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Le ski de haute montagne: bienfaits d'une vie pleine de risques

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

Knud Elke Buchmann, D-Bad Dürrheim

Tout a changé - beaucoup de choses en tout cas. Une semaine de ski de haute montagne, est-ce vraiment l' évasion de la grisaille quotidienne? Oui, en partie. Tous les efforts, les tourments presque voluptueux endurés pendant l' ascension d' un sommet représentent un exploit dont tout syndicat se soucierait. Les bâtisseurs de pyramides, les dockers ou les paysans d' autrefois étaient-ils pareillement accablés de travail? Ils se soumettaient par nécessité, par devoir. Mais nous? Nous le faisons volontairement. Après la Haute-Route ( Saas Fee—Chamonix ) l' an dernier, nous nous sommes décidés, cette fois, pour un « festival des sommets »; la région de la Jungfrau avec presque 5 quatre mille à gravir en six jours.

Notre équipement s' est enrichi, nous sommes entraînés. Mes deux compagnons et moi avons fait une course de mise en train à l' Alphubel ( 4206 m ). Ce que nous avons vécu ensemble nous rapproche. Celui qui a souffert des heures durant avec moi, à qui je me suis confié dans la cordée, qui s' est ainsi livré à moi, à celui-là je ne cacherai rien.

Dans le monde précaire de la haute montagne, l' étroite interdépendance des camarades est source d' intimité; on ne s' embarrasse plus alors de titres, professions, convictions politiques ou autres! L' ouverture, la confiance, l' estime mutuelle sont des facteurs climatiques qui permettent -tout comme les conditions météo - de mener à bien une telle entreprise.

Le train du Jungfraujoch nous arrache à regret à fete naissant. C' est un paysage terne et froid qui nous accueille à la sortie du tunnel. Trois kilomètres d' altitude nous séparent maintenant d' Inter où nous avons changé de train il y a peu de temps. 3000 mètres en quelques heures! Le romantisme de l' alpinisme en prend un coup. Mais nous n' y pensons pas. Nous fixons les skis équipés de peaux de phoque, contrôlons l' assise du sac où sont attachés les crampons et enduisons nos visages de crème contre le rayonnement diffus de haute altitude. Nous sommes douze, deux guides et dix habitants de la plaine ( dont deux viennent d' Allemagne du Nord ). Les équipements trahissent une plus ou moins grande expérience de la montagne. Les « vieux renards » ont du matériel qui a déjà fait ses preuves: sac à dos ( sur l' un d' eux est cousu le nom Darjeeling ), skis, anorak, piolet griffe. Je me situe dans la moyenne, une partie de mon équipement ayant déjà goûté l' air des sommets.

Puis viennent ces minutes particulières où j' en ai fini avec la « technique » et où j' attends les autres; j' essaie de m' habituer à ce monde, de me faire à l' idée de passer sept jours dans cette « prison » blanche, loin de tout. Des espoirs surgissent, quant à ma forme physique, au temps, au bon déroulement de la semaine... Je pense à ma famille restée en bas, une pensée qui revient avec insistance.

Nous partons. Maintenant, c' est sérieux. Hier, c' était le test. Aujourd'hui, nous nous éloignons de toute civilisation, nous faisons de nouvelles traces. Chaque pas glissant en direction de la cabane du Mönchsjoch ( 3630 m ) me permet de sentir intensément mon environnement. Mon corps fonctionne, porte le sac, suit le rythme de la respiration, pas à pas dans la solitude blanche. Je m' étonne de voir cette région pareillement hostile et de savoir l' homme si résistant. Tout espace doit être conquis, même s' il faut y mettre le temps. Je sens aussi comme il est bienfaisant de faire partie d' un groupe dont les membres ont un but commun. Comme je le constaterai à plusieurs reprises dans les jours qui suivent, c' est une expérience fondamentale du ski de haute montagne: la communion de ceux qui ont le même idéal, mieux encore, l' entente étroite, mais limitée dans le temps, de ceux qui tendent vers les mêmes buts. Certes nous sommes tous très différents, même dans notre « idéal », comme on le constate au plus tard le second soir en cabane. Nous voulons vivre quelque chose ensemble sans bien nous connaître, quelque chose d' excitant par les risques mêmes qui lui sont liés. Où dans la vie quotidienne vivons-nous une communion aussi intense et risquée, et où dépen-dons-nous les uns des autres autant que dans une cordée faisant route vers le sommet?

Nous passons la nuit à la cabane et, le jour suivant, nous partons pour le Gross Fiescherhorn ( 4048 m ). L' altitude m' éprouve. Je ne me sens pas bien du tout, mais je pars quand même avec les autres. R. a des problèmes avec ses peaux, ce qui me donne du temps pour me remettre. Ah! qu' il est agréable de ne pas être seul pour surmonter une crise! Durant cette interminable montée, je pense à des gens que j' aime. Les crevasses et les énormes séracs me rappellent constamment: sois prudent, mais sans crainte, des gens attendent ton retour! Bien des vœux m' accompagnent, et je pense aux miens avec reconnaissance. Les adieux ont été graves, pleins de tolérance mais non dépourvus de crainte. La pensée de ceux d' en bas me discipline, comme celle de ceux qui sont avec moi, ici.

Nous remontons une pente raide crampons aux pieds, les skis sur le sac. Ces derniers se vengent d' avoir été mal attachés: le camarade qui me précède reçoit un coup chaque fois que je me penche en avant. Cela nous gêne tous les deux. Pour sa part, il a des difficultés avec ses crampons qui se détachent l' un après l' autre. Il faut s' arrêter à mainte reprise. A mon grand étonnement, mon état s' améliore après plusieurs heures de faiblesse. Arrivés sur la selle, nous déposons nos skis.

Le reste se fait en varappe, ce qui n' est pas facile pour tout le monde. Mais à force d' être aide, tire et guide, même le dernier finit par arriver en hau t. Nous nous félicitons les uns les autres, je remercie nos guides, ces montagnards si joyeux et détendus. La descente à ski jusqu' à la cabane Finsteraarhorn ( 3048 m ) se passe sans difficulté, bien que je ne sois pas satisfait de mes « prouesses » à ski.

Puis certains font la sieste, d' autres lisent, écri- vent ou se dorent au soleil devant la cabane. Partout des chaussures, des chaussons, des chemises, des peaux qui sèchent. Il n' est que 14 heures. C' est le moment de lier connaissance, de communiquer les uns avec les autres. En quelle autre occasion avons-nous autant de temps pour les camarades? La solitude du lieu, sans rien pour nous distraire, favorise particulièrement les contacts.

Je ferme les yeux pour revivre la journée: le terrible mal de tête durant la nuit, le malaise au petit matin, H. qui m' apporte un bol de thé ( oh! merci, l' amidehors dans le froid. La première descente assortie d' une chute à cause de fixations qui s' ou, la longue remontée, la dernière pente, le sommet, la descente à ski... et la cabane. Ah! qu' on est bien! Mais ce n' est pas le moment de rêver. J' ouvre une de ces boîtes de rafraîchissement que l' hélicoptère a transportées jusqu' ici. L' hélico nous transporterait - moi ou un autre jusqu' à la vallée en cas de nécessité. Comme les choses ont changé depuis l' époque dont témoignent encore de vieux bouquins écornés dans la salle moderne! Enfin, il reste encore quelque chose de l' ancien temps: pas de WC, pas d' eau courante, un simple dortoir... Quand le confort moderne chassera-t-il ici aussi ce « romantisme »?

Qui sont les hommes que le hasard a réunis ici? Un médecin qui étudie la philosophie, un juriste, une infirmière, un assistant de recherche, un ancien moniteur de ski devenu gendarme, un gynécologue, une étudiante, un psychothérapeute, un spécialiste de la publicité, plus un dont je n' ap pas la profession. Sont-ce là des hommes qui ont tous le même besoin d' aventure? Non, il doit y avoir d' autres points communs. Mais lesquels? Dans aucune de ces professions, on ne fabrique quelque chose, on ne fait plus rien. Tandis qu' ici nous faisons chaque jour un quatre mille. C' est peut-être ça? Personne ne peut faire cet effort à ma place. Je réalise tout cela par moi-même. Mon sommet, mes crises, mais aussi ma joie, ma fierté... c' est moi qui ai fait ça. Le rendement journalier est mesurable!

Au Finsteraarhorn ( 4274 m ), cette idée s' im pose à mon esprit. S' élever péniblement, pas à pas, pendant des heures, puis arriver enfin au sommet. Dans nos souvenirs, toute la peine et les difficultés s' estompent, elles contribuent même à ennoblir ce que nous avons vécu. Une autre vérité me vient alors à l' esprit: la victoire finale est faite de plusieurs victoires partielles, le but est atteint en plusieurs étapes. L' exploit fantastique que représente une dénivellation de 1225 mètres ( et à quelle altitude !) est réalisé par chacun de nous grâce à de petits pas répétés pendant des heures, pendant des kilomètres! Pourquoi pensons-nous ou disons-nous si souvent dans notre vie quotidienne que telle chose ne pourra jamais être atteinte avant même d' avoir dirige nos pas vers notre but? L' alpinisme accrédite la thèse de la goutte d' eau obstinée qui finit par creuser le roc!

Au sommet, la vue est magnifique; nous nous félicitons les uns les autres, mais j' ai quelques soucis. Tout a si bien marche que j' ai hâte d' avoir derrière moi une « heureuse » descente et que je ne jouis guère du moment de repos. Une crainte me saisit, à cause de mon camarade de cordée qui avoue avoir un peu peur.

Ce sommet, le plus haut de notre raid, je l' ai offert en pensée à ma femme. Pendant les longues heures de montée, j' ai beaucoup pensé à elle. A chaque pas un souvenir de notre passé ou une évocation de notre présent a surgi... En montant nous gardons le silence et au sommet nous nous remplissons les yeux; ce n' est qu' à la descente que nous nous exprimons, et cela par chacun de nos mouvements. Au début de l' après, la cabane nous accueille de nouveau. Je suis reconnaissant, heureux, fatigue, optimiste... quel mélange! Arrivés à la cabane, les gens paraissent de nouveau plus « normaux ». Pourtant une question me travaille: les alpinistes sont-ils des hommes à part? Cherchent-ils tous à faire des expériences « de pointe » qu' ils ne peuvent plus vivre à la maison, ni dans leur profession? Là-bas ils fuient, tandis qu' ici ils relèvent le défi? Ou bien sont-ce des hommes qui subliment leur énergie débordante, peut-être aussi leur agressivité? S' agit peut-être encore de gens à la personnalité instable, peu sûrs d' eux, ayant besoin d' être valorisés - donc des né-vrosés pour qui le sommet est une grande tentation, le moyen de compenser leurs manques spirituels? Ce qui est sûr, c' est que les alpinistes sont dotés d' une bonne petite dose de pédanterie et de volonté de puissance: la première parce que l' ob stricte des indispensables règles de prudence ainsi que le maniement du matériel conduisent au perfectionnisme, la seconde parce que le désir d' être au sommet implique le besoin de domination. Mais il serait faux de vouloir établir rapidement et schématiquement le profil du « coureur de sommets »!

Le lendemain, je provoque un grand branle-bas. On sont mes peaux de phoque? Je fouille trois fois dans mon sac sans succès. C' est mon ami qui les aura embarquées... mais non! Je finis par vider mon sac par terre. Enfin les voici! Gros éclats de rire des autres, mauvaise humeur chez moi. J' ai perdu des minutes précieuses, et maintenant tout s' en mêle: mon lacet casse, puis c' est la fermeture éclair de la guêtre qui coince, le piolet qui m' échappe... un vrai film comique! J' ai encore la bouche pleine en partant. Notre but est le Gross Wannenhorn ( 3906 m ).

J' aime réfléchir à quelque chose tout en marchant. Je me fixe un sujet et je laisse venir les idées. Involontairement, je me mets à juger, à distribuer des louanges et des blâmes, puis je reconnais ce défaut et me propose de moins jauger et espérer, de laisser simplement venir les choses. Nous atteignons le sommet. Formidable!

Le thermos offre une gorgée de thé chaud bienvenue. Et avec ça, une pomme. Depuis des années je m' accorde une pomme pour me rafraîchir lorsque je suis arrive au sommet. Quel délice dans ce désert minéral! Cette odeur, ce goût... on pourrais-je les apprécier davantage qu' ici? Ainsi, le fruit de la tentation fait partie intégrante de mon état d' âme sur un sommet.

D' autres alpinistes arrivent tout à coup. Autant les membres de notre groupe sont proches les uns des autres, autant nous sommes étrangers à ceux qui arrivent quelques minutes après nous. C' est à peine si l'on répond à mon salut. Bizarre!

La descente à travers le labyrinthe des glaciers est unique. C' est fantastique de voir Guido faire la trace. Qui ne sait pas skier ici ne saura jamais! Magnifique. En quelques minutes nous glissons au bas des pentes que nous avons mis des heures à gravir. Comme j' ai laissé le sac en bas, je me sens infiniment libre et léger. La partie la plus pénible de la semaine - pour moi en tout cas — est encore devant nous: la montée de deux heures à la Grünhornlücke ( 3286 m ) en plein midi. Chaque jour cette torture... par cette chaleur... la question resurgit: « Pourquoi est-ce que je fais ca? » En même temps je sais que ces pensées disparaissent à l' arri sur l' arête, qu' elles s' envolent à la prochaine descente! Je m' apitoie bêtement sur mon sort... pour balayer ces idées dès que j' arrive en haut. Celui qui atteint enfin le rocher au pied de la cabane Concordia ( 2850 m ), à bout de forces, maudit les 301 marches d' escalier qui l' attendent encore. C' est très lentement, rompu de fatigue, que je me traîne vers l' ombre de la cabane, la fraîcheur, le plaisir dater mes chaussures, de boire, de m' éten...

L' après je raconte à H. une partie de l' his de ma vie. Il y a très longtemps que je ne l' avais plus fait. C' est drôle comme je deviens étranger à mon propre passé, ici en haut. Comme ils sont différents, celui dont je parle et celui qui parle! Le gosse réfugié de guerre, l' adolescent sensible, l' étudiant — quand donc a commence la réalité d' aujourd? En mettant en scène le moi d' autrefois, je prends conscience des changements qui ont fait de ma personne ce que je suis d' hui et je sais, je sens, je devine que ce processus se poursuit. De savoir que nous avons fait la même expérience de découverte de nous-mêmes nous rend plus proches. Le soir, nous parlons de l' éven d' un changement de profession - des arguments très sérieux s' agitent derrière les fronts pensifs. Qui dispose d' autant de temps et de compréhension mutuelle que nous en ce moment?

Le lendemain matin, je me sens léger. Je ne pense pas au repos et, cinq heures et demie plus tard, nous sommes au Gross Grünhorn ( 4044 m ). Ce n' est qu' en les traversant qu' on sent toute la puissance des glaciers! J' ai le sentiment que les montagnes sont comme de très vieux arbres, comme de grandes personnalités. Je comprends pourquoi, dans la Préhistoire, l' homme a divinisé les manifestations de la nature les plus impressionnantes. Je sens que, en gravissant ce colosse de pierre, j' essaie d' avoir part à sa « personne » en espérant que quelque chose s' en transmettra à moi... Prétention? Non, plutôt espérance et rêve. En haut, les nuages masquent la vue, ne laissant le regard filer que par instants vers l' étendue immense, vers les sommets d' hier et vers notre dernier but: l' Aletschhorn ( 4195 m ). Déjà nous effleure la mélancolie des adieux, c' est bientôt la fin de la semaine, de notre groupe, de nos expériences. Mais la joie se mêle à ces sentiments, joie du retour, de l' été qui vient.

L' avant jour, il n' y a pas de sommet au programme. Nous descendons le grand glacier d' Aletsch et remontons celui de Mittelaletsch qu' au bivouac homonyme ( 3013 m ). Une chaleur oppressante pèse à nouveau sur nous.

Assis sur un rocher, nous repérons le refuge, tout petit à cette distance. Des heures plus tard, nous y sommes et nous nous dorons au soleil, tout heureux d' avoir ce bivouac pour nous tout seuls. Les boissons sont mises au frais dans la neige, l' eau chauffe pour le bouillon et le thé. Mais au bout d' un moment, nous les voyons arriver: d' abord deux, puis encore trois autres skieurs. Bien qu' ils ne soient que des points minuscules sur le glacier, ce sont déjà de grands sujets de désagrément. C' en est fait de notre sympathique soirée d' adieu dans le refuge de 13 places. Nous serons 17. Je repense à de mauvaises nuits sur une table trop petite! Nous nous serrons davantage sur les matelas étroits et essayons de dormir, tandis que les derniers arrivés font la cuisine, discutent... Bien plus tard, je me réveille: la vapeur et l' humidité se mêlent à la fraîcheur de cette nuit à 3000 mètres d' altitude. Nous nous réveillons à 3 heures. Guido chantonne ~ Vue du sommet du Campo Tencia sur les Alpes valaisannes 4 Au sommet de la Corona di Redorta. Vue sur les massifs montagneux du val Maggia méridional. A l' arrière 2Vue du Campo Tencia sur le Galenstock, le Dammastockà droite ): le Mont RosePhotosjurg Schiegel, Aarau et le Sustenhorn..

5 En montant au Finsteraarhorn. Coup d œil sur le chemin Photos Hansheinrich Bachofen, SeuzacharCOUrU 3 Vue du Monte Zucchero. Une légère brume voile le fond de la vallée ( Sonogno, val Verzasca ) Qu' il est beau ( F être sur la terre... », et je grimace un sourire. Les étoiles brillent, il fait froid. Au départ, la neige cartonnée est dure comme du bois. H. n' a pas de couteaux, j' espère que ça ira! Sur la première arête, le vent mordant nous renverse à moitié, puis, comme pour nous consoler, le soleil se lève, majestueux, libérateur. Nous nous encordons, fixons les crampons. Théo, notre guide, taille des marches dans la glace. Nous montons encore deux bonnes heures à ski. Nous gagnons de la hauteur avec moins d' aisance que les jours précédents.

J' ai de plus en plus d' admiration pour nous autres les hommes: nous ne sommes que des nains dans ces étendues, mais doués de la pensée, hôtes précaires au sommet de la vie, rendus forts par notre volonté et notre obstination, notre entraînement et notre matériel - en fait des être hybrides, à la fois démunis et forts, entre la toute-puissance et l' impuissance. Lorsque nous sommes enfin en haut après une rude montée, les chocards attendent déjà les restes de nos pique-niques.

- Non, vous n' aurez rien de ma pomme, pas une miette!

Photo. Demi-tour. Départ.

Nous sommes allés là-haut. Nous sommes heureux. Nous glissons sur des pentes merveilleuses vers la vallée.

Pour rejoindre la Riederfurka, il s' agit de traverser le désert brûlant du glacier d' Aletsch. Une mauvaise neige cartonnée rend cette traversée pénible: passage ennuyeux, mais obligé, qui conclut une semaine pleine de joies. Arrivé en bas, je me regarde dans un miroir pour la première fois depuis plusieurs jours, et je sursaute. J' ai changé. Est-ce que tout a changé?

Traduit par Annelise Rigo 6En montant à l' Aletschhorn: lever de soleil 7Vue du Finsteraarhorn vers le sud

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