Vorgängers, des Eidgenössischen Stabsbureaus ) und privater kartographischer Anstalten.

Schon in der allerersten Sitzung des ersten Centralcomités wurde ein Gesuch an den Bundesrat um Herausgabe von Spezialkarten 1:50,000 beschlossen, und das C. C. ruhte nicht, bis durch ein Bundesgesetz 1868 die Siegfriedkarte geschaffen wurde. Als in unserer Zeit die Erneuerung der Landeskarten sich aufdrängte, war es wieder der S.A.C., der sich intensiv mit der Kartenfrage befasste. So gab er 1932 eine reich dokumentierte Sondernummer von « Die Alpen » heraus, und ihm ist es vor allem zu danken, wenn die ausführende Verfügung des eidgenössischen Militärdepartementes vom 9. Dezember 1936 zum Bundesgesetz vom 21. Juni 1935 neben einer neuen Karte 1: 50,000 die Landeskarte 1:25,000 vorsieht, die von 1937—1976 geschaffen werden soll.

Mittels « Abnahmegarantie » ermöglichte der S.A.C. in früheren Jahren die Herstellung von Karten und leistete gleichzeitig durch Abgabe dieser Blätter seinen Mitgliedern wertvolle Dienste. So enthielt gleich das erste Jahrbuch von 1884 als artistische Beigabe eine Karte des Tödigebietes im Masstab 1: 50,000, die sogar ein allermodernstes Postulat verwirklicht: die natürliche Südbeleuchtung. Ihr folgten als Jahrbuchbeilagen fast Jahr für Jahr ca. 40 weitere Kartenblätter, die, obwohl teilweise für den turistischen Gebrauch veraltet, heute dafür ein interessantes Bild alter Gletscherstände, unkorrigierter Gewässer, primitiver Verkehrswege und der Siedlungen vor dem Aufschwung moderner Industrien geben. Bewundernswert sind heute noch vor allem die Blätter der Mont Blanc-Karte von Albert Barbey sowie die Freysche Reliefkarte des Berner Oberlandes mit dem Oberwallis. Für diese Exkursionskarten wurden vom Alpenclub von 1863—1912 über Fr. 90,000 ausgegeben.

Aber auch in neuester Zeit war der S.A.C. in der Herausgabe von Karten nicht untätig. Als Beilagen zu den heute noch käuflichen Jahrbüchern 54, 56 und 57 erschienen 1919, 1921 und 1922 die prachtvollen und sehr praktischen Überdrucke der Siegfriedkarte: Ticino Centrale, Nufenenpass-Val Calanca sowie Gadmen-Bietschhorn, letztere mit aufgedruckten Skirouten. 1924 und 1930 folgten als Beilagen zu den drei Bänden des Walliser Skiführers drei grosse und gut gewählte Zusammendrucke des Topographischen Atlasses mit rot aufgedruckten Skirouten. Die letzte vom S.A.C. abgegebene Karte ist ebenfalls eine Skiturenkarte, das Gebiet des St. Gotthard in Relieftönen ( trotz des Vorbildes von 1864 mit Nordwestbeleuchtung ) darstellend; sie lag der Zeitschrift « Die Alpen » im Jahre 1934 bei.

« Wie anders ist das Besteigen der Alpen geworden! » ruft Guido Lammer. Zu dieser Änderung haben Führer und Karten Erhebliches beigetragen. Sollen wir das bedauern? Ich glaube nein. Dass wir Epigonen sind, lässt sich nun einmal nicht ändern. Die Zeit der grossen Erschliessungsfahrten ist in unserer Heimat für immer vorbei. Das schweizerische Hochgebirge ist bis in seine innersten Winkel geometrisch vermessen und auf Papier projiziert, die Anstiegswege sind beschrieben, klassifiziert und rubriziert — die Herrlichkeiten von Blume und Baum, von Fels und Firn sind geblieben. Und wenn statt weniger Pioniere Tausende in knapp bemessener Freizeit mit wenig Geld dank der Führer und Karten des S.A.C. Leib und Seele in hehrer Gipfelwelt stählen, so wollen wir uns dessen aufrichtig freuen.

Der Anteil des S.A.C., an

der wissenschaftlichen Alpenforschung.

Von Ernst Jenny.

Im fertigen Statut von 1863 wurde als eine « Aufgabe » des Clubs bestimmt, unsre Alpen nach allen Richtungen, namentlich in topographischer, naturhistorischer und landschaftlicher Beziehung genauer kennen zu lernen und dem Publikum bekanntzugeben. Und das letzte Statut von 1924 verlangt kurz « Unterstützung alpin-wissenschaftlicher Fragen ».

Wie hat sich der Club dieser Aufgabe im Laufe von 75 Jahren gewidmet? Die Antwort kann hier nur skizziert werden.

Die wissenschaftliche Erforschung der Alpen hatte schon lange vor der Clubgründung mit grosser Begeisterung und glänzendem Erfolg eingesetzt, besonders in der Schweiz. Die ersten bedeutsamen Anläufe geschahen im Zeitalter der Reformation. Man kann Conrad Gessner von Zürich als Eröffner der Alpenbotanik und seinen Freund Josias Simler als ersten Gletscherforscher bezeichnen. Die Nachwirkung blieb eine schwache und beschränkte sich zumeist auf das Sammeln und Zusammenstellen früherer Arbeiten, bis im 18. Jahrhundert Jacob Scheuchzer eine Art Basis zu einer physischen Geographie der Schweiz bereitete und bis Albrecht Haller wieder entscheidend wie in der Dichtung eingriff, indem er — wie Heinrich Dübi meint — den Grund zu einer alpinen Geologie und Mineralogie legte und für die Wirkung der Gletscher auf das Klima der Voralpen und der schweizerischen Hochebene den Schlüssel gab.

Dann schuf der Genfer H. B. de Saussure, der Ersteiger des Mont Blanc, in seinen weithin wirksamen « Voyages dans les Alpes » 1776-1796 die erste Physik des Hochgebirges, die Kenntnis seiner geologischen Struktur, seiner Steinarten und Gletscher, seiner Wärmeverhältnisse und atmosphärischen Zustände. Die Entwicklung der Geologie — besonders der alpinen — in der deutschen Schweiz erhielt in Conrad Escher von der Linth zu Anfang des 19. Jahrhunderts ihren stärksten Förderer. Die Gründung einer « Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft » liess nicht mehr lange auf sich warten. Ihre Berichte über die alljährlichen Verhandlungen und vor allem die glänzende Reihe ihrer « Denkschriften » enthalten eine Fülle von Bausteinen zur Erforschung der Alpen. Daneben erschienen zusammenfassende Werke1 ), welche Zeugnis vom hohen Stand unserer Naturwissenschaft ablegten.

Ist es da zu verwundern, dass gerade aus den Kreisen der Naturforscher und Topographen die Gründung unsres Clubs begrüsst wurde, ja, dass der erste Rufer ein Naturforscher war und dass sich unter den 300 Mitgliedern des Jahres 1863 eine sehr stattliche Zahl von Gelehrten befand?

Es ist klar, dass der Schweizer Alpenclub nicht ohne weiteres daran denken konnte, aus seinen Mitteln grosse alpin-wissenschaftliche Werke zu schaffen und gesondert herauszugeben. Da er einen demokratischen Einschlag hatte und mit seiner Tätigkeit dem Volke dienen wollte, so mussten die wissenschaftlichen Abhandlungen, die in seinem Jahrbuch erschienen, eine einfachere Sprache führen, was nicht immer der Fall war. Je mehr der Club bergsteigerischen Charakter annahm und je mehr sein Wachstum in die Breite ging, desto mehr war zu befürchten, dass das Interesse für die alpine Forschung zurückweiche.

Am zweiten Jahresfest in Basel 1864 wünschte der neue Centralpräsident Meyer-Bischoff, dass sämtliche Mitglieder des S.A.C., ihre Aufgabe darin sähen, « sich als Pioniere dem Dienste der Wissenschaften unterzuordnen ». Dem C. C. St. Gallen schwebte 1866 ein grosses Werk « Schweizerische Gebirgskunde » vor. Das alles war etwas viel gewünscht. Durchgeht man aber die 58 Bände des Jahrbuchs von 1864-1923, das « Echo des Alpes » von 1870-1924 und « Die Alpen » von 1925-1937, so staunt man über den Reichtum an Abhandlungen über Botanik, Zoologie, Geologie, Geognosie, Mineralogie, Bergstürze, Gletscherkunde, Lawinen, Meteorologie, Hygiene und Physiologie, Land- und Volkskunde, Orographie, Topographie, Kartographie, Nomenklatur, Hydrographie, Höhen- und Gradmessung, Ethnographie, Geschichte, Sage, Volkswirtschaft, Literatur und Kunst, Gebirgszeichnungen, Ortsbenennungen etc. Aber auch viele Schilderungen von Bergfahrten, namentlich aus älterer Zeit, begnügen sich nicht mit der Beschreibung der begangenen Wege und Gipfel, mit Topographischem und Panoramenhaftem, sondern enthalten auch Hinweise auf geologische, botanische, zoologische Beobachtungen, auf Messung von Höhen, Temperatur und sogar des Pulses. Die Betonung des Ich und die Analyse seelischer Zustände wurden frühzeitig verpönt und galten als unmännlich.

Eines der packendsten und grossartigsten Phänomene in den Alpen sind die Gletscher, ihr Entstehen, Wachsen, Wandern und Vergehen. Ihrem Studium hatten sich schon Franz Joseph Hugi, Louis Agassiz, Edouard Desor und andere mit Leib und Geist hingegeben. Sie zu erforschen und zu beobachten, hat nicht nur wissenschaftlichen und neuerdings technisch-wirtschaftlichen Wert, sondern kann auch dem Bergsteiger nützliche Dienste leisten. Daher betrachtete es der junge Club als eine besondere Aufgabe, zur Gletscherforschung beizutragen. 1868 stellte Eugène Rambert den Antrag, der S.A.C., solle mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in Verbindung treten zu gemeinsamer Arbeit. Das geschah 1869. Die Gesellschaft umriss in Solothurn ein Programm, « dessen Durchführung sie dem Alpenclub überlassen müsse », und schlug eine Kommission von sechs Mann vor, wovon drei Mitglieder des Clubs: Ludwig Rütimeyer, Arnold Escher von der Linth und Eugène Rambert. Die Sektion Monte Rosa wählte von sich aus schon 1868 einen Ausschuss zum Studium der Gletscherbewegungen im Wallis und meldete 1872 die Beobachtung von 11 Gletschern.

Nur ein systematisches Vorgehen konnte Erfolge bringen. Am 2. September 1872 beschloss die Abgeordnetenversammlung auf Antrag der Gletscherkommission die « Anlage eines grossen schweizerischen Gletscherbuches » und zugleich eine « Instruktion für die Gletscherreisenden des Schweizer Alpenclubs»1 ). Das Gletscherbuche ), geleitet von J. J. Siegfried, trug nun monographisch all das zusammen, was man über jeden einzelnen Gletscher bereits wusste und was jährlich über ihn beobachtet wurde. Die Instruktion gab Auskunft und Rat, auf was man an Ort und Stelle zu achten und was man zu notieren, zeichnen und photographieren habe: den Gletscher als Ganzes, die Firnmulde, den eigentlichen Gletscher. Zwei Lehrtafeln mit fünf schematischen Zeichnungen dienten als Wegweiser. Dazu kamen noch Spezialinstruktionen über meteorologische Beobachtungen mit Thermo- und Hygrometer, über die Schwankungen des Gletscherendes, über das Sammeln von Pflanzen und Tieren auf den Moränen, über die Spuren der Gletscher der Eiszeit. 1873 bot das Gletscherbuch bereits eine vollständige Übersicht und eingehende Beschreibung der Eisbehälter der Schweiz. Und im B. Jahrbuch konnte Albert Heim « Über die Theorie der Gletscherbewegung » orientieren. 1874 erschien von Siegfried eine kleine Schrift « Die Gletscher der Schweiz nach Gebieten und Gruppen geordnet », für die Mitglieder des S.A.C. als Manuskript gedruckt.

Die Gletscherkommission beschloss 1874, durch ein besonders genaues Studium des Rhonegletschers einen lehrreichen Mustertyp zu schaffen, und der Gletscher wurde im Masstab 1: 5000 aufgenommen, zuerst durch Philipp Gösset, dann durch Leonz Held. Für den Club bedeutete das eine grosse Ausgabe, denn er bewilligte 1880 in einem Vertrage mit dem Eidgenössischen Topographischen Bureau an die bisherigen Kosten Fr. 13,500. Pläne, Zeichnungen und Akten wurden Eigentum des S.A.C., der bis 1892 weitere Fr. 17,500 hinlegte. Nach einer meisterhaft klaren Abhandlung « Zur Geschichte der Gletscherstudien » gab Ludwig Rütimeyer im Jahrbuch 1880 dem Club den ersten Bericht über die bisherigen Hauptresultate der Rhonegletschervermessung und fügte bis 1888 weitere hinzu. Die schöne Absicht, das Gesamtergebnis der Untersuchungen in einem stattlichen Werke zu vereinigen, erfüllte sich nie.Von 1889 an bis heute erschienen im « Jahrbuch » und dann in « Die Alpen » die « Rapports sur les variations périodiques des glaciers », womit der Club sein dauerndes Interesse an der Gletscherforschung bezeugte. Auch der Zürcher Gletscherkommission übergab er von 1914 an jährlich Fr. 100. Als die Gletscherkommission der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft sich in den letzten Jahren speziell mit der Tiefenmessung der Gletscher zu befassen begann, bewilligte der Club für 1937 und 1938 Beiträge von je Fr. 2000.

Was der S.A.C., für die Gletscherforschung getan hat, ist ein nobles Geschenk an die vaterländische Landeskunde. Doch eine Aufgabe harrt seiner noch: eine zusammenfassende Darstellung der Ergebnisse der gesamten schweizerischen Gletscherforschung. Ebenso wird er sich der Unterstützung der Schnee- und Lawinenforschung nicht entziehen können, nachdem er für sie 1937 den bescheidenen Betrag von Fr. 1000 bewilligt hat.

Im Zusammenhang mit der Gletscherforschung steht das Studium der erratischen Blöcke und Moränen. Auf deren Bedeutung als Zeugen vorzeitlicher Gletscher und deren Ausdehnung wurde 1866 hingewiesen. Dem Wunsche Favres von Genf, die sogenannten Findlinge vor Vernichtung zu schützen und ihre Standorte auf dem eidgenössischen Atlas genau zu verzeichnen, gab der Centralvorstand « möglichste Verbreitung ». Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft befasste sich mit der Herausgabe einer Gletscherkarte der Eiszeit unsres Landes. Mitglieder und Sektionen des Clubs überwiesen ihr gesammeltes Material. Mehrere Sektionen sicherten die Erhaltung schöner und grosser Findlinge und legten geologische und mineralogische Sammlungen an, Gipfelsteine waren besonders beliebt.

Mit Gletscherphysik und Paläontologie verbunden ist die Höhlenforschung. Unter Beihilfe von Sektionen oder durch Mitglieder wurden erschlossen die Höhle an der Sulzfluh, Schafloch, Hölloch, Nidleloch, Arniloch, die Höhlen am Calanda, das Drachenloch bei Vättis. Das wissenschaftlich wertvollste Ergebnis erbrachten die Forschungen Emil Bächlers im Wildenmannlisloch am Selun ( Churfirsten ) und vor allem im Wildkirchli, worüber uns die zwei von den Sektionen Toggenburg 1933 und St. Gallen 1936 herausgegebenen Monographien unterrichten.

Weniger auffallend sind die besondern Leistungen des Clubs auf andern wissenschaftlichen Gebieten. Die Herausgabe von Karten und die Anregungen über neue Masstäbe beim Bundesrate, die Pflege des Reliefs, die Panoramen, Itinerarien und Clubführer fallen hier ausser Betracht, sind aber als Beiträge zur Landeskunde wertvoll.

Wetterstudien und Wetternachrichten haben für den Alpengänger eine grosse Bedeutung. Schon die Instruktion für Gletscherreisende des S.A.C., von 1871 enthielt eine « Spezialinstruktion über meteorologische Beobachtungen ». Ihre Wirkung war bescheiden. 1880 zahlte der Club an die Meteorologische Station auf dem Säntis Fr. 3000 und die Sektionen Uto und Säntis zusammen Fr. 2000. Die 1929 gegründete Station auf den Rochers de Naye förderte die Sektion Les Diablerets und von 1931 an auch der Club. Der Forschungsstation auf Jungfraujoch, wo 1937 auf der Sphinx ein spezielles meteorologisches Observatorium errichtet wurde, spendete der Club 1929 Fr. 25,000 ( davon Fr. 16,500 von Sektionen und Mitgliedern ). Hier sei auch erwähnt, dass die Schweizerische Meteorologische Zentralanstalt in Zürich auf Anregung aus dem Club von 1916 an ihren Nachrichtendienst für alpine Wetterprognosen ausführlicher gestaltete und besonders bei drohendem Wettersturz vor Hochgebirgsfahrten zu warnen begann.

Erschienen auch im Jahrbuch immer wieder geologische Abhandlungen mit Zeichnungen und Profilen, so durfte man sich im wachsenden Club doch nicht der Erkenntnis verschliessen, dass sie für den Laien schwer verständlich waren und kein zusammenhängendes Bild ergaben. Einen ersten Versuch machte der Club durch die Monographie « Bild und Bau der Schweizeralpen » von Carl Schmidt in Basel 1907. Dann kam er auf die glückliche Idee, einen Clubführer « Geologische Wanderungen durch die Schweiz » herauszugeben, 1912 bis 1915, verfasst von Julius Weber in Winterthur. Die drei Bändchen sind schon etliche Jahre vergriffen und harren einer überarbeiteten Neuausgabe.

Wird das Auge des Alpenfahrers in erster Linie von den übermächtigen Szenerien der Fels- und Firnwelt gefesselt, so muss es beim Anblick des Bergwaldes, der Matten und Weiden mit ihren leuchtenden Blumen, der kleinen und grossen Tiere auf und über der Erde nicht minder staunen über den reichen Segen, welchen die Schöpfung unsern Alpen verliehen hat. Ohne dieses herrliche Kleid — besonders der Voralpen — wäre das Gebirge einsam, öde und verlassen.

Was der Alpenclub und einzelne seiner Sektionen zur Erforschung und Erhaltung der alpinen Pflanzen- und Tierwelt beigetragen haben, zeugt ebenfalls von einer idealen Haltung. Friedrich von Tschudi — auch ein Gründer — hatte schon 1853 « Das Tierleben der Alpenwelt » geschildert und Hermann Christ im Jahrbuch 1865 und später « Die Alpenflora ». Andere gelehrte Mitglieder — wie Oswald Heer, Carl Schröter, Henri Correvon, Fritz Zschokke — unterrichteten mit ihren Aufsätzen den Club.

Als der Besuch der Alpen zur Modesache wurde, begann auch der zerstörende Angriff auf die schönsten Alpenpflanzen. Für die Ausrottung des Bergwildes sorgten schon lange die Jäger. Und den Alpenwald bedrohten da und dort Unverstand und Bequemlichkeit der Bergbewohner. Was konnte der Club dagegen tun? Einzelne Sektionen legten Alpengärten an und bemühten sich um die Erhaltung seltener Alpenpflanzen. Die Centralkasse unterstützte von 1889 an geraume Zeit den prächtigen Alpengarten « Linnaea » bei. 5.V.Ì/!...

Bourg-St-Pierre im Val d' Entremont oben, ebenso die « Association pour la protection des plantes » in Genf von 1894 an. Der Club ermunterte auch die Einführung von gesetzlichen Bestimmungen zum Schütze des Alpenwaldes und der Bergflora. Doch man muss gestehen, die Wirkung von alledem ist unzureichend geblieben, der Vandalismus geht weiter.

Grosser und schöner war der Erfolg auf dem Gebiete des Wildschützes. Sektionen — wie Blümlisalp, Oberland, Tödi, Raetia — und Club machten bei Behörden Vorschläge zur Vermehrung der Bannbezirke und zu einer strengen Wildhut. Am Säntis und Alvier fand das Murmeltier wieder Heimstatt. Mit der Frage der Wiederansiedlung des Steinbockes in Graubünden beschäftigten sich schon von 1869 an die Churer und gaben im Laufe ihrer mühsamen Versuche erhebliche Summen aus, wobei sie von der Centralkasse und der eidgenössischen Forstinspektion unterstützt wurden. Doch erst dem Wildpark bei St. Gallen gelang es, das Problem reiner Zucht zu lösen, und es ist das Verdienst der Clubmitglieder Robert Mäder und Emil Bächler, den Wiedereinzug des « Roi des montagnes » in unsern Alpen wesentlich gefördert zu haben. Bächler schätzte auf Ende 1934 den Bestand der acht Steinwildkolonien in der Schweiz ( Graue Hörner, Piz d' Aela, Nationalpark, Piz Albris, Harderberg-Augstmatthorn, Schwarzer Mönch, Engelhörner-Wetterhorn, Val de Bagnes-Mont Pleureur ) auf gegen 380 Stück.

Gletscher und Fels, Luft und Wasser, Pflanze und Tier füllen nicht den ganzen alpinen Raum, denn auch der Mensch lebt darin. Für alpine Volkskunde interessierte sich der Club sofort. Das Jahrbuch 1864 brachte Abhandlungen von Ludwig Rütimeyer über die Bevölkerung der Alpen, von Friedrich von Tschudi über Alpwirtschaft, von Johann Coaz einen freien Gedankenflug über die Waldungen in den Schweizer Alpen und von H. Szadrowsky über den nationalen Gesang bei den Alpenbewohnern. Spätere und neuzeitliche Autoren befassten sich mit der Besiedelung, der Wohnung, der Beschäftigung, den Sitten und Gebräuchen, der Sprache, der Geschichte und Sage, mit der Wirtschaft und dem Verkehr.

Zweimal wurde eine Sammlung aller unsrer Alpensagen angeregt, aber ohne Erfolg. Alfred Ceresole in Lausanne gelang es, die « Légendes des Alpes vaudoises » zu vereinigen.

Mit Beginn des 20. Jahrhunderts nahm der Club einen besondern Anlauf zur Pflege der alpinen Volkskunde, indem er als Beilagen zum Jahrbuch die liebevollen Walliser Monographien von F. G. Stebler herausgab: « Ob den Heidenreben » 1901, « Das Goms und die Gomser » 1903, « Am Lötschberg, Land und Volk von Lötschen » 1907, « Sonnige Halden am Lötschberg » 1913 und « Die Vispertaler Sonnenberge » im Jahrbuch 1921, dessen zwei Schluss-bände die sorgfältige Tessiner Monographie « Biasca und Val Pontirone » von Gotthard End enthalten. Die Drucklegung der Schrift « Das Meiental im Kanton Uri » 1928 von Alfred Bühler ermöglichte der Club mit einem Kostenbeitrag von Fr. 3000.

Eine umfassende Darstellung der alpinen Volkskunde fehlt für unser Land immer noch und erscheint mir als eine allerdings grosse, aber des S.A.C.

Die Alpen — 1938 — Les Alpes.33 würdige Aufgabe der Zukunft. Sie könnte in Verbindung mit den Gesellschaften für Volkskunde und Heimatschutz gelöst werden. Übrigens bestimmt das Statut von 1923 als Zweck auch die Herausgabe eines Clubführers « kulturhistorischen Inhaltes ».

Ein wissenschaftlicher Verein wollte und konnte der Schweizer Alpenclub nie sein. Aber er betrachtet als einen idealen Teil seiner Aufgabe die Förderung wissenschaftlicher Bestrebungen und Probleme auf dem Gebiete der Geologie und Mineralogie, der Gletscher-, Schnee- und Lawinenforschung, der Botanik und Zoologie, der Höhenphysiologie, Strahlenforschung, Meteorologie und der alpinen Volkskunde. So hat es die Abgeordnetenversammlung in Bern 1935 neuerdings bestätigt. Der Segen der Alpenforschung bedeutet Erhebung des Geistes, Erkenntnis der Schöpfung und Achtung vor allem Gewordenen und Werdenden.

Über das Rettungswesen des S. À. C.

Von Rudolf Campel!

Zur Zeit der Gründung des S.A.C. spielte das Rettungswesen in den Alpen noch keine grosse Rolle. Als sich damals einige begeisterte Bergfreunde zusammenschlössen, um gemeinsam die Schönheiten der Gebirgswelt zu geniessen und um die Berge zu erforschen, haben sie wohl an Unglücksfälle nicht gedacht. Die Schwierigkeiten, um bis an das Gebirge heranzukommen, waren damals vielfach so gross, dass man sich auf die Besteigung allgemein sehr gut vorbereitete. Es war ja jedem klar, dass er in den Wildnissen der Felsen und der Gletscher ganz auf sich selbst angewiesen sei; darum war man doppelt vorsichtig. Man ging auch nicht in die Berge, um die Nerven zu kitzeln und nachher damit zu renommieren. Man wollte Schönheiten erleben und Wunder enträtseln. Daraus resultiert die Tatsache, dass Ernst Buss in seinem interessanten Bericht über die ersten 25 Jahre S.A.C. ( 1889 ) kein Wort über das Rettungswesen zu sagen hat.

Die ungeahnte Popularisierung der Bergsteigerei, zuerst im Sommer, dann in immer zunehmendem Masse auch im Winter, hat seither die Verhältnisse völlig geändert. Alle unsere Berge, selbst die gefährlichsten unter ihnen, sind inzwischen der Turistik eröffnet worden. Ausgezeichnete Transportverhältnisse und gegen 100 bequeme C. Hütten erleichtern den Anstieg; es bleibt viel mehr Zeit übrig für pikante Erlebnisse wie zu einer Zeit, da Anmarsch und Heimkehr ganze Tage verbrauchten. Alpinisten auch von geringer Erfahrung begnügen sich nur mehr mit den schwierigsten Partien. Man wagt viel, wagt immer mehr bis an die Grenze des Möglichen. Ist es so verwunderlich, dass die Zahl der Unglücksfälle in erschreckendem Masse zunahm. Und als erst die Skituristik sich entwickelte mit ihrer vermehrten Unfall- und Lawinengefahr, erlaubte ein grosszügiger Ausbau des Rettungswesens für unseren S.A.C. keine Verzögerung mehr. Heute besitzt er verstreut über die ganze Schweiz 114 vollständige Rettungsstationen und über 250 Meldestellen.

Die ersten Anfänge der Rettungsorganisation finden wir in manchen Sektionen schon in den 80er und 90er Jahren. Die Sektion Bernina beschloss z.B. 1892, die Bovalhütte mit einer Tragbahre und einer Hüttenapotheke auszurüsten. Allgemein betrachtete man damals den Rettungsdienst als selbstverständliche Pflicht der Bergführer, die ja über die Gefahren der Berge gewiss auch am besten orientiert waren. Der Gesamtclub befasste sich 1901 erstmalig mit derartigen Fragen, als das C. C. eine Anregung der Sektion Bern entgegennahm: « es möchten zur Abwehr der alpinen Unglücksfälle an passenden Orten auffällige Plakate angebracht werden mit Aufstellung der Gefahren des Hochgebirgs, der wichtigsten bergsteigerischen Regeln und der ersten Hilfe bei Unglücksfällen ». 1903 publizierte dann das Winterthurer C. C. die Grundsätze über Organisation des alpinen Rettungswesens in der Schweiz. Wirksam unterstützt durch die neuentstandenen Skiclubs besass und unterhielt der S.A.C. elf Jahre später 49 Haupt- und 7 Nebenrettungs-stationen. Nach den gesammelten Erfahrungen hat 1912 das Churer C. C. ein gut fundiertes Reglement über das Rettungswesen des S.A.C. aufgestellt. Man findet es in extenso bei H. Dübi « Die ersten 50 Jahre S.A.C. ». Es hat die Grundlage gegeben zur heutigen Organisation von 1928 und 1934.

Das jetzt gültige Reglement der alpinen Rettungsstationen und Meldestellen des S.A.C. gliedert sich wie folgt: A. Organisation: Besitzverhältnisse — Verantwortung — ObmannVersicherung der Retter, RapportwesenRettungsmannschaft — Rettungsmaterial ( MinimalforderungenLokal-verhältnisse — Sichtlichmachung der Station. B. Funktion der Station ( sie sorgt für Rettung; Bergung ist Sache der Gemeinden ). C. Meldestellen.

D. Kosten der Rettungskolonnen: als Regel zulasten der Verunglückten oder ihrer Erben; Rechnungstellung durch Sektion; bei Schwierigkeiten beim Inkasso hilft das C. C. mit; es streckt das Geld vor, versucht selbst Inkasso aller berechtigten Posten; bei Nichteinbringen übernimmt Centralkasse den Verlust; Angaben, was verrechnet werden darf.

Von Wichtigkeit im Rettungswesen waren zwei Publikationen, die vom C. C. finanziell gefördert wurden: « Über die Gefahren im Hochgebirge und die Mittel zu ihrer Verhütung » von H. Baumgartner, 1884, und die « Erste Hilfe bei Unglücksfällen im Hochgebirge », von O. Bernhard, 1896-1913, 5 Auflagen. Für jeden Bergsteiger sehr lehrreich sind die alle drei Jahre in « Die Alpen » erscheinenden Mitteilungen « Die alpinen Unglücksfälle » von W. Siegfried.

Der alpine Rettungsdienst des S.A.C. hat, seit er besteht, eine sehr segensreiche Tätigkeit entfaltet. Er sollte aber besonders heute nicht missverstanden werden: er ist nicht da, um für halb pathologische Bravourleistungen der Bergsteigerei Sanitätsdienste zu leisten; er kann es aber nicht ablehnen, jedem Bedrängten so gut und so bald als möglich zu Hilfe zu eilen. Die Arbeit der Rettungskolonne ist oft mit Lebensgefahr für die Mannschaft ver- bunden. Daran wird ein wahrer Helfer in der Not nicht denken. Er fragt auch nicht darnach, wer die gefährliche Situation verschuldet hat oder wer ihn für seine Mühewaltung bezahlen wird. Er versucht nur, seine einfache Menschenpflicht zu erfüllen und den bedrängten Mitmenschen Hilfe zu leisten. Dafür erwartet er dann kein lautes Lob. Er wird aber erkenntlich sein für eine gerechte Würdigung seiner Tat. Anstatt dessen muss er nur zu oft eine giftige Kritik irgendwelcher unsachlicher Zeitungsschreiber erleben oder Entstellung der Tatsachen durch andere Inaktive aus der warmen Stube. Das tut weh, wenn einer nur das Beste aus sich herausgegeben hat.

Wer — wie der Schreiber dieser Zeilen — öfters selbst in die Lage kommt, derartige Rettungsexpeditionen aktiv mitzumachen, und daher stets sehen konnte, wie die wackeren Männer — voran unsere Bergführer — im Moment grösster Gefahr, ohne ein Wort der Widerrede, ohne eine Sekunde an die eigene Familie zu denken, auch nachts bei Sturm sofort aufbrechen, um bedrängten Turisten beizustehen, der hat das Bedürfnis, in diesem Zusammenhang den Rettungsmannschaften die volle Anerkennung zu zollen und ihnen den besten Dank aller Alpinisten auszusprechen.

Der S. À. C. und die Versicherung der Mitglieder und Führer gegen die Folgen von Bergunfällen.

Von Hans Koenig.

Die Berge und ihre Erforschung haben den Mitgliedern des S.A.C. nicht eitel Lust und Freude bereitet, sondern auch viel Schmerz und Leid gebracht. Das Bergsteigen stärkt uns nicht nur an Leib und Seele, es bringt auch viele Gefahren für Gesundheit und Leben. In den Jahren 1890 bis 1912, über die wir genaue Angaben besitzen, sind 1276 Bergsteiger tödlich verunglückt, und seit 1913 bis heute sind wohl weit über 1500 Menschenleben dem Bergtod zum Opfer gefallen. Erwägen wir, dass Bergsteiger wohl ganz allgemein zu den körperlich Tüchtigsten eines Volkes zählen und in den besten, tatenvollen Jahren ihres Lebens stehen, so bedeutet ihr vorzeitiger Tod nicht nur Gram und Sorgen für ihre Angehörigen, sondern auch einen Verlust an menschlichen Werten.

Nun ist es Sache jedes einzelnen, Vorsorge zu treffen gegen die Folgen von Unglücksfällen und Frau und Kinder sicherzustellen für den Fall eines vorzeitigen Todes. Es ist daher verständlich, dass der Gesamtclub sich nur zögernd und mit Zurückhaltung der Versicherungsfrage annahm. Während langer Jahre verharrte der Club auf dem Standpunkt, er habe seine Pflicht getan, wenn er die Möglichkeit schaffe, dass Führer und Mitglieder aus eigenem Willen und Entschluss bei privaten Versicherungsgesellschaften zu günstigen Bedingungen sich versichern konnten. Das ist dann auch geschehen durch den Abschluss von Vergünstigungsverträgen und dadurch, dass der S.A.C. an die Führerversicherungen namhafte Beiträge leistete.

Aber, wie es so geht im Leben, nur wenige machen von den ihnen gebotenen Möglichkeiten auf eigene Rechnung Gebrauch; die Mehrzahl verlässt sich auf das gute Glück und hofft, sie würde vom Unheil verschont bleiben. Wenn dann aber ein unversicherter Führer oder Clubist verunglückte und Frau und Kinder hinterliess, so lagen die schlimmen Folgen klar zutage. Freunde versuchten einzuspringen, und in einzelnen Fällen wurden innerhalb der Sektionen sogar Kollekten veranstaltet. Als sich aber solche Fälle mehrten, empfand man dieses Vorgehen als unwürdig und unzulänglich. Nach und nach drang die Auffassung durch, es müsse für alle Fälle eine Mindestver-sicherung geschaffen werden, und zwar auf dem Wege des Obligatoriums. Es bedurfte aber langer und zäher Verhandlungen — in vier Abgeordnetenversammlungen, in Baden 1912, in Luzern 1913, in einer ausserordentlichen Versammlung in Zürich 1913 und in Genf 1916, befasste man sich eingehend mit der Frage —, bis man sich endlich auf folgende grundlegende Gedanken geeinigt hatte: Die Versicherung soll als selbständige Institution geschaffen werden. Diese soll einerseits die notwendigen Garantien bieten und anderseits die Arbeit des C. C. nicht übermässig belasten und auf keinen Fall die Finanzen des Clubs in Mitleidenschaft ziehen können. Sodann soll die Versicherung obligatorisch alle Mitglieder des S.A.C. erfassen, und zwar ohne dass ein besonderer Antrag zu stellen wäre.

Die erste Forderung wurde dadurch erfüllt, dass es gelungen ist, einen Vertrag mit den vier grössten schweizerischen Unfallversicherungsgesellschaften zustande zu bringen, die das Risiko gemeinsam übernahmen und die gesamte Verwaltung und Abwicklung der Schadenfälle besorgten. Es war ein Glück für den S.A.C., dass diese Lösung, die von Fachleuten befürwortet worden ist, angenommen wurde. Wäre man jenen Phantasten gefolgt, die durch die Anlegung eines besonderen Fonds eine eigene Versicherung gründen wollten, « weil man damit gute Geschäfte machen werde », so wäre nicht nur die Durchführung der Versicherung in Frage gestellt worden, sondern der Gesamtclub hätte in den Jahren 1916 bis 1937 einen Verlust von Fr. 225,075 erlitten, den nun die Gesellschaften zu tragen hatten. Die Lösung der Versicherungsfrage auf dem Wege des Obligatoriums konnte jedoch nur allmählich und nach langen Kämpfen erreicht werden. Von 1917 bis 1925 war der Beitritt freiwillig und das Inkrafttreten der Versicherung von einer Mindest-beteiligung von 3000 Mitgliedern abhängig. Diese Mindestzahl wurde glücklicherweise erreicht. Im Laufe der Jahre und unter dem Eindruck schwerer Unglücksfälle, die unversichert geblieben waren, gingen einzelne Sektionen über zum sektionsweisen Obligatorium. An der Abgeordnetenversammlung vom 12. September 1925 in Interlaken konnte endlich das allgemeine Obligatorium eingeführt werden. Es ist verdienstlich, dass die welschen Sektionen, die obligatorischen Bindungen sonst keine besondere Sympathie entgegenbringen, in diesem Falle der Einsicht sich nicht verschlossen und ihre Zustimmung zur allgemeinen Durchführung der Versicherung gaben. Damit war der Weg frei. Aber um zu einer Lösung zu kommen, blieben zwei Forderungen: zu erfüllen, die sich grundsätzlich gegenüberstanden, und die zu einem gerechten Ausgleich zu bringen ausserordentlich schwierig war. Einerseits forderten die Gesellschaften eine angemessene Prämie zur Deckung der zu übernehmenden Gefahr, und anderseits durften die vielen Mitglieder des S.A.C., die überhaupt keine Bergfahrten machen und nur aus Liebe zur Sache Mitglieder des S.A.C. sind, nicht mit einer Prämie belastet werden, die sie zum Austritt hätte veranlassen können. Die Ungewissheit über die Grosse des zu übernehmenden Risikos und die Forderung, eigentliche Berufsgefahren auszuschalten und nur das reine Turenrisiko der Mitglieder zu versichern, führten leider zum gänzlichen Ausschluss der Führer von der Turenunfallversicherung, auch wenn sie Mitglieder des S.A.C. waren. Ohne dieses Zugeständnis wäre es nicht zum Vertragsabschluss gekommen Die Erfahrungen, die man im Laufe der Jahre machte, führten dann zu verschiedenen Vertragsänderungen und -ergänzungen. Das allgemeine Obligatorium konnte in ein sektionsweises Obligatorium abgeändert werden, und heute ist es möglich, mit einer Prämie von Fr. 5 pro Mitglied je Fr. 8000 und für eine Prämie von Fr. 7 pro Mitglied je Fr. 10,000 im Todes- und Invaliditätsfall zu versichern.

Auf die Art der Durchführung der Versicherung und die einzelnen Vertragsbedingungen einzutreten, würde zu weit führen. Es handelt sich um ein umfangreiches Vertragswerk, das darauf ausgeht, die Mitglieder für jeden Bergunfall zu decken, die Durchführung des Inkassos und die Verwaltung so einfach als möglich zu gestalten, sowie die Schadenfälle rasch und reibungslos zu erledigen und den Anspruchsberechtigten die Versicherungsleistungen privilegiert zu überweisen. Dass das erreicht worden ist, belegt die Tatsache, dass während der 21 Jahre des Inkraftstehens unserer Turenunfallversicherung 318 Schadenfälle mit Fr. 1,823,230 Versicherungsleistungen anstandslos entschädigt worden sind. Wieviel Leid und Not dadurch gelindert wurde, kann nur richtig würdigen, wer Einblick hat in die Verhältnisse, die sich nach so manchem Unglücksfall leider eröffnet haben. In vielen Fällen war die Versicherungssumme das einzige Gut, das der Witwe oder einer betagten Mutter übrig blieb. Der S.A.C. hat durch die Versicherung ein soziales Werk geschaffen, das einzig dasteht; keine andere alpine Vereinigung der Welt hat eine so vorzügliche Versicherung für ihre Mitglieder geschaffen. Alle Anerkennung müssen wir auch den Gesellschaften entgegenbringen, die trotz der schweren Verluste, die ihnen im ganzen die Vertragsverbindung gebracht hat, uns weiter zur Verfügung stehen, und wir dürfen wohl der Hoffnung Ausdruck geben, es werde möglich sein, uns das Versicherungswerk auch für die Zukunft zu erhalten.

Weniger glücklich war bisher der S.A.C. in der Lösung der Frage der Versicherung der Bergführer, Träger und Hüttenwarte. Wohl hat sich seit 1881 der Gesamtclub dieser Frage angenommen, und er hat jährlich namhafte Beiträge an die Prämien geleistet, die in den letzten Jahren die Centralkasse mit rund Fr. 10,000 jährlich belasteten. Aus der Feststellung, dass in der Bergführerunfallversicherung seit 1881 sich 2712 Unglücksfälle mit über Fr. 800,000 Schadensumme ereigneten, geht hervor, dass man es hier doch mit einem erhöhten Risiko zu tun hat. Der Gesamtverlauf der Führerversicherung ist denn auch für die Vertragsgesellschaft insgesamt ein Verlust gewesen von rund Fr. 40,000.

Im Hinblick auf den Schutz, den jedes C. Mitglied durch die Turenunfallversicherung geniesst, hat in neuester Zeit die Führerschaft wieder einen Vorstoss unternommen und eine bessere Unterstützung seitens des Clubs gewünscht. Eine solche ist meines Erachtens durchaus gerechtfertigt. Erhaltung und Förderung unserer Führerschaft gehören mit zu den Aufgaben des S.A.C. Die Aufgabe des Führers ist gegenüber früher eher schwerer geworden, indem die Qualität der Führerturisten sich wohl wesentlich verschlechtert hat. So haben wir alles Interesse, dafür zu sorgen, dass unsere Führer und ihre Familien im Unglücksfalle geschützt werden. Dabei wird man aber ohne Obligatorium nicht auskommen, und man wird sich — wie bei der Turenunfallversicherung der Mitglieder — auf bestimmte Summen im Todes- und Invaliditätsfall beschränken und die Frage des Tag-geldes und der Heilungskosten der freien Vereinbarung überlassen müssen. Dann aber darf der S.A.C. an eine solche obligatorische Versicherung jährlich einen namhaften Beitrag leisten, damit auch die Führerschaft ganz allgemein zu einer bescheidenen Prämie der Wohltat der Versicherung teilhaftig wird. Träger und Hüttenwarte sollen auf Verlangen der Versicherung zu gleichen Bedingungen beitreten können. Das zu erreichen, wäre eine Aufgabe für die nächste Zukunft.

Der Schreibende, der seit vielen Jahren die Versicherungsfragen des S.A.C. beratend betreut, empfindet es als seine Pflicht, hier noch auszusprechen, dass eine Reihe von Central-Comités und insbesondere einzelne Herren, die mit den Versicherungsfragen sich zu befassen hatten, mit einer Gründlichkeit und Sorgfalt der schwierigen Materie sich angenommen haben, die weit über das Mass einer gewöhnlichen Geschäftsführung hinausgehen, die wir im allgemeinen von einem C. C. verlangen können. Der Gesamtclub hat deshalb allen Anlass, diesen Mitgliedern für die Erfüllung der ihnen anvertrauten Aufgabe besonders dankbar zu sein.

25 Jahre Jugendorganisation des S.A.C.

Von Heinrich Zogg.

Der S.A.C. als Begründer und bedeutendster Förderer des Alpinismus hat in den ersten 50 Jahren durch seine Erschliesserarbeit, durch die Erstellung von Clubhütten, durch die Herausgabe von Karten und Clubführern, durch seine verschiedenartigsten Kurse, durch die « Alpina », das « Jahrbuch » und « Die Alpen » wertvollste Vorarbeit auch für die Jugendtätigkeit geschaffen. Die Wandervögel, die verschiedenen Lehrerturnvereine, die eine rege Wander-tätigkeit der Jugend leiten und fördern, viele andere Verbände haben aus den C. Quellen immer wieder geschöpft. C. Mitglieder führten in diesen Vereinigungen sehr oft die jungen Leute ins Gebirge.Vor rund 30 Jahren begannen vereinzelte Sektionen wie Genf, Neuenburg, Pilatus und St. Gallen... wohl auch noch andere, mit der Jugendarbeit, indem in Kursen auch Jugendlichen Zutritt ermöglicht wurde. Es drängte sich mehr und mehr die Einsicht auf, dass der S.A.C. wohl die berufenste Körperschaft ist, die Ausbildung der Jugend vom 15. Altersjahre aufwärts mit den Gefahren der Bergwelt im Sommer und Winter vertraut zu machen, sie auszubilden mit einer gründlichen bergsteigerischen Technik, dem werdenden Bergkameraden all das zu vermitteln, was nötig ist, damit er im Bergsteigen körperliche Stärkung und seelischen Genuss findet. Als schönstes Ziel muss aber gelten: wir wollen die jungen Leute zu wahrer Kameradschaft erziehen und zur tiefen unverbrüchlichen Heimatliebe. Die Ideale des S.A.C. sind auch für die Jugend im vollen Umfange gültig.

1914 wählte das St. Galler C. C. in Bankdirektor Hartmann den ersten J. O. Chef. Damit trat der S.A.C. auch in den Kreis der Jugend-erzieher ein. Die erste Wegleitung des neuen Chefs enthält alle Gedanken und in den Umrissen auch die Mittel und Wege, die bis heute das J. O. Werk erstehen und gross werden liessen. Der S.A.C. ist gross und führend geworden, weil er es verstanden hat, den Sektionen Freiheit zu lassen: Einheit in den Richtlinien — Freiheit in der Wahl der Mittel und Wege.

In der Jugendarbeit wollte niemand strikt bindende Vorschriften, es sollten keine Jugendvereine erstehen mit Statuten und Beiträgen, mit regelmässigen Zusammenkünften. Die Verhältnisse in unsern Sektionen verlangten zum vornherein eine weitgehende Selbständigkeit für die Sektionsvorstände.

In Kursen, Vorträgen, in Übungen, dann vor allem in kürzern und längern Wanderungen wollte man die Jugend zwischen dem 15. und 22. Altersjahr zu erfassen versuchen. Die Kriegszeit war der Ausführung nicht sehr günstig, weil die Sektionen in ihrer Tätigkeit ohnehin gehemmt waren, sodann standen gerade jene Kameraden im Aktivdienste, die als Leiter der J. O. in Betracht kamen. 1916 wurde die erste J. O. in St. Gallen gegründet, zu einer regen Tätigkeit kam es nicht, weil der Leiter ( der Berichterstatter ) an der Grenze stand. Die Haupttätigkeit beschränkte sich zumeist auf die Ferienwanderungen und vereinzelte Bergfahrten. So war es in den andern Sektionen. Aber schön war es doch, dass bald eine besonders geartete Genfer J. O., eine wieder anders gestaltete Neuenburger J. O. und ein Typus nach Sektion Pilatus erstand. Jost Muheim betreut diese J. O. seit ihrer Schaffung bis heute. Jede J. O. arbeitete in verschiedener Weise, alle aber strebten nach dem gleichen Ziele: Heranbildung tüchtiger, vaterlandskundiger und darum auch vaterlandsliebender Jugend. Wer unser Vaterland kennt, kann nicht anders, er muss es auch aus tiefer Seele lieben.

1917 lud Fritz Oehler, der J. O. Chef des Aarauer C. C, die Leiter nach Luzern zum ersten J. O. Leitertag. Eine kleine Schar... Die beiden Ärzte Oehler und Bétrix, Genf — wie begeistert trat dieser hochbetagte Mann für die J. O. einbehandelten die physiologischen Gesichtspunkte des Jugendwanderns und den hohen Wert vernünftig betriebenen Bergsteigens für Leib und Seele. Muheim und Zogg berichteten aus der Praxis des Wanderns, von der Organisation, vom Kochen, der Ausrüstung, von der Vorbereitung usw. Es wurde beschlossen, ein kurzes Führerbüchlein herauszugeben, ein Verzeichnis geeigneter Unterkünfte anzulegen, Versicherungsfragen wurden beraten und das C. C. beauftragt, an die Generaldirektion der S. B. B. das Gesuch zu stellen, dass auch die J. O. des S.A.C. unter die sog. anerkannten Jugendverbände einzureihen sei, damit sie auch zu den Schüler-taxen fahren könnten. Auch die Ausbildung von Jugendleitern fand lebhafte Befürworter.

Der Krieg und fast noch mehr die Nachkriegszeiten dämpften den Tatendrang. Die folgenden beiden C. C. hatten mit andern S.A.C.Auf-gaben so viel zu tun — Hütten, Versicherung, Umgestaltung der Publikationsorgane und dem gewaltigen Anschwellen des Clubs —, dass das J. O. Pflänzlein vorerst bescheiden zurückstehen musste. Ein liebes Hätschelkind blieb sie doch; auf jeden Fall erhielt es von der starken Mutter bei Zeiten seine Batzen zugesteckt. Der Centralpräsident des C. C. Bern, Georg Leuch, bemerkt in seinem Bericht 1925: Es sind immer dieselben Sektionen, die sich mit der J. O. abgeben und nach ihren Berichten stets ihre guten Erfahrungen damit machen. 1926 haben nur Neuenburg, Yverdon und Thurgau berichtet. Den Vorwurf der Vielschreiberei wird man also keinem J. O. Leiter machen können. Die Meldungen über die J. O. Arbeiten sind spärlich; man findet aber in den zusammengefassten Jahresberichten des C. C. und der Sektionen auch in jener Zeit die Beweise, dass in Kursen und Wanderungen recht emsig geschafft wurde.

Auffallend stark und in fast allen Gruppen zur selben Zeit — nach 1925 — setzte eine lebhafte Wintertätigkeit ein. Tausende lernten während der Grenzbesetzung die Schönheit des Bergwinters kennen und erhielten im Militärdienst die Ausbildung im Skifahren. Dieser Zweig gab mancher J. O. einen tüchtigen Impuls nach vorne.

1927 erhielten die Leiter vom C. C. die kurze, jedoch ungemein wichtige Meldung: « Die Generaldirektion der S. B. B. anerkennt die J. O. des S.A.C. und gewährt ihr die gleichen Taxenvergünstigungen wie den Schulen. » Ein gutes Ende eines langen Bemühens und die Ursache, dass nun die J. O.-Gruppen hinausziehen können, das Vaterland kennen zu lernen. Schon 1928 setzte klar und bestimmt ein Aufschwung ein. 1929 veröffentlichte der damalige J. O. Chef im C. C. Zürich, Martin Deck, eine ganz ausgezeichnete Zusammenfassung über die bisherige Arbeit. Zugleich legte er eine den Erfahrungen entsprechende neue Wegleitung vor, die den Sektionen Wochen vorher zum Studium unterbreitet worden war. Am 28. April tagten die J. O. Leiter zum erstenmal in einer stattlichen Schar in Olten. Nahezu alle Sektionen hatten ihre Abordnungen geschickt. Man spürte gleich eine etwas « lauernde » Stimmung. « Wenn diktiert werden sollte, dann » In verbindlichster Weise suchte das C. C. die Mitarbeit möglichst aller. Noch witterten... diesmal vor allem einzelne welsche Sektionen ein Diktat. Da zeigte man in Wort und Bild, wie es gemacht wird und wie man jede Sektion auf ihre Weise selig werden lässt. Plötzlich brach das Eis, die vorher so regen Rufe « Traduction » — Übersetzung 1 verstummten. Bald hatte man die neue Wegleitung unter Dach.

Seit jener Tagung ist die Zahl der J. O. rasch gestiegen. Das C. C. gewährte eine jährliche Unterstützung von 5000 Fr. und fand bei den Abgeordneten ein willig Ohr. Das J. 0.Rechnungswesen erhielt eine einheitlichere Grundlage. Dann aber wurde mit Nachdruck nach Leiterkursen gerufen. Der gesteigerte Winterbetrieb verlangte einen Ausbau der Versicherung auch für den Skisport. Das J. O. Abzeichen fand rasch freudige Käufer. Es konnte auch mit Genugtuung gemeldet werden, dass mit dem Älterwerden verhältnismässig mancher Bursche in den S.A.C. übertrat. Damit ist die J. O. auch in dieser Hinsicht der Aufgabe nachgekommen.

1930, gegen Mitte April, versammelte sich eine grosse Zahl J. O. Leiter in Meiringen zum ersten J. O. Leiterkurs unter der Führung von Deck, Simon, Kern und Schlumpf. Es war eine so wertvolle Einrichtung, dass von 1932 an jedes Jahr solche Kurse stattfanden. 1932 im Gebiet von Grindelwald, 1933 im Silvrettagebiet und im Herbst im Grimsel-Gauligebiet. 1934 im Gelände der Weissmiesshütte. 1935 Trientgebiet, 1936 Rotondohütte.

Seit 1932 leitet der C. C. Kursleiter, Rudolf Wyss in Bern, auch die J. O. Leiterkurse. Damit ist in schönster Weise für die Einheit der Technik und der Auffassungen gesorgt, ohne dass lange Konferenzen und Verhandlungen nötig geworden sind. Auch die Vereinheitlichung der Skitechnik wirkt sich in ganz vorzüglicher Weise aus. Alles Sachen, die für den einzelnen nicht so sehr wichtig erscheinen, für die Gesamtarbeit aber doch sich sehr bedeutungsvoll auswirken. Leider ist es trotz den J. 0.Leiterkursen immer schwer, die J. O. Leiter zu finden, die neben pädagogischer Erfahrung — es müssen ja nicht nur Lehrer sein — bergsteigerischem Können und sonst noch allerlei Eigenschaften, auch die nötige unabhängige Stellung und Freizeit haben, um sich der anspruchsvollen J. O. widmen zu können. Mit der Person des Leiters steht und fällt aber die J. O. Das hat mehr als eine Sektion erfahren.

1932 trafen sich die J. O. Leiter wieder in Olten zur Beratung einer neuen Fassung der Wegleitung, zur Besprechung des Rechnungswesens. 38 Sektionen vertraten rund 2400 J. O. Mitglieder. Von allen Seiten vernahm man freudige Berichte über gutes Gedeihen der J. O. Die Vertreter der Landsektionen wussten aber auch von mühsamer Arbeit zu melden, die dort entsteht, wo die C. Mannen und die Jugendlichen weit auseinander wohnen. Der damalige Chef der J. O., Hans Ott in Baden, hatte in seiner Doppelstellung als Vorstand des schweizerischen Jugendherbergenverbandes und als J. O. Chef für die Gruppen des S.A.C. die gleichen Vergünstigungen erringen können. Das C. C. gewährt dem Verbände eine jährliche Unterstützung von 100 Fr. Dieses Abkommen ist für grössere Gruppen und für die Durchführung längerer Wanderungen recht wertvoll, da es die Quartierbeschaffung stark erleichtert. Unter Ott ist sodann die grosse Unterkunftsliste neu erstellt worden.

Die Oltener Tagung brachte auch eine klare und saubere Ausscheidung über die Benützung der Clubhütten durch die J. O. Mitglieder. Darnach geniessen nur jene J. O. Mitglieder die Vergünstigungen, die von einem S.A.C.-Mitglied betreut sind. Alleingänger zahlen die vollen Taxen. Wichtig waren die Beschlüsse in der Umgrenzung der Altersbestimmung. Darnach umfasst die J. O. Leute vom 14.22. Altersjahr; es wurden aber ausdrückliche Abweichungen nach unten und oben gestattet, weil sich eine Anzahl von Sektionen in der Anpassung an ihre besondern Schulverhältnisse zu solchen Abweichungen gezwungen sahen. Recht bedeutungsvoll war der Antrag an die Abgeordnetenversammlung und an die Sektionen, dass man jenen J. O.-Burschen, die wenigstens zwei Jahre ununterbrochen der J. O. angehört hatten, beim Eintritt in den S.A.C. bestimmte Erleichterungen gewähre. Seither ist vom Club diesen Übertretenden das Eintrittsgeld von der Centralkasse erlassen worden; eine Anzahl Sektionen gewährt ihren Leuten noch weit-gehendere Ermässigungen ( Erlass des ersten Jahresbeitrages ). Das C. C. erhöhte seinen Beitrag auf Fr. 10,000.

Um die J. 0.Arbeit in den benachbarten Sektionen zu fördern, kam man überein, besondere J. O. Treffen durchzuführen. Und um gleich ein gutes Beispiel zu geben, hatte man zusammen mit der J. O. Leitertagung droben im General Wille-Haus ein Jugendtreffen organisiert. Gewiss erkannte man rasch, dass es noch viel Ausbaumühe verursachen wird, bis überall die J. O.-Gruppen zu starken Verbänden herangewachsen sein werden. Wer aber bedachte, dass diese Gruppen zur Hauptsache erst nach 1929 so recht auflebten, musste seine helle Freude haben an den jugendlichen Scharen.

Später haben besonders die welschen Kameraden mit ihrer Regsamkeit diese J. O. Treffen gut ausgebaut und in bestimmter Reihenfolge straff durchgeführt. Erfahrungsgemäss lassen sich die J. 0.Zusammenkünfte nicht auf so grosse Kreise ausdehnen wie die Auffahrtstagungen der Sektionen; sie können aber mit Vorteil auf die Winterzeit verlegt werden und zusammen mit Skiveranstaltungen — nicht aber Wettkämpfen — der J. O. Sache wertvolle Dienste leisten. Eine recht machtvolle J. 0.Landsgemeinde fand 1936 in Champex, zusammen mit der J. O. Leitertagung statt. Charles Penon, Siders, konnte berichten, dass über 60 Sektionen rund 6400 Jugendliche in den J. O. Gruppen für die C. Gedanken heranbilden. Die Veranstaltung im Val d' Arpetta zeigte in schöner Weise, dass der gute alte C. Geist in der J. O. wirkt. Und das war die Arbeit jener Kameraden, die 1929 nur mit äusserster Behutsamkeit sich der J. O. Idee zugewandt hatten. Die weitgehende Handlungsfreiheit, die man den Sektionen gelassen hatte, brachte ermutigende Erfolge.

Der Ausbau der J. O. in den nächsten Jahren erheischt eine sorgfältig erwogene Werbearbeit: Werbevorträge, Werbeblätter, die mit den Bestrebungen des S.A.C. vertraut machen, Ausbau der Berichterstattung, engere Zusammenarbeit der einzelnen Lokalsektionen. Die Seele des ganzen Jugend-werkes ist und bleibt eine bergfreudige, jugendliebende, verantwortungsbewusste Leiterschar, welcher opferwillige Sektionen helfend zur Seite stehen. Dann wird der ganze S.A.C. mit Freuden seine reichen Mittel und Erfahrung seiner J. O. zuwenden.

Den Gründern, den Leitern, den Sektionen und dem Gesamtclub gebührt herzlicher Dank für die Förderung unserer lieben J. O. Sie wird gross werden.

Liferarische Tätigkeit des S.A.C.

Jahrbuch - Echo des Alpes -Alpina - Die Alpen - Andere Publikationen.

Von Albert Roussy.

Der S.A.C. hat seit seinem Bestehen auf dem Gebiet der Publikationen, ganz abgesehen von den in der vorliegenden Nummer der « Alpen » von unserm Kollegen Oskar Allgäuer besprochenen « Führern », eine grosse literarische Tätigkeit entfaltet. Nachstehend geben wir einen Abriss davon.

A. Das « Jahrbuch ». Die Zentralstatuten von 1866 enthielten schon den Hinweis auf periodische Veröffentlichungen literarischen und graphischen Inhalts, in Abänderung der Statuten vom September 1863, welche jedes Jahr die Veröffentlichung der durch die Tätigkeit der Clubmitglieder erreichten Resultate in Form kleiner Bände vorsahen. Eine durch den Zentralvorstand ernannte Redaktionskommission sollte sich dieser Publikation annehmen. Diese Veröffentlichungen sollten in erster Linie die Berichte über die offiziellen Exkursionen sowie die diesbezüglichen Karten enthalten, dann die Mitteilungen der Mitglieder über bemerkenswerte Einzelleistungen und endlich lehrreiche Angaben über verschiedene Stoffgebiete, die in die Tätigkeit des Clubs einschlugen. Der erste Band dieses « Jahrbuches », das diesen deutschen Titel bis zu seinem Eingehen im Jahre 1923 trug, erschien 1864. Nur zwei Bände, Band 4 ( 1867/68 ) und Band 5 ( 1868/69 ), wurden ins Französische übertragen.

Der Redaktor des « Jahrbuch » wurde durch das Centralcomité des S.A.C. ernannt. Das diese Publikation betreffende Reglement wurde erst 1907, anlässlich der Statutenrevision, abgeändert. Das « Jahrbuch » erschien ohne Unterbruch von 1864 bis 1923 ( immerhin wurde es während des Krieges 1870/71 nicht herausgegeben; der 6. Band erschien 1869, der 7. im Jahre 1872 ) und bildet so eine Sammlung von 58 sehr gut illustrierten Bänden zu 300—500 Seiten. Die Bände I—XXV sind in Kleinoktav erschienen; die folgenden, XXVI—XLV, in Grossoktav; die letzten, XLVI—LVIII, in Kleinquartformat. Der erste Band enthielt fünf Abschnitte: Chronik des Clubs; Türen im Exkursionsgebiet ( von 1864—1900 wurde für jedes Jahr ein besonderes Exkursionsgebiet bezeichnet ); freigewählte Exkursionen; Arbeiten verschiedener Art; Allerlei. Da der uns zugestandene Platz uns nicht erlaubt, auf die nach und nach an diesem Plan angebrachten Abänderungen einzutreten, beschränken wir uns darauf, festzustellen, dass der letzte Band ( 58 ) nur Privatarbeiten, ohne irgendwelche offizielle Mitteilung, enthielt. Diese Arbeiten bezogen sich selbstverständlich auf verschiedene die Alpen betreffenden Gegenstände. Die grosse Mehrzahl der Arbeiten war deutsch geschrieben; selten, sehr selten waren diejenigen in französischer Sprache. Ein dreibändiger « Index » enthält die Liste aller Berichte und aller im Jahrbuch herausgekommenen Arbeiten. Bis zum Jahre 1869 teilten sich mehrere Redaktoren in die Arbeit. Von 1872—1891 übernahm Adolf Wäber von Bern die Redaktion und von 1891—1923 Dr. Heinrich Dübi in Bern, welcher schon von 1872-1890 mit der Beschreibung seiner schönen und zahlreichen Besteigungen treu an der Herausgabe mitgearbeitet hatte.

Das « Jahrbuch des Schweizer Alpenclub » stellte im Jahre 1923 sein Erscheinen ein, da durch Beschluss der Delegiertenversammlung die drei damals existierenden Publikationen ( « Jahrbuch », « Alpina », « Echo des Alpes » ) durch eine einzige Zeitschrift des S.A.C., « Die Alpen », ersetzt wurden.

B. « Echo des Alpes ». Im März 1865, einen Monat nach ihrer Gründung, beschloss die Sektion Genf die Schaffung eines Organs, das den Namen « Echo des Alpes » erhielt. Deren erste Redaktoren waren F. Thioly und C. M. Briquet. Bis zum Jahre 1870 erschien das « Echo » nur in Heften von 1-2 Bogen. Von diesem Zeitpunkt an wurde die bisher rein genferische Publikation zum Organ der welschen Sektionen und erschien von 1870-1895 jährlich viermal. Die Redaktionskommission bestand aus Mitgliedern der Sektionen Genf, Diablerets und Monte Rosa. Faktisch blieb die Redaktion bis zum Eingehen der Zeitung im Jahre 1924 in Genf. 1895 wurde diese Zeitschrift zur Monatsschrift. Im Verlaufe einer Zusammenkunft im Jahre 1905, an welcher die Delegierten der französisch sprechenden ( welschen ) Sektionen teilnahmen, wurde das « Echo des Alpes » als Organ der welschen Sektionen des S.A.C. anerkannt; ( es bestanden damals deren acht ). Der Sitz der Redaktion blieb in Genf, und die Verwaltung wurde einer aus je einem Vertreter pro Sektion gebildeten Kommission übertragen. Im Jahre 1909 wurde zwischen dem Zentralvorstand des S.A.C. und der Verwaltungskommission ein Vertrag abgeschlossen ( er wurde 1916 abgeändert ), kraft dessen der Zentralvorstand Besitzer des Blattes wurde. So in den Rang einer offiziellen Publikation des S.A.C., in französischer Sprache erhoben, trägt das « Echo » den Titel « Echo des Alpes, publication des sections romandes du Club alpin suisse ». Sonst wurde weder an der Verwaltung noch an der Redaktion etwas geändert.

Im Jahre 1910 schenkte ein ungenannt sein wollender Gönner dem « Echo » die Summe von 15,000 Franken, der sich weitere 25,000 Franken, eine Gabe von Emile Fontaine, zugesellten. Für die Verwaltung dieses kleinen Vermögens wurde die « Société auxiliaire de l' Echo des Alpes » gegründet, deren Zweck darin bestand, dem « Echo » Unterstützungen zu gewähren, um die Veröffentlichung spezieller Artikel zu erleichtern und um die Illustrationen zu vermehren und zu vervollkommnen.

Das Abonnement auf das « Echo » war für die Mitglieder der welschen Sektionen des S.A.C. obligatorisch.

Ausser Nachrichten über den S.A.C., Varia, bibliographischen und biographischen Notizen, Gedichten hat das « Echo » eine grosse Zahl Beschreibungen von Bergfahrten, darunter solche von hohem Wert, und durch Abbildungen und Porträts belebte Schilderungen veröffentlicht. Die vielen wissenschaftlichen Arbeiten, die es im Laufe seiner 60 Jahre veröffentlicht hat, haben gewiss zur Kenntnis der Bergwelt beigetragen.

Das « Echo des Alpes » bildet eine schöne Sammlung von 60 zum Teil 500 Seiten starken Bänden. Verschiedentlich hat es farbige Illustrationen herausgegeben. Ein dreibändiger Index enthält die vollständige Liste der erschienenen Artikel.

In der Dezembernummer 1924 nahm die Redaktion von ihren treuen Lesern Abschied, indem sie die Bedeutung dieser Zeitschrift im Schosse des Alpenclubs hervorhob und der Hoffnung Ausdruck verlieh, der welsche Geist möchte weiterhin in der neuen Revue des S.A.C. leben und sich entwickeln.

C. Die « Alpina ». Ausser diesen zwei Organen des S.A.C. sah man weitere Blätter auf den Plan treten. In erster Linie die « Alpenpost », welche, mit einer kurzen Unterbrechung, von 1870—1882 erschien; aber die « Alpenpost » war ein privates Unternehmen. Die « Schweizer Alpenzeitung », die 1883 an ihre Stelle trat, stand unter der Ägide der Sektion « Uto » des S.A.C., um als Bindeglied zwischen den Sektionen deutscher Zunge zu dienen. Auf dieses Blatt folgte 1893 die « Alpina, Mitteilungen des S.A.C. », mit dem französischen Untertitel « Bulletin officiel du C.A.S. ». Ihr Redaktor war bis 1920 Prof. Dr. E. Walder von Zürich, ehemaliger Schriftleiter der « Schweizer Alpenzeitung ». Dann wurde die Schriftleitung Dr. E. Jenny, Zofingen, anvertraut. Diese Zeitschrift, die von jährlich sechs Nummern zu deren zwölf überging, veröffentlichte die Mitteilungen des Zentralvorstandes ( französisch und deutsch ), die Berichte der Sektionen, Beschreibungen von Bergfahrten, Artikel über verschiedene Fragen, die sich auf den Alpinismus bezogen. Von 1910 an enthielt sie auch Illustrationen. Die « Alpina », die anfänglich monatlich zweimal erschien, musste sich seit 1914 einschräpken und erschien künftig nur noch einmal im Monat. Sie ist eine beste Informationsquelle für die Geschichte des S.A.C. Ende 1924 trat die « Alpina » in den Ruhestand.

D. « Die Alpen ». 1923 existierten also drei Publikationsorgane des S.A.C.: das « Jahrbuch », die « Alpina » und « Echo des Alpes ». Seit einiger Zeit war die Frage erörtert worden, ob man nicht diese drei Schriften durch eine einzige ersetzen könnte, die alleiniges Publikationsorgan des S.A.C. wäre und worin die deutsche und französische Sprache, eventuell auch das Italienische und Romanische vertreten sein würden. Es ist begreiflich, dass der Anhänger des bisherigen Zustandes nicht wenige waren. Die Frage wurde im November 1923 durch die Delegiertenversammlung in Bern entschieden, welche sich für die Schaffung eines einzigen Organs aussprach. Gleich darauf wurde eine Kommission beauftragt, das Reglement festzusetzen, das der neuen Zeitschrift zugrunde gelegt werden sollte. Am 23. November 1924 wurde dasselbe in Langnau durch die 63. Delegiertenversammlung angenommen. Nach gewaltiger Diskussion wurde beschlossen, der neuen Zeitschrift den Titel « Die Alpen — Les Alpes — Le Alpi » zu geben, mit dem nachfolgenden Untertitel in deutscher, französischer, italienischer und romanischer Sprache: « Monatsschrift des Schweizerischen Alpenclub ». Die Zeitschrift sollte durch das Centralcomité des Clubs verwaltet werden, dem die sogenannte Zeitschriftkommission zur Seite stehen würde, deren 13 Mitglieder am gleichen Tage durch die Versammlung gewählt wurden. Der Zentralvorstand erkor zu Redaktoren Dr. E. Jenny ( Zofingen ), bisher Schrift- leiter der « Alpina », und A. Roussy ( Genf ), den bisherigen Präsidenten der Redaktionskommission des « Echo des Alpes ».

« Die Alpen » bestehen aus zwei Teilen. Der erste Teil ist für die Schilderung von Besteigungen und Forschungen, für die literarischen und wissenschaftlichen Artikel bestimmt; der zweite Teil ist reserviert für die offiziellen Bekanntmachungen, die kleinen Mitteilungen, für die Berichte des Clubs und der Sektionen, die alpine Chronik und Bücheranzeigen, kurz für das Leben des Alpenclubs im allgemeinen und alle den Alpinismus betreffenden Auskünfte. Der erste Teil umfasst 40 Seiten Text und 10 Seiten Illustrationen. Viermal im Jahr geben die « Alpen » die farbige Reproduktion eines Bildes heraus, das durch die Zeitschriftkommission ausgewählt worden ist.

Es ist so, wie das Centralcomité auf der ersten Seite von « Die Alpen » schrieb: « Unsere Zeitschrift soll das Symbol der Einheit des S.A.C. sein. » Und in der Tat würde es schwierig sein, jetzt zum alten System zurückzukehren, um so mehr als heute, wie wir bereits sagten, eine schöne Zahl von Sektionen ihr eigenes Blatt herausgibt, worin sich das individuelle Leben jeder einzelnen spiegelt.

E. Andere Veröffentlichungen des S.A.C. a ) Ilinerarien, b ) Führer, c ) Karten.

Unsere Kollegen werden in dem Artikel Allgäuers alle wesentlichen Angaben über Itinerarien, Führer und Karten finden.

d ) Der S.A.C. hat ein Hüttenalbum herausgegeben, für das, wegen fortlaufender Ergänzung, verschiedene Ausgaben nötig wurden. Überdies zwei geschichtliche Arbeiten: « Die ersten 25 Jahre des S.A.C. », von Ernst Buss, und « Die ersten 50 Jahre des S.A.C. », von Heinrich Dübi ( ins Französische übersetzt von Pfarrer Delétra ); verschiedene Arbeiten über die Exkursionen, die praktischen Kurse, die Hilfeleistung bei Lawinen etc.

Das Verzeichnis der übrigen Veröffentlichungen des Clubs und die der Sektionen wird in einem späteren Hefte erscheinen.

S.A.C. und alpine Kunst.

Von Ernst Jenny.

Die Gründer des S.A.C. wussten von Anbeginn, dass zur Erschliessung und Popularisierung der Alpenwelt nicht nur Schilderungen von Bergfahrten, wissenschaftliche Abhandlungen und Karten beitragen konnten, sondern auch künstlerische Darstellungen. Schon das erste Jahrbuch 1864 bekam einen Hauch von Kunst in Form von farbigen Skizzen, Panoramen und Holzschnitten als sogenannte « artistische » Beiträge. Abraham Roth stellte fest, dass es im Club künstlerische Kräfte gebe, und Ludwig Rütimeyer erklärte 1865, Mitglieder hätten alpine Ansichten geschaffen, die « an Treue der Zeichnung, an Grosse der Conception, an Wahrheit des Colorits manchem Künstler von Fach eine schwer erreichbare Aufgabe sein dürfte », und es sei eine dankbare Aufgabe des Clubs, diesen Zweig schweizerischer Kunst ans Licht zu ziehen.

S.A.C. UND ALPINE KUNST.

( 48 ) 1871 beschloss die Abgeordnetenversammlung « behufs vollendeter und künstlerischer Ausstattung des Jahrbuchs » einen Kredit von Fr. 1000. Im gleichen Jahre veranlasste die Sektion Uto eine Ausstellung von Panoramen, Zeichnungen, Ölgemälden, Aquarellen und Reliefs. Und es wurde im Club-protokoll dazu bemerkt, dass eine solche Vereinigung künstlerischer Arbeiten für das Clubleben eine geistige Durchhauchung bedeute. 1875 stellte der regsame Centralpräsident Zähringer ( Luzern ) für das Exkursionsgebiet auch « künstlerische Aufgaben »: Panoramen, Landschaftsbilder, Skizzen zur Architektur ( Kirchen, Kapellen, Häuser, Alphütten ) und Volkstrachten. Die Wirkung war eine bescheidene. Immerhin bekamen die nächsten Jahrbücher einen vermehrten Schmuck an Zeichnungen.

Als sich der Club an der Landesausstellung in Zürich 1883 mit einer alpinen Ausstellung beteiligte, die als die bedeutendste aller bisherigen alpinen Ausstellungen in Europa bewertet wurde, da brachte er auch zum ersten Male die alpine Kunst in der Schweiz zu Ehren. Nicht ohne Widerspruch. Aber der begeisterte und begeisternde Centralpräsident Eugène Rambert hielt der alpinen Kunst die Stange gegen alle Skepsis. Die spöttische Frage, ob der S.A.C. ein Kunstverein sei, beantwortete er mit der Gegenfrage, ob ein grosser Saal nur mit Photographien und Panoramen dekoriert werden solle. Das bedeute unvermeidliche Monotonie und Trockenheit. « Avec l' art, l' idéal est entré dans notre exposition, et avec l' idéal la vie, le mouvement, la variété, le rayonnement! » Die Alpen kennen, sei viel, aber « en traduire, en faire la beauté, c' est peut-être plus encore ». « In unsrer rechten Hand die Wissenschaft, in der linken die Kunst », das sei des S.A.C. würdig. Unter den 30 damals ausstellenden Künstlern finden wir Namen wie Alexandre Calarne, François Diday, Edouard Girardet, Max de Meuron, Traugott Schiess, Aurèle Robert, Auguste de Beaumont, A. H. Berthoud, Albert Gos, Konrad Grob, Rudolf Koller, Lugardon père et fils, Albert de Meuron, Diethelm Meyer, Emil Rittmeyer, Raphael Ritz, Ernst Stückelberg und Auguste Veillon. Das war eine glänzende Auslese.

Im Jahre 1884 sprach der Urner Landammann G. Muheim an der Generalversammlung in Altdorf ganz offen, auch die Künstler seien Pioniere des S.A.C., denn « der Pinsel des Malers ist oft ein grösserer und hinreissenderer Lobsänger der Gebirgswelt, als der beredteste Mund oder die tiefsinnigste Abhandlung ». Das wollte keine Kritik der beliebten Panoramen und des Reliefs sein, denn was die Gottlieb Studer, Müller-Wegmann, Zeller-Horner, Albert Heim, Xaver Imfeid und ihre Vorfahren auf diesen Gebieten geschaffen hatten, war nicht selten mehr als nur artistisch und « nützlich » für den Club, auch wenn der topographische Wert überwog und bevorzugt wurde.

Im November 1894 war es wieder die Sektion Uto, die im Börsensaale zu Zürich eine alpine Ausstellung veranstaltete, deren Inhalt im wesentlichen nur Ölgemälde, Aquarelle, Zeichnungen und Photographien umfasste. Und Ernst Walder sprach in der « Alpina » die Hoffnung aus, der Alpenclub möchte zur Förderung seiner Ideale von Zeit zu Zeit solche Ausstellungen ins Leben rufen.

Das Jahrbuch, dessen Bilderschmuck immer noch in artistischen Beilagen ( Karten, Panoramen, geologische Profile, Ansichten ) und Photo- graphien bestand, bekam 1895 erstmals zwei farbige Kunstblätter nach Aquarellen von C. Baumgartner. Die Kritik warnte davor, doch der Redaktor Heinrich Dübi fuhr zunächst mutig fort, sah aber auch wie andere gern mehr kleine Skizzen im Texte, geschaffen von Künstlern oder guten Dilettanten. Es war wohl auch der Mangel an Geld, wenn in den folgenden Jahren und bis zum Erlöschen des Jahrbuches 1923 entweder gar kein Kunstblatt oder nur eines beigegeben wurde. Nicht dass die Alpenmalerei erlahmt oder ausgepumpt wäre in diesem Zeiträume, denn ein Ferdinand Hodler hatte ihr einen Impuls gegeben, dessen sich kaum ein Zeitgenosse erwehren konnte. Das verspürte man an der Landesausstellung in Bern 1914, wo der S.A.C. allerdings keine besondere Gemäldeschau bieten wollte. An einer verbesserten Reproduktionstechnik gebrach es nun auch nicht mehr.

1922 machte der Verfasser dieses Kapitels im C. C. Aarau den Vorschlag, der S.A.C. möchte in Zukunft die Förderung schweizerischer Kunst alpinen Inhaltes in sein Programm aufnehmen. Doch der im Geiste Eugène Ramberts begründete Antrag, jährlich wenigstens Fr. 3000 zur künstlerischen Belebung der Zeitschriften zu bewilligen, wurde von der Abgeordnetenversammlung in Zermatt abgelehnt, weil man befürchtete, das sei nur der Anfang einer Bewegung, die den Club zu sehr belasten könnte. Die Idee hatte aber doch Wurzeln getrieben, denn 1923 wurde in die neuen Statuten im Artikel 2g als Zweck aufgenommen: « Unterstützung alpin-wissenschaftlicher Fragen und der alpinen Kunst ». Gleich der erste Jahrgang von « Die Alpen » 1925 bekam einen vermehrten Schmuck an Kunstblättern, später nur noch zwei, bis es von 1933 an jährlich vier wurden. Damit war die Kunst definitiv in das Organ des Gesamtclubs eingezogen.

Unter dem Eindruck von der « Exposition alpestre » in Neuchâtel 1926, wo die welsche Alpenmalerei so gut vertreten war, wurde dem Club die Frage vorgelegt, ob nicht der S.A.C. eine Ausstellung der gesamten schweizerischen alpinen Kunst schaffen könnte, und der Genfer Maler L. Gianoli ermunterte das C. C, die Initiative zu ergreifen. Auch diese Idee marschierte, denn 1933 hiess es: « Erste schweizerische Ausstellung alpiner Kunst, veranstaltet vom Schweizer Alpenclub in Zürich ». Der grosse Wurf gelang, dank der guten Vorbereitungen durch die Zeitschriftkommission ( besonders lebhaft die Kunstmaler Carl Egger und Remo Patocchi ), durch das C. C. Baden ( Hans Raschle ) und eine Sonderkommission der Sektion Uto ( voran Emil Erb ). Es sollte aber nicht nur mit einem einmaligen Versuche sein Bewenden haben. Denn in dem neuen « Reglement für die Durchführung von Ausstellungen schweizerischer alpiner Kunst » wurde bestimmt: « Die Ausstellung findet periodisch, mindestens aber alle drei Jahre statt. » Als Zweck derselben wurde festgelegt, die Ausstellung solle einen periodischen Überblick über unsere alpine Kunst bieten, diese dadurch befruchten und fördern, und im besondern der Zeitschriftkommission die Auswahl von guten alpinen Kunstwerken zur Wiedergabe in « Die Alpen » ermöglichen.

An die Zürcher Ausstellung schickten 320 Künstler 516 Ölgemälde, 240 Aquarelle und 175 Graphiken, von denen die aus vier Kunstmalern und Die Alpen — 1938 — Les Alpes.34 drei Laien bestehende Jury 322 Stücke auslas. Über 8500 Personen besuchten die Ausstellung und 57 Werke wurden verkauft. Kein Defizit, sogar ein Überschuss, also mutig weiter 1 1936 geschah die « Deuxième Exposition suisse d' art alpin » in Genf mit Beihilfe der Section Genevoise. Die Auswahl war etwas strenger als in Zürich, und doch konnte man 217 Werke sehen. Besuch und Verkauf liessen zu wünschen übrig, was wohl durch die entfernte Lage Genfs in der Südwestecke der Schweiz und die wirtschaftliche Krisis zu erklären ist. Beide Ausstellungen offenbarten deutlich, wie gern auch die Maler der Gegenwart dem Ruf der Berge folgen und wie sich jeder nach seinem Temperament und Können mit ihnen auseinandersetzt.

Ein guter Griff der Zeitschriftkommission und der C. C. war es, den Clubmitgliedern zwei Extrakunstblätter grossen Formates nach Gemälden von Willy Burger ( Felsenweg bei Saas-Fee ) und Ernst Hodel ( Schreckhorn ) zu einem bescheidenen Preise als Wandschmuck anzubieten. Der Absatz war sehr erfreulich.

Zum guten Schluss noch eine ganz noble Haltung unseres Clubs gegenüber der alpinen Kunst: Im Jahre 1934 bestand Gefahr, dass die zwei Riesengemälde « Aufstieg » und « Absturz » von Ferdinand Hodler, unserm grössten neuzeitlichen Alpenmaler, ins Ausland kämen. Das durfte nicht geschehen, denn nie hat ein Künstler Aufschwung und Tragik des Bergsteigers so wuchtig und ergreifend dargestellt wie Hodler. Auf Antrag des C. C. Baden beschloss die Abgeordnetenversammlung in Chur, dem Vereinsvermögen Fr. 15000 zu entnehmen — dazu kamen noch freiwillige Beiträge — und mit der Gottfried Keller-Stiftung zusammen die Bilder um Fr. 33500 zu erwerben. Der Kauf geschah, und die Gemälde zieren nun, da die Wandflächen im Alpinen Museum nicht ausreichen, das Treppenhaus des Berner Kunstmuseums, der « Aufstieg » als Depositum der Gottfried Keller-Stiftung, der « Absturz » als Depositum des Clubs.

Mit diesem straffen Überblick ist wohl bewiesen, dass der Schweizer Alpenclub « in der linken Hand », wie Eugène Rambert schon 1883 gehofft hat, die Kunst alpinen Inhaltes hält und gewillt ist, dieses Ideal nicht mehr fallen zu lassen.

Das alpine Museum.

rVon Rudolf Zeller.

Die 35 Bergfreunde, welche im Jahre 1863 den S.A.C. gründeten, gehörten den wissenschaftlich gebildeten oder doch sozial gehobenen Klassen an, die es sich gestatten konnten, in kürzeren oder längeren Bergreisen die Schweizeralpen kennen zu lernen und der neuen Vereinigung ihre Ziele zu setzen. Da erscheint es durchaus natürlich, dass die ersten « definitiven » Zentralstatuten des Jahres 1866 als Aufgabe stellen, « das schweizerische Hochgebirgsland allseitig genauer zu erforschen ». Auch wenn wir diese « Erforschung » im weitesten, also auch turistischen Sinne auffassen, so war diese für jene Zeiten mindestens eine geographische, also in ihrer Art auch wissenschaftlich orientierte Aufgabe. Diese Auffassung, das Gebirge nicht nur rein bergsteigerisch, sondern damit auch wissenschaftlich zu erschliessen, nahm noch lange in der Tätigkeit des Gesamtclubs sowohl wie bei den Sektionen und den Einzelmitgliedern eine hervorragende Stellung ein. Man denke nur an die Förderung der alpinen Kartographie, an das Interesse für die Gletscherforschung, das nicht zuletzt in der mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft zusammen unternommenen Rhonegletschervermessung gipfelte.

In dem Masse, wie durch die Zunahme des Bergsteigens überhaupt auch der Alpenclub begann, sich aus den verschiedensten Ständen und Berufen zu rekrutieren und andrerseits die Wissenschaften auch in der alpinen Forschung sich mehr und mehr spezialisierten und sie in ihren besondern Gesellschaften pflegten, trat der S.A.C. als Träger der « Erforschung » der Alpen zurück, ohne sie indessen ganz zu vernachlässigen, wie die in allen .Jahrbüchern veröffentlichten wissenschaftlichen Aufsätze beweisen. Es ist ein besonderes Verdienst der langjährigen Redaktoren A. Wäber und H. Dübi, neben dem vorwiegend turistischen Inhalt auch den wissenschaftlichen Problemen Platz eingeräumt zu haben, und « Die Alpen » behalten erfreulicherweise diese Tendenz bei. Und auch als das mehr sportliche Interesse und die psychologische Seite des Bergsteigens, das sogenannte « Bergerlebnis », namentlich die Jugend in seinen Bann zog und sie in eine Art Abwehrstellung gegen alle Wissenschaft trieb, gab es doch stets eine Menge namentlich älterer Clubisten, die nach wie vor in den Bergen mehr suchte als die Erholung vom Alltag und ein Bedürfnis nach Begreifen und Verständnis der vielen Phänomene der Alpen empfand.

So ist es denn überaus charakteristisch, dass ausgerechnet der Kaufmann Paul Utinger im Jahre 1901 den Gedanken der Gründung eines schweizerischen alpinen Museums aufgriff und die Sektion Bern veranlassen konnte, das Institut auch wirklich zu gründen. 1905 schon konnte es in zwei Sälen des alten Standesrathauses in Bern eröffnet werden und zog sofort die Aufmerksamkeit auch gelehrter und ausländischer Kreise auf sich als Muster eines neuen Museumstyps, des « landeskundlichen Museums ». Die beiden Räume am genannten Orte waren allerdings zu beschränkt, als dass das Museum sich hätte entwickeln können. Man strebte daher schon damals an, ihm ein eigenes Heim zu schaffen. Aber es sollten beinahe 30 Jahre vergehen, bis durch die vereinten Anstrengungen der Sektion Bern, des Gesamtclubs, der Coolidge-stiftung, der eidgenössischen, kantonalbernischen und städtischen Behörden und Privater die nötigen Fonds geäufnet waren, um an einen Neubau zu schreiten. Das geschah 1933/34, und im Dezember 1934 konnte das neue Museum eröffnet werden, bei welchem Anlass in Heft 10 von « Die Alpen » über das Werden des Neubaues und die neue Einrichtung eingehend berichtet wurde.

Die allgemeine Bedeutung eines alpinen Museums war schon im Jahre 1902 in der damaligen « Alpina » durch einen Aufsatz über « Ziele und Aufgaben eines schweizerischen alpinen Museums » umrissen worden. An diesen Zielen hat sich im Grunde seither nichts geändert, doch erst der Neubau machte es möglich, die einzelnen Abteilungen räumlich auseinander zu halten und damit eine bessere Übersicht und methodischere Darbietung zu erreichen. Auch war das Material inzwischen derart angewachsen, dass das Museum sich nun wirklich als etwas Neues präsentierte.

Man konnte sich bei der Gründung schon 1902 die Frage stellen, ob ein alpines Museum überhaupt eine Existenzberechtigung habe und nicht all das, was es allfällig zu bieten imstande sei, ebensogut oder noch besser in den bereits bestehenden naturhistorischen, historischen und Kunstmuseen geboten werde. Der Erfolg hat aber gezeigt, dass eine Zusammenfassung dessen, was speziell auf die Schweizeralpen Bezug hat, sich lohnt und verantwortet werden kann; ja dass es hier sogar Wissensgebiete gibt, die von andern Museen überhaupt nicht gepflegt werden. Wir denken dabei zunächst an die Kartographie und die Reliefs. Der bisher einzige Ansatz zur Darstellung dieser Disziplinen, nämlich im Museum zum Gletschergarten in Luzern, litt zu sehr unter den räumlichen Verhältnissen und dem Mangel an systematischer Durcharbeitung, als dass er auf die Dauer hätte befriedigen können. Es war daher für das alpine Museum nicht schwer, gerade auf diesen Gebieten eine Lücke auszufüllen und eine führende Rolle einzunehmen. In Wirklichkeit ist ja das alpine Museum in Bern die einzige Stelle, wo man sich über die Entwicklung der alpinen Kartographie, und zwar sowohl der offiziellen wie der privaten einigermassen ein Bild machen kann. Und beim topographischen Relief, für welches bis anhin die Eidgenössische Technische Hochschule dank der vorbildlichen Arbeit des Altmeisters Albert Heim der bedeutendste Sammelpunkt gewesen war, hat sich das alpine Museum nun dank dem Entgegenkommen vieler Sektionen und Privater in verhältnismässig kurzer Zeit an die erste Stelle gesetzt und gibt heute mit über 90 Reliefs eine lückenlose Entwicklung von den Zeiten eines Joachim Müller bis zu den Meisterwerken Heims und seiner Schule.

Auch der S.A.C. hat erst hier eine permanente Darbietung seines Werdens und seiner Tätigkeit gefunden; die wechselnden Moden im Bau der Clubhütten, das Führer- und Rettungswesen, die Publikationen, also alles, was man sonst nur gelegentlich an Landes- oder Sportausstellungen zu sehen bekommt, ist nun hier ständig vereinigt. Auch das Gletscherphänomen und die Gletscherforschung, mit der ja der S.A.C. trotz der Aufgabe der Mitarbeit an der Rhonegletschervermessung sich dennoch und in letzter Zeit wieder mehr verbunden fühlt, hat nur im alpinen Museum eine zusammenhängende Darstellung erfahren. Die vorwiegend retrospektiv gehaltene Abteilung « Persönliche Ausrüstung des Bergsteigers » ist — stets auf das engere Gebiet der Schweiz bezogen — nur hier zu sehen. Wohl besitzen manche Sektionen mehr oder minder grosse Sammlungen von Panoramen — wie viele hat ja allein das Jahrbuch geliefert — aber die ganze Entwicklung der Bergrundsicht von Micheli du Crest bis zum neuesten Infrarotpanorama ist nirgends so systematisch zu überblicken wie im alpinen Museum. Auch die Darstellung der hervorstechendsten Eigenschaften des Alpenklimas darf als ein erster Versuch dieser Art gewertet werden. In andern Abteilungen, wie den naturwissenschaftlichen Disziplinen der alpinen Mineralogie und Pétrographie, Geologie, Fauna und Flora sowie bei der Darstellung der alpinen Landschaft in der Kunst und der Volkskunde, die auch von andern Museen gepflegt werden, folgte man mehr dem Bedürfnis nach Abrundung des Bildes der Alpenwelt und dem alten Spruch: « Wenn zwei dasselbe tun, so ist es nicht dasselbe. » Bei allem war der wegleitende Grundsatz, nicht ein Institut für Fachleute zu schaffen, sondern eine populärwissenschaftliche Darbietung des Standes unserer Kenntnisse über die Alpen, wobei eine solche auch der Allgemeinheit verständliche Darstellung absolut nicht unwissenschaftlich zu sein braucht, wie man oft meint. Das hängt letzten Endes von der Gewissenhaftigkeit und dem Ernst ab, mit denen die Sache gemacht wird.

So ist das Schweizerische Alpine Museum der sichtbare Ausdruck der nach wie vor engen Verbundenheit unserer Bergsteigerwelt und speziell des S.A.C. mit der Wissenschaft. Es will dem Bergfreund, der neben der seelischen Erholung in den Alpen auch das Bedürfnis nach dem Verstehen ihrer Eigenart empfindet, entgegenkommen und glaubt darin eine besondere Aufgabe zu haben und sich den andern Museen ergänzend an die Seite zu stellen.

Lichtbilderzentrale des S. À. C.

Von Albert Roussy.

Die Lichtbilderzentrale des S.A.C. wurde durch Franz Rohr ( Bern ) im Jahre 1908 ins Leben gerufen. Er widmete sich mit besonderer Sorgfalt der Führung dieses Institutes, das sich rasch entwickelte. Für die Gründung hatte der S.A.C. Fr. 1500 bewilligt, weitere Beiträge wurden jährlich bestimmt. In den letzten Jahren betrugen diese Fr. 500—1000. Schon 1908 wurde ein Reglement über die Lichtbilderausleihe ausgearbeitet und 1924 erweitert. 1934 entstand ein neues Reglement und trat auf 1. Januar 1935 in Kraft. Die Zahl der Lichtbilder beträgt heute ungefähr 10,000, die Ausleihe 2000—3000 pro Jahr, und es zeigt sich, dass die Projektionsbilder trotz der kinematographischen Hochflut so geschätzt werden wie ehedem.

1934 erschien ein neuer Lichtbilderkatalog, von Alfred Wymann, dem Leiter der Zentrale. Dieser Katalog ist sehr reichhaltig und methodisch geordnet. Darin findet man selbstverständlich zahlreiche Ansichten der Schweizer Alpen, des Mittellandes, des Jura, aber auch Bilder von Karten, Besteigungen, über Geologie, Lawinen etc., von der Technik, der Flora, der Fauna und der Volkskunde. Die Sammlung beschränkt sich jedoch nicht nur auf Bilder aus der Schweiz. Seit einiger Zeit lässt die Zentrale Lichtbilder von in « Die Alpen » erschienenen Illustrationen anfertigen.

Dank der regen Tätigkeit ihres Leiters nimmt die Entwicklung der Zentrale weiter zu. Die Sammlung befindet sich im Alpinen Museum in Bern.

Die Zentralbibliothek

des Schweizer Alpenclub1 ).

Von Felix Burckhardt.

Etwa ein Jahrzehnt, nachdem am 19. April 1863 der Schweizer Alpenclub ins Leben gerufen worden war, machten sich Anregungen geltend, für den jungen Verein auch eine zentrale Bibliothek zu schaffen. Im Jahre 1874 wurde die Anlage einer solchen beschlossen und ihre Verwaltung dem Archivar und Redaktor des Gletscherbuches anvertraut. Aber die neue Unternehmung hatte so wenig Erfolg, dass schon 1877 das Genfer Centralcomité die Auflösung der Bibliothek und die Verteilung der Bücher an die Sektionen anordnete, mit Ausnahme eines kleinen Stockes, der im Archiv des Centralcomités verblieb. Mit der Zeit wurde man sich indessen dieses unüberlegten Schrittes bewusst; auch liess die Verwahrung der durch den Tauschverkehr oder durch Schenkung eingehenden Druckschriften das Bedürfnis nach einer eigenen Bibliothek immer mehr empfinden, wobei man sich von vornherein darüber klar war, dass man für deren Verwaltung Anschluss an einer bereits bestehenden grösseren öffentlichen Bibliothek suchen müsse. Im Jahre 1890 beschloss die Abgeordneten-Versammlung mit 89 gegen 22 Stimmen die Gründung einer Bibliothek und betraute mit 32 Stimmen gegen 31, welche auf die Stadtbibliothek Bern fielen, die Stadtbibliothek Zürich mit der Verwaltung.

Eine kleine Kommission, die bis 1895 von Centralpräsident Ernst Buss, von 1895—1930 von Ernst Walder, von 1931—1937 von E. Bosshard, seither von Leo Wehrli präsidiert wurde, stellt die Richtlinien für die Sammeltätigkeit auf und entscheidet in grundsätzlichen und sonstwie wichtigen Fragen; ihr gehört mit beratender Stimme der jeweilige Leiter der Zentralbibliothek ( bis 1916 Stadtbibliothek ) Zürich an, d.h. von der Gründung bis 1932 Hermann Escher, seither Felix Burckhardt. Für die laufenden Geschäfte steht Bibliothekassistent Ernst R. Bachmann dem Bibliothekar zur Seite.

Der Jahreskredit, der fast völlig für Bücheranschaffungen und Buchbinderarbeiten verwendet wird, betrug anfänglich nur Fr. 500; heute stehen Fr. 1200 zur Verfügung. Die Herstellung von Katalogen wurde jeweilen durch ausserordentliche, von Centralcomité bewilligte Kredite ermöglicht. Trotz bescheidener Mittel entwickelte sich die Bibliothek in erfreulicher Weise. Im Austausch gegen die Veröffentlichungen des Schweizer Alpenclub konnten etwa 25 ausländische Zeitschriften erworben werden; auch Geschenke von Seiten in- und ausländischer Bergsteiger und anderer Freunde der Bibliothek gingen stets in ansehnlicher Zahl ein. Wesentlich aber waren die Ankäufe. Bei ihnen wurde zielbewusst einerseits die neue Literatur über Besteigungen und Technik des Bergsteigens erworben, wozu sich die Literatur über den Skisport in der angegliederten Bibliothek des Schweizerischen Skiverbandes gesellte, anderseits aber wurde die ältere Reiseliteratur über die Alpengegenden der Schweiz und der Nachbargebiete gepflegt, so dass gerade in dieser Richtung die Bibliothek sehr reichhaltig ist. Auch den Gebieten der alpinen Geologie, Mineralogie, Zoologie und Botanik, der Geschichte und Volkskunde der Alpenländer wurde die gebührende Beachtung geschenkt und selbst der Alpenroman nicht vernachlässigt. Ferner wurde eine Sammlung von Gebirgspanoramen angelegt und 1937 auch die Erwerbung von Karten der italienischen und französischen Alpengebiete in die Wege geleitet. Eine aussergewöhnliche Bereicherung brachte 1927 die Erwerbung des alpinistischen Teiles der Bibliothek des bekannten in Grindelwald verstorbenen englischen Bergsteigers W. A. B. Coolidge mit ca. 3600 Nummern. Die Schriften betrafen in der Mehrzahl die französischen und piemontesischen Alpen, namentlich war die Literatur über das Dauphiné, auch nach der historischen Richtung, ungewöhnlich reich vertreten.

Die Bestände, die der Katalog von 1897 noch mit 730 Nummern ausweist, vermehrten sich auf rund 8500 Bände ( inbegriffen Zeitschriften ), 3000 Broschüren, 600 Karten, 300 Panoramen und 50 Handschriften im Jahre 1937.

Die Benützung, welche für die Mitglieder des S.A.C. gebühren- und porto-frei erfolgt, bewegte sich in den letzten Jahren zwischen 1500 und 1900 Ent-leihungen. Das ist gemessen an der Reichhaltigkeit der Bibliothek nicht sehr viel; wir wissen indessen, dass es zum Teil die Entwicklung der Sektionsbibliotheken, also eine an sich erfreuliche Ursache ist, die hier etwas zurückhaltend sich auswirkt. Daneben hat sich freilich eine Bewegung verstärkt, die schon der Chronist von 1934 nachweisen konnte: die mehr und mehr ausschliessliche praktische Betätigung des Bergsportes und die Abwendung vom Studium alpiner Werke. Diese Bewegung wird jedoch die bewährten Grundsätze der Anschaffungspolitik unserer Bibliothek nicht wesentlich ändern.

Auch heute noch gilt, was Walder vor vier Jahren gesagt hat: « Es wird auch wieder eine Zeit kommen, in der die edeln Bestrebungen, von denen die ersten Zeiten der Alpenvereine beseelt waren, aufs neue erwachen und dem Studium des alpinen Lebens, das uns die Bücher vermitteln, mehr Aufmerksamkeit geschenkt wird. Im Hinblick auf eine solche Zukunft dürfen die Alpenvereine nicht vergessen, stets auf die Erhaltung und Mehrung einer gediegenen Büchersammlung bedacht zu sein. »

Skispuren im S. Â. C.

Carl Eggerling.

In erhabener Einsamkeit ruhte einst das winterliche Hochgebirge. Wohl drangen mit dem Aufblühen alpinistischer Tätigkeit unternehmungs-mutige und forschungsfreudige Männer, sei es mit Schneereifen oder mit kanadischen « Schneeschuhen » ausgerüstet, abseits gepfadeter Wege vor. Aber es kam wohl dabei mehr auf die Leistung an als auf den Genuss. Die Unter- nehmungen waren zu mühsam. Die ersten turistischen Bergfahrten zur Winterszeit in unsern Alpen reichen wohl in die sechziger Jahre des 19. Jahrhunderts zurück, und das Aroser Rothorn 2985 m wurde schon 1884 zum erstenmal im Winter auf kanadischen Schneeschuhen bestiegen.

Inzwischen wurden, an vielen Orten im Schweizerland fast gleichzeitig, Versuche mit gleitenden Ski unternommen 1 ). Schon in den sechziger Jahren soll in Sils im Engadin durch Anbringen von Blechspitzen an den einheimischen « gianellas » eine Art Ski selbständig hergestellt worden sein. Im Jahre 1860 versuchte man sich in Sils und 1868 in Mitlödi mit norwegischen Ski, 1873 sah man in Davos ein Paar Lappenski und vollends in den achtziger Jahren mehrten sich die Versuche, so unter anderem in Davos, in Arosa und auf dem Grossen St. Bernhard, wo die Mönche ein Paar Ski von einem durchreisenden Norweger erhalten hatten. Naturgemäss war der Erfolg oft negativ, es mangelte die Anleitung und das technische Können, ganz abgesehen von den Mängeln der Ausrüstung.

Mit wachsender Erfahrung und teils dem Beispiel von in der Schweiz niedergelassenen Norwegern folgend wurde das Ziel höher gesetzt, ja zu hoch im Verhältnis zum Stand der Ausbildung. Anlässlich einer Veranstaltung des S.A.C. bestieg der in Winterthur niedergelassene Norweger Olaf Kjelsberg 1891 den Bachtel 1119 m. 1892 wurde die Engstlenalp 1840 m besucht. Besonders zahlreiche Unternehmungen brachte das Jahr 1893: Christof Iselin und J. Jenny bestiegen am 8. Januar mit Ski den Schild ( Glarus ) 2302 m; am 29. Januar erfolgte die Überschreitung des Pragelpasses, im März diejenige der Maienfelder Furka, dann des Jochpasses und der Frohnalp-furkel. An Gipfelbesteigungen sind zu nennen: Chasserai, Aroser Weisshorn, Aroser Rothorn, und zu Ostern 1894 folgte noch die grosse Bergfahrt über Gotthard-Furka-Nägelisgrätli-Grimsel. Auch auf Lenzerheide und an vielen andern Orten wurde nun der Skilauf gepflegt. In diese Zeit fällt ferner die Gründung des ersten Skiclubs in unserem Lande, des S. C. Glarus. Die eidgenössische Postdirektion liess 1893 durch den Briefträger Davos-Dischma — und das eidgenössische Militärdepartement am Gotthard — Versuche mit Ski durchführen. Die Urteile über die Verwendbarkeit des Ski im Hochgebirge lauteten aber noch jetzt teilweise recht zurückhaltend. Die kommenden Jahre 1894/95 zeigen denn auch deutlich eine gewisse Stagnation mit wenig bedeutenderen Unternehmungen ( Überschreitung der Fuorcla Surlej ). Erst das Jahr 1896 brachte die winterliche Besteigung höherer Gipfel wie Oberalpstock, 3330 m, Davoser Weissfluh, Pischahorn. Mit der Erwähnung der epochemachenden ersten Überschreitung des Berner Oberlandes auf Ski im Jahre 1897 sei diese bescheidene Aufzählung abgeschlossen.

Wohl waren die Pioniere des Skilaufs meist Alpinisten aus den Reihen des S.A.C., aber der Alpenclub als solcher verhielt sich noch zurückhaltend. Um diese Pioniere scharten sich in der Folge begeisterte Skijünger, es bildeten sich Skiclubs und in den Alpenclubsektionen schlössen sich da und dort die Skifahrer zu « Skigruppen » zusammen. Einige C. Sektionen förderten den Skilauf durch Veranstaltung von Skikursen. Der erste Skikurs für Bergführer in Zermatt wurde 1902 durchgeführt, und der erste offene Skikurs der Sektion Rätia auf Lenzerheide im Jahre 1903 hatte solchen Erfolg, dass im folgenden Winter ein zweiter Skikurs erfolgte. Der Bann war gebrochen, der Ski begann seinen Siegeslauf durch die Lande 1 Schon frühzeitig wurde das sportliche Moment, welches dem Skilauf innewohnt, gefühlt, erkannt und gefördert. Aus « Geschicklichkeitsprüfungen » wurden Wettrennen, es folgten Geländerennen, Slalomrennen ( Bogenfahrt-konkurrenzen ), Skisprungwettkämpfe, Langlauf- und später Stafettenlauf-konkurrenzen.

Zur Förderung des Skisportes im allgemeinen wurde am 20. November 1904 zu Ölten der Schweizerische Skiverband ( S.S.V .) gegründet als Vereinigung der einzelnen, sonst selbständigen Skiclubs. Auch Skigruppen der C. Sektionen machten mit.

Hatte der S.A.C. bisher die « Wintertätigkeit » völlig seinen Sektionen überlassen, so beschloss nun die Abgeordnetenversammlung 1905, dass die Centralkasse an die Miete von für den Skilauf günstig gelegenen Unterkünften Subventionen von bis Fr. 100 pro Jahr gewähren solle. Schon im Jahre 1903 wurde als erste Skihütte des S.A.C. durch die Sektion Piz Sol die Spitzmeilenhütte errichtet. Die Statutenrevision von 1907 nahm dann auch den alpinen Skilauf ins Tätigkeitsgebiet auf. 1913 erliess der Club ein Skiführerreglement und das Central-Comité Aarau tat den entscheidenden Schritt, indem es im September 1920 sich einen « Delegierten für das Skiwesen » angliederte. Erstmals im Dezember 1920 nahm das C. C. des S.A.C. offiziell zur Wintertätigkeit Stellung durch ein wegleitendes und richtunggebendes Programm. Aus demselben wie auch aus der Diskussion in der « Alpina » geht die Auffassung hervor, dass auch die Wintertätigkeit des S.A.C. « nicht rein skisportlich » sein solle, sondern dass für uns das Endziel der Bestrebungen die Skituristik ist. Damit ergab sich auch schon eine gewisse Abgrenzung der sich stark überdeckenden Tätigkeitsgebiete des S.A.C. und des S.S.V..

Wohl unter dem Eindruck der vielen Unfälle und Katastrophen des Winters 1920/21 ( offenbar als Folge der vielen Bergfahrten, welche von alpinistisch zu wenig erfahrenen Leuten unternommen wurden ), dann aber auch, um eine gewisse Doppelarbeit der beiden Landesverbände tunlichst in eine Zusammenarbeit überzuführen, wurde auf den 2. Oktober 1921 eine Konferenz von Vertretern des S.A.C. und des S.S.V. nach Biel anberaumt. Über die Ausbildung der Bergführer als Skiführer und über die Organisation des Rettungswesens wurde bald eine prinzipielle Einigung erzielt. Hingegen musste ein Gegenrecht bei Benützung der Clubhütten und Skihütten fallengelassen werden, und die Idee gemeinsamer Publikationen scheiterte an der Differenz der beidseitigen Interessen ( Wettkampfsport einerseits, Turistik anderseits ). Eine Rundfrage ergab, dass damals mehr als % des Mitgliederbestandes des S.S.V. auch zugleich C. Mitglieder waren. Später folgten noch mehrmals gemeinsame Konferenzen der beiden Verbände, " :?; '. man sprach besonders über Routenmarkierungen und Vereinheitlichung der Skilauftechnik.

Von 1905 bis 1920 bewegten sich die Ausgaben der Centralkasse für das Skiwesen ( Subventionierung von Skihütten etc. ) zwischen Fr. 50 und Fr. 500 jährlich, für das Jahr 1921 wurden Fr. 1000, pro 1922 bis 1924 jedoch Fr. 2000 und pro 1925 und 1926 gar Fr. 3000 für die « Wintertätigkeit » ( nun auch für Skikurse etc. ) budgetiert. Die Abgeordnetenversammlung 1926 tat einen grossen Schritt weiter, denn sie beschloss grundsätzlich, dass der Bau von Skihütten nach den gleichen Grundsätzen wie die übrigen Clubhütten subventioniert werden könne und dass für die Förderung des Skilaufs ( Skikurse, Skiturenleiterkurse, Hüttenmiete etc. ) jährlich Fr. 15,000 bis Fr. 30,000 budgetiert werden sollen. Die obere Grenze dieses grosszügigen Beschlusses wurde zwar nie erreicht, seit Jahren werden von der Centralkasse des S.A.C. jeweils rund Fr. 9000 bis Fr. 12,000 zur Förderung des alpinen Skilaufs aufgewendet. Im Winter 1936/37 haben 34 Sektionen ( von total 84 ) aus diesem Kredit Subventionen bezogen.Der S.S.V. hat zurzeit für Skituristik, inklusive Rettungswesen, budgetmässig Fr. 2000 jährlich zur Verfügung, dazu Fr. 7000—8000 für Hüttensubventionen. ) Im Jahre 1931 besassen 42 Sektionen des S.A.C. « Skistützpunkte ». 36 solcher Hütten waren, zum Teil unter Sonderbedingungen, auch den übrigen C. Mitgliedern offen, und 6 ohne Subvention aus der Centralkasse gebaute « Hütten » waren für die eigenen Sektionsmitglieder reserviert.

Neben der Veranstaltung von Skituren in den Sektionen, neben dem Bau und der Miete von Skistützpunkten, neben dem Ausbau des Rettungswesens für den Winter und der Routenmarkierung bildete die Organisation von alpinen Türen- und Turenleiterkursen das Hauptgebiet der Wintertätigkeit im S.A.C. Aber auch Skikurse zur Erlernung des Skifahrens überhaupt wurden von vielen Sektionen jährlich durchgeführt. Hier zeigte sich nun mit der Zeit ein Wirrwarr in den verschiedenen « Schulen » — was am einen Ort gelehrt wurde, das wurde an anderm Ort als falsch erklärt —, so dass Abhilfe dringend notwendig wurde, sollte nicht der Skilauf in unserm Lande als Ganzes darunter leiden. Es ist das Verdienst von Franz Schuler in Chur und Christian Jost in Davos, einheitliche Regeln für den Skiunterricht auf Grund der Bewegungslehre geschaffen und die « Schweizerische Skischule » sowie die Organisation der brevetierten Schweiz. Skiinstruktoren ins Leben gerufen zu haben. Träger dieser schweizerischen Einheitsskitechnik ist der « Interverband für Skilauf », dem alle den Skilauf in all seinen Disziplinen betreibenden Verbände angehören und dem auch der S.A.C. an der Gründung im Jahre 1933 beigetreten ist.

Der Ski hat das winterliche Gebirge erschlossen. Er brachte dem S.A.C. ein neues, weites Betätigungsfeld. Vor allem aber führte er uns aus den Sitzungszimmern und Vortragssälen, wo sich bisher das winterliche Clubleben abgespielt hatte, hinaus, einem frohen und freien Bergerleben entgegen.

Wandlungen der Bergsteigerpsyche 1863—1938.

Von Carl Egger.

Über die Veränderung, die das Bergsteigen seit der Gründung der Alpenvereine bis zum heutigen Tage erlitten hat, sind wohl keine überflüssigen Worte mehr nötig. Das Vorstossen ins Unbekannte, der Reiz des Erstmaligen, das die erste Tätigkeit so anziehend machte, sie sind im Alpenland für immer dahin. Die Erleichterungen durch Unterkunft, Verkehr, Ausrüstung, Literatur, Training und Wandel in der Einstellung zum Hochgebirge haben das Persönliche und Aristokratische, das den führenden Unternehmungen der Forscherzeit anhaftete, ausgeschaltet. Jedermann ist es nun ermöglicht, die geebneten Pfade zu beschreiten und sich dem Heer der bergbegeisterten Epigonen anzuschliessen oder sich durch immer mehr auf die Spitze des Möglichen getriebene Austüftelung der Technik, durch immer grössere Anforderungen an den Körper als neuen « Held » zu fühlen. Sind hier dem Ehrgeiz der Jungen keine Schranken gesetzt und Ersatz für die frühere, wenn auch ungleich höherstehende Pionierarbeit geboten, so ist der Übergang vom Personalismus zum Volksbetrieb nur eines der verwirklichten Ziele der Gründer des S.A.C., nämlich der Popularisierung der Alpen. Die Masse hat gesiegt, aber immerhin, das muss man der Schweiz lassen, mit Mass!

An dieser soziologischen Entwicklung ist nun nichts mehr zu ändern; Verbilligung und Erleichterung sind Tatsachen. Neben der in ihrer Wirkung wohl etwas überschätzten Denudation der Alpen ( d.h. Zurückweichen der Vergletscherung ), neben Verbesserungen der Ausrüstung durch Eckensteineisen, Kletterschuhe, Mauerhaken, Prusikschlinge und Zdarskyzelt hat Lammer als Drittes und Wichtigstes die Entartung der geistigen Einstellung zum Gebirge genannt. Aber er prophezeit zugleich als Schwärmer die kommende Vernichtung alles Menschenwerks über der Schneegrenze und Rückkehr zum früheren Urnaturzustand.

So weit wagen wir unsern Gedankenflug nicht, sondern begnügen uns mit der Frage: Wie steht es um diese Entartung der geistigen Einstellung zum Gebirge? Und dann kommt die weitere dazu: Was hat denn die Ersten zum Besteigen der Hochgipfel bewogen, nachdem mit dem Erwachen des Natursinns die Bergreisen Mode geworden waren?

Die ersten Bergfreunde haben den Anstoss zum Erreichen hoher Gipfel zuerst immer noch mit einem wissenschaftlichen Zwecke verbunden, sowohl der mit allen Bergsteigertugenden ausgestattete Paccard als der bequemere, seinen Spuren auf den höchsten Berg folgende Gelehrte de Saussure und die ersten Schweizer Naturforscher und Topographen. Zuerst kam der Barometer und dann erst die Ehrfurcht vor der Hochgebirgsnatur. Auch der Alpine Club spricht noch von wissenschaftlichen Beobachtungen und dann erst von Abenteuern, während der S.A.C. die geographische und naturwissenschaftliche Erforschung von Anbeginn wünschte und pflegte. Gottlieb Studer begrüsst die « Vereinigung aller derjenigen Männer, die der gleiche Trieb, die gleiche Liebe nach den glorreichen Zinnen der Alpen und auf die Felder des ewigen Schnees jagt, mögen sie dort auch verschiedenartige Zwecke verfolgen ». Aber schon im Einladungsschreiben Simlers wird ausdrücklich auf die Konkurrenz der Engländer zur Aufstachelung des nationalen Ehrgeizes hingewiesen, und Fellenberg bekennt sich zum « Trieb nach irgendeiner abenteuerlichen Bergbesteigung » oder sagt: « Mich lockte der Reiz des Neuen, nie Betretenen, die Überwindung ungeheurer Schwierigkeiten. » Und doch wieder hat er am treffendsten sich über die Motive der damaligen Clubisten ausgesprochen: « Man sieht in der Sucht der Bergfahrer, immer nur neue Gipfel besteigen zu wollen, nur die Befriedigung eines eiteln Ehrgeizes oder das Bedürfnis, durch eine Leistung von sich reden zu machen, manchmal auch nur den Trieb nach körperlicher Stählung und Abhärtung durch die Ausführung halsbrechender Klettereien und waghalsiger Sprünge, was die Engländer „ Sport " zu nennen pflegen. Ich glaube die Triebfeder zu den allermeisten Hochgebirgswanderungen sei vorherrschend Sehnsucht nach Naturgenüssen der grossartigsten Art, verbunden mit Naturbetrachtung. » ( Hier wird zum erstenmal das Wort « Sport » in der schweizerischen alpinen Literatur gebraucht ). Und Emil Burckhardt: « Mögen wir bedenken, dass technische Kunstfertigkeit, so sehr wir dieselbe auch bewundern und vielleicht beneiden, an und für sich noch nicht den Bergsteiger macht. Die Liebe zu den Bergen, die tiefinnerliche Befriedigung, welche sie uns mit ihren unerschöpflichen, immer neuen Reizen gewähren, das ist das Entscheidende. » In dieser Zeit galt das Gehen mit Führern als unumstössliches Gesetz, Felsklettern wird nicht als Selbstzweck anerkannt. Der ritterliche Emil Burckhardt hat nie den Fuss auf die « wildzerrissenen Bergellerberge » gesetzt, während ihm kein Gipfel der « formenschönen » Berninagruppe fremd blieb. Als er nur noch einen Tag zu einer Neubesteigung übrig hatte, verschmähte er den Viertausender Hinter Fiescherhorn und wählte den Trugberg als den « besseren », der höhern Meterzahl des andern nicht im mindesten hofierend. Ein Urteil über den aus dem Ausland eingeführten neuen Stil, das ihm fast ein Duell mit dem Anwalt der Führerlosen, dem « Ritter von der traurigen Gestalt » Prof. Schulz, eingebracht hat, lautete: « Unreifer, verflachender Dilettantismus und bis zur handwerksmässigen Vervollkommnung getriebener Klettersport sind in unseren Tagen der Bergsteigerei, wie sie uns die Gründer unseres Vereines gelehrt haben, gleich gefährlich geworden. » Auch Andreas Fischer war ein ausgesprochener Gletscherspezialist. Felsklettern wog ihm nicht das vornehme Gehen auf dem Eis auf. Dafür spricht deutlich sein trotziges Loslösen vom Seil, als sein Bruder beim Abstieg vom Bietschhorn den Fels hinabklettern, er aber partout seinen Weg durch ein Eiscouloir nehmen wollte.

Das war die spannende Umwälzung der achtziger Jahre, als das alte Herrensystem noch um seinen Vorrang kämpfte und schon mit Macht vom neuen führerlosen Gehen und vom selbständigen Klettern um der blossen Betätigung der Körperkräfte willen überholt wurde. Es war die Zeit, als Mummery von den Hütern der standesgemässen Sitte bei seiner ersten Be- gehung des Grépon stark getadelt wurde und sie einen Unterschied zwischen « Bergsteigen » und « blossen Turnkünsten » aufstellten. Wie ein Wirbelwind ging die neue Erkenntnis der sozialen Umschichtung über die Bergsteigergilde hinweg und formte neue Kräfte, neue Unternehmungslust. Das anfeuernde Beispiel der Purtscheller, Lammer und Winkler wies die Wege für die Selbständigen, der Zusammenschluss der akademischen Jugend gewann den Bergen neue begeisterte Freunde. In der Schweiz konnte man auf den frühen Einzelgänger J. J. Weilenmann hinweisen und sah in den ersten Führerlosen wie Paul und Charles Montandon oder Robert Helbling die Künder der neuen Anschauung. Immer mehr kam der Sportbegriff auf für die Tätigkeit des Bergsteigens, zuerst in seiner milderen Form als « Spiel », « Zeitvertreib » einer begüterten Klasse, dann in der schärferen als « Gegnerschaft ». Ich habe mich andernorts dafür eingesetzt, dass das Bergsteigen kein Sport sei, weil ihm die Grundlage allen Sports, die gleichen Bedingungen für alle Konkurrenten zur Erzielung abmessbarer Höchstleistungen fehlen. Oder, wie Hans Morgenthaler schöner sagt: « Gerade Bergsteigen soll kein Sport sein! Bergsteigen ist ein Kult, eine Art Religion. Sport aber ist ein moderner Gesellschaftsbegriff, und die Zuschauermenge steht untrennbar dahinter! » Nun ist unverkennbar, dass von Anfang an im Bergsteiger ein Trieb zur Auszeichnung, zur Geltung, zum Übertrumpfen anderer gelegen hat. Vom Erobern neuer Gipfel wollen wir nicht mehr reden, einem Gebiet, das ja schliesslich ausartete in unbedeutende Detailarbeit und zu solchen unnötigen Bezeichnungen führte wie: erste schweizerische Besteigung, erste winterliche führerlose Damenbesteigung und ähnliche. Schon die Turenverzeichnisse in der Vereinsliteratur erinnern an das Bedürfnis, sich mit andern zu vergleichen, und es ist gewiss ein seltener Fall, wenn eine ideal angehauchte Gruppe — ausgerechnet im A.A.C.Z. unter Paul Schucansich während mehrerer Jahre das Wort gegeben hatte, keine Türen mehr zu veröffentlichen, was dann freilich wieder durch Mitarbeit am Urnerführer durchbrochen wurde.

In was findet also dieser sogenannte Wettbewerb statt?

Ist es die Höhe, die dazu anreizt? Zufällig datiert die Bergsteigerei bei uns gleich mit der Bezwingung des höchsten Alpengipfels, konnte also nicht progressiv fortschreiten. Aber ich brauche nur an das magische Wort « Viertausender » zu erinnern, um den Wert der Höhe auf die Gemüter zu bemessen. Als ob Gipfel von 4000 m etwas Besseres bedeuteten als solche von 3900 oder gar 3999 m! Und doch haben sich Sonderlinge zum Ziele gesetzt, alle Viertausender der Alpen zu besteigen, damit einen Sammeleifer bekundend, der wohl « Sport » im ironischen Sinne genannt werden darf.

Oder ist es die Zeit, die den Wettbewerb veranlasst? Früher traf man Pedanten an, die jede ihrer Wanderungen auf die Minute genau ausrechneten und stolz darauf waren, einen Gipfel eine halbe Stunde früher zu erreichen als ihre Vorgänger. Mit der Zeit wurden grosse Türen in immer grösserer Schnelligkeit zurückgelegt, als ob es darauf ankäme, die Beschleunigung des Lebensrhythmus auch auf den Naturgenuss zu übertragen. Da ist nun auch weiter keine Heldentat dabei, weil jetzt jeder Tritt bekannt ist, Wegsuchen und Angst vor Gefahren in Wegfall kommen Der Ruf endlich nach alpinen Wettkämpfen, der jüngst in einer Sportzeitung erhoben wurde, wird für den S.A.C. nie Bedeutung bekommen, weil er mit Bergsteigen nicht das Geringste zu tun hat. Es sei nur auf die vorzügliche Lösung dieses « Problems » hingewiesen, wie die Skiwettkämpfe und Abfahrten auf vorbereiteten Pisten im Gebirge ihre Pflege im Skiverband gefunden haben, wo die Zeiten auf die Zehntelssekunde genau gemessen und Rekorde pfundweise geschaffen werden. Für den Bergsteiger bildet der Ski nur ein wunderbares Mittel zur Erschliessung der ganzen Winterpracht des Hochgebirges, und es ist einzig merkwürdig, wie langsam sich diese Erkenntnis in C. Kreisen durchgerungen hat und wie jetzt, nachdem die Prüfung sämtlicher Berge auf ihre Eignung für Skituren in vielen mühevollen, aber auch genussreichen Unternehmungen durchgeführt ist, sich alles wieder konzentriert auf einige wenige günstige Gebiete und nur selten mehr selbständige Hochgebirgsfahrten unternommen werden.

Und ist es endlich die Schwierigkeit, die Anlass zur Sportbetätigung gibt? Ja, hier wäre der Name Sport nicht fehl am Ort, hier wird am meisten gesündigt gegen den guten Geist der Bergsteigerei und möchte eine reinliche Scheidung der Begriffe nötig sein. Schwierigkeiten und Gefahren sind relative Begriffe: eine Lawine kann am harmlos scheinenden Hang losbrechen, und ein Hochgipfel kann sein Gesicht hundertmal wechseln im Jahr. Deshalb sind Vergleiche in bezug auf Schwierigkeit zwischen Bergen und am gleichen Berg etwas Veränderliches und Unverlässliches und nicht geeignet als Basis für Wettbewerbe. Sieht man also vom natürlichen Ehrgeiz ab, der die Besitzergreifung eines Gipfels auslöst, von der Erhöhung des Persönlichkeits-gefühls, von der Genugtuung des Einsatzes seiner Körperkraft, so sind das alles Begleiterscheinungen und nicht Selbstzweck einer Gebirgswanderung. Auf keinem Gebiet haben sich auch die Anschauungen so geändert wie auf diesem. Wo früher der angehende Bergsteiger sich langsam vom Leichten zum Schwierigeren einübte und vor gewissen Standardturen ein Gefühl der Hochachtung aufbrachte, da beginnt heute der Anfänger ohne Respekt vor Gefahren und ohne Hemmungen gerade mit den berühmtesten Routen, erklärt sie für leicht und wenig interessant. Das Sensationsbedürfnis muss schon auf anderem Wege gestillt werden, und da kommt nun der moderne Klettersport mit dem Sichmessen an der Schwierigkeit, mit ihrer Graduierung und mit Überlisten von Überhängen mittels Flaschenzug und Mauerhaken wie gerufen — nur dass diese Art von Akrobatik nichts mehr mit Bergsteigen zu tun hat und ebensogut in einem Steinbruch oder an einer Hausfassade ausgeübt werden kann. Ich denke da immer an einen Ausspruch in Guido Reys « Alpinismo acrobatico »: Bei der Überwindung einer schweren Stelle durch den Erstgehenden « erdröhnt wie im Theater lebhaftes Händeklatschen zwischen den Wänden ». Wie im Theater — das spricht Bände! Aber auch da muss gesagt werden: Diese Mode ist Importware aus den Ostalpen, und das gesunde Gefühl der Schweizer Bergsteiger lehnt sich einstweilen dagegen auf, auch auf die Gefahr hin, träge und rückständig gescholten zu werden.

Was tut der heutigen Jugend not? Dass sie vor allem zur Einfachheit und Natürlichkeit zurückkehre und inne werde, dass die Rekordsucht nicht die höchste Stufe des Bergsteigens bedeute. Damit wollen wir nicht jeden Wagemut, jeden Unternehmungsgeist, ja die im Einklang mit wirklichen Fähigkeiten erworbene aussergewöhnliche Leistungsfähigkeit missen. Aber jede Rückkehr zum einfachen natürlichen Felsklettern mit Hand und Fuss bedeutet einen Fortschritt zur genussreichen, Freude machenden Körperübung. Mehr Gewicht hat auch die vornehme, charaktervolle und geistige Einstellung der Natur gegenüber, weil der reine Zweck des Bergsteigens nicht verdrängt wird durch das Übergewicht der Technik und Ruhmsucht. Deshalb ist mir Charles Simon so sympathisch, dass er, als einer der geistvollsten Bergsteiger, mit seinen gewiss schönen Leistungen nicht prunkt und es nicht unter seiner Würde hält, seine Liebe zur Bergwelt auch den Voralpen und manchem schlichten Gipfel mit der gleichen Inbrunst entgegenzubringen, weil er die im Vergleich zum kleinen Menschen immer noch unendlich grosse Gebirgsnatur richtig würdigt und wirklich geniesst.

Einfachheit und Beschränkung auch im Bau von Clubhütten, ja kein Wellblechzauber nahe an den Gipfeln, damit nicht noch der letzte Rest von grossen Türen herabgewürdigt wird zu blossen Spaziergängen, überhaupt Hebung des Zeltgebrauchs, der asketischen Lebensweise, der Anforderungen an Vertiefung und Überlegung.

Und da soll auch das Lob der Einsamkeit wieder verkündet werden, ja selbst in seiner höchsten, aber gefährlichen Blüte, dem Alleingehen. Von bewirtschafteten Clubhütten und dem Herdenbetrieb auf Schritt und Tritt sind in der Schweiz zum Glück noch genügend primitive und einsame Tälchen und Gipfel verschont, von der allgemeinen Gleichheitsbewegung ist noch nicht jeder Eigenbrötler ergriffen, noch gibt es Naturschwärmer und Tatmenschen ohne Rücksicht auf den Beifall des Publikums!

Der Geist des Bergsteigers muss verteidigt werden, muss sich abwenden von Sensation, Heldenkult und Überwertung der mechanischen Leistung, wie sie der Sportbegriff mit sich bringt. Wir müssen zurückkehren zu dem gesunden, natürlichen und edlen Instinkt unserer Väter und ihrer Verehrung des Göttlichen in der Bergwelt.

Aperçu sur l' histoire du Club Alpin Suisse 1863—1938.

Par Ernst Jenny.

Aucune chaîne de montagne de la Terre ne comporte autant de divisions que les Alpes. Aucune autre ne présente pareille abondance de diversité et de beautés; et nulle autre n' a offert à la plante, à l' animal et à l' homme des conditions de vie aussi favorables que ce d' œuvre de l' évolution créatrice.

Et cependant il s' écoula bien du temps avant que la magnificence et la structure de nos Alpes fussent appréciées comme elles le devaient. Les premiers habitants avaient mieux à faire: il leur fallait chercher leur nourriture et organiser leur établissement! Au fur et à mesure qu' augmentait la population et, parfois aussi, obligés par les guerres, ils durent pénétrer dans des régions de plus en plus élevées. Le chasseur poursuivait le gros gibier en retraite, le berger découvrait des pâturages jusqu' aux abords des glaciers. Peu à peu ils tracèrent les premiers sentiers et construisirent les abris les plus haut perchés avec des dalles et des blocs de pierre bruts. Ils surent découvrir les passages les meilleurs pour se rendre d' une vallée à l' autre et se frayèrent même des chemins par les glaciers. Leur avance explique aussi mainte querelle au sujet de forêts et de pâturages. Au début, pour bon nombre de cols, les considérations de trafic et de conquête jouaient un rôle sinon nul, en tout cas très secondaire. Les chasseurs et les bergers furent ainsi les pionniers des Alpes, non pas toutefois au sens donné plus tard à ce terme; mais c' est de leurs rangs que sortirent tout naturellement les premiers guides, au fur et à mesure que des gens cultivés montaient qu' à eux pour pénétrer dans la haute montagne. Leur expérience et leurs conseils étaient indispensables à ces nouveaux-venus. On ne saurait s' ima l' exploration de nos Alpes sans la préparation et la collaboration des habitants des Alpes.

Avant le 16e siècle, on ne s' aventurait guère dans les montagnes poussé par le désir d' apprendre, par amour de la nature, encore moins pour des raisons sportives. De cela il n' était pas encore question. C' est à l' esprit ouvert du Zuricois Conrad Gessner, à son amour pour la nature, qu' était réservée la prérogative de se sentir attiré par ces « hauteurs incompréhensibles ». Son ami, Josias Simler, fut le premier à donner quelques précisions sur l' emploi de la corde sur les glaciers et sur leur accessibilité. Cependant, des controverses d' ordre politique et religieux jetèrent longtemps une ombre sur ce que ces deux humanistes avaient commencé sous de si heureux auspices. Ce n' est qu' au commencement du 18e siècle que Jacob Scheuchzer de Zurich fit renaître le goût pour les Alpes; accompagné de ses élèves, il se rendait dans les montagnes et fut ainsi dans une certaine mesure le précurseur des excursions de la jeunesse. Mais, avant tout, ce fut le Bernois Albrecht Haller qui, par son beau poème Die Alpen sut attirer les regards de l' Europe sur un objet nouveau. Rousseau à son tour y contribua par son sentimentalisme. Le goût pour la haute montagne proprement dite, en vue de vaincre ses cimes altières, faisait encore défaut, car ce que rapportaient quelques rares savants au sujet du monde des glaciers ne pouvait que renseigner et encourager médiocrement. La victoire de l' esprit et de la volonté sur la matière fut remportée de façon éclatante par le Genevois de Saussure, lorsqu' il fit l' ascension du Mont Blanc en 1787. Il fit alors taire les dernières objections; préjugés et théories s' effondrèrent: la voie était ouverte. De nouvelles victoires devenaient possibles en d' autres lieux à tout homme courageux, alpiniste ou explorateur. Néanmoins, le rythme ne s' accéléra pas autant que l'on aurait pu s' y attendre, bien que dès lors les intervalles se fissent de plus en plus petits. A peu près à la même époque, le moine bénédictin Placide a Spescha de Disentis pénétra au cœur des Alpes glaronaises et grisonnes * ), sans qu' il en fût beaucoup parlé alors. Le bouleversement de la Confédération par l' intrusion française et les guerres napoléoniennes absorbaient à tel point les forces vives de la nation, que l' exploration des hautes Alpes à une cadence accélérée ne put commencer que plus tard. Néanmoins, il faudrait un gros volume pour récapituler avec quelques détails tout ce qui avait été exploré jusqu' en 1800 en fait de cols, sommets des Préalpes et hautes Alpes suisses, tout ce qui avait paru en matière de cartes, d' atlas, d' activité scientifique alpine et de littérature touristique, et tout ce que poètes, peintres et dessinateurs avaient exprimé en traitant des sujets alpestres.

La transition au 19e siècle est marquée par la déclaration de Conrad Escher de Zurich, alpiniste très actif, déclaration qu' il fit le 4 octobre 1798 en tant que président du Grand Conseil helvétique, à la mémorable séance de Lucerne: « Jamais mes idées et mon faible esprit n' ont été plus compréhensifs, jamais mon cœur n' a été plus éloigné de toute passion basse ou inquiète que lorsque je traversai nos hautes vallées alpestres et que je fis l' ascension de ces brillantes forteresses neigeuses afin d' explorer la nature dans ses ateliers les plus élevés. » Dès lors, ni la volonté ni le courage ne firent défaut pour l' ascension des plus hautes cimes. En 1811, les Argoviens Johann Rudolf et Hieronymus Meyer, accompagnés de deux guides valaisans, vainquirent la Jungfrau par la vallée du Rhône et, en 1812, trois guides gravirent le Finsteràarhorn, tandis que leur client, le Dr Rudolf Meyer, épuisé, ne put arriver au sommet. De 1801 à 1822 des étrangers foulèrent quatre sommets du groupe du Mont Rose. Dès 1830, et surtout à partir de 1840, l' activité dans nos Alpes s' intensifia; la période classique de l' alpinisme était en préparation. Mentionnons ici quelques-unes des premières ascensions: dans le Valais le Grenzgipfel et la Signalkuppe du Mont Rose, l' Ulrichshorn; dans les Alpes bernoises l' Olden, le Wildhorn, l' Altels, l' Ewigschneehorn, le Gross Lauteraarhorn, les x ) Il était réservé à la section Rhsetia de contribuer dans une large mesure à la publication de ses précieux récits alpins en 1913.

Die Alpen — 1938 — Les Alpes.35 Wetterhörner; dans les Alpes uranaises et glaronaises le Galenstock, la Windgälle, le Gross Scheerhorn, le Tödi; dans les Grisons les Piz Palü, Languard, Umbrail, Lischanna, Linard.

Les succès des alpinistes marchaient en partie de pair avec les succès scientifiques. Le vaillant Soleurois Franz Joseph Hugi de Soleure, par son activité dans la partie orientale de l' Oberland bernois, contribua à l' en des connaissances de la géologie et de l' exploration des glaciers. Il fit établir le premier refuge d' altitude des Alpes suisses sur la grande moraine médiane du glacier inférieur de l' Aar — refuge qui ne vécut pas longtemps — et, le premier, il se hasarda à aborder les glaciers en hiver et y demeurer des semaines entières. Le génial Glaronais Oswald Heer explora la flore et la faune des Alpes glaronaises et grisonnes. Les géologues Bernhard Studer de Berne et Arnold Escher de la Linth de Zurich parcoururent ensemble les montagnes des Grisons et étudièrent les conditions de contact entre le gneiss et le calcaire dans l' Oberland bernois. Escher entreprit en outre une expédition dans la région de l' Urirotstock, et Heinrich Zeller-Horner de Zurich dessina un panorama célèbre sur l' Urirotstock. Studer fit mieux connaître la géologie du Valais lorsqu' en 1842 il parcourut les vallées de la Dranse en compagnie de l' explorateur anglais James Forbes et passa dans la Valpelline par le Col de Fenêtre et, de là, par le Col de Collon à Arolla; il fit enfin le tour du Mont Rose en franchissant cinq cols élevés. En 1840, les savants qui, partant du Grimsel, explorèrent la région du glacier inférieur de l' Aar au point de vue glaciologique, géologique et topographique, firent sensation. Nous ne mentionnerons ici que les chefs de l' expédition: les Neuchâtelois Louis Agassiz et Edouard Desor. A cette occasion ils utilisèrent des semaines durant leur bivouac devenu célèbre, sis sous un gros bloc de rocher, bien haut sur la moraine médiane, et baptisé par eux « l' Hotel des Neuchâtelois ». Bien souvent ces vaillants eurent à souffrir des intempéries; une fois même, ils passèrent une nuit glaciale à courir sur le glacier voisin en piétinant le sol et balançant les bras. Il va sans dire que tous ces savants gravirent aussi de nouveaux cols et de nouveaux sommets.

Tout aussi retentissants que les exploits de ces naturalistes furent les hauts faits des deux alpinistes les plus renommés de la Suisse avant 1863: Gottlieb Studer de Berne et Melchior Ulrich de Zurich. Cela dépasserait le cadre de notre aperçu de citer les nombreux résultats qu' ils obtinrent ainsi que tous les travaux dans lesquels ceux-ci sont rapportés. Studer se consacra en premier lieu aux Alpes bernoises, Ulrich aux montagnes uranaises, glaronaises et grisonnes. Puis nous les retrouvons, tous deux, dans le Haut-Valais. En 1849 ils s' attaquèrent ensemble au Mont Rose, mais n' arrivèrent que jusqu' au Silbersattel; par contre, ils réussirent à traverser l' Adlerpass de Mattmark à Zermatt. Lors de leur troisième excursion dans le Valais, ils montèrent au Monte Leone en partant de l' hospice du Simplon. Studer ouvrit aux ascensionnistes un nouveau et splendide domaine, celui de la région du majestueux Grand Combin. Dans quelle partie des Alpes n' est pas allé! Du reste, il n' était pas seulement alpiniste mais aussi topographe, le plus zélé dessinateur de panoramas de tous les temps, l' auteur d' une carte 5' w des vallées méridionales du Valais, qui, par sa précision, dépassait tout ce qui avait paru jusqu' alors; il fut en outre le premier historien de l' alpinisme suisse. Ulrich se révéla aussi topographe dans l' ouvrage Les Vallées latérales du Valais et le Mont Rose; il collabora plus tard avec Studer et J. J. Weilenmann à l' important ouvrage Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz ( Courses dans les montagnes et glaciers des Hautes-Alpes de la Suisse ), 1859. Puis viennent s' ajouter les glorieux hauts-faits du pionnier grison Johann Coaz. De 1845 à 1850, lors de ses levers topographiques, il mit le premier le pied sur 18 sommets de sa patrie, entre autres sur les Piz Kesch, Lischanna, Corvatsch, Tschierva et Bernina.

« Le zèle pour conquérir les géants du monde alpin s' accroît de jour en jour. Bientôt, il n' y aura plus de sommet qui n' ait été foulé par les hommes; peu à peu, ils subiront tous le même sort », déclare Melchior Ulrich en 1859. Ce ne furent cependant pas seulement des Suisses qui montrèrent un tel zèle; depuis quelque temps déjà les Anglais surtout leur disputaient la priorité. Si ces derniers — essentiellement dans les Alpes valaisannes et dans la région du Mont Blanc — atteignaient les premiers plus de hauts sommets que les Suisses, cela ne tenait pas à une moins grande endurance des Confédérés — les preuves du contraire ne manquent pas — mais les fils d' Albion avaient plus d' argent et pouvaient s' accorder guides et porteurs à volonté; d' autre part ils étaient aussi mieux entraînés que les Suisses pour le sport. On pouvait bien se sentir quelque peu fâché de ce que les Anglais aient été les premiers à gravir le Wetterhorn et la Pointe Dufour. Et lorsque, de 1856 à 1863, des Anglais, sous la direction de John Bail et des frères Mathews, firent la conquête d' au moins 55 nouveaux sommets dans nos Alpes et en Savoie, et qu' en 1857 fut fondée à Londres la première société alpine, 1'« Alpine Club », nos alpinistes, explorateurs et topographes comprirent que, chez nous aussi, quelque chose devait être fait; car nos Alpes étaient loin d' être explorées à fond, même si le passé avait déjà à son actif d' excellents résultats et avait légué aux temps modernes plus un travail de superstruction que de fondement.

Toute action commune dont l' effet est durable ne naît pas du hasard; ses racines plongent dans le passé. Viennent d' abord en pionniers quelques fortes personnalités qui pressentent en quelque sorte et accomplissent individuellement ce qui a pu plus tard paraître tout naturellement du domaine public. Plus l' exploration de nos Alpes avançait, plus le nombre des montagnards et des explorateurs indigènes augmentait, plus le contact s' établissait entre eux tant par correspondance que par réunions en petit comité, plus se faisait sentir le besoin d' étudier, de résumer et d' expliquer tout ce qui concernait les Alpes: et d' autant plus devait se manifester le désir d' une association, d' une organisation de toutes les forces existantes. Ce désir existait, en effet. Le bel exemple de la Société Helvétique des Sciences naturelles et d' autres associations patriotiques, la réorganisation fédérale de 1848 ne pouvaient qu' alimenter de telles pensées de création.

Lorsqu' en 1844 Gottlieb Studer publia ses « Topographische Mitteilungen aus dem Alpengebirge » ( Communications sur la topographie des Alpes ) avec un atlas de profils de montagne, il espérait pouvoir donner une suite à cette « introduction ». Il n' en fut rien, car une société alpine apte à soutenir une telle œuvre faisait encore défaut. Par la suite, toutefois, cette publication fut considérée comme le précurseur de l' Annuaire du C.A.S. Il en est de même de Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz ( Excursions dans les montagnes et les glaciers des hautes Alpes de la Suisse ), ouvrage édité en 1859 par G. Studer, M. Ulrich, J. J. Weilenmann et G. Hoffmann, décédé peu avant la publication. Un Bernois, un Zuricois, un St-Gallois et un Bâlois s' étaient associés pour encourager par ce « guide » d' autres Confédérés à de nouveaux exploits. Là aussi se dessine l' idée d' association.

Le 30 juillet 1861, à midi, Théodore Simler de Berne, accompagné de son camarade Georg Sand de St-Gall et du guide Heinrich Elmer d' Elm, se trouvait sur la pointe neigeuse du Piz Rusein et contemplait la région du Tödi encore en grande partie inexplorée. L' idée de l' explorer « s' imposa à lui », mais il se rendit bien compte qu' il ne pourrait mener à bien cette tâche gigantesque par ses propres forces. « C' est ainsi que mûrit en moi Vidée d' une association x ) », d' une association alpine. Ainsi donc on peut déclarer avec joie et fierté: Vidée du C.A.S. est née sur une haute montagne, en 1861, à l' heure ensoleillée et paisible de midi. Avec quel joyeux espoir Simler et Sand ne durent-ils pas quitter le sommet!

Dès lors Simler procéda avec méthode. Au moment où lui vint son idée, sur le Piz Rusein, il était absolument libre de tout sentiment national, car aucune mention n' en est faite dans son exposé sur la façon dont son plan fut conçu. Mais en se mettant à l' œuvre, il comprit que l' exécution de ce plan n' était possible qu' à la condition de pouvoir faire appel au sentiment patriotique. Tout d' abord il recruta quelques adeptes à Berne et en Suisse orientale. Ensuite il adressa neuf circulaires, écrites soigneusement de sa propre main, à des hommes qu' il connaissait à Bàie, Coire, Genève, Glaris, Lausanne, Lucerne, Neuchâtel, St-Gall et Zurich. Il convient que les 31,000 membres actuels du C.A.S. aient connaissance de la teneur de ce mémorable document.

Lettre circulaire aux alpinistes suisses et aux amis de nos montagnes.

Messieurs, Depuis quelques années les courses dans les glaciers et la haute montagne se multiplient, et les touristes suisses en particulier semblent redoubler de zèle.Vous n' ignorez pas que le Club Alpin Anglais est naturellement porté à faire aux alpinistes de notre pays une forte concurrence. Le public suisse, pour se renseigner sur la région des neiges éternelles et sur les voies d' accès des glaciers et des sommets, pourrait sous peu être réduit à recourir aux publications du Club Alpin Anglais. Or cet état de dépendance serait pour nous fâcheux et presque honteux.

Il y a chez nous des forces en abondance qui, par leur union, pourraient faire plus et mieux pour notre pays qu' un club étranger. Mais elles sont isolées, et leur action, quelque puissante qu' elle soit, demeure éparse et presque inconnue du grand public.

Jahrbuch des S.A.C., première année 1864, page 26.

Les Suisses ont assurément le mérite d' avoir été les premiers à révéler les beautés incomparables de la nature alpestre et du monde des glaciers. Ils ont entrepris également l' exploration scientifique de ces régions. Les noms de Conrad Gessner, de Josias Simler, de J.J. Scheuchzer, de H.B. de Saussure, de Escher de la Linth, de Hugi, d' Agassiz, de Desor, de G. Studer, de M. Ulrich, de J. Weilenmann en sont une preuve suffisante. Mais les temps ont changé, et il devient nécessaire que tous les amis des montagnes se groupent en une grande association dans le but d' explorer méthodiquement nos Alpes jusqu' en leurs plus ultimes vallons et d' emporter d' assaut celles de leurs cimes qui sont encore vierges. Après quoi, des descriptions à la fois vivantes et instructives transmettront au public les renseignements recueillis.

MM. Studer, Ulrich et Weilenmann se sont déjà mis à I' œuvre. Dans leur ouvrage intitulé Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz, ils ont raconté leurs excursions collectives ou individuelles. Quelle magnifique gerbe ne lierait-on pas quand la moisson serait entreprise par une vingtaine ou une trentaine de nos alpinistes suisses?

L' association que nous avons en vue, non contente de renseigner le public, disposerait en outre de ressources pécuniaires assez importantes pour rendre de notables services à la science. Les hautes régions recèlent encore de nombreux phénomènes physiques, chimiques et géologiques dignes d' étude. Mais les investigations de cette nature sont souvent onéreuses et laborieuses à cause des difficultés d' accès. Elles seraient singulièrement facilitées par la construction de refuges dans les localités les plus intéressantes. A côté des naturalistes, on verrait des dessinateurs et des photographes venir séjourner et travailler dans ces sites pittoresques. Prenons un seul exemple, celui du Tödi. Il est évident que plus d' un alpiniste serait heureux de pouvoir passer une journée entière sur ce sommet, s' il était assuré de trouver, quelque part sur la Gelbe Wand, un abri contre la froidure de la nuit.

A l' aide de notre excellent Atlas topographique de la Suisse, les hautes régions seraient peu à peu explorées avec méthode, et les descriptions que l'on en rapporterait se grouperaient bientôt en un précieux et indispensable commentaire de nos cartes fédérales.

Comment organiser au mieux des excursions collectives, comment régler tous les détails de son activité, voilà ce que la future association aurait à étudier en des délibérations ultérieures.

Tels sont, Messieurs, les motifs principaux qui nous conduisent à proposer la fondation d' un Club Alpin Suisse et à encourager, en les appuyant de toutes nos forces, les associations de cette nature qui existent déjà en certains endroits.

Nous vous prions de bien vouloir examiner le projet d' organisation ci-joint. Si vous êtes disposé à l' approuver et à participer à la nomination d' un Comité fondateur, veuillez le témoigner en apposant votre signature au bas de cette circulaire.

Nous saisissons avec empressement l' occasion qui nous est offerte de vous présenter l' assurance de notre considération distinguée.

De concert avec un certain nombre d' amis et d' alpinistes.

Berne, le 20 octobre 1862.flr R_TModore s/|nfcj.

Privatdocent de chimie et de géologie.

A cette circulaire était joint le projet de statuts pour l' organisation éventuelle d' une association alpine suisse.

Alors commencèrent les pourparlers et la propagande dans les diverses régions. Tout d' abord l' écho en fut assez faible. Comme on sait, le Suisse est réfléchi, il lui faut du temps pour se décider; mais une fois la décision prise, il y va carrément sans plus abandonner. Des lettres furent échangées, l' une débordant d' approbation enthousiaste, l' autre respirant la prudence, voire le scepticisme. La question des frais souleva par-ci par-là des objections. L. Dufour de Lausanne n' approuvait pas l' allusion à 1'«Alpine Club »; toutefois, en tant qu' admirateur passionné de la montagne, il était prêt à colla- borer avec énergie quoiqu' il n' éprouvât personnellement nulle envie de « planter un drapeau sur le Cervin ». L' attitude du vieux Neuchâtelois Edouard Desor était magnifique; il voulait « contribuer de son mieux à la réussite de l' entreprise patriotique, ce à quoi le poussait tant son intérêt toujours vivant et profond pour le monde des Alpes et des glaciers que sa sympathie toujours ardente pour tout le bien et le beau inhérent au patriotisme suisse ». D' après cette déclaration on peut se rendre compte combien était judicieux de la part de Simler son appel au sentiment national; ce n' était pas en vain qu' il l' avait place en tête de sa circulaire 1 Gottlieb Studer donna également son adhésion de tout son cœur: « J' espère qu' il y a suffisamment de bonne volonté et d' aspiration intime qu' il suffira de réveiller, pour que le projet puisse sans aucun doute être mené à bonne fin. » Il approuva notamment « l' installation de lieux de campement à des altitudes aussi élevées que possible », il le souhaitait ardemment.

Les listes munies de signatures — environ 130 en tout, y compris celles de Berne — parvinrent à Simler au cours de l' hiver 1862/63, et l' assemblée constituante fut fixée au dimanche 19 avril 1863 à Olten, jeune centre ferroviaire. Le procès-verbal rapporte qu' à la fondation officielle étaient présents 35 amis des Alpes; mais il n' y avait aucun représentant de la Suisse romande.

Théodore Simler ouvrit la séance. De nouveau il fit allusion à la fondation de 1'«Alpine Club » en 1857 et à celle de l' Association alpine autrichienne en 1862; il insista sur la grande importance scientifique et patriotique d' une association alpine suisse pour résoudre nombre d' énigmes de la haute montagne. A l' unanimité et avec joie l' assemblée applaudit et promit de vouloir travailler avec enthousiasme à la réalisation des buts envisagés. Après une courte discussion, le projet de statuts établi par Simler fut adopté à titre de norme provisoire, afin de servir de base aux délibérations ultérieures. La question de savoir si la nouvelle association serait une société d' alpi au sens strict du terme, analogue à l' Alpine Club anglais, ou si tous les amis de la montagne y seraient admis sans autre, donna lieu à de longues délibérations. Finalement, la conception démocratique de Simler l' emporta. C' était bien, c' était national dans la meilleure acception du terme. Quel devait être le nom de la nouvelle société? Après une longue discussion on tomba d' accord d' adopter le nom de « Club Alpin Suisse ». Ensuite, on approuva la subdivision du Club en sections avec, à leur tête, un Comité Central. L' appel étant parti de Berne, c' est à Berne que s' établit le Comité Central ( l' active section de Glaris fut également proposée ). Le vieux maître Gottlieb Studer ayant décline toute élection, Théodore Simler fut, comme de juste, nommé premier Président Central du C.A.S., Abraham Roth fut nommé vice-président et Edmund v. Fellenberg secrétaire. Le Comité Central fut chargé d' élaborer pour la prochaine assemblée à Glaris le projet des statuts définitifs, en tenant compte des suggestions faites par les sections; il devait aussi établir les cartes de membre et faire des propositions pour un insigne du Club. Les sections restaient libres quant à leur organisation interne et au choix de leurs noms respectifs qui pouvaient être empruntés à des montagnes ou à des localités.

L' exploration des Alpes suisses, par groupes, au point de vue alpiniste, topographique ou scientifique étant l' objet principal du nouveau club, il fut décidé à Olten de déterminer chaque année une certaine région pour les excursions. L' assemblée porta son choix sur le groupe du Tödi et exprima le vœu que le Bureau fédéral de l' état fit établir pour ce groupe une carte d' excursions spéciale, ce qui fut exécuté. On envisagea l' érection d' une cabane à l' Hegetschwilerplatte ou à la Gelbe Wand ( Tödi ), ainsi que la publication d' un Annuaire du Club. Enfin, la cotisation annuelle de chaque membre fut fixée à fr. 5, comme aussi la finance d' entrée.

Animés de grands espoirs, ces 35 hommes étaient venus à Olten pour fonder le Club Alpin Suisse. Ils ne s' étaient pas trompés. Tout le travail fut accompli. Il fallait que le Club Alpin fût créé: des ce moment, il l' était; il se présentait jeune, conscient de sa mission, prêt à l' action et plein d' es en un bel avenir.

La vie du C.A.S. est régie par sa constitution. Celle-ci est la loi fondamentale du Club; elle reflète très nettement ce qu' il est et ce qu' il vent être. Une bonne constitution protège contre l' incohérence et le désordre, maintient la vie du Club dans les voies tracées et offre une garantie d' avenir. Mais ce n' est pas un dogme rigide auquel il ne faut pas toucher. Ce qui importe, c' est que ses principes soient sains; d' autres façons de formuler et de nouvelles tâches peuvent alors lui être données sans risque de l' ébranler.

La première constitution était formée par les statuts Simler adoptés provisoirement par la constituante d' Olten. L' Assemblée annuelle du 5 septembre 1863 à Glaris lui donna sa forme définitive. Dès le début, la constitution ne représentait pas un contrat entre les sections; elle n' avait pas non plus sa source dans un contrat, les sections n' ayant été créées qu' après la fondation du Club. Mais c' est précisément par la formation de sections bien vivantes, dans lesquelles les effets de la constitution se faisaient nettement sentir, que les pensées de révision prirent naissance et que des propositions furent faites au Comité Central et à l' assemblée annuelle, tendant à compléter et à améliorer les statuts. C' est ce qui eut lieu déjà en 1866 à St-Gall où les troisièmes statuts reçurent une empreinte qui pouvait servir de norme pour l' avenir. Ils se maintinrent tels quels pendant des décades sans changement de quelque importance. Des revisions plus sérieuses eurent lieu en 1907, 1915 et 1923.

Il y eut pendant les premières années des hésitations et des tâtonnements pour arriver à plus de clarté sur le but et les tâches. Le projet Simler était bien plutôt un ensemble de directives que des statuts. Toutefois, la constitution de 1863 même ne séparait pas nettement le but et les tâches des détails d' organisation; elle contenait en outre des dispositions qu' une autre génération relégua par la suite dans des règlements spéciaux. Les statuts de 1866 seuls définissaient clairement le but du club:

1. Le C.A.S. se propose d' explorer les Alpes suisses, de les étudier plus exactement sous tous les rapports, de les faire mieux connaître et d' en faciliter l' accès. Il sert en outre de centre de ralliement à tous les amateurs de courses de montagne.

2. Il cherche à remplir sa tâche:

a ) par des courses périodiques de section; b ) par l' exploration annuelle des champs d' excursions; c ) par un appui approprié donné aux entreprises de particuliers ou de sections qui auraient pour but l' exploration du territoire alpin, la construction et l' aménage de refuges; d ) par le développement et I' amélioration du service de guides; e ) par des publications littéraires et graphiques.

Le développement de l' activité clubistique et le nombre croissant des étrangers et des indigènes fréquentant nos Alpes eurent pour conséquence qu' en 1907 les tâches fixées jusqu' alors prirent une nouvelle extension. Un nouvel objectif fut institué: « la conservation des beautés du territoire alpin suisse » et « la prise de position contre le vandalisme ». C' est là que l' idée de protéger la flore et les sites trouva son expression et que naquit la volonté de s' opposer à certains inconvénients dans le trafic et dans l' industrie des étrangers ( tableaux-réclame et construction de chemins de fer de haute montagne ). Le succès fut médiocre. La question des déprédations et de la profanation de la haute montagne ne cessa de préoccuper le Club, car il était difficile de trouver une définition précise, notamment si l'on voulait aussi protéger notre population montagnarde contre les préjudices moraux causes par le contact avec l' étranger. Il ne pouvait être question de partir en guerre contre l' hôtellerie; l' opposition contre les chemins de fer de montagne avait par contre quelque chance de succès, pour autant que le Club pût intervenir à temps, lors de la demande de concessions. En 1907, les statuts stipulaient comme tâche nouvelle: l' établissement et la démarcation de sentiers, ainsi que l' organisation de stations alpines de secours, la publication de guides-manuels de tourisme, de botanique, de géologie ou d' histoire de la vie alpine. Les nouvelles cabanes du club et autres refuges devaient également faciliter les courses d' hiver. On voit ici les premiers effets du sport du ski dans la haute montagne.

Plus la haute montagne était fréquentée en été et en hiver et plus les courses faites sans guide se multipliaient, plus les accidents devenaient fréquents. En conséquence, le caractère nettement démocratique du club devait le conduire à assurer ses membres. Seule une clause obligatoire était à même de permettre la conclusion d' un contrat favorable pour chacun. Les statuts revisés de 1915 prescrivaient comme obligation nouvelle « d' intro ou d' encourager l' assurance des membres contre les suites d' accidents de montagne »; et les statuts de 1924 encore en vigueur aujourd'hui stipulent brièvement « l' assurance des membres contre les suites des accidents de montagne ». Autant la lutte en faveur de cette mesure de prévoyance sociale fut tenace, autant son effet fut bienfaisant lorsque l' Assemblée des délégués décida à Interlaken, en 1925, l' Assurance obligatoire générale contre les accidents de montagne.

L' extension que prit le mouvement sportif au 20e siècle s' empara aussi de la jeunesse de moins de 20 ans. De nombreuses sociétés tentaient de l' attirer. Les écoles secondaires faisaient souvent des courses de montagne dans des régions où une meilleure préparation physique et intellectuelle eût été de rigueur. C' est pourquoi en 1915 le Club eut l' heureuse idée de se fixer un nouveau devoir, celui d' attirer la jeunesse et de l' encourager à faire des courses de montagne. Les statuts de 1924 disent brièvement qu' il convient « d' engager les jeunes gens à faire des courses » afin de ne pas éveiller l' idée que le Club avait l' intention, par l' organisation de la jeunesse, de recruter des membres par des moyens détournés.

On introduisit dans la constitution en vigueur les importantes tâches suivantes: l' organisation de conférences, de cours, de réunions familières et de la pratique du ski dans les Alpes. Tous nos membres actuels savent comment ont été et sont encore accomplies ces tâches; nous n' entrerons donc pas dans les détails.

En examinant le but et la mission du Club depuis le premier projet qu' à la constitution aujourd'hui en vigueur, on se rend immédiatement compte que le C.A.S. non seulement entend être utile à lui-même mais qu' il voulait et vent remplir une mission patriotique de culture.

Dès le début, le C.A.S. ne recrutait pas ses membres seulement parmi les universitaires, les privilégiés du sort et les gens fortunés. La constitution de septembre 1863 stipulait que « tout habitant de la Suisse et tout Suisse vivant à l' étranger » pouvait poser sa candidature de membre régulier. En 1866, on fit un pas de plus en déclarant, dans un esprit de tolérance, que, « en tant que Société nationale, le C.A.S. se composait en première ligne de Suisses; toutefois l' admission pouvait être accordée aussi à des étrangers ». Cependant, lorsqu' après 1900 le nombre des étrangers eut augmenté considérablement ( dépassant le 10 % dans certaines sections ) et que la guerre mondiale eut soulevé, même en Suisse, une vague de nationalisme, un vif débat s' engagea au sein du Club au sujet de la question des étrangers. D' une enquête faite en 1920 il résulta que, sur un total d' environ 18,000 membres, il y avait 1480 étrangers. En conséquent, l' Assemblée des délégués, tenue en 1923 à Berne, ajouta à l' article 5 de la constitution revisée que « le nombre des étrangers, dans les différentes sections, devait être limité de façon à sauvegarder le caractère national du Club ».

La constitution de 1863 autorisait l' admission des membres soit par les sections soit par les Assemblées annuelles. On renonça bientôt à ce dernier point. Au nombre des devoirs de membre du C.A.S., dans le cadre du Club dans son ensemble, il y avait la cotisation annuelle à la Caisse centrale et I' abonnement aux publications du Club ( dès 1907 le Jahrbuch [Annuaire] pour les Suisses alémaniques, L' Echo des Alpes pour les Romands tous deux remplacés, dès 1924, par Les Alpes pour tous ). Lors de l' intro de l' assurance obligatoire contre les accidents en montagne vint s' ajouter le versement d' une prime annuelle. Dès le début, les sections déterminèrent elles-mêmes à leur gré les obligations de leurs membres. Pendant longtemps, les membres étaient libres d' opter pour la section de leur choix, qu' à ce que fut réclamée leur entrée dans les sections des régions qu' ils habitent, sans toutefois établir une limitation .rigoureuse. D' abord l' assemblée générale, puis plus tard, tous les trois ans, l' Assemblée des délégués, désignait comme membres d' honneur uniquement des hommes qui « s' étaient tout particulièrement distingués dans l' exploration, l' étude ou la description des Alpes suisses ». Les statuts en vigueur, datant de 1924, élargissent cette condition en remplaçant le terme « des Alpes suisses » par « des montagnes » ( y compris, par conséquent, les montagnes d' autres pays ) et en permettant de nommer membres d' honneur des membres qui auraient rendu à la cause du Club Alpin Suisse des services éminents.

La question de savoir s' il fallait également admettre des femmes dans le Club a été tranchée au début, en déclarant que les sections restaient libres de nommer des femmes membres d' honneur ou membres extraordinaires. Cette clause établissait une situation peu claire qui, en 1907, amena la résolution de ne « plus admettre les femmes comme membres ». Toutefois, celles qui étaient alors membres pouvaient rester dans leur section, mais n' étaient plus autorisées à porter l' insigne. Néanmoins, en 1917 déjà, l' Assemblée générale de Zofingue fut à nouveau nantie de cette question et la repoussa. Et voici qu' en 1918 le Club Suisse de Femmes Alpinistes fut fondé en Suisse romande! Il comptait alors 150 membres et aujourd'hui il y en a 4200. C' était certainement la meilleure solution. Le C.A.S. accorde dans ses cabanes au C. S. F. A. les mêmes droits qu' à ses propres membres. Par la suite le C. S. F. A. renonça à construire des cabanes en haute montagne; par contre, il mit à la disposition de notre Club, pour la construction de la cabane de Trient, une somme de fr. 40,000.

Quant à la situation et aux devoirs des sections, la constitution de septembre 1863 disait notamment:

Le Club se groupe, par cantons ou par contrées, en sections qui se constituent comme elles l' entendent, sous réserve des obligations suivantes:

a ) Envoyer à la Caisse centrale les contributions annuelles et les droits d' entrée de leurs membres.

b ) Envoyer un rapport annuel avec liste des membres nouvellement admis.

c ) Collaborer autant que possible aux publications du Club.

Dès 1869, il fut demandé aux sections des rapports sur les refuges confiés à leurs soins, plus tard aussi sur les cabanes, condition qui est encore en vigueur aujourd'hui. L' exigence de l' alinéa c fut supprimée. Toutes les constitutions laissaient aux sections autant de liberté que possible quant à leur activité et à leur organisation, ce qui ne pouvait que profiter au Club dans son ensemble. Il fallut cependant demander que le Comité Central pût vérifier les statuts des sections en vue d' obtenir la qualité de personne morale et de constater leur concordance avec les statuts centraux. En 1907, il fut décidé que dans les régions où les alpinistes n' étaient pas assez nombreux pour former une section, des sous-sections pouvaient se constituer et s' affilier à des sections existantes. En 1923, il fut résolu qu'«au siège d' une section ne pouvaient figurer des membres d' une autre section ni à titre de groupe local ni sous toute autre désignation analogue ». Lorsqu' en 1932, la section Angenstein fut constituée, avec siège à Grellingen, tandis qu' en réalité elle exerçait son activité à Bàie, et qu' en 1935, elle demanda l' autorisation de transférer son siège à Bâle, l' Assemblée des délégués de Berne s' en tint fermement au principe, en dépit du fait que la section de Bâle avait déjà fait preuve de tolérance en ne faisant pas opposition au désir de ladite section.

Le cadre du présent article ne permet pas de suivre plus en détail le développement du Club, en ce qui concerne les sections et les membres. Il suffit de donner les indications ci-après:

Fin 1863: 8 sections 257 membres » 1888: 34 »3,090 » » 1912: 58 » 13,154 » 30 juin 1938: 84 » 31,226 » De par sa constitution actuellement en vigueur, le Club comprend les organes suivants: l' Assemblée des délégués, le Comité Central et les Commissions spéciales.

Au fur et à mesure de l' accroissement du Club, le nombre des délégués augmentait. Cependant, une Assemblée de délégués nombreuse n' accom pas de meilleur travail qu' une assemblée plus restreinte. Pendant plus de quarante ans il y avait un délégué pour 50 membres d' une section. Or, comme les sections des villes devenaient de plus en plus fortes, les petites sections de campagne avec leur petit nombre de délégués devaient sentir s' amoindrir leur influence sur les délibérations et les résolutions. Il s' en que les statuts de 1907 furent modifiés en faveur de la représentation des petites sections; il en fut de même pour les statuts de 1915 et 1923 qui tenaient également compte des droits des sections de moyenne importance.

Pendant des dizaines d' années, il n' y eut pas de limites bien définies quant aux droits des Assemblées de délégués et des Assemblées générales. L' accroissement du nombre des affaires démontra définitivement l' oppor d' éliminer de la constitution l' Assemblée générale en tant qu' organe du Club, et de ne lui donner dès lors que le caractère d' une réunion de fête. A l' Assemblée des délégués furent réservées les questions suivantes: revision des statuts, élection du Président Central et des vérificateurs des comptes, nomination des membres honoraires, approbation du rapport et des comptes annuels, fixation des contributions des membres à la Caisse centrale, subsides pour construction et acquisition de cabanes, décisions concernant l' assu, règlements des cabanes, stations de secours, publications périodiques, organisation de fêtes centrales.

La constitution Simler plaçait déjà à la tête de l' association un Comité Central ( C. C ); à cet égard, il n' y eut jamais rien de changé. Le Président Central fut élu d' abord par l' Assemblée générale, puis par l' Assemblée des délégués. La pratique démontra tout naturellement que les autres membres APERÇU SUR L' HISTOIRE DU CLUB ALPIN SUISSE 1863—1938.

( 76 ) du C. C. devaient, si possible, faire partie de la même section que le Président Central. Alors que la société était encore peu nombreuse, un conseil central de quatre personnes avec un suppléant était suffisant; mais lorsque le Club s' accrut, il en fallut au moins sept. Les statuts de 1863 exprimaient le vœu que le Président Central fût un alpiniste expérimenté et le chargeaient, à côté de ses fonctions présidentielles, du soin d' établir des projets de courses pour les excursions officielles, de pourvoir aux moyens auxiliaires ( cartes, guides, stations ) et de faire dans le Jahrbuch un rapport sur I' activité de l' association au cours de l' année. Plus tard, il fut déchargé de cette tâche, vu qu' il avait bien assez à faire pendant les trois années de son activité présidentielle.

Le C. C. a toujours été un organe administratif et exécutif. Il gère les affaires générales du Club, conformément aux statuts en vigueur, prépare les tractanda de l' Assemblée des délégués, exécute ses résolutions, lui soumet les rapports et comptes annuels, lui présente le budget pour l' exercice suivant et soumet les comptes annuels au contrôle des vérificateurs.

L' augmentation constante du travail amena peu à peu un surcroît de travail tel que le C. C, dès 1907, fut autorisé à engager un employé salarié pour liquider les travaux de bureau; depuis plusieurs années il y en a même deux. Le C. C. est également aide par des commissions spéciales.

Pendant ces 75 années 26 Comités Centraux ont servi le Club de plein gré et avec dévouement. Si aujourd'hui le C.A.S. se présente grand et fort en lui-même, comme une importante société patriotique, il le doit avant tout au travail de ses chefs attachés à poursuivre le but fixé et conscients de leur responsabilité, tant des chefs de la direction centrale que de ceux des sections.

Il y aurait encore bien des choses à rapporter et à mettre en lumière; mais cette rapide incursion dans l' histoire externe du C.A.S. ne permet à l' auteur de cet article qu' une brève esquisse des caractéristiques essentielles. Quant à l' histoire interne et à ses parties plus particulièrement importantes, les monographies qui suivent donneront des renseignements plus détaillés. Et les tableaux places à la fin de ce numéro compléteront toutes ces indications.

Sur les bases établies par ses fondateurs, le Club Alpin Suisse devait forcément prospérer, même si au cours des années de nouvelles tâches et orientations se révélaient inévitables. Il ne doit pas s' écarter de la volonté et des intentions idéalistes de ses fondateurs, autrement il se priverait de sa valeur, de sa force vitale. S' il veut aider à éveiller le sentiment de la nature dans notre peuple et à exalter le respect de nos montagnes, en tant qu' une des plus belles images de la Création, il faut qu' il marche lui-même en tête comme une élite. C' est là sa mission la plus belle.

Les cabanes du Club Alpin Suisse durant la période 1913—1938.

Par John-F. Michel.

Données générales.

Ceux d' entre nous qui connaissent la cabane Grünhorn ( Tödi ) et qui ont vu s' élever les magnifiques constructions des dernières années, cabanes Trient, Hollandia, pour ne citer que celles-là, peuvent se rendre compte du chemin parcouru par le C.A.S. dans l' aménagement des refuges en haute montagne. Déjà au cours du premier demi-siècle d' existence du C.A.S., il y avait eu une amélioration constante. Le livre du cinquantenaire, paru en 1913, avait permis de juger des étapes parcourues. Mais durant la troisième période de 25 années, c' est à une évolution encore beaucoup plus marquée qu' il nous a été donné d' assister.

Quelques points de comparaison illustreront cette constatation qui est tout à l' honneur de notre activité constructive, puisqu' ainsi nos Alpes sont dotées de demeures accueillantes et spacieuses, constituant pour les clubistes et leurs hôtes non seulement un attrait de plus en montagne, mais des « homes » où l'on peut se reposer convenablement et se préparer à partir dans les meilleures conditions pour de grandes courses.

Coût de la construction.

Au point de départ, nous avons la première cabane du Grünhorn ( 1863 ) qui coûta fr. 876. Elle fut déjà reconstruite et agrandie en 1870 et 1873/74. A cette époque, le premier règlement des cabanes prévoyait qu' elles devaient être assez spacieuses pour que 6 à 8 personnes puissent y coucher. En 1892, la cabane Bétemps au Mont Rose — qui fut longtemps directement gérée et exploitée par le C. C. revint à fr. 8000, pour 25 places, soit fr. 320 par place. Durant les premières années du siècle, plusieurs cabanes ( Dupuis, Concordia, Rotondo ) sont édifiées avec des subventions de 50 à 60% de la Caisse centrale. Elles arrivent à coûter fr. 8000, 12,500, 14,000, ce qui représente un coût par place de fr. 320, 350, 410, et une subvention par place de fr. 160 à 200. Un peu plus tard, mais toujours avant la guerre mondiale, nous voyons le prix par place dépasser fr. 500, cela presque uniquement pour des cabanes construites en bois. D' après le premier album des cabanes, édité en 1911, le 75% de nos refuges était en bois.

C' est vers 1916/1920 que se manifeste alors un brusque revirement dans l' art de la construction de nos refuges alpins; on revient à la construction en pierre mais complètement différente, considérablement améliorée et avec doublure en bois. Le rénovateur dans ce domaine fut M. G. Kruck, chef des cabanes de la section Uto, lequel construisit en 1916 la cabane Cadlimo dans le massif du Gothard. Son coût s' éleva à fr. 22,328 pour 32 places, soit fr. 700 par place.

Une étude extrêmement documentée ( éditée en 1922 par la section Uto — 110 pages avec plans détaillés ) expose les motifs qui ont conduit à donner la préférence aux constructions en pierre. Ce nouveau principe de construction fit école et dès lors, presque toutes les cabanes nouvelles ou reconstruites furent en pierre. Au lieu des 6 à 8 places primitives, on arrive à 70-80 pour les cabanes les plus grandes.

Mais tout cela ne contribue pas à limiter le coût de la construction. En 1921, la cabane Krönten coûte déjà fr. 45,000 ( avec subvention de fr. 32,000 ), ce qui représente fr. 900 par place. Ce chiffre fut encore dépassé à plus d' une reprise et le dernier Comité Central de Sion, sans en faire une prescription obligatoire, en vint à exprimer le vœu que le coût par place ne devrait pas dépasser fr. 1000.

Le confort intérieur dans maintes cabanes s' est amélioré par l' installation de sommiers métalliques et n' en déplaise à quelques esprits chagrins qui prônent le coucher à la dure, reconnaissons qu' une nuit de bon repos prédispose beaucoup mieux à un dur ou long effort du lendemain.

Dépenses totales.

Au cours des 50 premières années du C.A.S., les dépenses pour les cabanes avaient atteint fr. 410,313 alors que, d' après les données dont dispose le C.C., il a été dépensé pendant les 25 années suivantes fr. 939,320.85, représentant uniquement les subventions de la Caisse centrale. A ce montant s' ajoutent encore fr. 223,256.05 accordés pour réparations des cabanes, participation aux frais de mobilier, voies d' accès, ce qui donne le total imposant de fr. 1,162,576.90.

Dans ces chiffres, ne sont pas comprises les dépenses propres des sections, c'est-à-dire la part qui leur incombe dans le domaine particulier de notre activité. Des chiffres précis n' ont pu être recueillis à cet égard, mais si l'on tient compte que les contributions de la Caisse centrale ont atteint en moyenne 50 à 55% de la dépense totale, on n' arrive pas loin de 2 millions pour l' effort total accompli par le C.A.S. et ses sections en 25 ans pour parfaire et perfectionner le beau patrimoine de nos cabanes en haute montagne.

Ces données sont confirmées « grosso modo » par la valeur d' assurance contre l' incendie soignée par le C. C. pour un montant de fr. 1,962,350.

Donations.

Il convient de rappeler dans ce domaine les donations importantes faites en faveur de l' œuvre des cabanes ( elles représentent fr. 473,000 ):

Association Britannique des membres anglais du C.A.S. pour l' agrandisse de la cabane Britanniafamille Bordier à Genève pour la cabane au Riedgletscher sur St-Nicolasfamille Topali à Genève pour la cabane au Distelgrat sur St-Nicolaslegs Dr Bétrix, ancien vice-président central à la section GenevoiseC. S. F. A. pour la cabane TrientNeederlandsche Alpen Vereeniging pour la cabane Hollandia, qui a remplacé l' ancienne cabane Egon von SteigerM. Klaus à Uster, pour la cabane Baltschieder-KlauseM. Otto Fischbacher à St-Gall, pour la cabane Grialetsch famille Dollfus de Mulhouse pour le vieux pavillon DollfusM. Hotz pour la cabane Cufercaldon de membres de la section Uto pour la cabane Albert HeimM. Moll van Charante pour la cabane Kehlenalp.

Fréquentation.

Le nombre des visiteurs était en 1911 de 38,299, en 1912 de 30,032 et 25 ans plus tard, en 1935 de 85,572, en 1936 de 75,510, les conditions météorologiques ayant une influence importante d' une année à l' autre.

La proportion des membres du C.A.S. par rapport au total des visiteurs n' atteignait pas 20% en 1912 tandis que maintenant, elle dépasse 37%, ce qui montre l' usage que nos collègues font de nos accueillantes demeures. Puisse cette proportion aller toujours en augmentant.

Nombre des cabanes.

Le nombre des cabanes en haute montagne était, au début de 1938 ( sans les chalets pour skieurs ), de 116. Deux d' entre elles ont complètement disparu: celle de Barberine ( Jaman ) qui est sous les eaux du lac artificiel de Barberine, créé pour l' alimentation en eau des usines de Barberine et Vernayaz qui fournissent le courant électrique aux C. F. F., l' autre qui portait le nom de notre ancien Président Central Bernoud, dans le massif de l' Aletschhorn, enlevée par une avalanche au cours de son premier hiver et qui a été remplacée par la nouvelle cabane Oberaletsch ( groupe Chasserai — section Chaux-de-Fonds ).

Administration et règlements.

L' administration générale des cabanes, bien qu' étant du ressort des sections, est dans les grandes lignes fixée par un règlement central, constamment remis sur le métier et perfectionné. Sa dernière édition a été ratifiée par l' assemblée des délégués de Coire, en septembre 1934.

Une innovation de la dernière période de 25 ans a été la constitution d' une Commission centrale des cabanes qui examine les plans des constructions nouvelles et transformations importantes, recueille les expériences faites et conseille au besoin les sections.

Un modèle de contrat-type pour gardien de cabanes a été établi en 1925 par le C. C. de Berne.

Retenue des places.

Les Alpes publient maintenant régulièrement une rubrique annonçant la retenue des places pour des courses de sections, cours en montagne, ce qui permet d' éviter dans une certaine mesure l' encombrement et laisse aux touristes isolés et aux petites caravanes la latitude de choisir leurs dates en dehors de celles où une certaine affluence est annoncée.

Voies d' accès.

Les voies d' accès aux cabanes se sont en général beaucoup améliorées et la signalisation tend à devenir meilleure. Il reste bien entendu que l' accès d' un refuge en haute montagne ne saurait être assimilé aux sentiers qui entourent certaines stations ou facilitent le passage de cols fréquentés. Une connaissance minimum de la montagne doit être requise de ceux qui veulent gagner nos cabanes, mais, en cas de brouillard, de mauvais temps, une signalisation raisonnable peut rendre d' inappréciables services et éviter une nuit en plein air. L' Union Internationale des Associations d' Alpinisme, à laquelle le C.A.S. est affilié, a récemment publié une notice contenant d' intéressantes suggestions dans ce domaine.

Cabanes pour skieurs.

En plus des cabanes en haute montagne, et qui relèvent essentiellement de l' activité d' ensemble du C.A.S., ce serait une lacune de ne pas signaler en terminant une œuvre plus particulière qui est restée du domaine exclusif des sections: c' est celle des cabanes ou chalets pour skieurs. Depuis 20—25 ans, par suite du développement considérable et insoupçonnable au début du siècle de la pratique du ski et des courses d' hiver, nombreuses ont été les sections qui ont pris l' initiative, et cela entièrement à leurs frais, de faire ériger des cabanes pour skieurs dans le Jura et les Préalpes. Les Alpes de janvier 1937 en ont donné une liste impressionnante, et actuellement leur nombre approche de la centaine.

Il y a eu un effort extrêmement important et méritoire qui doit également être à l' actif du C.A.S. Quelques-unes de ces constructions sont particulièrement soignées et confortables; plus encore qu' en haute montagne on en a fait des homes charmants et qui ne contribuent pas peu à développer l' esprit de camaraderie et d' amitié entre ceux qui les fréquentent assidûment. Les dépenses s' y rapportant ne sont pas comprises dans les chiffres mentionnés plus haut.

Album des cabanes.

Rappelons enfin pour mémoire nos albums de cabanes et leurs compléments, avec cartes indiquant la situation des refuges, qui non seulement témoignent de l' œuvre réalisée mais sont aussi une source de documentation précieuse pour les clubistes et les organisateurs de courses.

L' avenir.

Cela était le passé. Que sera l' avenir? En présence de l' immobilité de l' Alpe, il semblerait que l' œuvre des hommes en ces hautes régions doit aussi subir peu de changements. Nous avons vu que cela n' était pas le cas et qu' une différence très marquée existe entre la conception des cabanes durant les 50 premières années et la période suivante. Cette évolution au point de vue matériel et technique de la construction de nos cabanes a été un grand progrès.

D' autres problèmes surgiront, tels que l' éclairage des cabanes, l' utilisation de la T. S. F. pour les caravanes de secours ( mais que le Ciel nous préserve d' autres applications de cette technique moderne ), l' aménagement plus poussé pour l' alpinisme hivernal, peut-être l' emploi d' autres matériaux.

Mais au-dessus de ces préoccupations purement pratiques, il importe avant tout que nos cabanes en haute montagne restent non seulement des refuges au sens strict du mot, pour permettre à ceux qui vont plus haut encore d' avoir un bon repos et pour accueillir les caravanes pendant le mauvais temps, mais qu' elles soient aussi des demeures de paix, de grande joie, où nos âmes reprennent contact avec les Alpes magnifiques que Dieu nous a données.

C' est l' esprit du C.A.S., la foi dans son idéal, l' amitié des uns pour les autres, le respect de la nature, qui permettent que l' œuvre des hommes soit bénie là-haut.

Bibliographie.

Le livre du cinquantenaire du C.A.S., par le Dr Henri Dilbi ( traduction française de D. Delétra ).

Album des cabanes, édition 1911—1927 et suppléments successifs.

Die Clubhütten der Sektion Uto, Gustav Kruck.

Les cabanes de la section Genevoise, par D. Delétra, E. Thury, Egm. d' Arcis.

Le C. À. S. et les guides.

Par Rudolf Wyss.

« De tout temps le C.A.S. a compris dans ses tâches celle d' encourager la profession de guide, et cela tant dans le but d' être utile à l' alpinisme que pour le bien du corps des guides. Et ce n' est que justice, car ni l' exploration des Alpes à l' époque classique, ni plus tard l' évolution de l' alpinisme ne peuvent s' imaginer sans l' existence de guides capables. Les efforts du C.A.S. en faveur de cette profession visaient surtout la réglementation de l' activité et de l' instruction professionnelle des guides et les secours alloués aux guides et porteurs victimes d' accidents ou dans le besoin, ainsi qu' à leurs familles.

Réglementation professionnelle des guides.

Déjà en 1856, le canton de Berne subordonna cette profession à la surveillance de l' Etat en introduisant l' examen et le brevet de guide ainsi que des tarifs obligatoires. En 1857, le Valais en fit autant. Dans les autres cantons alpins, le C.A.S., par l' entremise de ses sections et d' entente avec les autorités et les guides, chercha à intervenir en vue d' une organisation bien établie. Cela s' effectua d' abord par l' institution et le contrôle de corps de guides, l' élaboration d' un règlement, la publication de tarifs et de listes de guides. Les sections Rätia en 1865 et Tödi en 1866 prirent les devants, puis ce fut le tour des sections Alvier-Piz Sol, Säntis, Davos, Titlis, Diablerets, Bernina, Engelberg, Leventina, Mythen, Basse-Engadine, Piz Terri, d' autres encore. Les lignes directrices établies dès 1874 par une commission spéciale du C.A.S. servirent de norme pour un règlement à l' usage des guides et porteurs. Y sont prévus entre autres: des corps locaux de guides avec chefs, statuts et Die Alpen — 1938 — Les Alpes.36 tarifs; le brevet de guide sur la base d' un examen et d' une période d' activité pratique; des taxes peu élevées, adaptées aux conditions locales, mais autant que possible unifiées dans toute la Suisse; la liberté pour les guides d' exercer leur profession en dehors de leur rayon local. Ces principes étaient destinés à servir de base aux règlements pour guides que les gouvernements cantonaux pourraient avoir à édicter parla suite. Ce fut le cas pour Uri en 1888, 1919 et 1936; pour les Grisons en 1907,1926 et 1927; pour Obwald en 1914; pour le Tessin en 1914 et 1930; pour le canton de Vaud en 1929 et 1934; pour Appenzell en 1936. En 1874, 1902 et 1914, Berne entreprit la revision de son règlement pour guides de 1856. En 1887, 1925 et 1934, le Valais fit de même pour son règlement de 1857. Dans tous ces cantons, la profession de guide est aujourd'hui subordonnée à la réglementation de l' Etat, ce qui n' exclut cependant pas la collaboration du C.A.S. Dans les cantons de Berne, Grisons, Valais et Vaud, le C.A.S. est représenté dans les commissions cantonales des guides. Dans l' Obwald, la section d' Engelberg est chargée par le gouvernement d' exercer une surveillance sur tout ce qui concerne les guides et, dans le Tessin, les sections du C.A.S. ont eu pour tâche de contrôler dans une certaine mesure l' équipement et la façon de se comporter des guides. Ce n' est que dans le canton de Glaris que, de nos jours encore, le corps des guides et des porteurs est dépendant du C. C. et du C.A.S., la surveillance directe en incombe à la section Tödi; les règlements des guides et porteurs datent des années 1866, 1871, 1875, 1892 et 1924. Ces divers règlements et statuts concordent aujourd'hui entre eux quant aux points essentiels suivants: partout la profession de guide est liée au brevet; celui qui exerce la profession de guide sans posséder de brevet est passible d' une amende. Le guide obtient son brevet après avoir suivi avec succès un cours spécial pour guides. Le carnet de guide sert de brevet, l' insigne des guides du C.A.S. de marque distinctive. Tous les guides doivent être assurés contre les accidents et sont tenus de coopérer dans les actions de secours. Leur libre circulation est garantie expressément ou tacitement. Les tarifs — à l' exception de celui du Tessin — spécifient tous des taxes d' ascensions et de courses, adaptées aux conditions locales et, pour les engagements d' une certaine durée, des salaires à la journée. Actuellement, ces derniers sont fixés à fr. 25 ou à fr. 35 par jour, plus l' entretien. Pour les courses d' hiver les suppléments suivants peuvent être exigés: dans le Valais 25%, dans le canton de Glaris 25%, dans celui de Berne 25—30%, dans les Grisons 40%. Le Tessin ne reconnaît que des taxes journalières d' au moins fr. 25 pour 10 heures de service, chaque heure supplémentaire étant comptée en plus à raison de 2 fr. 50. Le tarif des porteurs représente partout le 70 % de celui des guides, sauf dans le canton de Vaud où il est fixé aux deux tiers de ce dernier; mais il est interdit aux porteurs de remplir l' office de guides. Partout se sont constitués des corps de guides. Là où ces corps ne sont pas obligatoires, les guides doivent s' organiser de leur propre chef en sociétés locales et fédérations cantonales. En 1906 fut fondée une fédération suisse des guides qui a été renouvelée en 1928 et qui compte aujourd'hui 800 membres environ; elle a pour objet de soutenir la profession de guide en collaborant avec les autorités cantonales et le C.A.S.

Formation des guides.

La formation officielle des guides se fait dans des cours spéciaux qui furent institués d' abord dans le canton de Berne en 1874, puis par le C.A.S. en 1881. Aujourd'hui il existe des cours de guides institués par le canton et d' autres par le C.A.S. fonctionnant l' un à côté de l' autre.

Les cantons de Berne, des Grisons et du Valais ont leurs propres cours cantonaux où s' obtiennent les brevets cantonaux correspondants; toutefois, des candidats venant d' autres cantons peuvent y être admis moyennant l' autorisation de leurs autorités. Ils reçoivent alors soit le brevet de leur canton soit celui du C.A.S. Le C.A.S. subventionne les cours cantonaux comme les siens propres. Les cours du C.A.S. sont organisés et donnés par l' une de ses sections sous le contrôle du C. C.; ils sont en première ligne destinés aux futurs guides des différents cantons qui n' organisent pas eux-mêmes de cours. Quiconque suit avec succès un cours du C.A.S., obtient le brevet de ce club ou celui de son canton.

Au début, les cours pour guides étaient purement théoriques. Le règlement du C.A.S. de 1881 stipule des cours d' hiver de 8 jours scolaires, à raison de 6 heures par jour, avec examen pour l' obtention du brevet. Le règlement de 1909 étendait la durée de ce cours à 10 jours dont 4 étaient attribués aux courses en haute montagne et aux exercices sur le rocher, le glacier et le névé. Les candidats devaient avoir prouvé au préalable qu' ils connaissaient à fond les montagnes de leur région. Celui qui passait avec succès obtenait le brevet de IIe classe; le titre de guide de Ire classe ne pouvait être obtenu au plus tôt que trois ans après avoir fait preuve de capacités adéquates. Le règlement de 1925, concernant les cours et les brevets de guides de montagne et de guides-skieurs du C.A.S., rendait plus difficile l' accès aux cours de guides en exigeant entre autres que le candidat fût apte au service militaire et pût fournir la preuve de son stage comme porteur. Comme innovation essentielle, il introduisait l' obligation du diplôme et les cours spéciaux pour guides-skieurs; seuls des guides de montagne diplômés pouvaient aspirer à devenir guides-skieurs. En outre, ce règlement stipulait l' obligation de l' assurance contre les accidents et la coopération dans les actions de secours. Le règlement de 1925 fut revisé en 1937 sans apporter aux cours pour guides de modifications notoires. La subvention, la durée des cours et le programme d' enseignement ainsi que les conditions d' admission restèrent inchangés. Le C. C. du C.A.S. encourage les cours en accordant une contribution de fr. 15 à fr. 25 au maximum par participant. Le cours dure au moins 10 jours, il combine l' enseignement théorique et pratique. Le premier comprend:

a ) Devoirs des guides envers les touristes, les autres sociétés et les autres guides; b ) tâche des guides en cas d' accidents, signaux de détresse, secours aux blessés et aux malades; c ) hygiène et propreté; d ) dangers en montagne; e ) géographie particulière de la région alpine à laquelle appartient l' aspirantgéographie des régions alpines de la Suisse et des contrées montagneuses limitrophes; g ) connaissance et emploi de la carte et de la boussole; h ) équipement des guides et touristes; i ) entretien et utilisation des cabanes du club; k ) tarifs des guides; l ) assurance des guides; m ) règlement des guides du C.A.S.; n ) dispositions cantonales pour la protection des plantes et des animaux.

Il n' est donné aucun détail de plus sur la formation pratique. Au lieu des brevets de Ire et de IIe classe il n' est plus décerné qu' un seul diplôme. Les cours pour guides-skieurs sont également restés sans changement. Ils durent 7 jours comme auparavant; toutefois, les cours pour guides de montagne et pour guides-skieurs peuvent être réunis en un seul dont la durée est alors de 17 jours au moins. Le programme du cours pour guides-skieurs prévoit:

a ) Formation pratique et complète dans le sport du ski; b ) dangers de la haute montagne en hiver; actions de secours; c ) hygiène du sport d' hiver; d ) équipement des touristes et guides pour courses d' hiver; e ) connaissance des courses qui peuvent se faire en hiver; f ) nature et construction du ski et sa fixation, réparations; g ) confection de matériel de sauvetage et notions sur les premiers secours; h ) exercices pratiques.

Comme jusqu' alors, seuls les guides de montagne diplômés peuvent devenir guides-skieurs.

Les dispositions cantonales relatives aux cours correspondent dans leurs grandes lignes à celles du C.A.S. Le canton des Grisons précise que ses cours concordent avec le règlement du C.A.S. et doivent généralement se scinder en cours d' été et cours d' hiver. La durée totale des deux cours est de 17 jours au moins. Le Valais donne des cours de guides de montagne et de guides-skieurs dont la durée est fixée par le Département de justice et police. Le canton de Berne n' a pas encore de cours spéciaux pour guides-skieurs, toutefois il exige de chaque postulant au diplôme de guide qu' il sache skier. Pour les autres cantons qui n' ont pas leurs propres cours, ceux du C.A.S. servent de norme.

Quant au nombre des cours de guides organisés dès le début par le C.A.S. et aux subventions accordées à cet effet par la caisse centrale du C.A.S., le tableau ci-dessous donne les renseignements à cet égard. Les cours sont groupés selon les cantons où ils ont été donnés; ajoutons qu' il est arrivé maintes fois que des participants dans un canton ont aussi pris part au cours d' un canton voisin, par exemple des Vaudois dans le Valais, des Uranais dans le canton de Berne, etc.

( 85 ) LE C.A.S. ET LES GUIDES.

Cours pour guides 1874—1912 Cours pour guides 1913—1937 Canton Nombre de cours Brevets Nombre de cours Brevets BerneGrisonsValaisAppenzellGlarisObwaldSt-GallUriVaudTessin

Total Allocation du C.A.S.

8 11 14 1 2 1 4 n Ci 6 4 8 1 2 2 176 82 285 21 32 32 41 17,914 fi n. 80 23 25,948 f 628 r. 25 Sans aucun doute, les cours pour guides constituent un apport précieux aux progrès de la profession. Vu la grande responsabilité que comportent le métier de guide et les capacités professionnelles exigées des guides, il semble aujourd'hui encore que leur formation officielle est à peine suffisante; c' est encore pour l' avenir, une tâche utile et urgente que de collaborer à leur perfectionnement.

Organisations de prévoyance en faveur du corps des guides.

A côté des collectes occasionnelles, le C.A.S. subventionne les institutions permanentes de prévoyance suivantes, en faveur des guides victimes d' accidents ou dans le besoin et de leurs familles.

a ) Assurance des guides.

Elle existe depuis 1881, en vertu du contrat conclu entre le C.A.S. et la « Société Générale d' Assurance accidents et responsabilité civile „ Zurich " S. A. » à Zurich, contrat qui, d' entente avec les guides, fut à plusieurs reprises réadapté aux besoins de l' heure. C' est une assurance contre les accidents, pour les guides et les porteurs, qui s' étend également aux accidents non professionnels. Aujourd'hui, l' assurance peut s' appliquer aux cas de décès, d' invalidité et d' indemnités journalières, soit pour une somme égale pour décès et invalidité, soit en doublant la somme assurée en cas d' invalidité. Au gré du bénéficiaire, les soins peuvent aussi être assurés jusqu' à concurrence de fr. 300 à fr. 1000, moyennant un supplément de prime approprié. La durée de l' assurance peut être fixée à volonté pour la période du 1er août au 1er octobre, du 1er juillet au 31 octobre, du 1er mai au 31 octobre, du 1er novembre au 30 avril ou du 1er mai au 30 avril. De tout temps, le C.A.S. a contribué au payement des primes soit: en 1881—1884 2°/00; en 1885—1890 3 °/00; en 1891—1902 ö0/«,; en 1903—1907 3%700 pour l' été, 4y2°/00 pour l' année entière; en 1908—1922 3%0/00, au maximum fr. 14; en 1923 jusqu' à ce jour 3 °/00, au maximum fr. 15 pour l' assurance de 6 et 12 mois, 2°/00 pour l' assu de 4 mois et 100 pour celle de 3 mois.

Voir page 529 le tableau renseignant sur toutes les prestations consenties depuis 1881 par le C.A.S. au corps des guides et à la compagnie d' assurance.

b ) Fonds de secours pour guides.

Ce fonds a pour objet de venir en aide aux guides et porteurs dans le besoin, ainsi qu' à leurs familles. Il a pris naissance lors d' une collecte faite parmi les hôtes de l' hôtel Riffelalp à Zermatt et s' est augmenté dès lors grâce aux allocations de particuliers, aux collectes parmi les membres du C.A.S. de l' A. C, aux collectes faites par le « NeederlandscheAlpenvereeniging » et par quelques sections du C.A.S. et aussi grâce au transfert provenant de la fondation Huber et aux versements réguliers de la « Zurich ». Depuis l' institu du fonds à ce jour, il a été versé, conformément aux conditions, la somme de 40,845 fr. 65. Le 31 décembre 1937, le fonds se montait à 43,166 fr. 50.

L' administration en est confiée au C. C. du C.A.S.

c ) Fondation Huber.

Elle sert à venir en aide aux guides suisses victimes d' accidents età leurs familles. Elle provient du don de fr. 20,000 fait par J. H. Huber à Hausen am Albis et s' augmenta de fr. 5000 grâce au revenu d' un legs de M. J. C. Hornung à Lyon. La fondation Huber reçut également des dons à plusieurs reprises; ainsi il a été possible — à côté des allocations faites au fonds de secours pour guides — de distribuer une somme de fr. 14,720 dans différents cas de gêne. Au 31 décembre 1937, la fortune de la fondation s' élevait à 41,380 fr. 60. Elle est également gérée par le C. C. du C.A.S.

Il y a lieu de mentionner ici avec reconnaissance la fondation la plus récente en faveur des guides et porteurs suisses, soit la Fondation Sir-William-Ellis.

Sir William Ellis, G. B. E., vice-président de l' Association des membres britanniques du C A. S. et membre de la section de Berne du C.A.S., a, de concert avec Lady Ellis, son épouse, inscrit dans son testament une somme de £ 4000, capital dont les intérêts doivent servir à secourir des guides et porteurs suisses et leurs familles qui seraient dans le besoin. Sir William Ellis entend par là exprimer sa reconnaissance pour l' attention et les prévenances dont il a été l' objet de la part des guides lors de ses nombreuses ascensions et varappes en Suisse. L' administration de ce fonds est confiée à l' Association des membres britanniques du C.A.S. Ce geste généreux fait honneur au noble donateur ainsi qu' au corps des guides suisses. En même temps il témoigne des liens d' amitié qui existent entre l' alpiniste et le guide, même au-delà de nos frontières nationales.

Puissent ces mêmes liens se maintenir entre le Club Alpin Suisse et le corps des guides, comme ce fut le cas jusqu' ici 1

Guides et Caries.

Par Oskar Allgäuer.

En 1864 déjà le C.A.S. a commencé la publication de ses Itinéraires; à la fin du siècle, ils étaient au nombre de vingt-deux. Ils ne contenaient tout d' abord que de très courtes notices pratiques, mais bientôt se présentèrent sous forme de monographies plus ou moins étendues. Au nombre des auteurs nous trouvons les noms de Binet-Hentsch ( Bernina ), Christ ( Alpes d' Unter ), Coaz ( Oberland grison ), Fellenberg ( Oberland bernois ), Imhof ( Massif de l' Albula, Ofenpass-Silvretta, Montagnes de la Plessur, Rätikon ), Kurz ( la partie suisse du Mont-Blanc ), Rütimeyer ( St-Gotthard, Tessin, Montagnes du Rheinwald ) etc., etc., de telle sorte qu' il paraît naturel qu' à côté de la partie touristique se développe également la partie scientifique; cette tradition a été reprise heureusement dans la plupart des Guides récents.

En 1901, l' Assemblée des délégués de Vevey décida d' éditer au lieu des « Itinéraires » de brefs « Guides » dont le contenu serait touristique ou scientifique. En 1902 déjà parut le premier volume de la nouvelle série des Guides glaronnais ( dont la 5e édition a été éditée en 1932 ), puis vint le Guide mariais en deux volumes ( une 3e édition a paru en 1930/1932; une 4e édition est en préparation ), en 1908 le Guide tessinois également en deux volumes, dont la 2e édition, en un volume, a paru en 1931 et une édition en italien en 1932. En 1912, 1913 et 1915 parurent les trois volumes des Excursions géologiques de Julius Weber, dont on peut encore se procurer le 2e volume.

Pendant la dure période de la guerre, le C.A.S. commença la publication de deux grands Guides, le Guide du Valais et le Guide des Grisons, dont le dernier ne comprendra pas moins de dix volumes, au lieu des trois primitivement prévus. En 1916 ce fut le tour du premier volume du Massif de la Tamina ( 2e édition en 1925 comprenant le massif de la Plessur ) auquel s' ajouta un supplément géologique et botanique aujourd'hui épuisé, en 1918 parut le second volume qui comprend VOberland grison et le Rheinwald, en 1926 le troisième volume Calanca-Mesolcina-Avers, en 1922 le quatrième volume, lre édition du Guide de Bergell ( 2e édition en 1935 ), puis tôt après, en 1932, le cinquième volume Guide du Bernina, en 1934 le sixième volume Guide de l' Albula et le huitième volume, le Guide Silvretta-Samnaun, et en 1936, le septième volume, le Guide du Rätikon ( au total plus de 3100 pages ), tous guides qui doivent être bientôt complétés par les neuvième et dixième volumes comprenant les montagnes à l' est du Bernina et du sud de l' Inn, y compris le Parc National.

Le premier de la série des Guides du Valais parut en 1916, le troisième volume, sur le massif du Col Théodule au col du Simplon ( en deux volumes, en allemand ), dont il a paru en 1937 une seconde édition revue, en français; en 1921 vint le deuxième volume pour le massif du Col de Collon au Col du Théodule ( 2e édition en 1930 ). En 1919 parut en français le troisième volume ( 2e édition originale en 1937 ), en 1920, le quatrième volume, du Simplon à la Furka; en 1922 une traduction du volume II ( 2e édition originale 1930 ), en 1923 le volume I du Col Ferret au Col de Collon ( 2 " édition 1937 ). Le Guide du Valais se trouve ainsi complet en français et, dans leur nouvelle édition, ses quatre volumes comprennent 1800 pages. En outre, un Guide du Skieur à travers les Alpes valaisannes ( le seul édité à ce jour par le C.A.S. ) est consacré à la Grande « Vallée »: Volume I ( 1924 en français ) du Col de Balme au Col Collon, volumes II et III ( 1924 et 1930, en allemand ) du Col de Collon au Monte Moro et de ce dernier au St-Gothard.

De 1863 à 1912 le C.A.S. a dépensé, nous dit le DrDübi dans ses « Cinquante premières années' du C.A.S. », la somme de 52,393 fr. 50; les frais des Guides édités de 1913 à 1937 ne se montent pas à moins de 329,380 fr. 70, dont à peu près la moitié ( 141,451 fr. 05 ) a été couverte par la vente des Guides, confiée depuis 1933 à la Centrale d' éditions du C.A.S., à Kriens.

Un certain nombre de sections ont également édité en partie à leurs propres frais des Guides, qui, complétant ainsi l' œuvre du C.A.S. lui-même, embrasseront bientôt toutes les Alpes suisses. Ainsi la section de Berne: Guide de haute montagne à travers les Alpes bernoises, en 5 volumes ( la 2e édition a commencé à paraître en 1931, il reste encore à faire paraître les volumes I et V ); la section genevoise a édité le Guide de la Chaîne frontière entre la Suisse et la Haute-Savoie, en 2 volumes ( 1928 et 1930 ), et la section Pilatus le Guide d' excursion à travers les Préalpes de la suisse centrale, en 3 volumes ( 1929—1932 ). On doit aussi mentionner en complément le Guide des Engelhörner du Club alpin académique de Berne ( 2e édition 1934 ).

Ainsi le Club Alpin Suisse a fait preuve dès sa naissance d' une activité créatrice — qui se continue de nos jours — dans le domaine des Guides. En ce qui concerne les Cartes, son mérite réside avant tout dans l' aide et l' appui qu' il a accordés à l' œuvre du Bureau topographique fédéral ( et de son prédécesseur, le Bureau de l' Etat fédéral ) ainsi qu' aux établissements privés de cartographie.

Déjà lors de la première séance du premier Comité Central du C.A.S. la demande avait été adressée au Conseil fédéral d' éditer des cartes spéciales au 1: 50,000 et le C. C. ne cessa de réclamer l' accomplissement de ce travail jusqu' à la création, par une loi fédérale de 1868, de la carte Siegfried. Lorsque le renouvellement des cartes de la Suisse se fit sentir d' une façon pressante, ce fut de nouveau le C.A.S. qui s' occupa d' une manière intensive de cette question. A cette occasion il publia en 1932 un numéro spécial des Alpes richement documenté et si l' ordonnance d' exécution du Département militaire fédéral du 9 décembre 1936 relative à la loi fédérale du 21 juin 1935 prévoit, à côté d' une nouvelle carte au 1: 50,000, la carte au 1: 25,000 qui doit être achevée de 1937 à 1976, c' est à lui qu' on le doit avant tout.

Dans les années précédentes, le C.A.S. avait rendu à ses membres de précieux services en leur distribuant des cartes. Ainsi l' Annuaire de 1884 contenait comme supplément artistique une carte du massif du Todi au 1: 50,000 qui réalise l' exigence la plus moderne: l' éclairage naturel du sud. Et presque année après année parurent ainsi comme suppléments à l' Annuaire une quarantaine de cartes qui, bien que vieillies en partie au point de vue touristique, donnent aujourd'hui une image intéressante de l' état des glaciers à l' époque, des eaux non corrigées, des voies de communications primitives et des localités avant l' essor des industries modernes. On peut encore considérer aujourd'hui comme remarquables les feuilles de la carte du Mont Blanc d' Albert Barbey ainsi que la carte-relief de l' Oberland bernois et du Haut-Valais de Frey. Le C.A.S. avait dépensé pour ces cartes d' excursion de 1863 à 1912 plus de fr. 90,000.

D' ailleurs le C.A.S. a continue jusqu' à ce jour à exercer son activité dans l' édition de cartes. Ainsi les volumes 54 ( 1919 ), 56 ( 1920 ) et 57 ( 1922 ) de l' Annuaire — que l'on peut encore se procurer aujourd'hui — contiennent les très pratiques et magnifiques reproductions de la carte Siegfried: Tessin central, Nufenenpass-Val Calanca et Gadmen-Bietschhorn, cette dernière avec indications des routes pour skieurs. En 1924 et en 1930 parurent comme suppléments aux trois volumes du Guide du Valais pour skieurs trois reproductions fort bien choisies de l' Atlas topographique avec, marquées en rouges, les routes pour skieurs. La dernière carte distribuée par le C.A.S. est précisément une carte pour excursions à skis, représentant le massif du St-Gothard en tons-reliefs; elle accompagnait la revue Les Alpes de l' année 1934.

« Que l' escalade des Alpes est devenue autre! » s' écrie Guido Lammer Les guides et les cartes ont considérablement contribué à ce changement. De-vons-nous le regretter? Je ne le crois pas. Le temps des grandes expéditions de découvertes est passée pour toujours dans notre pays. La haute montagne suisse est géométriquement mesurée jusqu' en ses recoins et projetée sur le papier, les voies d' ascension sont décrites, classées et marquées d' un sceau, pour ainsi dire. Mais les splendeurs de la fleur et de l' arbre, du rocher et du nevé sont restées. Et si, au lieu de quelques pionniers, des milliers de gens peuvent, grâce aux guides et aux cartes du C.A.S., au cours de loisirs strictement mesurés tremper leur corps et leur âme dans le sublime monde des sommets nous devons nous en réjouir franchement.

La participation du C.A.S. à l' exploration scientifique des Alpes.

Par Ernst Jenny.

Les statuts de 1863 assignaient au Club la mission de faire connaître nos Alpes sous tous les rapports, notamment au point de vue de la topo- graphie, de l' histoire naturelle et du paysage, et d' éveiller l' intérêt du public à cet égard. Et les derniers statuts, datant de 1923, stipulent que l' étude des problèmes inhérents à la science alpine doit être encouragée.

Comment le club s' est acquitté de cette tâche au cours de ces 75 années? C' est ce que nous allons exposer de façon succincte.

L' exploration scientifique des Alpes a débuté bien longtemps avant la fondation du Club et fut l' objet d' un grand enthousiasme surtout en Suisse. Elle date de l' époque de la Reformation. Conrad Gessner de Zurich peut être qualifié de pionnier de la botanique alpine; son ami Josias Simler, de premier explorateur des glaciers. Mais l' impulsion donnée fut peu suivie; on se contenta en général de compiler et de coordonner les travaux antérieurs jusqu' à ce qu' au 18e siècle Jacob Scheuchzer établît une sorte de base pour la géographie physique de la Suisse et qu' Albert Haller intervînt de façon décisive — comme il le fit dans la poésie — en jetant, dit Dübi, les fondements de la géologie et de la minéralogie alpines et en démontrant l' in des glaciers sur le climat des Préalpes et du Plateau suisse.

Puis, le Genevois H. B. de Saussure, vainqueur du Mont Blanc, donna en 1776-1796, dans ses Voyages dans les Alpes, le premier traité de physique de la haute montagne dont il fit connaître la structure géologique, les roches et les glaciers, ainsi que les conditions thermiques et atmosphériques. Le développement de la géologie — surtout alpine — en Suisse allemande est du à Conrad Escher von der Linth, au commencement du 19e siècle. La fondation d' une « Société Helvétique des Sciences naturelles » ne se fit plus guère attendre. Les rapports de ses délibérations annuelles et, avant tout, la remarquable série de ses Mémoires renferment d' abondants matériaux utiles pour l' ex des Alpes. D' autre part, de nombreux ouvrages encyclopédiques x ) témoignent du niveau élevé de nos sciences naturelles.

Il n' est donc pas étonnant que la fondation de notre Club ait été accueillie avec joie par les naturalistes et que parmi les 300 membres de l' année 1863 il se trouve un nombre imposant d' hommes de science.

Il va sans dire que le Club Alpin Suisse ne pouvait pas songer à créer par ses propres moyens des ouvrages d' une certaine envergure relatifs à la science des Alpes et à les publier. Plus le Club prenait le caractère d' une société de grimpeurs et plus il croissait, plus on pouvait craindre le recul de l' ex alpine.

A la deuxième fête annuelle qui eut lieu à Bâle en 1864, le nouveau président central, M. Meyer-Bischoff, exprima le vœu que tous les membres du C.A.S. se fissent un devoir de se mettre à titre de pionniers au service de la science. En 1866, le C. C. de St-Gall eut l' ambition d' éditer une œuvre importante intitulée Schweizerische Gebirgskunde ( alpinologie suisse ). C' était viser un peu trop haut! Toutefois, en feuilletant les 58 volumes d' annuaires, de 1864 à 1923, et Les Alpes de 1925 à 1937, on est étonné de constater la richesse des travaux sur la botanique, la zoologie, la géologie, la géognosie, la minéralogie, les éboulements, la science glaciaire, les avalanches, la météorologie, l' hygiène et la physiologie, la géographie et les coutumes populaires, l' orographie, la topographie, la cartographie, la nomenclature, l' hy, la mensuration des altitudes et des degrés, l' ethnographie, l' histoire, les légendes, l' économie, la littérature et les arts, les croquis de montagnes, les noms de lieux, etc Quant aux nombreux récits de courses alpines ne se bornant pas à la description des chemins parcourus et des sommets atteints, ils contiennent aussi des notes sur la géologie, la botanique, la zoologie, sur l' hypsométrie, la thermométrie et même la sphygmo-graphie. Le fait d' insister sur le « moi » et sur l' analyse de ses propres impressions psychiques fut bientôt mis de côté et considéré comme peu digne d' un homme.

L' un des phénomènes des plus saisissants et des plus grandioses que nous offrent les Alpes sont les glaciers, leur formation, leur croissance, leur migration et leur disparition. Déjà Franz Joseph Hugi, Louis Agassiz, Edouard Desor et d' autres encore s' étaient consacrés corps et âme à leur étude. L' exploration et l' observation des champs de glace ont non seulement une valeur scientifique — et de nos jours même économique et technique —, mais peuvent rendre de signalés services à tout montagnard. C' est pourquoi le jeune Club considéra comme une tâche spéciale de contribuer à l' exploration des glaciers. En 1868, Eugène Rambert proposa au C.A.S. d' entrer en relations avec la Société Helvétique des Sciences naturelles en vue de coopérer avec elle, ce qui se réalisa en 1869. A Soleure, la société esquissa un programme dont elle devait confier l' exécution au C.A.S. Elle suggéra de constituer une Commission de six membres dont trois du Club: Ludwig Rütimeyer, Arnold Escher von der Linth et Eugène Rambert. En 1868 déjà, la section Monte Rosa nomma de son propre chef un comité pour étudier les mouvements des glaciers dans le Valais et, en 1872, ce comité communiqua ses observations faites sur onze glaciers.

Seule une action systématique pouvait conduire au succès. Le 2 septembre 1872, sur la proposition de la Commission des glaciers, l' Assemblée des délégués décida d' établir « un grand livre des glaciers suisses » et, en même temps, des Instructions à l' usage des touristes du C.A.S. parcourant les glaciers* ).

Le livre des glaciers 2 ) ( Das Gletscherbuch ), rédigé par J. J. Siegfried, indiquait sous forme de monographies tout ce que l'on savait déjà sur chaque glacier, et il venait s' y ajouter chaque année de nouvelles observations. Les Instructions renseignaient et conseillaient sur les remarques faites sur place et sur ce qu' il convenait de noter, de dessiner ou de photographier: le glacier dans son ensemble, la tombe du névé et le glacier proprement dit. Deux planches documentaires avec cinq dessins schématiques servaient d' indicateurs. A cela s' ajoutaient des instructions spéciales sur les observations météorologiques au moyen du thermomètre et de l' hygromètre, sur la progression et la régression des glaciers, sur la manière dont on peut col- lectionner plantes et animaux sur les moraines, sur les traces des glaciers de l' époque glaciaire. En 1873, le livre des glaciers permettait déjà un coup d' oeil général et donnait une description détaillée des réservoirs de glace de la Suisse. Et, dans le tome 8 de l' Annuaire, Albert Heim put orienter les lecteurs sur la théorie des mouvements glaciaires. En 1874, Siegfried publia, sous forme de manuscrit, à l' usage des clubistes, un fascicule: Les glaciers de la Suisse classés d' après les régions et les groupes.

En 187a, la Commission des glaciers décida de créer un prototype par une étude particulièrement minutieuse du glacier du Rhône, dont les relevés au 1: 5000 sont exécutés d' abord par Philippe Gösset, puis par Leonz Held. Cela comportait pour le Club une forte dépense, car il consentit à participer aux frais pour une somme de fr. 13,500, selon convention passée avec le Bureau topographique fédéral. Les plans, dessins et documents devinrent alors la propriété du C.A.S. qui, jusqu' en 1892, y consacra encore fr. 17,500. Après un magistral exposé relatif à l' histoire de l' étude des glaciers, Ludwig Rütimeyer fit au Club, dans l' annuaire de 1880, le premier rapport sur les principaux résultats obtenus jusqu' alors du fait de la mensuration du glacier du Rhône et il en ajouta d' autres jusqu' en 1888. L' intention louable de réunir tous les résultats des recherches en un imposant volume ne s' est pas réalisée jusqu' ici. De 1889 à ce jour il a été publié dans l' Annuaire, puis dans Les Alpes, les Rapports sur les variations périodiques des glaciers; par là le Club témoignait de son vif intérêt pour l' exploration des glaciers. Dès 1914, il remit aussi à la Commission des glaciers à Zurich une somme de fr. 100 annuellement. Lorsque, ces dernières années, la Commission des glaciers, nommée par la Société Helvétique des Sciences naturelles, commença à s' occuper tout spécialement du problème consistant à mesurer la profondeur des glaciers, le Club accorda une contribution de fr. 2000 pour chacune des années 1937 et 1938.

Ce qu' a fait le C.A.S. pour l' exploration des glaciers est une contribution généreuse à la science géographique de la patrie. Mais il a encore un devoir à remplir: l' établissement d' un résumé des résultats de l' exploration complète des glaciers suisses. Il a jugé aussi nécessaire d' apporter sa contribution à l' étude des neiges et avalanches, puisque, en 1937, il a accordé dans ce but la modeste somme de fr. 1000.

L' exploration des glaciers marche de pair avec l' étude des blocs erratiques et des moraines. En 1886, l' attention fut attirée sur leur importance en tant que témoins des glaciers préhistoriques et de leur étendue. Le Comité Central fit connaître autant que possible le vœu de Favre, de Genève, que les blocs erratiques soient protégés contre la destruction et que leur emplacement soit marqué sur l' atlas fédéral. La Société Helvétique des Sciences naturelles se chargea alors d' éditer une carte des glaciers de l' époque glaciaire dans notre pays. Certains membres et quelques sections du Club mirent à sa dispositon toute la documentation qu' ils avaient recueillie. Plusieurs sections assurèrent la conservation de beaux blocs de grande dimension et établirent des collections géologiques et minéralogiques; les pierres prises sur les sommets étaient particulièrement appréciées.

L' exploration des grottes et cavernes est intimement liée à la physique des glaciers et à la paléontologie. Grâce à l' appui des sections, les grottes de la Sulzfluh, du Schafloch, du Hölloch, du Nidleloch, de l' Arniloch, les cavernes du Calanda, le Drachenloch près de Vättis furent ouvertes. Au point de vue scientifique, les résultats les plus précieux furent rapportés par l' ex faite par Emile Bächler au Wildenmannlisloch du Selun ( Churfirsten ) et, avant tout, au Wildkirchli, dont nous entretiennent les deux monographies publiées par les sections du Toggenbourg en 1933 et de St-Gall en 1936.

Dans d' autres domaines scientifiques, l' apport fourni par le Club est moins remarquable. La publication de cartes, les suggestions faites au Conseil fédéral au sujet des nouvelles échelles, les soins du relief, les panoramas, itinéraires et guides n' entrent pas ici en ligne de compte, mais sont des contributions précieuses à la science géographique.

Les études et indications météorologiques sont d' une grande importance pour l' alpiniste. Déjà les « Instructions à l' usage des touristes du C.A.S. parcourant les glaciers » contenaient une « instruction spéciale relative aux observations météorologiques ». En 1880, le Club versa à la station météorologique du Säntis un subside de fr. 3000 et les sections Säntis et Uto en commun une somme de fr. 2000. La section des Diablerets prêta son appui à la station des Rochers de Naye fondée en 1929; le Club en fit autant à partir de 1931. En 1929, le Club fit don d' une somme de fr. 25,000 ( dont 16,500 francs de la part de sections et de membres isolés ) à la station scientifique du Jungfraujoch où, en 1937, fut érigé au Sphinx un observatoire météorologique spécial. Mentionnons ici également que dès 1916, à l' instigation du Club, l' Institut central de météorologie à Zurich donna plus d' ampleur à son service de prévisions du temps et commença à mettre en garde les excursionnistes en haute montagne chaque fois qu' une chute barométrique se produisait.

Alors même que Y Annuaire donnait fréquemment des exposés géologiques accompagnés de dessins et de profils, le Club, en voie de progression constante, ne pouvait ignorer que ces exposés étaient difficilement intelligibles pour le profane et ne présentaient pas de cohésion entre eux. En 1907, le Club fit un premier essai en lançant la monographie Bild und Bau der Schweizeralpen ( Aspect et structure des Alpes suisses ), par Carl Schmidt, Bâle. Puis il eut l' heureuse idée de publier ( 1912-1915 ) un guide à l' usage du Club: Geologische Wanderungen durch die Schweiz ( Pérégrinations géologiques à travers la Suisse ), rédigé par Julius Weber à Winterthour. Les trois petits volumes sont épuisés depuis quelques années déjà; ils attendent une nouvelle édition revue et augmentée.

Si les yeux de l' alpiniste s' attachent en première ligne aux imposants paysages du monde des rochers et des glaciers, à la vue de la forêt alpine, des alpages et des pâturages émaillés de fleurs éclatantes, des animaux petits et grands sur la terre et dans les airs, ils ne sont pas moins étonnés des abondantes bénédictions dont la Providence a doté nos Alpes. Sans cette merveilleuse parure — surtout dans les Préalpes — la montagne semblerait solitaire, déserte, abandonnée.

Ce qu' ont fait le Club Alpin et quelques-unes de ses sections pour l' explo et la protection de la flore et de la faune alpines, témoigne également d' une attitude idéale. En 1853, Friedrich von Tschudi — qui fut au nombre de nos membres fondateurs — avait déjà décrit « La vie des animaux dans les Alpes » ( Das Tierleben der Alpenwelt ) et, dans l' Annuaire de 1865 et plus tard encore, Hermann Christ publia « La Flore alpine » ( Die Alpenflora ). D' autres savants, membres du Club, tels que Oswald Heer, Carl Schröter, Henri Correvon, Fritz Zschokke ont, par leurs articles, contribué à instruire les membres du Club.

Lorsque l' alpinisme devint affaire de mode, commença la dévastation de notre plus belle flore alpine. Les chasseurs s' étaient déjà charges d' exterminer le gibier, et la forêt alpine était menacée par endroits par l' incompréhension et la nonchalance des habitants des montagnes. Comment le Club pouvait-il y remédier? Certaines sections instituèrent des jardins alpins et s' effor de conserver certaines plantes alpines rares. Des 1889, la caisse centrale soutint pendant assez longtemps le beau jardin alpin « Linnœa » près de Bourg-St-Pierre, Val d' Entremont; l' Association pour la protection des plantes à Genève fit de même à partir de 1894. Le Club accorda également son concours en vue de l' introduction de prescriptions légales pour protéger la forêt alpine et la flore de la montagne. Avouons toutefois que tout cela est resté sans effet: le vandalisme persiste.

Quant à la protection du gibier, le succès fut plus marqué. Des sections telles que celles de Blümlisalp, Oberland, Tödi, Raetia et le Club lui-même soumirent aux autorités des suggestions pour l' augmentation des districts francs et la protection efficace du gibier.

Au Säntis et à l' Alvier, la marmotte retrouva ses retraites. Depuis 1869, les habitants de Coire se sont préoccupés de la réintroduction du bouquetin dans les Grisons et, dans ce but, ils déboursèrent des sommes assez importantes; ils reçurent alors des allocations de la caisse centrale et de l' inspectorat des forêts. Cependant, seul le « Wildpark » ( jardin d' acclima ) près de St-Gall a réussi à résoudre le problème de la race pure; c' est le mérite des clubistes Robert Mäder et Emile Bächler d' avoir contribué dans une grande mesure à la réintégration du « roi des montagnes » dans nos Alpes. A fin 1934, Bächler estimait à 380 le total des bouquetins des huit colonies de Suisse ( Graue Hörner, Piz d' Aela, Parc National, Piz Albris, Harderberg-Augstmatthorn, Schwarzer Mönch, Engelhörner-Wetter-horn, Val de Bagnes-Mont Pleureur ).

Les glaciers et les rochers, l' air et l' eau, la flore et la faune, tout cela n' est pas tout pour les Alpes: il y a aussi l' homme Le Club s' interessa d' emblée aux coutumes populaires dans les Alpes. L' Annuaire de 1864 publia des articles de Ludwig Rütimeyer sur les populations alpestres, de Friedrich von Tschudi sur l' économie alpestre, de Johann Coaz une envolée superbe sur les forêts des Alpes suisses et de H. Szadrowsky un article sur le chant national chez les habitants des Alpes. Plus tard, des auteurs contemporains traitèrent de la colonisation, de l' habitat, de l' occupation, des us et coutumes, de la langue, de l' histoire et de la légende, de l' économie et du trafic.

Par deux fois l' idée a été lancée de recueillir toutes nos légendes alpestres, mais sans succès. Alfred Cérésole à Lausanne réussit toutefois à réunir en un volume les Légendes des Alpes vaudoises.

Au début du 20e siècle, le Club s' intéressa spécialement à l' étude des coutumes populaires dans les Alpes, en publiant à titre d' annexe à l' Annuaire les belles monographies valaisannes de F. G. Stebler: Ob den Heidenreben ( au-dessus du vignoble des païens ), 1901; Das Goms und die Gomser ( Conches et les Conchards ), 1903; Am Lötschberg, Land und Volk von Lötschen ( Au Lötschberg, pays et gens de Lötschen ); 1907; Sonnige Halden am Lötschberg ( Pentes ensoleillées au Lötschberg ), 1913; Die Vispertaler Sonnenberge ( Les montagnes ensoleillées de la vallée de Viège ) dans l' Annuaire de 1921 dont les deux derniers volumes contiennent l' excellente monographie tessinoise Biasca et Val Pontirone de Gotthard End. L' impression de la brochure Das Meiental im Kanton Uri, 1928 ( le Meiental dans le canton d' Uri ), d' Alfred Bühler, fut rendue possible grâce à une subvention de fr. 3000 accordée par le Club.

Aujourd'hui, un ouvrage complet sur l' étude des coutumes populaires dans notre pays fait encore défaut; c' est là une tâche de grande envergure, en vérité, mais c' est aussi, à mon avis, une tâche digne du C.A.S. pour l' avenir. Elle pourrait être accomplie avec la collaboration des Sociétés qui s' occupent des coutumes populaires et de la protection des sites. D' ailleurs les statuts de 1923 recommandent aussi l' édition d' un « Guide d' un contenu de culture historique ».

Le Club Alpin Suisse n' a jamais voulu ni pu être une société scientifique; mais il considère comme une partie idéale de sa mission d' encourager les efforts de la science dans le domaine de la géologie, de la minéralogie, des recherches relatives aux glaciers, à la neige et aux avalanches, de la botanique, de la zoologie, de la physiologie de la haute montagne, de la médecine, de l' étude des radiations, de la météorologie et de l' étude des coutumes populaires alpines. L' Assemblée des délégués de Berne, en 1935, l' a de nouveau confirmé. La bénédiction de l' exploration alpine signifie l' élévation de l' âme, la connaissance de la création et le respect du passé et de l' avenir.

L' action de secours du C. À. S. en montagne.

Par Rudolf Campell.

A l' époque où le C.A.S. a été fondé, l' action de secours en montagne ne jouait pas encore un grand rôle. Lorsque quelques amis enthousiastes de la montagne s' unirent à ce moment-là pour jouir en commun des beautés du monde alpin et explorer les montagnes, ils n' ont sans doute pas pensé aux accidents. Les difficultés qui existaient alors pour arriver au pied de la montagne étaient souvent si grandes que, dans la règle, on se préparait au mieux en vue de l' ascension projetée. Chacun réalisait parfaitement qu' il ne pouvait compter que sur lui-même dans les régions sauvages des rochers et des glaciers; de ce fait on était doublement prudent. On n' allait pas non plus à la montagne pour exciter ses nerfs ni pour s' en vanter ensuite. On désirait contempler la beauté et découvrir des merveilles. C' est ce qui explique le fait que dans son interessant rapport au sujet des 25 premières années du C.A.S. ( 1889 ), le Dr E. Buss ne parle pas de l' action de secours.

Le développement inattendu de l' alpinisme, d' abord en été, puis de plus en plus aussi en hiver, a transformé les conditions de fond en comble. Toutes nos montagnes, même les plus périlleuses ont des lors été ouvertes au tourisme. D' excellentes conditions de locomotion et plus d' une centaine de confortables cabanes du C.A.S. facilitent l' ascension; on a beaucoup plus de temps à consacrer aux aventures sensationnelles qu' à l' époque où l' accès jusqu' à la montagne et le retour exigeaient des journées entières. Les alpinistes, même ceux qui ont peu d' expérience, ne se contentent plus que d' ascensions des plus difficiles. On risque beaucoup et toujours davantage, on va jusqu' à la limite du possible. Faut-il donc s' étonner de ce que le nombre des accidents ait augmente dans des proportions effrayantes? Notamment depuis que s' est développé le sport du ski qui comporte l' intensification du danger d' accidents et d' avalanches, une organisation de secours du C.A.S. d' une certaine importance ne pouvait plus être différée. Aujourd'hui le C.A.S. possède, disséminés à travers toute la Suisse, 114 postes complets de secours et plus de 250 postes d' appel.

Déjà au cours des années 1880 à 1900, nous trouvons dans certaines sections les embryons d' une organisation de secours. Ainsi la section Bernina prit en 1892 la décision d' équiper la cabane Boval d' une civière et d' une pharmacie de tourisme. A ce moment on pensait en général que l' action de secours — du moins dans les stations de haute montagne — était naturellement du ressort des guides, lesquels étaient certainement aussi les mieux renseignés quant aux dangers de la montagne. En 1901, le Club s' interessa pour la première fois à ces problèmes, lorsque le C. C. reçut de la section de Berne la suggestion « que l'on plaçât à des endroits appropriés, pour éviter des accidents, des écriteaux bien en vue indiquant les dangers en haute montagne, les principales règles d' alpinisme et les premiers secours à donner en cas d' ac ». Puis, en 1903, le C.C. de Winterthur publia les principes relatifs à l' or des secours alpins en Suisse. Onze ans plus tard, avec l' appui effi-cient des clubs de skis, de fondation récente, le C.A.S. entretenait 49 postes de secours principaux et 7 secondaires. En 1912, le C. C. de Coire, se basant sur les expériences recueillies, établissait un règlement bien conçu au sujet de l' action de secours du C.A.S. On le trouve in extenso dans l' ouvrage du Dr H. Dübi: « Les 50 premières années du C.A.S. » Il constitua la base de l' organisation actuelle qui date de 1928 et 1934. Le règlement en vigueur aujourd'hui pour les postes de secours et d' appel comporte les renseignements suivants: A. Organisation: Etat de propriété — Responsabilité — Président — Assurance des sauveteurs — Service des rapports — Equipe de secours — Matériel de secours ( exigences minimaConditions locales — Mise en vue du poste. B. Fonctionnement du poste ( il est destiné aux secours; le reste incombe aux communes ). C. Postes d' appel. D. Frais de la colonne de secours: dans la règle ils sont à la charge des victimes des accidents ou de leurs héritiers; compte établi par la section; lors de difficultés pour l' encaissement, le C. C. prête son concours; il avance le montant, essaie lui-même d' encaisser toute somme justifiée; en cas de non-paiement, la caisse centrale prend la perte à sa charge. Indication de ce qui peut être porte en compte.

Signalons en matière de secours deux importantes publications qui ont été subventionnées par le C. C.: « Les dangers de la haute montagne et comment les éviter », pasteur Baumgartner, 1884, et « Les premiers secours en cas d' accidents en haute montagne », DT O. Bernhard, 1896-1913, 5e édition.

En outre les Rapports périodiques sur les accidents en haute montagne que W. Siegfried de Berne publie tous les trois ans dans Les Alpes sont riches en enseignements pour tous les alpinistes.

Depuis sa fondation l' action de secours en montagne du C.A.S. a exercé une activité très bienfaisante. Toutefois il ne s' agit pas de mal interpréter jourd' hui sa raison d' être: elle n' existe pas pour encourager les folles entreprises des ascensionnistes ni pour faire un service sanitaire; cependant elle ne saurait refuser d' accourir au secours de toute personne en danger aussi bien et aussi rapidement que possible. Bien souvent le travail de l' équipe de secours comporte un danger de mort. Un véritable sauveteur n' y pensera pas. Il ne demande pas non plus à qui incombe la faute de la situation périlleuse, ni qui l' indem de sa peine. Il ne fait qu' essayer d' accomplir son simple devoir d' homme en secourant son prochain dans la détresse. Ce faisant il ne s' attend pas à des louanges emphatiques. Cependant il sera reconnaissant si son action est appréciée à sa juste valeur. Au lieu de cela, il n' arrive malheureusement que trop souvent qu' il doive subir une critique venimeuse de certains journalistes inexpérimentés ou constater la défiguration des faits par d' autres tranquillement restés au coin du feu. De telles critiques causent un douloureux sentiment de malaise à celui qui a donne ce qu' il avait de meilleur en lui. On ne s' étonnerait pas si des faits pareils démoralisaient les gens dévoués.

Par contre quiconque se trouve parfois — comme l' auteur de ces lignes — dans le cas de prêter main-forte à des expéditions de secours de ce genre, et constate comment ces hommes intrépides, en première ligne nos guides, se mettent immédiatement en route pour secourir les touristes en péril, au moment du plus grand danger, sans un mot d' opposition, sans songer un seul instant à leur propre famille, même la nuit dans la tempête, éprouve le besoin d' exprimer son entière reconnaissance aux équipes de secours et de leur adresser les remerciements chaleureux de tous les alpinistes.

Die Alpen — 1938 — Les Alpes.37

Le C. À. S. et l' assurance de ses membres et des guides contre les suites d' accidents en montagne.

Par Hans Koenig.

En parcourant les montagnes, les membres du C.A.S. n' ont pas rencontré que joie et plaisir; bien des peines, bien des deuils les ont éprouvés. Si l' alpi nous fortifie le corps et l' âme, il menace aussi notre santé et notre vie. De 1890 à 1912, années sur lesquelles nous possédons des données exactes, 1276 alpinistes ont été victimes d' accidents mortels et de 1913 à aujourd'hui plus de 1500 personnes certainement ont trouvé la mort à la montagne. Si nous réfléchissons qu' en général les alpinistes comptent parmi les plus robustes et sont dans la plénitude de leurs forces, leur mort prématurée ne plonge pas seulement leur foyer dans l' angoisse et le désespoir; elle représente une perte morale pour la collectivité.

Sans doute, est-ce l' affaire de chacun de se prémunir contre les conséquences d' accidents et de pourvoir à l' avenir de sa femme et de ses enfants, au cas où il viendrait à mourir prématurément. Aussi est-il compréhensible que l' ensemble du Club ait hésité à aborder la question de l' assurance et ne l' ait fait qu' avec réserve. Pendant bien des années, il persista dans l' idée qu' il avait accompli tout son devoir en donnant à ses membres et aux guides la possibilité de s' assurer, de leur propre initiative, auprès d' entreprises d' assu privées à des conditions favorables. Tel était le cas en effet: des contrats de faveur avaient été conclus et le C.A.S. accordait une contribution importante aux assurances des guides.

Cependant, comme il arrive d' ordinaire dans la vie, seul un petit nombre d' intéressés mirent à profit les possibilités offertes; les autres, en grande maj orité, continuèrent à se fier à leur bonne étoile, espérant que le sort leur serait favorable. Mais si un clubiste ou un guide non assuré était victime d' un accident mortel en laissant une femme et des enfants, les tristes conséquences de l' im apparaissaient clairement. Des amis essayaient bien d' intervenir; dans certaines circonstances, les sections organisèrent même des collectes. Toutefois, lorsque de pareils cas devinrent plus fréquents, ce genre d' assu parut insuffisant et peu digne du Club Alpin. Peu à peu, l' opinion se répandit que l' assurance d' un capital minimum devait être introduite, et à titre obligatoire. Il fallut cependant de longues et pénibles discussions — quatre Assemblées de délégués, à Baden en 1912, à Lucerne en 1913, à Zurich en 1913 ( assemblée extraordinaire ) et à Genève en 1916, étudièrent la question en détail — jusqu' à ce que finalement l' accord se fût fait sur les principes suivants: l' assurance sera créée comme institution indépendante du Club, offrant d' une part les garanties nécessaires, sans d' autre part surcharger de travail le C. C. En aucun cas l' assurance ne doit risquer de compromettre l' équilibre financier du Club. De plus, elle englobera obligatoirement tous les membres du C.A.S., sans qu' il y ait lieu de présenter des propositions individuelles.

La première condition se trouva remplie par le fait que le Club réussit à conclure un contrat avec les quatre plus grandes compagnies suisses d' assu contre les accidents, qui assumèrent le risque en commun et se chargèrent entièrement de l' administration et du règlement des sinistres. L' adop de cette solution, préconisée par des spécialistes, fut une décision heureuse. Si l'on avait écouté les fantaisistes qui voulaient, en constituant un fonds spécial, créer une assurance autonome « parce qu' on ferait ainsi de bonnes affaires », non seulement la réalisation de l' œuvre de prévoyance aurait été mise en question, mais l' ensemble du Club aurait subi de 1916 à 1937 la perte de 225,075 fr. que les compagnies ont eu à supporter. La solution de l' assu obligatoire ne réussit cependant à triompher que peu à peu, après de longues luttes. De 1917 à 1925, l' adhésion était laissée au gré des clubistes et l' entrée en vigueur de l' assurance était subordonnée à une participation d' au moins 3000 membres. Ce minimum fut heureusement atteint. Au cours des années et sous l' impression de graves accidents dont les victimes n' étaient pas assurées, certaines sections décidèrent de rendre l' assurance obligatoire pour leurs membres. A l' assemblée des délégués d' Interlaken, le 12 septembre 1925, une décision analogue put enfin être prise pour l' ensemble du Club. Relevons à cette occasion l' attitude des sections romandes qui, bien qu' hostiles par principe à tout genre de contrainte, surent faire preuve de largeur d' idée à cet égard et donnèrent leur assentiment à l' assurance généralisée. La voie était libre désormais pour aller de l' avant. Il restait cependant à satisfaire deux conditions qui semblaient s' exclure mutuellement et qu' il fut extrêmement difficile de concilier judicieusement. D' une part, les compagnies réclamaient une prime proportionnée à l' importante du risque à couvrir, et, d' autre part, il fallait tenir compte des nombreux membres du C.A.S. qui ne font pas d' excursions mais sont néanmoins très attachés au Club, en évitant que la fixation d' une trop forte prime ne les amenât à démissionner. L' incertitude relative à l' étendue du risque à assurer et l' exigence des compagnies d' exclure le risque professionnel en se bornant uniquement à couvrir celui que présentent les touristes eurent malheureusement pour conséquence l' exclusion complète des guides, même membres du C.A.S. Sans cette concession, le contrat n' eût pu être conclu. Différentes modifications et additions y furent apportées, au fur et à mesure des expériences faites au cours des années. Le principe de l' assurance obligatoire fut par la suite applicable dans le cadre des sections et non plus à l' ensemble du Club. Actuellement, il est possible d' assurer à chaque membre moyennant une prime de 5 fr. un capital de 8000 fr. et moyennant une prime de 7 fr. un capital de 10,000 fr. en cas de décès ou d' invalidité.

L' examen détaillé des modalités de l' assurance et des différentes clauses du contrat nous entraînerait trop loin. C' est une œuvre de grande portée, ayant pour objet de couvrir tous les risques d' accidents de montagne auxquels sont exposés les membres du C.A.S.; de simplifier autant que possible les opérations d' encaissement et les travaux d' administration; de liquider rapide- ment et facilement les sinistres et d' accorder un privilège aux ayants droit sur les prestations d' assurance qui leur sont remises. Le but vise a été atteint: preuve en est qu' au cours des 21 ans pendant lesquels notre assurance contre les accidents de montagne a été en vigueur 318 sinistres ont entraîné sans la moindre difficulté le paiement d' un capital de 1,823,230 fr. Combien de peines et de misères ont-elles été soulagées et atténuées de cette manière! Pour pouvoir s' en faire une idée, il faut être au courant des conséquences de trop nombreux accidents. Dans bien des cas, le capital assuré était la seule ressource d' une veuve ou d' une mère âgée! En instituant l' assurance obligatoire sous cette forme, le C.A.S. a créé une œuvre sociale unique en son genre: aucune autre association alpine dans le monde entier n' en possède l' équivalent. Notre reconnaissance va aussi aux compagnies qui, malgré les lourdes pertes que leur a causées l' exécution du contrat dans son ensemble, continuent à se mettre à notre disposition. Qu' il nous soit permis d' exprimer l' espoir de conserver à l' avenir cette précieuse institution!

Le C.A.S. a été moins heureux jusqu' ici en ce qui concerne l' assurance des guides, des porteurs et des gardiens de cabanes. L' ensemble du Club, il est vrai, s' est occupé de la question dès 1881; chaque année, il a accordé une importante contribution aux primes; les frais supportés de ce chef par la caisse centrale se montaient dernièrement à 9000 fr. par an. Depuis 1881, toutefois, l' assurance des guides contre les accidents a enregistré 2712 sinistres exigeant plus de 800,000 fr. d' indemnités. Il résulte de cette constatation que l'on a affaire à un risque aggravé. Les compagnies ont subi de ce fait une perte totale d' environ 40,000 fr.

Prenant en considération la garantie accordée à chaque membre du C.A.S. par l' assurance contre les accidents de montagne, les guides ont récemment tenté à nouveau d' obtenir un appui plus efficace du Club. A mon avis, leur démarche est amplement justifiée. Maintenir et développer notre corps de guides, c' est là une des tâches du C.A.S. L' exercice de la profession de guide est devenu plutôt plus difficile qu' autrefois, attendu que la qualité des touristes qui se font accompagner a notablement baissé. Nous avons donc tout intérêt à veiller à ce que nos guides et leurs familles soient secourus en cas d' accident. Mais ici encore l' assurance obligatoire devra être introduite et — comme pour les membres — se limiter au paiement d' un capital déterminé en cas de décès ou d' invalidité. Il sera indispensable de laisser toute latitude aux parties pour régler individuellement la question de l' indemnité journalière et des frais de guérison. Le C.A.S. pourra accorder annuellement une importante contribution à une telle assurance obligatoire afin de permettre à tous les guides sans exception d' en bénéficier en ne payant qu' une faible prime. Les porteurs et les gardiens de cabanes doivent être admis aux mêmes conditions. Ce sera là la tâche d' un proche avenir.

L' auteur de ces lignes, qui, depuis bien des années, s' intéresse aux questions d' assurance du Club, considère comme son devoir d' ajouter en terminant que plusieurs comités centraux, et plus particulièrement certains de leurs membres charges de l' examen de la matière, ont traité ces épineuses questions

avec un soin et un souci d' exactitude allant bien au-delà de ce que nous sommes en droit d' attendre d' ordinaire d' un comité central relativement à la gestion des affaires. Aussi l' ensemble du Club se doit-il de remercier chaleureusement ces collègues de la manière dont ils se sont acquittés de la tâche qui leur avait été confiée.

L' Organisation de la jeunesse ( O. J. ) dans le C A. S.

Par Albert Roussy.

Les données qui suivent sont extraites a ) d' un exposé extrêmement complet que nous avons reçu de M. Ch. Penon, membre du C. C. de Sion, préposé à l' organisation de la jeunesse, et b ) de l' article que publie dans ce même numéro des Alpes M. H. Zogg, article consacré à l' organisation de la jeunesse du C.A.S. ( voir p. 407 ).

De bonne heure le Club Alpin Suisse, tout au moins certaines de ses sections, se préoccupa de donner à la jeunesse un enseignement alpin.

Partie de la section genevoise qui avait, en 1911 déjà, organisé des cours pour les jeunes gens, l' idée fut reprise en 1915 par le C. C. du C.A.S. qui invita ses sections à créer des organisations de jeunesse et réglementa par ses premières directives la marche à suivre pour atteindre le but propose. Toutefois, la période de guerre et d' après n' a guère semblé propice au développement de l' O. J., puisque, en 1928, 17 sections seulement du C.A.S. avaient réussi à créer dans leur sein des groupements de juniors. A partir de 1929, par contre, grâce surtout aux moyens financiers mis à sa disposition, l' O. J. du C.A.S. se développe rapidement et compte à ce jour, d' après l' article de M. Zogg, 64Q0 jeunes gens et jeunes filles répartis dans plus de 60 sections. Depuis 1933, le C.A.S. contribue par une subvention annuelle de fr. 10,000 au développement de l' O. J.

D' après M. Zogg, le premier chef de l' O. J. fut M. Hartmann du C. C. de St-Gall, en 1914.

Les directives précitées disent que le C.A.S., étant le représentant le plus autorisé de l' alpinisme en Suisse, est tenu de vouer une attention toute spéciale à l' éducation des jeunes alpinistes selon son esprit et ses principes et d' empêcher ainsi que nos montagnes soient envahies par des gens à qui fait défaut tout ce qui est nécessaire pour la pratique d' un alpinisme raisonnable. Il va sans dire que, s' il y a unité dans les directives, liberté est laissée aux sections de choisir les voies et moyens. L' O. J. cherche à atteindre son but par: a ) des conférences et des cours, b ) des courses de montagne à pied et à ski, c ) le prêt des livres par la bibliothèque de la section et de la bibliothèque centrale.

Les conférences et cours traitent de la technique de l' alpinisme et de la pratique du ski, des dangers de la montagne, de la conduite à tenir en cas d' accident et des premiers secours à donner. On y traitera également des différentes questions qui, de près ou de loin, touchent à l' alpinisme, par exemple le développement historique de l' alpinisme, en donnant une place à part au C.A.S. et à ses institutions ( cabanes, guides, bibliothèques, etc. ), la lecture des cartes, l' orientation sur le terrain, des éléments de météorologie, l' équipement et la subsistance des alpinistes, la flore et la faune alpestres, des notions de géologie, les us et coutumes de la population montagnarde, etc. Courses de montagne et courses à ski ont pour but le développement corporel des jeunes gens et servent à leur faire connaître le paysage de la patrie. Eviter toute entreprise dangereuse ainsi que toute excursion qui pourrait entraîner une fatigue excessive. Développement, en le fortifiant, du sentiment de la camaraderie. Discussion des excursions, audition de rapports. Réunions et excursions en commun des O. J. des diverses sections. Mêmes taxes dans les cabanes que celles payées par les membres du C.A.S. ( mais les juniors doivent être accompagnés d' un membre du C.A.S. ).

Le C. C. accorde des subventions: a ) aux cours, excursions, courses de montagne et courses à ski; b ) aux cours qu' il organise pour chefs de groupements de jeunes gens; c ) exceptionnellement aussi à d' autres manifestations.

Les juniors peuvent être admis aux conférences et aux séances de projections des sections.

Les participants aux excursions et aux cours des O. J. doivent être assurés contre les accidents; les chefs doivent être assurés aussi pour la responsabilité civile; ces assurances suivant contrat avec une compagnie d' assurance.

Le C. C. choisit dans son sein un préposé aux O. J.

Chaque année, il est organisé par le C. C, depuis 1930, un cours d' al théorique et pratique pour les chefs d' O. J. des sections.

Chaque groupe d' O. J. organise en outre, annuellement, des cours théoriques et pratiques pour l' alpinisme hivernal et l' alpinisme d' été.

Les manuels employés pour ces cours sont ceux utilisés pour les cours d' alpinisme en général, soit: La technique de l' alpinisme, par E. Kern ( traduction française de la section genevoise ), et L' alpinisme, guide pratique, par E. Brodbeck.

Il n' a pas été publié jusqu' à présent d' ouvrage spécial sur l' éducation alpine de la jeunesse. Signalons cependant une brochure de H. Zogg, chef de l' O. J. de la section de St-Gall. Cette brochure contient de précieux conseils et enseignements pour ceux dont la tâche est de travailler au développement alpin de la jeunesse.

Certains groupes d' O. J. publient au début de l' année le programme des cours et conférences ainsi que celui des courses et excursions, ou cours. Nous avons sous les yeux les programmes des sections Aarau ( 14 excursions, dont plusieurs à ski, 1 de géologie et 1 de technique de la varappe; 3 cours, dont 1 pour l' usage de la corde, 1 pour l' usage des boussoles, 1 pour gymnastique sur ski et une semaine de ski; plus des soirées avec rapports de courses; visites aux O. J. voisines, etc. ); Diablerets ( 8 excursions et ascensions, dont 4 à skis, 5 cours dont 1 pour le piolet, 1 pour la corde, 1 entraîne- ment et 2 exercices sur glacier et rocher, 8 conférences sur la flore, sur les dangers de la montagne, la géologie alpine, l' art du samaritain alpiniste, etc., et rapports de courses ); Genevoise ( 23 excursions, dont 4 cours techniques de ski, 7 excursions à ski et 12 excursions d' été, certaines consacrées soit à la géologie, soit à la botanique, soit à la varappe, et 4 jours dans les Aiguilles de Chamonix; au cours d' une excursion: lecture des cartes et orientation; 8 séances de conférences théoriques: technique du ski, nourriture et hygiène, technique de l' alpinisme, neiges et avalanches, météorologie, géologie, botanique et une soirée récréative ); Moléson ( 9 excursions, dont 4 à ski et 1 excursion de plusieurs jours; 1 causerie sur la technique de la montagne ); Montreux ( 12 excursions, dont 6 à ski et 6 d' été, la plupart avec exercices; en outre, 4 exercices de ski sur le terrain; 8 conférences, notamment géologie, la conquête des cimes, la technique de I' alpiniste, lecture des cartes et orientation, premiers secours en cas d' accident ); Uto ( 17 excursions, dont 4 à ski et une semaine en Valais; 7 cours avec exercices: ski, photo, lecture des cartes et orientation, varappe dans le calcaire et dans le granit et un camp de ski, etc.; 5 conférences, rapports de courses, etc. ).

En outre, la plupart des O. J. suisses ont des cours préparatoires de ski sur écorce en automne. Et au nombre des sujets de conférences figure la description de quelques contrées de la Suisse et l' histoire de l' alpinisme.

Voici enfin quelques dates extraites de l' article de M. Zogg: En 1916 fut fondée la première O. J. à St-Gall. En 1917, première réunion des chefs d' O. J. à Lucerne. En 1927, les C. F. F. accordent aux O. J. les mêmes taxes qu' aux écoles. Dès 1929, le chef de l' O. J. du C. C. de Zurich, Deck, exposa, dans une réunion des chefs de toutes les O. J. alors existantes, à Olten, le travail accompli jusqu' alors et les nouvelles directives furent acceptées. En 1930, premier cours pour des chefs de l' O. J. à Meiringen, sous la direction de Deck, Simon, Kern et Schlumpf. En 1932, mêmes cours dans la région de Grindelwald, en 1933, dans la région de la Silvretta, puis dans celle de Grimsel-Gauli. En 1934, à la cabane Weissmies. En 1935, dans la région du Trient. En 1936, à la cabane Rotondo. Depuis 1932, le Dr R. Wyss, de Berne, dirige ces cours.

Des réunions annuelles des membres de l' O. J. ont lieu de plus en plus fréquemment. Citons tout particulièrement la grande réunion de Champex en 1936.

L' organisation des O. J. exigera un soin tout particulier ces prochaines années, dit notre collègue Zogg en terminant son article; travaux, conférences, bulletins en rapport avec les aspirations du C.A.S., et un travail commun plus étroit entre les sections locales. L' âme de toute cette œuvre est et reste une cohorte de chefs conscients de leurs devoirs et de leur responsabilité, animés de l' amour de la montagne et de la jeunesse et dont le dévouement vient en aide aux sections. Et l'on doit un cordial merci aux fondateurs, aux chefs, aux sections et au Club tout entier pour tout ce qui a été fait jusqu' à présent pour notre chère O. J.

Activité littéraire du C.A.S.

Annuaire - Echo des Alpes - Alpina - Les Alpes - Autres publications.

Par Albert Roussy.

Le C.A.S. a, dès sa naissance, fait preuve d' une grande activité littéraire dans le domaine des publications, sans parler des « Guides » traités par notre collègue, le Dr Allgäuer, dans le présent numéro des Alpes. Nous donnons ci-dessous un aperçu de cette activité.

A. L' Annuaire ( Jahrbuch ). Les statuts centraux de 1866 contenaient déjà l' indication de « publications périodiques, littéraires et graphiques », en modification des statuts de septembre 1863 qui prévoyaient la publication des résultats de l' activité des clubistes, chaque année, sous forme de petits volumes. Un Comité de rédaction, nommé par le Comité Central, devait s' oc de cette publication. Ces publications devaient contenir d' abord les rapports sur les excursions officielles, ainsi que les cartes qui s' y rapportent, ensuite les rapports des membres sur des travaux particuliers remarquables, et enfin des notices instructives sur des sujets divers rentrant dans le domaine de l' activité du Club. Le premier volume de cet Annuaire parut en 1864 et, jusqu' à sa disparition en 1923, la publication continua à porter ce titre en allemand ( Jahrbuch ). Deux volumes seulement, le vol. 4 ( 1867/68 ) et le vol. 5 ( 1868/69 ) furent traduits en français.

Le rédacteur de l' Annuaire était nommé par le Comité Central du C.A.S. Le règlement concernant cette publication ne fut modifié qu' en 1907, lors de la revision des statuts. L' Annuaire parut sans interruption de 1864 à 1923 ( toutefois il ne fut pas publié pendant la guerre de 1870/71, le 6e volume parut en 1869 et le 7e en 1872 ), formant une collection de 58 volumes de 300 à 500 pages, fort bien illustrés. Les tomes I à XXV ont paru en format petit in-8°; les suivants, XXVI à XLV en grand in-8°; les derniers XLVI à LVIII en petit in-4°. Le premier volume contenait 5 divisions: Chronique du Club; courses dans le champ d' excursions ( de 1864 à 1900 un champ d' ex spécial était désigné pour chaque année ); excursions libres; travaux divers; variétés. Comme la place réduite qui nous est octroyée ne nous permet pas d' entrer dans le détail des modifications apportées peu à peu à ce plan, nous nous bornerons à indiquer que le dernier volume ( le 58e ) ne contenait que des travaux particuliers, sans aucune communication officielle. Ces travaux avaient, cela va sans dire, trait à divers sujets relatifs aux Alpes. La plupart étaient écrits en allemand; rares, très rares étaient ceux qui étaient en français. Un « Index » en 3 volumes donne la liste de toutes les chroniques et de tous les travaux parus dans l' Annuaire depuis sa fondation. Jusqu' en 1869 il y eut plusieurs rédacteurs. De 1872 à 1891, ce fut Adolphe " Waber de Berne, qui assuma la tâche de la rédaction et de 1891 à 1923, le Dr Heinrich Dübi, de Berne, lequel avait fidèlement collaboré à la publication de 1872 à 1890, par les récits de ses belles et nombreuses ascensions.

L' Annuaire du Club Alpin Suisse cessa de paraître en 1923 à la suite de la décision de l' Assemblée des délégués qui remplaça les trois publications existant alors ( Jahrbuch, Alpina, Echo des Alpes ) par une seule Les Alpes, revue du C.A.S.

B. Echo des Alpes. En mars 1865, un mois après sa fondation, la section genevoise décréta la création d' un organe qui reçut le nom d' Echo des Alpes et dont les premiers rédacteurs furent MM. F. Thioly et C. M. Briquet. Jusqu' en 1870, l' Echo ne parut que par cahiers de 1 à 2 feuilles. A partir de cette époque, de publication purement genevoise qu' il était, il devint l' organe des sections romandes et de 1870 à 1895 parut quatre fois par an. La Commission de rédaction comprenait des membres des sections Genevoise, Diablerets et Monte-Rosa. De fait la rédaction resta à Genève jusqu' à la disparition du journal en 1924. En 1895, ce périodique devint mensuel. En 1905, au cours d' une réunion à laquelle prirent part les délégués des sections de langue française ( sections romandes ), l' Echo des Alpes fut reconnu comme organe des sections romandes du C.A.S. ( alors au nombre de huit ). Le siège de la rédaction fut maintenu à Genève et l' administration confiée à une commission composée d' un délégué par section. En 1909 fut passé, entre le Comité Central du C.A.S. et la commission administrative, un contrat, modifié en 1916, en vertu duquel le Comité Central devint propriétaire du journal. Elevé ainsi au rang de publication officielle en langue française du C.A.S., l' Echo porte le titre de Echo des Alpes, publication des sections romandes du Club Alpin Suisse. Aucun changement ne fut d' ailleurs apporté à l' administration ni à la rédaction.

En 1910 un généreux anonyme fit don à l' Echo d' une somme de 15,000 francs, à laquelle vint s' ajouter plus tard celle de 25,000 francs donnée par M. Emile Fontaine. Pour la gestion de cette petite fortune fut constituée la « Société auxiliaire de l' Echo des Alpes », dont le but était d' accorder à l' Echo des subventions destinées à faciliter la publication d' articles spéciaux, à perfectionner les illustrations et à en augmenter le nombre.

L' abonnement à l' Echo était obligatoire pour les membres des sections romandes du C.A.S.

En plus d' informations concernant le C.A.S., de variétés, de notices bibliographiques et biographiques, de poésies, l' Echo a publié un très grand nombre de récits de courses personnelles ou collectives, dont certaines d' une haute valeur, récits accompagnés d' illustrations et de portraits. Les nombreux articles scientifiques qu' il a publiés au cours de ses 60 années ont certainement contribué à la connaissance de la montagne.

L' Echo des Alpes forme une belle collection de 60 volumes dont certains de 500 pages et il a plusieurs fois publié des illustrations en couleurs. Un « Index » en trois volumes donne la liste complète des articles parus.

Dans le numéro de décembre 1924 la rédaction prenait congé des fidèles lecteurs de l' Echo des Alpes en constatant le rôle important joué par ce périodique dans le sein du Club Alpin et en souhaitant que l' esprit romand continue à vivre et à se développer dans la nouvelle revue du C.A.S.

C. L' Alpina. Outre ces deux organes du C.A.S. on vit paraître d' autres journaux. En premier lieu Y Alpenpost qui exista de 1870 à 1882, avec une brève interruption. UAlpenpost était une entreprise particulière. La Schweizer Alpenzeitung qui lui succéda dès 1883 était placée sous l' égide de la section Uto du C.A.S. pour servir de lien aux sections de langue allemande. A ce journal succéda en 1893 l' Alpina, Mitteilungen des S.A.C. avec sous-titre en français Bulletin officiel du C.A.S. Le rédacteur en fut jusqu' en 1923 le professeur Dr E. Walder de Zurich, ancien rédacteur de la Schweizer Alpenzeitung. En 1923, la rédaction fut confiée au Dr E. Jenny de Zofingue. Ce périodique, qui passa de 6 numéros annuels à 12 numéros, in-4° jusqu' en 1912 et à partir de là petit in-4°, donnait les communications du Comité Central ( en français et en allemand ), les rapports des sections, des récits de courses ( rarement écrits en français ), des articles sur diverses questions se rapportant à l' alpinisme. Depuis 1910, il contenait aussi des illustrations. Paraissant tout d' abord deux fois par mois, l' Alpina a dû, dès 1914, se restreindre et parut dès lors une fois par mois seulement. C' est la meilleure source d' informations pour l' histoire du C.A.S. à partir de 1923. En 1924, l' Alpina accompagna l' Annuaire et l' Echo des Alpes dans leur retraite.

D. Les Alpes. Il existait donc en 1923 trois publications du C.A.S.: l' Annuaire, qui ne contenait guère que des articles en allemand; l' Alpina, bulletin officiel du C.A.S., qui donnait toutes les communications du Comité Central en français et en allemand et contenait des articles en allemand, très rarement en français; et enfin l' Echo des Alpes qui portait comme sous-titre Publication des sections romandes du C.A.S. Depuis quelque temps avait été soulevée la question de remplacer ces trois publications par une seule qui serait le seul organe officiel du C.A.S. et dans lequel se trouveraient employées les langues allemande et française et éventuellement italienne et romanche. On conçoit que nombreux étaient les partisans du statu quo. La question fut résolue en novembre 1923 par l' Assemblée des délégués du C.A.S. qui décida la création d' un organe unique. Aussitôt après fut instituée une commission chargée d' étudier le règlement qui serait appliqué à la nouvelle revue et ce règlement fut adopté par la 63e Assemblée des délégués à Langnau le 23 novembre 1924. Après discussion il fut décidé de donner au nouveau périodique le titre de Die Alpen — Les Alpes — Le Alpi, avec le sous-titre suivant, en allemand, en français, en italien et en romanche: Revue du Club alpin suisse. La Revue serait administrée par le Comité Central du Club, assisté d' une commission dite commission du périodique, composée de 13 membres, que l' Assemblée élit ce jour même. Les deux rédacteurs, nommés par le Comité Central, furent le Dr E. Jenny ( Zofingue ), jusqu' alors rédacteur de l' Alpina, et A. Roussy ( Genève ), jusqu' alors président du Comité de rédaction de l' Echo des Alpes.

Les Alpes sont divisées en deux parties; la première partie est réservée aux récits d' ascensions ou d' explorations et aux articles littéraires ou scientifiques; la seconde partie est réservée aux communications officielles, aux renseignements, aux chroniques du Club en général et des sections, à la chro- nique alpine, à la bibliographie, en un mot à la vie de l' ensemble du Club et à tous renseignements relatifs à l' alpinisme. La lre partie comprend 40 pages de texte et 10 pages d' illustrations. Quatre fois par an les Alpes donnent une reproduction en couleurs de tableaux choisis par la « Commission du périodique ». Comme l' écrivait le Comité Central à la première page des Alpes: « Notre revue doit être le symbole de l' unité du C.A.S. » Et, de fait, il paraîtrait difficile de revenir actuellement à l' ancien système, d' autant plus que, comme nous l' avons déjà dit, bon nombre de sections éditent, à ce jour, un bulletin qui leur est propre et dans lequel se reflète la vie individuelle de chacune d' elles.

E. Autres publications du C.A.S. a ) Itinéraires, b ) Guides et c ) Cartes.

Nos collègues trouveront dans l' article que publie à ce sujet le Dr Allgäuer dans ce même numéro toutes les indications relatives aux itinéraires, aux guides et aux cartes.

d ) Le C.A.S. a publié un Album de ses cabanes, qui est tenu à jour, ce qui a nécessité plusieurs éditions. En outre un ouvrage historique: Les 50 premières années du C.A.S., par le Dr H. Dübi ( traduit en français par le pasteur Delétra ); divers ouvrages sur les excursions, les cours pratiques, les secours en cas d' avalanches, etc

Les listes des autres publications du C.A.S. et des sections paraîtront dans l' un des prochains numéros de Les Alpes.

Le C.A.S. et l' art alpin.

Par Ernst Jenny.

Les fondateurs du C.A.S. avaient compris dès l' origine que pour aider à la découverte et à la popularisation du monde alpin, il ne suffisait pas de descriptions d' ascensions, de rapports scientifiques et de cartes, mais qu' il fallait encore avoir recours à des représentations artistiques. Le premier annuaire, celui de 1864, reçut déjà une teinture d' art sous forme de suppléments « artistiques », tels qu' esquisses en couleurs, panoramas et gravures sur bois. Abraham Roth constata qu' il y avait des forces artistiques dans le Club et Ludwig Rütimeyer déclara en 1865 que les membres du Club auraient à créer des idées alpines qui, pour « la fidélité du dessin, la grandeur de la conception et la vérité du coloris, seraient une tâche difficilement exécutable pour maint artiste ». Il pensait que ce serait une belle tâche pour le club de mettre en lumière cette branche de l' art suisse.

En 1871, l' Assemblée des délégués vota un crédit de 1000 francs en vue de l' équipement artistique de l' annuaire. La même année, la section Uto organisa une exposition de panoramas, de dessins, de tableaux à l' huile, d' aquarelles et de reliefs. Et le procès-verbal du Club constate qu' une telle réunion de travaux artistiques avait une signification spirituelle importante pour la vie du Club. En 1875, l' actif président central Zähringer, de Lucerne, adjoignait au programme des excursions des « tâches artistiques »: panoramas, paysages, esquisses relatives à l' architecture ( églises, chapelles, maisons, chalets ) comme aux costumes populaires. L' effet fut plutôt modéré. Toutefois, les annuaires qui suivirent s' ornèrent d' un grand nombre de dessins.

Lorsque le Club participa à l' exposition nationale de Zurich de 1883 par une exposition alpine qui fut considérée comme la plus importante de toutes celles qui avaient eu lieu jusqu' alors en Europe, il mit aussi pour la première fois l' art alpin à l' honneur en Suisse. Cela n' alla pas sans opposition. Mais l' enthousiaste président central Eugène Rambert, véritable créateur d' enthousiasme, prit le parti de l' art alpin contre tous ceux qui doutaient. A ceux qui demandaient ironiquement si le C.A.S. était une société artistique, il répondit en demandant si une grande salle devait n' être décorée qu' avec des photographies et des panoramas, ce qui signifierait sécheresse et monotonie inévitables. « Avec l' art, l' idéal est entré dans notre exposition et avec l' idéal la vie, le mouvement, la variété, le rayonnement. » Connaître les Alpes, c' est bien, mais « en traduire, en faire la beauté, c' est peut-être plus encore. » « Avoir la science dans notre main droite et l' art dans notre main gauche » est digne du C.A.S. Au nombre des 30 artistes qui avaient exposé alors, nous trouvons Alexandre Calarne, François Diday, Edouard Girardet, Max de Meuron, Traugott Schiess, Aurèle Robert, Auguste de Beaumont, A. H. Berthoud, Albert Gos, Konrad Grob, Rudolf Koller, Lugardon père et fils, Albert de Meuron, Diethelm Meyer, Emil Rittmeyer, Raphael Ritz, Ernst Stückelberg et Auguste Veillon. C' était une brillante réunion.

En 1884, le landammann d' Uri G. Muheim déclara à l' Assemblée générale d' Altdorf que les artistes aussi sont des pionniers du C.A.S., car « le pinceau du peintre est souvent un plus grand et plus entraînant dispensateur d' éloges que la bouche la plus éloquente ou la dissertation la plus profonde ». Il n' y avait là nulle intention de critique envers les panoramas et les reliefs tant en vogue, car ce que les Gottlieb Studer, Müller-Wegmann, Zeller-Horner, Albert Heim, Xavier Imfeld et leurs prédécesseurs avaient créé dans ce domaine, était souvent plus que seulement artistique et « utile » pour le Club, même si la valeur topographique l' emportait.

En novembre 1894 la section Uto organisa de nouveau dans la Salle de la Bourse à Zurich une exposition alpine, qui comprenait essentiellement des tableaux à l' huile, des aquarelles, des dessins et des photographies. Et Ernst Walder exprima dans l' Alpina l' espoir que le Club Alpin pourrait, en exécution de ses idéals, mettre de temps en temps sur pied de telles expositions.

U Annuaire, dont le contenu en illustrations consistait toujours encore en suppléments artistiques ( cartes, panoramas, profils géologiques, vues ) et en photographies, reçut en 1895 pour la première fois deux illustrations artistiques en couleurs d' après les aquarelles de C. Baumgartner. La critique lança à ce propos des avertissements, toutefois le rédacteur Henri Dübi n' en persévéra pas moins courageusement, mais, comme d' autres aussi, il voyait volontiers plus de petites esquisses dans le texte, exécutées par des artistes ou de bons amateurs. L' argent, à vrai dire, faisait défaut, puisque les années suivantes et jusqu' à la disparition de l' Annuaire en 1923, on n' offrit qu' un seul supplément d' illustration artistique. Non que la peinture alpestre eût diminué ou se fût épuisée pendant ce laps de temps, car un Ferdinand Hodler lui avait donné une impulsion contre laquelle un contemporain pouvait à peine se défendre. C' est ce dont on s' aperçut à l' exposition nationale de Berne en 1914, où le C.A.S. ne voulait, en effet, présenter aucune exposition de tableaux particulière. Par ailleurs, on ne manquait plus non plus d' une meilleure technique pour la reproduction.

En 1922, l' auteur de cet aperçu proposa au C. C. d' Aarau que le C.A.S. introduisît l' art alpin suisse dans son programme. La proposition faite dans l' esprit d' Eugène Rambert, d' allouer annuellement une somme de 3000 francs pour donner plus de vie artistique à nos revues fut repoussée par l' Assemblée des délégués de Zermatt dans la crainte que ce ne fût là qu' un commencement qui pouvait par la suite être trop à charge au Club.

Mais l' idée avait cependant poussé des racines, car en 1923 fut adopté dans l' article 2 g des nouveaux statuts la rubrique: « Soutien des questions scientifiques alpines et de l' art alpin. » En 1925, la première année des Alpes, fut agrémentée d' importantes illustrations artistiques, plus tard réduites à deux, et depuis 1933 portées à quatre chaque année. L' art fut ainsi définitivement introduit dans l' organe du Club.

A la suite d' une visite à 1'«Exposition alpestre » de Neuchâtel, en 1926, où la peinture alpine romande était si bien représentée, l' auteur soumit au Club la question de savoir si le C.A.S. ne pourrait pas organiser une exposition complète de l' art alpin suisse, et le peintre genevois L. Gianoli engagea le C. C. à en prendre l' initiative. Et cette idée fit si bien son chemin qu' en 1933 eut lieu à Zurich la « première exposition d' art alpin, organisée par le Club Alpin Suisse ». Cette grande entreprise réussit grâce à la bonne préparation due à la commission du périodique ( surtout à l' activité des artistes Cari Egger et Remo Patocchi ), ainsi qu' au C. C. de Raden ( Hans Raschle ) et aux membres de la section Uto ( principalement Emil Erb ). Mais cela ne devait pas se borner à une seule tentative. Car dans le nouveau Règlement pour la conduite d' expositions d' art alpin suisse il fut décidé ce qui suit: « L' exposition aura lieu périodiquement, mais au moins tous les trois ans. » Le but assigné fut que cette exposition devait offrir un aperçu périodique de notre art alpin, de l' encourager et d' en favoriser le développement et de rendre surtout possible à la Commission du périodique de faire un choix de bonnes œuvres artistiques alpines qui seraient reproduites dans Les Alpes.

L' exposition de Zurich reçut 516 tableaux à l' huile, 240 aquarelles et 175 compositions graphiques, dont un jury, composé de quatre artistes peintres et de trois amateurs, retint 322 pièces. L' exposition reçut plus de 8500 visiteurs et la vente fut excellente. Il n' y eut pas de déficit, mais, bien au contraire, un bénéfice. On pouvait donc aller de l' avant.

En 1936 eut lieu à Genève la « Deuxième exposition d' art alpin ». Le choix des œuvres envoyées fut plus sévère qu' à Zurich et cependant 217 œuvres furent admises. Le nombre des visiteurs et la vente furent beaucoup moindres qu' à Zurich, ce qui s' explique par la situation de Genève à l' extrême sud-ouest de la Suisse en même temps que par la crise économique. Les deux expositions montrèrent clairement que les peintres contemporains aussi entendent l' appel des montagnes et comment chacun d' eux les interprète d' après son tempérament et ses facultés.

Une heureuse décision de la Commission du périodique et du C. C. fut d' offrir aux membres du C.A.S. les reproductions des tableaux de Willy Burger ( le chemin dans les rochers de Saas-Fee ) et d' Ernst Hodel ( le Schreckhorn ) pour un prix très modeste. La vente obtint un grand succès.

Notons enfin un très noble geste de notre Club envers l' art alpin. En 1934, les deux immenses tableaux « la montée » et « la chute », de Ferdinand Hodler, notre plus grand peintre contemporain des Alpes, furent en danger de partir pour l' étranger. Cela ne devait pas arriver, car jamais un artiste n' avait encore représenté l' élan et le tragique de l' ascensionniste avec une vigueur aussi puissante que le fit Hodler dans cette œuvre. Sur la proposition du C. C. de Baden, l' Assemblée des délégués de Coire décida de prendre sur la fortune du Club la somme de 15,000 francs, à laquelle vinrent s' ajouter des dons volontaires, et d' acquérir, de moitié avec la fondation Gottfried Keller, les tableaux pour 33,500 francs. L' achat eut lieu et les tableaux font actuellement ( les parois du Musée alpin n' étant pas extensibles ) l' orne de l' escalier monumental du Musée d' art de Berne, « la montée » comme dépôt de la fondation Gottfried Keller, et « la chute » comme dépôt du Club.

Ce trop bref aperçu montre bien que le C.A.S. tient dans sa « main gauche », comme l' avait désiré Eugène Rambert en 1883, « l' art relatif aux sujets alpins » et qu' il a la volonté de ne plus laisser tomber cet idéal. La vie est courte, l' art est long.

Le Musée alpin.

Par Rudolf Zeller.

Les 35 amis de la montagne qui, en 1863, fondèrent le C.A.S. appartenaient aux milieux de culture scientifique ou tout au moins à des classes d' un rang social élevé pouvant s' offrir le luxe d' excursions alpines de plus ou moins longue durée, afin d' apprendre à connaître les Alpes suisses et de déterminer les buts de la nouvelle association. Il semble dès lors tout naturel que les premiers statuts centraux « définitifs » de 1866 aient comme tâche le soin « d' explorer, en détail et sous tous les rapports, la haute montagne suisse ». Et si nous concevons cette « exploration » dans l' acception la plus large, c'est-à-dire aussi au point de vue touristique, elle constituait, pour l' époque, au moins une tâche d' ordre géographique, donc, en son genre, aussi une tâche d' orientation scientifique. Cette idée d' explorer la montagne non seulement purement au point de vue ascensionniste, mais en même temps au point de vue scientifique, occupa, pendant longtemps encore, une place prépondérante dans l' activité du Club tout entier, comme dans celle des sections et des membres. Rappelons ici seulement l' encouragement donné à la cartographie alpine, l' intérêt voué à la glaciologie qui eut son point culminant surtout dans les mensurations du Glacier du Rhône, entreprises en commun avec la Société Helvétique des Sciences naturelles.

A mesure que l' alpinisme prenait de l' extension, le Club Alpin recruta ses membres dans toutes les professions et toutes les situations; comme, d' autre part, les sciences ayant pour but l' exploration des Alpes se spécialisaient de plus en plus et étaient cultivées dans des sociétés ad hoc, le C.A.S. s' effaça quelque peu en tant que champion de cette « exploration », sans toutefois la négliger complètement ainsi que le prouvent les travaux scientifiques publiés dans tous les Annuaires. C' est le mérite des rédacteurs A. Wäber et H. Dübi d' avoir réservé une place aux problèmes scientifiques à côté de la matière essentiellement touristique. Les Alpes maintiennent heureusement cette tendance. Puis, lorsque l' intérêt plutôt sportif et le côté psychologique de l' alpinisme ( ce que l'on pouvait appeler « l' expérience alpine » ) captivèrent la jeunesse et la poussèrent à se tenir en quelque sorte sur la défensive à l' égard de tout ce qui est scientifique, il y eut néanmoins une phalange de clubistes d' âge moyen qui, après comme avant, cherchaient à la montagne quelque chose de plus qu' un délassement à la vie quotidienne, et qui éprouvaient le besoin de comprendre et d' approfondir les nombreux phénomènes des Alpes.

Ainsi il est infiniment caractéristique que ce fut précisément le négociant Paul Utinger qui eut, en 1901, la pensée de la fondation d' un musée des Alpes suisses et parvint à décider la section de Berne à réaliser cette idée. En 1905 déjà, le musée put être inauguré dans deux salles d' un ancien édifice de Berne, où il attira aussitôt l' attention même des milieux scientifiques et des milieux étrangers, comme modèle d' un nouveau type de musée, un « musée géographique ». A la vérité, les deux salles de ce bâtiment étaient trop exiguës pour que le musée pût s' y développer. C' est pourquoi déjà à cette époque on envisagea la possibilité de le loger dans sa propre maison. Toutefois, il devait s' écouler presque 30 années avant que, grâce aux efforts combinés de la section de Berne, du Club Alpin dans son ensemble, de la fondation Coolidge, des autorités fédérales, cantonales et municipales ainsi que de particuliers, les fonds nécessaires fussent réunis en vue de la construction d' un immeuble. Ce fut chose faite en 1933/34 et, en décembre 1934, le nouveau musée put être inauguré; à cette occasion, le n° 10 de la revue Les Alpes donna des renseignements détaillés sur la nouvelle construction et ses installations.

L' importance d' un musée alpin en général avait déjà été esquissée en 1902 dans l' Alpina d' alors, dans un article sur « les buts et les tâches d' un musée alpin suisse ». Au fond rien, dès lors, n' a été changé à ces buts, mais c' est uniquement grâce à la nouvelle construction que l'on put diviser les diverses sections en locaux permettant d' obtenir un coup d' œil plus général et une présentation plus méthodique. Le matériel s' était accumulé dans de telles proportions que le musée se présentait effectivement comme quelque chose de nouveau.

En 1902 déjà, lors de la fondation du musée, on pouvait se poser la question de savoir si un musée alpin avait en somme droit à l' existence et si ce qu' il pouvait, cas échéant, offrir au public ne serait pas tout aussi bien ou même mieux présenté dans les musées déjà existants d' histoire naturelle, d' art et d' histoire. Cependant, le succès a démontré qu' il est avantageux de concentrer tout ce qui se rapporte spécialement aux Alpes suisses et que cela se justifie pleinement, d' autant qu' on y trouve certains domaines scientifiques faisant absolument défaut dans d' autres musées. Ici nous pensons en première ligne à la cartographie et aux reliefs. La seule ébauche qui existât jusqu' alors de la présentation de ces sciences se trouvait au musée du Jardin des glaciers de Lucerne et souffrait par trop du conditionnement des locaux et de l' insuffisance d' une organisation systématique, pour pouvoir donner satisfaction à la longue. En conséquence, le Musée alpin n' eut pas de peine à combler là une lacune en même temps qu' à jouer un rôle de premier plan. En effet, le Musée alpin de Berne est le seul endroit où l'on puisse, dans une certaine mesure, se rendre compte de l' évolution de la cartographie alpine tant officielle que d' ordre privé. Quant aux reliefs topographiques dont qu' alors, grâce au travail consciencieux du vieux maître Albert Heim, le Polytechnicum fédéral détenait la collection la plus importante, le Musée alpin, en raison de l' appui qui lui fut donné par nombre de sections et de particuliers, arriva dans un laps de temps relativement court à occuper la première place; ses quelque 90 reliefs représentent aujourd'hui un développement ininterrompu depuis l' époque de Joachim Muller jusqu' aux d' œuvre de Heim et de son école.

C' est là seulement que le C.A.S. lui-même peut exposer en permanence son développement successif et son activité; les changements dans la construction des cabanes, tout ce qui concerne les guides et les actions de secours, les publications; en bref tout ce que l'on ne peut voir qu' occasionnellement dans des expositions nationales ou sportives se trouve là, réuni de façon permanente. Les phénomènes glaciaires et l' exploration des glaciers, à laquelle le C.A.S. se sent de nouveau plus intéressé, surtout ces derniers temps, en dépit du fait qu' il a renoncé à collaborer aux mensurations du Glacier du Rhône, ne trouvent qu' au Musée alpin une présentation bien suivie. La section, de caractère essentiellement rétrospectif relative à « l' équipement personnel de l' alpiniste », ayant trait uniquement au territoire suisse, ne peut se voir que là. Certainement plusieurs sections possèdent des collections plus ou moins importantes de panoramas — combien l' Annuaire seul n' en a-t-il pas fournimais tout le développement du panorama de montagne, depuis Micheli du Crest jusqu' au panorama infrarouge le plus récent, ne saurait présenter nulle part un aspect systématique tel qu' on le voit au Musée alpin. La représentation des caractéristiques les plus saillantes du climat alpin peut également être considérée comme un premier essai de ce genre. Dans d' autres sections, par exemple celles des sciences naturelles, de la minéralogie et de la pétrographie, de la géologie, de la faune et de la flore alpines ainsi que dans la représentation du paysage alpestre dans l' art et les traditions populaires que l'on peut aussi voir dans d' autres musées, on s' en est tenu davantage à la nécessité de compléter le tableau du monde des Alpes et à l' ancien adage: « Si deux hommes font la même chose, ce n' est pas la même chose. » Dans tout cela, le principe directeur fut non pas de créer un institut pour spécialistes, mais de fournir une représentation scientifique popularisée de l' état de nos connaissances sur les Alpes; un exposé de ce genre, intelligible au grand public, ne doit pas nécessairement être dénué de science, comme on le pense souvent. En dernier ressort, tout cela dépend de la minutie et du sérieux que l'on y met.

Ainsi, le Musée alpin suisse est l' expression visible de l' étroite liaison existant, après comme avant, entre nos alpinistes et tout spécialement le Club Alpin Suisse et la science. Il apportera quelques facilités aux amis de la montagne qui cherchent dans les Alpes non seulement leur délassement spirituel, mais qui aspirent aussi à en connaître le caractère intime; il croit avoir dans ce domaine une tâche spéciale et compte tenir ainsi sa place à côté des autres musées en les complétant.

Office central du C.A.S. pour les clichés de projections alpestres.

rPar Albert Roussy.

L' Office central du C.A.S. pour les clichés de projections alpestres a été fondé en 1908 par feu Franz Rohr, qui voua un soin tout particulier à la direction de cette institution dont le développement fut rapide, car il répondait à un besoin réel. Le C.A.S. avait alloué une somme de fr. 1500 pour la création de l' Office, des allocations d' inégale valeur furent votées annuellement. Ces dernières années l' allocation fut tantôt de 500 fr., tantôt de 1000 fr. Un règlement pour le prêt des clichés fut élaboré en 1908 et une annexe y fut jointe en 1924. Un nouveau règlement fut établi en 1934 et entra en vigueur le 1er janvier 1935.

Le nombre actuel des clichés est de 10,000 environ; les prêts sont de 2000 à 3000 clichés par an, et, malgré la vogue de la projection cinématographique, il est bon de remarquer que la projection fixe est tout autant appréciée que précédemment.

Un nouveau catalogue des clichés a paru en 1934, par les soins assidus et éclairés de M. Alfred Wymann, qui dirige bénévolement l' Office. Ce catalogue, fort riche, est établi méthodiquement; on y trouvera, cela va sans dire, de très nombreuses vues des Alpes suisses, du plateau, du Jura; de nombreuses cartes; les ascensions, la géologie, les avalanches, etc., la technique, la flore et la faune, les traditions populaires y ont aussi leur place. Les régions situées hors de Suisse font aussi l' objet de collections. Enfin l' Office fait actuellement établir des clichés des illustrations parues dans Les Alpes.

L' Office continue donc à se développer, grâce au travail et à l' activité de son directeur.

Ajoutons que les collections sont, depuis 1934, déposées au Musée alpin, à Berne.

Die Alpen — 1938 — Les Alpes.38

La Bibliothèque centrale du Club Alpin Suisse * ).

Par Félix Burdchardt.

Environ dix ans après la fondation du Club Alpin Suisse, le 19 avril 1863, on suggéra de divers côtés la création d' une bibliothèque centrale pour le jeune club. En 1874, il fut décidé d' en établir une, puis d' en confier l' adminis à l' archiviste et rédacteur du Livre des glaciers. Toutefois, cette nouvelle mesure eut si peu de succès que, déjà en 1877, le Comité Central de Genève décida la liquidation de cette bibliothèque et la répartition des volumes qui la composaient aux différentes sections, à l' exception d' un petit stock qui resta aux archives du Comité Central. Avec le temps, on se rendit compte que l'on avait agi de façon irréfléchie; d' ailleurs, la nécessité de conserver les imprimés qui parvenaient tant par échanges que par dons, démontra de plus en plus le besoin pour le Club d' avoir sa propre bibliothèque. On comprit dès le commencement que pour l' administration de cette institution il était indiqué de chercher à se rattacher à une bibliothèque publique de quelque importance. En 1890 l' Assemblée des délégués vota par 89 voix contre 22 la fondation d' une bibliothèque et chargea de son administration la Bibliothèque de la ville de Zurich, cela par 32 voix contre 31 en faveur de la Bibliothèque de la ville de Berne.

Une petite commission ayant à sa tête jusqu' en 1895 le Président Central Ernst Buss, de 1895 à 1930 Ernst Walder, de 1931 à 1937 E. Bosshard et dès lors Leo Wehrli, établit les directives pour les acquisitions et statue dans les questions de principe ou de quelque importance. Fait partie de cette commission, avec voix deliberative, le directeur en fonctions de la Bibliothèque centrale de Zurich ( jusqu' en 1916 Bibliothèque de la ville ), soit depuis la fondation jusqu' en 1932 Hermann Escher et depuis lors Félix Burckhardt. En ce qui concerne les affaires courantes, c' est le bibliothécaire-adjoint qui les liquide d' accord avec le bibliothécaire.

Le crédit annuel qui est utilisé presque intégralement pour l' achat de livres et pour des travaux de reliure ne se montait au début qu' à fr. 500. Aujourd'hui, c' est une somme de fr. 1200 qui est mise à la disposition de la bibliothèque chaque année. L' établissement de catalogues fut rendu possible grâce aux crédits extraordinaires votés par le Comité Central. Malgré ses ressources modestes la bibliothèque se développa de façon réjouissante. En échange des publications du C.A.S. environ 25 revues étrangères purent être acquises; des dons de la part d' alpinistes suisses et étrangers et d' autres amis de la bibliothèque parvinrent également en nombre considérable. Ce qui importait surtout étaient les achats. D' une part ils s' étendaient à la littérature contemporaine sur les ascensions et la technique de l' alpinisme, à laquelle vint s' ajouter la littérature du ski, de la bibliothèque adjointe de la Fédération suisse du ski; d' autre part, on re- cherchait l' ancienne littérature sur des voyages dans des régions alpines de la Suisse et des pays voisins, de sorte que, sous ce rapport, la bibliothèque était abondamment pourvue. On voua une attention spéciale aux domaines de la géologie, de la minéralogie, de la zoologie et de la botanique alpines, à l' his et au folklore des pays alpins. Le roman alpestre lui-même ne fut pas négligé. De plus, on ajouta une collection de panoramas de montagnes et, en 1937, on commença à acquérir des cartes des régions alpestres de France et d' Italie. En 1927, la bibliothèque bénéficia d' un enrichissement extraordinaire du fait de l' acquisition d' environ 3600 volumes, soit du stock d' ouvrages sur l' alpinisme provenant de la bibliothèque du célèbre alpiniste anglais W. A. B. Coolidge, décédé à Grindelwald. Ces ouvrages se rapportent en majorité aux Alpes françaises et piémontaises; la littérature sur le Dauphiné, traitant également le point de vue historique, y était notamment extraordinairement riche.

Le nombre des ouvrages que le catalogue de 1897 indiquait encore comme étant de 730 numéros s' est accru jusqu' en 1937, en chiffres ronds, à 8500 volumes ( y compris les revues ), 3000 brochures, 600 cartes, 300 panoramas et 50 manuscrits.

Le nombre des prêts de livres accordés franco et sans frais aux membres du C.A.S. oscillait ces dernières années entre 1500 et 1900. Ce n' est pas beaucoup par rapport au riche contenu de la bibliothèque; nous savons toutefois que c' est en partie au développement pris par les bibliothèques des sections — fait somme toute réjouissant — qu' est due l' utilisation plutôt restreinte de la bibliothèque centrale. Il est vrai que, simultanément, un mouvement s' est intensifié qui avait déjà été signalé par le chroniqueur de 1934: l' activité de plus en plus exclusivement pratique de l' alpinisme et l' abandon de l' étude d' ouvrages sur les Alpes. Néanmoins, la politique d' achat de notre bibliothèque n' en fut guère influencée.

Or, ce qu' a dit Wälder il y a 40 ans, a encore sa valeur aujourd'hui: « Le temps reviendra on les nobles aspirations dont étaient animées à leurs débuts les sociétés alpines se réveilleront et on l'on prêtera plus d' attention à l' étude de la vie alpine telle qu' elle nous est transmise par les livres. En vue d' un tel avenir, les sociétés alpines ne doivent pas oublier d' être toujours attentives à maintenir et à augmenter une belle bibliothèque bien complète. »

Le C. Â. S. et l' alpinisme hivernal.

Par Henri Faes.

Le montagnard visionnaire qui aurait décrit à ses camarades de courses — il y a quelque 25 ans — ce que serait la montagne par un beau dimanche d' hiver de l' an de grâce 1938, évoquant la foule polyglotte et multicolore envahissant les Alpes et couvrant de traces innombrables la neige immaculée, aurait été traité de doux illusionniste à santé mentale fortement atteinte.

Inutile de louer ou de critiquer un phénomène aujourd'hui pleinement réalisé, mais cette foule fait-elle de l' alpinisme hivernal ou du sport? Nous tâcherons de répondre en toute impartialité à ce problème qui mérite bien quelque attention.

Reconnaissons d' emblée qu' un certain nombre d' amis de l' alpe, se recrutant en particulier parmi les membres des divers clubs alpins, continuent à faire durant l' hiver des ascensions qui méritent réellement ce nom et cela grâce au ski utilisé comme moyen d' approche. Hier la haute montagne se défendait d' elle durant l' hiver, la marche très fatigante dans la neige épuisant les forces de l' alpiniste avant qu' il fût à pied d' œuvre. Rares étaient les exceptions à cette règle. Si la résistance humaine se révélait parfois suffisante, le cheminement, toujours très lent en neige profonde, empêchait de tenter l' ascension des hautes cimes dans les trop courtes journées d' hiver.

Pénétrant durant ces vingt dernières années dans toutes les chaînes de montagnes du monde, le ski a transformé de fond en comble les possibilités antérieures, permettant de gravir durant l' hiver la plupart des hautes sommités. D' aucuns pensent même qu' organisée de façon rationnelle l' ascension de l' Eve se révélerait plus facile sur skis et durant l' hiver que pendant la courte saison d' été précédant l' arrivée de la mousson.

Subissant un envoûtement véritable, le nombre des skieurs s' accrut rapidement de façon prodigieuse. Les amis qui m' accompagnèrent durant nos traversées sur skis des Alpes valaisannes et bernoises, dans les hivers de 1913 et 1914, se rappelleront qu' en dépit d' un temps merveilleux, nous trouvâmes entièrement inoccupées les cabanes de Chanrion, de la Gandegg, Egon de Steiger, Concordia et Oberaar. Aujourd'hui, c' est trop souvent la foule des touristes qui remplit nos cabanes durant les belles journées d' hiver avec tous les inconvénients que ce grand nombre comporte.

Un décalage très net s' effectue aussi dans l' époque choisie pour les grandes traversées glaciaires et les ascensions hivernales. Tandis que nous choisissions — il y a 20 ou 25 ans — les mois de février ou mars pour effectuer nos randonnées, actuellement les alpinistes-skieurs pratiquent surtout la haute montagne en avril, mai et même en juin. Ils y trouvent parfois de la neige poudreuse, plus souvent de la neige de printemps et jouissent au cours de journées plus longues d' une température souvent clémente. Notons aussi la sécurité plus grande pour la traversée des crevasses sur les glaciers: les ponts de neige attaqués durant la journée par le soleil déjà chaud gèlent durant la nuit et présentent le matin une résistance plus grande qu' en plein hiver où la neige poudreuse peut céder même en couche épaisse.

Le Club Alpin Suisse a dû tenir compte de cette affluence subite des alpinistes et des skieurs dans la montagne hivernale. Il a fallu transformer les cabanes sises en haute montagne ou y aménager tout au moins des locaux spéciaux pour hivernants. Dans la mi-montagne, toute une série de chalets, de refuges divers ont été construits ou aménagés pour l' hiver par les sections du C.A.S. avec ou sans subside de la caisse centrale. C' est en 1926, le Comité Central étant constitué par les membres de la section vaudoise, qu' un poste spécial important fut inscrit pour la première fois au budget annuel du C.A.S.

en faveur de l' alpinisme hivernal et ce poste, dès lors toujours maintenu, a rendu de très grands services à la plupart des sections.

Bientôt des cours spéciaux d' alpinisme hivernal furent organisés dans les montagnes suisses tandis que des guides de plus en plus nombreux acquéraient le diplôme complémentaire de guide-skieur.

Au sein même des sections du C.A.S., les alpinistes-skieurs se constituèrent souvent en groupes autonomes jouissant d' une certaine liberté. Personne ne s' attaquant aujourd'hui, en hiver, à la haute montagne autrement que sur skis, on peut prévoir que ces groupes de skieurs sont appelés tôt ou tard à se dissoudre au sein des sections respectives.

Nous devons aussi signaler le développement extraordinaire, durant ce dernier quart de siècle, de la littérature intéressant l' alpinisme hivernal et le ski en tous pays, spécialement l' apparition de livrets-guides spéciaux fixant les itinéraires hivernaux les plus recommandables dans les diverses régions de nos Alpes suisses.

Mais revenons à notre question première: le ski est-il resté essentiellement le serviteur indispensable de l' alpiniste ou tend-il à devenir de plus en plus un sport bien défini?

Conscient de la direction un peu spéciale où le ski pouvait l' entraîner, le C.A.S. a, dès le début, fixé des limites raisonnables et rationnelles à cet enfant terrible. Pour le montagnard, en effet, le ski doit rester essentiellement un moyen qui lui permet de pratiquer l' alpinisme et de faire des ascensions durant l' hiver. C' est pourquoi dès l' abord, le C.A.S., prenant des précautions légitimes, n' a pas organisé comme tel ou par ses sections des concours de ski, spécialement des concours de saut, estimant avec raison que sa tâche était autre. Les événements ont prouvé combien cette détermination était justifiée, le ski s' éloignant de plus en plus de l' alpinisme et devenant d' hui un jeu pour lui-même.

Pour ne pas employer une expression plus colorée, nous dirons même que l' étonnante dérivation subie surprend tous ceux — nous en fûmes — qui consacrèrent avec enthousiasme leur temps et leurs peines au développement du ski appliqué à l' alpinisme.

Pour un grand nombre de skieurs, les jeunes notamment, la splendide neige poudreuse qui fit tout notre bonheur n' offre plus aucun attrait. On recherche la neige dure, telle qu' elle s' établit sur pistes par le passage répété de nombreux skieurs. Ceux-ci devenant toujours plus nombreux sur les pistes classiques, la neige a tendance à devenir de plus en plus « tapée ». Pour pouvoir la manœuvrer facilement, il a fallu garnir les skis d' arêtes métalliques ou autres et recourir à des types de fixation qui font adhérer étroitement toute la surface du soulier au ski. Déformés par cette neige particulière, beaucoup de skieurs de pistes ne savent plus guère manœuvrer la neige naturelle, souvent poudreuse et profonde.

Nous reconnaissons au reste que fixations plus « serrées » et arêtes métalliques peuvent rendre service aux alpinistes-skieurs lors de la traversée de pentes raides et glacées ainsi qu' aux soldats skieurs se trouvant en mêmes circonstances. Mais ni les uns ni les autres ne recherchent ces conditions de neige pour leur plaisir, tandis que le jeune skieur moderne préfère la piste et la désire. D' autre part, la déformation bien plus considérable du ski dans le sens du jeu spectaculaire apparaît avec évidence lors des diverses manifestations sur neige organisées chaque année dans nos stations d' hiver. La course de fond qui exige à certains égards les qualités réclamées de l' alpiniste, soit un entraînement suffisant, de la persévérance, un effort soutenu, n' attire plus guère de spectateurs, mais le public accorde sa faveur au saut, à la course de descente, au slalom. Que deviennent ces diverses exhibitions en regard de l' alpinisme hivernal?

Sans méconnaître les grandes qualités nécessaires au skieur affrontant les hauts tremplins, il faut reconnaître que le saut sur skis, tel qu' il est pratiqué de nos jours, n' a rien à voir avec l' alpinisme. La passion des records s' affirmant dans ce domaine comme dans tant d' autres, chaque station hivernale s' est ingéniée à construire de nouveaux tremplins, permettant d' obtenir des sauts de plus en plus impressionnants... Il est heureux pour les skieurs-sauteurs que la fédération internationale du ski soit intervenue pour mettre un terme à cette folie.

La course de descente tend vers les mêmes erreurs, certains parcours imposés, cette année même, présentant un tel danger qu' une chute devait provoquer presque certainement des accidents graves. Le vainqueur en semblables épreuves était, disent les journaux du moment, celui qui risquait le tout pour le tout! Ainsi comprise, la course de descente n' a rien à voir non plus avec l' alpinisme qui réclame au maximum l' association de la prudence à la sécurité.

Quant aux épreuves de slalom, elles sont rendues chaque année plus compliquées et plus difficiles. En principe, sans doute, la pratique du slalom permet également à l' alpiniste de maîtriser sa direction et d' éviter plus facilement les obstacles. Mais si l' exagération, comme il est à craindre, progresse également dans ce domaine, bientôt seuls certains acrobates semblables aux artistes de cirque pourront affronter les pistes préparées pour les concours de slalom.

Pour ne pas surcharger le tableau, nous préférons passer sous silence l' épreuve du kilomètre lancé de St-Moritz qui pour l' alpiniste constitue le summum de l' absurde.

Beaucoup de skieurs modernes non seulement exigent des pistes toutes préparées, mais veulent pouvoir en atteindre sans peine le sommet par les moyens de locomotion les plus divers, trains, auto-chenilles, funiski, téléski, supprimant ainsi l' exercice de la montée si salutaire à la santé générale. Or une des règles essentielles qui constitue une des pierres d' angle de l' alpinisme veut que le plaisir soit gagné par l' effort.

En résumé, le ski, tel qu' il est abondamment pratiqué aujourd'hui par une population bigarrée, n' a plus rien à voir avec l' alpinisme hivernal du montagnard qui veut choisir son chemin particulier, à pied comme sur skis et faire à la descente une trace personnelle hors des pistes battues. Nous admirons sincèrement, pour l' avoir étudiée sur place, l' organisation qui préside aux excursions sur skis dans la région classique de la Parsenn. Postes d' aver et stations de secours, travaux de protection contre les coulées de neige, tirs de lance-mines pour faire descendre de façon préventive les avalanches, assurent au touriste-skieur le maximum de sécurité. Des pistes bien tapées et admirablement marquées conduisent à Küblis, Fideris, Klosters et Wolfgang. Mais les « pisteurs » innombrables ne sont que très exceptionnellement des montagnards: ce sont de simples skieurs qui ne prétendent du reste aucunement à la qualité d' alpiniste.

Si donc le C.A.S. doit continuer à vouer toute son attention au développement du ski dans ses nombreuses sections, il n' oubliera pas que son rôle essentiel est de rester exclusivement le défenseur attitré de l' alpinisme hivernal digne de ce nom. La pratique du ski comme jeu sort de ses attributions.

Pour nous montagnards, nous continuerons à rechercher dans la conquête de nos fiers sommets le plaisir idéal auquel le ski vient ajouter en hiver le charme incomparable des descentes splendides sur névés et glaciers recouverts d' une neige étincelante.

Evolution de l' alpinisme.

Par Louis Seylaz.

Un soir de septembre 1864 quelques touristes devisaient joyeusement autour de la table d' hôte de l' hôtel Eggishorn. Des Anglais surtout, entre autres le Révérend H. Jones, l' auteur du Regular Swiss Round, un livre qui a connu pendant plus de trente ans une vogue peu méritée. Laissons-lui la parole:

« On en vint à parler d' un Club Alpin Suisse récemment fondé, mais qui ne semble pas devoir obtenir grand succès, car l' idée de sa création est due au sentiment d' humiliation de voir les Alpes explorées par des étrangers plutôt qu' à un véritable esprit d' entreprise chez les gens de ce pays. Même un Suisse qui se trouvait là se moquait de leurs prétentions: „ Leurs jambes sont assez longues, disait-il, mais leur bourse est trop plate. " En quoi il touchait juste, car les courses dans les Hautes Alpes coûtent cher en effet. » Ces lignes sont une belle démonstration du danger qu' il y a à préjuger de l' avenir. L' excellent Révérend Jones, médiocre grimpeur, s' est révélé encore plus mauvais prophète. Au reste qui ne l' eût été? Qui eût osé, à cette époque, prédire le prodigieux développement que l' alpinisme a pris de nos jours? Qui même eût osé imaginer, un demi-siècle plus tard, lorsque notre association, ce C.A.S. dont la naissance provoquait sarcasmes et scepticisme, fêtait un glorieux cinquantenaire, qui à ce moment-là encore eût osé prévoir une telle augmentation de ses effectifs, l' incroyable extension et vulgarisation des courses en haute montagne et les prouesses inouïes que les grimpeurs ont accomplies depuis, d' un bout à l' autre de la chaîne des Alpes?

Le Révérend Jones basait son jugement sur la conviction qu' on ne saurait faire des ascensions sans guides: « Nul homme, ajoute-t-il encore, si sûre que soit sa tête, si vigoureux ses membres, ne peut, seul, gravir des cimes sans danger. Des guides sont indispensables; on ne peut faire des ascensions importantes sans eux. Une équipe de guides parviendrait à hisser un éclopé presque partout; sans leur aide, le président du club alpin lui-même serait cruellement embarrassé. » Ce principe régna souverainement durant les cinquante premières années des clubs alpins. Mummery l' un des premiers, avec Gardiner, avait osé s' affranchir de cette tutelle. Après avoir conquis ses grades à l' école du terrible Alexandre Burgener, en accomplissant avec lui quelques-uns des plus brillants exploits de l' histoire de la conquête des Alpes — Arête de Zmutt, Col du Lion, les Charmoz, le Grépon —, il obéit au démon intérieur qui anime l' alpiniste moderne, et c' est sans guide qu' il se lance à l' assaut des terribles falaises de glace de l' Aiguille du Plan ( 1892 ), qu' il fait la première ascension du Requin ( 1893 ), qu' il ouvre un nouveau chemin à la Verte par l' Arête du Moine ( 1894 ) et qu' il réussit à forcer les redoutables bastions de la Brenva. C' était alors d' une extravagance inouïe, et cela fit un beau tapage dans les cercles orthodoxes de l' Alpine Club. Dix ans plus tard, en 1905, l' alpinisme sans guide est encore regardé comme une dangereuse hérésie, et les revues alpines de l' époque contiennent maintes polémiques à ce sujet1 ).

Pour l' homme aujourd'hui dans la cinquantaine, et qui a fait vers 1902 ses premières armes dans les Alpes, l' évolution générale que nous allons essayer de décrire se confond avec celle de sa propre attitude à l' égard des grands sommets. Qu' on me permette donc quelques souvenirs personnels qui marquent assez exactement les variations de l' opinion moyenne. Je me rappelle encore la surprise que nous éprouvâmes, mes compagnons et moi, un soir d' août 1911, lorsque des touristes venus de Zermatt apportèrent à la cabane Bertol la nouvelle qu' une caravane de jeunes Suisses romands avaient gravi l' Arête de Zmutt. Notre impression se résuma dans cette exclamation: II faut avoir un « sacré culot »!

Cet aveu fera sourire la génération d' aujourd, qui jugera bien timorés nos scrupules et nos hésitations. C' était pourtant bien là, à ce moment, notre attitude devant certaines montagnes. Bien qu' ayant escaladé la plupart des grandes sommités des Pennines, des Bernoises et de la chaîne du Mont Blanc, nous n' aurions guère osé songer à nous attaquer à Zmutt ou aux Quatre Anes. Nous aurions jugé cela outrecuidant, tandis que nous ne pensions rien faire d' extraordinaire en traversant le Rothorn et l' Obergabelhorn. Les récits que nous avions lus nous inspiraient à l' endroit des deux premières arêtes une sorte de crainte respectueuse. Nous savions que la longue échine des Quatre Anes, conquise en 1882, n' avait pas revu de visiteurs jusqu' en 1898, et encore fallut-il l' initiative du grand guide Louis Theytaz qui, voulant rompre le charme de la belle redoutable, y entraîna trois autres guides de la vallée. Quant à la belle réussite des Genevois D' ufour et Martin 2 ), c' était un coup de la chance qu' il ne faut pas tenter trop souvent. Bref, il y avait un pas, entre le possible et le téméraire — ou du moins ce qui nous paraissait tel — que nous hésitions à franchir. Or, huit ans plus tard, j' escaladais à mon tour, comme une chose toute naturelle, ces arêtes fameuses des Quatre Anes et de Zmutt. La guerre avait passé, l' optique avait changé, le charme était rompu: dans l' histoire de l' alpinisme une étape était franchie; une phase de l' évolution était accomplie.

Cette évolution, toutefois, ne devait pas s' arrêter là. Sans doute la génération des hommes de cinquante ans dont nous parlions tout à l' heure n' ira pas plus loin. Il y a eu la guerre disions-nous. Ceux qui se faisaient illusion qu' une fois sortis de ce cauchemar de quatre années, la vie allait reprendre son rythme d' autrefois, ont dû bientôt déchanter et se rendre à l' évidence que cette catastrophe créait une rupture définitive entre les temps d' avant et ceux d' après, et cela aussi bien dans le domaine psychologique que dans le politique ou l' économique. Des conceptions, des idéals, des erreurs généreuses ont péri, desséchés par le vent de l' affreuse tourmente, pareils aujourd'hui à ces vieux aroles qui dressent sur les derniers pâturages le spectre de leur ramure blanchie. Le grand Pan est mort. La jeunesse issue de la guerre ne croit plus en nos idoles. Les uns se sont tournés vers des divinités que notre âge ne connaissait point; tandis que les autres cherchent encore avec angoisse le dieu qui remplacera ceux que nous avons laissés mourir. Pour ces derniers, le monde n' est qu' un cimetière où les ossements des croyances défuntes attendent leur Ezéchiel. Certains, dans cet universel désarroi, se sont voués aux durs efforts. Ils se sentent débordants d' énergie, mais n' arrivent pas à trouver le but où leurs forces pourront s' employer. Ils ont une soif impérieuse à la fois de renoncement et de puissance; ils voudraient se donner, accomplir quelque chose de grand, de gratuit, quelque chose qui les surpasse et les sur-classe, quelque chose qui les élève, ne fût-ce que pour un instant, au plan du surhumain. Besoin de grandeur, comme dit Ramuz, goût invincible de l' éternel, auquel vient se joindre ce goût du risque qui caractérise notre époque et qui émane de la même source. « La recherche du danger, constate R. L. G. Irving 1 ), est devenue un culte pour les jeunes alpinistes. La peur est l' une des plus fortes émotions qui soient, et lorsque la perte de la foi et de l' idéal a transformé en simples blocs de matière des êtres en qui vivait jadis un esprit, ceux-ci recherchent plus ardemment que jamais l' exaltation émotionnelle. La peur peut agir de stimulant, comme une drogue. » Beaucoup demandent à l' Alpe de satisfaire ce désir de domination et de sacrifice. Elle leur permet de s' évader de la médiocrité où ils étouffent, d' échapper au néant qui les habite. Elle leur offre la possibilité de prendre conscience de leurs propres forces, de retrouver la foi en eux-mêmes. Là ils peuvent assouvir aussi ces instincts de lutte, de conquête qui sommeillent au tréfonds de notre être, refoulés ou tenus en bride par la vie civilisée, mais jamais complètement endormis. La guerre avait libéré ces puissances obscures, et créé en foule des héros et des brutes. La grande aventure finie, ceux qui l' avaient vécue, ceux qui avaient respiré son atmosphère d' héroïsme et de danger retombèrent sur le sol terne de la vie quotidienne où l' air manquait à leurs poumons. C' est alors que fut créé, au sein du C.A.F., ce Groupe de Haute Montagne qui se signala dès le début par des exploits d' une audace magnifique. M. Marcel Kurznotait l' autre jour, à propos des ascensions nouvelles effectuées sur les deux versants des Pennines, la différence démordant qui caractérise deux nations, dont l' une a fait la guerre et l' autre pas. La jeunesse suisse lui semble être plus paresseuse ou plus blasée. Cette phrase cruelle contient une part de vérité dans son injustice.

Tournons-nous d' un autre côté: si la jeunesse des nations vaincues a pu chercher d' abord dans des victoires alpines un dérivatif à l' amertume de la défaite, et dans la conquête des parois jusqu' alors inviolées une revanche sur le sort des armes, cette ardeur n' a pas tardé à se nourrir d' une sève plus positive. La désillusion et le découragement n' ont jamais rien enfanté de grand. Mais tandis qu' ailleurs, ainsi que nous l' avons vu, la jeunesse se débat encore entre des tendances contradictoires et cherche sa voie pour échapper à un scepticisme desséchant et irrespirable 2 ), ici la voix des prophètes a été entendue, qui a recréé une mystique, donné à la nation une foi nouvelle en l' ave, dressé tout un peuple dans un élan irrésistible pour travailler à la grandeur de la patrie, suscité un nouveau mythe autour duquel vient s' agréger, avec une force décuplée, la conscience collective, engendrant une psychose de bravoure incoercible. L' alpinisme devient alors une école d' héroïsme au service du pays, un moyen d' exalter jusqu' au surhumain les qualités d' audace et d' énergie qui seront nécessaires pour la grande épreuve à laquelle on les prépare.

Ainsi, par des cheminements différents, les tendances de l' alpinisme moderne aboutissent au même résultat: pousser les jeunes grimpeurs à des entreprises d' une témérité désespérée, auxquelles la génération précédente n' eût pas osé songer, et qu' elle condamne d' une phrase brève: C' est de la folie!

De la folie? Les anciens ne s' aperçoivent pas que par ce jugement sommaire ils s' aliènent encore davantage les jeunes déjà trop enclins à se plaindre de n' être pas compris. De la folie? On l' a dit de Whymper dans les temps héroïques, de Mummery, de Javelle même, lorsqu' il entraînait au Mont Blanc, au Mont Rose ou ailleurs des gosses qui n' avaient pas seize ans. Certes la jeunesse d' aujourd, avec ses qualités, a ses défauts, ses côtés décevants. Le respect ne l' étouffé pas; impatiente de toute discipline, elle ne montre souvent que du dédain pour les idéals, les actions et les conseils de ses prédécesseurs. Elle est âpre dans ses revendications; sans s' amuser à frapper à la porte, elle fait irruption dans nos domaines et s' assied sur nos chaises en faisant retentir l' air de ses joyeuses clameurs. Elle se laisse facilement éblouir par la pacotille des records, des performances. Elle est différente surtout, davantage que nous l' étions de nos devanciers. Mais elle est vivante, ardente, impétueuse; elle est le présent et l' avenir, et il est tout aussi vain de vouloir arrêter son épanouissement que de prétendre empêcher le printemps de venir en sa saison. Elle a introduit dans l' alpinisme des conceptions, des pratiques, des méthodes et des admirations qui parfois nous étonnent ou nous scandalisent, mais qui existent et en constituent les traits dominants: témérité poussée jusqu' aux dernières limites, goût du risque, mépris du danger, besoin de surpasser ce qui a été fait avant elle, culte de la performance, recherche de la compétition et, brochant sur le tout, une quête à peine dissimulée des palmes de la gloire. Ces traits se distinguent nettement dans la plupart des grands exploits alpins réalisés au cours des dix dernières années à la Dent Blanche, au Cervin, aux Drus, à la Noire de Peuterey, aux Grandes Jorasses, sans parler des tentatives désespérées et malheureuses sur la terrible paroi nord de l' Eiger.

D' aucuns prétendent que ces tendances ne sont pas propres à l' alpinisme, que celui-ci a été contaminé par certains sports où elles régnent souverainement. Sans vouloir nier l' incontestable influence qu' ils exercent, nous croyons toutefois que cette affirmation renverse les termes du problème: ce ne sont pas les sports qui ont créé la mentalité actuelle, mais bien plutôt celle-ci qui a fait des sports ce qu' ils sont, et l' alpinisme moderne n' est qu' une manifestation de l' état d' esprit, que nous avons essayé d' analyser.

Un autre trait dominant chez les jeunes grimpeurs, c' est leur impatience, leur hâte à vouloir cueillir et goûter tous les fruits, même les plus difficiles à atteindre, le plus tôt possible, sans délai, sans retard. Ils ne veulent plus s' astreindre au long apprentissage qui procure l' expérience et la maîtrise véritable. Fiers de leur force juvénile, ils brûlent les étapes. Autrefois on observait une prudente gradation dans l' établissement de son programme de courses, et l'on ne tentait une voie nouvelle qu' après avoir reconnu la montagne, suivi un des itinéraires habituels, étudié les conditions et le terrain. Les jeunes dédaignent aujourd'hui ces approches: Franz et Tony Schmidt, après leur exploit mémorable, se trouvèrent fort embarrassés de redescendre du Cervin par l' Arête du Hörnli; ils en ignoraient les passages. Lors d' une traversée de la Meije, il y a quelques années, nous nous sommes trouvés avec une caravane de jeunes Lyonnais dont trois abordaient la haute montagne pour la première fois. Et l' autre jour encore, le Bulletin de la section Bernina annonçait que des gamins de douze à quatorze ans se vantaient d' avoir gravi le Biancograt et l' Ago di Sciora.

Ceci, joint aux progrès incontestables accomplis dans la technique de l' escalade, a amené une dévaluation des sommets qui passaient jusqu' alors pour difficiles ou redoutables. Cette dépréciation, pour certaines cimes, en est arrivée à une vulgarisation profanatrice. Mummery avait déjà noté avec humour, à propos du Grépon, que toute montagne passe par trois stades: inaccessible, difficile, facile. Que dirait-il aujourd'hui en voyant ce qui se passe sur les flancs de cette fière aiguille, car c' est justement l' une de celles dont la réputation a été la plus galvaudée? Et combien d' autres, grandes ou petites, ont vu leur cote ravalée sous le talon des foules: Pierre Cabotz et la Petite Dent de Morcles, la Vierge de Gagnerie, le Cervin, etc?

Le corollaire naturel de ce qui précède, c' est l' abandon de certains sommets et de certaines routes. Si belle qu' elle soit, une cime ne compte plus pour les grimpeurs de la nouvelle école si elle n' offre pas le piment de la difficulté. « Montagne à vaches! » prononcent-ils, et ce jugement l' efface de la carte. Il en est de même des courses de cols. La Haute Route, jadis célèbre, est délaissée, et c' est à peine si les jeunes savent encore ce que c' est. Passer d' une vallée à l' autre, suivre une chaîne de bout en bout en traversant des sommets, en franchissant cols et glaciers, leur semble fastidieux. Les différents aspects d' un massif, ses replis cachés, les secrets de son architecture et de ses ramifications ne les intéressent pas. Ce qu' il leur faut, ce sont les murailles abruptes, les dalles bien lisses, ou bien les arêtes hérissées, coupées de brèches profondes. Les pals aigus des Aiguilles Rouges du Dolent les attireront davantage que la pyramide voisine du Tour Noir qui fut pour nous, à cause du souvenir de Javelle, comme un sanctuaire. C' est là un des traits dominants de l' évolution qui s' est accomplie sous nos yeux depuis un quart de siècle: l' alpinisme est devenu de plus en plus acrobatique. Une mode irrésistible oriente de ce côté le goût des jeunes et les ascensions exigeant une gymnastique ardue et vertigineuse jouissent d' une faveur exclusive. Faut-il voir là l' influence des Dolomites et de leurs écoles de varappe, où les seuls problèmes proposés aux grimpeurs sont des problèmes d' acrobatie? N' est pas aussi parce que la glace et la neige, sous toutes leurs formes, exigent une plus longue expérience, un art plus délicat, que les rochers les plus abrupts? « Les joies mêmes de l' escalade des rochers pâlissent devant celles des murs de glace perpendiculaires », affirmait Mummery qui fut pourtant un rochassier de première force. Aussi, tandis que la technique du rocher a fait depuis vingt ans des progrès considérables, celle de la glace n' a guère avancé depuis Alexandre Burgener. Les Drus, le Grépon, la Meije, Zmutt sont devenus des ascensions presque banales; les cols de Moming et du Lion, la Brenva sont restés des entreprises aussi redoutées et redoutables qu' il y a cinquante ans.

La vogue des escalades rocheuses et la limite sans cesse reculée de l' im dans ce domaine ont amené l' emploi des moyens artificiels, boucles, pitons, mousquetons, etc. Des Dolomites, cet usage s' est rapidement généralisé dans toute la chaîne des Alpes. II s' agit ici encore d' une de ces modes impérieuses, et toutes les discussions et critiques n' ont pas empêché cette méthode de devenir pratique courante. Ces engins font maintenant partie de l' équipement indispensable des grimpeurs dignes de ce nom, bien plus que le piolet qu' ils relèguent maintenant dans le sac. Cela permet à certains hâbleurs de faire une entrée sensationnelle, marteau au poing et la ceinture garnie de cette ferronnerie tintinnabulante, comme celle d' un cowboy de cartouches.

Une autre invention, qui n' est pas sans quelque rapport avec la précédente, nous est venue des Alpes Orientales, c' est la graduation des ascensions. L' esprit de compétition, voire de rivalité internationale, dont s' inspirent les nouvelles écoles exigeait que les prouesses des grimpe-murailles pussent être mesurées d' après des cotes exactes et précises. On a donc classé les ascensions, selon les difficultés qu' elles présentent, en six catégories ( allant de un — facile — à six — exceptionnellement difficile ). Au lieu de l' im mense éclat de rire qui aurait dû accueillir la prétention d' appliquer cette échelle aux Alpes Centrales et Occidentales, cette idée baroque y rencontra d' ardents partisans, et ce seul fait montre mieux que de longues phrases la mentalité nouvelle qui anime certains cercles d' alpinistes. C' est que, pour citer un de nos collègues français 1 ), « il était conforme à la nature humaine que la graduation devînt un auxiliaire précieux de l' esprit de compétition, de la hâblerie, et même du charlatanisme conscient ou inconscient... C' est que derrière les arguments de parade qui prônent l' utilité de la graduation, arguments qui se sont effondrés au contact de la réalité, l' idée réelle, l' idée secrète de ceux qui s' obstinent à soutenir une cause insoutenable est que la classification des courses leur fournit un moyen irréfutable de se surclasser eux-mêmes. » Enfin, la graduation a permis de reléguer dans les catégories inférieures les pics qui furent naguère l' objet de nos plus hautes ambitions 2 ). Le culte de la performance, que nous voyons infecter peu à peu le noble jeu des ascensions, se manifeste encore sous une autre forme. Il n' y a plus guère de cimes vierges dans les Alpes, et il n' est pas donné à chacun de trouver et de suivre un itinéraire nouveau; mais à défaut d' une « première » on peut se signaler par un record de vitesse. Un halo admiratif, un murmure flatteur entoure au Montanvert celui qui rentre déjeuner à l' hôtel après la traversée des Charmoz ou du Grépon. J' ai lu dans le livre de la Charpoua cette inscription qui sonnait comme un bulletin de victoire: Traversée des Drus, retour au refuge à 14 h. Ce temps a d' ailleurs été abaissé depuis. Je me suis laissé dire qu' un fou avait gravi le Cervin en 3 heures, aller et retour. Hypnotisés par ces exploits imbéciles, certains jeunes s' entraînent sur le sentier de la cabane et sont tout glorieux, naïvement et sincèrement, lorsqu' ils ont abaissé de 50 % le temps normal de l' étape.

La modification la plus profonde intervenue dans la pratique de la montagne est due à la glorieuse entrée en scène du ski. Sans doute on avait fait avant 1910 des ascensions hivernales; presque tous les grands sommets avaient été gravis en hiver; certaines sections du club organisaient parfois des courses collectives en cette saison; mais ce n' étaient là que des manifestations exceptionnelles. L' automne venu, la plupart des montagnards accrochaient avec un soupir le piolet au clou jusqu' à la saison prochaine. Quant au ski lui-même, bien qu' il fût introduit en Suisse depuis vingt ans et que le nombre de ses adeptes ne cessât d' augmenter, les cercles dirigeants du C.A.S. regardaient ce nouveau venu avec scepticisme et méfiance. On reste abasourdi, lorsqu' on relit le vaste tableau que le vénéré Dr Dübi a brossé en 1913 de l' activité du C.A.S. pendant les cinquante premières années 3 ), de constater que le ski y est quasiment ignoré. Deux ou trois lignes glanées dans les procès-verbaux des assemblées des délégués parlent de subsides accordés pour des cours de ski et pour la construction de la cabane des Spitzmeilen — de 1903 à 1913, soit pendant dix ans, le total de ces subsides s' éleva à fr. 1500 —, quelques mentions dans l' histoire particulière des sections, et c' est tout. Sur les 90 pages consacrées à la vie interne du club, il n' y a pas un chapitre, pas même un paragraphe pour le ski ou l' alpinisme hivernal. Et lorsque, arrivé au bout de sa longue tâche, l' auteur, du tournant de l' histoire où il se trouve, détache ses yeux du passé et jette un regard sur l' avenir, il ne soupçonne rien, il ne pressent rien de l' aurore qui va illuminer notre route. Il faudra attendre encore treize ans, jusqu' en 1926, que le C.A.S. reconnaisse officiellement le ski. Les institutions sont toujours en retard sur la vie.

L' alpinisme hivernal a-t-il tenu, tiendra-t-il tout ce qu' on lui a fait promettre? Oui et non. Remarquons en passant que l' alpinisme hivernal se pratique surtout au printemps et que durant les mois d' hiver proprement dit on rencontre peu de skieurs au-dessus de 3000 mètres. Il faut en outre distinguer entre le ski sportif et le ski considéré comme moyen d' approcher la haute montagne. Ici l' expérience a fait un choix: certaines sommités, certains massifs reconnus favorables voient accourir chaque printemps des foules de plus en plus nombreuses; en revanche il ne paraît pas que des cimes telles que le Dom, le Weisshorn, le Rothorn, le Cervin, etc., aient été fréquemment gravies en hiver au cours des vingt dernières années.

Nous voici parvenu au terme de notre examen des tendances nouvelles de l' alpinisme. Cette étude, bien que trop longue déjà, est pourtant loin d' être complète. Nous avons essayé de montrer l' évolution psychologique qui s' est accomplie chez les grimpeurs, mais nous n' avons rien dit du niveau moral actuel de l' alpinisme, ni des conséquences qu' a amenées l' immense extension de la pratique de la montagne. Et cependant le problème existe, délicat, redoutable.

Il faudrait aussi mentionner quelques cadavres qui jalonnent la route parcourue. Parmi ceux-ci, il y a l' intérêt pour les questions scientifiques ayant trait à la montagne, qui sont devenues complètement indifférentes à la plupart des grimpeurs. Là encore Javelle et Mummery ont fourni l' exemple et la justification. Par contre il semble, maintenant que la conquête et l' exploration des Alpes sont achevées, qu' on se penche avec plus de curiosité sur l' histoire de cette découverte et de cette conquête. Plus on avance et mieux on saisit l' importance de cette aventure extraordinaire de l' esprit humain, de cette révolution dans les goûts, les mœurs, les conceptions, qui a ouvert à nos générations un monde jusqu' alors ignoré et redouté, en a fait sourdre cette Fontaine de Jouvence à laquelle elles ont puisé et puiseront longtemps encore quelques-unes de leurs plus profondes joies. Celui qu' on a appelé le stupide dix-neuvième siècle nous aura au moins donné cela.

Per la storia del Club Alpino Svizzero 1863—1938.

Un saggio di Ernesto Jenny.

Non c' è regione d' alta montagna che abbia struttura più complessa di quella delle Alpi e che pertanto sia delle Alpi più varia e più bella. E in nessuna regione trovarono piante, animali e uomini condizioni di vita migliori di quelle offerte da tanto capolavoro della creazione.

Eppure solo molto tardi viene compresa tutta la bellezza delle nostre Alpi e in giusto grado apprezzata l' importanza della loro multiforme natura. L' attenzione dell' alpigiano non può essere distratta dai più impellenti problemi dell' esistenza. Aumentando la popolazione, e talvolta per conseguenza di guerre, esso è obbligato a spingersi fin su nelle più elevate regioni. Il cacciatore insegue la selvaggina che si rifugia fra i più alti recessi della montagna, il pastore scopre pascoli fin sul limitare dei ghiacciai: e l' uno e l' altro insieme battono i primi sentieri e costruiscono con rozzi blocchi e gregge lastre le prime baite. Trovano così i migliori valichi da valle a valle e per i primi iniziano le traversate dei ghiacciai. Con la loro avanzata si spiega anche qualche conflitto per motivi di confine fra bosco e pascolo. Fini di conquista dettati da ragion di stato o da considerazioni di politica dei traffici, per qualche valico non entrano certamente dapprincipio in considerazione alcuna od hanno tutt' al più assai modesta importanza. Cacciatori e pastori furono pertanto i pri-missimi pionieri delle Alpi, non nel significato che a questa parola si diede in tempi a noi già più vicini, ma nel senso che da quelle genti vallerane uscirono naturalmente le prime guide a prestare l' aiuto della loro esperienza e del loro consiglio agli uomini che, lasciate le città, si accingevano a penetrare nel regno ignoto delle altissime cime. Senza il contributo dell' alpigiano la conquista delle Alpi non è neppure concepibile.

Prima del XVI secolo non c' è uomo che si sia spinto nel cuore delle Alpi semplicemente per soddisfare la propria sete di conoscenze scientifiche o per puro amore delle bellezze naturali od anche per mero stimolo sportivo. Questa concezione non era ancor nata. È lo spirito aperto del Zurigano Conrad Gessner, un innamorato della natura, a lasciarsi per primo commuovere e rapire dalla mistica delle « incomprensibili altezze ». Ed è primo l' amico suo Josias Simler a lasciarci qualche cosa di attendibile intorno ali' uso della corda ed alla traversata dei ghiacciai. Ma un conflitto di natura politica e filosofico-religiosa costringe lungamente nell' ombra gli inizi così promettenti di questi due uma-nisti. Il senso dell' alpe riceve nuovo impulso soltanto agli albori del XVIII secolo, grazie alla passione di Jakob Scheuchzer, di Zurigo: dal 1702 al 1711 conduce infatti ogni anno i propri allievi su per le montagne e può essere oggi, per questo fatto, ritenuto in certo qual modo un precursore dell' escursionismo giovanile. Ma la montagna è rivelata ali' intera Europa soprattutto dalla lirica « Le Alpi » del Bernese Albrecht Haller. Dal lato sentimento, anche Rousseau porta il suo contributo a questa rivelazione.

II gusto dell' alta montagna nel senso di vera conquista non si afferma però ancora, perché le relazioni di alcuni studiosi sul mondo delle nevi eterne non possono gran che entusiasmare. Con l' ascensione del Monte Bianco del Ginevrino Saussure nel 1787 si può finalmente affermare il trionfo dello spirito e della volontà sulla materia: svaniscono le ultime incertezze, cadono pre-concetti e teorie; la via è ormai aperta: ai coraggiosi, siano alpinisti o scienziati, sorridono ovunque vittorie. Eppure il ritmo delle conquiste, per quanto gli intervalli si facciano più brevi, non è celere come ci si potrebbe attendere. Indipendentemente da Saussure, il Padre benedettino Plazidus a Spescha di Disentis, inizia l' esplorazione delle Alpi di Glarona e dei Grigioni 1 ), ma delle sue peregrinazioni montane non se ne può tuttavia sapere molto. Il cambiamento di regime politico in Isvizzera a seguito dell' invasione francese e le guerre napoleoniche impegnano poi quelle energie che solo più tardi possono essere volte ad una rapida conquista delle nostre alte montagne. Ciò nonostante se si dovessero elencare tutti i nomi di colli, valichi e vette delle Prealpi e delle Alpi esplorati fino al 1800 e se si dovesse raccogliere tutto ciò che è apparso fino a quell' anno in fatto di carte, di atlanti, di opere scientifiche relative alla montagna, di monografie turistiche e tutto ciò che poeti, pittori e incisori produssero ispirandosi a motivi alpestri, si avrebbe materiale sufficente da compilare un cospicuo volume.

Il passaggio dal XVIII al XIX secolo è segnato dalle parole entusiaste pronunciate a Lucerna il 4 ottobre 1798 dal Zurigano Conrad Escher, grande amico della montagna, nel suo discorso presidenziale per la memorabile apertura del Gran Consiglio dell' Elvetica: « Non sentit mai più grande la mia povera anima e più vaste e chiare tutte le mie idee, ne mai il mio cuore fu così libero da tutte le basse e paurose passioni di quando vagavo per queste nostre vicine alpestri vallate e salivo verso gli splendenti orizzonti nevosi per osservare l' opera sublime della natura nelle sue più alte sfere. » Volontà e coraggio per vincere anche le nostre più alte e impervie cime ora non mancano. Nel 1811 ecco Hieronymus Meyer della valle del Reno e Johann Rudolf di Aarau, alla prima ascensione della Jungfrau, con due guide vallesane; nel 1812 tre guide scalano il Finsteraarhorn, mentre il loro turista, il Dott. Rudolf Meyer, abbandona esausto poco sotto la vetta. Dal 1801 al 1822 quattro cime del gruppo del Monte Rosa sono conquistate da alpinisti stranieri. Dal 1830, e specialmente dal 1840 in poi, il ritmo accelera: sta preparandosi l' epoca classica dell' alpinismo. Alcune prime ascensioni devono essere richiamate alla nostra memoria: nel Vallese il Grenzgipfel e la Signalkuppe del Monte Rosa, nonché l' Ulrichshorn; neu " Oberland bernese l' Olden, il Wildhorn, l' Altels, l' Ewigschneehorn, il Grosslauteraarhorn, il Wetterhorn; nelle Alpi urane e in quelle glaronesi il Galenstock, la Windgälle, il Gross Scheerhorn, il Tödi; nei Grigioni il Palü, il Languard, l'Umbrail, il Lischanna, il Linard.

Ai successi alpinistici sono talvolta in parte congiunti i successi della scienza. Il Solettese Franz Joseph Hugi, scienziato di valore, promuove nella regione orientale dell' Oberland bernese gli studi geologici e glaciologia. Fa costruire il primo rifugio delle Alpi svizzere sulla grande morena centrale del ghiacciaio dell' Unteraar ed osa abitarlo per settimane intere nella stagione invernale perché proprio in quella vuoi studiare il ghiacciaio. Il geniale Glaro-nese Oswald Heer si dedica alla flora ed alla fauna delle Alpi di Glarona e dei Grigioni. I geologi Bernhard Studer di Berna ed Arnold Escher di Zurigo si recano insieme nelle montagne di Bünden e studiano nell' Oberland bernese i rapporti di adesione dello gneis col calcare. Escher organizza pure una spedizione nella regione dell' Urirotstock ed il Zurigano Zeller-Horner da questa vetta disegna un famoso panorama. Studer porta parimenti un contributo alla geologia del Vallese quando, con lo scienziato inglese James Forbes, passa nel 1842 dalle vallate della Dranse nella Valpelline per il Col de Fenêtre e da questa, per il Col de Collon, ad Arolla, donde intraprende il periplo del Monte Rosa traverso cinque alti valichi. Grande sensazione suscitano quegli studiosi che, dal 1840 in poi, salgono dal Grimsel nella regione dell' Unteraar per occuparsi di geologia, di glaciologia e di topografia. Ricordiamo soltanto i capi di queste spedizioni: i Neocastellani Louis Agassiz ed Edouard Desor. Il loro bivacco fisso, ormai celebre, sotto un gran blocco della morena centrale — da loro stessi chiamato « Hotel des Neuchâtelois » — li accoglie per settimane intere. Non di rado soffrono pei rigori del tempo: una volta devono uscire nella gelida notte a rincorrersi sul vicino ghiacciaio tanto hanno le membra intirizzite dair intenso freddo. Inutile aggiungere che tutti questi studiosi mentre si occupano dei loro lavori scientifici aprono nuovi valichi e compiono prime ascensioni di vette immacolate.

Risonanza non inferiore a quella che suscitano le gesta dei naturalisti sopra ricordati, destano le imprese ardite di Gottlieb Studer di Berna e Melchior Ulrich di Zurigo, i due maggiori alpinisti che vanti la Svizzera prima del 1863. La brevità di questo saggio non ci consente di elencare tutte le mete da essi raggiunte e di illustrare convenientemente le relazioni che si hanno delle loro scalate. Studer si dedica dapprincipio alle Alpi bernesi, Ulrich a quelle di Glarona, d' Uri e dei Grigioni. Poi si trovano insieme nell' alto Vallese. Nel 1849 attaccano il Monte Rosa, giungendo tuttavia soltanto fino al Silbersattel: in compenso riesce loro la traversata dell' Adlerpass da Mattmark a Zermatt, mentre nella loro terza spedizione nel Vallese raggiungono, dall' ospizio del Sempione, il Monte Leone. Studer, che non si sa in quale regione delle Alpi non si sia spinto, schiude all' alpinismo il magnifico massiccio del Grand Combin. Nelle sue escursioni Studer non è soltanto alpinista: è topografo, è il più diligente disegnatore di panorami che mai si ricordi, è il compilatore di una carta delle valli meridionali del Vallese che supera in esattezza tutto quanto è apparso precedentemente; e diventa poi il primo storico dell' alpinismo svizzero. Anche Ulrich si rivela topografo con la sua pubblicazione « Die Seitentäler des Wallis und der Monte Rosa » e collabora con Studer e J. J. Weilenmann all' importante opera « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz », apparsa nel 1859. In gloria si conchiude anche l' attività alpi-Die Alpen — 1938 — Les Alpes.39 nistica del pioniere grigionese Johann Coaz. Mentre va compiendo i suoi rilievi topografici effettua infatti, dal 1845 al 1850, la prima ascenzione di 18 vette della sua patria, fra le quali i pizzi Kesch, Lischanna, Corvatsch, Tschierva e Bernina.

« La passione che muove alla conquista dei giganti delle Alpi cresce di anno in anno. Presto non si troverà più vetta che non sia stata dominata dair uomo: tutte dovranno subire questo destino », scrive Melchior Ulrich nel 1859. Ma di questo crescente fervore non sono compresi soltanto gli alpinisti svizzeri: la loro supremazia è anzi seriamente contesa, da qualche tempo, specialmente dagli Inglesi. Se questi, segnatamente nelle Alpi vallesane e nel gruppo del Monte Bianco, registrano al loro attivo un numero di prime ascensioni più elevato di quello raggiunto dagli Svizzeri, non si può farne colpa ad una maggior flemma dei nostri, che le prove in senso contrario abbondano, ma può essere spiegato col fatto che i figli d' Albione hanno mezzi cospicui a loro disposizione, possono regalarsi quante guide e quanti portatori desiderano e sono anche, dal punto di vista sportivo, meglio preparati degli Svizzeri. Ciò non impedisce che nascano discussioni accalorate quando il Wetterhorn e la Punta Dufour sono per la prima volta scalate da alpinisti britannici. E quando poi dal 1856 al 1863 sotto la guida di John Ball e dei fratelli Mathews gli alpinisti inglesi si aggiudicano ben 55 prime ascensioni nelle nostre Alpi e nella Savoia e nel 1857 viene fondato a Londra, prima associazione alpinistica, l'«Alpine Club », i topografi, gli scienziati e gli alpinisti svizzeri sono tutti dell' opinione che qualche cosa devesi pur fare anche in casa nostra, perché le Alpi sono ben lungi ancora d' essere conosciute anche se le più grandi cose sono già del passato ed ai nuovi tempi non resti più che di costruire sulle basi ormai definite dell' alpinismo.

Ogni azione umana che compendia comuni intenti per volgerli più operanti ad un sol fine ha radici nel passato, non procede dal caso. Il primo seme è gettato da singole forti personalità: sono i pionieri. Essi pensano, sentono ed agiscono individualmente come più tardi penseranno, sentiranno ed agiranno tutti, perché lo spirito di nuovi tempi trova affatto naturale ciò che era singolare per lo spirito di tempi andati. Più fervida e trionfante è la conquista delle nostre Alpi, più aumenta il numero degli alpinisti e degli studiosi della montagna, più intensi diventano i rapporti fra di essi, sia per corrispondenza, sia traverso riunioni in istrette cerehie, e più urgente si palesa il bisogno di iniziarsi e orientarsi e penetrare nella nuova scienza della montagna: preme così vieppiù il tacito desiderio di unione, di raccolta di tutte le sparse energie individuali. Questo desiderio è realmente attuale. Il l' esempio della Società svizzera di scienze naturali e di altre associazioni pa-triottiche, l' unione federale stessa del 1848, non possono che alimentare l' idea associativa. Quando Gottlieb Studer nel 1844 pubblica le sue « Topographische Mitteilungen aus dem Alpengebirge » con un atlante di profili di montagne, spera di poter dare un seguito al suo lavoro appena iniziato: ma non può realizzare questa sua aspirazione perché ancora manca un' associazione alpinistica che possa appoggiare un' opera di tanta importanza. Più tardi in quella pubblicazione di Studer si vedrà il pensiero precursore dell' annuario del C.A.S. La stessa cosa avviene con l' opera che nel 1859 G. Studer, M. Ulrich e J. J. Weilenmann danno alle stampe col titolo « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz » lavoro cui ha collaborate anche Georg Hoffmann, da poco scomparso. Un Bernese, un Zurigano, un San-gallese ed un Basilese si sono adoperati con questa pubblicazione a stimo-lare l' attività di altri Svizzeri in vista di nuove imprese alpinistiche: ed anche in questa intenzione degli autori si può già intravvedere l' idea l' associazione.

A mezzogiorno del 30 luglio 1861 Theodor Simler di Berna coi suoi compagni di escursione Georg Sand di San Gallo e la guida Heinrich Elmer di Elm si trova sulla vetta nevosa del Piz Rusein e contempla la regione quasi ignota del Tödi. Il pensiero di schiuderla all' alpinismo lo conquista, ma teme per la pochezza delle sue forze e la grandezza dell' aspirazione che 10 assilla. « E così nacque in me Videa di un' associazione 1 ), di una società alpinistica. Si può così affermare con soddisfazione ed orgoglio: « La fondazione del Club Alpino Svizzero avvenne nel 1861 sopra un' alta montagna nel gran sole di un silente meriggio. » Simler e Sand devono aver lasciato quella vetta col cuore pieno delle più belle speranze.

Simler procede ora con prudenza. Nell' istante della concezione sulla vetta del Piz Rusein egli era scevro da qualunque preoccupazione di carattere nazionale: nella sua dichiarazione, come si delineò nella sua mente il piano di un' associazione alpinistica, non si trova parola al riguardo. Ma quando passa all' azione comprende subito che la riuscita del suo progetto dipende dalla possibilità di conquistare alla sua idea la sensibilità patriottica. Poi, 11 20 ottobre 1862, spedisce una circolare, da lui stesso diligentemente scritta a mano in nove esemplari, a conoscenti di Basilea, Coirà, Glarona, Losanna, Lucerna, San Gallo e Zurigo. È indubbiamente interessante per i 31,200 soci d' oggi del Club Alpino Svizzero di conoscere nel suo testo integrale questo memorabile documento.

Circolare agli alpinisti ed agli amici della montagna della Svizzera.

Egregi signori, Da alcuni anni le escursioni d' alta montagna diventano sempre più frequenti e sembra proprio che anche i nostri turisti svizzeri siano animati da un vero spirito di emulazione. Non vi sarà ignoto che il Club alpino inglese con la sua organizzazione fa una concorrenza fortissima ai turisti svizzeri; quanto prima si potrebbe giungere a questo punto, che se il pubblico svizzero volesse ottenere informazioni circa le regioni delle nevi eterne e dei ghiacci, circa la praticabilità dei ghiacciai e delle vette, sarebbe costretto a ricorrere alle descrizioni del Club alpino inglese. Questa situazione ci sembra penosa, anzi, addirittura umiliante.

Mentre abbiamo preziose energie che, unite, potrebbero senz' altro far meglio, l' immediato interesse della Patria, della suddetta associazione straniera, il loro isolamento le costringe ad azioni singolari e frammentarie che, quand' anche eccellenti nel loro genere, restano tuttavia lungamente sconosciute al gran pubblico.

Jahrbuch del C.A.S. 1864, anno primo, pagina 26.

Agli Svizzeri spetta sempra il merito di essere stati i primi a comprendere l' impareggia bellezza delle Alpi, i primi a studiarle scientificamente — basti ricordare i nomi di Conrad Gessner, Josias Simler, J. J. Scheuchzer, H. B. de Saussure, Escher v. d. Linth, Hugi, Agassiz, Desor, G. Studer, M. Ulrich, J. Weilenmann — ma oggi, in mutate condizioni, sarebbe desiderabile di unirsi in una grande associazione, perché si possa razionalmente procedere anzitutto alla conquista delle vette ancora immacolate ed all' esplorazione degli ultimi recessi dell' alpe, onde più tardi, con buone descrizioni istruttive, sia possibile mettere alla portata di tutti le esperienze raccolte.

Gli ultimi tre sopracitati eccellenti alpinisti hanno già cominciato con un tentativo in questo senso: essi hanno infatti pubblicato insieme col titolo « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz » la relazione delle loro ascensioni, compiute per lo più singolarmente. Quanto sarebbe stato possibile di ottenere nel medesimo tempo se 20-30 dei nostri amici dell' alta montagna avessero collaborato ad un' opera comune?

Ma una società alpinistica non solo gioverebbe al gran pubblico svizzero, ma sarebbe anche in grado, grazie alla propria potenzialità finanziaria, di rendere cospicui servigi alla scienza. Nelle regioni d' alta montagna esistono ancora problemi insoluti per la fisica, per la chimica e per la geologia: intraprendere questi studi è spesso difficile, attese le condizioni del tutto particolari delle località situate ad alta quota e le spese poco incoraggianti. Quando l' associazione provvedesse alla costruzione di rifugi in regioni specialmente interessanti, i suoi soci che si occupano di questi studi specifici sarebbero notevolemente aiutati nel loro compito; inoltre disegnatori, fotografi ecc. potrebbero rimanere più a lungo in determinati punti pittoreschi. Alludiamo soltanto al Tödi, sulla cui vetta, per esempio, ci si potrebbe fermare una giornata intera se si potesse contare di avere poi in qualche modo riparo, circa all' altezza della parete gialla, contro il gelo notturno. Sulla scorta de nostro pregevole atlante topografico svizzero percorreremmo in parte sistematicamente le nostre alte montagne e le nostre descrizioni potrebbero col tempo essere raccolte in un compendio geografico di pregio, che costituirebbe un complemento in certo senso necessario della carta topografica.

Come questa associazione dovrà provvedere all' organizzazione delle escursioni estive e cosa da essa si debba in particolare pretendere, sono problemi di dettaglio che saranno naturalmente oggetto di successive discussioni.

Questi, egregi signori, sono i motivi principali che ci hanno indotti a promuovere la fondazione di un' associazione alpinistica svizzera e, ove già esisteva l' idea, di appoggiarla secondo le nostre forze. Mentre vi preghiamo di esaminare l' allegato progetto di statuto e, in caso di approvazione e di adesione al previsto Comitato di fondazione, di apporre la vostra riverita firma in calce a questa circolare, ci compiacciamo di assicurarvi della nostra migliore considerazione.

Berna, il 20 ottobre 1862.

A nome di parecchi amici ed alpinisti:

Dott. R. Theodor Simler, docente di chimica e geologia.

A questa circolare era annesso anche un progetto di « Statuto per un' even associazione alpinistica svizzera ».

Ora cominciano un pò ovunque le discussioni. Sul principio l' appello di Simler ha scarsa eco. Ma si comprende: lo Svizzero è riflessivo e vuoi tempo per pronunciarsi; ma quando s' è poi fatta un' opinione se ne prevale e la difende. C' è un gran scambio di lettere: l' una è piena di entusiasmo, l' altra è ispirata a prudenza, vuoi a scetticismo. La quistione della spesa preoccupa questo e quello. L' accenno all' « Alpine Club » non piace a L. Dufour di Losanna, che si dichiara tuttavia pronto ad un' attiva collaborazione nella sua qualità di appassionato della montagna, per quanto personalmente non abbia nessuna voglia di « piantare una bandiera sul Cervino ». Magnifica la risposta del vecchio Neocastellano Edouard Desor, che dichiara « di voler contribuire secondo le sue possibilità alle fortune della patriottica iniziativa e di offrirle tanto il suo profondo e costante interesse per il regno delle Alpi e dei ghiacciai quanto il suo vivo consenso per tutto ciò che di buono e di bello esprime il patriottismo svizzero ». Dove si vede come fosse intelligente il richiamo di Simler al sentimento nazionale, non invano espresso neu' esordio della sua circolare agli amici della montagna. Gottlieb Studer aderisce con pari premura: « Spero esistano realmente sufficiente buona volontà e un intimo desiderio che non chiede di meglio che di essere solleti-cato, perché si possa dubitare della realizzazione del progetto. » In modo speciale saluta la prevista « costruzione di rifugi in località elevate il più possibile » cosa che gli sta tanto a cuore.

Le liste con le firme — comprese quelle di Berna sono circa 130 — giungono a Simler nel corso dell' inverno 1862/63 e l' assemblea costitutiva è fissata per la domenica 19 aprile 1863 ad Olten, centro ferroviario di recente creazione. Secondo il verbale sono presenti 35 amici della montagna: mancano rappresentanti della Svizzera occidentale.

Theodor Simler apre l' assemblea. Accenna una volta ancora alla fondazione dell'«Alpine Club » inglese nel 1857 e del « Club alpino austriaco » nel 1862 e pone l' accento sull' importanza scientifica e patriottica che avrebbe un' associazione alpinistica svizzera per la soluzione degli ancor numerosi problemi dell' alta montagna. L' assemblea unanime è lieta di accettare queste direttive, che decide entusiasticamente di voler seguire. Dopo breve discussione il progetto di statuto di Simler è votato a titolo provvisorio, affinchè possa servire di base per una prossima discussione. Lunga-mente si parla sul problema di sapere se la nuova associazione debba essere aperta unicamente agli alpinisti nel vero senso della parola, come l«Alpine Club », oppure se non debba invece accogliere ogni amico della montagna. Alla fine la concezione democratica di Simler prevale. E ciò fu ottima cosa, fu decisione « nazionale » nel miglior senso della parola. Come deve chia-marsi la nuova società? Dopo ampia discussione si stabilisce la denominazione « Club Alpino Svizzero ». Viene in seguito approvata la divisione della società in sezioni, che fanno capo ad un direttorio centrale. E siccome l' appello all' unione era giunto da Berna, così questa città — anche l' entusiasta Glarona era stata proposta — è designata sede del comitato centrale. Avendo il vete-rano Gottlieb Studer declinato un' elezione, Theodor Simler viene merita-tamente nominato primo presidente centrale del C.A.S., mentre Abraham Roth è eletto vice-presidente ed Edmund von Fellenberg segretario. Il comitato centrale riceve l' incarico di elaborare per la prossima assemblea, da convocare a Glarona, uno statuto definitivo tenendo conto delle proposte delle sezioni, di provvedere le tessere di legittimazione e di presentare il progetto per un distintivo sociale. Per la struttura interna delle sezioni è lasciata alle stesse piena libertà d' azione, anche per ciò che riguarda il loro nome, che può essere quello della località o quello di una vetta.

Poiché l' esplorazione razionale delle Alpi svizzere-—scientifica, alpinistica e topografica — è il primo compito della nuova associazione, già ad Olten si decide di designare all' uopo ogni anno una regione determinata. L' assemblea sceglie il gruppo del Tödi ed esprime il desiderio che venga allestita da parte degli uffici dello stato maggiore una carta speciale, ciò che infatti poi avviene. Anche la costruzione di un rifugio all' Hegetschwilerplatte od alla parete gialla del Tödi è presa in esame, come pure l' edizione di un annuario sociale. Infine l' assemblea decide di prelevare una quota sociale annua di fr. 5 ed una tassa di ammissione di pari somma.

I fondatori del C.A.S., che si erano recati ad Olten con grandi speranze, non ne partono delusi. Lo scopo è raggiunto. Il Club Alpino Svizzero doveva nascere. Ed ora è già realtà operante: giovane, pronto all' azione, pieno di fede in un radioso avvenire.

La vita del Club Alpino Svizzero è tutta dominata dal suo statuto. È una legge fondamentale. In esso esattamente si rispecchia: ciò che è e ciò che vuole, il suo scopo e le sue idealità. Una buona costituzione preserva da deviazioni e da disordini, mantiene la vita dell' associazione entro i giusti confini, offre garanzie per l' avvenire. Ma una costituzione non è mai dogma indiscutibile, non è dettato inoppugnabile. L' essenziale è che siano sani i principi basilari, poi anche l' introduzione di nuove formule e di compiti nuovi può essere compiuta senza pregiudicevoli contraccolpi.

La prima costituzione del Club Alpino Svizzero è lo statuto proposto da Simler ed accettato in via provvisoria dall' assemblea costitutiva di Olten. La sua forma definitiva le è conferita dall' assemblea annuale di Glarona, il 5 settembre 1863. La costituzione non è in principio un contratto fra le sezioni e non ha neppure origine contrattuale tanto è vero che la formazione delle sezioni è successiva alla fondazione del C.A.S. Tuttavia proprio col nascere delle sezioni, ove pulsa nuova vita ed ove la portata degli statuti diventa più palese, si affermano idee revisioniste ed al comitato centrale e all' assemblea generale giungono progetti intesi al miglioramento ed alla com-pletazione della carta costituzionale. Già nel 1866 a San Gallo si vota un terzo statuto in una redazione idonea a far norma per l' avvenire. Questo nuovo testo rimane poi per decenni sostanzialmente invariato. Revisioni importanti avvengono nel 1907, nel 1915 e nel 1923.

Intorno agli scopi ed alle idealità del C.A.S. nei primi anni di sua vita regna qualche incertezza: si va alla ricerca di concetti chiari. Il progetto di Simler più che uno statuto vero e proprio è un' esauriente direttiva. Ma anche la costituzione del settembre 1863 non separa con sufficente chiarezza ciò che si riferisce agli scopi dell' associazione da ciò che invece concerne la sua organizzazione, e contiene disposizioni generiche che assegnano a speciali regolamenti il compito di svilupparle. Soltanto la redazione del 1866 presenta un chiaro quadro costituzionale:

1. Il C.A.S. si propone il compito di esplorare compiutamente le regioni d' alta montagna, di farle meglio conoscere e di facilitare ad esse l' accesso. Esso aspira inoltre a raggnippare gli amici delle escursioni alpine.

2. Il C.A.S. intende realizzare i propri fini:

a ) Mediante periodiche escursioni delle sezioni.

b ) Promovendo la conoscenza di determinate regioni alpine mediante spedizioni annuali.

e ) Appoggiando appropriatamente le iniziative di singoli soci che abbiano per scopo l' esplorazione di regioni alpine, la costruzione o l' arredamento di rifugi.

d ) Promovendo e perfezionando l' organizzazione delle guide.

e ) Con periodiche pubblicazioni letterarie e grafiche.

Lo sviluppo dell' attività sociale ed il crescente numero di stranieri e di Svizzeri che si recano in montagna inducono nel 1907 ad allargare la cerchia dei compiti del C.A.S. Quale nuovo scopo dell' associazione viene così ad essere aggiunta « la difesa delle bellezze naturali nelle Alpi svizzere » e « la lotta contro la deturpazione » delle stesse. Trova con ciò idonea espressione l' idea della protezione della flora e del paesaggio, come pure quella dell' avversione a certe stonature — cartelli pubblicitari ed installazioni ferroviarie in alta montagna — create dalle imprese di trasporto e dall' industria dei forestieri. Il successo è modesto. Il tema delle deturpazioni e delle profana-zioni del paesaggio alpestre occupa sempre il C.A.S. perché una definizione precisa al riguardo è difficile, specie quando con essa si intenderebbe proteggere anche la popolazione di montagna dal pregiudizio morale che subisce per causa del movimento dei forestieri. Una lotta contro l' industria alber-ghiera non è neppure concepibile; contro le ferrovie di montagna l' associa può fare qualche cosa a condizione di intervenire tempestivamente in sede di concessione presso le autorità competenti. Lo statuto del 1907 prevede anche altri scopi sociali: costruzione e marcatura di sentieri, fondazione di stazioni di soccorso, edizione di guide di carattere turistico, geologico, botanico o storico. Le nuove capanne ed i nuovi rifugi devono facilitare anche le « escursioni invernali »: si riconosce per la prima volta con questa disposizione statutaria l' importanza dello sci in alta montagna.

Aumentando nelle Alpi la frequenza dei turisti sia d' estate sia d' inverno e diffondendosi l' abitudine delle ascensioni d' alta montagna senza guida, anche il numero degli infortuni si fa vieppiù elevato. Il carattere schiettamente democratico dell' associazione non può pertanto trascurare il problema dell' assicurazione dei soci. Soltanto un' assicurazione obbligatoria per tutti può offrire condizioni contrattuali favorevoli per il singolo. Nel nuovo statuto del 1915 è quindi accolto, fra gli scopi sociali, il principio dell' « introduzione o sovvenzionamento dell' assicurazione dei soci contro le conseguenze degli infortuni di montagna », mentre il vigente statuto del 1924 più brevemente dice « assicurazione dei soci contro le conseguenze di infortuni di montagna ». L' aspra battaglia per questa provvidenza sociale è coronata dal miglior successo quando l' assemblea dei delegati di Interlaken nel 1925 decide l' assi obbligatoria contro gli infortuni di montagna.

Nel XX secolo lo sport conquista anche la gioventù sotto i vent' anni. Numerose associazioni cercano di attirarla a se. Scuole secondarie intra-prendono escursioni in regioni alpine per le quali una miglior prestanza fisica sarebbe necessaria non meno di una migliore preparazione spirituale. Per questo il C.A.S. nel 1915 si attribuisce un compito nuovo: « interessamento della gioventù e promovimento delle escursioni in montagna per i giovani. » Lo statuto del 1924 brevemente lo riassume nelle parole: « promovimento dell' escursionismo giovanile » onde non nasca l' opinione che il C.A.S. intenda, con l' organizzazione della gioventù, cercare per via indiretta di ingros-sare le proprie file.

Importanti nuovi scopi previsti dall' attuale statuto sono: l' organizza di conferenze, corsi, raduni sociali ed il promovimento dello sci alpino. Come questi compiti siano stati e vengano tuttora svolti è cosa nota ad ogni socio attivo, onde non sembra qui necessario spendere parole.

Uno sguardo agli scopi dell' associazione dai lontani tempi del progetto Simler ai giorni nostri, convince indubbiamente che il Club Alpino Svizzero non soltanto volle e vuole pensare a sé, ma volle anche e vuole tuttavia espli-care una missione patriottica quale messaggero di cultura.

Il C.A.S. cerca fin dalle sue origini i propri soci non solo fra gli accademici o fra le persone più dotate di beni di fortuna: gli statuti del settembre 1863 prevedono infatti « che la qualità di socio può essere acquistata da ogni abitante della Svizzera e da ogni Svizzero all' estero. « Nel 1866 si fa un passo ancora più innanzi e si stabilisce la seguente più tollerante redazione: « quale associazione nazionale il C.A.S. si compone anzitutto di cittadini svizzeri; può tuttavia essere concessa l' ammissione anche a stranieri. » Quando però, dopo il 1909, il numero degli stranieri in singole sezioni diventa notevole — perfino oltre il 10e la guerra mondiale sublima il sentimento nazionale, anche in seno al C.A.S. si hanno vivaci discussioni intorno al problema dell' ammissione di stranieri. L' assemblea dei delegati di Berna nel 1923 aggiunge pertanto all' articolo 5 dello statuto revisato il seguente lemma: « il numero degli stranieri nelle singole sezioni deve essere contenuto in limiti tali che sia sempre garantito il carattere nazionale dell' associazione. » La costituzione del 1863 permetteva l' ammissione di soci da parte delle sezioni o da parte dell' assemblea annuale. Quest' ultima procedura di ammissione è poi revocata. Fra gli obblighi dei soci verso il C.A.S. c' è il pagamento di una quota annua alla cassa centrale e l' abbonamento alle pubblicazioni sociali ( dal 1907 il « Jahrbuch » per i soci di lingua tedesca e l'«Echo des Alpes » per i soci di lingua francese, dal 1925 in poi la rivista « Le Alpi » per tutti indistintamente ). Introdotta l' assicurazione obbligatoria si aggiunge ai doveri di cui sopra quello del versamento di un premio annuo. Le obbligazioni dei soci nei confronti delle sezioni sono fin dalla fondazione del C.A.S. lasciate alla libera disposizione delle sezioni stesse. Per molto tempo si concede al socio di entrare nella sezione di sua preferenza, in seguito si richiede invece l' associa nella sezione del distretto ove il postulante ha il proprio domicilio, senza tuttavia che questo criterio venga rigorosamente applicato. Quali soci onorari del C.A.S. sono nominati, nei primi anni dall' assemblea generale, più tardi ogni tre anni dall' assemblea dei delegati, soltanto quelle persone che particolarmente si siano rese benemerite per l' esplorazione o la descrizione di regioni alpine svizzere. L' attuale statuto accoglie invece una dizione estensiva, nel senso che l' espressione « regioni alpine svizzere » è sostituita da « mondo alpestre » — cioè anche esplorazione di montagne straniere: e l' associa onorari può essere parimenti concessa a soci « che abbiano titoli di spic-cata benemerenza nei confronti del Club Alpino Svizzero ».

Il problema dell' ammissione delle donne nel C.A.S. è fin da principio risolto come segue: è in facoltà delle sezioni di concedere alle donne l' associa onoraria o straordinaria. Ma questa redazione suscettibile di equivoci è modificata nel 1907 in questo senso: « Le donne non possono essere ammesse nel C.A.S. » Le donne entrate fino a questa data possono rimanere nelle rispettive sezioni ma non hanno più il diritto di portare il distintivo. L' assem dei delegati di Zofingen nel 1917 si occupa ancora del problema, per risolverlo però cautamente in modo negativo. Ed ecco nel 1918 la fondazione, nella Svizzera occidentale, del « Club Alpino Femminile Svizzero ». Da 150 al momento della fondazione, il numero dei soci è salito attualmente a 4200: miglior soluzione non si sarebbe potuto trovare. Il C.A.S. concede nei propri rifugi al C.A.F. S. le stesse facilitazioni di cui usufruiscono i propri soci. Il C.A.F. S. rinuncia da parte sua alla costruzione di capanne proprie in alta montagna e mette a disposizione della sezione Diablerets, nel 1933, la somma di fr. 40,000 per la costruzione della capanna Trient.

La posizione giuridica delle sezioni è fissata dalla costituzione del settembre 1863 in questi termini:

L' associazione si suddivide, per regioni o per cantoni, in singole sezioni con piena autonomia organizzativa, ritenuti i seguenti obblighi:

a ) Versamento alla cassa centrale delle quote annuali e delle tasse d' ammissione.

b ) Presentazione al C. C. di un rapporto annuale e della lista dei nuovi soci. e ) Collaborazione per quanto possibile alle pubblicazioni del C.A.S.

Dal 1869 in poi si richiede dalle sezioni anche un rapporto relativo ai rifugi ad esse affidati e, più tardi, un rapporto sulla gestione delle capanne, obbligo tuttora vigente. L' obbligo statutario di cui alla lettera e ) è invece abbandonato. La maggiore libertà possibile è lasciata da tutti gli statuti in tema di attività e di organizzazione delle sezioni, ciò che non può essere che un vantaggio per l' intera associazione. L' esame degli statuti sezionali da parte del comitato centrale deve tuttavia essere richiesto sia per il consegui-mento della personalità giuridica da parte della sezione stessa, sia per l' accerta della loro consonanza con gli statuti centrali. Nel 1907 si stabilisce che, dove non esiste un numero di soci sufficente per dar vita ad una nuova sezione, possono essere costituite sottosezioni di sezioni già esistenti. E nel 1923 si decide: « Alla sede di una sezione soci di un' altra non possono agire nei confronti di terzi come gruppo locale di questa, o sotto denominazione simile. » Quando nel 1932 viene fondata la sezione Angenstein con sede a Grellingen, mentre in realtà essa esplica la sua attività sociale a Basilea, e nel 1935 questa chiede di poter trasferire il proprio domicilio a Basilea, l' assemblea dei delegati di Berna si attiene al principio di cui sopra, per quanto la sezione di Basilea si fosse già adagiata accomodante al fatto compiuto.

Intorno allo sviluppo del C.A.S. quanto al numero delle sue sezioni e dei suoi soci non sembra qui il caso di diffonderci. Bastino alcuni dati statistici:

Fine 1863: 8 sezioni 257 soci » 1888: 34 » 3,090 » » 1913: 58 » 13,702 » 30 giugno 1938: 84 » 31,226 » Organi dell' associazione a tenore di statuto sono attualmente l' assemblea dei delegati, il comitato centrale e le commissioni speciali.

Aumentando il numero dei soci aumenta di conseguenza anche il numero dei delegati. Ma un' assemblea dei delegati troppo numerosa non può mai lavorare meglio di una piccola. Per oltre quarant' anni c' è un delegato per ogni 50 soci di una sezione. Lo sviluppo intenso delle sezioni delle città ha per effetto di limitare l' influenza delle piccole sezioni con dele-gazioni poco numerose in occasione di discussioni e deliberazioni assembleari. Perciò nel 1907 una revisione statutaria modifica il sistema di rappresentanza a favore delle piccole sezioni. Successivamente, nel 1915 e nel 1923, nuove modificazioni statutarie portano ad una maggior tutela degli interessi delle sezioni di media importanza numerica.

Per decenni non si ha una chiara delimitazione di competenze fra l' assem generale e l' assemblea dei delegati. Lo sviluppo degli affari sociali dimostra alfine l' opportunità di togliere la qualità di organo dell' associazione ali' assemblea generale e di conferirle invece soltanto il carattere di festoso raduno. AH' assemblea dei delegati sono attualmente attribuite le seguenti competenze: revisione degli statuti, nomina del presidente centrale e dei revisori, elezione dei soci onorari, approvazione del rapporto annuale di gestione e del resoconto finanziario annuale, fissazione della quota sociale per la cassa centrale, sovvenzionamento ed acquisto di capanne, decisioni relative ali' assi contro gli infortuni, emanazione di regolamenti per le capanne, per l' istituzione di soccorso e per la rivista, organizzazione di feste sociali.

Già gli statuti di Simler prevedono un comitato centrale ( C. C. ) alla direzione dell' associazione. E questo criterio organizzativo resta immutato oggi ancora. Dapprima il presidente centrale è eletto dah " assemblea generale, poi è ali' assemblea dei delegati che ne viene attribuita la competenza. L' esperienza dimostra che gli altri membri del C. C. sono generalmente scelti fra i soci della medesima sezione cui appartiene il presidente. Agli inizi del C.A.S. un consiglio direttivo di quattro persone con un segretario basta per svolgere tutto il lavoro, ma poi, col progressivo sviluppo dell' associazione, il numero dei membri del C. C. deve essere portato ad un minimo di sette, attesa la considerevole mole degli affari correnti. Lo statuto del 1863 desidera che il presidente sia un alpinista provetto e gli assegna, oltre alle funzioni presidenziali, il compito di preparare i programmi completi per le escursioni sociali, di pensare a tutto il necessario per le stesse ( carte, guide, pernottamenti ) e di stendere poi una relazione dell' escursione per l' annuario. Da questo peso il presidente centrale viene in seguito liberato, in quanto si riconosce che nei tre anni del suo mandato gli resta altrimenti molto da fare.

Il comitato centrale rimane sempre un' autorità amministrativa ed esecutiva. Esso dirige secondo gli attuali statuti gli affari sociali ordinari, prepara gli oggetti per l' assemblea dei delegati, ne manda ad effetto le deliberazioni, le da scarico ogni anno dell' attività dell' associazione con i rapporti di gestione ed i resoconti finanziari, le sottopone il preventivo per l' anno seguente e presenta ai revisori dei conti i bilanci annuali. Ma gli affari sociali vanno sempre crescendo ed il lavoro si accumula in tal guisa che nel 1907 deve essere concessa al C. C. l' assunzione di un impiegato stabile per sbrigare le mansioni di cancelleria; da alcuni anni il C. C. ha due impiegati alle sue dipendenze.

Il C. C. è aiutato nell' esercizio delle sue funzioni anche da commissioni speciali. Fra queste merita particolare rimarco la commissione della rivista, nominata ogni tre anni dall' assemblea dei delegati, che dal 1924 non si occupa soltanto della rivista mensile « Le Alpi », ma anche delle altre pubblicazioni del C.A.S. e dal 1932 provvede alla periodica organizzazione delle mostre d' arte alpina svizzera. Speciali regolamenti delimitano i compiti di questa importante commissione e ne regolano i rapporti col comitato centrale.

In settantacinque anni ventisei comitati centrali si succedono alla direzione della società dedicandole spontaneamente le loro migliori energie. Se oggi abbiamo, importante associazione patriottica, un C.A.S. grande e forte, ciò è dovuto soprattutto agli uomini compresi della loro responsabilità e cogniti delle loro mete che hanno sapientemente tenuto le redini del potere centrale e delle sezioni.

Altro si potrebbe riferire ed illustrare: ma questo è breve saggio e l' autore intende appena tracciare le grandi linee della storia del C.A.S. I momenti più interessanti della vita intima dell' associazione sono descritti nelle monografie di questa pubblicazione. Anche le tabelle raccolte in fine daranno le più varie informazioni.

Sulle basi create dai fondatori il Club Alpino Svizzero doveva prosperare, anche se nel corso dei decenni nuovi compiti si imposero e atteggiamenti nuovi furono inevitabili. Dalla volontà e dagli ideali dei fondatori esso non deve tuttavia allontanarsi se non vuoi perdere il pregio della sua essenza e se non vuole che s' inaridiscano le fonti delle sue vitali energie. Quando voglia contribuire ad affinare nel popolo il senso della natura ed a svegliarne l' am davanti al nostro mondo alpino siccome davanti ad una delle più grandi meraviglie del creato, offra anzitutto egli stesso il buon esempio. È questa la sua più bella missione.

Davart l'istorgia dal Club Alpin Svizzer 1863—1938. "

Da Ernst Jenny.

Üngün pajais alpin da la terra nun ais uschè diramo e sparpaglio scu las Alps. Perque nu spordscha neir üngün pajais muntagnard taunta variaziun e bellezza scu ellas. E ningiur chattettan plauntas, bes-chas e l' umaun cun-diziuns uschè favurablas per la prosperited vitela scu in quaist grandius töch da la creaziun.

Ad onta da tuot get que lönch, fin ch'ün savet cumprender la valur da sia bellezza e da sia structura. Il muntagnard avaiva da fer oter, el eira ublio da tschercher sia nudritüra e da's cheser confortabelmaing. In conseguenza da l'augmaint da la populaziun, qualvoutas eir in seguit als disasters da guerras, gnit el però sfurzo da's avanzer in regiuns pü otas. Il chatscheder perseguitaiva la sulvaschina, chi tscherchaiva refugi süllas otezzas, il pastur scoprit beilas pas-chüras fin sü a Tur dals vadrets. Chatscheders e pastuors splatütschettan las prümas semdas e construittan ricovers cun plattas e crappuns in otezzas mê stedas auncha abitedas d' umauns. Eis chattettan il prüm ils meglders passagis d' üna val a l' otra ed as ris-chettari eir suis vadrets. Da lur avanzer e tschercher da guadagner terrain sun d'incler la granda part da las dispüttas pervia da god e pascul.

Chatscheders e pastuors sun dimena stos ils prüms pioniers da las Alps, mo bainschi na i' l sen dais temps pü rezaints; ma our da lur circuls as svi-luppettan las prümas guidas da muntagna cur cha'ls prüms homens sculos da la pianura e da las citeds cumanzettan ad ascender las muntagnas, perche lur experienza e lur cussagl eiran per eis indispensabels. Sainza la cooperaziun dals muntagnards nun ais la perscrutaziun da las muntagnas niauncha imaginabla.

Aunz il 16evel secul nun as avaregia ris-cheda niaunch'üna persuna illas muntagnas be per fer stüdis u our da spür sen per la natura u forsa our da motivs sportivs. Quaist möd da penser nun eira auncha avaunt maun. A fût reservo al spiert entusiasmo per la natura dal zürigais Conrad Gessner, da's lascher surprender ed inchanter da las « otezzas incomprensiblas ». Sieu amih Josias Simler ais il prüm, chi relatescha qualchosa tschert e positiv da l' adöver da la sua da vadrets e dal transir ils vadrets. Però dantigls politics e cuntraversas religius-politicas mettettan per lönch al s-chür que cha quists duos umanists avaivan principio in möd chi impromettaiva uschè bger. Pur Giachem Scheuchzer da Turi sdasdet al cumanzamaint dal 18evel secul darcho il sen per las muntagnas. Dal 1702—1711 get el an per an cun sieus scolars in muntagna. In prüma lingia fût però il Bernais Albrecht Haller, chi savet attrer très sia stupenda chanzun « Die Alpen » il sguard da l'inter'Eu-ropa sün ün nouv object. Eir Rousseau cuntribuit in sieu möd sentimentel lotiers.

La voglia e la cuaida da raiver sün las pü otas sommiteds da las muntagnas nun eiran però auncha sdasdedas; perche que poch cha alchiins scienzos relatettan sur da las cuntredas glacielas, nu fût in cas da sclarir u intimer. Pur al Genevrin Saussure reuschit que da svaglier darcho spiert e volunted très si'ascensiun dal Mont Blanc 1787. Ils ultims dubis immütittan, pregii-dizis e teorias crudettan insembel, la via eira libra. Il curaschus, ch' el saja alpinist u exploratur, podaiva guadagner victorias eir d' otras varts. E tuottüna nun as pudet il temp accélérer i' l möd ch' ün avess pudieu aspetter, eir scha' ls intervals dvantaivan pü cuorts cu viavaunt. Independent da Saussure as risaget il muong bénédictin Placidus a Spescha da Muster aint illas muntagnas glarunaisas e grischunas 1 ), sainza cha que gnit però guera cun-tschaint. Il disuorden in Svizzra très l'invasiun francesa e las guerras da Napoleun absorbettan taunta forza, cha la perscrutaziun da nossas muntagnas stagnet e gnit surlascheda al temp ventur. Ma tuottüna, sch'ün pudess quinter sü tuots ils pass, tuot las fuorclas e fuorclettas chi gnittan traversedas, sch'ün pudess ramasser tuot las Chartas geograficas, ils atlas, literatura alpinistica e descripziuns da viedis, chi eiran cumparieus, tuot que cha la natura alpina spordschet scu motivs a pittuors, poets e disegnatuors, que tuot dess una lungia glista ed una descripziun detaglieda da tuot que impliss un bain gross cudesch.

Vers la fin dal 18evel e'I cumanzamaint dal 19evel secul fût il Ziirigais Conrad Escher, un amih e cognuschidur da las muntagnas, chi chattet darcho pieds entusiasmos per la natura alpina. Scu president dal Cussagl grand elvetic dschet el in sieu pled d' apertura a la seduta a Luzern dais 4 October 1798 traunter oter: « Me nun eira mieu spiert debel pu aduzo, me mias ideas pü vastas, me mien cour pü allontano da paschiuns inferiuras e tmüchas, cu cur ch'eau percurriva nossas valledas alpinas e cur ch'eau ascendaiva quellas fortezzas gliischaintas da glatsch etern, per perscruter la natura in sias officinas las pu elevedas. » Curaschi e voglia da metter pè eir suis pü ots pizs da nossas muntagnas svizzras nu manchaivan pü. 1811 ascendettan ils Argovins Johann Rudolf e Hieronymus Meyer cun duos guidas vallaisas da la Val de la Rone davent la Jungfrau e 1812 rivettan trais guidas sul Finsteraarhorn, intaunt cha Dr. Rud. Meyer, chi las avaiva iffinedas, nun arrivet fin siisom per causa da stanglantiina. Dal 1801-1822 ascendettan esters quatter pizs da la gruppa dal Monte Rosa. Pit vita vzettan nossas Alps davent dal 1830 e pustüt zieva il 1840; il temp classic dal alpinismo as palantaiva. en per pizs ascendieus per la prima vouta suos-chan bain gnir menziunos. Nel Vallais: Pizs dal Monte Rosa, Ulrichshorn; illas Alps bernaisas: Oldenhorn, Wildhorn, Altels, Ewigschneehorn, Gross Lauteraarhorn, Wetterhörner; illas Alps d' Uri e glarunaisas: Galenstock, Windgälle, Gross Scheerhorn, Tödi; in Grischun: Palü, Languard, Umbrail, Lischanna, Linard.

Cun la reuschida turistica as unit per part eir quella scientifica. Il valurus Franz Josef Hugi da Soletta promovet illa part orientela da las Alps ber- naisas la cognuschentscha da la geologia e la perscrutaziun dais vadrets. El laschet eriger il prüm ricover da las Alps svizzras sün la morena d'immez dal grand vadret Unteraargletscher — la chamanna nu düret lönch —, el fût il prüm, chi ris-chet da passer l'inviern ils vadrets e da rester eivnas a la lungia sün quels. Il geniel Glarunais Oswald Heer perquirit plauntas e bes-chas da las Alps glarunaisas e grischunas. Ils geologs Bernhard Studer da Berna ed Arnold Escher da la Linth girettan insembel las muntagnas dal Grischun e stiidgettan insembel las relaziuns dal contact traunter gneis e peidra chalcheraisa illa Part sura bernaisa. Escher interprendet eir ün' expediziun i' 1 territori dal Urirotstock, e Heinrich Zoller-Horner da Turi designet un stupend panorama sul Urirotstock. Studer amplifichet la geologia dal Vallais, cur ch' el percurrit cui perscrutadur inglais James Forbes 1842 las vais da la Dranse, passand il Col de Fenêtre a Valpelline e da co sur il Col de Collon ad Arolla ed a la fin girand intuorn il Monte Rosa surour 5 ots pass. Granda sensaziun occasiunettan quels docts, chi daspö il 1840 perscrutettan la cun-treda dal Unteraargletscher in geologia, glaceologia e topografia. Nus nom-nains be ils prominente, ils Neuchatelais Louis Agassiz ed Edouard Desor. Eivnas a la lungia avettan eis lur ricover in lur renumno bivac « Hotel des Neuchâtelois » suot ün crapun dalöntsch in sü sün la morena d' immez Bain suvenz avaivan eis da patir très l' ora crüja, üna not currittan els, sbattand la bratscha, pel vadret vicin intuorn per as doster dal fraid. Però lur bun umur als spordschet un di eir üna legra pardunaunza sul vadret, els e lur guidas fettan tramegl da sot cun la figlia da l'uster da l'ospiz da la Grimsel. Cha bain tuots ils perscrutaduors surnomnos traversettan eir nouvs pass, s' inclegia da sé.

Bain uschè buna reputaziun scu quaists naturalists haun sgür eir las prestaziuns da duos valents turists dad aunz il 1863: Gottlieb Studer da Berna e Melchior Ulrich da Turi. Il spazi ristret da quista survista nu permetta d'intrer pü detagliedamaing i'i möd, scu ch'els conseguittan lur numerus intents e da relater da lur descripziuns. Studer dedichet sieus stüdis il prüm a las Alps bernaisas, Ulrich a las muntagnas in Uri, Glaruna e Grischun. Alura chattains amenduos i' l Vallais superiur. Insembel attachettan eis 1849 il Monte Rosa, arrivettan però be fin tar il Silbersattel; percunter als reuschit il passagi sur l' Adlerpass da Mattmark a Zermatt, ed in occasiun dal terz viedi i' 1 Vallais ascendettan els davent da l' ospiz dal Simplon il Monte Leone. Studer avrit als numerus turists scu grandiusa terra incognita la cuntreda da l'impossant Grand Combin. In che part da las Alps nun ho el tschanto sieu pè! El nun eira be turist, dimperse eir topograf, il pü diligiaint disegnatur da panoramas da tuots temps, il creatur d'una Charta da las vais vallaisas meridiunelas, chi surpassa in exactezza tuot que chi eira cumparieu fin alura, el dvantet il prüm istoriker da l'alpinissem svizzer. Eir Ulrich as preschantet scu topograf in sia publicaziun « las Vals laterelas dal Vallais e' l Monte Rosa » ed el as partecipet pü tard insembel cun Studer ed J. J. Weilenmann vi a l' important « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz » 1859. Sün l'istess s-chelin ais da metter il pionier grischun Gian Coaz. In occasiun da sias lavuors topograficas ascendet el dal 1845—1850 scu pruni 18 pizs da sia patria, traunter quels Piz Kesch, Lischanna, Corvatsch, Tschierva e' l Bernina.

« II zeli da superer ils gigants da las muntagnas crescha d' an in an. Bod nun saregia pü da chatter niaunch' ün piz sul quel umaun nun avess già tschanto sieu pè, tuots gnaron plaun a plaun landervi, » declaret Melchior Ulrich l' an 1859. A quaist zeli creschaint nun as partecipettan be Svizzers, bgeranzi cumanzettan d'un temp inno pustüt Inglais als aziever. Schi, que reuschit a quaists, d' ascender — pü sovenz eu Svizzers — pizs per la prüma vouta, pustüt illas Alps vallaisas ed illa cuntredgia dal Mont Blanc. Quist fat nun ais d' attribuir al flegma dais indigens, dimperse bgeranzi a que, cha' ls figls d' Albion avaivan las buorsas pü stichidas e' s pudaivan prester in abundanza guidas e fachins, ultraque resguardaivan ils Inglais la chosa pü scu sport. Que pudaiva bain piker Un po, cha Inglais mettettan per la prüma vouta il pè sulla sommited dal Wetterhorn e da la Dufourspitze. Cur cha dal 1856-1863 Inglais, suot la direcziun da John Ball e dais frers Mathews, ascendettan na main da 55 pizs da nossas e da las Alps savoyardas e ch'els fundettan l'an 1857 a Londra il prüm club alpin, il « Alpine Club », schi rivettan turists, naturalists e topografs svizzers finelmaing a la cogniziun, cha's stóglia eir co tar nus as sduvler, perche nossas Alps nun eiran auncha lönch na perscru-tedas, eir scha'l passo avaiva sgrammo bel e bain il meglder e cha a l'avegnir füt relascho pü la cumplettaziun cu il fundamaint.

Mintg'aeziun comunaivla da düreda pü lungia nun as fuorma be per cas, sias rischs vegnan our dal temp passo. Ouravaunt vaun scu pioniers persunas cun una volunted ferma e decisiva. Elias resaintan ed ageschan il prüm individuelmaing que chi pü tard vain resguardo scu qualchosa chi s' inclegia da se. Pü cha las Alps gnittan euntschaintas, pü cha' l numer dais turists e naturalists indigens creschiva, pü suvenz cha quels traffichaivan in cun l' oter, saja que très eorrespondenza u très reuniuns in grembos pü pitsehens, pü suvenz chi' s mussaiva il bsögn da sclarimaint e d' intraguidamaint sur da la natura da nossas muntagnas: taunt pü ferm stovaiva dasder il giavüsch da créer ün' uniun, una colliaziun da forzas existentas. E quaist desideri eira avaunt-maun. L'exaimpel da l'assoziaziun svizzra dais naturalists ed otras societeds patrioticas, l'alliaunza da la Confederaziun dal 1848 dettan nouv stimul al desideri. L'an 1844 publichet Gottlieb Studer sias « Comunicaziuns topograficas da las Alps » insembel cun ün atlas da profils da muntagnas, ed el speraiva da pudair cuntinuer cun sias publicaziuns. Que nun dvantet però, perche a manchaiva per una tel'ouvra il sustegn d'una societed alpina. Sias publicaziuns gnittan pü tard tuottüna resguardedas scu antecessur da las annalas dal C.A.S. Il medem vel' eir per las « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz » dal 1859, chi euntegnan lavuors da G. Studer, M. Ulrich, J. J. Weilenmann e da Georg Hoffmann, decess be poch avaunt. On Bernais, Un Zürigais, ün San Gallais ed ün da Basilea s'avaivan unieus, per invider très lur « inviamaint » oters Svizzers a cooperaziun. Eir quaista prova muossa l' impissamaint da reuniun.

.1 Intuorn mezdi dais 30 lügl 1861 tschantaiva Theodor Simler da Berna cun sieu cumpagn Georg Sand da San Galla e cun la guida Heinrich Elmer dad Elm sul Piz Russein e contemplaiva il revier dal Tödi, per granda part auncha incontschaint. L'impissamaint da perscruter quaista vasta cuntredgia l'assaglit impetuusamaing, ma el resentit eir dalum, cha be sias egnas forzas nu bastaivan per quaista granda lavur. « Ed uschè madiiret in me Videa d'ün'as-sociaziun » 1 ), d'ün'uniun alpina. As pò dimena dir cun dalet e cun supergia: Il Club Alpin Svizzer naschit sun la sommited d'ün'ota muntagna al chod sulagl da mezdi. Cun che allegraivlas aspettativas avaregian banduno Simler e Sand il piz.

Simler procedet cun ponderaziun. Al mumaint ch' el concepit l' idea sul Piz Russein, eir' el liber da sentimaints naziunalistics, perche in sia relaziun scu cha' l plan as sviluppet in el, nu manzuna el affat brich ün tel sentimaint. Cumanzand la lavur, s'atschertet el però, cha sia idea saja realisabla, be scha que al eira pussibel da svaglier ed apeller al resentimaint patriotic. Prüma da tuot as guadagnet el aderents a Berna ed illa Svizzra orientela. Als 20 October 1862 tramettet el na main da 9 circuleras scrittas d' egen maun ad homens cuntschaints a Basilea, Cuira, Genevra, Glaruna, Lausanne, Luzern, Neuchâtel, San Galla e Turi. Que saregia sgür salüdaivel, cha'ls 31,000 commembers dal Club Alpin Svizzer possan piglier cogniziun da la fuorma originela da quaist venerabel documaint.

Circulera als turists ed amihs svizzers da las muntagnas.

Stimos Signuorsl D'an in an vegnan las excursiuns suis vadrets e suis pizs pü frequaintas, e que pera, ch'una vaira arsaja surprenda eir a noss turists svizzers. Que nun Als saregia incuntschaint, cha'l « Club alpin inglais » fo, causa sia organisaziun, ferma concurrenza als alpinists svizzers, e que pudess bod gnir ad a quella, cha'l public svizzer chi's vuless sclarir sur da las relaziuns da la regiun da naiv e glatscha e sur da l'ascensibilted da vadrets e pizs, stöglia s'in-servir da las publicaziuns dal club inglais. en tel stedi da las chosas ans pera penibel, schi daffat ümiliant.

Nus possedains forzas qualifichedas, chi très lur cooperaziun pudessan prester sainza dubi qualchosa meglder, per la patria pü fructuus cu il club ester surnomno; lur isolaziun però prodüa be frammaints, chi, eir sch' els sun sovenz excellents, restan lönch incuntschaints al pövel pu vast.

Als Svizzers pertuocha bainschi per assaimper il merit, d' esser stos ils prüms, chi rendettan attent süllas incumparablas bellezzas da la natura alpina e glaciela e chi l' explo a l' istess temp eir scientificamaing — nus ans stuvains be algorder da Conrad Gessner, Josias Simler, J. J. Scheuchzer, H. B. da Saussure, Escher da la Linth, Hugi, Agassiz, Desor, G. Studer, M. Ulrich, J. Weilenmann —, ma hoz, causa las circunstanzas tuottaffat müdedas, füss que giavüschabel, sch' ün as reuniss ad una societed pü granda, per pudair usche attacher sistematicamaing ils pizs na auncha ascendieus e' is ultims zops incuntschaints, e per avair alura pü tard la pussibilted da surder al public descripziuns dalettaivlas ed instruc-tivas da las experienzas raccoltas.

Ils ultims trais grandius alpinists nomnos precedittan cun una tentativa, in publichand una part da lur excursiuns suot il titul: « Excursiuns in muntagnas e vadrets da las Alps svizzras » ( « Berg- und Gletscherfahrten in den Hochalpen der Schweiz » ). Quaunt bger pudess gnir presto i'l istess spazi da temp, scha 20-30 da noss amihs da las muntagnas lavuressan insembel?

Annalas dal C.A.S. Prüma anneda 1864, pag. 26.

II Club alpin nu serviss be al public svizzer, dimperse el fuss in cas, in conseguenza dais mers finanziels pü vistus, da prester a la scienza important agüd. Illas regiuns alpinas füssan auncha da stüdger e perscruter appariziuns per part fisicalas, per part chimicas e geologicas; tels stüdis sun però difficils pervia da la pusiziun disfavuraivla dais lös e da l'otra vart poch incuraschants pervia dais cuosts. Scha la societed surpigliess la construcziun da ricovers in cuntredgias interessantas, füss güdo bainquaunt als commembers chi' s vulessan dedicher a tels stüdis; impü füss facilito a pittuors, fotografs etc. da' s tratgnair pü lönch in reviers ourdvart pittorescs. Nus nomnains p. ex. il Tödi. Quaunt gugent avessan sgür bgers passanto un di inter sün sia sommited, füssan eis stos sgürs, da chatter ilia vicinanza Un refugi cunter la fraidüra da la not. Cun agüd da nos atlas topografie svizzer exemplaric, percurrissans nus sistematicamaing vais e munts, e nossas descripziuns as laschessan reunir cul temp ad un precius compendi geografie, p. u. d. ad Una cumplet-taziun da las Chartas geograficas.

Sur dal möd scu ch'una tela societed avess da gnir organiseda stovessan sclarir dis-cussiuns posteriuras.

Quaist, stimos signuors, sun ils pü importants puncts da vista, chi ans stimulettan ad invier la fundaziun d'una Societed alpina svizzra e d'appoger una tela, inua ch'ella forsa già existiss, cun tuot las forzas. Ils giavüschand, d' examiner ils statuts d' organisaziun inclus e da vulair alura — in cas d' approvaziun e da propensited d' intrer i' 1 comité da fundaziun — scriver lur undro nom a la fin da quaista circulera, ans allegrains d' avair l' occasiun d' Als asgürer nossa distinta stima.

Berna, ils 20 October 1862.

In consonanza cun püss amihs e turists:

Dr. R. Theodor Simler, docent da chimia e geologia.

Alla circulera eira unieu il sbozzo pel « statut per ün'eventuela Societed alpina svizzra ».

Uossa cumanzettan discussiuns e propaganda i'is chantuns. Il rimbomb eira il prüm ün pò fiac. Ma as so: il Svizzer ais reservo, el dumanda temp per ponderer üna chosa, ma cumbod ch'el l'ho concepida, alura as metta el landervi e nu ceda pü. Chartas viagiaivan inavaunt ed inavous, las Unas be propensited, las otras plainas da prudentscha, ed eir skepticas. Ils cuosts sdasdaivan tar ün e l' oter scrupels. L'allusiun al « Alpine Club » nu plaschet a L. Dufour, el saja però scu paschiuno admiratur da las muntagnas pront da conlavurer cun tuot sias forzas, schabain ch'el persunelmaing nun hegia üngün buonder « d'implanter üna bandera sul Matterhorn ». Admirabel fût il sustegn dal vegl Edouard Desor da Neuchâtel: el voglia — « guido taunt da sieu viv interess per la natura alpina scu eir da sia zelusa partezi-paziun a tuot bel e bun, chi sorta dal vair patriotissem svizzer — appoger quaunt me pussibel l'intrapraisa patriotica ». Gust quaista declaraziun muossa quaunt motivo chi fût l'appel da Simler al sen naziunel; na perün-guotta nun avaiva el piazzo quel a la testa da sia circulera. Gottlieb Studer fût dalum eir da la partida. Specielmaing salüdet el l' idea d' eriger ricovers in posts pü elevos pussibel.

Las glistas cun las suottascripziuns — ad eiran insembel cun quellas da Berna intuorn 130 — arrivettan l'inviern 1862/63 plaun a plaun tar Simler, e la radunanza da cunstituziun gnit salveda la dumengia, als 19 avrigl 1863 ad Olten. A quaista radunanza as partecipettan seguond il protocol 35 amihs da las muntagnas, delegios da la Svizzra occidentela manchaivan.

Die Alpen — 1938 — Les Alpes.40 Theodor Simler avrit la radunanza. Darcho müsset el vi sul Alpine Club, fundo 1857 e sulla Societed alpina austriaca, naschida vers la fin 1862 ed accentuet l'importanza scientifica e patriotica d'un associaziun alpinista svizzra per schoglier auncha tauntas e tauntas ingiuvineras da la natura alpestra. Unanimamaing appoget la radunanza sias explicaziuns ed im-promettet tuot entusiasmeda da vulair fer tuot il pussibel per conseguir il bel bot. Zieva cuorta discussiun gnit il proget dais statuts da Simler accepto scu norma, chi dovaiva servir per una discussiun e decisiun posteriura. La dumanda, scha la societed as dess restraindscher be sün turists, scu'l Alpine Club, u scha tuots amihs da la natura muntagnarda dessan chatter acco-gliaunza, svagliet una viva discussiun. Finelmaing vaindschet l' idea democratica da Simler. E que fût bainfat e naziunel i'l meglder sen. Che nom as volaiva der a la nouva societed? Eir quaista dumanda det bger da dis-cuorrer. Alla fin gnit accepto il nom « Club Alpin Svizzer ». Zieva gnit approvo la divisiun dal club in secziuns cun una suprastanza centrela. Causa cha' l movimaint eira gnieu slantscho da Berna, schi gnit tschernieu Berna scu lo dal comité centrel. Eir Glaruna eira in proposta. Zieva cha Gottlieb Studer, chi eira già bain avanzo in eted, avaiva declino, davantet Theodor Simler, scu ch'el avaiva bain merito, il prüm president centrel dal C.A.S., vicepresident dvantet Abraham Roth e secretari Edmund da Fellenberg. Il comité centrel gnit incumbenzo, da preschanter a la prossma radunanza a Glaruna un proget per statuts definitivs e da piglier in consideraziun las propostas da las secziuns. Pu inavaunt avaiv' el da pisserer per las cartas da commembers e da purter propostas per un' insaina pel club. L'organisaziun interna da las secziuns gnit surlascheda a quellas. Elias podaivan eir tscherner svess lur nom u zieva una muntagna u seguond lur lo.

Scu pu ota mera dal nouv club fût stipulo quel, da perscruter las Alps svizzras in gruppas, saja que in möd turistic u topografie u scientific. Già ad Olten gnit perque decis, da tscherner mintg'an una cuntredgia d'excursiuns. La radunanza nomnet la grappa dal Tödi scu prüm territori e giaviischet il büro topografie svizzer da lascher construir una Charta d'excursiuns speciela per quaist circuì. Que dvantet eir. Pü inavaunt gnit eir piglio in vista d' eriger un ricover sün la Hegetschwilerplatte u suot la paraid melna ( dal Tödi ) e da publicher minch' an ün' annala. A la fin gnit fixo taunt la cuntribuziun annuela scu la taxa d'entreda sün 5 fr.

Cun grandas aspettativas eiran ils 35 homens viagios ad Olten per funder il Club Alpin Svizzer. Els nun as ingianettan. A gnit lavuro schlassamaing. Il Club stuvaiva finir. Ed uossa eira el già co: giuven, cun meras fixedas, cun energia, plain spraunza sün ün bel avegnir..

La vita dal Club Alpin Svizzer vain guideda très la constituziun. Quella muossa evidaintamaing que cha'l club voul, scopo e mira. Una buna ledscha fundamentela preserva da disuorden e decadenza, tegna il club sün vias güstas e do garanzia per l'avegnir. Ma una constituziun nun ais ün dogma, chi nu suos-cha gnir tucho aint. L' essenziel ais, cha sias stipulaziuns fun-damentelas saj an saunas, alura cumporta ella eir müdedas e nouvas lezchas. La prüma constituziun dvantet la proposta da Simler, chi eira gnida declareda da la radunanza ad Olten scu statut provisori. La fuorma definitiva survgnit ella da la radunanza a Glaruna als 5 settember 1863. La constituziun nun eira da principi forsa ün contrat traunter las secziuns, ed ella nu dvantet neir ün tel, perche las secziuns as furmettan pur zieva la fundaziun dal club. Però güst très la naschita da secziuns, illas quelas regnaiva grand zeli, as fet experienzas cullas ideas da la constituziun, as svagliettan impissamaints da revisiun, a gnittan inoltredas propostas al comité centrel ed alias radunanzas annuelas, scu cha la constituziun füss da milder ed amegldrer. Fingio 1866 a San Galla survgnit la terza constituziun una fuorma normativa per l'avegnir, chi prestet buns servezzans decennis a la lungia, subind durant quaist lung temp be müdedas da pocha purteda. Revisiuns pü profuondas gnittan fattas 1907, 1915 e 1923.

Il prüm temp regnaiva una tscherta intschertezza sur da bot e mera e gniva tschercho vi e no scu chi füss da der una fuorma pü precisa e decisiva. Il proget da Simler eira sto pü ün inviamaint eu ün statut. Ma eir la constituziun dal 1863 nu separaiva auncha cleramaing scopo e dumandas organi-satorias e cuntgniva eir stipulaziuns, chi gnittan pü tard transportedas in reglamaints ed uordens speciels. Pur la revaisa dal 1866 normet il tema concis e cler:

1. Il C.A.S. ho per mera da perscruter Tinter pajais alpin svizzer detagliedamaing, dal render cuntschaint e da faciliter la visita da quel. In plü serva el als amihs d' excursiuns in muntagna scu lö da reuniun.

2. El tschercha d' adempir sia missiun:

a ) Très gitas periodicas très las secziuns.

b ) Percurrind an per an cuntredgias d' excursiuns.

c ) Appogiand intrapraisas da singuls commembers u secziuns per examiner e perscruter las regiuns alpinas, güdand e facilitand la fabrica e la dotaziun da chamannas.

d ) Très promoziun ed ameglioraziun dal stedi da las guidas.

e ) Très publicaziun periodica da lavuors literaricas e geograficas.

Il svilup da l'activited dal club e l'augmaint da la frequenza da las Alps très esters ed indigens, avettan per conseguenza, cha'l penso dal club stuvet gnir slargio l'an 1907. Scu nouv bot gnit fixo « il mantegnimaint da las bellezzas dal pajais alpin svizzer » e « la pusiziun cunter la sfigüraziun » da quel. L'idea da proteeziun da plauntas e patria chattet co si'expressiun, a l'istess temp eir l'impissamaint da cumbatter tscherts inconveniaints entros très relaziuns dal traffic e da l'industria d'esters — placats da reclama, fabrica da viasfier da muntagna. Il success fût medioker. Il tema sur da la sfigüraziun e profanaziun da la natura occupet il club cuntinuamaing; perche una defi-niziun clera eira difficila, pustüt scha' s vulaiva preserver il pò' vel muntagnard da las noschas influenzas morelas très l' industria d' esters. D'una guerra culs hoteliers nun eira discuors, il cumbat cunter viasfier da muntagna avess agieu püttost schanzas, scha'l club vess fat dalum opposiziun cunter la con-cessiun. Scu ulteriura incumbenza dal club nomnet il statut dal 1907: erecziun da vias, nuder ils passagis in muntagna, drizzer aint staziuns alpinas da salvamaint, ediziun da guidas turisticas, botanicas, geologicas e culturistoricas. Las chamannas nouvas dal club dessan faciliter eir « gitas d' inviern ». Co as muossa fingio il prüm effet dal sport da skis in muntagna.

Pü cha la frequenza da las muntagnas — da sted e d' inviern — as aug-mantaiva e' is turs sainza guidas faivan progress e pu frequaints cha dvan- taivan ils accidaints. Il caracter democratic da la societed indüet il club in conseguenza da que a l'assicuraziun dais commembers. Be ün obliga- torium pussibiltet un contrat favuraivel per tuots. Il statut revais 1915 cuntegna scu nouva mera « introducziun u sustegn da l'assicuraziun dais commembers cunter las conseguenzas d'accidaints sün gitas ». Il statut, entro in vigur dal 1924 disch cuort: « Asgiiraunda sieus commembers cunter las conseguenzas d' accidaints sün gitas. » Taunt greiv scu chi fût cumbat per quaist prove- dimaint soziel, taunt bun fût l' effet.

L' entusiassem per il sport s' impatrunit i' 120evel secul eir da la giuventûna suot 20 ans. Bgeras societeds pruvaivan da l' attrer in lur cumpagnia. Scoulas pu otas faivan sovenz gitas in muntagna, in cuntredgias chi dumandaivan una megldra pardaschûda corporela e spirituela. Perque gnit il club sün il fortüno impissamaint da « attrer eir la giuventûna e d'organiser gitas in muntagna per ils giuvens ». Il statut dal 1924 prescriva: « Promoziun da gitas da la giuventûna », uschè gnit truncho ils suspet, cha' l club vuless cotres s' acquister nouvs commembers.

Scu nouva incumbenza da lavur nomnet l'ultima constituziun: organiser referats, cuors, reuniuns familieras e la cultivaziun da l'ir culs skis in muntagna. Scu cha quaistas incumbenzas gnittan e vegnan pratchedas saun tuots commembers activs.

Cuschidrand il svilup da la societed daspö il 1863 fin tar la nouva constituziun, schi as stu confesser, ch'I Club Alpin Svizzer nu serva be a se stess, ma bgeranzi accumplescha una missiun patriotica e culturela.

Il C.A.S. nu tschercha sieus commembers da bel principi inno na be traunter academics ed i' is circuls dais benestants. La constituziun dal 1863 stipulet: Ogni abitant da la Svizzra e Svizzers chi dmuran da dour ils cunfins » paun dumander recepziun illa societed. Al 1866 as get aunch' ün pass pü inavaunt e stipulet: « Scu societed naziunela cunsista il C.A.S. our da Svizzers, a paun però gnir acceptos eir esters. » Però cur cha zieva il 1900 in alchünas secziuns il numer dais commembers esters creschit fin sur 10%, e cur cha durant la guerra mondiela il sen naziunalistic as sdasdet, schi det que in il club debattas pervia da la dumanda dais esters. L' an 1920 sun sün 18,000 corn-members 1480 esters. La radunanza da delegios a Berna dal 1923 stipulet ün'agiunta al artichel 5 da la cunstituziun: Il numer dais commembers esters ais da restraindscher uschè, cha' l caracter naziunel dal club vegna conservo.

La constituziun dal 1863 surlascha la recepziun da commembers a las secziuns ed a la radunanza annuaria. La recepziun très la radunanza generela gnit bainbod smissa. Ils dovairs dals commembers cunsistan our dal paja- maint da la cuntribuziun annuela a la cassa centrela e dal abunnamaint da las publicaziuns dal club ( dal 1907 davent per ils commembers tudais-chs il « Jahrbuch », per ils frances l'«Echo des Alpes », dal 1934 davent per tuots « Die Alpen » ). Zieva introducziun da la sgûraunza obligatoria, gnit auncha tiers il pajamaint dal premi da sgûraunza. Las secziuns pudaivan svess decider sur dais obligs dais commembers. Als commembers eira il prüm e per lung temp do liber da fer part a che secziun chi saja, pü tard però gnit prescrit, cha'ls commembers stöglian entrer illa secziun da lur lö da dmura. Commembers onuraris nomnaiva il prüm la radunanza generela, pu tard mincha trais ans la radunanza da delegios. Scu commembers onuraris gnivan nomnos homens, chi s'avaivan acquisto merits speciels per la perscrutaziun e descripziun dal pajais alpin svizzer. La constituziun dal 1924 rimpiazza pajais alpin svizzer très cuntredgias alpinas, uschè valaiva eir la perscrutaziun da muntagnas our d'Svizzra —. Ella pussibiltescha da nomner scu commembers onuraris eir members « chi s' haun acquisto merits per il C.A.S. ».

La dumanda, scha eir duonnas possan entrer i'l club, gnit da bel principi scholta uschè: A las secziuns aise do liber da nomner duonnas scu commembers onuraris u extraordinaris. A naschit una situaziun intscherta, chi madiiret 1907 la decisiun: « Duonnas nu paun dvanter commembers. » Las duonnas, chi faivan già part al club, pudaivan rester inavaunt in lur secziun, nu sus-chaivan però purter l' insaina dal club. L'an 1917 gnit la dumanda aunch'üna vouta sul tapet a Zofingen e la recepziun da duonnas gnit darcho regetteda. E mera! Al 1918 as cunstituit illa Svizzra occidentela il « Club Alpin Feminin Svizzer ». El quintaiva 150 commembers e hoz ho el 4200. Que fût la megldra soluziun. Il C.A.S. conceda al C. S. A. ils medems privilegis in sias chamannas scu als egens commembers. Il C. S. A. abstrahet sun que da fabricher el chamannas alpinas, mettet però a dispusiziun a nos club fr. 40,000 per l' erecziun da la chamanna Trient.

Sur da la pusiziun e dal dovair da las secziuns prescriva la constituziun dal settember 1863:

II club as subdivida in singulas secziuns, cuschidrand cuntredgias e chantuns. A quellas vain surlascho egna organisaziun, exceptuo i' is seguaints impegns:

a ) Las cuntribuziuns annuelas dais commembers e las taxas d' entreda sun d' invier a la chascha centrela.

b ) Inoltraziun d'un rapport annuel e da la glista dais commembers nouvs. e ) Cooperaziun a las publicaziuns dal club.

Dal 1869 davent avaivan las secziuns eir da relater sur da las chamannas, chi alias eiran gnidas affidedas. La prescripziun C gnit stricheda. Per lur lavur ed organisaziun dettan tuottas las constituziuns maun liber a las secziuns; que ridundet be al bain da la societed generela. La verificaziun dais statuts da las secziuns très il comité centrel eira fixeda illa constituziun dal club ed eira eir necessaria per podair s'acquister il dret persunel. L' an 1907 gnit delibero, cha in cuntredgias, nellas quelas nu sun alpinists avuonda per furmer una secziun, possan gnir creedas subsecziuns da secziuns già existentas. 1923 gnit decis: « Al lo da sede d'una secziun nu suos-chan commembers DAVART L'ISTORGIA DAL CLUB ALPIN SVIZZER 1863—1938.

( 150 ) d'ün'otra secziun furmer üna subsecziun da lur secziun originaria e neir una secziun suot oter nom. » L'an 1932 as furmet la secziun Angenstein cun sede a Grellingen, in fat però eira ella stabilida a Basilea. Dumandand l'an 1935 da podair translocher sia sede a Basilea, tgnet la radunanza da delegios ferm vi al princip, eir scha la secziun da Basilea nun avaiva reclamo Dal svilup dal club seguond secziuns e commembers nu po gnir referieu pü detagliedamaing. Las seguaintas notizchas statisticas dovessan baster: A la fin 1863: 8 secziuns 257 commembers » » » 1888: 34 » 3,090 » » » » 1912: 58 » 13,702 » 30 gün 1938: 84 » 31,226 » Us organs dal club sun seguond la constituziun in vigur: la radunanza da delegios, il comité centrel e las cumischiuns spezielas.

Cul augmaint dais commembers dal club creschit eir il numer dais delegios. Una radunanza numerusa nu prasta però solitamaing pu cu una pitschna. Pit cu 40 ans avaivan las secziuns per ogni 50 commembers il dret d' un delegio. Creschind las secziuns da cited pü vi e pu, schi las secziuns dal pajais cun lur numer ristret da delegios stuvaivan resentir la minorited. Perque stabilit il statut dal 1907 la compartiziun dais delegios a favur da las secziuns pitschnas. Il medem fettan ils statuts dal 1915 e 1923 cun las secziuns da media grandezza.

Decennis a la lungia nun eiran ils drets da la radunanza generela e da quella dais delegios separos cleramaing. Creschind ils affers d'an in an, schi as chattet alla fin per bon, d'abolir la radunanza generela e da der a quella il caracter d'üna reuniun festela. A la radunanza da delegios ais surlascho: La revisiun dais statuts, la tscherna dal president centrel e dais sindicatuors, la nominaziun da commembers onuraris, l' approvaziun dal rapport e dal quint annuel, la fixaziun da las contribuziuns annuelas a la chascha centrela, las subvenziuns per e l' acquist da chamannas, l' indriz da salvamaint, ils periodics, l' organisaziun da festas dal club.

A la testa da la societed avaiva prévis fingio la constituziun da Simler un comité centrel ( C. C ). Landervi nu gnit müdo ünguotta. Il president centrel gniva elet il prüm da la radunanza generela, zieva da la radunanza dais delegios. La pratcha mnet cun se, cha' ls oters members dal C. C. gnivan, scha mê fattibel, tschernieus our da la medemma secziun scu' l president. Cur cha' l club eira auncha pitschen, bastaiva ün cussagl da 4 members ed ün assessur. Dvantand el pu grand, s' augmentet il numer dal C. C. sün 7 members. Il statut dal 1863 giavüschaiva cha' l president centrel saja ün alpinist experimento. Dasper las funcziuns presidenzielas al gnit eir adesso l'elavuraziun dais pianos per las gitas ufficielas, el avaiva eir da pisserer pels mezs necessaris per las gitas ( chartas, guidas, staziuns ) e stuvaiva compiler ün rapport per Tannala. Da quaista chargia gnit el pu tard sligerieu, perche el avaiva eir uschiglö auncha lavur avuonda per ils trais ans.

Il C. C. ais saimper sto ün' instanza administrativa ed executiva. El maina las solitas fatschendas da la societed, prepara las tractandas da la radunanza dais delegios, executescha las decisiuns da quella, do rendaquint da la gestiun e da l'administraziun, suottametta il budget per l'an seguaint e surdo il quint da gestiun als sindicatuors. La lavur as culmaiva saimper pü, uschè cha' l C. C. eira surchargio. Dal 1907 survgnit el un impiego sa-lariso per las lavuors da büro; daspö alchüns ans and sun duos. Al C. C. güdan eir auncha cumischiuns specielas.

Durant 75 ans servittan 26 comités centreis voluntariamaing e fidelmaing al club. Cha' l club ais hoz grand e ferm, ün' importanta societed patriotica, als d' ingrazcher ouravaunt tuot a la lavur da lur conductuors, chi savaivan que ch' els vulaivan e chi avaivan il dret sen da respunsabilited e perseveranza, saja que quels dal club u quels da las secziuns.

A füss auncha da relater e sclerir da co e da lo. Ma quist excurs da l'istorgia externa dal Club Alpin Svizzer permetta a l'autur da skizzer be ils mumaints principels. Sur da l'istorgia interna dal club daun spiegaziun las seguaintas monografias. Las tabellas a la fin orienteschan sur da tuotta sorts.

Très la fundamainta cha' ls fundatuors avaivan impianto, stuvet il Club Alpin Svizzer prospérer, eir scha cui it dal temp as mussettan nouvs pensos e nouvas ideas. Da la volunted e da l'intenziun dais fundatuors nu suos-cha el guinchir, uschiglö as spoglia el da sia valur e forza vitela. Sch'el voul giider a guider il sentimaint da nos pòvel per la natura ed implanter in quel il respet avaunt las cuntredgias alpinas, ch'el resguarda scu il pü bel dun da la creaziun, alura il C.A.S. sto svess as preschanter scu elita. Que ais sia megldra missiun.

Sektionen des S. À. G, in der Reihenfolge ihrer Gründung. Sections du G Â. S., par ordre de fondation.

( Die geklammerten Namen geben den Sitz der Sektionen an. ) ( Le nom du siège de la section est entre parenthèses. ) 1863. Bern ( Bern ). Tödi ( Glarus ). Basel ( Basel ). St. Gallen ( St. Gallen ). Uto ( Zürich ). Rätia ( Chur ). Aarau ( Aarau ). Diablerets ( Lausanne ).

Die Sektion Aarau führte bis 1864 den Namen Jura. Zu ihr gehören 2 Gruppen: Schönenwerd und Schöftland. Zur Sektion Diablerets gehören 5 Subsektionen: Vallée de Joux in Sentier; Vallorbe; Le Chalet in Payerne; Morges; La Côte in Nyon.

La section Aarau porta d' abord le nom de Jura, puis, en 1864, celui d' Aarau. Actuellement, à la section Aarau se rattachent 2 groupes: Schönenwerd et Schöftland. A la section Diablerets se rattachent 5 sous-sections: Vallée de Joux, au Sentier; Vallorbe; Le Chalet, à Payerne; Morges; La Côte, à Nyon.

1864. Pilatus ( Luzern ).

3 Gruppen: Surental in Sursee; Napf in Willisau; Hochdorf. 3 groupes: Surental, à Sursee; Napf, à Willisau; Hochdorf.

1865. Genève ( Genève ). Monte Rosa ( gegenwärtig — actuellement Brig ).

Die Sektion Monte Rosa besteht aus 6 Gruppen: Monthey, St-Maurice, Martinach, Sitten, Siders, Brig, in denen die Sektion abwechslungsweise ihren Sitz hat.

La section de Monte Rosa est formée de 6 groupes: Monthey, Si-Maurice, Martigny, Sion, Sierre, Brigue, qui sont à tour de rôle le siège de la section.

1869. Sântis ( Appenzell ).

1870. Appenzell ( Herisau ) geht 1873 ein — cesse d' exister en 1873. Toggenburg ( Ebnat-Kappel ).

1872. Ticino ( Lugano ) stellt ihre Tätigkeit 1876 ein, nimmt sie aber 1887 wieder auf — cesse son activité en 1876, mais la reprend en 1887. Moléson ( Fribourg ).

1873. Piz Sol ( Werdenberg ). Interlaken ( Interlaken ).

Von 1873—1893 nannte die Sektion Piz Sol sich Sektion Alvier. Von 1873 bis 1915 führte die Sektion Interlaken den Namen Sektion Oberland.

De 1873 à 1893, la section Piz Sol porta le nom de section Alvier. De 1873 à 1915, la section Interlaken porta le nom de section Oberland.

1874. Zofingen ( Zofingen ). Blümlisalp ( Thun ).

Zur Sektion Blümlisalp gehört die Subsektion Spiez.

A la section Blümlisalp se rattache la sous-section de Spiez.

1876. Bachtel ( Wetzikon ). Neuchâtel ( Neuchâtel ).

Zur Sektion Neuchâtel gehört die Subsektion Chasseron in Fleurier.

A la section Neuchâteloise se rattache la sous-section Chasseron, à Fleurier.

1877. Titlis ( Stans ). Mythen ( Schwyz ).

1878. Wildhorn ( Zweisimmen ).

Die Sektion Wildhorn vereinigte sich 1897 mit der Sektion Blümlisalp unter dem Namen Blümlisalp-Wildhorn. Seit 1903 führt sie nur den Namen Blümlisalp. Eine neue Sektion Wildhorn wurde 1920 gegründet.

La section Wildhorn fusionna en 1897 avec la section Blümlisalp sous le titre Blümlisalp-Wildhorn. Depuis 1903, le nom Blümlisalp subsiste seul. Une nouvelle section Wildhorn a été fondée en 1920.

1879. Burgdorf ( Burgdorf ). Winterthur ( Winterthur ).

Zur Sektion Burgdorf gehören die Subsektionen Hasle-Rüegsau und Hutlwil. A la section Burgdorf se rattachent les sous-sections Hasle-Rüegsau et Huttwil.

1881. Gotthard ( Altdorf ). Rossberg ( Zug ). Oberaargau ( gegenwärtig — actuellement Baisthal ).

Die Sektion Rossberg hat eine Subsektion in Zürich. Zur Sektion Oberaargau gehören die Gruppen Balsthal, Herzogenbuchsee, Langenthal und Wangen a. A.

La section Rossberg a une sous-section à Zurich. A la section Oberaargau se rattachent les groupes de Balsthal, Herzogenbuchsee, Langenthal et Wangen a. A.

1882. Bienne-Biel ( Bienne-Biel ).

Zur Sektion Biel gehört die Gruppe Büren a. A.

A la section de Bienne est rattaché le groupe de Büren a. A.

1886. Randen ( Schaffhausen ). Weissenstein ( Solothurn ). Davos ( Davos ).

Zur Sektion Weissenstein gehört die Gruppe Grenchen.

A la section Weissenstein se rattache le groupe de Grenchen.

1887. La Chaux-de-Fonds ( La Chaux-de-Fonds ).

Zur Sektion La Chaux-de-Fonds gehören die Gruppen Chasserai in St-Imier und Sommartel in Le Locle.

A la section La Chaux-de-Fonds se rattachent les groupes Chasserai, à St-Imier et Sommartel, au Locle.

1889. Emmental ( Langnau ).

Zur Sektion Emmental gehört die Gruppe Grosshöchstetten. A la section Emmental se rattache le groupe Grosshöchstetten.

1890. Prätigau ( Schiers ).

Die Sektion führte von 1890-1895 den Namen Scesaplana. La section porta de 1890 à 1895 le nom de Scesaplana.

1891. Bernina ( St. Moritz ).

1892. Unterengadin ( Schuls ).

1894. Lindenberg ( Wohlen ). Jaman ( Vevey ).

1897. Am Albis ( Mettmenstetten ). Thurgau ( Frauenfeld ).

Die Sektion Am Albis hat eine Gruppe in Zürich. La section Am Albis a un groupe à Zurich.

1898. Piz Terri ( Danz ).

1899. Rorschach ( Rorschach ).

1900. Lägern ( Baden ).

Zur Sektion Lägern gehört die Subsektion Zurzach.

A la section Lägern est rattachée la sous-section de Zurzach.

1901. Altels ( Kandersteg ). Bodan ( Romanshorn ).

Die Sektion Altels hat eine Gruppe in Bern und eine in Steffisburg. Die Sektion Bodan besteht aus den Gruppen Romanshorn, Kreuzungen, Weinfelden und Bischofszeil.

La section Altels a 2 groupes, un à Berne, l' autre à Steffisburg. La section Bodan est formée par les groupes Romanshorn, Kreuzungen, Weinfelden et Bischofs -zeli.

1904. Leventina ( Bellinzona ). Hoher Rohn ( Wädenswil ). Oberhasli ( Meiringen ).

1905. Einsiedeln ( Einsiedeln ).

1907. Montreux ( Montreux ). Grindelwald ( Grindelwald ).

Die Sektion Grindelwald hat eine Gruppe in Bern. La section Grindelwald a un groupe à Berne.

1908. Rhein ( Altstätten ). Kamor ( Rheineck ).

1909. Ölten ( Olten ). Pfannenstiel ( Männedorf ).

1910. Engelberg ( Engelberg ).

1911. Lauterbrunnen ( Lauterbrunnen und Wengen ).

1916. Arosa ( Arosa ). Prévôtoise ( Jura Bernois ).

Die Sektion Prévôtoise besteht aus 7 Gruppen: Choindez, Tramelan, Reconvilier, Malleray, Sorvilier, Court, Moutier, in denen die Sektion abwechslungsweise ihren Sitz hat.

La section Prévôtoise est formée de 7 groupes: Choindez, Tramelan, Reconvilier, Malleray, Sorvilier, Court, Moutier qui sont à tour de rôle le siège de la section.

1917. Jura ( Porrentruy ). Yverdon ( Yverdon ).

1918. Piz Lucendro ( Andermatt ).

Die Sektion Piz Lucendro hat eine Subsektion in Zürich. La section Piz Lucendro possède une sous-section à Zurich.

1919. Wildstrubel ( Adelboden ). Zindelspitz ( Lachen ).

1920. Chaussy ( gegenwärtig — actuellement Aigle ). Locarno ( Locarno ). Montana-Vermala ( Montana ). Oldenhorn ( Gstaad ). Uzwil ( Uzwil ). Wildhorn ( Zweisimmen ).

1921. Baselland ( Liestal ). Hinterrhein ( Thusis ). Homberg ( Reinach ).

1922. Brugg ( Brugg ). Dent de Lys ( Châtel-St-Denis ). Zimmerberg ( Thalwil ).

1923. Delémont ( Delémont ). Gruyère ( Bulle ). Kirchberg ( Kirchberg ).

1924. Argentine ( Bex ). Pierre-Pertuis ( Tavannes ). 1927. Bregaglia ( Vicosoprano ).

1932. Angenstein ( Grellingen ).

Der S.A.C., zählt gegenwärtig ( Juli 1938 ) 84 Sektionen ( im Jahre 1913: 58 ). Das obenstehende Verzeichnis führt deren 86 auf, davon sind aber abzuziehen 1. die Sektion Appenzell, 1870 in Herisau gegründet, eingegangen 1873; 2. die Sektion Wildhorn, gegründet 1878, die diesen Namen nur bis 1903 getragen hat. Eine neue Sektion Wildhorn entstand im Jahre 1920.

Le C.A.S. comprend actuellement ( juillet 1938 ) 84 sections ( 58 en 1913 ). La liste ci-dessus en indique 86, mais il faut en déduire 1° la section Appenzell, fondée en 1870 à Herisau et qui a cessé d' exister en 1873, et 2° la section Wildhorn, fondée en 1878 et qui a cessé d' exister sous ce nom en 1903. Une nouvelle section Wildhorn a été fondée en 1920.

1909 wurde die « Association of British Members of the Swiss Alpine Club » ( Vereinigung der Britischen Mitglieder des S.A.C. ) in London gegründet. Es geziemt sich, sie auch hier anzuführen. Dank eines Geschenkes dieser Vereinigung konnte der S.A.C. die Britanniahütte erbauen.

En 1909 a été fondée à Londres l'«Association of British Members of the Swiss Alpine Club » ( Association des membres britanniques du C.A.S. ) qu' il convient de mentionner ici. C' est cette Association qui a offert au C.A.S. la somme qui a permis de construire la cabane Britannia.

( 155 )

Clubhütten des S. À. C. Cabanes du C. À. S.

Vorbemerkung. Dieses Verzeichnis umfasst nur die gegenwärtig im Betriebe stehenden Clubhütten. Es ist chronologisch nach den Erbauungsjähren aufgestellt. Für alle weitern Einzelheiten ( Vergrösserungen, Umbauten, Höhe, Lage, Anzahl der Plätze usw. ) verweisen wir auf das vom C. C. im Jahre 1927 herausgegebene Clubhüttenalbum mit Nachträgen von 1928, 1931 und 1937.

Wenn wir uns auf das von Heinrich Dübi in seinem Werke « Die 50 ersten Jahre des S.A.C. » aufgestellte Verzeichnis beziehen, das 130 Nummern enthält ( denn der Verfasser zählt Umbauten und Vergrösserungen als neue Hütten ), bestanden im Jahre 1912, laut dem vom C. C. 1913 aufgestellten Verzeichnis 75 Clubhütten des S.A.C. Heute sind es deren 115.

Selbstverständlich sind Clubhütten, Unterkünfte usw. ( für Sommer und Winter ), die Privatbesitz von Sektionen oder Gruppen sind, in dieser Aufstellung nicht berücksichtigt.E. Jenny.

Note préliminaire: La présente liste ne comprend que les cabanes actuellement en exploitation. Elle est établie par ordre chronologique de constructions des cabanes. Nous indiquons entre parenthèse le nom de la section actuellement propriétaire. Pour tous autres détails ( agrandissement, reconstruction, altitude, situation, nombre de places, etc. ) nous prions le lecteur de se reporter à l' album des cabanes édité par le C. C. en 1927, ainsi qu' aux suppléments de 1928, 1930, 1931 et 1937.

Si nous nous reportons à la liste dressée par M. le Dr Dübi dans le volume des « 50 premières années du C.A.S. », liste qui contient 130 n08, car l' auteur a indiqué les reconstructions et les agrandissements comme nouvelles cabanes, il existait en 1912, selon détail établi par le C. C. de 1913, 75 cabanes du C.A.S.

Aujourd'hui le nombre en est de 115.

Il va sans dire que les cabanes, refuges, etc., d' été ou d' hiver, qui sont propriétés particulières de sections ou de groupes ne figurent pas dans la présente liste.A. Roussg.

1863Grünhorn ( Tödi ) [66] i ).

1864Trift ( Bern ) [48]. 1869 Bergli ( Bern ) [38].

1872Zapport ( Rätia ) [92].

1873Dollfus ( Zofingen ), 1931 ersetzt durch Lauteraarhütte [46, 121].

1876 ( und 1908—1909 ) Concordia-Hütten ( Grindelwald ) [35].

1877Boval ( Bernina ) [86]. 1877 Schwarzegg ( Basel ) [41]. 1888 Gleckstein ( Burgdorf ) [43]. 1880 Spannort ( Uto ) [57].

1882 Krönten ( Gotthard ) [56].

1884Ruckhubel ( Titlis ) [58, 128].

1885Glämisch ( Tödi ) [63, 123].

1887 Constantia au Mountet ( Diablerets ) [12].

1887 Muttsee ( Winterthur ) [68, 129].

1888Rottal ( Interlaken ) [36].

1889Forno ( Rorschach ) [89, 134].

1890Chanrion ( Genève ) [8]. 1890Dom ( Uto ) [20].

1890 ( und 1923 ) Fridolin-Hütten ( Tödi ) [65].

1891Calanda ( Raetia ) [74]. 1891Silvretta ( St. Gallen ) [77]. 1891Voralp ( Uto ) [54].

1891Windegg ( Bern ) [47].

1893Kesch ( Davos ) [82].

1893Orny ( Diablerets ) [1].

1893Panossière ( Genève ) [6, 125].

1893Saleinaz ( Neuchâtel ) [3].

1894Blümlisalp ( Blümlisalp ) [29].

1895Bétemps ( C. C. ) [16, 119]. 1895Gauli ( Bern ) [45].

1895 Mutthorn ( Weissenstein ) [31].

1895Rambert ( Diablerets ) [24].

1897Clariden ( Bachtel ) [64].

1897Doldenhorn ( Emmental ) [28].

CLUBHÜTTEN — CABANES.

( 156 ) 1898Bertol ( Neuchâtel ) [10].

1898Sardona ( St. Gallen ) [71].

1898Scesaplana ( Pfannenstiel ) [75].

1899Dessen ( Oberaargau ) [44, 120]. 1899Hörnli ( Monte Rosa ) [14]. 1899Hüti ( Pilatus ) [61].

1899Tschierva ( Bernina ) [87, 133].

1899Wildhorn ( Moléson ) [25].

1900Weisshorn ( Basel ) [17].

1901Valsorey ( La Chaux-de-Fonds ) [7].

1902Ba1mhom ( Alteis ) [27]. 1902Gspaltenhorn ( Bern ) [30].

1902Wildstrubel und Rohrbachhaus ( Bern ) [26].

1903Kehlenalp ( Aargau ) [53].

1903Spitzmeilen ( Piz Sol ) [72].

1904Oberaarjoch ( Bienne — Biel ) [40].

1905Sciora ( Hoher Rohn ) [91].

1907Egon von Steiger ( Bern ), 1933 ersetzt durch Lötschenhütte und Hollandia [34, 140].

1907 Martinsmaad ( Randen ) [70].

1908Jürg Jenatsch ( Bernina ) [84, 132]. 1908Legier ( Tödi ) [69].

1908Ponteglias ( Winterthur ) [67].

1908Val des Dix ( Monte Rosa ) [9, 118].

1909Rotondo ( Lägern ) [50, 122].

1909Schönbühl ( Monte Rosa ) [13].

1910Albigna ( Hoher Rohn ) [90]. 1910Etzli ( Thurgau ) [60].

1910 Medels ( Uto ) [95, 135].

1910Strahlegg ( Basel ) [42].

1911Aela ( Davos ) [85].

1911Guggi ( Interlaken ) [37].

1912Britannia ( Genève ) [21, 126].

1912Campo Tencia ( Ticino ) [99, 137], 1914—1918 Camoghè ( Ticino ) [101].

1913Lenta ( Bodan ) [93].

1914Linard ( Unterengadin ) [80]. 1914Sustli ( Rossberg ) [55].

1914Tuoi ( Pilatus ) [79].

1915Damma ( Pilatus ) [52]. 1915Piz Sol ( Piz Sol ) [73, 130].

1915Tamaro ( Ticino ) [102].

1916Cadlimo ( Uto ) [98].

1916Refuge Solvay ( Solvay-Unterkunft ) ( C. C. ) [15].

1917Corno ( Leventina ) [96, 136].

1918Albert Heim ( Uto ) [51]. 1920Fergen ( Prätigau ) [76].

1922Baltschieder-Klause ( Blümlisalp ) [32].

1924 Adula ( Ticino ) [100].

1924Finsteraarhorn ( Oberhasli ) [39].

1924 Moiry ( Montreux ) [11].

1924Saflisch ( Monte Rosa ) [23, 127].

1924 Tresch ( Am Albis ) [59].

1924Weissmies ( Olten ) [22].

1925 Mont Fort ( Jaman ) [5].

1925Terri ( Piz Terri ) [94].

1926Coaz ( Rätia ) [88]. 1926Ge1mer ( Brugg ) [49].

1926Lischanna ( Unterengadin ) [81].

1926Topali ( Genève ) [18].

1927Basodino ( Locamo ) [97]. 1927Bordier ( Genève ) [19].

1927Dufour à la Neuvaz ( Diablerets ) [4].

1927Glattalp ( Mythen ) [62].

1928Alexandre Bernoud ( nouvelle Ober- aletsch ) ( groupe Chasserai de la section La Chaux-de-Fonds ) [107].

1928Cavardiras ( Winterthur ) [111].

1928Grialetsch ( St. Galien ) [112, 124].

1928Tourtemagne ( Prévôtoise ) [110].

1929Lohner ( Wildstrubel ) [113].

1929Refuge Tracuit ( Chaussy ) [114].

1930Pianura ( Tödi ) [115].

1931Lauteraarhütte ( Zofingen ), an Stelle des ehemaligen Pavillon Dollfus.

1931Rossier à la Dent Blanche ( Jaman ) [116].

1931Salbit ( Lindenberg ) [117].

1932Susanfe ( Yverdon ) [139].

1934Silberhorn ( Lauterbrunnen ) [142].

1934Trient ( Diablerets ) [138].

1935Es-Chia u. Rascher ( Bernina ) [83,131].

1936Fründen ( Alteis ) [141].

Überdies haben verschiedene Sektionen Sennhütten als Clubhütten eingerichtet und sie zur Verfügung der Mitglieder des S.A.C. gestellt.

So die Sektion Oldenhorn, 1926, auf der Geltenalp [103]. » » » Mythen, 1912, auf der Liedernenalp [104]. » » » Rätia, Unterkunft auf der Grossalp [106].

En outre, certaines sections ont aménagé des chalets en cabanes et les mettent à la disposition des membres du C.A.S.

Ainsi la section Oldenhorn, en 1926, à la Geltenalp [103]. » » » Mythen, en 1912, à la Liedernenalp [104]. » » » Rätia, refuge de la Grossalp [106].

( 157 )

Cenfral-Comifé — Comités Centraux.

1. 1863 2. 1864 3. 1865 4. 1866 -1869 Sitz — Siège Bern Basel Rätia ( Chur ) St. Gallen Uto ( Zürich ) Basel Pilatus ( Luzern ) Genève Bern Diablerets ( Lausanne ) Uto ( Zürich ) Tödi ( Glarus ) Oberland ( Interlaken ) Neuchâtel Winterthur Weissenstein ( Solothurn ) Moléson ( Fribourg ) Rätia ( Chur ) St. Gallen Genève Aarau Bern Diablerets ( Lausanne ) Uto ( Zürich ) Baden Monte Rosa ( Sion ) Ölten Präsident — Président Theodor Simler Chr. Meyer-Bischoff Johann Coaz Friedrich v. Tschudi Melchior Ulrich. Albert Hoffmann-Burckhardt H. Zähringer Albert Freundler Rudolf Lindt Eugène Rambert Joh. Emanuel Grob Rudolf Gallati Heinrich Baumgartner und F. Michel F.A. Monnier et Eugène Colomb E. Bosshard Robert Schöpfer Jules Répond August Henne A.J.anggen Alphonse Bernoud Albert Tschopp Georg Leuch Henri Faes Emil Erb Felix Gugler Alphonse de Kalbermatten Adolf Spring 5. 1867- 6. 1870—1872 7. 1873—1875 8. 1876—1878 9. 1879—1881 10. 1882—1884 11. 1885—1887 12. 1888—1891 13. 1892—1895 14. 1896—1899 15. 1900—1903 16. 1904—1907 17. 1908—1910 18. 1911—1913 19. 1914—1916 20. 1917—1919 21. 1920—1922 22. 1923—1925 23. 1926—1928 24. 1929—1931 25. 1932—1934 26. 1935—1937 27. 1938—1940

Ehrenmitglieder des S. À. C. Membres d' honneur du C. À. S.

1. Général Guillaume-Henri Dufour 2. Prof. Dr Louis Agassiz 3. Prof. Dr John Tyndall 4. François Bétemps 5. Adams O' Reilly 6. Prof. Dr. Bernhard Studer 7. Prof. Dr. Peter Merian 8. Prof. Dr. Arnold Escher von der Linth 9. Prof. Dr. Oswald Heer 10. Prof. Dr Alphonse Favre 11. Dr Edouard Desor 12. Edward Whymper 13. Dr. Julius Hann 14. Gottlieb Studer 15. Prof. Melchior Ulrich 16. Dr. Friedrich von Tschudy Gewählt fiestorta K.mm Décédé Genève 1864 1875 Neuchâtel 1865 1873 London 1865 1893 Genève 1866 1888 London 1867 1885 Bern 1871 1887 Basel 1871 1883 Zürich 1871 1872 Zürich 1871 1883 Genève 1878 1890 Neuchâtel 1878 1881 Angleterre 1881 1911 Wien 1881 1921 Bern 1884 1890 Zürich 1884 1893 St. Gallen 1884 1886 EHRENMITGLIEDER — MEMBRES D' HONNEUR.

( 158 ) 17. Prof. Dr. C. L. Rütimeyer 18. J. J. Weilenmann 19. Iwan von Tschudy 20. Prof. Eugène Rambert 21. Vittorio Sella 22. Prof. Dr. Albert Heim 23. Dr. h.c.. Adolf " Waber 24. Clinton Dent 25. Dr. h.c.. Edmund von Fellenberg 26. M. Vallot 27. Dr. h.c.. Johann Coaz 28. Xaver Imfeid 29. Prof. F. A. Forel 30. Dr. Emil Burckhardt 31. Louis Kurz 32. Dr. Heinrich Dübi 33. Julien Gallet 34. Oberst Leonz Held 35. Prof. Dr. Carl Schröter 36. Charles Jacot-Guillarmot 37. Prof. Dr. Fritz Zschokke 38. Prof. Dr Louis Paul Mercanton 39. Douglas W. Freshfield 40. John Percy Farrar 41. Dr. Friedrich Gottfried Stebler 42. Paul Montandon 43. Prof. Dr Emile Argand 44. Prof. Dr Maurice Lugeon 45. Dr. Ernst Wälder 46. Dr. h.c.. Emil Bächler 47. Dr. h.c.. Andreas Ludwig 48. Carl Egger 49. Dr. h.c.. Jakob Oberholzer 50. Dr h.c.. Ph. C. Visser 51. Prof. Dr Jules Guex 52. Dr. Robert Helbling 53. Dr. Ernst Jenny 54. Prof. Dr. Rudolf Zeller Ciwlhlt Gestorben Emilie Decedi Basel 1884 1895 St. Gallen 1886 1896 St. Gallen 1886 1887 Lausanne 1886 1887 Biella 1886 — Zurich 1891 1937 Bern 1893 1913 London 1893 1912 Bern 1895 1902 Paris 1895 1925 Bern 1901 1918 Zürich 1901 1909 Morges 1901 1912 Arlesheim 1907 1926 Neuchâtel 1910 — Bern 1913 — Bex 1913 1934 Bern 1913 1925 Zurich 1913 — Prilly 1922 1925 Basel 1922 1936 Lausanne 1925 — Forest Row 1925 1933 London 1925 1928 Zurich 1925 1935 Glockenthal b. Thun 1926 — Neuchâtel 1928 — Lausanne 1928 — Zürich 1931 1935 St. Gallen 1931 — St. Gallen 1931 1934 Basel 1934Glarus 1934 — Pays-Bas 1934 — Vevey 1937 — Flums 1937 — Zofingen 1937 — Bern 1937

Zentralfeste, General- und Delegiertenversammlungen — Fêtes centrales, Assemblées générales et Assemblées des délégués.

Von 1863 bis 1887 wurden die Zentralfeste oder Generalversammlungen als Jahresfeste bezeichnet, da sie jährlich stattfanden, mit Ausnahme der Jahre 1870 und 1877, in denen sie nicht abgehalten wurden.

Von 1867 bis 1887 wurde jedes Jahr eine Delegiertenversammlung und überdies ein Zentralfest und Generalversammlung abgehalten, 1877 nur eine Delegiertenversammlung.

Von 1887 bis 1907 fanden die Zentralfeste alle zwei Jahre und seither alle drei Jahre statt.

( 159 ) ZENTRALFESTE, USW. FÊTES CENTRALES, ETC.

Die Numerierung der Delegiertenversammlungen stimmt bis 1915. Von diesem Zeitpunkt an ist sie nicht mehr genau; so wird die Versammlung von Lugano als die 76. bezeichnet, während sie tatsächlich die 74. war.

De 1863 à 1887 les Fêtes centrales ou Assemblées générales sont désignées sous le nom de Fêtes annuelles, car elles eurent lieu chaque année. Il y eut toutefois deux exceptions: il n' y eut de Fête centrale ni en 1870 ni en 1877.

A partir de 1867 il y eut une Assemblée des délégués chaque année, en plus de la Fête centrale et de l' Assemblée générale, et cela jusqu' en 1887. En 1877 cependant il n' y eut que l' Assemblée des délégués. Dès 1887 et jusqu' en 1907 les Fêtes centrales eurent lieu tous les deux ans. Et depuis 1907 elles n' ont plus lieu que tous les trois ans.

Quant aux Assemblées des délégués, la numérotation en est exacte jusqu' en 1915. A partir de ce moment la numérotation n' est plus suffisamment précise de telle sorte que l' assemblée de 1937, à Lugano, porte le n° 76, alors que, en réalité, elle n' est que la 74e.

Zentralteste und Delegierten- Zentralfeste und Delegierten- Generalversammlungen versammlungen Generalversammlungen versammlungen Fêtes centrales et Assemblées Fêtes centrales et Assemblées Assemblées générales des délégués Assemblées générales des délégués Fondation 1863 Olten.

— 1894 Langenthai 28. » ) 1.

1863 Glarus — 1894 Baden 29.

2.

1864 Basel 27. 1895 Schwyz 30.

3.

1865 Chur — 1896 Aarburg 31.

4.

1866 St. Gallen 28. 1897 La Chaux-de-Fonds 32.

5.

1867 Luzern 1.

— 1898 Langenthai 33.

6.

1868 Bern 2.

29. 1899 Lugano 34.

7.

1869 Genève 3.

— 1900 Brugg 35.

— 187030. 1901 Vevey 36.

8.

1871 Zürich 4.

— 1902 Brugg 37.

9.

1872 Lausanne 5.

31. 1903 Pontresina 38.

10.

1873 Herisau 6.

— 1904 Olten 39.

11.

1874 Sion 7.

32. 1095 Engelberg 40.

12.

1875 Thun 8.

— 1906 Olten 41.

13.

1876 Fribourg 9.

33. 1907 Bern 42.

— 1877 Glarus 10.

— 1908 Olten 43.

14.

1878 Interlaken 11.

— 1909 Zürich 44.

15.

1879 Genève 12.

34. 1910 Neuchâtel 45.

16.

1880 Rapperswil 13.

— 1911 Zug 46.

— 1880 Bern 14. x1912 Baden 47.

17.

1881 Basel 15.

35. 1913 Luzern 48.

18.

1882 Neuchâtel 16.

— 1913 Zürich 49. x ) 19.

1883 Bern 17.

— 1914 Aarau 50. x ) 20.

1884 Altdorf 18.

— 1915 Bern 54.

21.

1885 Villars 19.

— 1915 Basel 55.

22.

1886 Winterthur 20.

36.2)1916 Genève 56.

23.

1887 Biel ( Bienne ) 21.

— 1917 Zofingen 57.

— 1888 Olten 22.

— 191824.

1889 Zürich 23.

— 1919 Burgdorf 58.

— 1890 Baden 24.

37.2 ) 1919 Basel 59.

25.

1891 Zofingen 25.

— 1920 Schwyz 59.

— 1892 Olten 26.

— 1921 Baden 00.

26.

1893 St. Gallen 27.

38. 1922 Zermatt 01.

ZENTRALFESTE, USW. FÊTES CENTRALES, ETC.

( 160 ) Zentralfeste und Generalversammlung Fêtes centrales et Assemblées générales1923 Bern1924 Langnau i. E.

39.1925 Interlaken1926 Lausanne1927 Zug 40.1928 Montreux1929 St. Gallen1930 Solothurn Delegierten-Versammlungen Assemblées des délégués 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69.

Zentralfeste und Generalversammlung Fêtes centrales et Assemblées générales Delegiertenversammlungen Assemblées des délégués 41. 1931 Altdorf 70.

— 1932 La Chaux-de-Fonds 71.

— 1933 Winterthur 72.

42. 1934 Chur 73.

— 1935 Bern 74.

— 1936 Sion 75.

43. 1937 Lugano 76.

Zahl der Mitglieder des S.A.C., von 1913 bis 1938. Nombre des membres du C.A.S. de 1913 à 1938.

Fünfzig Jahre nach seiner Gründung zählte der S.A.C. 13,154 Mitglieder. Gegenwärtig ( 30. Juni 1938 ) sind es deren 31,226. Untenstehende Tabelle zeigt die Schwankungen, denen die Mitgliederzahl unterworfen war. Sie verminderte sich 1915 und 1916; von 1917—1935 nahm sie beständig zu, immerhin mit einem kleinen Rückgang in den Jahren 1923 und 1928, der sich 1936 und 1937 wiederholte. 1938 brachte dann wieder einen Anstieg.

50 ans après sa fondation, le C.A.S. comptait 13,154 membres. Il en compte actuellement ( 30 juin 1938 ) 31,226. Le tableau ci-dessous montre les fluctuations auxquelles le nombre des membres a été soumis. On peut constater qu' il y a eu diminution en 1915 et 1916, puis que, à partir de 1917, l' aug est constante jusqu' en 1935, avec, toutefois, un léger fléchissement en 1923 et en 1928. En 1936 et 1937 nouveau léger fléchissement, puis reprise de l' ascension en 1938.

31 XII 191313,702 30 VI191414,158 30 VI191513,475 30 VII191612,931 30 VI191713,658 31 XII 191815,543 15 VIII 191917,102 30 VI192019,167 30 VI192121,471 1. IV192221,695 30 VI192321,626 30 VI192422,992 30 VI192523,913 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 30 VI 192624,842 192725,447 1928 25,343 192927,526 193028,663 193129,724 193230,044 193330,497 193430,866 193531,223 193630,938 193730,889 193831,226

Führerversicherung 1881-1937 — Assurance des guides 1881—1937.

Leistung der Versicherten — Prestations de l' assuré Leistung der « Unfall Zürich » — Prestations de la « Zurich-accidents » Jahr Année Versicherte Führer Guides assurés Prämie Fr. Primes fr.

Beitrag an Führer-Unter-stützungs-fonds Participation au fonds de secours des guides Fr.

Schaden mit Abwicklung Ende August 1937 Indemnités à fin août 1937 S.A.C. C.A.S.

Führer Guide Total Anzahl Nombre Tod Décès Fr.

Invalidität Invalidité Fr.

Kurquote Soins Fr.

Total Fr.

Gewinn1, Profit / Verlust 1 Perte 1 Fr.

1881/1908 1909/1921 1922/1931 1932 1933 1934 1935 1936 Total 9,162 8,793 7,473 747 725 760 757 759 163,125 99,054 106,361 10,255 9,969 10,501 9,985 9,701 36,777 95,730 142,583 22,735 21,921 22,533 27,318 21,211 199,902 194,784 248,944 32,990 31,890 33,034 37,303 30,912 22,923 10,000 1,000 1,000 1,000 1,000 1,000 530 631 844 131 126 132 152 166 83,588 5,000 5,000 11,000 6,500 36,645 33,122 2,895 980 4,538 3,840 Res. 1,000 5,700 Res. 10,400 137,698 26,378 22,346 34,065 34,747 33,521 Res. 3,510 157,486 150,684 254,408 34,273 28,326 49,603 46,087 89,776 + 42,416 + 21,177 — 15,464 — 2,283 + 2,564 — 17,569 — 9,784 — 59,864 29,176 418,951 390,808 809,759 37,923 2712 147,733 62,475 292,265 810,643 — 38,807 n H 3 H c« S

I

à

Rechnungen des S.A.C. in den Jahren 1913 bis 1937. Comptes du C.A.S. pour les années 1913 à 1937.

Einnahmen — Recettes en W O Jahrgang Année Mitgliederbeiträge und Eintritte Cotisations annuelles et finances d' entrée Obligatorische Turen-Unfall-Versicherung Assurance obligatoire VeröfTentlichungen, Zeitschrift, Führer Publications, revues et guides Zinsen und Verschiedenes Intérêts et divers Total 1913

75,455. 86,483. 191,881. 394,963.40 195,097. 192,998. 130,663.50 130,518.25 1,845.05 2,980.87 2,849.60 179,763. 180,096. 5,500.62 5,424.95 6,972.65 8,872.05 7,108.25 6,382.95 82,800.67 94,888.82 198,853.65 406,685.05 512,631.75 509,995.20 1918 1923

1928 1933

1937

Total 1913—37 5,509,049.80 807,595.60 1,106,492.17 183,998.43 7,607,136. Ausgaben — Dépenses Jahrgang Année Allgemeine Verwaltung Administration générale Obi. Turen-Unfall-Ver-sicherung Assurance obligatoire Veröffentlich., Zeitschrift, Führer Publications, revue et guides Clubhütten, Neubauten, Reparaturen Cabanes, nouvelles constr., réparations Führerwesen, Versicherung, Kurse Guides de mont ., assurances, cours Rettungswesen Stations de secours Jugendorganisation Organisation de jeunesse Kurs- und Turen-wesen Alpinisme et cours Heiträge, Verbände, Kunst, Wissenschaft Subsides à des sociétés, art et science Total 1913 1918 1923 1928 1933 1937 Total 1913-37 7,116.27 8,914.91 24,803.22 34,351.59 42,763.30 38,411.89 9,874.48 24,188.95 108,387.50 177,588.90 177,924.30 30,080.20 38,420.20 42,054.90 158,250. 180,220.90 184,096. 23,716.78 16,095.21 30,025.80 56,491.30 61,361.45 56,382.80 10,820.05 6,855.60 7,261.10 11,111. 9,969.50 11,550.80 2,139.55 3,923.65 3,401.60 4,121.55 5,330.55 3,788.50 77.50 1,067.10 10,000. 10,000. 666.45 16,481.10 12,679.95 12,878.65 3,312. 5,334.50 24,144.40 6,720.75 9,770.75 86,751.50 88,062.50 137,147.57 397,924.44 510,436.45 504,604.99 689,906.37 2,057,018.56 2,728,619.91 1,240,632.82 238,507.65 93,005.08 78,260.10 76,442.80 286,233.55 7,488,626.84 o o Wir müssen unserm Centralkassier des S.A.C., Kamerad Allemann, unsern aufrichtigen Dank aussprechen. Er hat sich die Mühe genommen, die Einnahmen und Ausgaben des S.A.C. für die Jahre 1913—1937 gesondert aufzustellen. Wir wünschten diese vollständige Aufstellung unsern Kameraden vorzulegen. Doch schien es uns genügend, die Angaben für die Jahre 1913, 1918, 1923, 1928, 1933 ( d.h. von 5 zu 5 Jahren ) und 1937 wiederzugeben.

Das oben veröffentlichte Total ist das Gesamttotal für die Zeitspanne 1913—1937.

Nous devons présenter nos sincères remerciements à notre collègue Allemann, trésorier central du C, A. S., qui a bien voulu se donner la peine de relever toutes les recettes et toutes les dépenses du C.A.S. en les indiquant année après année de 1913 à 1937. Nous aurions désiré présenter ce tableau complet à nos collègues. Cependant il nous a paru suffisant de reproduire seulement les années 1913, 1918, 1923, 1928, 1933 ( soit de 5 en 5 ans ) et enfin 1937.

Quant au total que nous donnons ci-dessus, c' est le total général pour la période 1913—1937.

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Inhaltsverzeichnis — Table des matières.

Seite Page Zum Geleite. Das C. C. Ollen... 369 Avant-propos. Le C. C. d' Olten.. 370 Prefazione. Il C. C. di Olten... 371 Al lectur. Il C. C. Olten372 Zur Geschichte des Schweizer Alpenclub 1863-1938. Ernst Jenny. 373 Hütten und Wege. Edwin Dubs.. 385 Der S.A.C. und die Führerschaft. Rudolf Wyss387 Glubführer und Karten. Oskar All- gäuer393 Der Anteil des S.A.C. an der wissenschaftlichen Alpenforschung. Ernst Jenny396 Über das Rettungswesen des S.A.C. Rudolf Campe11402 Der S.A.C. und die Versicherung der Mitglieder und Führer gegen die Folgen von Bergunfällen. Hans Koenig404 25 Jahre Jugendorganisation des S.A.G..

— Heinrich Zogg407 Literarische Tätigkeit des S.A.C. Albert Roussy412 S.A.C. und alpine Kunst. Ernst Jenny415 Das alpine Museum. Rudolf Zeller 418 Lichtbilderzentrale des S.A.C. Albert Roussy421 Die Zentralbibliothek des Schweizer Alpenclub. Felix Burckhardt.. 422 Skispuren im S.A.C. Carl Eggerling 423 Wandlungen der Bergsteigerpsyche 1863—1938. Carl Egger 427 Aperçu sur l' histoire du Club Alpin Suisse 1863-1938. Ernst Jenny 432 Les cabanes du Club Alpin Suisse durant la période 1913-1938. John-F.

Miche1445 Le C.A.S. et les guides. Rudolf Wyss449 Guides et cartes. Oskar Allgäuer. 455 La participation du C.A.S. à l' explora scientifique des Alpes. Ernst Jenny457 Seite Page L' action de secours du C.A.S. en montagne. Rudolf Campe11463 Le C.A.S. et l' assurance des membres et des guides contre les suites d' acci en montagne. Hans Koenig 466 L' Organisation de la jeunesse ( O. J. ) dans le C.A.S. Albert Roussy. 469 Activité littéraire du C.A.S. Albert Roussy472 Le C.A.S. et l' art alpin. Ernst Jenny 475 Le Musée alpin. Rudolf Zeller.. 478 Office central du C.A.S. pour les clichés de projections alpestres. Albert Roussy481 La Bibliothèque centrale du Club Alpin Suisse. Félix Burckhardt... 482 Le C.A.S. et l' alpinisme hivernal. Henri Faes483 Evolution de l' alpinisme. Louis Seylaz487 Per la storia del Club Alpino Svizzero 1863-1938. Ernesto Jenny 495 Davart l'istorgia dal Club Alpin Svizzer 1863-1938. Ernst Jenny.. 508 Sektionen des S.A.C., in der Reihenfolge ihrer Gründung. Sections du C.A.S., par ordre de fondation.. 520 Clubhütten des S.A.C. Cabanes du C.A.S.523 Central-Comités des S.A.C. Comités Centraux du C.A.S.525 Ehrenmitglieder des S.A.C. Membres d' honneur du C.A.S.525 Centralfeste, General- und Delegiertenversammlungen des S.A.C. Fêtes centrales, Assemblées générales et Assemblées des délégués du C.A.S. 526 Zahl der Mitglieder des S.A.C. von 1913 bis 1938. Nombre des membres du C.A.S. de 1913 à 1938.. 528 Führerversicherung 1881-1937. Assurances des guides 1881-1887.. 529 Rechnungen des S.A.C. in den Jahren 1913 bis 1937. Comptes du CA. S. pour les années 1913 à 1937... 530 INHALTSVERZEICHNIS — TABLE DES MATIÈRES.

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Bilderverzeichnis — Table des illustrations.

N08 155: Conrad Gessner 1516-1565. 156: Pater Placidus a Spescha 1752-1833. 157: Albrecht Haller 1708-4777. 158: H. B. de Saussure 1740-1799. 159: Theodor Simler 1833-1873. 160: Gottlieb Studer 1804-1890. 161: Melchior Ulrich 1803-1893. 162: G. H. Dufour 1787-1875. 163: Johann Coaz 1822 bis 1918. 164: J. J. Weilenmann 1819-1896. 165: Edouard Desor 1811-1882. 166: Emile Javelle 1847-1883. 167: Albert Heim 1848-1937. 168: Heinrich Dübi, geb. 1848, Mitglied des S.A.C. seit 1868. 169: Christian Almer 1826-1898. 170: Melchior Anderegg 1827-1914. 171: Alexander Burgener 1846-1910. 172:

Christian Klucker 1853-1928. 173: Eboulement ( Haslital ), tableau d' Alexandre Calarne. 174: Avalanche, tableau de F. Hodler. 175: Descente de Saussure du Mont Blanc, gravure de Chr. de Mechel.176,177: Bergsteigen: Einst ( 1830 ). Jetzt ( 1938 ). 178: Partie d' une aquarelle d' Edouard Ravel ( 1887 ). 179: Ancien équipement. Alte Ausrüstung. 180: Älteste hochalpine Unterkunft auf dem Unteraargletscher. 181: Frauenbalm. 182: Grünhornhütte 1863. 183: Ancienne cabane Mountet. 184: Ancienne cabane de Valsorey en bois. 185: Ancienne cabane de Panossière en bois. 186: Coazhütte. 187: Lauteraarhütte. 188: Planurahütte. 189: Cabane du Trient.

NB. Die Redaktion von « Die Alpen » dankt aufrichtig allen Clubisten, den Museen, Instituten, Bibliotheken und Gesellschaften für die gütige Reproduktionserlaubnis der Porträts, Bilder, Stiche und Photographien, welche die vorliegende Nummer von « Die Alpen » illustrieren.

N. B. La rédaction des Alpes adresse ses sincères remerciements aux clubistes, aux musées, instituts, bibliothèques et sociétés qui ont bien voulu lui accorder obligeamment le droit de reproduire les portraits, tableaux, gravures et photographies qui figurent dans le présent numéro des Alpes.

Diese Nummer von « Die Alpen » enthält nur die die Geschichte des S.A.C. betreffenden Beiträge.

Vu l' abondance des matières, le présent numéro des Alpes ne contient que les articles relatifs à l' histoire du C.A.S.

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