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Le Musée alpin suisse

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

PAR GEORGES GROSJEAN, BERNE

Dès sa fondation, le Club alpin suisse se fixa comme but le développement de la connaissance des Alpes suisses. Ce but reste valable aujourd'hui encore, bien qu' on constate certaines modifications dans les rapports des valeurs et que d' autres institutions aient repris en partie l' exploration topographique et scientifique des Alpes. Cet objectif une fois posé, le CAS devait inévitablement sentir tôt ou tard le besoin d' avoir, à côté de la Bibliothèque centrale et des bibliothèques des sections, un lieu pour conserver ses collections topographiques et scientifiques. La section de Berne, particulièrement attachée à l' étude scientifique des Alpes au temps des origines du CAS, prit l' initiative de fonder le Musée alpin, appuyée dans cette entreprise par le CAS, plusieurs donateurs privés et quelques institutions publiques. Ce musée fut inauguré en 1905 dans deux salles louées à l' ancien « Standesrathaus » à la Zeughausgasse. Les collections, sans cesse enrichies, comprenaient tous les domaines de la géographie alpine, notamment des reliefs, des panoramas et des cartes; la géologie, la minéralogie, la glaciologie, la zoologie et la botanique y étaient également représentées; elles comprenaient en outre des objets d' équipement, des documents et des souvenirs d' explorateurs alpins célèbres, ainsi que du matériel ethnographique, sans oublier l' art alpin et l' art graphique. Sous la direction énergique du Dr Rudolf Zeller, professeur au gymnase et, plus tard, professeur de géographie à l' Université et directeur des importantes collections ethnographiques du Musée historique de Berne, le musée acquit une bonne renommée parmi les spécialistes et put accroître ses collections. En 1933/34, après de longs efforts, Rudolf Zeller vit se réaliser un vœu longtemps caressé: le 7 février 1933, une Fondation publique, soutenue par la Confédération, le canton de Berne, le CAS et la section de Berne du CAS, donnait au musée une assise plus solide. En automne 1934, grâce à un fonds de construction amassé pendant de longues années et alimqjrté par le CAS, la section de Berne du CAS ainsi que par d' importantes subventions des autres membres de la Fondation et des bourgeois de Berne, le musée put s' ins dans le bâtiment actuel de l' Helvetiaplatz, la Fondation n' avait pas les moyens, à ce moment-là, de couvrir seule les amortissements du bâtiment, conçu en prévision d' un développement ultérieur. C' est pourquoi le Musée suisse des postes occupa les deux étages inférieurs en qualité de locataire. L' essor du musée fut sensiblement entravé par la guerre de 1939-1945, les moyens disponibles devenant toujours plus réduits. En mai 1940, quelques mois avant la mort de Rudolf Zeller, le prof. Walther Rytz, alpiniste et botaniste, dut prendre presque au pied levé la direction du musée. Le prof. Rytz sut remplacer par son optimisme et son activité personnelle les moyens qui faisaient défaut. Pour parer au manque de place qui se faisait de plus en plus sentir, il organisa des expositions spéciales, toujours nouvelles et dont plusieurs ont marqué des étapes importantes dans l' histoire du musée. A l' époque de Walther Rytz, le bâtiment de l' Helvetiaplatz paraissait toujours frais et jeune; on n' y respirait pas cette odeur de renfermé qui caractérise certains musées. La conjoncture s' élevant et la situation devenant meilleure, le prof. Rytz et son conseil de la Fondation, riche d' idées nouvelles, purent entreprendre une vaste réorganisation du musée qui, après 25 ans d' existence, avait besoin d' être modernisé. Le 1 e janvier 1958 marqua le début de la troisième période du musée. L' ancien directeur resta à la tête de la Fondation, et un nouveau chef rétribué reprit, à côté de ses autres fonctions, la réorganisation du musée. Les moyens extraordinaires nécessaires lui furent attribués à ces fins. En 1963, année du centenaire du CAS, le Musée alpin suisse, témoin de l' esprit et du travail du CAS, pourra donc recevoir ses hôtes dans un nouveau décor et grouper ses collections selon les nouvelles conceptions de la technique d' exposition. En effet, depuis l' Exposition nationale suisse de 1939, on recherche une forme d' exposition claire, systématique et concentrée sur l' essentiel. Autrefois, il s' agissait simplement d' exposer et d' afficher n' importe comment tout le matériel des collections. Aujourd'hui, le musée a pour tâche de séparer nettement collections d' exposition et collections d' étude. La collection d' exposition est un choix judicieux des pièces les plus importantes, présentées sous une forme systématique et esthétique. Le reste de la collection, tout aussi important au point de vue scientifique, doit être mis à la portée des spécialistes grâce à un catalogue et une présentation claire. Ces exigences devenues aujourd'hui toutes naturelles dans les musées de Suisse et de l' étranger, posent de grands problèmes à notre musée qui manque de place tant pour le matériel que pour le travail. La place disponible ne permet de réaliser la présentation moderne esthétique et peu chargée des collections d' exposition qu' en se limitant rigoureusement aux domaines les plus importants, soit, pour le Musée alpin, la cartographie et les importantes collections de reliefs. Les autres domaines, tels que la géologie, la minéralogie ou la faune des Alpes, ont été repris par d' autres musées, en particulier par le Musée d' histoire naturelle, proche voisin du Musée alpin. Le Musée alpin conservera, sans les développer davantage, ses collections touchant à ces domaines. Notre but est de donner un aperçu clair des domaines spécifiques à notre musée. Malgré les moyens toujours modestes et les locaux exigus dont nous disposons, nous espérons maintenir le Musée alpin à la 75 hauteur de sa tâche et des exigences toujours plus grandes que pose la technique d' exposition des musées modernes. Les musées alpins de Munich, Turin, Innsbruck et Zakopane se sont inspirés de notre exemple et nous sommes actuellemerrtreh rapport avec Darjeeling et la Nouvelle-Zélande où l'on voudrait reprendre l' idée de notre musée. Noblesse oblige.

( Traduit par Nina Pfister-Alschwang )

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